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Charlotte d'Ornellas, journaliste au JDD, à propos du MEDEF qui prévoit le besoin de travailleurs étrangers dans les années à venir : «Les étrangers qui vivent déjà en France ont un taux de chômage plus fort que les Français».

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Transcription
00:00 C'est une question là, c'est-à-dire que quand vous regardez les étrangers qui vivent déjà en France,
00:04 même de situation irrégulière, je ne parle pas là de clandestins,
00:07 ont un taux de chômage plus fort que les Français.
00:10 Vous ne viennent pas nous expliquer qu'il faut...
00:12 On a bien compris que le loup était en effet la question du salaire,
00:15 ce ne sont pas les métiers que les gens ne veulent pas faire.
00:17 Par ailleurs, c'est une vision extrêmement parisienne.
00:20 C'est-à-dire que vous allez ailleurs en France,
00:21 tous ces métiers-là sont faits par des Français très, très largement.
00:25 Donc c'est une vision vraiment parisienne de son chauffeur Uber,
00:27 si je puis me permettre, ou de son livreur de pizzas.
00:29 Non, mais honnêtement, c'est vraiment...
00:31 Déjà, c'est assez pénible parce que c'est très caricatural comme vision.
00:34 Et par ailleurs, si on va évidemment dans le dur,
00:36 ce n'est pas une question d'étrangers ou de Français.
00:38 C'est une question, c'est exactement ce que disait aussi Alexandre tout à l'heure,
00:41 c'est une question de vous faites ce métier-là parce que vous n'avez pas le choix
00:44 et que c'est un moyen de parvenir et de subvenir à vos besoins,
00:47 on va dire, quand vous arrivez en France.
00:49 Et dès que vous avez l'occasion de faire quelque chose de plus confortable,
00:52 de mieux rémunérer, confortable n'étant pas la péjorative dans ma bouche,
00:55 c'est-à-dire un métier de manière de travailler de manière plus digne,
00:59 avec des horaires plus faciles, avec un salaire convenable, vous le faites.
01:04 Et en plus, pour le coup, même le MEDEF pourrait aborder cette question-là
01:09 sous cet angle-là parce qu'il y a évidemment la question des normes,
01:11 il y a la question des négociations.
01:13 Il pourrait même introduire là-dedans la question du coût du travail
01:16 parce que quand vous allez voir, par exemple, les restaurateurs,
01:18 dont certains... Parce qu'on entend beaucoup là,
01:21 ces derniers temps, avec la loi Immigration,
01:23 des restaurateurs nous expliquaient qu'ils ont besoin de cette main-d'œuvre étrangère.
01:27 -Moi, je... -Mais s'ils ne trouveraient absolument personne d'autre.
01:29 -Il m'arrive d'aller au restaurant, je croise aussi beaucoup de restaurateurs,
01:33 et ils prennent moi la parole dans les médias,
01:34 qui expliquent, parce qu'ils ne sont pas juste restaurateurs dans la vie,
01:38 et ils ont la même angoisse aussi sur la question de l'immigration
01:41 que beaucoup d'autres Français.
01:42 Donc ils imaginaient... Et eux parlent beaucoup précisément,
01:46 ils disent "nous, on a besoin de main-d'œuvre dans notre restaurant,
01:49 on n'a parfois aussi pas les moyens, en raison des charges, du coût du travail".
01:53 Donc il pourrait y avoir cette manière aussi d'aborder.
01:55 Ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas binaire comme question.
01:57 -Il faut penser de manière plus large. -C'est ça, et avec des regards...
02:00 Non, mais ce que je veux dire, c'est que même avec des désaccords
02:02 sur le modèle économique qui est bon pour le pays,
02:05 tout le monde devrait avoir un mot à dire,
02:06 c'est-à-dire qu'il pourrait y avoir un débat intéressant sur cette question des salaires,
02:09 justement, dans les métiers en tension.
02:11 Et on n'a pas ça, et c'est en effet la facilité.
02:13 Il faut faire venir des étrangers.
02:15 Enfin, les étrangers ne sont pas juste des bras pour trois mois
02:18 en attendant qu'il faille d'autres étrangers.
02:20 -Pour les remplacer.
02:21 [Musique]
02:25 [SILENCE]

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