Pendant la pandémie de Covid-19, alors que des millions de personnes à travers le monde luttaient
contre les conséquences de la crise sanitaire, les cours boursiers faisaient au même moment un bond en avant. Comment expliquer ce décalage ? Pour l'expliquer, il convient de revenir à l'origine des marchés financiers.
Dans cet épisode, l'instaurateur du marché des contrats à terme sur le pétrole, l'un des premiers traders
et une neuropsychologue, qui accompagne les traders et les gestionnaires de fonds spéculatifs dans leurs prises
de risques, nous éclairent sur l'histoire de la planète finance et ce qu'elle est devenue aujourd'hui.
Rouages et paradoxes?
Nébuleuse opaque de chiffres pour la plupart d'entre nous, le monde de la finance, en croissance constante,
fait parler de lui lorsque les marchés connaissent des crises ou des crashs. Pourtant, cette "planète" inconnue, dominée par le désir et la peur, mérite toute notre attention. Que révèlent les fluctuations des cours du pétrole
et des autres matières premières ? Pourquoi peut-on faire fortune en pariant sur la faillite d'une entreprise ?
Que recouvrent les "obligations catastrophes", ces investissements risqués amenés à prendre de l'ampleur
avec le changement climatique ? Nourrie de témoignages de traders et d'éclairages d'experts internationaux,
cette ambitieuse série en six épisodes décrypte avec pédagogie les rouages et les paradoxes d'un grand casino virtuel où le cynisme est roi et qui influence profondément notre existence.
Pays : Japon, Etats-Unis - Année : 2022
contre les conséquences de la crise sanitaire, les cours boursiers faisaient au même moment un bond en avant. Comment expliquer ce décalage ? Pour l'expliquer, il convient de revenir à l'origine des marchés financiers.
Dans cet épisode, l'instaurateur du marché des contrats à terme sur le pétrole, l'un des premiers traders
et une neuropsychologue, qui accompagne les traders et les gestionnaires de fonds spéculatifs dans leurs prises
de risques, nous éclairent sur l'histoire de la planète finance et ce qu'elle est devenue aujourd'hui.
Rouages et paradoxes?
Nébuleuse opaque de chiffres pour la plupart d'entre nous, le monde de la finance, en croissance constante,
fait parler de lui lorsque les marchés connaissent des crises ou des crashs. Pourtant, cette "planète" inconnue, dominée par le désir et la peur, mérite toute notre attention. Que révèlent les fluctuations des cours du pétrole
et des autres matières premières ? Pourquoi peut-on faire fortune en pariant sur la faillite d'une entreprise ?
Que recouvrent les "obligations catastrophes", ces investissements risqués amenés à prendre de l'ampleur
avec le changement climatique ? Nourrie de témoignages de traders et d'éclairages d'experts internationaux,
cette ambitieuse série en six épisodes décrypte avec pédagogie les rouages et les paradoxes d'un grand casino virtuel où le cynisme est roi et qui influence profondément notre existence.
Pays : Japon, Etats-Unis - Année : 2022
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ÉducationTranscription
00:00 (Générique)
00:03 (Bourdonnement)
00:06 (Bruit de la mer)
00:09 (Bruit de la mer)
00:12 (Bruit de la mer)
00:15 -Toute catastrophe, qu'elle soit d'origine humaine ou naturelle,
00:21 peut être vue de manière positive par les traders,
00:25 malgré ses conséquences négatives sur la planète.
00:29 (Bruit de la mer)
00:32 (Bruit de la mer)
00:35 -Une famine ou une guerre font grimper le cours des actions.
00:40 Pour ceux qui spéculent et investissent sur les marchés,
00:44 ce ne sont que des opportunités supplémentaires de faire des profits.
00:48 Le pire cauchemar des courtiers en matière première,
00:52 c'est qu'un matin, les journaux titrent "La paix est déclarée".
00:57 Embarquons pour un voyage vers un monde parallèle,
01:01 un monde à la mauvaise réputation.
01:04 -Quand le marché subit des perturbations,
01:07 quelle qu'en soit la cause, il faut essayer d'en tirer profit.
01:11 En gros, ne pas gâcher une catastrophe.
01:15 -La volatilité est notre amie.
01:20 Si les marchés sont stables, on ne peut pas gagner beaucoup d'argent.
01:24 -Un monde qui semble avoir perdu tout lien avec la réalité.
01:28 Quel moment de votre carrière a été le plus rentable ?
01:32 -Je déteste cette question. Le 11 septembre.
01:36 C'était le 11 septembre.
01:41 C'est la meilleure année que j'ai jamais connue.
01:45 Pour être franc, je trouve ça horrible.
01:49 -Les marchés sont les plus importants.
01:53 ...
01:57 ...
02:02 -Il existe un monde de chiffres.
02:06 Un monde où il faut être le plus malin
02:10 ou le plus rapide.
02:14 Un monde relié par les ondes radio
02:18 et les câbles optiques.
02:23 ...
02:27 Où l'on peut gagner de l'argent
02:31 quand on pense savoir de quoi l'avenir sera fait.
02:35 Un monde rempli de peur et de désir.
02:39 Où soit on gagne, soit on perd.
02:44 Ce monde, je l'appelle la planète finance.
02:48 ...
02:52 -Pour la plupart des habitants du globe, moi y compris,
02:56 la planète finance est une nébuleuse complexe,
03:00 invisible et influente. Mais elle en attire plus d'un.
03:05 -Prenons ce que j'ai dans ma poche.
03:09 Un lingot de 250 g d'or.
03:13 Et disons que je veux le vendre.
03:17 Vous connaissez la devise. Achetez bas et vendre haut.
03:22 -La planète finance est un monde en perpétuelle croissance.
03:26 Le capital rapporte plus que le travail.
03:30 C'est là toute la magie.
03:34 -C'est un monde où on peut faire des choses.
03:38 -C'est un monde où on peut faire des choses.
03:42 -C'est un monde où on peut faire des choses.
03:47 -C'est un monde où on peut faire des choses.
03:51 -C'est un monde où on peut faire des choses.
03:55 -Ce monde, si éloigné de moi, ne m'apparaît au grand jour
03:59 que lorsque les marchés financiers s'effondrent.
04:03 ...
04:08 Comme en 2008, avec la faillite de la banque d'investissement
04:12 Lehman Brothers et la crise de l'euro qui a mené la Grèce
04:16 au bord du gouffre ou au début de la pandémie de Covid-19.
04:20 Après l'annonce du premier confinement,
04:23 tous les marchés financiers se sont écroulés en même temps.
04:28 ...
04:32 ...
04:36 Il aura fallu 2 mois pour que les traders de la bourse de New York
04:40 puissent reprendre leurs activités.
04:44 Les confinements s'enchaînent
04:49 et le monde entier retient son souffle.
04:52 Partout, pour se protéger d'éventuels pilleurs,
04:55 des commerçants barricadent leurs vitrines.
04:59 Mais sur la planète finance,
05:01 l'inquiétude se dissipe rapidement.
05:06 Les cours de la bourse repartent même déjà à la hausse,
05:10 et pas seulement ceux des marques de luxe.
05:13 -Comme toujours, le marché oscille et revient à la normale.
05:17 Si vous survivez au choc initial, il se stabilise de nouveau.
05:21 ...
05:26 -Alors que la planète Terre recolle les morceaux,
05:30 la planète finance gagne de nouveau beaucoup d'argent.
05:34 Comment est-ce possible ?
05:36 Comment les intérêts des deux mondes peuvent-ils différer ?
05:40 ...
05:45 Ma quête de réponse me conduit dans une petite ville résidentielle
05:49 et arborée de la banlieue de New York.
05:52 La plupart des habitants de la planète finance
05:55 ne sont pas vraiment enclins à nous laisser entrer dans leur monde.
05:59 ...
06:02 -J'ai écrit deux livres dans ce canapé.
06:05 C'est confortable pour taper son texte.
06:08 On ne veut pas dire la vérité au sujet de certaines structures tarifaires
06:12 et de leurs conséquences sur le monde réel.
06:16 -Cet ancien trader est prêt à parler.
06:20 Après des décennies passées à Wall Street,
06:23 il est désormais critique sur le fonctionnement de la planète finance.
06:27 Il a amassé suffisamment d'argent pour pouvoir parler librement.
06:31 ...
06:33 -On crée de l'argent à partir de bouts de papier
06:37 qui n'ont aucune valeur. Aucune !
06:40 Mais on a décidé qu'ils en avaient une.
06:43 Et on a trouvé un moyen d'en tirer profit.
06:46 Ce n'est qu'une construction
06:48 qui permet à des gens de s'enrichir.
06:52 ...
06:54 Je raconte ces anecdotes, j'en rigole,
06:57 et tout le monde lève les yeux au ciel.
07:00 Au bout d'une minute et demie, ils sont là.
07:03 "Ces rasoirs, sortez-moi de là."
07:07 Ca n'intéresse personne.
07:10 Tout le monde s'en fiche.
07:13 Sauf Michael.
07:15 Il connaît la vérité sur tout ça, comme moi.
07:18 S'il y a quelqu'un à interviewer, c'est lui.
07:21 Il est incroyable, très intelligent.
07:25 -Michael Marks, encore un ancien trader
07:28 qui a depuis longtemps tourné le dos à Wall Street.
07:31 ...
07:33 -A Wall Street, c'est chacun pour soi
07:36 la loi du plus fort.
07:40 Manger ou être mangé, comme chez les animaux.
07:43 Je n'étais pas suffisamment en adéquation
07:46 avec ce principe pour y rester.
07:49 ...
07:51 -La loi du plus fort.
07:54 Pour comprendre ce qu'il en est vraiment
07:58 et ce que la planète finance est devenue,
08:01 il paraît nécessaire d'expliquer
08:04 comment les choses se passaient autrefois.
08:07 ...
08:12 -Et voilà.
08:16 ...
08:18 C'est à l'envers.
08:22 Ca date d'avant le milieu des années 1970.
08:25 Il y en avait sur les murs
08:28 de toutes les salles de marché.
08:31 Chaque transaction
08:35 était enregistrée là-dessus.
08:38 ...
08:41 Il y avait deux "board boys" par tableau.
08:44 Un à droite et un à gauche.
08:47 ...
08:50 L'un devait être droitier,
08:54 l'autre gaucher,
08:57 parce qu'il fallait écrire le plus vite possible.
09:00 ...
09:03 La bourse avait la réputation
09:06 d'être un endroit où on négociait tout.
09:10 Il y avait une bourse pour les pièces en argent,
09:13 une pour le bœuf désossé importé,
09:16 pour le coton, la noix de coco,
09:19 le café et le sucre.
09:22 Toutes ces bourses créées un siècle plus tôt
09:26 faisaient office de marché.
09:29 Les négociants de chaque secteur
09:32 se rencontraient pour manger, manger et vendre.
09:35 Un marché, donc, où se rencontrent acheteurs et vendeurs.
09:38 Dans les années 1970,
09:42 leurs offres étaient encore notées à la craie
09:45 dans ce qu'on appelait le "carnet d'ordre".
09:48 -Ce qu'on voit, c'est le carnet d'ordre ? -Oui.
09:51 -C'était le carnet d'ordre ? -Oui, avant l'arrivée des ordinateurs.
09:54 ...
09:58 ...
10:01 -Un tableau noir indiquant à gauche
10:04 la quantité et les négociants qui ont vendu
10:07 et à droite ceux qui ont acheté et à quel prix.
10:10 ...
10:14 On peut ainsi suivre l'évolution des cours.
10:17 ...
10:20 -Dans la salle de marché,
10:23 on voyait les ordres entrer et sortir.
10:26 Quand quelqu'un se mettait à acheter,
10:30 on pouvait deviner à son attitude
10:33 si c'était un ordre d'achat pour un contrat ou pour des milliers.
10:36 ...
10:39 On connaissait les gros acheteurs ou les gros vendeurs.
10:42 Du simple fait d'être sur place, même sans voir les ordres,
10:46 on se faisait une idée des mouvements.
10:49 On sentait ça au bruit et aux odeurs.
10:52 ...
10:55 Au milieu des années 1970,
10:59 le New York était au bord de la faillite.
11:02 Les rues étaient sales, il y avait des dealers à tous les coins de rue.
11:05 Que sais-je encore ?
11:08 ...
11:11 Le New York Merck, la bourse de commerce de New York,
11:14 était à une dizaine de blocs au nord du World Trade Center.
11:18 C'était un édifice splendide de cinq étages
11:21 avec deux énormes portes d'environ 3,5 m de haut.
11:24 ...
11:27 Elles offraient une bonne isolation phonique.
11:30 De l'extérieur, on n'entendait pas grand-chose.
11:34 C'était comme pénétrer dans le Colisée.
11:37 La porte s'ouvrait et vous vous retrouviez submergé
11:40 par ce tumulte de cris, ces bruits et ces odeurs.
11:43 Dès que j'y entrais, je n'arrêtais pas de sourire.
11:46 Je n'avais aucune idée de la manière dont tout ça fonctionnait,
11:50 mais j'étais captivé.
11:53 ...
11:56 -Les gens n'entraînaient aucune règle.
11:59 Quand tout était calme, ils faisaient les mots croisés
12:02 du New York Times, ils mangeaient une pizza pour le déjeuner,
12:06 ils fumaient dans la salle. Certains se battaient,
12:09 les gens transpiraient, se prenaient des coups de coude
12:12 ou de stylo, se faisaient cracher dessus.
12:15 ...
12:18 -Si les traders sont une espèce à part,
12:22 les traders de parquet, eux, peuvent être qualifiés
12:25 d'espèces en voie de disparition. Michael Marks s'est retiré
12:28 dans le quartier où il a grandi. Le seul ancien collègue
12:31 qu'il voit encore régulièrement est Dan Dicker.
12:34 ...
12:38 -Où est ta voiture ? -Là.
12:41 -Tant mieux. -Cette maison est aussi à moi.
12:44 -C'est vrai ? -Oui. Elle est en travaux.
12:47 J'avais besoin d'un peu plus d'espace.
12:50 -Donc, tu as acheté une autre maison ?
12:54 -Oui. -Bien joué.
12:57 -Tous deux ont bien réussi dans les salles de marché.
13:00 Ils regardent en arrière avec un mélange de nostalgie
13:03 et de joie maligne. -Je parcourais les 10 blocs
13:06 entre le World Trade Center et la bourse à pied.
13:10 Un matin, alors que je remontais la rue,
13:13 tout le monde avait les yeux rivés sur les tours.
13:16 J'allais dans la direction opposée et ils regardaient tous en l'air.
13:19 Alors, j'ai aussi levé la tête et j'ai vu un type
13:23 qui avait un petit sac de poche.
13:26 -Il a un sac de poche ? -Oui.
13:29 -Il a un sac de poche ? -Oui.
13:32 -Il a un sac de poche ? -Oui.
13:35 -Il a un sac de poche ? -Oui.
13:38 -Il a un sac de poche ? -Oui.
13:42 -Il a un sac de poche ? -Oui.
13:45 -Il a un sac de poche ? -Oui.
13:48 -Il a un sac de poche ? -Oui.
13:51 -Un grand classique. C'est vraiment un comportement de trader.
13:54 -Un grand classique. C'est vraiment un comportement de trader.
13:58 -Je peux vous décrire comme un petit trader, alors ?
14:01 -Oh oui, minuscule. Le plus petit des petits dans le domaine.
14:04 Et c'était très, très stressant,
14:07 Et c'était très, très stressant,
14:10 très excitant,
14:14 très lucratif
14:17 et très effrayant à la fois.
14:20 -Et ça, dans quel sens ?
14:23 -Je fais toujours une analogie, et je comprendrais que vous ne puissiez pas diffuser cette séquence,
14:26 mais imaginez que vous soyez un homme dans la trentaine,
14:30 vous entrez quelque part, vous baissez votre pantalon,
14:33 vous sortez vos testicules et vous les posez sur la table.
14:36 Vous prenez un hachoir et vous le tendez au type d'à côté
14:39 en le mettant au défi de vous les couper avant que vous arriviez à les retirer.
14:42 Et ça, tous les jours. Voilà comment c'était.
14:46 Et ça, tous les jours. Voilà comment c'était.
14:49 -L'attrait venait en partie du fait qu'un non-initié
14:52 ne comprenait pas comment ça fonctionnait.
14:55 -C'était vraiment le capitalisme à l'état pur.
14:58 C'était vraiment le capitalisme à l'état pur.
15:02 Comme un bazar turc très animé
15:05 et ouvert à tous.
15:08 Tout le monde était le bienvenu.
15:11 Ça s'apparente à une compétition sportive,
15:14 mais avec de l'argent.
15:18 -Le marché est une compétition sportive avec de l'argent.
15:21 C'est apparemment nécessaire pour fixer le prix d'un produit.
15:24 À l'époque, Michael Marx a été élu président de la bourse.
15:27 Il y a vu l'opportunité de lancer un nouveau marché,
15:30 et ce, pour un produit dont le prix était jusqu'alors fixé de manière opaque.
15:34 Un marché qui déterminera le cours mondial du pétrole
15:37 et deviendra même l'un des plus grands marchés du monde.
15:40 -C'est un marché qui a été élu président de la bourse.
15:43 C'est un marché qui a été élu président de la bourse.
15:47 C'est un marché qui a déterminé le cours mondial du pétrole
15:50 et deviendra même l'un des plus grands marchés du monde.
15:53 -Comment s'y prend-on ?
15:56 -Pour lancer un nouveau marché ?
15:59 Quand vous démarrez, vous ne savez pas.
16:02 C'est comme l'histoire de l'œuf et de la poule.
16:06 Je vais l'utiliser si vous l'utilisez, et inversement.
16:09 Mais comment chacun peut savoir que l'autre va s'en servir ?
16:12 Dans les années 50 et 60,
16:15 la plupart des marchés du monde étaient administrés
16:18 et les prix contrôlés.
16:22 Le pétrole a toujours été un monopole ou un oligopole.
16:30 C'est-à-dire qu'un individu ou un groupe de personnes
16:33 contrôlait la production et fixait les prix.
16:36 On ne connaissait donc pas d'avance.
16:40 Ils se réunissaient sous une tente, je caricature,
16:43 mais tous les pays producteurs se retrouvaient comme pour un poho.
16:46 Puis quelqu'un sortait de la tente et disait
16:49 "Le prix du baril est maintenant à 8 ou à 10."
16:52 Voilà comment ça se passait.
16:55 -Jusque dans les années 1970,
17:04 le prix du pétrole était de 1,5 à 1,5 million.
17:07 Le prix du pétrole n'était pas déterminé
17:10 par l'offre et la demande,
17:13 mais par les puissantes compagnies pétrolières
17:16 et les pays producteurs eux-mêmes.
17:20 Michael Marx se dit qu'il doit y avoir moyen de faire autrement,
17:23 pour un produit aussi demandé dans le monde.
17:26 -Pour moi, le prix du pétrole
17:29 devait être fixé par le marché et non par un cartel.
17:32 Ça me semblait une évidence.
17:36 Je ne sais pas pourquoi les autres n'étaient pas du même avis.
17:39 Certaines de mes connaissances disaient "Ça ne fonctionnera jamais.
17:42 Les principales compagnies pétrolières seront vendebout."
17:45 La situation est vraiment devenue hors de contrôle
17:48 en 1979, après le renversement du Châlieron.
17:52 Ça a entraîné une rupture d'approvisionnement.
18:05 -Les troubles au Moyen-Orient montrent que l'incertitude
18:08 quant à l'approvisionnement en pétrole
18:11 est synonyme d'incertitude quant à son prix.
18:14 -Ce genre d'événements augmente le risque,
18:18 qui est l'essence même d'un marché à terme.
18:21 C'est une plateforme idéale pour spéculer,
18:24 mais l'idée est de compenser le risque.
18:27 Sans risque, les marchés à terme n'ont aucune raison d'être.
18:33 Sans risque, on ne peut pas lancer de marché.
18:36 Michael Marx ne veut pas vendre le pétrole lui-même.
18:41 Il crée un marché de contrats à terme
18:44 qui sont négociés à la bourse.
18:48 Ce type de contrat, ou "future", est un pari
18:51 sur la hausse ou la baisse du prix du baril.
18:54 Le cours mondial du pétrole est ainsi déterminé
18:57 par la spéculation.
19:01 -Dans la salle de marché,
19:04 l'ambiance était fébrile, électrique.
19:07 Les cours s'envolent.
19:10 C'est l'occasion de s'en mettre plein les poches.
19:14 -Le pétrole est né !
19:17 Le pétrole est né !
19:20 Le pétrole est né !
19:23 Le pétrole est né !
19:26 Le pétrole est né !
19:30 Le pétrole est né !
19:33 Le pétrole est né !
19:36 -C'est là que j'ai réalisé les conséquences que ça avait.
19:39 En cas de bulle financière,
19:42 comme c'est le cas actuellement,
19:46 on assiste à une forme de déconnexion
19:49 entre ce qui se passe à la bourse
19:52 et sur le marché des céréales à Wall Street d'un côté
19:55 et dans l'économie réelle de l'autre.
19:59 C'est un peu l'ironie avec tous ces marchés financiers
20:02 qui sont censés créer de la valeur.
20:05 On utilise ces marchés pour assigner une valeur
20:08 à des choses dont on n'a plus la moindre idée
20:11 de ce qu'elles valent.
20:14 C'est courant.
20:18 Mais il arrive tout aussi souvent
20:21 que le monstre échappe à son créateur
20:24 et qu'il s'éloigne du but pour lequel il a été créé.
20:27 Le monstre dans la machine.
20:30 Dans cette machine, les traders doivent tirer parti
20:34 de tout événement inattendu qui survient.
20:37 -Il est comme Dracula.
20:40 Comment ne pas l'aimer ?
20:43 -C'est ce qu'a fait pendant des années Bob Giacchino,
20:46 courtier en pétrole à la bourse de Chicago.
20:50 -Quand un terrible événement comme la crise du rouble,
20:53 le 11 septembre, les attentats de Londres ou de Madrid
20:56 se produisent, c'est bon pour nous,
20:59 les traders et les investisseurs.
21:02 Lors de l'attaque du World Trade Center,
21:06 la volatilité a atteint un niveau que je n'avais jamais vu jusque-là
21:09 et que je n'ai plus revu depuis.
21:12 Pour bien comprendre ce qu'est la volatilité,
21:15 voici une explication simple.
21:18 C'est la variation du cours d'un actif.
21:22 Quand cet écart-type augmente,
21:25 le cours de l'actif augmente en conséquence
21:28 et inversement si cet écart se creuse.
21:31 La volatilité évolue par pic au fil du temps.
21:34 -La volatilité est forte
21:38 quand un événement imprévisible se produit
21:41 et que les prix dérapent complètement.
21:44 Un trader et actif peut alors gagner beaucoup d'argent.
21:47 -Parce que ça fluctue
21:50 et que les cours font le yo-yo,
21:54 si les marchés sont stables,
21:57 on ne peut pas gagner beaucoup d'argent.
22:00 ...
22:03 ...
22:06 ...
22:10 ...
22:13 J'étais dans la salle des marchés le jour du 11 septembre.
22:16 Dans le pit, l'espace dédié au taux d'intérêt.
22:19 C'était le marché le plus actif
22:23 que j'ai vu.
22:26 Les avions ont foncé dans les tours.
22:29 On avait un tas de téléphones devant nous.
22:32 L'un d'eux s'est mis à sonner, puis un autre,
22:35 et encore un autre.
22:38 On avait l'habitude d'avoir deux téléphones en même temps.
22:42 Là, j'en avais quatre, six.
22:45 J'en avais deux dans chaque main et je faisais comme ça.
22:48 Je criais à quelqu'un de décrocher l'autre.
22:51 C'est drôle d'entendre les gens demander ce qui se passe
22:54 alors qu'ils le voient très bien.
22:58 C'est un truc psychologique bizarre.
23:01 Ils veulent qu'on leur explique pourquoi ça arrive,
23:04 mais ils nous demandent ce qui arrive.
23:07 Vous voyez bien ce qui se passe.
23:10 Si je vous explique pourquoi, qu'est-ce que ça va changer ?
23:14 Le défaut de beaucoup de traders, c'est qu'au moment d'investir,
23:17 ils se posent la question la moins pertinente
23:20 de savoir pourquoi.
23:23 Et pendant que vous êtes là à vous demander pourquoi ça se produit,
23:26 ça se produit, quoi qu'il en soit.
23:30 Il faut réagir.
23:33 - Vous êtes donc un homme d'action ? - C'est ça.
23:36 Se demander pourquoi est secondaire.
23:39 C'est un hobby, quelque chose qui m'amuse,
23:42 mais je gagne ma vie en agissant.
23:46 - Notre trader a survécu 20 ans sur le marché.
23:49 Il a survécu 20 ans sur le parquet de Chicago
23:52 sans jamais se demander pourquoi il se passait quelque chose sur le marché.
23:56 Pendant ce temps, l'écart se creuse
23:59 entre la valeur de l'économie réelle
24:03 et celle de la planète finance, qui se met à gonfler.
24:06 ...
24:17 - Voilà ce que fait un trader à la retraite.
24:20 Il nourrit les oiseaux.
24:23 ...
24:26 ...
24:30 Vous voyez, je suis passé de la planète...
24:33 Comment vous dites déjà ? - Finance.
24:36 - De la planète finance à la planète Terre. Merci.
24:39 - Michael Marx s'est retiré
24:42 juste avant la grande expansion du marché.
24:46 ...
24:49 - C'était une activité très lucrative et rentable.
24:52 Il fallait être membre de la bourse pour pouvoir acheter et vendre.
24:55 - C'était donc un club ? - Oui, c'est ça.
24:58 - Et vous en étiez tous propriétaires ?
25:02 - Oui.
25:05 C'était un club.
25:08 Un club très intéressant.
25:11 Comme une association.
25:14 Et en être membre, ce n'était pas rien.
25:18 ...
25:21 - Jusqu'au début de ce siècle,
25:24 seuls les membres d'une bourse pouvaient y négocier directement.
25:27 Mais cette pratique a fait son temps.
25:31 - La carte de membre était payante.
25:34 Puis il y a eu cette transition
25:37 quand les bourses sont passées du statut de club
25:40 à celui d'établissement public.
25:43 - Une bourse qui entre en bourse
25:46 et devient une société anonyme.
25:50 Les membres du club sont alors contraints
25:53 de vendre leur carte d'adhérent.
25:56 Contraints ? Disons qu'ils reçoivent une offre
25:59 de la part de la société.
26:02 - J'ai acheté un siège très tôt dans ma carrière.
26:06 - Combien l'avez-vous payé ? - 56 000 $.
26:09 - 56 000 $ ?
26:12 - Je l'ai revendu, je ne devrais pas le dire,
26:15 mais je l'ai revendu en 2006 pour 11,5 millions de dollars.
26:18 - Pardon ?
26:22 - Oui, madame.
26:25 - C'était donc un bon investissement ?
26:28 - C'était comme gagner à la loterie,
26:31 sauf qu'on n'était pas seuls à remporter le gros lot,
26:34 mais 400 membres en même temps.
26:38 C'est une histoire qui n'a jamais été racontée
26:41 et c'est extraordinaire.
26:44 Comment pourrait-on imaginer une chose pareille ?
26:47 Et qu'est-ce qui a changé ensuite ?
26:50 On est passés au trading en ligne.
26:55 - En 2000, les marchés boursiers sont informatisés
26:58 dans le monde entier
27:01 et des millions de personnes peuvent désormais acheter
27:04 ou vendre eux-mêmes via leur ordinateur
27:07 ou leur application sur smartphone.
27:21 New York et Chicago sont bien sûr la Mecque des marchés financiers.
27:24 Mais la planète finance recouvre le monde entier,
27:27 des États-Unis à Francfort, en passant par Dubaï et Tokyo.
27:30 À la bourse de Tokyo aussi,
27:33 les traders criaient et gesticulaient autrefois.
27:36 Aujourd'hui, on dirait un vaisseau spatial
27:40 dans lequel les transactions sont exécutées par un ordinateur.
27:43 Et le rôle des humains se réduit
27:46 à garder un oeil sur cet ordinateur.
27:49 ...
27:52 - La bourse de Tokyo ouvre chaque jour
28:01 plus tôt que les autres bourses.
28:04 C'est un marché qui est surveillé de près
28:07 par les investisseurs du monde entier
28:10 parce qu'il indique la tendance du jour.
28:13 Il donne une sorte de prédiction.
28:17 ...
28:20 ...
28:23 ...
28:26 - Mais peut-on prédire l'avenir ?
28:29 ...
28:33 ...
28:36 - Oui. Nous faisons régulièrement des exercices
28:39 pour faire face à des événements imprévisibles
28:42 afin d'être prêts à les gérer.
28:46 ...
28:49 Pour moi, le marché est un organisme vivant
28:52 qui bouge sans cesse.
28:55 ...
28:58 Je le vois comme une créature vivante
29:01 en perpétuel mouvement.
29:05 - Une créature qui transmet des données financières
29:08 entre les applications de paiement, les banques,
29:11 les entreprises et les bourses du monde entier.
29:14 ...
29:17 Grâce à un réseau ultra-rapide
29:21 créé spécialement pour un groupe très restreint de clients,
29:24 toutes les bourses sont interconnectées.
29:27 Car un millième de seconde peut faire la différence
29:30 entre perte et profit.
29:33 ...
29:37 Pour comprendre comment fonctionne ce réseau,
29:40 dont la majorité des gens ignorent l'existence,
29:43 nous avons une vidéo.
29:46 - Nous sommes au service de ceux qui vendent et achètent
29:49 à la bourse. Ce sont principalement des tradeurs professionnels.
29:53 Il se passe des choses un peu partout.
29:56 Les gens d'ici ont besoin de savoir ce qui se passe là
29:59 et il faut qu'ils le sachent très rapidement.
30:02 Nous sommes un peu les services postaux du 21e siècle.
30:05 - Quel genre d'informations envoyez-vous ?
30:09 - Oh, rien d'extraordinaire.
30:12 C'est très simple.
30:15 Si le marché est à la hausse, s'il est à la baisse
30:18 et s'il n'a pas bougé, on n'en voit rien.
30:21 C'est vraiment basique.
30:25 - Alors pourquoi s'adressons-nous à vous ?
30:28 - Pas par amour, mais simplement parce que nous sommes très réactifs.
30:31 ...
30:34 Soit vous êtes rapide,
30:37 soit vous êtes un opérateur de second plan.
30:41 ...
30:44 ...
30:47 - Si vous savez qu'un titre va augmenter
30:50 et que vous êtes le premier à l'acheter,
30:53 vous allez probablement faire une petite plus-value.
30:57 Mais si vous pouvez faire ça plein de fois,
31:00 vous réalisez des profits d'autant plus importants.
31:03 - Donc, vous connectez les bourses mondiales ?
31:06 - C'est ça.
31:10 On relie les plus importantes.
31:13 ...
31:16 - Il ne faut pas oublier que la salle des marchés physique n'existe plus.
31:19 Les transactions se font désormais dans des centres de données.
31:22 ...
31:25 Des forteresses imprenables ou des machines échangent avec d'autres machines.
31:29 ...
31:32 Des boîtes situées dans des quartiers résidentiels ou des zones industrielles,
31:35 loin des centres financiers.
31:38 Dans des lieux si possible à l'abri de dangers
31:41 tels que les tremblements de terre, les catastrophes nucléaires
31:45 ou les attaques terroristes.
31:48 ...
31:51 - Êtes-vous déjà entré dans une de ces bourses ?
31:54 - Oui.
31:57 - Comment ? Nous n'avons pas réussi.
32:01 À quoi ça ressemble ? Pouvez-vous nous le décrire ?
32:04 - C'est horriblement ennuyeux.
32:07 Des rangées d'ordinateurs et tout un tas de climatiseurs.
32:10 C'est très bruyant et il y a plein de voyants qui clignotent.
32:13 Ce n'est pas intéressant.
32:17 Il n'y a rien à voir.
32:20 - Il n'y a peut-être rien à voir.
32:23 Mais grâce aux connexions ultra-rapides,
32:26 la distance entre les bourses est aujourd'hui si faible
32:29 que le temps et l'espace ne font pratiquement plus qu'un.
32:33 D'autant que les bourses d'Amsterdam, Bruxelles, Paris, Dublin,
32:36 Lisbonne, Oslo et Milan se trouvent toutes dans le même centre de données.
32:39 À Bergam, en Italie.
32:42 - C'est un peu un "data center" version haute couture milanaise.
32:45 Il est propre, silencieux,
32:49 avec un magnifique design italien.
32:52 À noter que ça ressemble un peu à une ruche.
32:55 Et tout le monde veut se brancher au plus près de l'arène.
32:58 - C'est un peu comme un bateau.
33:01 - C'est un bateau.
33:05 (Bruit de bouteille)
33:08 - Certaines bourses installent leurs "data centers"
33:11 de sorte que la distance avec l'arène,
33:14 le "matching engine", soit la même partout.
33:17 - Qu'est-ce qu'un "matching engine" ?
33:21 - Un simple ordinateur
33:24 qui reçoit des ordres d'achat ou de vente
33:27 et qui les apparit. D'où son nom.
33:30 - Le "matching engine", ou moteur d'appariement,
33:34 est la version moderne de la salle des marchés.
33:37 Le carnet d'ordre est désormais électronique.
33:40 L'offre et la demande s'y retrouvent.
33:43 Le prix est fixé et les prix successifs
33:46 forment la ligne de tendance.
33:49 Sans ce moteur, pas de négociation ni de marché.
33:53 - Dans un ordinateur,
33:56 une information voyage d'un port à un autre.
33:59 Et la route physique qu'elle emprunte
34:02 va influer sur le temps de latence.
34:05 C'est quelque chose de très concret,
34:09 mais qui n'intéresse pas 99,99 % des gens.
34:12 Pourtant, il s'agit d'un aspect crucial
34:15 pour les traders professionnels.
34:18 - Mais pour les 0,001 %
34:21 de traders professionnels,
34:25 cette vitesse est visiblement assez importante
34:28 pour développer un réseau
34:31 qui coûte plusieurs centaines de millions d'euros.
34:34 Reste à savoir comment notre physicien s'y prend.
34:37 Pour vous montrer comment ça marche,
34:41 je me trouve sur la côte est du Japon
34:44 parce que la Journée mondiale des marchés financiers
34:47 s'ouvre en Asie.
34:50 Un câble à fibre optique spécial
34:53 venu de l'autre côté de l'océan est acheminé jusqu'ici.
34:57 Les données financières transitent par ce câble
35:00 comme les cours de clôture de la bourse de Chicago
35:03 ou un nouveau taux d'intérêt.
35:06 - Je sais depuis longtemps que des câbles sous-marins passent ici,
35:09 mais j'ignore totalement leur fonction.
35:13 Je pense qu'ils servent à transmettre des informations
35:16 en ne se rendant pas compte dans la vie quotidienne.
35:19 Une fois qu'il atteint le rivage,
35:22 le câble va directement à une station d'attente.
35:25 - C'est un câble qui est très important
35:29 car il va directement à une station d'atterrissage.
35:32 Depuis l'antenne émettrice de cette station,
35:35 les données financières sont transmises
35:38 à la vitesse de la lumière.
35:41 Elles passent à travers les rizières
35:45 et au-dessus de la tête des visiteurs d'un parc d'attraction
35:48 pour atteindre le centre de données de la bourse de Tokyo,
35:51 situé à près de 100 km de là.
35:54 À quelle vitesse les données transitent-elles par ces câbles ?
35:58 - Il faut savoir que personne ne s'intéresse à la vitesse absolue.
36:01 Ce qui compte, c'est la vitesse relative.
36:04 L'important n'est pas d'arriver vite,
36:07 mais d'arriver en premier.
36:10 Peu importe que ça prenne 100 000 secondes ou seulement 10.
36:13 L'essentiel, c'est d'être le premier.
36:17 - Le problème, c'est que les données
36:20 sont très délicates et très compliquées.
36:23 Les données sont très compliquées
36:26 et très compliquées.
36:29 La vitesse est un concept relatif,
36:33 mais quelques millièmes de secondes
36:36 peuvent faire la différence entre des milliards de bénéfices
36:39 et rien du tout.
36:42 - En gros, mes clients représentent
36:51 plus de la moitié du volume mondial des grandes bourses.
36:54 C'est énorme.
36:57 Parmi les sites où nous nous sommes implantés,
37:09 celui que je préfère se trouve sur le Yong-Fraou-Yor,
37:12 un col d'une beauté incroyable.
37:22 Avant, quand je partais en vacances, je regardais les églises.
37:25 Maintenant, je regarde les antennes.
37:29 C'est tout ce que je vois.
37:32 - Pourriez-vous nous montrer comment sont équipées ces tours ?
37:46 - Oui, je vais vous montrer.
37:49 - C'est une radio typique.
37:53 - Voici une de nos radios.
37:56 C'est elle qui produit le signal
37:59 qui est dirigé vers l'antenne,
38:02 qui l'envoie à une autre antenne
38:05 qui peut se trouver à une centaine de kilomètres.
38:09 - C'est une radio typique.
38:12 - Oui, c'est une radio typique.
38:15 - C'est une radio typique.
38:18 - Pour connecter une bourse à une autre, comment procédez-vous ?
38:21 - C'est très simple.
38:25 Tout d'abord, il ne faut pas faire partie des platistes
38:28 mais reconnaître que la Terre est ronde.
38:31 Ensuite, on prend une bourse,
38:34 puis une deuxième,
38:37 et on trace entre elles une ligne
38:41 qui n'est évidemment pas droite
38:44 mais qui est à l'intérieur de la Terre.
38:47 On dit qu'elle est géodésique.
38:50 Il faut donc installer les antennes
38:53 de telle sorte qu'elles soient mutuellement à portée de vue.
38:57 Tout est prévisible dans mon travail.
39:00 Je fais de la plomberie toute simple
39:03 dans un monde très complexe.
39:06 - Nous sommes partis d'un tableau noir
39:09 et voilà où nous en sommes aujourd'hui.
39:13 L'avenir se joue déjà en quelques millièmes de seconde.
39:16 ...
39:19 ...
39:22 ...
39:25 On peut se demander
39:29 quel est le rôle du trader dans ce réseau de câbles, d'antennes et de machines.
39:32 Cet ancien "trader haute fréquence",
39:35 qui négocie en quelques millisecondes,
39:38 initie un groupe d'étudiants en économétrie
39:42 aux règles du jeu de la planète finance.
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