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La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra était l'invitée de l'After Foot ce lundi sur RMC pour évoquer notamment la sécurité dans les stades et les déplacements de supporters.

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00:00 par les Sécurités, on va parler des mesures que peut prendre le gouvernement dans les jours qui viennent
00:05 concernant la suite de la saison, parce que, Madame la Ministre qui est avec nous, Amélie Odiak, etc.,
00:10 on sort quand même de quelques semaines assez terribles, puisqu'on a eu un mort il y a quelques jours.
00:16 D'ailleurs, petit préambule, on en a beaucoup parlé dans l'after, et on s'est dit avec Stéphane, avec Daniel,
00:21 que finalement cet événement tragique n'a pas eu le retentissement médiatique qu'il aurait sans doute mérité d'avoir.
00:28 C'est pas anodin, évidemment, d'avoir un mort autour d'un stade de foot. Il y avait différents événements sur ces derniers mois
00:34 qui, déjà, étaient graves. Et là, on a atteint un point de non-retour qui est terrible.
00:41 — Oui. Je sais pas s'il fallait du retentissement médiatique. En tout cas, je pense que ça a choqué, marqué
00:48 tout notre écosystème, pour ceux qui aiment le foot. — Est-ce qu'il y a eu une émotion ?
00:53 — Je pense que la marche d'hier à Nantes, avec gravité et dignité, elle a été assez illustrative de l'émotion qui a été ressentie.
01:04 C'est un drame. Moi, la seule chose que je me dis, c'est qu'il faut que ce soit un drame qui permette d'amener,
01:13 d'une manière ou d'une autre, du positif, au fond. C'est un peu ce que je disais ce matin aux équipes ALIENES.
01:19 C'est qu'à la limite, voilà, faisons-le aussi en mémoire de Maxime. Faisons-les ces progrès-là.
01:25 — Au-delà du retentissement médiatique, après tout, oui, c'est important, mais c'est pas le plus important.
01:33 Mais même dans le monde du foot, je poursuis un petit peu ce que disait Gilbert, les dirigeants, la Ligue...
01:40 Moi, vraiment, j'ai pas l'impression qu'il y a eu une émotion, comme si on s'était dit « Non, mais là, c'est plus possible ».
01:47 Je sais que de votre côté, oui, puisque... — Ah oui, c'est ce que vraiment j'allais vous dire.
01:50 De côté du gouvernement, nous, c'était impossible. C'était impossible de faire un avant et un après.
01:56 — Absolument, mais j'ai pas le sentiment que le monde du foot, même parmi les dirigeants,
02:00 on a pris la mesure de ce qui s'était passé. Je parle pas de vous, hein, mais de vous comme observatrice de ce monde-là.
02:05 — J'ai eu Vincent Labrune chaque week-end sur tout ça.
02:10 — Si, il l'a dit d'ailleurs, quand il parle de frapper un grand coup, c'est bien qu'il y ait un avant et un après.
02:17 Et aujourd'hui, je pense qu'on a tous envie de faire émerger une vraie réponse globale à la française
02:26 qui soit porteuse de vrais progrès, et pas juste les progrès qui durent deux semaines.
02:30 Quelque chose qui soit... Voilà. Un vrai changement dans l'approche collective qu'on a de tout ça.
02:38 — Et la prise de conscience que chacun doit prendre sa part. L'État y compris.
02:43 — Alors vers quoi on va, finalement ? S'il doit y avoir un avant et un après, c'est quoi l'après ?
02:47 Je pense que vous en avez parlé aujourd'hui. Il y a eu une réunion très longue, trois heures,
02:51 avec des gens qu'on connaît bien ici dans l'after, qui sont déjà venus.
02:54 Renaud Hévin, qui est le représentant... Je sais pas trop comment il faut l'appeler,
02:57 le représentant de tous les fans d'Europe. Je sais pas réellement ce que ça veut dire et qui le représente vraiment.
03:01 — Supporteur Europe.
03:03 — Pierre Barthélémy, qui se bat pour faire annuler... À chaque fois qu'une décision tombe pour faire annuler
03:09 les déplacements de supporters, lui se bat pour aller dans un sens inverse.
03:12 — Il y en a eu trois ou quatre annulés aujourd'hui, un peu, le Conseil d'État.
03:14 — On va y revenir.
03:15 — Est-ce que, finalement, le dialogue s'est construit ? On va vers quoi ?
03:22 — Le dialogue s'est renoué ce matin. On l'avait perdu ces derniers temps,
03:28 après l'avoir fait beaucoup progresser collectivement depuis un an et demi.
03:33 Moi, c'était la quatrième fois que je présidais l'Instance nationale du supporterisme,
03:38 dont d'ailleurs j'ai revu beaucoup la composition pour l'élargir, pour faire en sorte aussi de l'ouvrir
03:43 à d'autres disciplines sportives, pensant qu'il y avait un brassage et des expériences croisées.
03:49 Et d'ailleurs, on l'a vu ce matin, parce qu'on a aussi une discussion sur les Jeux olympiques et paralympiques,
03:53 où c'était intéressant d'avoir des échanges qui aillent au-delà du foot.
03:56 Et on a réussi à se parler, oui, on a réussi à se parler, à se dire des choses vraies,
04:03 à se dire des choses fortes et à, je pense, partager la même détermination d'agir.
04:07 — Oui, mais eux, ils n'entendent pas l'interdiction de déplacement,
04:11 ils ne veulent pas en entendre parler, de ce truc-là.
04:13 — On est revenu sur tout ça. Je pense que ce qu'ils ont très bien compris,
04:16 c'est d'abord la volonté qu'on a eue de marquer le coup et de ne pas laisser les choses continuer
04:23 comme elles avaient commencé à s'engager, d'ailleurs pas que le 2 décembre, en fait, le 29 octobre,
04:30 avec cette OMOL surréaliste et le visage ensanglanté de Fabio Grosso.
04:37 La dynamique depuis ces semaines-là était catastrophique.
04:41 On a eu l'autobus qu'a yassé le 26 novembre dans Montpellier-Brest.
04:46 On voit bien que ce qui s'est passé, cet enchaînement-là, était juste inacceptable.
04:51 — Est-ce que vous regrettez, il y a quelques semaines de cela, au début de l'automne,
04:55 d'avoir donné des consignes pour justement...
04:57 — Là aussi, on est revenu là-dessus.
05:01 — On a l'impression d'un va-et-vient, finalement.
05:03 — Il y a eu cet enchaînement d'au moins trois rencontres.
05:08 Je vais quand même y ajouter aussi notre second OMOL du 6 décembre.
05:14 Pourquoi je le rajoute ? Non pas qu'il soit passé de difficultés spécifiques,
05:19 mais parce qu'il a quand même fallu mobiliser 700 forces de sécurité intérieure,
05:25 policiers et gendarmes, pour sécuriser un match de foot,
05:30 alors même qu'il y avait une interdiction de déplacement des supporters lyonnais.
05:34 Une telle surconsommation de forces de sécurité intérieure,
05:37 dans le contexte, en plus, qu'on connaît de recrudescence de la menace,
05:41 djihadiste, terroriste...
05:43 Il y a sept mois, des Jeux olympiques et paralympiques, c'est juste pas possible.
05:46 — Et ça, ils l'entendent, vos interlocuteurs d'aujourd'hui ?
05:48 — Oui, ils l'entendent.
05:50 — Quand vous leur dites "mais on ne peut pas monopoliser autant de personnes pour un déplacement" ?
05:55 — Oui, ils l'entendent. Et quand je leur dis qu'on a 45 000 forces de sécurité intérieure
06:01 qui, sur une année complète, ont été mobilisées, oui, ça frappe aussi les esprits.
06:06 Et quand je leur dis qu'en deux ans, en se positionnant au même moment dans le championnat,
06:12 la consommation des forces de sécurité intérieure a progressé de 47 %, ils l'entendent aussi.
06:17 Et bien sûr, ça frappe les esprits, bien sûr.
06:19 — Est-ce qu'ils sont surpris par ces informations que vous leur donnez ?
06:22 — Non, ils les connaissent, parce qu'on a autour de la table le patron de la DNLH,
06:28 la Direction nationale de lutte contre le hooliganisme, qui nous fait très régulièrement des bilans,
06:32 très transparents, très complets. Donc on connaît ces chiffres de temps en temps.
06:36 Il faut reprendre un peu le recul et le temps un peu plus long
06:40 pour en reprendre conscience collectivement.
06:42 Mais voilà, donc clairement, d'avoir des bus caillassés, d'avoir des pertes humaines,
06:49 d'avoir ce niveau de violence.
06:51 Puis j'ai quand même envie de parler de ce qui s'était passé avec le petit Kenzo.
06:57 — Oui, parce que ça fait partie... — L'infarctus du papa, après.
07:01 Donc il y a un contexte, on est revenu sur tout ça, qui ne doit pas pour autant masquer
07:07 le fait que tendanciellement, les choses allaient mieux quand on regarde les chiffres,
07:13 analytiquement, incontestablement, on était sur du mieux.
07:16 Et ça, il faut aussi le dire, et y compris vous, les médias, le rappel.
07:19 — D'où votre lettre du 27 octobre ? — Simplement, il y a là une gravité extrême
07:25 des derniers événements. Et en effet, avec Gérald Darmanin,
07:28 on a été au fond un peu pris à contre-pied par ça.
07:32 Parce que précisément, et je l'ai rappelé ce matin, dans notre circulaire du 13 octobre,
07:38 on relève la dynamique de changement profond dans laquelle on avait fait régresser
07:45 les interdictions de déplacement au profit des mesures d'encadrement.
07:50 Les mesures d'interdiction, c'est simple, elles étaient passées de 98 à 38.
07:55 C'est une baisse de 60%.
07:57 — Donc on se déplace plus sur une saison ?
08:01 — À l'inverse, pour les mesures d'encadrement, elles avaient progressé de 70%
08:06 puisqu'elles s'étaient substituées aux mesures d'interdiction.
08:10 Et dans cette circulaire, 13 octobre... — Il faut insister, madame la ministre.
08:13 — Oui, oui, bien sûr, il faut insister. — Parce que les gens pensent que vous,
08:16 que l'État, finalement, est l'ennemi des supporters.
08:18 — Et le méchant qui interdit, mais c'est un pisalet d'interdire.
08:22 C'est vraiment pas guetter de cœur.
08:24 Et demain, quand sur certains matchs à risque, il faudra continuer d'interdire,
08:28 il faudra continuer à le faire quand c'est des matchs particulièrement à risque.
08:32 Mais là, il faut qu'on sorte de cette dynamique, qui n'en est pas une d'ailleurs,
08:36 on peut pas appeler ça une dynamique, mais de cette situation des dernières semaines.
08:40 — Alors Stéphane, avant que tu prennes la parole, je rappelle juste qu'en octobre,
08:43 vous aviez envoyé une lettre au préfet en disant
08:46 « surtout, essayez d'encadrer plus et de moins interdire ».
08:49 Et donc là, on va sans doute peut-être avoir un retour en arrière.
08:52 — Anticipons mieux, préparons mieux les rencontres en amont.
08:56 On sait que c'est un enjeu qui est majeur et qui, dans la solution qu'on veut construire
09:02 avant la reprise début janvier, doit prendre une place ultra importante.
09:07 L'anticipation des rencontres, la qualité du dialogue,
09:10 la revalorisation du rôle des référents supporters,
09:13 des directeurs de la sécurité des stades autour des autorités préfectorales,
09:17 qui in fine, oui, ont le dernier mot, parce qu'à un moment, il y a un chef et il doit décider.
09:23 Mais avec ce dialogue en amont, il faut absolument qu'on arrive à mieux rétablir.
09:27 — Vous dites, avant la reprise de janvier, il y aura un nouveau protocole de mise en place ?
09:34 — Oui, on va prendre une initiative forte.
09:37 Oui, mais on a beaucoup justement, on a mis à profit cette période dite de moratoire
09:42 pour justement travailler beaucoup.
09:44 Les équipes ont beaucoup échangé, beaucoup travaillé.
09:47 On a, nous, l'État, travaillé à la fois en interministériel
09:52 et avec la Ligue de foot, ainsi qu'avec un certain nombre de clubs,
09:56 pour essayer de justement proposer un ensemble de mesures.
09:59 Et une des choses que j'ai exprimées ce matin aux assauts de supporters,
10:02 c'est qu'au-delà du fait que j'ai besoin qu'elles condamnent des actes de violence,
10:06 qu'elles le fassent beaucoup plus et de manière beaucoup plus expressive et vocale
10:10 que ce qu'elles ont pu faire les dernières semaines,
10:12 on a aussi besoin de leurs propositions.
10:14 — Et sous le regard du Conseil d'État, qui sanctionne en ce moment les arrêtés qui se plaignent ?
10:18 — J'ai évoqué le rôle du référent supporter.
10:21 Elles ont aussi cette attente exprimée qu'on arrive à généraliser
10:25 le rôle du policier référent supporter-visiteur,
10:28 qui est en effet une très bonne impulsion qu'on a mise dans les derniers temps,
10:32 et qu'il faut en effet qu'on arrive à généraliser.
10:34 — Vous avez évoqué tout à l'heure la difficulté, finalement, législative.
10:38 C'est-à-dire qu'on remarque que, aujourd'hui encore,
10:40 le Conseil d'État a retoqué des arrêtés préfectoraux.
10:44 Donc, en fait, finalement, le droit ne va pas dans le sens des interdictions de déplacement.
10:48 Ça, c'est un vrai problème, quand même.
10:50 Alors comment faire quand vous vous retrouvez comme ça coincés
10:54 par des décisions qui, là, remettent en question l'autorité des préfets ?
10:59 — Et surtout, pardon, je complète la question,
11:01 qu'à l'arrivée, on a toujours l'impression que les supporters disent
11:04 « Ouais, on a gagné contre la ministre ! »
11:06 « Ouais, on a gagné contre le préfet ! »
11:07 — Ça donne l'impression que le droit est contre eux.
11:09 — C'est ça.
11:12 C'est que la politique du coup de menton, elle fonctionne pas.
11:14 — Moi, je vais dire plusieurs choses par rapport à ça.
11:16 D'abord, il y a des interdictions qui ont été validées.
11:21 Il y a des interdictions qui, d'ailleurs, n'ont pas été contestées
11:24 parce qu'elles étaient bien justifiées, légitimes, comprises des acteurs.
11:31 C'est quand même ça qu'on va rappeler.
11:32 Je prends rien que les décisions concernant les journées de mardi et de mercredi.
11:38 On a un arrêté qui porte sur une interdiction sur cinq matchs
11:43 versus 19 au global, en un quart.
11:48 — Je précise juste une petite parenthèse.
11:50 Tout à l'heure, Daniel, tu parlais des organismes qui représentent les supporters.
11:53 Ils sont pas totalement irresponsables non plus.
11:55 Quand ils savent qu'il y a des problèmes,
11:57 ils vont pas aller attaquer un arrêté bêtement pour l'attaquer de façon systématique.
12:02 Non, mais il faut le lire.
12:04 — En tout cas, je dis voilà.
12:05 — Ce qu'a dit le Conseil d'État aujourd'hui, c'est que les matchs ont un degré de dangerosité quelque part.
12:11 Et que quand on est dans des degrés bas de dangerosité,
12:13 on peut pas interdire les déplacements de supporters.
12:16 En gros, c'est ce que je comprends de la décision.
12:17 — Oui, et puis il y a un faisceau d'éléments qui sont pris en compte.
12:24 Moi, ce sur quoi je veux insister, encore une fois,
12:27 on est loin d'avoir tout interdit.
12:29 Tout n'a pas été contesté.
12:31 Et ce qui a été analysé par le Conseil d'État,
12:35 c'est qu'il n'y avait pas d'évolution spécifique par rapport au niveau de risque de la rencontre
12:43 par rapport au moment où les premières démarches,
12:46 y compris avec l'ADNLH, sont prises et la préparation de la rencontre s'opère.
12:50 Pas d'éléments nouveaux.
12:52 Il y a certes une consommation forte des forces de sécurité intérieure,
12:55 mais rien d'anormal par rapport aux circonstances
12:58 ou par rapport à ce que l'État est en capacité, entre guillemets, d'aligner.
13:02 Et donc, on met en balance des choses.
13:05 - Les frais de sécurité sont pris en charge par les clubs.
13:07 - Et on regarde si les éléments sont ou pas légitimes,
13:12 nécessaires, si ces mesures d'interdiction sont nécessaires et si elles sont proportionnées.
13:16 Ce sont les deux éléments que regarde le Conseil d'État.
13:19 Le Conseil d'État, il rend la justice souveraine là-dessus.
13:24 Ses décisions doivent être respectées.
13:27 Mais moi, je l'ai souligné ce matin,
13:29 on ne peut pas continuer dans un régime où c'est le Conseil d'État
13:33 qui se fait le régulateur de l'organisation de nos matchs de football.
13:37 C'est surréaliste pour tout le monde.
13:38 - Bien sûr. Donc, quelle solution ?
13:39 - Parce que ça va tenir un moment, parce que là, on se dit
13:42 "OK, comme on a gain de cause devant les tribunaux, on donne des consignes
13:46 pour que, du coup, le retour aux arrêtés, aux régimes d'encadrement
13:50 soient cette fois-ci bien respectés".
13:53 Ça marche un temps, la discipline tient.
13:56 Moi, je rappelle, je préfère qu'il y ait de la casse juridique que de la casse humaine.
14:00 Donc, j'ai envie de dire "bon anmalant", ce moratoire entre guillemets,
14:03 aura quand même porté ses fruits, permis cette réflexion collective.
14:07 Mais c'est évidemment pas un régime qui est durablement souhaitable.
14:10 On ne va pas s'affronter comme ça, par tribunaux interposés,
14:15 chaque semaine, en créant de l'imprévision pour tout le monde,
14:18 y compris à certaines occurrences pour des supporters étrangers
14:21 qui ont rien demandé à tout ça.
14:23 Ce n'est pas possible.
14:24 Et en plus, s'il y a un moment où s'il y a un accident,
14:28 la tentation, elle va être de passer au-dessus des tribunaux
14:30 et de légiférer d'une manière qui serait soudainement excessivement sévère
14:35 et de tomber dans un excès, là aussi.
14:38 Bon, donc tout ça n'est pas souhaitable.
14:40 - Est-ce que ça passe ?
14:41 - Il faut donc une initiative globale
14:45 dans laquelle on clarifie les rôles et les responsabilités
14:48 et dans laquelle chacun prend sa part.
14:50 Et une première mesure qu'avec Vincent Labrune,
14:53 on s'est dit qu'on allait prendre très tôt au mois de janvier,
14:56 c'est la signature d'une nouvelle convention entre l'État,
15:01 justice, intérieur, sport et la LFP,
15:04 de manière à clarifier sur le plan à la fois spatial,
15:08 cf. tous les attermoiements qu'il y a eu autour de OMOL,
15:11 quand c'est sur la voie publique, qu'est-ce qui se passe,
15:12 qui est responsable de quoi, etc.
15:14 et temporel, en reprenant le truc de bout en bout.
15:18 Le processus de préparation des rencontres en amont des matchs,
15:22 jusqu'au rétexte, jusqu'au retour d'expérience, au débriefing
15:26 qu'il faut faire en aval des rencontres,
15:28 j'ai envie de dire a fortiori, si elles se sont mal passées,
15:31 comme ce qu'on a connu dans le premier épisode OMOL.
15:33 - Attendez, qu'est-ce que ça veut dire, ça pourrait être très clair.
15:35 Les alentours du sport, la responsabilité...
15:38 - Ce qui souvent se passe, c'est quand un match se passe mal,
15:41 en fait, c'est à la fin sur le plan médiatique que le truc se solde
15:45 et éventuellement, s'il y a des sanctions,
15:47 c'est la commission de discipline d'un côté
15:48 et c'est éventuellement le juge pénal de l'autre.
15:51 - Et tout le monde se renvoie un peu la responsabilité ?
15:51 - Et il n'y a pas de débriefing,
15:53 il n'y a pas de moment où on revient sur quel a été le manquement,
15:57 quel a été l'enchaînement des responsabilités,
15:59 à part dans le cadre de ces enquêtes pénales.
16:02 Et donc il faut systématiser,
16:03 ça on est très clair avec la Ligue sur le fait qu'on le veut absolument,
16:06 systématiser ces retours d'expérience pour améliorer les choses
16:11 et que les DSS, les références supporters,
16:13 les équipes préfectorales, le coup d'après,
16:16 elles puissent ajuster, tirer toutes les conséquences
16:18 de ce qui se sera passé.
16:20 - Concrètement, après, c'est ça dont tu veux parler,
16:22 je voulais demander, après, il n'y a pas eu de débriefing ?
16:25 - Il y a eu une enquête, le procureur a ouvert une enquête
16:31 et donc, de facto, la machine judiciaire s'est mise en mouvement.
16:36 Mais moi, ce que je veux qu'on arrive à faire,
16:39 c'est un débriefing entre les acteurs du football
16:42 qui, au match d'après, et avec le partage des bonnes pratiques
16:46 pour des rencontres sur d'autres parties du territoire,
16:49 rendent le système apprenant
16:51 et va nous permettre de faire émerger une solution à la française
16:54 qui soit régulièrement renforcée.
16:55 - Oui, madame la ministre, excusez-moi, mais moi, je ne comprends pas.
16:57 Après ce fameux OM-OL,
16:59 moi, ce que j'aimerais savoir, ce que j'aimerais que vous mettiez en place,
17:02 c'est, il va se passer quoi
17:05 si un prochain match donne les mêmes faits ?
17:08 - Mais c'est un très bon exemple.
17:09 - Parce que là, en fait, il n'y a pas eu de responsable, finalement.
17:11 Personne n'était responsable.
17:12 Il y a eu un Karkaïassé, un entraîneur avec le visage en sang.
17:15 - On a rejoué le match comme s'il n'y en avait rien fait.
17:17 - Il n'y a personne, aucun responsable.
17:18 - Deux semaines après, on a rejoué le match au stade.
17:20 - Sauf que la préfète, Frédérique Camilleri,
17:23 pour le match 2e épisode du 6 décembre,
17:25 elle avait écrit une lettre extrêmement explicite aux deux clubs
17:29 en expliquant les différentes conditions
17:32 qui devaient être posées pour qu'elle accepte que le match se tienne
17:36 et en tirant les leçons de tout ce qui avait dysfonctionné le 29 octobre.
17:41 - Ça veut dire quoi ? Elle envoie un K.I. des charges,
17:42 vous me respectez ça, sinon on ne fait pas le match ?
17:44 - Voilà, on change le trajet,
17:45 on change l'emplacement de l'hôtel,
17:49 on change les horaires, on change le look du bus,
17:51 on change toute une série de paramètres.
17:54 Et ça n'a pas plu sur le moment,
17:56 mais elle a tiré les leçons de cet échec du 29 octobre.
18:01 Ça, il faut qu'on le systématise.
18:02 Mais ce n'est pas tout.
18:05 Moi, j'insiste beaucoup sur cette préparation-là.
18:07 Il y a après d'autres éléments.
18:09 J'ai évoqué la clarification des rôles et des responsabilités.
18:11 J'ai évoqué la généralisation du policier référent-supporteur-visiteur.
18:16 J'ai évoqué la revalorisation du rôle du référent-supporteur.
18:20 Je pense aussi qu'il faut qu'on durcisse notre politique pénale.
18:25 Je pense que les interdictions judiciaires de Stade,
18:27 aujourd'hui qui pèsent pour 5 ans,
18:29 dont on a fait en sorte, dans la loi du 19 mai dernier,
18:33 qu'elle puisse être automatiquement prononcée
18:35 pour les cas les plus graves,
18:37 comme une peine complémentaire systématisée,
18:39 il faut qu'elle soit plus largement appliquée,
18:42 en volume et aussi en durée.
18:44 Qui sait aujourd'hui qu'elles sont pour 5 ans ?
18:46 Moi, j'entends tout de suite qu'on veut aller s'aligner
18:49 sur les Anglais qui ont 10 ans,
18:51 les Allemands qui ont 8 ans.
18:53 Mais avant d'inventer une nouvelle loi,
18:54 une énième nouvelle loi,
18:56 faisons d'abord en sorte qu'elle soit appliquée pour 5 ans
19:00 et de manière systématique.
19:01 Aujourd'hui, on est sur des niveaux en volume
19:04 qui sont décalés par rapport à nos voisins européens comparables.
19:06 - On est quoi ? On est trop marxistes ? On n'est pas assez sévères ?
19:08 - On est 6, 8, 10 fois inférieurs à ce qui se passe à l'étranger.
19:13 - On l'a vu avec le supporter de Bordeaux, de Bordeaux-Rennais.
19:14 - Ce n'est pas normal.
19:16 - Ça, je suis d'accord.
19:16 - Le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moriti, le dit lui-même.
19:19 Il a pris l'initiative de créer des références-portes dans les parquets.
19:23 Il a donné cette impulsion-là.
19:25 Il a dit qu'on irait faire cette mission en Angleterre
19:28 pour regarder comment le système s'était adapté de bout en bout.
19:31 Et on veut même, je sais que certains considèrent que c'est un gadget,
19:34 je ne le pense pas du tout,
19:35 rappeler sur les billets
19:38 quelles sont les peines
19:40 auxquelles s'exposent les personnes
19:43 qui contreviennent aux lois et réglements,
19:45 qui commettent un certain nombre de délits,
19:48 voire de crimes, je ne reviens pas là-dessus.
19:50 Non mais c'est important !
19:51 Ce rappel à la loi est extrêmement important.
19:53 - On ne parle pas d'interdiction de stade, on ne parle pas de peine pénale éventuelle pour des faits délictueux.
19:57 - On parle d'interdiction judiciaire de stade,
19:59 appliquée avec toute la sévérité nécessaire.
20:02 On a la capacité d'en imposer pour 5 ans,
20:04 on a la capacité de les systématiser.
20:07 Il faut que notre approche là-dessus se cale
20:09 sur le nouveau droit que nous avons créé
20:12 avec Éric Dupond-Moretti et Gérald Darmanin.
20:14 - Donc une sorte d'accord entre...
20:17 - Une convention contre la ligue et l'État
20:19 pour reclarifier les rôles et les responsabilités.
20:21 - Et les peines appliquées.
20:22 - La préparation des rencontres en amont avec le référent supporter,
20:26 le policier référent supporter visiteur.
20:29 La volonté que nous avons de durcir
20:33 le sujet des IJS.
20:36 Et c'est pas tout.
20:37 Moi j'ai besoin d'avoir aussi des clubs
20:39 qui mouillent la chemise sur les interdictions commerciales de stade.
20:42 Parce que la justice met nécessairement du temps à intervenir.
20:46 Il y a le temps de l'enquête,
20:47 il y a d'autres urgences,
20:48 il y a l'engorgement de tribunaux.
20:50 - Vous avez le sentiment que les clubs ne font pas le jeu ?
20:51 Lyon le fait.
20:53 - Les clubs connaissent exactement la situation.
20:56 Ils connaissent par cœur, au détail près,
20:59 la situation qui concerne leur supporter.
21:01 Certains clubs le font extrêmement bien.
21:04 D'autres ne jouent pas suffisamment le jeu.
21:06 Pour x et y raisons, historiques, culturelles.
21:09 Et c'est ça qu'il faut qu'on casse ensemble.
21:11 - Mais ils sont réceptifs ?
21:12 - Mais oui ils sont réceptifs !
21:14 J'ai eu Laurent Nicolin ce week-end,
21:16 j'ai eu Jean-Pierre Cailliau ce week-end,
21:18 oui, il y a une volonté de faire.
21:20 J'ai eu sur d'autres sujets,
21:22 Connex, j'ai eu un Jean-Pierre Rivière,
21:25 oui, Rivers, oui, ils ont envie d'agir.
21:28 Mais on a besoin que tout...
21:30 Et sans parler de Pablo Longoria avec qui je me suis
21:33 entretenue à de très nombreuses reprises
21:35 de tout cela dans la période récente.
21:37 - Oui d'accord, mais moi je ne doute pas que quand ils vous parlent...
21:38 - Donc moi je veux qu'ils s'engagent.
21:40 C'est pour ça que je parle d'une initiative globale
21:42 avec tous les acteurs,
21:43 c'est parce que je les veux autour de la table,
21:45 comme je veux les assos de supporters.
21:46 Et ce matin, les assos de supporters,
21:48 je leur ai demandé de s'engager avec nous.
21:50 Je leur ai demandé de condamner la violence,
21:52 et je leur ai demandé de proposer des mesures
21:54 et de réaffirmer avec nous
21:57 leur volonté absolue de trouver cette issue française,
21:59 ce modèle français qui sera une réponse à la violence.
22:01 - Je peux vous encourager à cela parce que
22:03 pour l'instant, je n'arrive pas à m'enlever de la tête.
22:06 Peut-être que vous le ferez et que vous réussirez ce grand changement.
22:09 Pour l'instant, les dirigeants, historiquement,
22:13 m'ont toujours donné l'impression
22:15 d'une certaine forme de lâcheté sur ce sujet,
22:18 de vouloir immédiatement renvoyer la responsabilité
22:20 sur les pouvoirs publics.
22:22 Ce n'est pas notre problème, grosso modo.
22:24 D'une réflexion toujours très individualiste.
22:26 Chacun son petit club, mais pas de réflexion d'ensemble
22:30 où tous les dirigeants, pour le bien du football français,
22:33 se mettraient d'accord sur une façon de faire,
22:36 comme vous l'avez appelée, à la française.
22:38 Pour l'instant, cette façon de penser,
22:41 et ça, elle vaut aussi dans les domaines économiques,
22:44 dans tous les autres domaines du football,
22:46 mais puisqu'on est là pour parler de la sécurité,
22:48 dans ce secteur, ça, pour moi, il n'y arrive pas.
22:51 - Je n'y arrive pas.
22:52 - J'en ai cité un, je vais reprendre.
22:55 Reprenons les propos de Laurent Nicolin,
22:57 après ce qui s'est passé Montpellier-Brest.
22:59 - Oui, je m'en souviens très bien.
23:01 - Il a été extraordinairement courageux.
23:04 - Oui, individuellement.
23:05 - Et il a triché.
23:06 Les sanctions sportives qu'il prend, c'est...
23:08 Voilà, il est au rendez-vous.
23:11 Je suis désolée, mais un club comme Lens gère nickel,
23:14 nickel aussi la situation.
23:16 - Dernière question du Téléfrance avant la pause.
23:17 - Est-ce que dans le cas de OMOL,
23:19 vous trouvez que les dirigeants des deux clubs
23:20 ont été à la hauteur du problème ?
23:22 Une...
23:28 J'ai échangé, j'ai débriefé longuement avec Longoria.
23:32 Je suis allée le voir à Marseille
23:35 et je sais qu'il sera le premier à s'engager avec nous
23:39 et que sa détermination est totale.
23:40 Il a une culture espagnole qui lui donne le courage
23:45 et l'optimisme de prendre ce combat.
23:47 - Il est 22h34.
23:49 Amélie Oudea Castera avec nous ce soir,
23:52 ministre des Sports des Jeux Olympiques et Paralympiques,
23:54 avec Stéphane Guy, Daniel Riouleau.
23:55 Évidemment, on est ensemble suite à la réunion du jour,
23:57 la séance plénière de l'instance nationale du supporterisme,
24:00 réunion importante après tous les faits divers récents
24:03 dans nos stades professionnels.
24:06 J'aimerais qu'on parle un peu des références supporters.
24:09 Parce que voilà un rôle qui est souvent négligé.
24:12 Ces gens-là sont souvent méprisés, même dans certaines préfectures,
24:15 alors qu'ils sont au contact permanent des supporters.
24:17 Nous, on en connaît quelques-uns, donc les histoires nous remontent.
24:21 Je vais vous en raconter une concrète, qui en fait, dit un peu tout.
24:24 Récent match entre deux clubs dans le nord de la France,
24:27 l'an dernier, il y a eu un fight entre les supporters de ces deux équipes.
24:30 Là, cette année, la préfecture dit "Ouh là là, l'an dernier, il y a eu un fight, interdiction directe".
24:34 Le référent supporter du club Visiteurs dit "Bah non,
24:37 puisque les gars qui ont fait le fight l'an dernier,
24:39 moi je vous le dis, je suis en contact avec eux tous les jours,
24:41 ils ne viendront pas".
24:43 On ne fait pas confiance à ce référent supporter,
24:45 on maintient l'interdiction, on déploie des forces de l'ordre,
24:48 et au final, qu'est-ce qui se passe ?
24:49 Eh ben les gars, ils sont pas venus ! Le référent supporter avait prévenu !
24:52 Donc là, il y a quand même...
24:53 Il y a problème de dialogue, il y a problème de...
24:57 concernant ces référents supporters qui, bon,
25:00 abattent un boulot quand même assez phénoménal,
25:01 et qui sont sans doute pas considérés en leur juste valeur par les autorités.
25:05 Qu'en pensez-vous ?
25:06 - On est longuement revenus là-dessus, ce matin.
25:08 Et c'est exactement le diagnostic qui a été porté.
25:12 Et on s'est même dit d'ailleurs qu'à l'occasion
25:15 des matchs de football pour les Jeux Olympiques et Paralympiques,
25:17 dans tous les stades hautes, il fallait absolument s'appuyer
25:21 sur l'expérience du référent supporter.
25:23 Ce point a été porté par le représentant de Strasbourg, Arnaud Zimanski,
25:27 et on a insisté sur la nécessité de s'appuyer sur cette expérience
25:32 pour être plus intelligent, connaître la dynamique locale,
25:37 les éléments relatifs au stade, à son environnement,
25:40 et du coup, avoir une réponse plus pertinente sur tout ça.
25:45 Moi, je pense qu'on a aussi besoin d'avoir une DNLH
25:50 plus puissante, plus assise, renforcée dans sa vocation,
25:54 et que sur les sujets d'analyse du risque,
26:00 qui doit rester à sa main, qu'elle s'enrichisse
26:03 de cette perception des supporters.
26:05 Et je crois qu'en plus, la dynamique de rivalité
26:09 entre des clans de supporters, etc., elle est évolutive.
26:13 Et il faut qu'on ait cette intelligence-là,
26:15 qu'on ait la remontée d'informations,
26:17 avec la finesse nécessaire, avec l'actualisation nécessaire.
26:21 Et ça, c'est bien par ce dialogue-là,
26:23 avec une DNLH qui est confortée dans son autorité,
26:26 mais qui en même temps, proche de ces acteurs-là,
26:29 pour que tout remonte, en lien aussi, bien sûr,
26:32 avec les équipes des renseignements territoriaux,
26:34 ça marche et ça produit cette intelligence collective.
26:37 - Il faut refaire le tableau.
26:38 Les référents supporters connaissent individuellement
26:40 quasiment tous les supporters de leur club.
26:42 C'est-à-dire que c'est quand même des mines d'informations.
26:45 La DLNH, donc la Direction nationale de lutte contre le hooliganisme,
26:49 qui selon moi est en sous-effectif,
26:56 et qui travaille aussi très très bien,
26:57 moi je les ai vu bosser, j'ai fait des reportages avec eux,
27:00 ils sont autour des stades, ils savent qui est qui.
27:02 - Absolument.
27:03 - Non mais c'est pour ça que je veux faire émerger
27:05 cette réponse à la française.
27:06 Moi j'ai pas envie...
27:07 - Et pourtant il y a des problèmes.
27:09 - Les problèmes de violence, on ne les voit pas qu'en France.
27:11 On a vu ce qui s'est passé à Francfort en Allemagne,
27:13 on a vu ce qui s'est passé en Turquie et comment,
27:15 on voit ce qui se passe en Grèce,
27:17 on voit ce qui se passe en Belgique,
27:18 même en Italie, en Espagne.
27:20 On n'est pas les seuls à connaître cette situation.
27:24 Mais on a autour de la table une somme d'expertise
27:28 qui doit nous permettre absolument d'avoir une réponse vigoureuse,
27:32 responsabilisante, responsable.
27:35 Moi je veux pas qu'il y ait d'amalgame.
27:38 Je veux pas qu'il y ait d'amalgame.
27:39 Je veux pas qu'on commence à raconter que le foot français est violent
27:43 ou que le foot français n'est fait que d'abruti.
27:45 C'est juste pas possible.
27:46 - Pour l'instant c'est le contraire.
27:49 - Non, mais je suis pas d'accord.
27:50 Je pense que les médias ont un rôle par rapport à ça aussi.
27:52 De rappeler que justement,
27:54 c'est pas trois connards qui font l'identité
27:57 de tout un sport en France,
28:00 à part sur les camps, c'est le premier d'entre eux.
28:01 - Vous voulez individualiser les sanctions ?
28:02 - Donc je veux, oui, je veux de l'individualisation.
28:07 D'où tout ce que j'ai expliqué sur les interdictions judiciaires de stade.
28:11 On avait des interdictions administratives de stade.
28:14 C'est là aussi des gages qu'on a donnés aux supporters avec Gérald Darmanin,
28:17 ce qu'on les a recentrés sur les faits les plus graves.
28:20 On a éliminé les cas de cumul qui étaient problématiques
28:23 entre les IAS et les IJS.
28:26 On a revu les obligations de pointage pour mieux tenir compte
28:29 des dimensions humaines, des contraintes familiales, etc.
28:32 Parce que ce système était un peu inique.
28:34 Bon, on a fait toute une série de choses
28:36 qui allaient dans le sens des attentes des supporters.
28:39 Là, il faut absolument qu'on reprenne en main de manière globale le système.
28:43 Parce qu'en plus, il y a un enjeu d'exemplarité vers le foot amateur.
28:46 Moi, c'est sur ce sur quoi j'irais insister.
28:49 Si on laisse la violence exister, se développer à ce niveau de gravité
28:54 dans le foot, regardé par toute notre jeunesse,
28:58 c'est dramatique et derrière, ça cascade sur le reste.
29:01 Et on le voit en ce moment, il n'y a pas un jour
29:03 où il n'y a pas d'effet de violence qui se produise dans le foot amateur.
29:06 Et ça, c'est juste pas possible.
29:08 - Donc nous, dites-nous Madame la ministre,
29:10 dans l'affaire, parce qu'on parle là assez bien des cas concrets,
29:12 il y a eu l'affaire à Nantes, il y a eu l'affaire à Marseille,
29:15 c'est les deux plus récentes, les deux plus spectaculaires.
29:17 - Montpellier-Brest.
29:18 - Et Montpellier-Brest. Mais qui est responsable ?
29:21 Demain, il se repasse quelque chose autour d'un stade.
29:24 C'est de la faute des pouvoirs publics.
29:25 - À Nantes, c'est qui qui est responsable ?
29:27 - Qui est responsable de ce qui s'est passé à Nantes, finalement ?
29:29 Qu'est-ce qui s'est passé à Nantes ?
29:30 Est-ce qu'on peut avoir la version ?
29:33 - Qu'est-ce qui se passe à Nantes ?
29:35 Il y a un encadrement des déplacements,
29:37 avec des mesures assez claires,
29:41 qui pose un principe qu'il doit y avoir un rassemblement à la gare routière.
29:44 - Oui.
29:45 - Jamais il n'est dit qu'il doit y avoir des colonnes de VTC
29:48 avec 300 supporters comme ça,
29:52 et des rixes qui se créent entre les deux autour des VTC,
29:55 dont l'un d'entre eux qui finit par paniquer
29:57 et commette ce crime atroce.
30:01 - Alors qu'est-ce qui s'est passé ?
30:02 - Il faut, je le redis,
30:04 il faut qu'on ait une préparation suffisamment anticipée des rencontres,
30:09 et une fois qu'il y a un chef qui, localement,
30:12 l'autorité préfectorale, prend des mesures d'encadrement,
30:16 elles doivent être respectées à la lettre.
30:17 Et pas que quand on a gagné dans les tribunaux.
30:19 Tout le temps.
30:21 - Sauf que là, à Nantes, c'est des supporters hors contrôle qui ont agi.
30:24 - Je sais ce que pensent les supporters,
30:27 niçois, je sais quelle est la perception aussi de la brigade Loire là-dessus,
30:31 ils disent "c'était organisé trop tardivement,
30:34 du coup c'était pas assez lisible,
30:35 la mesure d'encadrement n'a pas pu être respectée
30:39 parce que du coup elle était pas assez..."
30:40 Bon, oui, on peut toujours faire mieux,
30:42 il faut d'ailleurs qu'on fasse mieux,
30:44 mais moi, je retiens quand même un principe de fermeté,
30:47 qui est que quand il y a des mesures d'encadrement,
30:50 elles doivent être respectées.
30:51 Sinon, on en vient au bazooka, qui est l'interdiction,
30:54 même pour des matchs qui normalement ne devraient pas être interdits.
30:58 Moi, je le redis,
31:00 des interdictions ne me choquent pas
31:02 et continueront de ne pas me choquer à l'avenir
31:05 sur les matchs les plus excessivement à risque.
31:08 Et ça je pense qu'on est tous d'accord là-dessus.
31:10 On connaît typiquement cette intelligence contextuelle
31:14 et cette capacité à connaître l'histoire,
31:17 il y a quand même beaucoup d'expertise qui permet de construire ça.
31:19 - Ça c'est toujours la DLH qui va classifier les rencontres à risque.
31:22 - Oui, mais avec justement ce collectif
31:25 et avec cette fluidité dans le dialogue qui est essentiel.
31:29 Et après, moi, je suis une fervente supporter des sanctions individuelles,
31:35 parce que je pense qu'il ne faut jamais de punition collective,
31:37 en tout cas le moins possible de punition collective.
31:40 Mais il y a un moment où si un club,
31:43 contrairement encore à d'autres qui font bien le job,
31:47 a un certain nombre de manquements dans la préparation,
31:50 le déroulement, l'encadrement de la rencontre,
31:52 il faut en tenir compte et avoir des sanctions au niveau de la ligue
31:55 qui soient plus dissuasives quand il y a ces manquements.
31:58 Et j'ai envie de dire, pas en proportion de l'emballement médiatique
32:01 dont ça a fait une fine et l'objet,
32:03 mais à la mesure des manquements du club
32:06 pour que les bons soient récompensés et que les pas bons soient pénalisés.
32:11 Et qu'ils le soient y compris sportivement,
32:14 qu'ils le soient financièrement.
32:16 - Et justement, tout à l'heure, vous avez dit tout à l'heure,
32:20 vous avez pris un exemple, les supporters de Lens,
32:22 le club fait bien son travail, ils se comportent bien.
32:25 Donc, on peut comprendre qu'ils prennent mal une interdiction globale.
32:29 Donc, on peut imaginer, et c'est l'idée qu'on avait défendue ici,
32:32 on va appeler ça de récompense.
32:34 Vous, vous êtes bien comporté, le déplacement pour vous,
32:36 il n'y a pas de raison que ça vous tombe dessus d'être interdit de déplacement.
32:40 Donc, on regarde ce qui se passe.
32:42 - Oui, qui est une prime au progrès.
32:44 - Les supporters ont toujours, et là, j'imagine que vous avez rencontré
32:46 la sentiment des gens qui étaient avec vous à la réunion d'aujourd'hui,
32:49 puisque dans le monde du supporterisme,
32:51 ce qu'on déteste, c'est la sanction collective.
32:53 - Mais absolument.
32:55 - J'espère qu'ils étaient d'accord avec vous, parce que c'est ce qu'ils ont toujours réclamé.
32:57 - Vous parlez de sanctions sportives, ça veut dire qu'avec Versan Labrune,
33:00 on pourrait mettre des points en moins pour des problèmes dans les tribunes ?
33:04 - Mais s'il y a des manquements, oui.
33:06 De toute façon, c'est le sens de la responsabilisation
33:08 que lui-même, il appelle de ses voeux et qu'il a commencé à construire.
33:11 En transparence totale avec les clubs.
33:14 - Bon, voilà les sanctions plus dans l'arsenal.
33:16 - Les mesures, la titale de la sécurité, la dynamique de la licence club, la logique,
33:20 oui, tout ça concourt à ça.
33:22 Les investissements dans les infrastructures, dans la formation des stadiers,
33:26 ben oui, c'est tout ça aussi.
33:27 On a beaucoup parlé des références supporters, mais parlons un peu des stadiers aussi.
33:30 - Tout ça sous-entend quand même des dirigeants forts.
33:32 Prenons l'exemple de Marseille.
33:33 Il y a eu un bras de fer récent entre supporters et dirigeants.
33:37 Là, moi, sur notre interface Direct Studio,
33:40 j'ai pas mal de messages de supporters à Marseille qui disent
33:42 "mais on rêve, à Marseille, jamais Pablo Longoria n'aura le pouvoir suffisant,
33:47 soit les supporters, notamment concernant les interdictions commerciales".
33:52 Donc il y a des clubs où ça va pas être évident.
33:54 Comment les aider ?
33:55 - Ça va pas être évident, mais je pense que quand on a la détermination, il y a un chemin.
34:00 Et je pense qu'il a déjà commencé à remonter une partie de la pente.
34:08 - Vous allez pousser justement des dirigeants de clubs en leur disant
34:13 "soyez forts dans le dialogue avec vos supporters, faites le ménage",
34:16 parce que je crois qu'il y a un point de désaccord entre vous aujourd'hui
34:20 et les gens qui étaient à La Réunion, c'était le fait que ce soient les supporters
34:24 qui éventuellement dénoncent eux-mêmes les gens.
34:27 Prenons l'exemple à Lyon de ce qui s'est passé au Vélodrome.
34:30 - Comme ce soir en Angleterre, avec ces messages.
34:32 - Les extrémistes qui étaient présents ce soir-là,
34:35 on se demande comment ils ont pu arriver là.
34:37 Est-ce que par ailleurs, ils vont dans le stade à Lyon
34:40 et les dirigeants les ont jamais identifiés,
34:41 alors qu'avec des caméras, on est capable de tout voir ?
34:46 La police souvent connaît ces énergumènes-là.
34:48 Pourquoi ne les empêche-t-il pas carrément de se déplacer, de venir au stade ?
34:53 Le club doit faire le ménage, lui-même, les supporters doivent faire le ménage.
34:59 Comment ça doit se passer ?
35:01 - Je pense qu'il faut hiérarchiser les responsabilités.
35:03 Et ce qui est clair, c'est qu'il y a une sociologie du terrain.
35:06 Il faut que les clubs connaissent par cœur la situation,
35:09 que les supporters le savent de manière extraordinairement informée, précise,
35:16 et que tout ça doit nourrir l'action qui, in fine et en effet,
35:20 relève des services de l'État en la matière.
35:22 Oui, voilà.
35:24 Mais c'est typiquement l'illustration de la réponse globale que j'appelle de mes voeux,
35:29 où chacun doit prendre sa part, en ayant la responsabilité clairement établie.
35:35 D'où cette nécessité d'une convention.
35:37 - Si les dirigeants vous entendent, et j'espère qu'ils vont le faire,
35:40 on avancera peut-être, parce que jusque-là, pour moi,
35:41 ils ont toujours été assez lâches et très démagos envers leurs assos de supporters.
35:46 - Mais il faut qu'on les aide. Il faut qu'on les aide, parce que c'est pas facile.
35:49 - Et alors, moi, je voudrais revenir sur le périmètre autour des stades.
35:52 Qui est responsable, là ?
35:53 Qu'est-ce que vous avez ?
35:54 Qui était responsable de ce qui s'est passé à Marseille, encore une fois ?
35:57 On est autour du stade, l'accident n'est pas dans le stade.
35:59 Est-ce que les pouvoirs publics ont failli ?
36:01 Comment ça se passe demain ?
36:02 Qui aura la responsabilité de demain si, à nouveau, le quart d'une équipe...
36:06 Là, on a eu un événement très spectaculaire avec la blessure de Fabio Grosso.
36:09 - Il y avait un concours de circonstances qui fait que le trajet est retardé.
36:16 N'emprunte pas, du coup, le circuit parce qu'il y a des travaux.
36:19 Et de toute façon, quand ça tourne comme ça au drame, c'est toujours un enchaînement de circonstances...
36:25 - À Marseille, c'est la dixième fois que ça arrive.
36:27 Pas de façon aussi grave, mais moi, j'ai commenté des dizaines de matchs à Marseille
36:30 où l'équipe visiteuse a eu des problèmes d'accès au stade.
36:33 - Sauf que quatre, cinq semaines après, le truc est réglé, repris en main,
36:36 et on ajuste l'itinéraire.
36:39 On fait en sorte que le but soit banalisé.
36:42 On est la logique de l'hôtel qui change et qui permet de gérer le truc différemment.
36:50 C'est toute cette anticipation dont, collectivement, ils ont su localement tirer les conséquences.
36:58 Moi, je pense que là-dessus...
37:01 De toute façon, quand il se passe un enchaînement de sujets de ce type-là,
37:07 c'est jamais ou tout noir ou tout blanc.
37:09 Ce qui compte, c'est d'être clair sur les nuances de gris et de savoir qui doit corriger quoi.
37:14 Et le but de la convention qu'on va signer avec la LFP,
37:19 c'est de repréciser sur le spatio et le temporel exactement cette responsabilité-là.
37:26 Et de faire en sorte qu'il n'y ait pas un flou avec "quelle commission saisie",
37:30 "c'est sur la voie publique, on ne sait plus", "qui est responsable de ce supporter"
37:34 où ça devient surréaliste et on perd tout le monde avec ça.
37:37 - La ministre des Sports, des Jeux Olympiques et Paralympiques, toujours avec nous, Amélie Oudéa Castera.
37:41 Il y a plein de dossiers. Là, on parle foot, on n'aurait pas le temps, il faudrait trois heures pour parler du reste.
37:45 Les Jeux, le sport à l'école... - Le handball !
37:47 - Le handball ! - Oui, la troisième étoile !
37:50 - Voilà, exactement. - C'est quand même chouette !
37:51 - Ah oui, vous étiez sur la réception à l'Elysée avec les Jeux handball ?
37:55 - C'était très sympa.
37:56 - Mais elles ont l'habitude de gagner, elles étaient encore contentes ?
37:58 Parce qu'elles gagnent tout le temps. - Très.
38:00 - Elles ne gagnent pas tout le temps. - La victoire donne fin, en plus.
38:03 - Il y a 6 ans, le dernier été, j'ai l'impression que c'était... - Les filles, il y en a eu un peu d'avant, 2017 ?
38:06 - 2017, oui.
38:07 Elle a 30 ans, avec la première étoile en 2003.
38:11 - Très bien.
38:12 - Et soulignons le travail extraordinaire de Julie Combold. - La médaille d'or de Tokyo, oui.
38:14 - Pour Handball, on ne change pas de coach, ça valse pas et ça gagne.
38:17 - De la fédération de Handball dans son ensemble, qui est au travail de Julie Combold.
38:19 - Je pense que c'est probablement l'un des tout plus beaux palmarès d'entraîneurs de sport co, mondialement.
38:26 C'est juste exceptionnel. - Ah oui, Combold, oui, bien sûr.
38:28 - Et puis, si c'est 14 ou 16 médailles accumulées avec l'équipe de Hand Féminine, juste génial.
38:34 Et d'une humilité, d'un drive et d'une humilité, ça fait vraiment plaisir à voir.
38:39 - Après, ils ont des compètes tous les ans, donc ça aide à avoir plus de médailles par rapport à d'autres sports.
38:43 Sans vouloir minimiser, bravo les Handball. - Sans vouloir faire la fine bouche inutilement.
38:47 - Pas tous les ans, le championnat du monde.
38:50 - Oui, après, le championnat d'Europe...
38:52 Bon, revenons à notre sujet.
38:54 - Voilà une belle réussite française quand même, Leandre, et ça fait plaisir de le souligner.
38:58 Et qui est très bien enseignée à l'école, par les professeurs d'EPS, où il y a une vraie mixité,
39:04 une vraie volonté d'investir autant sur les femmes que sur les hommes.
39:06 Moi, je veux dire, c'est juste exemplaire et c'est important de le dire.
39:09 - Je me permets quand même de vous donner rendez-vous pendant les Jeux Olympiques,
39:11 parce que l'after sera au Club France, à l'Halle de la Villette, tous les soirs,
39:16 pour s'emparer de tous ces sujets-là.
39:18 Alors, on va recevoir les médaillés, ça va être super, on va leur dire "bravo".
39:21 Mais ce sera aussi l'occasion de pointer du doigt...
39:24 - Les phases finales, ça va être à Lille, mais le 11 août, on sera à fond.
39:27 - Voilà. Et puis, on va, pendant cette période, parler de tous ces sujets-là,
39:30 l'épreuve d'EPS...
39:32 - Et tu crois que, comme c'est parti, tu vas recevoir beaucoup de médaillés ?
39:35 - Ah, quand même !
39:36 - L'objectif, c'est quoi, le médaillé de Lille ?
39:37 - Daniel Riolo...
39:39 - Redites-nous l'objectif !
39:40 - C'est aux zones où les augurs, en fait !
39:43 Je rappelle que la modélisation des Anglo-Saxons nous met 3e en top des nations les plus médaillées.
39:50 - 50 médailles, c'est le médaille !
39:52 - Nos propres modélisations nous montrent qu'aujourd'hui, on est, si on transpose les compètes de référence,
39:58 on est 5e.
40:00 Voilà, donc notre pari, sur l'Olympique, d'essayer d'être dans le top 5 des nations les plus médaillées,
40:05 pour l'instant, c'est jouable.
40:06 Voilà, et sur le Paralympique, on a bien précisé nos cibles,
40:09 on veut essayer de doubler le nombre de médailles d'or,
40:11 et pour l'instant, il n'y a pas de raison de penser qu'on n'y arrivera pas.
40:14 - Le nombre de médailles, c'est combien, madame la ministre ?
40:16 - Pour être dans le top 5 Olympique,
40:19 si on regarde ce qui s'est passé sur les 3 dernières éditions des Jeux,
40:22 il faut en avoir à peu près 16-17.
40:25 Côté Paralympique, un peu plus, il faut en avoir plutôt...
40:27 - Les médailles d'or, parlez-là !
40:28 - Oui, les titres, bah oui, puisque le classement des médailles, il se fait sur les médailles d'or.
40:32 Et côté Paralympique,
40:34 ouais, il faut aller...
40:37 Si on arrive à doubler notre nombre de titres, passer de 11 à 22,
40:41 on sera dans le top 8, ce qui sera déjà une étape absolument géniale,
40:44 avec la volonté d'ancrer derrière durablement le top 5.
40:48 - Je constate quand même que les objectifs ont été revus à la baisse.
40:50 Une de vos prédécesseurs...
40:55 - Parlez de 80 médailles ?
40:56 - 100.
40:58 - Oui, je m'en souviens.
40:59 - Non, mais moi j'étais là un peu.
41:00 Non, mais moi ce que j'aime bien,
41:03 c'est parce qu'en fait, le nombre de médailles, au fond,
41:05 le classement au tableau des médailles, il se fait sur les titres,
41:08 sur les médailles d'or.
41:10 L'argent et le bronze, c'est là pour départager.
41:12 Donc, moi, m'engager sur un nombre de médailles en nombre absolu,
41:14 ça n'a pas grand sens.
41:15 Ce qu'il faut, c'est qu'on se fixe.
41:17 Nous, on peut être une grande nation de sport.
41:20 Il faut qu'on se fixe l'objectif,
41:22 tant côté olympique que paralympique,
41:24 de rentrer dans le top 5 des nations les plus médaillées durablement.
41:27 - Le temps passe vite, mais je reviens au foot.
41:30 Le temps passe vite, je reviens au foot.
41:31 - Ah oui ? Ah oui, intéressant.
41:32 - J'aimerais quand même que vous réagissiez à ce qui s'est passé à Montrouge
41:37 ce week-end.
41:38 Vendredi dernier, le FC Montrouge a décidé d'annuler tous ses entraînements
41:41 en raison de l'agression commise par un parent sur un éducateur.
41:45 Et vous le disiez tout à l'heure, il y a de plus en plus de problèmes
41:48 qui viennent du monde amateur.
41:49 Alors là, on parle du foot, mais ça existe dans d'autres sports également.
41:53 Le foot est le sport numéro un.
41:55 Que peut faire le ministère face à ces problèmes-là
41:59 de plus en plus récurrentes, de violences dans le foot amateur ?
42:02 Et notamment entre parents et éducateurs chez les chefs de couple.
42:04 - D'abord, comme je l'ai dit tout à l'heure, exiger l'exemplarité en haut
42:07 parce que ça commence comme ça.
42:09 L'exemple, il vient de là-haut.
42:11 Et derrière, rappeler qu'avant toute chose,
42:14 et a fortiori dans le sport amateur,
42:16 le sport est une école de la vie et donc un enjeu majeur d'éducation.
42:22 Donc, il n'y a aucun chemin possible vers la haute performance
42:27 quand on laisse cours à ce type de pratiques sur le bord des terrains.
42:31 Et les parents fous qui s'imaginent qu'ils ont le prochain Kylian Mbappé
42:34 ou la prochaine Steffi Graf sur des cours de tennis,
42:37 ce n'est juste pas possible.
42:39 Et donc, je suis en soutien total des clubs et des éducateurs
42:42 qui aujourd'hui disent non, tapent du poing sur la table,
42:45 restaurent leur autorité et expliquent qu'il y a un endroit
42:48 qui s'appelle le terrain de sport où c'est eux qui s'occupent des gamins.
42:53 Avec les bonnes valeurs à préserver, avec les bonnes règles du jeu,
42:57 avec l'équité sportive et avec de l'humilité.
43:00 Avec de l'humilité.
43:02 C'est-à-dire qu'on ne se prend pas pour ce qu'on n'est pas
43:05 et ce qu'on ne sera jamais si on continue à être entouré de cette manière.
43:07 C'est juste ça.
43:08 - Ce n'est pas plus difficile de faire le ménage finalement
43:10 dans le foot amateur que dans le foot pro.
43:12 Vous vous êtes en contact direct avec des responsables ?
43:14 - Je ne sais pas, mais moi ce que je vois aujourd'hui...
43:15 - Ça a l'impression que c'est la jungle en ce moment, le foot amateur.
43:19 - Moi, là aussi, je suis optimiste parce que je regarde
43:23 aujourd'hui qui sont ces jeunes immenses sportifs
43:29 que la planète entière nous envie.
43:31 Léon Marchand, Oumba Niama,
43:34 Zahir Emri, Kylian Mbappé-Dupont.
43:38 Juste exemplaires sur le plan humain.
43:41 Et justement, avec cette logique-là, qui est l'éducation.
43:47 Le sport, c'est le troisième...
43:49 Après la famille et l'école, c'est le troisième lieu d'éducation.
43:54 Si on laisse le truc être gangréné à la racine, c'est fini.
43:57 Ça n'a même plus aucun intérêt.
43:59 Il ne faut surtout pas souhaiter de s'engager dans ces voies-là
44:02 si c'est aussi pourri à la racine.
44:04 Et si les gens deviennent fous en s'imaginant que...
44:07 En projetant leurs ambitions, leurs rêves sur leurs gamins,
44:11 ils vont en faire des champions d'exception.
44:12 Au contraire, laissez-les mûrir et se construire les gamins.
44:16 Il n'y a que comme ça qu'on peut avoir une performance durable.
44:19 C'est le respect de l'athlète, c'est le respect de sa maturation.
44:24 C'est tout ça qui fait des immenses athlètes.
44:26 Pourquoi ? Pourquoi ?
44:28 La réponse, elle est très simple.
44:30 Les vrais grands champions, ils ont tous la même caractéristique.
44:35 La capacité de jugement et d'autonomie.
44:38 Et ça, je suis désolée,
44:40 pour acquérir et développer cette autonomie-là,
44:43 qui fait que sur un terrain de sport, on prend les bonnes décisions
44:46 et on sait se gérer de manière optimale,
44:49 il faut pour ça qu'on ait été entouré des bonnes valeurs,
44:53 de la nécessité de comprendre que
44:55 avant de s'intéresser aux résultats à court terme,
44:58 il y a tout un chemin de construction qui doit être respecté et pris pas à pas.
45:04 Vous savez, j'étais récemment à l'abbaye de Royaumont,
45:07 et j'ai écouté la mère de Kylian.
45:10 Ça explique quand même beaucoup de choses.
45:12 [SILENCE]

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