Inflation : pourquoi le prix des jouets a-t-il baissé ?

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ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr Ce mercredi, sur Europe 1, Nicolas Bouzou s'intéresse au prix des jouets qui est moins important qu'avant la crise inflationniste. Retrouvez "L'édito éco" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-economique LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Transcript

00:00 - Bonjour Nicolas Bouzou. - Bonjour Dimitri. Bonjour Anissa. - Bonjour Nicolas.

00:03 - Nicolas, ce matin vous avez décidé de nous parler du prix des jouets, ils sont en baisse.

00:07 - Eh oui, alors le poste "jeu et jouets" il est suivi spécifiquement par l'INSEE, donc on a des statistiques précises.

00:12 Alors sur un an, ces prix sont en recul de quasiment 3%.

00:16 Bon, bien évidemment, ils avaient augmenté avant.

00:19 Ils n'avaient pas échappé au mouvement d'inflation qu'on observe depuis janvier 2001.

00:25 Mais en fait, depuis cette date, l'inflation des jeux et jouets, elle est à zéro.

00:29 Ça veut dire que la baisse récente, dont je viens de vous parler, elle compense la hausse qu'on avait connue juste après le Covid.

00:35 Donc on est revenu au point de départ en termes de prix des jeux et des jouets.

00:40 J'ajoute quand même que depuis 2021, les salaires en France ont augmenté de 8% à peu près.

00:46 Le SMIC a été revalorisé de plus de 13%.

00:48 Alors pour les bas salaires, évidemment, l'alimentation, le loyer, l'énergie, ça prend quasiment tout.

00:53 Mais enfin, pour les autres, pour les gens qui peuvent épargner un peu,

00:56 le pouvoir d'achat pour les jouets, en quelque sorte, a augmenté, donc c'est plutôt bien.

00:59 - Est-ce que c'était attendu, cette baisse des prix des jouets ?

01:02 - Écoutez, non, mais je dirais qu'il ne faut pas la généraliser, parce que les jouets, c'est particulier.

01:09 80% des jouets, Dimitri, dans le monde, sont fabriqués en Chine.

01:12 Et les usines chinoises de jouets, elles produisent des quantités gigantesques,

01:16 qui leur permettent de réaliser des économies d'échelle, c'est-à-dire qu'elles peuvent produire à des coûts qui sont très bas.

01:21 Les coûts de transports unitaires sont aussi très faibles, en raison des quantités de produits énormes

01:26 qui partent de Chine, donc le prix des jeux et jouets est peu sensible aux coûts de transports.

01:31 Et puis, il y a une situation économique qui est spécifique à la Chine, quand même,

01:34 avec des surcapacités industrielles massives dans le pays,

01:37 ça veut dire que les usines, concrètement, ont du mal à écouler leur production,

01:40 donc elles baissent les prix.

01:41 Et d'ailleurs, ça fait plus d'un an que les prix à la sortie des usines,

01:44 c'est ce qu'on appelle les prix à la production en Chine,

01:47 ils sont en recul.

01:48 Donc, vous voyez, ce qui se passe dans les jouets n'est pas réplicable, malheureusement, à tous les prix.

01:52 - Et notamment pour les produits ou l'alimentation, tous les prix vont pas revenir à leur niveau d'avant crise inflationniste.

01:57 - Ouais, je pense, je reste sur ce diagnostic, en fait, les coûts de transports sont en hausse,

02:02 l'augmentation de salaire augmente les coûts des entreprises,

02:05 il faut aussi prendre en compte le coût de la décarbonation.

02:08 Donc, on peut penser que les prix vont baisser un peu, mais sans compenser la hausse précédente.

02:14 Mais, j'aurais tendance à vous dire, au risque de choquer, ce n'est pas si grave,

02:17 l'inflation globale, elle est maintenant descendue à des niveaux assez bas,

02:21 mais les salaires, eux, continuent d'augmenter.

02:23 Et le prix Nobel d'économie américain, Paul Krugman,

02:26 qui a une chronique dans le New York Times,

02:29 a expliqué hier qu'au fond, il ne faut plus trop se soucier de l'inflation résiduelle,

02:35 parce que si les banques centrales voulaient la combattre,

02:37 le seul moyen pour elle de le faire, ce serait vraiment de déclencher une récession,

02:41 et sans doute, ça n'en vaut pas la peine.

02:43 - Signature en Europe, un Nicolas Bouzou. Merci beaucoup, Nicolas.

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