Aurélien Rousseau, ministre de la Santé, est l'invité de BFMTV ce jeudi.
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00:00 La question, 48 addictologues ont signé une tribune, ils vous interpellent, le gouvernement n'en fait pas assez sur la lutte contre la consommation d'alcool,
00:06 tout ça, l'approche du dry janvier. Est-ce qu'on ne fait pas assez de messages de prévention sur les dangers de l'alcool, comme on le fait sur les cigarettes ?
00:14 Alors moi, on passe ces messages de prévention de l'alcool, ces 45 000 décès évitables par an, donc il n'y a absolument aucun doute.
00:25 On a fait justement une campagne de réduction des risques pour parler plus aux jeunes, parce que le plus bouleversant, c'est quand des jeunes tombent dans l'alcoolisme,
00:36 donc il ne faut pas banaliser la consommation d'alcool. Et par ailleurs, on doit aussi avoir une réflexion sur soi-même.
00:43 Moi, si je prends mon exemple, je suis très sédentaire, un peu stressé par moment, et là je me dis que je vais essayer de profiter de ce mouvement collectif,
00:56 moi, pour ne pas consommer d'alcool. Ce n'est pas le gouvernement qui vous dit "vous devez vivre comme ça" ou "vous devez vivre comme ça",
01:04 mais qui dit en fait, il y a des risques associés à la consommation d'alcool, donc il ne faut pas en abuser. Et c'est ça, c'est la réduction des risques.
01:14 Les addictologues vous reprochent une proximité peut-être trop forte avec les lobbies de l'alcool.
01:18 Oui, moi, je n'ai jamais croisé de lobby de l'alcool personnellement. Le ministère de la Santé, il est engagé depuis des dizaines d'années sur des campagnes de lutte contre l'alcool.
01:30 Moi, j'aurais un combat en 2024, c'est l'alcoolisation fétale, parce que j'assume de dire que j'ai deux priorités sur l'alcool.
01:39 La jeunesse, c'était la campagne qu'on a lancée en septembre, et l'alcoolisation fétale, c'est-à-dire le premier verre d'alcool pour une femme enceinte,
01:45 ce sont des risques graves pour le bébé. Donc il faut avancer comme ça. Encore une fois, la santé publique, c'est aussi un travail de conviction,
01:56 quelquefois de coercition, et on peut aussi mêler les deux. Mais si ça n'est pas compris, de toute façon, c'est rejeté et ça ne fonctionne pas.
02:05 Merci beaucoup.
02:06 Aujourd'hui, vous apportez votre soutien à l'opération Janvier Sobre ?
02:09 En tout cas, moi, je serai sobre. J'ai d'ailleurs commencé maintenant. Et ce qui est sûr, c'est qu'il ne faut pas qu'on stigmatise ceux qui ne boivent pas.
02:18 Ce ne sont pas des gens qui sont moins sympas que d'autres, etc. Donc il faut qu'on s'ouvre là-dessus. Et après, à titre personnel,
02:28 moi, je suis toujours très méfiant ou prudent quand on dit « tiens, le gouvernement lance une campagne pour savoir comment vivre pendant un mois ».
02:36 Après, je donne mon exemple à moi et je dis pourquoi j'ai fait le choix d'un peu plus de sobriété en cette matière.