Coville : «Être au départ est déjà une victoire» - Voile - Arkea Ultim Challenge

  • l’année dernière
Thomas Coville était lundi l'invité de « L'Équipe de choc ». A trois semaines du départ de l'Arkea Ultim Challenge, le skipper de «Sodebo Express» a confié sa fierté de relever ce nouveau défi.

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Transcript
00:00 Dans trois semaines, il va se lancer pour un nouveau Tour du Monde en solitaire, le tout premier en ultime.
00:05 La course s'appelle l'Arkea Ultimate Challenge, départ de Brest le 7 janvier.
00:09 Thomas Coville est avec nous, le skipper de ce débat ultime.
00:12 Déjà huit Tours du Monde à son actif et il ne dort pas plus de 23 minutes, c'est ça le secret.
00:17 Team Latour, pour toi Thomas, tu peux nous rejoindre, qui est déjà en train de réviser son journal "L'équipe pour le jeu".
00:21 Et ça, c'est bel esprit. Déjà, on a compris qu'il était dans le game.
00:24 Salut Thomas, bienvenue dans l'équipe de choc.
00:26 Bonsoir. Bonsoir, 16h17, je sais qu'il n'y a pas la lumière mais c'est l'heure du goûter.
00:31 Il fait encore jour normalement, non ? Oui, normalement il fait encore jour.
00:34 Alors le compte à rebours est lancé, départ dans trois semaines maintenant.
00:37 On fait quoi, la dernière ligne droite, il y a encore des choses à préparer, à réviser, le sac est fait, qu'est-ce que tu fais ?
00:42 Là, on finalise de remonter l'engin parce que c'est avant tout un sport mécanique, la voile.
00:47 Ce Debot, c'est un bateau qui fait 32 mètres de long, 23 mètres de large et 37 mètres de haut de mort.
00:53 C'est un cube.
00:54 Ce n'est pas tout à fait un cube mais c'est donc très important de partir avec un bateau qui est bien révisé.
01:02 Il faut imaginer que c'est vraiment une Formule 1 où on a tout enlevé pour vraiment partir sur un tour du monde
01:08 où là, il n'y a pas le droit à l'erreur parce que tout seul sur un bateau comme ça, je ne peux quasiment rien réparer.
01:12 Très bien.
01:13 Vraiment, on est dans cette phase-là.
01:16 C'est la bonne nouvelle.
01:16 On va découvrir la carte animée du parcours qui t'attend, toi et les cinq autres skippers, parce que vous serez six au départ.
01:22 Est-ce que tu peux nous décrire un petit peu ce qui t'attend ?
01:24 Est-ce que tu connais déjà le chemin par cœur ?
01:26 Tu as tout étudié, tu as déjà fait le tour du monde 100 fois, donc tu connais tous les chemins ou pas ?
01:30 Pas 100 fois, peut-être que dans ma tête, je l'ai fait même plus de 100 fois.
01:35 On part de Brest, on descend le long du Portugal, là, on enchaîne l'Afrique, sous l'Afrique du Sud.
01:39 Entre l'Afrique du Sud et le Cap Horn, là, c'est vraiment la zone où ça tape, mais surtout, personne ne viendra vous chercher.
01:46 Donc là, c'est obligé.
01:49 Et c'est vrai que c'est là qu'avec ces engins volants, nouvelle génération, on ne sait pas comment réagiront exactement les bateaux dans les grosses mers du Sud.
01:59 Et après, il y a la remontée du Cap Horn.
02:01 Et après la remontée du Cap Horn, c'est là qu'on pensera peut-être un peu plus classement et le retour est exténuant.
02:10 Avant, on pensait survie, c'est ça ?
02:11 Avant, on pensait gestion.
02:13 Avant, on pensait ne pas casser.
02:16 Avant, on pensait effectivement de temps en temps, même sauver sa peau.
02:20 Ah oui, c'est bien que tu nous le dises.
02:22 C'est combien de jours, du coup, parce qu'on n'a pas de repères ?
02:24 Moi, j'ai pris 44 jours de nourriture.
02:27 Ah, et comment on fait si ça fait 46 ?
02:28 Eh bien, il faut s'être restreint avant.
02:31 On gère, on pêche.
02:33 Oui, en fait, ça donne le thon tout de suite.
02:36 Tu as une ligne de secours pour les thons ?
02:38 Non, non, je n'ai rien.
02:40 Il va falloir y penser, peut-être.
02:42 Là, on est à la fois dans l'optimisation, parce que 44 jours de nourriture,
02:46 c'est aussi pour la masse qu'on emmène,
02:48 mais c'est aussi parce que l'autonomie du bateau, finalement,
02:53 elle est gérée ou elle est construite pour ça.
02:56 Ce sera le premier Tour du Monde, on le rappelle, en ultime.
02:58 C'est vraiment tout nouveau.
03:00 Est-ce que c'est un petit peu un saut dans l'inconnu, une part d'appréhension ?
03:03 Parce que même si tu as déjà fait beaucoup de Tours du Monde et beaucoup de compétitions,
03:06 là, c'est une première.
03:07 Oui, tout à fait.
03:08 On revient aux années complètement pionnières, les débuts des Vendée Globe,
03:12 où on ne se posait pas forcément que la question de savoir qui allait potentiellement gagner.
03:16 On se pose encore la question, là, en défrichant, est-ce que c'est faisable ?
03:21 Est-ce qu'on ne va pas aller, on cherche un mur, en fait,
03:24 faire le Tour du Monde en 45 jours, il y a encore 4-5 ans, c'était inimaginable.
03:29 C'est juste là.
03:30 Et là, on se lance dans cette aventure-là à 6.
03:33 Et en fait, moi, j'aime bien me dire que c'est l'époque qui veut ça.
03:37 C'est vrai qu'on est dans une époque de temps en temps un peu complexe,
03:41 un peu peut-être même anxiogène.
03:43 Et à la fois, elle offre la possibilité d'imaginer des bateaux comme ça,
03:46 voler au-dessus de l'eau dans les vagues et faire le tour de la planète,
03:50 il y a encore une fois 4 ans, ce n'était même pas dans l'imagination d'un architecte.
03:54 Qu'est-ce que ça va être dans 10 ans, dans 30 ans ?
03:55 Oui, on ne sait pas.
03:56 Mais on peut voir aussi l'époque comme ça.
03:59 Est-ce que finalement, rêver, ce n'est pas dépasser son rêve ?
04:03 Ou être heureux, ce n'est pas dépasser les rêves ?
04:06 Non, mais le sport, on est là pour ça, nous.
04:09 Bien sûr.
04:09 On est là peut-être qu'on n'est pas là aussi que pour être anxiogène,
04:13 mais peut-être aussi de dire aux gens, l'époque,
04:15 elle n'est certes pas facile pour tout le monde,
04:17 mais nous, athlètes, on est là peut-être pour vous emmener un peu ailleurs.
04:21 Est-ce que c'est le genre de paramètres qui vous motive à y retourner ?
04:26 Parce que ce côté défi inédit, le fait de, je ne sais pas,
04:30 peut-être pas forcément marquer l'histoire,
04:32 mais se confronter à quelque chose de nouveau,
04:34 quand on a repassé autant de temps sur un bateau
04:36 et nous, à chaque fois qu'on a des navigateurs,
04:38 on se pose la même question.
04:39 Comment vous faites ? Vous êtes un peu maso,
04:41 vous aimez la douleur, vous aimez souffrir,
04:43 mais quand on a un défi de cette nature-là avec la nouveauté,
04:45 j'imagine que ça donne quelque chose en plus.
04:48 Alors, pour ce qui est douleur, je pense que c'est tous les athlètes.
04:51 En fait, il y a les amateurs, et l'amateur,
04:54 c'est semantiquement, quand il commence à pu aimer, il s'arrête.
04:57 Le professionnel, c'est quand ça commence là.
04:59 On devient professionnel quand on est capable de dépasser
05:01 et de trouver finalement une adrénaline dans la douleur
05:05 et/ou un plaisir qui va être effectivement un peu plus que juste aimer.
05:09 Après, il retournait.
05:11 Moi, j'ai trouvé dans les mers du Sud quelque chose qui me fascine,
05:15 qui fait partie maintenant de quasiment mon langage corporel.
05:20 C'est aussi une histoire complète et qu'à chaque fois, ça me rend différent.
05:26 Je ne sais pas, un athlète qui a fait deux fois ou trois fois la Coupe du Monde,
05:31 qu'est-ce qui fait qu'il y retourne quand même ?
05:33 Et moi, j'ai ça en moi, j'avoue que je me nourris de ça.
05:38 Et là, d'être pionnier, qu'on soit six à démarrer quelque chose de nouveau,
05:43 je me sens... La vie, c'est que des rendez-vous.
05:46 Tu les réussis ou tu les rates ?
05:48 Et là, j'ai l'impression d'être en rendez-vous, on verra si je le réussis ou pas.
05:51 - Tu parles des six concurrents, je te passe la parole,
05:52 mais je voulais montrer qui sont tes adversaires,
05:54 parce que c'est du lourd, il y a Armel Leclache,
05:57 il y a Tom Laperche, il y a Eric Perrault, etc.
05:59 Et ça aussi, c'est nouveau, vous n'êtes que six, au départ,
06:01 vous faites vraiment partie d'un cercle fermé.
06:03 - Oui, alors d'abord, il faut avoir la machine.
06:06 En fait, c'est très très long de mettre au point un projet comme ça pour être au départ.
06:10 Déjà, être au départ, c'est déjà quasiment une victoire.
06:13 - C'est une course en elle-même, déjà, directement.
06:15 - Et là, on est six.
06:18 Ce qui est magique, c'est... Et ça, il ne faut pas...
06:21 Ce n'est pas pour...
06:23 Mais je pense qu'on ne sera que six à avoir vraiment compris.
06:29 Et on aura ça entre nous.
06:30 J'aurais beau essayer de vous raconter pendant des heures.
06:32 - Oui, bien sûr.
06:33 - Les cinq autres me comprendront.
06:34 Je crois que je pourrais comprendre les cinq autres.
06:37 Mais ça ne nous appartiendra qu'à nous.
06:39 Mais je trouve que c'est magique, ça.
06:40 Même un footballeur, quand il sort du terrain,
06:42 il a beau être entouré de 90 000 personnes,
06:44 il y a 22 joueurs, plus les arbitres, qui ont compris ce qui s'est passé.
06:48 Les autres, on essaie de comprendre, on fait des commentaires, des machins.
06:51 - Vous créez un lien un peu indéfectible.
06:52 - Mais il y a un truc qui est indiscutablement entre nous et qu'entre nous.
06:55 - On ne fait pas partie du même monde.
06:56 - Non, non, mais...
06:57 - C'est bien compris.
06:58 - C'est vrai, t'as raison.
06:59 - On nous accompagne et on nous observe.
07:01 - C'est pas ça, c'est pas du tout le ressenti unique.
07:03 - Vous qui avez été athlète et tout, vous savez qu'effectivement,
07:06 celui qui est sur le terrain, il vit encore un peu autre chose.
07:11 Et alors pour le coup, par avoir fait des records,
07:13 d'être seul dans ces conditions-là, là, on sera tous les six dans les mêmes conditions.
07:17 Donc, on sait ce que l'autre a vécu.
07:19 Et Hélène MacArthur m'avait dit ça à un arrivée de mes tours du monde.
07:23 Elle m'avait dit cette phrase, "maintenant, je sais que tu sais que je sais".
07:26 - Mais justement, tu parles de pionniers qui vont faire ce tour du monde.
07:32 Est-ce que vous vous attendiez tous à ce que l'évolution de la technique
07:36 et de l'ingénierie aille à ce point-là aussi vite ?
07:39 - Non. Je dois t'avouer qu'il y a quatre ans, quand on met Sodebo à l'eau,
07:45 on devait faire un tour du monde déjà cette première année-là et on l'avait vu plus modeste.
07:49 On ne pensait pas que la technologie nous pousserait à voler ou aller plus loin.
07:53 Et en fait, là, c'est la compétition qui pousse.
07:55 Il suffit qu'il y en ait un qui essaie quelque chose et que ça marche et qu'il va plus vite.
07:59 Il prend l'ascendant sur l'autre et toi, tu es obligé de suivre.
08:02 Et à la fois, c'est en maîtrise, mais c'est aussi ça qui fait la magie de la compétition.
08:09 C'est que si tu étais tout seul, tu progresserais deux fois moins vite.
08:12 - Et finalement, vous finissez avec la même mécanique sur chaque bateau.
08:14 Je compare ça un peu à la Formule 1 où il y a les ailerons avec des...
08:19 - Chacun a son petit truc.
08:20 - Chacun a son petit truc. Chacun va l'exploiter un peu différemment.
08:22 Après, il y a la créativité de chacun.
08:24 J'aime bien, moi, aller sur les pontons avant les départs.
08:27 - Tu as piqué les idées.
08:28 - Parce que finalement...
08:29 - C'est ce qu'ils font aussi dans les écuries.
08:31 On les voit avant les départs.
08:32 - Ils se plantent.
08:33 - Ils regardent ce qu'ils font les autres.
08:34 - Mais chaque bateau ressemble à son skipper.
08:37 Chaque bateau a un petit peu la psychologie du skipper.
08:40 Comment il s'engage, finalement ?
08:43 Comment il se protège ? Comment il ne se protège pas ?
08:44 Comment il s'engage ? Quel choix il a fait ?
08:47 - Donc toi, il a quoi de particulier par rapport aux autres ? La touche Coville ?
08:49 - Il ne faut pas le dire.
08:50 - C'est vrai, ils ne vont pas changer, là.
08:52 Ils partent dans trois semaines.
08:53 - Oui, nous, on a fait un bateau assez large,
08:56 un bateau qui peut aller dans des mers qui peuvent être sans doute
09:00 un peu moins plates que les autres.
09:01 On a fait des grands safrans pour ne pas décrocher.
09:04 Enfin, c'est des points un peu techniques, mais c'est vrai qu'on l'a...
09:06 - Pour le risque.
09:07 - On l'a vraiment optimisé pour aller dans des très grosses mers.
09:12 - Et les dimensions sont régulées ?
09:14 - Oui.
09:15 La longueur, largeur et hauteur, c'est régulé.
09:17 Comme tu disais tout à l'heure, très justement, c'est un cadre.
09:20 Ce n'est pas tout à fait un cube.
09:21 - Un cube.
09:22 - C'est un cadre qui, effectivement, là-dessus, longueur, largeur, hauteur,
09:26 et quelques autres points de régulation.
09:30 Mais sinon, la créativité et la recherche que tu peux faire
09:33 avec les ingés avec qui tu travailles, elle est libre.
09:35 Ce qui est magique.
09:36 - Bien sûr.
09:37 - Et du coup, ça ouvre la porte de ce que tu disais,
09:39 il y a quatre ans, on n'imaginait pas ce qu'on va faire.
09:41 Et l'époque est comme ça.
09:42 Et moi, j'ai envie de dire que c'est plein d'espoir, finalement.
09:46 - C'est tendu, c'est génial.
09:47 - C'est plein d'espoir.
09:48 - Quand vous faites le tour du monde en trois jours,
09:50 on a compris que vous étiez très loin.
09:52 - Avec un moteur.
09:53 - Regarde quand ça vole, là.
09:54 - Justement, on le voit sur les images, ça vole sur l'eau.
09:57 Tu peux nous décrire cette sensation ?
09:58 Parce que pour nous, c'est incroyable.
10:00 - On ne fait pas partie du même.
10:01 - Mais toi, sur le bateau...
10:02 - On ne sait pas.
10:03 On ne le saura jamais.
10:04 - Tu ressens quoi, à ce moment-là ?
10:05 - Je ne veux pas aller jusque-là, mais c'est très honnêtement...
10:08 J'ai une émotion à chaque fois que tu vois et que tu commences à décoller, là.
10:15 Je vais te répondre.
10:17 Quand je vis ça, je pense à mon copain Laurent Bourgnon,
10:20 qui n'a pas vécu ça et qui était mon ami et qui était vraiment celui qui m'a propulsé là.
10:24 Et j'ai à chaque fois les larmes aux yeux de me dire,
10:26 il n'aura pas connu ça, alors que lui avait ça dans le sang.
10:30 Et je sais...
10:34 Essaie d'imaginer, t'es le petit garçon ou la petite fille,
10:36 qui, pour la première fois...
10:37 Est-ce que tu te souviens du moment où on te lâche à vélo ?
10:40 - Oui.
10:41 - Je suis tombé.
10:42 - On te lâche à vélo et tu sens...
10:44 - On sent les petits trous.
10:45 - Oui.
10:46 Et tu sens l'équilibre que tu atteins.
10:47 Et là, tu flottes un peu.
10:50 - Et même sur l'aspect sonore.
10:51 - C'est ça.
10:52 - Le truc qui change.
10:53 - Le vent, tu n'entends plus la personne qui te retenait.
10:55 Et là, tu es dans cette émotion qui est quasiment de ce niveau
10:58 du petit garçon ou la petite fille.
11:00 Et tu ressens ça, mais tu décolles au-dessus de l'eau.
11:02 Là, tu es en appui sur l'air.
11:04 Le bateau, il décolle.
11:05 D'un seul coup, ce ne sont plus les mêmes bruits.
11:07 Ce ne sont pas les mêmes appuis d'athlètes.
11:09 Nous, les appuis, c'est très important.
11:12 Et si l'appui, tu le perds, tu tombes.
11:15 Et là, c'est très violent.
11:18 Ça peut même être un accident.
11:21 Parce que là, évidemment, quand ça crache,
11:23 ça crache très, très fort.
11:24 - Tu nous as emmenés loin, là, je crois.
11:25 On a tous essayé d'avoir un semblant de sensation
11:27 de ce à quoi ça peut ressembler.
11:28 En tout cas, on te suivra, évidemment.
11:30 Départ à suivre sur l'équipe live, chez toi, Mathias.
11:32 - Tout à fait.
11:33 Et je rajoute même, il y a des podcasts
11:35 qui ont démarré aujourd'hui.
11:36 - Génial.
11:37 - Tu as dû faire une interview avec Loïc Perron.
11:39 On entendra le 2 janvier, tous les 4-5 jours.
11:42 Il y a 6 podcasts avec les 6 participants.
11:44 Franchement, c'est incroyable.
11:45 Les histoires, on pourrait les écouter pendant des heures.
11:47 C'est vraiment fantastique.
11:48 - On pourra t'appeler en direct ou tu n'auras pas trop le temps ?
11:49 - Si, il y a des créneaux.
11:51 Par contre, c'est...
11:52 - C'est en pleine nuit ?
11:53 - Voilà, c'est ça.
11:54 Il faut essayer de...
11:55 - Écoute, nous, c'est 15h50, 18h30.
11:57 On trouvera un créneau.

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