"On a pour habitude de ne jamais exclure qui que ce soit": Serge Rigal, président (DVG) du département du Lot, refuse d'appliquer le principe de "préférence nationale" concernant l'Allocation personnalisée d'autonomie (APA)

  • l’année dernière
Les 32 départements dirigés par la gauche ont annoncé qu'ils n'appliqueront pas le durcissement des conditions de versement de l'Allocation personnalisée d'autonomie (APA) aux étrangers compris dans la loi immigration votée ce mardi à l'Assemblée nationale.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 J'ai annoncé aujourd'hui que j'appliquerais bien la loi parce que nous avons de vraies valeurs républicaines dans notre département, donc on applique les lois.
00:08 Mais cette loi nous paraît inadmissible et incroyable dans notre pays. Et nous, on a pour habitude de jamais exclure qui que ce soit dans notre département,
00:20 et encore moins nos aînés. Et donc ma réaction a été de dire que non, on ne pourra pas exclure nos aînés par l'APAS, c'est-à-dire l'Allocation Personnalisée d'Autonomie.
00:31 Et nous allons voter lors du prochain Conseil départemental une allocation d'autonomie universelle que je proposerai au Conseil départemental
00:38 pour venir en aide à ces personnes qui ne se restent plus par la loi.
00:41 – Mais vous nous dites là qu'en quelque sorte vous allez contourner la loi par des mesures spécifiques de votre département ?
00:47 Parlons simplement… – Non, non, je considère que je contourne… Non, non, mais je ne contourne pas la loi, je complète la loi.
00:52 Je veux dire, la loi, elle exclut des personnes et pour nous, il est impensable que nous puissions exclure des personnes.
00:58 Et moi, les personnes que je vous parle aujourd'hui, ce sont nos aînés, c'est-à-dire ce sont vos parents, ce sont vos grands-parents,
01:03 qui sont des personnages indépendants, qu'il faut le matin lever, le soir coucher, qu'il faut faire manger, qu'il faut faire toilette.
01:11 Ce sont ces personnes-là que je parle et imaginer que demain, on passera devant chez eux sans s'arrêter pour les aider,
01:18 c'est inconcevable pour nous.
01:20 Donc tout simplement, je dis, il faut faire autre chose qui va plus loin que ça pour pouvoir continuer à les aider
01:25 parce que c'est notre ADN à nous d'aider les plus démunis et en particulier nos aînés
01:30 parce qu'une société qui se respecte, c'est une société qui respecte ses aînés.
01:34 – Serge Rigal, vous appliquez déjà dans votre département une forme de préférence nationale,
01:38 en tout cas pour certaines aides comme le RSA, en quoi est-ce moins acceptable que cette loi ?
01:44 – Alors deux choses, moi quand je parle de l'APA, l'Allocation Personnalisée d'Autonomie,
01:51 je parle de quelque chose qu'on instruit, qu'on met en place et qu'on suit,
01:54 c'est de notre responsabilité si je puis dire de A à Z.
01:57 Quand vous parlez du RSA, le RSA n'est pas instruit par les départements,
02:01 il est suivi par les départements, ce qui est totalement différent.
02:04 Donc c'est à ceux qui sont instruits qui font la différence, elle existe, on n'en est pas fier,
02:10 parce que même au projet complété, que ça a été mis en place par des gouvernements de gauche d'ailleurs,
02:15 et j'en suis pas si fier que ça, mais ça existe.
02:17 On n'a pas affaire à la même population, déjà, nous on vous parle de personnes âgées dépendantes,
02:22 vous voyez la différence qu'on peut avoir quand même entre une personne valide,
02:26 pouvant exercer un métier, une profession, et une personne ne pouvant plus se lever,
02:30 ne pouvant plus se nourrir, ne pouvant plus se laver, c'est pas la même chose.
02:34 Donc oui, je me suis excité ce matin, ce matin, mon article c'était le cri du cœur,
02:41 c'était pas pensable, et je sais que mes autres collègues conseillers départementaux,
02:46 bien sûr qu'ils m'ont rejoint dans ce cri du cœur, si je puis dire, parce qu'ils ont le même,
02:49 et pour nous c'est pas entendable ça.
02:51 Quand on fait une loi, qu'on est responsable, qu'on est député,
02:54 eh bien je crois qu'il faut avant tout voir comment elle sera appliquée cette loi et qui ça concerne.
02:58 Et quand ça concerne nos aînés, quand ça concerne nos parents, nos grands-parents,
03:02 on doit regarder ce qui va se passer.
03:05 Et donc je pourrais vous donner des exemples de choses qui pourraient être dramatiques dans l'application de cette loi.

Recommandations