Une Ligue 1 sans spectacle ? Les joueurs "doivent se remettre en question", selon Rothen

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Ce mardi, le plateau de Rothen s'enflamme débat sur le niveau actuel de la Ligue 1. Avons-nous cette saison la pire Ligue 1 de l'histoire au niveau spectacle ? Jérôme Rothen donne son avis tranché.

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Transcription
00:00 C'est l'occasion d'un premier bilan, on a déjà parlé du spectacle qui nous semblait insuffisant
00:05 week-end après week-end, alors quelques éléments en plus pour aller dans ce sens,
00:09 la moyenne de but par match est clairement en baisse par rapport aux deux dernières saisons,
00:13 2,9 buts de moyenne par match, on est à 2,4 cette saison, donc ça a bien baissé.
00:19 Et puis ce qui peut aussi peut-être interpeller, je mets une piste sur la table,
00:22 c'est que des équipes du haut de tableau, et bien sont là grâce à leur défense,
00:26 Nice, Lille sont les deux meilleures défenses de Ligue 1,
00:28 mais en revanche ils ont des attaques du ventre mou, huitième attaque pour ces deux équipes.
00:33 On peut ajouter aussi des buteurs absents, pas au rendez-vous,
00:36 alors à part Bappé, aucun n'a mis plus de 7 buts,
00:38 après autant de journées, après 16 journées, c'est quand même faible,
00:43 et certains qui étaient bons l'année dernière ont disparu,
00:45 on peut citer Balogun, Mofi, Wai, par exemple.
00:48 Alors est-ce qu'on assiste, cette saison, à la pire Ligue 1 de l'histoire niveau spectacle ?
00:51 32 cesse pour débattre.
00:54 Écoute, oui, moi je pense que oui,
00:56 alors après c'est vrai qu'on a tendance à oublier les années,
00:59 parce qu'on enchaîne les saisons, on enchaîne les matchs,
01:02 et que vous pouvez me ressortir six mois mauvais il y a 3, 4 ans, 10 ans,
01:11 mais là à court terme, Jean-Louis, j'ai envie de te dire,
01:17 oui on s'embête, on s'embête trop souvent et c'est pas normal,
01:20 c'est pas normal parce qu'en fait le réflexe qu'on a, et qu'on a tous les amateurs de foot,
01:26 et je demande pas à tout le monde, à nos auditeurs, de regarder tous les matchs,
01:31 parce que c'est quasiment impossible.
01:33 Après nous, moi je bosse, je parle pour moi déjà, avant de parler pour les autres,
01:37 je bosse et donc automatiquement sur les 9 matchs de Ligue 1,
01:42 je suis obligé d'en voir au moins 4 par week-end.
01:44 Après je vois des résumés, je vais pas te mentir,
01:46 je te dis pas que je regarde les 9 comme ça,
01:49 mais 4, je me les fais, ça c'est sûr, et voire je me les refais.
01:54 Et aujourd'hui le constat, il est très clair que tes affiches,
01:58 qui sont celles du samedi soir, du dimanche soir,
02:01 ou du vendredi soir par moment, ou du samedi après-midi,
02:06 elles sont pas bonnes pour la majorité des journées,
02:10 la plupart des journées, elles sont pas bonnes,
02:12 elles sont pas bonnes pour, tu l'as dit, pour diverses raisons.
02:16 On aime la personne qui aime le foot, qui aime le spectacle et tout,
02:21 il a envie de voir des buts, il a envie de voir des occasions,
02:24 et une équipe qui défend bien, qui défend très bien,
02:28 qui est tactiquement bien huilée comme Nice à peu près,
02:31 ça va pas forcément lui plaire parce qu'en termes d'émotion,
02:36 à part les supporters niçois, pour l'amateur de football, c'est pas suffisant.
02:40 Et en effet, Nice est deuxième du championnat aujourd'hui,
02:43 donc ça c'est un réel problème pour notre Ligue 1 pour le côté spectacle.
02:47 Mais je vais te dire, il n'y a pas que Nice,
02:49 monaco, j'y étais vendredi,
02:52 et c'est pour ça que je suis dur sur les premiers mois de la Ligue 1 de cette année,
02:56 c'est que le match de Monaco, qui est censé être un concurrent direct au Paris Saint-Germain,
03:01 dans la lutte pour le titre de champion de France,
03:04 tu peux pas faire une purge comme c'était le cas au Stade Louis II,
03:08 à tous les niveaux, parce que ce club, et je parle de Monaco,
03:11 parce que c'est un club qui met les chairs,
03:13 il est en train de mourir.
03:15 Je vais te dire, j'ai pas peur des mots, il est en train de mourir,
03:18 parce que l'ambiance dans le stade, c'est quasiment nul,
03:22 il n'y a plus d'ambiance dans le club, et surtout la qualité des joueurs,
03:26 qui sont pour la plupart bien payés, qui sont recrutés
03:30 pour amener ce fameux spectacle qui fait un peu l'âme de ce club,
03:34 eh ben je suis désolé, il n'est pas au rendez-vous.
03:36 - C'est-à-dire que toi tu dis "cette équipe est en train de mourir,
03:38 ce club est en train de mourir", alors qu'ils font une bonne saison
03:41 dans cette Ligue 1 mauvaise.
03:42 - Mais c'est ça...
03:44 Tu sais, j'étais avec Ludo Giuli et tout ça,
03:46 il sait pas dire "c'était mieux avant" et tout ça,
03:48 mais quand je vois cette équipe de Monaco, Jean-Louis,
03:52 j'aime pas comparer les générations, parce que...
03:56 Mais notre époque, et c'est une époque,
03:59 parce qu'il y a 20 ans maintenant,
04:01 mais on jouait cette équipe de l'Aïsse-Monaco,
04:03 on leur en mettait 4, je te le dis.
04:06 Franchement, des erreurs techniques, c'est pas possible,
04:08 et c'est le reflet, on parle de Monaco avec des gros moyens,
04:11 alors imagine les clubs qui ont moins de budget,
04:16 automatiquement, ça régresse.
04:19 Oui, Pascal ?
04:20 - Jérôme, les Monaco de 90, ils s'en mettaient 4, on tient.
04:24 - Ouais, je sais pas, mais en tout cas, Pascal, je vais te dire,
04:29 c'est pas pour dire "nous on était les meilleurs de toutes générations",
04:31 confondu, mais je pense que ça se tenait,
04:34 et qu'il y a toujours eu des joueurs
04:36 qui ont sublimé un petit peu le football français,
04:39 et ce qui est logique, et ce qui a rendu, par moments,
04:42 un très beau championnat avec des très belles équipes.
04:44 Là, aujourd'hui, les joueurs qui sont là pour amener ce spectacle,
04:47 les joueurs techniquement parlants,
04:50 qui doivent avoir de la créativité,
04:52 on en parle souvent, le manque de créativité,
04:55 le manque de justesse technique, c'est exactement ça.
04:57 Aujourd'hui, j'ai quand même l'impression,
04:59 et pourtant, il y a des clubs qui ont des moyens d'avoir des très bons joueurs,
05:03 que le niveau technique, il a baissé cette année.
05:06 Vraiment ?
05:06 Alors, Jean-Michel, est-ce que tu es d'accord avec Jérôme ?
05:09 Alors, il y en a certains qui vont commencer par vous dire
05:11 "oui, mais la France est repassée 4e à l'indice UEFA".
05:16 Oui, ça c'est grâce à nos résultats en Coupe d'Europe, non pas 4e, 5e.
05:20 Ça, il m'en fait un peu l'importance, en plus, tu vois, je m'en fous complètement.
05:23 Mais le problème, il est effectivement sur la qualité technique des joueurs.
05:29 Alors, vous parlez de la Ligue 1, et on va en reparler,
05:32 je regarde, pour les raisons que vous connaissez, la Ligue 2, c'est à mourir.
05:37 Mais quand j'entends, moi, les grands techniciens
05:41 et les grands philosophes du football français vous dire
05:44 "on va réduire le nombre d'équipes pour rehausser le niveau",
05:49 et donc, moi, je vais leur dire "c'est parce que vous réduisez le nombre d'équipes
05:54 que les gars vont mieux tirer les coups fronts, vont mieux tirer les corners,
05:58 ils vont faire des meilleurs contrôles".
06:01 Mais c'est pas ça !
06:02 On fait des meilleurs contrôles, des meilleures frappes sur les coups fronts
06:05 et des meilleurs corners en les travaillant,
06:08 c'est pas en réduisant de 20 à 18.
06:10 Et le résultat qui est obtenu, c'est qu'en réduisant de 20 à 18,
06:16 c'est plus compliqué de se maintenir, un tout petit peu plus compliqué.
06:21 Donc, aujourd'hui, on joue la carotte dès le premier match,
06:25 dès la première journée.
06:27 Donc, quand vous terminez le match,
06:30 je pense que j'en ai vu tellement que je ne sais plus si c'était le dernier.
06:34 Marseille, clairement.
06:35 - Oui, c'était le dernier, oui.
06:36 - Dimanche.
06:37 Le contrôle, le contrôle...
06:40 Alors, je ne vais pas prendre Rauten,
06:42 je ne vais pas prendre Pascal parce qu'il jouait dans le but,
06:44 je ne vais pas me prendre à moi parce que je ne jouais pas dans le centre,
06:46 mais le contrôle que fait Obama et Yang
06:50 sur une passe à la suite d'un très bon contrôle,
06:53 je crois que c'est un contrôle de Harith, me semble-t-il,
06:58 en première période.
06:59 Vous vous rappelez cette action ?
07:02 - Oui, oui.
07:03 - Mais c'est à mourir.
07:05 Si vous mettez Platini ou si vous mettez Bernard Lacombe,
07:09 il ne fait pas trois contrôles avant de frapper
07:11 ou avant d'essayer de frapper.
07:13 C'est que techniquement, on ne travaille plus la technique.
07:18 Tous les entraîneurs avec les préparateurs physiques,
07:21 qui est l'homme le plus important,
07:22 ils ont le chronomètre.
07:23 "Ouf, ouf, ouf, 30 secondes, on récupère."
07:26 - C'est vrai.
07:27 - On récupère.
07:28 On fait trois sprints, pas quatre, mais trois,
07:32 parce que deux, ce n'est pas assez, mais quatre, c'est trop.
07:35 Mais ce sont des chercheurs,
07:37 ils cherchent l'or dans le gave de peau.
07:40 C'est incroyable.
07:41 La qualité d'un football,
07:44 c'est avant tout la qualité technique des footballeurs.
07:46 - Non, mais tu as raison, Jean-Michel.
07:48 - Tu sais pourquoi on ne le fait pas, Jérôme ?
07:50 Tu sais pourquoi ?
07:52 Parce que c'est compliqué, parce que c'est astreignant,
07:56 parce que c'est rébarbatif.
07:58 Oui, comme les séances qu'avait mis M. Pibarro
08:03 pour les gardiens de but,
08:04 qui a été à l'origine de la qualité des gardiens de but à l'époque.
08:09 Mais aujourd'hui, les gardiens, oui,
08:11 alors on fait des trucs que tu ne vois jamais dans un match.
08:15 Moi, je regarde de temps en temps des séances
08:19 de spécifiques gardiens.
08:21 Pascal, je ne vais pas,
08:23 mais ils inventent des trucs.
08:25 - Mais comme quoi ?
08:27 Tu peux nous donner un exemple concret ?
08:29 - Des exemples de situations dans le but,
08:33 après un croche-pattes, après je ne sais pas,
08:36 des trucs, ils inventent des trucs qui n'arrivent jamais en match.
08:40 Jamais !
08:42 Regarde un petit peu des exercices qu'ils te proposent.
08:45 - Oui, mais ça vaut aussi pour les joueurs de champ,
08:48 je te rassure, Jean-Michel.
08:50 - Et ces exercices, j'en finis, parce que j'ai été trop long,
08:53 j'en finis, moi je regarde l'entraîneur français
08:57 et les exercices que l'on propose pour les gamins de 11 ans.
09:03 Foutez-leur la paix avec les exercices !
09:06 Foutez-leur la paix !
09:07 Arrêtez ! Ils n'y arrivent jamais !
09:09 Une passe à 25 mètres, ils n'y arrivent jamais, les U11 ou les U10 !
09:13 Arrêtez !
09:14 Faites-leur travailler la frappe de balle, les contrôles,
09:17 les amortis de la poitrine, faites-leur travailler ça !
09:21 Ah oui, mais c'est moins amusant !
09:22 Ah oui, c'est plus emmerdant !
09:24 Ah oui, c'est plus compliqué !
09:25 Parce que moi je vais te dire, j'ai vu des formateurs
09:28 dans certaines ligues et dans certaines districts,
09:31 si tu leur demandes de te montrer comment on fait une passe de l'intérieur du pied,
09:35 Jérôme, tu prends peur !
09:37 Tu prends peur !
09:38 - Mais donc le manque de spectacle en Ligue 1, c'est parce qu'on travaille mal ?
09:40 Il y a quand même plein de joueurs étrangers,
09:43 il y a quand même plein d'entraîneurs étrangers, je ne sais pas...
09:45 - Techniquement, Jean-Louis, je donne la parole bien sûr à Pascal,
09:49 parce qu'on ne l'a pas entendu,
09:50 mais techniquement, je suis désolé,
09:53 tout ce que relève, et il a raison Jean-Michel,
09:55 moi je le constate aussi sur les matchs,
09:58 dire, il y a...
09:59 et tu le vois dans les débriefs de match,
10:01 et on est bien placé parce qu'on le fait.
10:03 À chaque fois, à chaque fois, la première chose qui sort,
10:07 quand tu ne sais pas quoi dire,
10:08 parce que tu n'as pas vu l'erreur technique,
10:10 parce que tu n'as pas envie de la voir,
10:12 on est bien en place,
10:13 oh, on a mis de l'intensité,
10:14 oh, on n'a pas mis de l'intensité,
10:16 on ne parle que de course, que d'effort,
10:18 que de mental,
10:19 mais on ne parle jamais de technique,
10:20 jamais, jamais,
10:22 et je vais te dire, la technique,
10:24 et je finis moi là-dessus,
10:27 c'est ce que j'ai vu sur le match de Monaco-Lyon,
10:30 bravo pour les Lyonnais,
10:31 ils avaient besoin de prendre 3 points, pas de problème,
10:34 mais techniquement parlant, ce match,
10:36 mais c'était la Bérésina,
10:38 la Bérésina,
10:40 et je n'ai jamais vu,
10:40 on parle quand même de Monaco et de Lyon,
10:43 Monaco et Lyon,
10:45 on ne parle pas de Lorient et Brest,
10:47 donc ça, ce n'est pas normal.
10:48 - Arrête avec Brest, ils sont très bons.
10:49 - Non, mais oui, c'est vrai,
10:51 parce que c'est les équipes qui ont moins de budget.
10:53 Vas-y, vas-y Pascal.
10:54 - Jérôme, la vraie vie d'aujourd'hui,
10:56 le football a tellement changé
10:58 qu'on ne va pas parler comme des vieux cons,
11:01 tu regardes autour de toi,
11:03 tu vois un car scolaire,
11:05 il n'y a pas un enfant qui a la tête haute,
11:07 pourquoi ? Parce qu'ils sont sur les téléphones.
11:09 Et les footballeurs aujourd'hui,
11:10 c'est toujours à huis clos,
11:12 tu n'as pas le droit d'avoir des entraînements.
11:14 - Oui, ce n'est pas faux.
11:15 - Les gars, ils courent, c'est un schéma.
11:19 - C'est des robots ?
11:21 - Oui, mais voilà, il y a l'ambiance,
11:24 oui, peut-être l'ambiance,
11:25 mais tu regardes même après des matchs,
11:27 quand ils enlèvent leur t-shirt,
11:29 ils ont à nouveau...
11:30 - Ils ont le GPS.
11:31 - ...combien il t'a fait de kilomètres, combien il t'a fait...
11:32 Non, mais à un moment donné,
11:34 les vraies valeurs, c'est quoi ?
11:35 Jean-Michel le disait,
11:36 bon, moi, j'ai connu M. Pimbaro,
11:38 j'ai connu l'école...
11:39 - Tu l'as connu, toi, Pascal ?
11:40 - Oui, oui, puis on le craignait,
11:43 crois-moi qu'on le craignait.
11:44 - Non, oui, je vois, le craigner, c'est pas grave, mais...
11:46 - Mais non, non, mais je veux dire,
11:47 mais quand on allait le matin aux entraînements,
11:51 parce qu'on avait très peu de temps à dormir,
11:54 tellement qu'on s'entraînait.
11:56 Nous, les gardiens,
11:57 on finissait l'entraînement collectif,
11:59 on continuait.
12:01 Moi, j'avais M. Mosca,
12:02 qui pour moi, c'est lui qui a fait ce que j'ai été,
12:06 mais tu ne faisais que travailler
12:08 et tu arrivais juste à te doucher
12:10 pour aller manger et te coucher.
12:13 Mais le vrai football, aujourd'hui, c'est la simplicité.
12:17 - Oui, mais sauf que Pascal, la grande différence,
12:19 c'est que là, moi, je ne sais pas,
12:22 toi, si tu parles sur les centres de formation
12:24 ou de pré-formation,
12:25 Jean-Michel en a fait référence par moment,
12:28 moi, je constate juste une évolution.
12:32 Je parle de l'INF Clairefontaine,
12:33 je suis bien placé pour en parler,
12:34 j'y ai passé trois ans avec des conditions...
12:38 - Et si t'as Francisco Filion,
12:40 il va te parler des techniques quand même !
12:41 - Et des formateurs...
12:43 Ça s'est perdu au bout d'un moment.
12:44 Là, il faut reconnaître quand même
12:46 que depuis quelques années, ils ont repris les bases
12:48 et qu'un centre de pré-formation comme l'INF Clairefontaine
12:53 reprend ce que nous, on faisait à l'époque
12:55 avec des formateurs ou des pré-formateurs
12:57 qui axent sur la technique.
12:58 Donc je pense,
13:00 et il y a beaucoup de centres de formation,
13:01 je ne vais pas parler de ce que je ne sais pas
13:03 parce que je n'ai pas fait le tour des centres de formation,
13:05 mais je pense qu'il y en a beaucoup qui axent aussi
13:07 de nouveau sur la technique.
13:09 Mais le problème, Jean-Michel,
13:11 ce n'est pas ce qu'ils font au centre de formation,
13:13 c'est ce qu'ils font après au niveau professionnel.
13:15 Et tout ce que dit Pascal est vrai.
13:18 C'est-à-dire qu'au niveau professionnel,
13:19 c'est la performance tout de suite.
13:21 À 17 ans, 18 ans, 20 ans, 25 ans, 30 ans,
13:24 c'est la performance.
13:25 Et la performance aujourd'hui,
13:27 l'outil le plus utilisé,
13:32 c'est le GPS.
13:33 C'est combien de mètres t'as fait,
13:35 quelle course à haute intensité,
13:38 la récup, la ceci, la ceci, la semaine.
13:40 Sur les matchs, je veux bien qu'il y ait des critères
13:42 qui sont importants pour répéter les performances
13:44 et pour être constant.
13:46 Mais sur les entraînements, je suis désolé,
13:48 on oublie l'essentiel.
13:49 L'essentiel, c'est la répétition du geste.
13:52 C'est comme le tennis-man, c'est la même chose.
13:54 La passe à 2 mètres, la passe à 5 mètres,
13:56 la passe à 15 mètres, la passe à 40 mètres.
13:58 Jérôme, puisque je parlais de Platini tout à l'heure,
14:02 moi je me régalais quand il était consultant
14:04 et qu'il expliquait, lui, quand il disait
14:06 au bout de 10 minutes, un quart d'heure,
14:08 lui, ce milieu de terrain, je prends.
14:10 Celui-là, je laisse.
14:12 Parce qu'en un quart d'heure ou un minute,
14:14 si le milieu de terrain qu'il regardait,
14:17 sur les 10 passes, il en avait vu 8 latérales
14:20 et 2 en retrait, il disait celui-là,
14:22 tu peux le mettre, lui, il sera jamais un bon joueur.
14:24 - Tout votre discours, je veux bien le comprendre,
14:26 mais il se rend à un truc quand même.
14:28 - Sauf que les 10 passes qu'il avait faites,
14:30 sauf que les 10 passes qu'il avait réalisées,
14:32 il les avait toutes réussies,
14:33 mais il n'en avait pas fait une en avant.
14:35 - Non mais Jean-Michel, ce qui est le plus dérangeant
14:38 pour nous, à nos yeux, c'est quand tu vois
14:41 que le libéraux, le stopper ou qui tu veux,
14:43 traverse tout le terrain pour monter sur un corner
14:46 ou sur une touche qui peut se jouer longue,
14:48 mais quelquefois, bon, ça peut arriver une fois,
14:51 mais sur 10 ballons, il y en a 8
14:54 qui ne sont même pas mis à la main,
14:56 ils ne savent pas où les mettre.
14:57 - Bon alors attendez,
14:58 moi j'ai tout le nom à ton nom,
14:59 mais c'est bon, on a compris les anciens combattants,
15:01 c'était mieux avant et c'était marrant.
15:02 - Depuis quand ? Depuis les 20 minutes !
15:05 Et vous n'arrêtez pas de dire que votre chef était formidable
15:07 et qu'aujourd'hui, il est mieux.
15:08 - Depuis qu'il est rédacteur en chef, il s'impose.
15:11 - Non mais j'ai bien compris, ça fait 20 minutes que...
15:13 - Parce que je suis en train de dire
15:14 Jean-Michel et Pascal, oui, mais pas moi.
15:16 - Non mais tout ça, j'ai bien compris
15:18 qu'il y avait moins de technique, etc.
15:20 Mais pourquoi vous...
15:21 C'était pareil l'année dernière,
15:22 et pourtant l'année dernière, il y avait beaucoup plus de buts.
15:24 - Sauf que la différence...
15:25 - Il y avait 20 clubs.
15:27 - Oui, et puis...
15:29 Non mais j'ai calculé sur la moyenne quand même.
15:30 - Et puis, il y avait plus de buts l'année dernière
15:33 parce qu'il y a des équipes qui ont...
15:35 Et moi encore une fois, je ne dis pas que tous les joueurs
15:37 des grandes équipes sont nuls aujourd'hui.
15:40 Ce n'est pas ce que je suis en train de dire.
15:41 Ils doivent mieux faire.
15:42 Ils doivent se remettre en question beaucoup plus qu'ils le font.
15:45 Parce qu'à Monaco, je te parle de Monaco,
15:48 quand je vois ce match-là,
15:49 et ce n'est pas que le premier au Stade Louis II...
15:51 - Mais celui-là, il est marquant.
15:52 - Celui-là, il est marquant parce que c'était une vraie purge.
15:55 Une vraie purge.
15:56 Je suis désolé, mais ces joueurs-là,
15:58 ils ne peuvent pas se permettre de faire ce genre de prestation
16:00 avec normalement la technique qu'ils ont.
16:03 Je vais te reprendre à Cluj.
16:04 - Non.
16:05 - À Cluj.
16:07 - À Cluj.
16:07 - C'est pareil, à Cluj, à Cluj.
16:09 - Il y a encore plein de...
16:10 - C'est pas tout, tu mets le I.
16:11 - Oui, oui, à Cluj.
16:13 - À Cluj.
16:14 - Ce n'est pas pareil.
16:15 - Là, on parle de technique.
16:16 Ne me dis pas qu'il a une mauvaise technique, ce gamin-là.
16:18 Non, il a une bonne technique, ça se voit.
16:20 Mais le match qu'il fait,
16:22 c'est largement insuffisant.
16:23 Comment il va se remettre en question ?
16:24 Ce n'est pas un problème technique dont vous me parlez depuis 18 heures.
16:26 - Si, parce que qu'est-ce qu'on va lui dire sur l'analyse de son match ?
16:29 J'en suis persuadé.
16:31 Tu n'es pas assez mobile,
16:32 tu n'es pas assez dans le rythme,
16:33 tu dois faire plus de courses vers l'avant,
16:35 tu dois demander un peu plus...
16:37 Eh bien oui, on ne va pas lui parler de sa technique,
16:39 on ne va pas lui parler comment il a contrôlé le ballon,
16:41 pourquoi il ne s'est pas orienté du bon côté,
16:43 pourquoi...
16:44 - Exactement, donc il y a un problème avec l'écoute, je trouve.
16:46 - Eh bien oui, mais c'est ce que je te dis.
16:47 - Ah ben voilà, ça en est d'accord.
16:49 - Jean-Louis...
16:49 - Aujourd'hui, contrairement à l'année dernière,
16:52 où c'est vrai qu'on était un petit peu focalisé sur l'Anse,
16:55 sur la lutte entre Marseillais et l'Anse à la fin,
16:58 c'est vrai que c'était palpitant, c'était excitant.
17:00 Paris qui était champion, c'était excitant.
17:02 Il y avait la lutte pour le maintien,
17:04 parce qu'il y avait quatre équipes qui descendaient,
17:06 donc tout le monde était là à regarder,
17:08 oui on va descendre, on ne va pas descendre,
17:09 donc il y avait un peu d'excitation,
17:11 et je pense qu'on a été omniboulé par ça.
17:13 - D'accord, ok.
17:13 - Voilà.
17:14 - Oui, non, je vais te répondre ancien combattant,
17:16 parce que...
17:17 Pourquoi les gardiens travaillent deux fois plus ?
17:19 Pourquoi ?
17:20 Parce que la moindre erreur, ça fait but,
17:22 et tu fais perdre ton équipe.
17:23 - Oui, et ben...
17:24 - Et voilà !
17:25 - Non mais quand Jean-Pierre Papin...
17:26 Quand Jean-Pierre Papin dit que les attaquants ne travaillent pas,
17:32 il a raison !
17:34 Et on lui dit "va t'occuper de la lutte".
17:36 - Non mais ça, moi j'ai pas de problème avec ce discours,
17:37 je suis d'accord avec vous,
17:39 je voulais juste que vous m'expliquiez la différence avec l'année dernière,
17:41 parce que c'était la même chose.
17:42 - Mais il n'y a pas de différence !
17:43 - Ils travaillaient aussi peu, etc.
17:44 - Oui mais il y a plus de buts et il y a plus de spectacles !
17:46 - Mais on parle que du travail physique !
17:48 Ça vous choque pas Laurent Blanc l'année dernière
17:50 qui prend l'équipe en courte saison,
17:52 et qui nous dit "oh mais physiquement, ils sont pas prêts".
17:54 Cette année, Gattuso, "ah, physiquement, ils sont pas prêts".
17:57 À chaque fois, c'est un problème physique,
17:59 c'est pas un problème de pied !

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