100% Sénat - Emeutes survenues en juin : des maires auditionnés

  • l’année dernière
100% Sénat diffuse et décrypte les moments forts de l'examen des textes dans l'Hémicycle, ainsi que des auditions d'experts et de personnalités politiques entendues par les commissions du Sénat.

Année de Production :
Transcript
00:00:00 Générique
00:00:01 ...
00:00:09 -100 % consacré aux agressions contre les enseignants.
00:00:13 Le Sénat poursuit ses travaux, alors qu'une commission d'enquête
00:00:16 a été mise en place pour faire toute la lumière
00:00:19 sur l'assassinat de Samuel Paty.
00:00:21 Aujourd'hui, c'est Eric Dupond-Moretti,
00:00:24 le ministre de la Justice, qui est entendu.
00:00:27 On reparle juste après.
00:00:30 -Trois ans après l'assassinat de Samuel Paty,
00:00:33 l'attentat contre Dominique Bernard démontre
00:00:38 à quel point la menace terroriste
00:00:41 continue de peser sur les professionnels
00:00:45 de l'Education nationale.
00:00:48 L'école, ses personnels, ses élèves
00:00:53 sont devenus
00:00:56 des cibles privilégiées des terroristes.
00:00:58 Le terrorisme les frappe,
00:01:03 et à travers eux,
00:01:06 s'attaque évidemment à chacun d'entre nous.
00:01:09 Car ces atteintes portées
00:01:13 contre les enseignants,
00:01:16 ces atteintes portées dans l'espace scolaire
00:01:19 sont évidemment insupportables,
00:01:22 vous l'écoutez, vous l'écoutez, vous l'écoutez,
00:01:25 vous voulez le mot, et vous l'accorderez doucement,
00:01:29 insupportable, parce qu'elle viole le sanctuaire républicain,
00:01:33 le havre de connaissances,
00:01:36 notre berceau laïque, de la transmission
00:01:41 des valeurs républicaines.
00:01:43 Valeurs, évidemment, pour nous tous, cardinales,
00:01:50 et au nom de la liberté, de l'égalité, de la fraternité,
00:01:55 on se doit bien sûr de préserver l'école
00:01:58 de toute forme de radicalisation, d'obscurantisme
00:02:01 et de violence.
00:02:04 L'école, au fond, est le premier espace
00:02:09 de transmission des valeurs de notre République.
00:02:13 Et elle mérite une mobilisation forte,
00:02:17 une mobilisation sans faille de la part de tous les acteurs de l'Etat
00:02:22 pour que les enseignants puissent continuer à former nos enfants,
00:02:25 à éveiller leur esprit sans en courir de risques
00:02:30 et sans craindre pour leur vie ou pour celle de leurs proches.
00:02:33 Tous les acteurs de l'Etat sont unis pour protéger l'école républicaine,
00:02:38 et mon ministère, évidemment, ne fait pas exception
00:02:42 à cette règle impérieuse, bien au contraire.
00:02:46 On se doit d'abord d'apporter à tous les niveaux
00:02:49 de la menace qui pèse sur nos enseignants et nos écoles
00:02:52 une réponse coordonnée,
00:02:55 immédiate, ferme et dissuasive.
00:02:59 Et d'abord, il est essentiel que tout acte répréhensible
00:03:05 ou porteur d'une menace à l'encontre,
00:03:11 je le dis de cette façon, de la sphère scolaire,
00:03:15 soit porté à la connaissance de l'autorité judiciaire
00:03:18 ou à la connaissance de l'autorité administrative
00:03:22 pour qu'une réponse y soit donnée.
00:03:25 C'est évidemment tautologique de rappeler que si la justice n'est pas saisie,
00:03:29 par définition, elle ne peut pas intervenir.
00:03:33 Et l'idée a été, je vais le développer,
00:03:36 de fluidifier les circuits d'information
00:03:39 pour que la justice puisse être saisie
00:03:43 et pour qu'elle apporte la réponse la plus adéquate et la meilleure possible.
00:03:48 Alors, j'ai été amené à prendre un certain nombre de circulaires
00:03:54 pour renforcer les partenariats entre l'éducation nationale,
00:04:00 le ministère de la Justice,
00:04:03 justement pour qu'on ait une remontée d'informations rapides.
00:04:08 D'abord, avant une remontée d'informations rapides,
00:04:11 une remontée d'informations,
00:04:13 parce qu'il a fallu changer un peu de paradigme, si j'ose dire,
00:04:17 et de pratique, puisque un certain nombre de choses,
00:04:19 nous savons, qui constituent des infractions
00:04:23 ou en tous les cas des alertes susceptibles d'intéresser la justice,
00:04:26 n'ont pas toujours été portées à la connaissance de la justice.
00:04:30 Donc, remontée d'informations,
00:04:33 remontée d'informations rapides
00:04:35 et naturellement efficientes côté autorité judiciaire.
00:04:41 La première circulaire, elle date du 8 avril 2005.
00:04:45 Ce n'est pas moi, évidemment, qui l'ai portée.
00:04:47 Elle est relative à la prévention et au traitement des infractions commises
00:04:51 au sein et aux abords des établissements scolaires.
00:04:54 S'en est suivie une circulaire interministérielle
00:04:58 du 11 octobre 2019,
00:05:02 relative à la lutte contre les violences scolaires.
00:05:08 Nous avons, dans ces textes,
00:05:11 le ministère de la Justice, au sens large, évidemment,
00:05:14 souligné l'impérieux besoin, sur l'ensemble du territoire,
00:05:17 d'établir des conventions départementales
00:05:20 entre les services de l'éducation nationale,
00:05:23 les forces de l'ordre et les parquets.
00:05:25 De telles conventions, je m'y arrête un instant,
00:05:29 sont essentielles pour convenir des modalités de transmission
00:05:33 des signalements de l'éducation nationale
00:05:36 à destination des procureurs de la République.
00:05:39 De telles conventions sont absolument indispensables,
00:05:42 notamment dans les situations d'urgence.
00:05:45 Pour faire face à un danger révélé au milieu scolaire,
00:05:49 il importe évidemment que le chef d'établissement
00:05:52 sache quoi faire,
00:05:55 comment faire,
00:05:57 et qu'il sache comment contacter le parquet.
00:05:59 Ce n'est pas une évidence.
00:06:01 Il faut que, dans cette synergie que l'on veut mettre ensemble,
00:06:05 les uns sachent exactement,
00:06:08 si j'ose dire, si vous me permettez cette familiarité,
00:06:10 sur quel bouton on appuie pour que l'autorité judiciaire
00:06:15 puisse être saisie et qu'elle le soit de façon précise.
00:06:19 La coopération entre tous les services de l'État
00:06:24 est absolument nécessaire
00:06:26 pour faciliter les circuits de signalement.
00:06:30 Dès le 17 octobre 2020,
00:06:32 au lendemain du terrible assassinat de Samuel Paty,
00:06:38 j'ai diffusé une circulaire relayant le télégramme
00:06:42 adressé le même jour par le ministère de l'Intérieur
00:06:45 et appelant à une vigilance accrue
00:06:47 pour protéger les établissements scolaires
00:06:49 et les personnels de l'éducation nationale.
00:06:52 Il fallait agir vite,
00:06:54 il fallait agir de manière ciblée
00:06:56 afin que les magistrats du parquet
00:06:58 et les membres de l'éducation nationale
00:07:01 soient en mesure d'identifier
00:07:04 les premiers signaux, même les plus faibles,
00:07:06 d'une forme de radicalisation violente.
00:07:10 Le message porté par cette circulaire d'octobre 2020
00:07:15 était clair, accessible à tous,
00:07:18 et il reposait évidemment sur un partenariat déjà solide.
00:07:22 Il fallait valoriser ce partenariat
00:07:26 afin qu'il devienne un rempart pérenne
00:07:31 contre la violence et la menace terroriste.
00:07:33 Il s'agit du partenariat éducation nationale,
00:07:36 intérieur, justice,
00:07:38 qui conduit à un dialogue constant
00:07:43 entre les trois entités étatiques,
00:07:47 et c'est le ciment d'une coordination efficace
00:07:49 entre milieu scolaire, police, justice.
00:07:53 Dès le ... Merci, monsieur le Président.
00:07:56 Dès le 17 octobre 2020, j'ai rappelé aux côtés du ministre de l'Intérieur
00:08:05 la nécessité de procéder à une analyse de l'état de la menace pesant
00:08:12 sur les établissements scolaires et les personnels qui y exercent
00:08:19 et la nécessité de partager l'information, de coordonner
00:08:24 la réponse administrative et judiciaire.
00:08:26 J'ai rappelé bien sûr que cette coordination devait s'illustrer par le dynamisme des instances de lutte
00:08:31 contre la radicalisation, que sont d'abord
00:08:34 les groupes d'évaluation départementaux,
00:08:37 plus connus sous l'acronyme GED,
00:08:39 et les cellules de prévention de la radicalisation et d'accompagnement des familles,
00:08:44 les ...
00:08:46 les CEPRAF,
00:08:48 au sein de ces instances qui sont présidées par le préfet de département.
00:08:53 Non seulement les procureurs de la République qui sont mobilisés systématiquement,
00:08:58 mais encore l'éducation nationale
00:09:01 y est représentée via les directions académiques des services de l'éducation nationale,
00:09:06 les DAZEN. Les services de renseignement
00:09:09 partagent ainsi leurs informations avec l'autorité préfectorale,
00:09:14 l'autorité judiciaire, l'éducation nationale.
00:09:18 En assurant une telle circulation de l'information régulière
00:09:22 entre tous les acteurs du département,
00:09:27 on est mieux à même d'anticiper des menaces, des violences ou ...
00:09:31 ou des drames tels que ceux que nous avons connus.
00:09:35 Le préfet et le procureur de la République disposent de renseignements
00:09:38 leur permettant de cibler en amont la réponse la plus appropriée
00:09:42 à l'égard d'individus aux profils qui sont des profils inquiétants.
00:09:47 La réponse peut ainsi revêtir une nature judiciaire.
00:09:51 Et je souligne qu'au sein de ces instances, le procureur de la République et les représentants de l'éducation nationale
00:09:57 peuvent également transmettre des informations aux services de renseignement.
00:10:02 L'éducation nationale communique par exemple les signalements les plus préoccupants concernant un élève
00:10:08 ou une famille aux services spécialisés du renseignement.
00:10:13 Le procureur de la République peut faire état des éléments contenus dans des procédures judiciaires.
00:10:18 Et au sein des groupes d'évaluation départementaux, les GED et des cellules de prévention
00:10:24 de la radicalisation et d'accompagnement des familles,
00:10:27 la même finalité mobilise les acteurs de terrain, la prévention de la menace terroriste.
00:10:34 Mon ministère veille à ce que tout fait significatif visant la sphère scolaire
00:10:42 soit porté à la connaissance de l'autorité administrative ou judiciaire.
00:10:46 Les chefs d'établissement doivent faire systématiquement remonter aux directeurs académiques
00:10:51 des services de l'éducation nationale toute menace pesant sur les personnels et leur établissement,
00:10:57 toute forme de radicalisation et même tout discours portant atteinte à la laïcité.
00:11:03 Et de telles informations sont ensuite transmises au préfet de département qui évalue
00:11:09 chaque situation et décide des mesures les plus adaptées.
00:11:13 Le recteur ou le directeur académique des services de l'éducation nationale
00:11:17 signale également les faits au procureur de la République en application de l'article 40
00:11:22 du code de procédure pénale s'il est avéré qu'un fait est susceptible de constituer une infraction.
00:11:30 L'instruction interministérielle du 27 octobre 2020 relative à la sécurisation de l'espace scolaire
00:11:37 et aux mesures d'accompagnement du corps enseignant rappelle que dès la commission des faits,
00:11:42 les membres de la communauté éducative doivent, je dis bien doivent,
00:11:48 signaler à leur hiérarchie toute menace ou toute atteinte à leur personne.
00:11:54 J'insiste sur le doivent parce qu'on a connu des situations, peut-être hélas,
00:12:00 connait-on encore où des enseignants sont victimes et n'osent pas dire les choses.
00:12:05 Mais naturellement, les choses tues, les choses non révélées ne peuvent pas,
00:12:12 c'est toute logique de le dire, appeler une intervention de la part de la justice.
00:12:18 Dès le signalement des faits, les personnels éducatifs font l'objet d'un soutien spécifique.
00:12:25 Ils sont informés de leur droit de déposer plainte.
00:12:29 Ils peuvent être accompagnés dans cette démarche par les services de la direction
00:12:33 des services départementaux de l'éducation nationale.
00:12:36 Un référent sécurité scolaire identifié dans chaque brigade de gendarmerie
00:12:41 ou dans chaque commissariat de police renseigne les agents sur les modalités pratiques
00:12:46 d'un tel dépôt de plainte.
00:12:48 Une orientation vers l'association locale d'aide aux victimes est également proposée
00:12:54 à l'agent pour le soutenir. Lorsque la protection de la victime apparaît nécessaire,
00:13:00 il lui est proposé une domiciliation à son adresse professionnelle
00:13:05 ou à l'adresse du service de police ou de la brigade de gendarmerie pour, évidemment,
00:13:11 mettre la victime plus à l'aise et qu'elle ne se dise pas "si l'on dispose de mon adresse,
00:13:17 on peut l'utiliser à des fins, évidemment, malveillantes".
00:13:23 Dans ma circulaire du 5 septembre 2023 relative aux infractions commises en milieu scolaire,
00:13:30 j'ai de nouveau invité les parquets généraux et les parquets
00:13:34 à renforcer les partenariats avec l'éducation nationale et les établissements scolaires
00:13:39 par la conclusion de protocoles destinés à formaliser les circuits des signalements
00:13:46 à l'autorité judiciaire. Et je voudrais vous dire que de façon générale,
00:13:50 je quitte un instant notre sujet pour une digression qui sera courte,
00:13:55 mais de façon générale et en cohérence avec cela,
00:13:59 j'ai toujours demandé à ce que l'on ne soit plus dans la culture
00:14:05 que l'on appelle, en langage technocratique, du couloir de nage,
00:14:10 qu'il s'agisse des violences intrafamiliales, qu'il s'agisse du harcèlement scolaire,
00:14:15 qu'il s'agisse du sujet qui nous préoccupe,
00:14:18 notre intérêt commun est que tout le monde travaille ensemble.
00:14:22 Ce n'est pas une évidence. Et cela implique en réalité un changement de culture,
00:14:26 un changement de paradigme, et les choses se mettent en place.
00:14:30 J'ai rappelé le rôle des magistrats référents éducation nationale.
00:14:36 C'est une création récente qui s'attache à assurer l'efficacité
00:14:41 des circuits de transmission des informations.
00:14:44 Ces magistrats référents, qui par définition sont spécialisés, si j'ose dire,
00:14:50 veillent à maintenir en lien avec le référent justice,
00:14:54 désignés par le recteur, des contacts réguliers
00:14:58 avec leurs correspondants au sein des établissements scolaires.
00:15:02 C'est-à-dire qu'on n'attend plus que les choses se passent,
00:15:06 on a des contacts réguliers entre l'éducation nationale et la justice
00:15:11 pour faire le tour des établissements et pour déceler d'éventuelles difficultés
00:15:16 et pour mieux les anticiper.
00:15:19 Les magistrats référents sont également en contact
00:15:21 avec les référents désignés pour ces établissements
00:15:24 au sein des services de police et au sein des services de gendarmerie.
00:15:29 Donc on a là police, gendarmerie, enseignement, justice,
00:15:35 avec des référents spécialisés qui communiquent,
00:15:39 j'allais dire, même s'il ne s'est rien passé,
00:15:42 mais il faut qu'on aille déceler les signaux les plus faibles,
00:15:45 parce que, évidemment, quand le drame arrive,
00:15:49 on a tous le sentiment de l'échec, évidemment,
00:15:59 du drame absolu, indécible, et...
00:16:02 Pardon, mais pour décrire ces drames, les mots sont totalement dérisoires, bien sûr.
00:16:08 Donc dès qu'il y a une petite difficulté, quelle qu'elle soit,
00:16:12 moi, je souhaite que tout le monde puisse partager les difficultés
00:16:16 pour intervenir tout de suite.
00:16:18 Les procureurs de la République s'assurent en outre
00:16:21 un lien opérationnel entre magistrats référents et du PNAT
00:16:26 et magistrats référents, radicalisation, violente et terrorisme,
00:16:30 afin que toutes ces actions soient parfaitement coordonnées.
00:16:35 Et pour rendre le traitement quotidien de ces informations
00:16:39 encore plus utile et encore plus rapide,
00:16:42 on est en train d'élaborer avec l'Education nationale
00:16:44 une trame harmonisée de signalements directement exploitables,
00:16:50 et c'est ça, son intérêt, dès lors que le comportement dénoncé
00:16:53 constitue une infraction pénale.
00:16:56 Deuxièmement, au-delà de la lutte contre la radicalisation et le terrorisme,
00:17:00 il nous faut évidemment protéger nos écoles et nos enfants
00:17:03 des dérives séparatistes.
00:17:06 Il nous faut, bien sûr, combattre leurs racines.
00:17:12 Et les discours séparatistes qui n'ont strictement rien à faire à l'école,
00:17:17 ni à l'école, ni ailleurs, au demeurant.
00:17:19 Véritable source de déstabilisation majeure.
00:17:23 On a eu cet exemple, il y a quelques jours,
00:17:28 d'une toile présentée à des élèves
00:17:32 et de réactions qui sont extraordinairement choquantes.
00:17:41 Ne pas constater ces difficultés,
00:17:45 les nier ou les minorer,
00:17:48 est, à mon avis, une faute morale majeure et une faute politique majeure.
00:17:52 L'école, en ce qu'elle incarne la promesse républicaine d'égalité des chances,
00:18:00 est au cœur d'une stratégie interministérielle
00:18:03 de lutte contre les séparatismes.
00:18:07 Ça devrait commencer au sein de la famille.
00:18:11 Il y a toute une discussion sur la parentalité, vous le savez.
00:18:15 J'ai résumé ça dans une formule un peu familière,
00:18:19 "Tenez vos gosses, mais tenez-les à tous égards."
00:18:22 Puis veillez à ce que leur soit rappelé que nous vivons dans un pays
00:18:30 qui est un pays laïque,
00:18:34 que nos valeurs sont les valeurs républicaines et aucune autre.
00:18:38 Puis ensuite, il y a l'éducation nationale
00:18:42 et ensuite, il y a la justice dans son volet préventif,
00:18:47 ce que l'on peut faire notamment pour les mineurs,
00:18:50 et ensuite, dans le volet répressif.
00:18:52 Il y a toute une synergie qui doit se mettre en place
00:18:57 entre toutes ces actions.
00:19:00 Et puis, on parlera peut-être aussi de ceux qui jettent de l'huile sur le feu.
00:19:05 Et moi, j'en veux beaucoup à M. Mélenchon et à ses séides.
00:19:10 Je le dis ici à cœur ouvert.
00:19:13 Je trouve qu'à la fois, raconter aux musulmans de notre pays
00:19:15 que nous les détestons, c'est absolument scandaleux.
00:19:19 C'est totalement irresponsable.
00:19:23 Ça génère des dégâts incommensurables
00:19:26 au sein même de notre société.
00:19:29 Pardon pour ce petit moment de colère froide.
00:19:40 Alors, outre les groupes d'évaluation départementaux,
00:19:44 les GED et les cellules de prévention de la radicalisation,
00:19:47 les parquets, les services déconcentrés de l'État, etc.,
00:19:53 nous avons également les cellules de lutte
00:19:56 contre l'islamisme radical et le repli communautaire,
00:19:58 les CLIR, qui ciblent localement le contrôle des structures
00:20:02 identifiées comme porteuses de discours et comportements séparatistes.
00:20:07 C'est avec le même objectif que la loi du mois d'août 2021
00:20:15 confortant le respect des principes de la République.
00:20:18 C'est avec ce même objectif, disais-je,
00:20:21 qu'un nouvel arsenal a été consacré
00:20:23 pour faire face à la prolifération des discours haineux
00:20:30 et des contenus illicites sur Internet et sur les réseaux sociaux.
00:20:34 Par une circulaire du 22 octobre 2021,
00:20:39 j'ai sensibilisé les parquets généraux et les parquets,
00:20:42 la nécessité de se saisir des infractions
00:20:46 incriminant des comportements susceptibles de viser les enseignants
00:20:50 afin de s'assurer évidemment que les valeurs fondamentales
00:20:54 auxquelles nous tenons tous soient mieux protégées.
00:20:57 J'ai également invité les procureurs à renforcer la répression
00:21:01 à l'encontre des auteurs et diffuseurs de contenus haineux
00:21:04 sur les réseaux sociaux.
00:21:06 La mobilisation de mon ministère se fonde dès lors
00:21:09 sur l'arsenal législatif suivant.
00:21:12 D'abord, le nouveau délit d'entrave à la fonction d'enseignant.
00:21:18 Comme vous le savez, le fait d'entraver d'une manière concertée
00:21:22 à l'aide de menaces l'exercice de la fonction d'enseignant
00:21:25 est puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende.
00:21:29 En outre, par la circulaire du mois de septembre 2023,
00:21:33 du 5, très précisément,
00:21:35 relative aux infractions commises au milieu scolaire,
00:21:39 j'ai assuré la large diffusion aux procureurs généraux
00:21:42 et aux procureurs de la République
00:21:44 de la note du ministre de l'Éducation nationale
00:21:46 du 31 août 2023.
00:21:48 Cette note invite les chefs d'établissement
00:21:52 à veiller au respect de la loi du 15 mars 2004,
00:21:56 encadrant en application du principe de laïcité
00:22:00 le port des signes ou des tenues manifestant
00:22:05 une apparence religieuse dans les écoles, collèges
00:22:08 et lycées publics, je songe évidemment,
00:22:11 mais comme vous sans doute à cet instant, à la baille.
00:22:14 Les parquets généraux, les parquets sont vus rappelés
00:22:16 dans cette même circulaire
00:22:18 que l'infraction qui est prévue par l'article 433-3-1
00:22:25 du Code pénal, qui incrimine les menaces
00:22:27 et les violences séparatistes, peut être retenue
00:22:30 en cas de comportement menaçant, violent, intimidant,
00:22:35 commis dans le but d'obtenir une adaptation des règles.
00:22:39 Retirez cette toile que je ne saurais voir, par exemple.
00:22:44 Par ailleurs, il a...
00:22:46 Par ailleurs, il a été rappelé
00:22:51 que les pressions sur les croyances des élèves
00:22:53 ou les tentatives d'endoctrinement
00:22:56 sont constitutives d'une contravention,
00:22:58 d'une infraction de cinquième classe
00:23:00 lorsque ces agissements sont commis
00:23:04 dans les écoles publiques
00:23:07 ou dans les locaux d'enseignement,
00:23:09 leurs abords immédiats,
00:23:12 et pendant toute activité liée à l'enseignement.
00:23:16 J'ai enfin invité les parquets généraux et parquets
00:23:20 pardonnez-moi, à apporter une réponse ferme et immédiate
00:23:23 à toutes les infractions commises à l'encontre des enseignants
00:23:26 et du personnel de l'éducation nationale.
00:23:29 Les menaces ou violences dirigées contre les professionnels
00:23:33 de l'éducation nationale
00:23:34 portent non seulement atteinte à leur autorité,
00:23:37 mais également au fonctionnement de notre système éducatif.
00:23:42 C'est d'ailleurs à ce titre que la loi pénale
00:23:44 protège spécifiquement les personnels de l'éducation nationale
00:23:48 et le sanctuaire scolaire,
00:23:50 ce qui devrait être un sanctuaire.
00:23:53 Il existe à cet égard de nombreuses infractions
00:23:56 pour lesquelles la qualité d'enseignant
00:23:58 ou le lieu de commission des faits,
00:24:00 notamment au sein d'un établissement scolaire
00:24:02 ou aux abords de celui-ci,
00:24:04 sont constitutifs de circonstances aggravantes.
00:24:09 Je pense à tous les faits de violence, notamment.
00:24:13 Les lieux éducatifs bénéficient dès lors
00:24:15 d'une protection supplémentaire
00:24:18 en raison de la sécurité devant être assurée
00:24:21 aux usagers dans ces espaces.
00:24:24 Je souhaite enfin évoquer le délit de mise en danger
00:24:27 par la diffusion d'informations personnelles
00:24:30 créée par la loi du 24 août 2021.
00:24:34 Le nouvel article 223-1-1 du code pénal
00:24:39 incrimine les comportements individuels
00:24:42 visant à nuire gravement à une personne,
00:24:46 à sa famille ou à ses biens
00:24:49 en dévoilant des informations personnelles
00:24:52 la concernant.
00:24:53 Ce nouveau délit est puni de trois ans d'emprisonnement,
00:24:57 de 45 000 euros d'amende.
00:24:59 Ses peines sont portées à cinq ans,
00:25:02 75 000 euros d'amende
00:25:04 lorsque les faits sont commis au préjudice
00:25:08 de certaines catégories de personnes,
00:25:11 dont, bien sûr, les personnes chargées
00:25:14 d'une mission de service public.
00:25:17 Cette infraction a répondu à un vide juridique.
00:25:21 Vise les messages véhéments diffusés sur les réseaux sociaux
00:25:28 tels que ceux qui avaient été proférés
00:25:31 à l'encontre de Samuel Paty
00:25:33 dès que de tels messages diffusent
00:25:36 des éléments permettant d'identifier une personne.
00:25:40 Après ce drame,
00:25:42 on a essayé
00:25:46 de voir comment, factuellement, les choses s'étaient enchaînées.
00:25:51 Et on s'est rendu compte
00:25:53 que l'on avait, je déteste cette expression,
00:25:56 un trou dans la raquette.
00:25:58 Métaphore sportive, vous me la pardonnerez,
00:26:01 mais ça signifiait qu'on ne pouvait pas judiciariser.
00:26:05 Et de ce constat, nous avons créé cette infraction
00:26:09 si nous l'avions eue.
00:26:12 Mais pour vous dire les choses,
00:26:15 il n'y a pas une législation parfaite.
00:26:19 Notre devoir, c'est qu'à chaque fait dramatique de cette nature,
00:26:26 ou moins dramatique, d'ailleurs,
00:26:28 on puisse poser les choses
00:26:30 et puis se dire comment on peut progresser.
00:26:35 On a un problème, là, sur la prise médicamenteuse
00:26:39 et le contrôle que l'on peut avoir sur une prise de médicaments.
00:26:42 Ça n'était pas prévu, on y travaille.
00:26:46 Et chaque affaire nous conduit, évidemment, à une réflexion
00:26:50 qui va bien au-delà
00:26:52 de ces réflexions irresponsables
00:26:56 que je peux résumer de la façon suivante.
00:26:58 Il y a cas, il faut qu'on fallait, il y avait cas, etc.
00:27:02 Voilà.
00:27:03 Les choses, évidemment, sont
00:27:05 bien plus complexes que cela et ceux qui nous promettent, je le dis à cet instant,
00:27:11 la rémission de ces crimes et rémission au sens de
00:27:15 "ils n'existeront plus" sont des menteurs.
00:27:18 Parce que le risque zéro n'existe pas.
00:27:21 Et moi, je voudrais également rendre hommage aux forces de sécurité intérieure,
00:27:26 à nos équipes de renseignement,
00:27:30 le renseignement pénitentiaire aussi, que nous avons considérablement
00:27:34 renforcé et qui nous permet d'éviter un certain nombre d'attentats
00:27:39 terrifiants.
00:27:40 Il faut aussi le dire, même si, bien sûr, ça ne nous console pas
00:27:44 les drames que nous avons vécu.
00:27:48 En
00:27:49 2022,
00:27:52 34 affaires concernant des personnes mises en cause pour au moins une infraction
00:27:58 de mise en danger de la vie d'autrui par diffusion d'informations
00:28:02 relatives à la vie privée ou professionnelle ont été orientées
00:28:06 par les parquets.
00:28:08 Et le chiffre est intéressant parce que c'était 6 affaires en 2021.
00:28:13 Ces nouvelles dispositions de la loi de 2021
00:28:18 sont notamment mobilisées par le Pôle national de lutte contre la haine en ligne.
00:28:23 Je veux vous en toucher un mot de la création de ce Pôle.
00:28:28 Ce Pôle national de lutte contre la haine en ligne a été créé à droit constant
00:28:32 par la circulaire du mois de novembre 2020 relative à la lutte
00:28:36 contre la haine en ligne et par le décret du 24 novembre 2020.
00:28:40 Le tribunal judiciaire de Paris a été désigné pour centraliser,
00:28:44 sous la direction du procureur de Paris, le traitement de ces affaires
00:28:49 significatives de cyberharcèlement et de haine en ligne.
00:28:52 Et entre janvier 2021, date d'ouverture effective du Pôle,
00:28:57 et le 13 novembre 2023,
00:28:59 le PNLH s'est saisi de 2 009 procédures.
00:29:07 Ça signifie que le Pôle est bien identifié dans le paysage judiciaire
00:29:13 et qu'il tourne, si j'ose dire, à plein rendement.
00:29:19 Le Pôle national de lutte contre la haine en ligne a notamment vocation à traiter
00:29:25 des infractions suivantes lorsqu'elles sont commises en ligne.
00:29:28 Discours de haine réprimé par la loi de juillet 1881,
00:29:33 provocation directe à un acte de terrorisme et apologie publique
00:29:38 d'un acte de terrorisme,
00:29:40 toute forme de menace de harcèlement moral, sexuel, cyberharcèlement,
00:29:45 en l'absence de relation interpersonnelle ou professionnelle
00:29:49 entre la victime et l'auteur des faits, lorsqu'elles sont commises
00:29:52 soit avec des circonstances aggravantes,
00:29:54 des articles 132-76 ou 132-77 du Code pénal,
00:30:01 discrimination raciale, ethnique, sexuelle,
00:30:04 soit en raison de l'expression publique de la victime
00:30:07 ou de son exposition publique.
00:30:10 Et dans ce cadre, le parquet de Paris est l'interlocuteur privilégié
00:30:14 de la plateforme d'harmonisation, d'analyse,
00:30:17 de regroupement d'orientation des signalements Pharos.
00:30:21 La création du pôle national de lutte contre la haine en ligne
00:30:25 a permis à l'institution judiciaire de nouer un véritable dialogue
00:30:29 avec les opérateurs de réseaux sociaux,
00:30:32 dialogue indispensable à l'efficience de l'action judiciaire.
00:30:36 L'identification de personnes "ressources",
00:30:40 expression entre guillemets,
00:30:42 en effet, a permis au pôle national de lutte contre la haine en ligne
00:30:46 d'intervenir directement auprès de ses opérateurs
00:30:50 afin notamment de faciliter l'exécution de réquisitions judiciaires.
00:30:53 Le blocage de sites qui diffusent ces messages de haine
00:30:56 a par ailleurs été renforcé,
00:30:58 et j'aimerais à ce sujet aborder
00:31:01 les dispositions du règlement européen sur le Digital Act Service,
00:31:05 le DSA, adopté en octobre 2022,
00:31:09 applicable au 17 février 2024,
00:31:13 c'est-à-dire dans quelques jours.
00:31:15 Ce règlement vise à lutter contre la diffusion de contenus illicites
00:31:20 et à instaurer plus de transparence entre les plateformes en ligne
00:31:24 et leurs utilisateurs.
00:31:26 Le législateur français a pris des dispositions
00:31:29 afin d'adopter les mesures nationales
00:31:32 à ce règlement, et c'est l'objet du projet de loi visant à sécuriser
00:31:38 et réguler l'espace numérique,
00:31:41 adopté en première lecture à l'Assemblée nationale
00:31:45 le 17 octobre 2023.
00:31:47 Ce projet prévoit un ensemble de mesures concrètes
00:31:52 visant à renforcer l'ordre public dans l'espace numérique
00:31:55 en permettant, par exemple,
00:31:58 un renforcement des sanctions des personnes condamnées
00:32:00 pour cyberharcèlement, phénomène qui, vous le savez,
00:32:03 se propage sur les réseaux sociaux.
00:32:06 Enfin, je souhaite souligner que la formation des magistrats
00:32:10 en matière de lutte contre le séparatisme a été renforcée
00:32:15 afin de répondre et de lutter contre tous les crimes de haine
00:32:19 qui visent à déstabiliser nos institutions
00:32:22 et à diviser notre population.
00:32:25 En définitive, je veux vous assurer
00:32:29 de l'entière mobilisation du ministère de la Justice
00:32:32 pour protéger le monde de l'éducation,
00:32:34 de la menace terroriste islamiste
00:32:36 et de tout comportement incompatible avec les valeurs qui sont les nôtres.
00:32:41 Je suis naturellement
00:32:44 à votre entière disposition pour répondre à vos questions
00:32:47 avec le mince filet de voix qui me reste.
00:32:50 Merci, monsieur le ministre.
00:32:53 Plusieurs collègues se sont inscrits.
00:32:54 On va commencer par Monique de Marco.
00:32:56 On va prendre toutes les questions dans la foulée,
00:32:59 si vous le voulez bien.
00:33:00 Oui, je suis là.
00:33:02 Ah, je cherchais...
00:33:03 Monsieur le garde des Sceaux, je suis ici.
00:33:05 Voilà, j'ai bien écouté votre exposé.
00:33:09 J'aurais voulu savoir précisément
00:33:12 quand un enseignant est menacé,
00:33:13 alors oralement, physiquement,
00:33:15 dans le cadre de ses cours,
00:33:17 ou à l'extérieur de l'établissement ou en ligne,
00:33:20 quelles procédures ?
00:33:22 Quelquefois, vous avez dit la voie hiérarchique.
00:33:25 Quel est le déroulé de la voie hiérarchique
00:33:28 s'il passe par son chef d'établissement ?
00:33:30 Deuxièmement, il doit y avoir, je pense,
00:33:34 des procédures d'alerte directes avec un site,
00:33:37 un lieu où l'enseignant peut-il directement s'adresser, peut-être,
00:33:41 sans passer ou en passant par la procédure hiérarchique ?
00:33:45 Je vous pose cette question pour savoir.
00:33:47 Et en ce qui concerne le pôle national de la lutte contre la haine en ligne,
00:33:51 vous avez parlé de 2 900 procédures engagées.
00:33:56 Combien d'enseignants dans ces procédures ?
00:33:59 Et est-ce qu'ils peuvent directement, les enseignants,
00:34:02 alerter ce pôle ?
00:34:04 Excusez-moi, c'est peut-être précis.
00:34:06 Vous avez peut-être...
00:34:07 Non, pardon, je...
00:34:09 Voilà.
00:34:10 Je ne vais pas s'interrompre.
00:34:12 Le dernier mot que vous avez...
00:34:14 Voilà. Alors, sur votre pôle national de lutte contre la haine en ligne,
00:34:19 vous avez parlé de cyberharcèlement,
00:34:21 qu'il y avait 2 900 procédures qui ont été en cours.
00:34:26 Et combien d'enseignants dans ces procédures ?
00:34:29 Est-ce qu'un enseignant peut alerter directement
00:34:32 le pôle national de lutte contre la haine en ligne ?
00:34:38 On continue les questions. Colombe, Bruxelles.
00:34:42 Merci beaucoup, M. le Président. Merci, M. le Ministre.
00:34:46 Je reviens sur le début de votre exposé
00:34:51 et sur la collaboration et le renforcement
00:34:54 que vous avez détaillé entre ministères de la Justice,
00:34:57 ministères de l'Intérieur et ministères de l'Éducation nationale.
00:35:00 Je comprends qu'il y a des protocoles spécifiques
00:35:04 qui ont été signés, conclus,
00:35:07 entre services départementaux de l'Éduc, Parquet,
00:35:10 ministères de l'Intérieur, notamment dans la Somme
00:35:13 et dans le département du Nord.
00:35:15 Du coup, pardon, j'ai commencé en disant que j'ai une question.
00:35:18 En fait, une fois ceci posé, j'ai plusieurs questions.
00:35:21 D'abord, quel est le bilan que vous pouvez faire
00:35:25 sur ces protocoles de coopération ?
00:35:32 Combien de délits puis de plaintes ont pu remonter ?
00:35:37 Quel est votre point de vue comme garde des Sceaux
00:35:41 sur l'efficacité de ces protocoles particuliers ?
00:35:45 Et troisième question, est-il envisagé ou envisagez-vous,
00:35:50 dans la responsabilité qui est la vôtre,
00:35:53 de contribuer à la généralisation de ces protocoles ?
00:35:57 Marie Mercier.
00:36:00 Marie-Claude Bézard
00:36:02 -Merci, monsieur le président.
00:36:06 En fait, je voulais faire un porté à connaissance
00:36:09 suite à la petite anecdote,
00:36:12 qui n'en est pas une de mon point de vue,
00:36:14 concernant ce fameux tableau qui a été présenté dans un collège.
00:36:18 Je voudrais revenir quelques mois en arrière,
00:36:21 du temps du cumul des mandats.
00:36:23 J'étais maire de ma petite commune, 6 300 habitants,
00:36:25 une commune tranquille où tout se passe bien.
00:36:29 Atelier chant qui se passe sur le temps méridien,
00:36:32 donc entre midi et deux,
00:36:34 où l'animateur musical payé par les fonds communaux
00:36:38 propose de faire chanter aux élèves
00:36:41 la chanson "Amstrong" de Claude Nougarou.
00:36:43 Je pense que vous l'avez tous en tête,
00:36:45 je ne vais pas me lancer dans un tour de chant.
00:36:47 Je ne vais pas me lancer là-dedans.
00:36:50 Donc, concomitamment à cette activité chant,
00:36:54 l'institutrice, il s'agit d'une classe de CE2,
00:36:58 donc des enfants de 8, 9 ans,
00:37:00 décide de faire apprendre aussi ce chant
00:37:03 pour qu'il y ait un atelier chant un petit peu plus conséquent.
00:37:08 Les enfants ramènent les paroles à la maison pour les apprendre.
00:37:11 Un élève revient à l'atelier chant et dit,
00:37:15 "Je ne chanterai pas cette chanson, mes parents ne veulent pas."
00:37:18 Donc l'animateur payé par la commune vient me voir.
00:37:21 Il s'agissait des paroles "Alléluie, alléluia",
00:37:25 c'est-à-dire confusion du chant profane et du chant sacré.
00:37:29 Je prends ma décision d'élu et je lui dis,
00:37:30 "Ecoutez, très bien, s'il ne veut pas chanter cette chanson
00:37:33 et il ne participera pas à l'activité musicale,
00:37:35 il ira faire la pâte à selle qui est dans la salle d'à côté."
00:37:39 Sauf que l'instituteur, nous sommes en CE2,
00:37:43 l'enfant revient, il dit,
00:37:44 "Non, moi, je ne chanterai pas ces paroles."
00:37:46 Que dit l'instituteur ?
00:37:48 "Je vais voir avec ma hiérarchie, qu'est-ce qu'il faut que je fasse ?"
00:37:50 Que dit l'inspecteur ?
00:37:52 "On ne va surtout pas l'obliger,
00:37:54 cet enfant va rester dans la classe chant,
00:37:56 il y chantera la la la."
00:37:58 La la la, au lieu de faire "Alléluie, alléluia".
00:38:04 Donc, avec cette petite anecdote
00:38:10 qui a donc eu lieu il y a déjà quelques années,
00:38:14 les choses, en fait, se sont aggravées,
00:38:16 puisque maintenant, on ne propose même plus cette chanson
00:38:19 qui est un chant antiraciste,
00:38:21 qui fait partie de notre patrimoine,
00:38:23 qui n'a absolument rien de sacré.
00:38:25 Donc, on a mis ça de côté.
00:38:27 Donc, on continue de chanter "Les coquelicots, mesdames",
00:38:32 on ne chante plus du tout les chansons de Claude Nguero.
00:38:35 Mais, en fait, les parents ont un rôle important dans l'histoire,
00:38:40 puisque ce sont les parents qui, en fait,
00:38:42 ont pris la main sur l'éducation nationale en classe de CE2.
00:38:46 Donc, c'est juste un porté à connaissance.
00:38:48 J'ai d'autres histoires, mais je ne vais pas tenir le micro,
00:38:51 parce qu'elles sont encore plus constillantes.
00:38:53 Mais quand même, ce gamin, maintenant, il a 18 ans,
00:38:55 j'aimerais bien savoir ce qu'il fait.
00:38:57 -Stéphane Piednoir.
00:39:00 -Oui, merci, M. le président, M. le ministre.
00:39:04 Très rapidement, évidemment, vous avez brossé et balayé
00:39:08 l'ensemble des dispositifs du diversifiement de la législation,
00:39:11 notamment des peines qui sont encourues
00:39:12 par les auteurs d'insultes, de menaces,
00:39:16 de tout ce que vous avez décrit tout à l'heure.
00:39:18 Moi, j'ai simplement une question sur l'adaptation...
00:39:22 Les conventions, c'est super.
00:39:23 On a eu l'audition des responsables de la police
00:39:26 et de la gendarmerie qui montrent bien
00:39:28 qu'il y a un partenariat qui fonctionne,
00:39:30 qui est opérant, et là-dessus, je n'ai rien à dire.
00:39:33 Mais aussi, un peu en tant qu'ancien enseignant,
00:39:36 je m'interroge sur la réactivité, l'agilité,
00:39:39 l'agilité du processus et comment faire
00:39:42 pour qu'un enseignant...
00:39:44 On a tous ces idées en tête,
00:39:46 mais un enseignant qui se sent véritablement en danger
00:39:48 puisse faire exercer un droit de retrait,
00:39:51 mais pas dans une semaine,
00:39:53 pas après avoir contacté le référent en laïcité,
00:39:55 comme ça a été le cas pour Samuel Paty,
00:39:58 de son établissement, puis du rectorat,
00:39:59 puis du ministère.
00:40:01 Il est trop tard, Samuel Paty,
00:40:03 qui avait lui-même un marteau dans son sac à dos,
00:40:06 puisqu'il se sentait...
00:40:07 C'était son outil de défense, puisqu'il se sentait menacé.
00:40:11 Comment faire pour immédiatement prendre la mesure des choses
00:40:16 et faire en sorte que l'enseignant,
00:40:18 éventuellement une équipe d'enseignants,
00:40:20 puisse se mettre en retrait de manière vraiment automatique
00:40:23 sans qu'il n'y ait la moindre contestation
00:40:24 et couverture du chef d'établissement là-dessus ?
00:40:26 Martin Lebrillet.
00:40:29 Merci, monsieur le président, merci, monsieur le ministre,
00:40:32 pour toutes ces explications.
00:40:33 Vous parliez de trous dans la raquette tout à l'heure,
00:40:34 et moi, je me posais une question toute simple,
00:40:36 enfin, je ne sais pas s'il y en a une aussi simple que ça,
00:40:37 c'est qu'on parle de la protection,
00:40:39 de tous les systèmes de protection,
00:40:41 de contrôle, d'aide des enseignants.
00:40:44 Est-ce que les enseignants du secteur privé sous contrat
00:40:48 sont inclus, du privé hors contrat sont inclus,
00:40:51 et je vais plus loin, des apprentis,
00:40:53 c'est-à-dire les formateurs qui ne sont pas les enseignants,
00:40:56 sont-ils inclus dans toutes ces protections,
00:40:58 dans tous ces systèmes, ou y a-t-il un trou dans la raquette ?
00:41:00 Merci beaucoup.
00:41:01 Annick Billon.
00:41:04 Merci, monsieur le président,
00:41:05 merci, monsieur le garde des Sceaux,
00:41:07 pour vos explications.
00:41:10 On le revoit, l'actualité nous rappelle en permanence
00:41:13 que l'école de la République est attaquée.
00:41:16 Le 30 novembre 2023, une trentaine d'enseignants
00:41:19 ont manifesté devant le collège Clébert à Strasbourg
00:41:22 pour soutenir un de leurs collègues menacé de mort,
00:41:24 quelques jours plus tôt par un élève.
00:41:27 Le 13 décembre 2023, une enseignante d'Anclay
00:41:31 a été menacée avec un couteau en classe par une élève à Rennes,
00:41:34 et c'était juste deux mois jour pour jour
00:41:36 après l'assassinat du professeur Dominique Bernard
00:41:38 et quasiment trois ans après l'assassinat
00:41:40 du professeur Samuel Paty.
00:41:42 Les syndicats et les professeurs réclament plus de moyens,
00:41:46 notamment pour la prévention,
00:41:47 et à la fois plus de moyens et plus de prévention.
00:41:51 En gros, un professeur sur deux se dit avoir été victime
00:41:54 d'agression physique ou verbale.
00:41:56 Aujourd'hui, ce sont les chiffres de l'IFOP.
00:41:58 Le droit de retrait de plus en plus utilisé par les enseignants,
00:42:02 et donc, à travers ce tableau,
00:42:05 on constate qu'effectivement, l'école est devenue un territoire
00:42:09 où le terrorisme est vraiment très présent.
00:42:14 Donc, je voudrais juste revenir peut-être sur deux dispositifs
00:42:17 que vous avez évoqués.
00:42:18 Le délit d'entrave à la fonction d'enseignant,
00:42:21 ça a été adopté dans la loi
00:42:23 confortant le respect des principes de la République.
00:42:25 Je crois me souvenir que le gouvernement
00:42:27 n'était pas forcément favorable à ce délit d'entrave
00:42:30 à la fonction d'enseignant.
00:42:32 Donc, je voudrais juste savoir, pas tout à fait, au départ,
00:42:35 puisque ça a été introduit par les députés
00:42:37 à l'Assemblée nationale...
00:42:39 Oui.
00:42:40 Non, mais voilà.
00:42:43 Voilà. Bon, très bien.
00:42:45 Et sur le délit d'intrusion dans les établissements scolaires.
00:42:49 Moi, quelques mois, quelques années
00:42:51 après la mise en place de ces dispositifs dans la loi,
00:42:55 je voudrais savoir quel bilan vous dressez
00:42:57 et si vous êtes totalement convaincu par ces mesures désormais.
00:43:01 Et puis, vous demandez quels moyens sont imaginés
00:43:04 pour à la fois renforcer la prévention
00:43:06 et renforcer les moyens que réclament les enseignants.
00:43:09 Je vous remercie.
00:43:11 Et enfin, Laure Varkos.
00:43:13 Oui, merci beaucoup, M. le Président.
00:43:16 M. le ministre, j'ai manqué le début de votre intervention,
00:43:19 donc j'espère que vous ne l'avez pas déjà dit.
00:43:20 Moi, je voudrais vous parler aussi des parents,
00:43:22 parce qu'on parle beaucoup des élèves,
00:43:25 mais des parents qui viendraient agresser des professeurs,
00:43:29 les menacer.
00:43:30 Ils ne sont pas soumis à un règlement intérieur.
00:43:33 On a eu quelques interventions en début de semaine
00:43:36 avec d'autres orateurs qui nous ont parlé.
00:43:38 Autant dans le privé, il y a un règlement qui est...
00:43:41 Enfin, une contractualisation entre les familles
00:43:44 et les établissements,
00:43:45 autant dans l'école laïque républicaine,
00:43:49 ça n'est pas le cas.
00:43:50 Qu'est-ce qui est prévu pour eux, en sanction ?
00:43:56 Comment on peut les poursuivre ?
00:43:58 Et moi, je redemande à nos deux présidents,
00:44:02 j'aimerais bien qu'on puisse voir les associations
00:44:04 de parents d'élèves, notamment la FCPE,
00:44:06 qui, à plusieurs reprises,
00:44:09 se sont illustrées par des campagnes assez anti-laïques.
00:44:14 Et donc, j'aimerais bien qu'on puisse aussi les recevoir.
00:44:17 Je pense que ça sera important
00:44:18 dans le cadre de notre commission d'enquête.
00:44:20 Mais, M. le ministre, là, c'est surtout par rapport
00:44:23 à ce que l'on pourrait faire contre les parents,
00:44:26 qui ne sont, du coup, dans ce cas-là,
00:44:27 pas un modèle pour leurs enfants.
00:44:29 -Voilà, M. le ministre, les différentes questions.
00:44:34 S'il n'y en a pas d'autres, je ne crois pas.
00:44:37 -Merci.
00:44:38 ...
00:44:53 -J'essaie de répondre à toutes les questions
00:44:54 qui m'ont été posées.
00:44:55 Puis, si par impossible, j'oublie une question,
00:44:59 vous me rappellerez, évidemment, à l'ordre.
00:45:02 Bon.
00:45:04 Peut-être d'abord la prise en charge des victimes,
00:45:06 la question est la façon dont les protocoles
00:45:09 sont mis en place.
00:45:10 Je vais résumer l'instruction interministérielle
00:45:15 intérieure et du CNAT et Justice.
00:45:18 Du mois d'octobre 2020,
00:45:21 l'enseignant victime doit, je l'ai dit,
00:45:26 signaler les faits à sa hiérarchie.
00:45:28 Non.
00:45:30 Je l'ai dit trois fois, pardon.
00:45:34 Mais évidemment, si on ne signale rien,
00:45:36 on ne peut rien faire.
00:45:37 C'est une évidence. Bon.
00:45:38 La hiérarchie informe alors l'enseignant
00:45:43 de son droit de déposer plainte et d'être accompagné
00:45:46 dans sa démarche par la direction
00:45:49 du service départemental de l'éducation nationale.
00:45:52 La plainte doit être prise par un policier
00:45:57 ou un gendarme référent.
00:45:59 Cette notion de gendarme-policier
00:46:04 par que-t-il référent,
00:46:07 c'est une notion importante
00:46:09 parce que ça implique, de facto,
00:46:12 une spécialisation et, comment dirais-je,
00:46:16 une attention particulière
00:46:19 que l'on va porter, bien sûr, à la situation.
00:46:22 L'enseignant est ensuite orienté
00:46:25 vers l'association locale d'aide aux victimes.
00:46:28 Lorsque la protection de l'enseignant
00:46:30 apparaît nécessaire, je l'ai dit tout à l'heure,
00:46:33 sa domiciliation devient l'école
00:46:37 ou le commissariat ou la gendarmerie
00:46:40 pour, j'allais dire, le mieux protéger.
00:46:43 Voilà ce qui a été mis en place.
00:46:48 L'idée, vous avez compris,
00:46:50 c'est qu'aucun de ces faits ne se perde
00:46:53 et que l'on puisse intervenir.
00:46:55 Les agents de l'éducation nationale
00:46:57 disposent par ailleurs d'un dispositif spécifique.
00:47:01 Ils disposent de la protection fonctionnelle,
00:47:04 évidemment, mise en oeuvre par leur administration.
00:47:09 Et à ce titre encore, ils sont orientés, conseillés et guidés.
00:47:12 Et à cela vient s'ajouter la prise en charge
00:47:15 qui est offerte à toutes les victimes d'une infraction,
00:47:18 possibilité d'être accompagnée
00:47:20 tout au long de la procédure pénale
00:47:22 par une association d'aide aux victimes
00:47:24 susceptible de leur apporter un concours juridique,
00:47:27 une assistance sociale, psychologique,
00:47:30 et un premier contact pouvant se faire
00:47:32 notamment via les bureaux d'aide aux victimes
00:47:34 situés dans les tribunaux judiciaires.
00:47:38 Enfin, pour être complet, la protection fonctionnelle
00:47:41 est une question qui relève de la compétence
00:47:43 du ministre et du ministère de l'Éducation nationale,
00:47:46 mais les recteurs doivent mettre en oeuvre,
00:47:50 à chaque fois que cela est nécessaire,
00:47:52 la protection juridique,
00:47:53 qui est prévue par une loi du 13 juillet 1983,
00:48:00 qui précise que la collectivité publique
00:48:03 est tenue de protéger les fonctionnaires
00:48:05 contre les menaces, violences, injures,
00:48:07 diffamations ou outrages dont ils pourraient être les victimes
00:48:10 à l'occasion de leur fonction
00:48:12 et de réparer le cas échéant,
00:48:14 le préjudice qui en résulte.
00:48:17 Madame la sénatrice Marie Mercier.
00:48:24 Oui, je l'ai vue, bien sûr.
00:48:30 Bon, moi, je suis bien triste
00:48:33 qu'on ne puisse plus entendre
00:48:36 cette très belle chanson de Nougaro,
00:48:40 qui est vraiment, en plus, un message antiraciste,
00:48:44 s'il en est. Elle est sublime, cette chanson.
00:48:48 Et si j'ai bien compris, c'est le "Hallelujah" qui fait tiquer.
00:48:51 Bon.
00:48:53 Alors, la réponse, c'est "c'est prinf".
00:48:56 Parce que face à une attitude comme celle-là,
00:48:59 il faut qu'on aille voir de plus près.
00:49:01 Et si vous me permettez cette familiarité,
00:49:04 il faut qu'on gratte un peu.
00:49:06 Parce que qu'est-ce qu'il y a derrière ce refus obstiné,
00:49:11 borné et sans doute stupide
00:49:14 de ne pas vouloir entendre une chanson ?
00:49:17 Il y a peut-être quelque chose d'inquiétant.
00:49:20 Donc, il faut aller voir.
00:49:23 Et c'est prinf, je l'ai expliqué tout à l'heure.
00:49:26 Cette...
00:49:29 destinée à déceler
00:49:31 les signaux qui pourraient, évidemment,
00:49:34 nous intéresser pour intervenir.
00:49:36 Et qu'est-ce qu'on peut faire, après ?
00:49:39 Par exemple, si on considère que l'enfant
00:49:42 n'est pas, comment dirais-je,
00:49:45 élevé comme il pourrait l'être,
00:49:49 et qu'il y a un danger pour l'enfant,
00:49:52 on peut aussi saisir, évidemment,
00:49:55 la protection judiciaire de la jeunesse.
00:49:58 Et l'enfant peut être, si c'est nécessaire,
00:50:03 placé dans un foyer.
00:50:04 On n'est pas là dans de la procédure pénale, encore.
00:50:08 On est dans de la protection.
00:50:09 Mais il faut qu'on aille voir, évidemment,
00:50:12 ce qui se passe et comment les choses...
00:50:14 Donc, c'est prinf, c'est la réponse.
00:50:16 Si je dois vous répondre en un mot,
00:50:18 en un sigle, c'est celui-là,
00:50:21 madame la sénatrice,
00:50:23 que je choisis.
00:50:26 Ensuite, il y a les expériences
00:50:28 qui ont été conduites
00:50:31 à Amiens, notamment.
00:50:33 Colmar, Mulhouse, également.
00:50:36 Parquet d'Amiens,
00:50:41 le dazaine de la somme,
00:50:43 ça a été conclu en 2020.
00:50:45 Colmar, Mulhouse,
00:50:48 convention avec les services de l'éducation nationale
00:50:51 pour lutter contre les violences scolaires,
00:50:54 2022.
00:50:55 Je n'ai pas encore de chiffres.
00:50:57 Parce qu'il faut le temps que les chiffres remontent.
00:51:02 J'ai d'excellents échos, en revanche,
00:51:06 mais je ne peux pas les objectiver par des données chiffrées.
00:51:10 Mais l'idée, pour moi,
00:51:13 c'est que ce rapprochement...
00:51:16 Enfin, l'éducation nationale
00:51:19 ne peut pas être, comment dirais-je,
00:51:21 face à elle-même,
00:51:23 quand il y a des menaces,
00:51:25 des invectives, des violences
00:51:28 ou, malheureusement, des actes beaucoup plus graves.
00:51:32 S'il s'agit, évidemment,
00:51:34 d'actes de nature criminelle,
00:51:36 bien sûr que le parquet sera obligatoirement,
00:51:39 nécessairement saisi.
00:51:42 Mais toutes ces petites entorses
00:51:46 qui, parfois, constituent des infractions
00:51:48 et qui nous choquent les uns et les autres,
00:51:50 parce que les profs,
00:51:53 ils ne sont pas là pour se faire insulter, menacer.
00:51:57 Ils ont un programme pédagogique.
00:52:00 Dedans, il peut y avoir une chanson
00:52:03 de loup-garou ou une toile.
00:52:06 Bon.
00:52:08 Donc l'idée,
00:52:10 c'est que tous les partenariats...
00:52:13 Je suis très attaché à cela, je l'ai déjà dit,
00:52:16 et dans d'autres domaines.
00:52:18 Préfecture, force de sécurité intérieure, magistrats,
00:52:23 tout ça, ça doit...
00:52:26 Ça ne peut plus être dans la culture du silo.
00:52:30 Ça doit travailler ensemble.
00:52:32 On a déjà eu...
00:52:33 D'ailleurs, à regarder ces questions, je l'ai dit tout à l'heure,
00:52:36 mais je le redis, dans ces affaires de violence
00:52:40 intrafamiliale, on a eu quelques exemples
00:52:44 où l'on ne se parlait pas et on a eu des catastrophes,
00:52:47 en réalité.
00:52:48 Tout le monde a l'esprit mérinien.
00:52:51 Et mérinien, après une expertise très approfondie
00:52:54 de l'Inspection générale de la justice,
00:52:57 il n'y a pas de faute individuelle.
00:52:59 Mais il y a une espèce de culture dans laquelle
00:53:01 il y a une habitude qui fait qu'on ne se parle pas
00:53:04 et qu'on ne se donne pas les informations.
00:53:07 Et c'est ça, l'objet de ces protocoles
00:53:10 et de ces conventions,
00:53:11 c'est d'échanger dès la moindre alerte.
00:53:15 Et parfois même, et je l'ai dit,
00:53:17 sans qu'il y ait une alerte,
00:53:18 par des relations régulières entre le rectorat,
00:53:23 la justice, le référent parquet,
00:53:25 qui fait le tour des écoles, au fond,
00:53:27 pour savoir comment les choses se passent.
00:53:30 On m'a également posé une question...
00:53:34 Monsieur le sénateur Lévrier, sur...
00:53:39 Est-ce que l'école privée...
00:53:43 La réponse est oui, évidemment.
00:53:46 -Mais c'est pas... -Oui.
00:53:48 -Ce sont plus les enseignants...
00:53:50 -Toute l'éducation nationale.
00:53:52 -Oui, mais c'est pas...
00:53:54 -Mais tous les établissements de formation.
00:53:57 Voilà. Au sens plus large.
00:53:59 Ensuite, il y a une question à laquelle je ne peux pas répondre.
00:54:03 Il en fallait une, monsieur le sénateur Piednoir,
00:54:06 mais vous me pardonnerez.
00:54:07 Sur le droit de retraite, il faut demander à Gabriel Attal.
00:54:11 Je pense que vous allez l'entendre si...
00:54:14 Prochainement, c'est lui qui est...
00:54:16 Je vais également vous dire...
00:54:19 Vous voyez, sur ces partenariats
00:54:21 entre les forces de sécurité intérieure, magistrats parquet,
00:54:25 on met en place exactement la même chose, là,
00:54:28 pour ces histoires de harcèlement.
00:54:30 D'ailleurs, j'ai fait quelque chose
00:54:33 qui n'avait jamais été fait à la chancellerie,
00:54:35 avec Gabriel Attal et Gérald Darmanin.
00:54:40 On a réuni les procureurs, les procureurs généraux,
00:54:43 qui ont ouvert un peu les yeux,
00:54:45 parce qu'ils ont vu deux autres ministres
00:54:47 que leur ministre de tutelle.
00:54:50 Ça ne s'était jamais fait.
00:54:51 Et moi, je trouvais que ce partage
00:54:54 entre l'intérieur...
00:54:56 Pardonnez-moi.
00:54:59 Et...
00:55:00 Les procureurs,
00:55:05 c'était très intéressant et très riche.
00:55:08 Et les duknats, et les procureurs.
00:55:10 On a mis en place des référents et tout un système
00:55:13 pour ne plus qu'on ait les drames auxquels on a assisté.
00:55:16 Voilà.
00:55:19 Pour aider aussi les chefs d'établissement
00:55:22 à distinguer ce qui peut être une chamaillerie d'un harcèlement
00:55:26 et comment on le prend en compte rapidement
00:55:29 pour éviter qu'on ait ces suicides de jeunes, là,
00:55:33 qui sont des choses absolument insupportables pour nous.
00:55:39 Alors, les magistrats, ils ont été surpris
00:55:42 de voir le ministre de l'Intérieur
00:55:44 et le ministre de l'Education nationale.
00:55:47 Et les choses se sont passées formidablement bien.
00:55:49 C'était de vrais échanges.
00:55:51 Bon.
00:55:52 Moi, j'avais été devant les préfets,
00:55:55 ce qui était aussi totalement novateur.
00:55:57 Mais voilà, je pense qu'il faut
00:56:00 qu'on partage les informations, à tout niveau, d'ailleurs.
00:56:03 Au niveau ministériel, avec vous,
00:56:06 avec... Et puis sur le terrain.
00:56:08 C'est une façon d'être plus efficace.
00:56:13 À quelles questions n'ai-je pas encore répondu ?
00:56:18 -La question de Monique de Marco. -Oui.
00:56:23 -Je peux reposer ma question ? -Dans le micro, Monique.
00:56:26 -Oui. -Je peux reposer ma question,
00:56:28 parce que vous avez parlé d'une procédure idéale.
00:56:31 Moi, je vais pas chipoter, mais quand vous êtes enseignant,
00:56:35 c'est pas toujours facile que la hiérarchie
00:56:38 puisse relayer vos préoccupations
00:56:40 et les problèmes que vous avez eus d'agression.
00:56:43 Je voulais savoir s'il était possible pour un enseignant...
00:56:46 -Un Madame Billon. -Voilà.
00:56:48 ...d'avoir un policier référent qui pourrait alerter directement
00:56:52 ou une personne dans le domaine de la justice.
00:56:54 Et ensuite, deuxième...
00:56:57 Peut-on saisir directement
00:56:58 le pôle national de lutte contre la haine en ligne ?
00:57:01 Et sur les 2 000 et quelques procédures,
00:57:04 combien d'enseignants ?
00:57:05 Environ.
00:57:06 -Vous avez raison de me reposer la question,
00:57:09 parce que j'ai oublié de vous dire, c'est impardonnable,
00:57:12 qu'il y a un site, ma-sécurité.fr,
00:57:15 auquel l'enseignant peut aller directement.
00:57:18 -Je voulais vous faire préciser. -Ah oui, c'est important.
00:57:21 -Et ensuite... -Parfois, on oublie l'essentiel.
00:57:24 -Et ensuite, ce que j'aurais voulu vous expliquer,
00:57:27 quand il a alerté sur ce site-là,
00:57:29 quelle est donc la procédure ? Comment cela se met en place ?
00:57:33 -C'est de...
00:57:35 Une fois que les faits ont été portés à la connaissance
00:57:38 du gendarme ou du policier,
00:57:40 évidemment, il essaie de...
00:57:44 d'identifier l'auteur.
00:57:46 Les choses se mettent en route, le parquet est saisi,
00:57:49 et il apporte ensuite une réponse, naturellement,
00:57:52 qui peut être si l'auteur n'est pas identifié
00:57:55 ou si les faits ne sont pas suffisamment caractérisés,
00:57:58 un classement s'ensuite.
00:58:01 Mais voyez, par exemple...
00:58:03 J'ai un exemple très précis, là.
00:58:07 Gabriel Attal m'avait saisi d'un exemple,
00:58:11 je ne veux pas m'y arrêter, mais...
00:58:14 Voilà, des enseignants qui se plaignent
00:58:19 auprès du parquet et qui dénoncent des faits.
00:58:22 Et le parquet estime que ça n'est pas constitutif
00:58:26 d'une infraction pénale.
00:58:28 Et la frustration vient du fait que le parquet...
00:58:32 tardivement va expliquer
00:58:34 pour quelles raisons il y a eu un classement s'ensuite.
00:58:37 Et pendant cette période, c'est une période de frustration,
00:58:41 parce que Gabriel me dit...
00:58:43 Mes profs disent "Pourquoi le parquet ne nous..."
00:58:46 C'est d'ailleurs une des questions qu'on a évoquées
00:58:49 dans cette réunion qu'on a faite.
00:58:51 C'est pour ça que c'est très intéressant,
00:58:53 cette idée du référent,
00:58:55 parce que le référent, il sait, naturellement,
00:58:58 par définition,
00:59:01 que l'enseignant attend une réponse.
00:59:03 L'enseignant n'attend pas forcément qu'on lui dise
00:59:06 "Les faits sont avérés."
00:59:07 Il peut entendre que c'est un classement s'ensuite.
00:59:10 Mais il faut qu'on lui explique.
00:59:12 Il faut au moins qu'il ait la certitude,
00:59:15 pour moi, c'est essentiel,
00:59:17 que la justice a traité les choses.
00:59:19 Pas forcément une condamnation au bout d'une plainte.
00:59:22 Tout le monde le sait.
00:59:24 Il y a même parfois un classement s'ensuite
00:59:26 qui intervient pour de multiples raisons.
00:59:29 Donc le référent, que les gens se parlent,
00:59:32 eh bien, il est pour moi essentiel.
00:59:34 Vous m'avez également posé...
00:59:39 Oui, pardon.
00:59:44 Vous m'aviez demandé, Mme la sénatrice,
00:59:46 le pôle N en ligne, comment on saisit.
00:59:49 C'est Farros qui le saisit.
00:59:51 -D'accord. Monsieur le éditeur.
00:59:53 -Micro, réplique, remarque.
00:59:55 -Vous voulez savoir la part d'enseignants
00:59:57 dans le chiffre que vous avez émis ?
00:59:59 Environ.
01:00:01 -Je peux pas vous dire ça.
01:00:03 -D'accord. -Je ne l'ai pas...
01:00:04 On peut pas les différencier.
01:00:06 Non. C'est répertorié
01:00:09 comme des faits constitutifs de N en ligne.
01:00:13 Mais on peut pas dire ces faits,
01:00:17 ces injures,
01:00:19 cette N a été à destination d'un enseignant.
01:00:24 Non.
01:00:25 L'intérieur peut le dire.
01:00:27 L'intérieur a ces chiffres-là. Nous, on les a pas.
01:00:30 Mme la sénatrice d'Arcos.
01:00:37 Vous m'avez demandé si je me permets de résumer cette question.
01:00:51 Et puis si elle est trop résumée, vous m'interrompez.
01:00:56 Infraction pénale contre des enseignants du privé,
01:00:59 si j'ai bien compris.
01:01:01 Euh...
01:01:02 -Non, non. C'est simplement parce que, dans le privé,
01:01:09 les parents, la famille, contractualisent avec l'école.
01:01:13 Pas dans l'école laïque, en fait,
01:01:16 où les parents n'ont pas assigné un règlement intérieur,
01:01:19 comme le font les enfants, si vous voulez,
01:01:22 par rapport à leurs professeurs.
01:01:25 Donc ils sont "extérieurs" à l'établissement,
01:01:28 mais on voit de plus en plus d'agressions verbales et physiques
01:01:31 de parents sur les professeurs.
01:01:33 Est-ce qu'on est dans la même configuration ?
01:01:36 -Oui. Oui.
01:01:38 Oui, bien sûr.
01:01:39 Bien sûr, oui.
01:01:41 Oui.
01:01:42 Euh...
01:01:43 Je veux également vous dire, là,
01:01:46 sur les comportements de gamins
01:01:49 qui nous inquiètent et qui nous interpellent,
01:01:53 euh...
01:01:55 On a mis en place, avec Gabriel Attal...
01:01:58 Vous savez, c'est la question de...
01:02:00 Le gamin qui refuse un minute de silence.
01:02:03 Bon.
01:02:04 Il y en a quelques-uns, hein. Bon.
01:02:07 Donc, là-dessus,
01:02:10 on va évidemment au disciplinaire.
01:02:13 Très bien.
01:02:14 Et là-dessus, il y a aussi le réflexe "c'est praf".
01:02:19 On va voir ce qui se passe, là-derrière.
01:02:22 Est-ce qu'on est en train de faire de ce gamin,
01:02:25 moi, je vous parle cash, un islamo ?
01:02:28 Auquel cas, il est en danger.
01:02:30 Et il faut l'extraire
01:02:32 de ce milieu
01:02:35 qui deviendra un milieu mortifère, en tous les cas.
01:02:39 Ca n'est pas supportable. On est tous d'accord là-dessus.
01:02:42 Intervention de la protection judiciaire de la jeunesse.
01:02:45 Donc, on veut aller assez loin
01:02:47 pour lutter contre ces comportements.
01:02:51 On ne peut pas dire, bon, ben, voilà,
01:02:53 une petite sanction à l'école,
01:02:55 et au revoir, ou on change d'établissement scolaire.
01:02:59 Bon.
01:03:00 Ce qui fait partie, d'ailleurs, des mesures
01:03:03 utilisées aujourd'hui davantage qu'autrefois.
01:03:05 Mais en même temps,
01:03:07 on a, sur le volet préventif,
01:03:11 un regard attentif à exercer.
01:03:19 -Mme Billon.
01:03:20 -Oui, merci, M. le Président.
01:03:24 M. le Gardezo, je vous avais interrogé
01:03:26 sur le bilan que vous pouviez dresser,
01:03:29 à la fois du délit d'entrave à la fonction d'enseignant
01:03:32 et le délit d'intrusion dans un établissement scolaire.
01:03:36 Donc, quel bilan en tiriez-vous ?
01:03:38 Et quels moyens supplémentaires
01:03:40 on pouvait imaginer pour la prévention
01:03:42 dans les établissements scolaires ? Je vous remercie.
01:03:49 -Je ne vais pas répondre à votre question,
01:03:51 car je ne suis incapable de le faire.
01:03:53 Je n'ai pas les chiffres, mais je vous les communiquerai.
01:03:56 S'il y a eu des condamnations,
01:03:58 si elles sont intervenues,
01:03:59 elles sont répertoriées au quasi-judiciaire national.
01:04:02 Je vous dirai comment on a appliqué ces textes.
01:04:05 Mais je sais qu'ils ont été naturellement appliqués.
01:04:08 Et quant à la question que vous me posiez
01:04:10 sur la circonspection,
01:04:14 qui a pu être la mienne,
01:04:16 je vous avoue qu'après avoir entendu
01:04:19 les arguments de Mme Genevard,
01:04:22 naturellement, elle a été convaincue.
01:04:24 La question était de savoir...
01:04:26 On partait, dans mon souvenir,
01:04:28 et pardon si mes propos ne sont pas exacts,
01:04:30 mais le débat parlementaire date,
01:04:33 mais je peux être contredit, à l'instant,
01:04:35 je l'accepte volontiers.
01:04:37 Nous avions d'abord envisagé
01:04:40 la protection des FSI.
01:04:43 Et ensuite, s'était posée la question
01:04:46 d'autres protections.
01:04:48 Mais si tout le monde fait l'objet d'une protection,
01:04:52 alors le texte n'est plus une exception.
01:04:54 C'était ça, la discussion qui avait eu lieu.
01:04:57 Et très vite, on a compris l'intérêt qu'il y avait
01:05:00 d'inclure, si j'ose dire, les enseignants
01:05:03 dans la protection qui était une protection
01:05:07 en faveur, à l'origine, des forces de sécurité intérieure.
01:05:10 Voilà le souvenir que j'ai du débat.
01:05:13 -Mais on a vite entendu raison, Mme la sénatrice.
01:05:16 -Mes chers collègues, encore une question ?
01:05:22 -M. le ministre, M. les présidents,
01:05:26 on a beaucoup parlé des partenariats
01:05:29 justice, ministère de l'Intérieur,
01:05:31 éducation nationale.
01:05:32 Nous sommes la Chambre des territoires.
01:05:35 Quel rôle peuvent jouer les élus ?
01:05:37 M. le ministre, je vous remercie
01:05:39 pour l'ouverture de la justice
01:05:41 en termes de communication auprès des élus locaux
01:05:44 dans le cadre de l'éducation nationale
01:05:46 et des violences "vis-à-vis des enseignants".
01:05:49 Les élus locaux ont probablement,
01:05:51 à un moment donné, un rôle à jouer.
01:05:53 Comment est-ce que ça peut s'articuler
01:05:55 sur le terrain et en particulier
01:05:57 avec les ministères concernés ?
01:05:59 -Mme la sénatrice, votre question
01:06:05 est en plein dans mon actualité, si j'ose dire,
01:06:08 car j'ai rédigé une plaquette à l'attention des maires
01:06:11 pour essayer de les aider
01:06:15 dans les difficultés qu'ils rencontrent,
01:06:19 à la fois quand ils sont victimes,
01:06:22 puisque nous savons qu'il y a une multiplication
01:06:25 de ces comportements antirépublicains,
01:06:28 mais aussi, qu'est-ce que c'est
01:06:30 pour un maire qui n'a pas l'expérience ?
01:06:33 Qu'est-ce que c'est d'être officier de police judiciaire ?
01:06:36 Il y a un certain nombre de questions
01:06:38 qui sont abordées comme ça,
01:06:40 de façon assez complète, me semble-t-il.
01:06:43 L'oeil ne se regarde pas voir,
01:06:47 si vous me permettez cette expression,
01:06:49 mais on a essayé d'être complet
01:06:51 pour que nos élus aient un petit livret,
01:06:54 un petit guide.
01:06:55 Et il y a une médiation avec les familles
01:06:58 qui est possible et qui est des fois
01:07:01 extraordinairement utile.
01:07:02 D'ailleurs, nous avons déjà,
01:07:06 avec la première ministre,
01:07:07 annoncé un certain nombre de mesures,
01:07:10 postémeute, il y a ce volet-là
01:07:12 qui reviendra aussi, c'est-à-dire
01:07:14 postémeute sous l'angle parentalité.
01:07:18 L'idée, je l'ai exprimée à l'Assemblée nationale
01:07:21 à la suite d'une question qui m'a été posée,
01:07:24 c'est à la fois
01:07:25 de sanctionner les parents défaillants,
01:07:30 mais de ne pas sanctionner les parents dépassés.
01:07:34 Ce n'est pas tout à fait la même chose.
01:07:37 On ne va quand même pas les sanctionner
01:07:38 à un moment qui élève son gamin tout seul.
01:07:40 Dans le postémeute, on s'est rendu compte
01:07:42 après analyse que vous aviez
01:07:44 un pourcentage extraordinairement élevé.
01:07:48 Je pense que c'est près de 60 %
01:07:50 de gamins élevés seuls,
01:07:53 enfin élevés par un seul parent, pardon.
01:07:56 Donc, je pense que les maires,
01:07:59 les élus ont un vrai rôle à jouer, bien sûr.
01:08:03 Il faut qu'on aille aussi sur ce terrain
01:08:05 de la parentalité,
01:08:06 non pas comme l'extrême-gauche
01:08:09 nous le reproche
01:08:10 d'une façon absolument caricaturale,
01:08:13 mais je pense qu'il faut,
01:08:14 oui, je le dis, aider les parents
01:08:16 qui sont dépassés
01:08:18 et rappeler aux parents
01:08:20 qui sont défaillants ou désinvoltes
01:08:22 et qui mettent en danger
01:08:24 la moralité de leurs gamins,
01:08:26 il faut leur rappeler deux, trois obligations.
01:08:27 Parce que ceux-là,
01:08:29 et c'est en lien direct avec notre sujet,
01:08:31 même si je n'entendais pas évoquer ça ce soir,
01:08:33 on les retrouve à l'école quand même.
01:08:35 Tout ça, c'est la même boucle.
01:08:38 Donc voilà
01:08:42 ce que je peux dire sur le rôle
01:08:45 des élus et en particulier des maires.
01:08:48 Et pour ne rien vous cacher, d'ailleurs,
01:08:49 madame la sénatrice,
01:08:50 l'idée, elle est née d'une réunion
01:08:53 qui a été faite, qui a été conduite
01:08:55 sous l'égide de la première ministre
01:08:57 à Matignon, où on a reçu des maires
01:08:59 qui ont expliqué, d'ailleurs,
01:09:00 comment ils pouvaient intervenir parfois
01:09:03 comme médiateurs entre les familles
01:09:05 et arranger,
01:09:06 ma grand-mère aurait dit, arranger les bidons.
01:09:09 Et c'est utile, oui, bien sûr,
01:09:11 et on ne peut pas perdre ça.
01:09:14 Parce que là aussi, ça va dans le sens
01:09:16 de tout le monde travaille ensemble,
01:09:19 l'objectif, il est commun,
01:09:20 et les élus, ils ont évidemment
01:09:21 une part importante dans cette
01:09:24 possible médiation.
01:09:26 -M. le ministre, une dernière question
01:09:29 de notre collègue Jean-Gérard Pommier.
01:09:31 C'est la dernière.
01:09:32 -Merci, M. le président. M. le ministre,
01:09:34 je voudrais revenir un instant
01:09:35 sur l'anecdote de notre collègue.
01:09:37 J'ai bien compris votre propos en disant
01:09:39 qu'il faut creuser derrière la réaction
01:09:41 de parents par rapport à la chanson
01:09:43 de Louis Armstrong.
01:09:44 Mais moi, ce qui me pose aussi problème,
01:09:45 c'est la réaction de l'inspecteur
01:09:47 en disant "on va chanter la la la",
01:09:49 parce que là, j'y vois, comment dire,
01:09:52 un problème entre le papier,
01:09:54 et sur le papier, et la réalité.
01:09:56 Sur le papier, tous les dispositifs,
01:09:58 apparemment, fonctionnent.
01:10:00 La réalité est tout à fait différente.
01:10:02 Et comme président de département,
01:10:03 j'ai été confronté maintes fois
01:10:05 à des situations dont on disait
01:10:07 "oh, pas de vagues".
01:10:08 C'est la tentation de le gérer
01:10:09 en silo éducation nationale,
01:10:12 et de dire "pas de vagues".
01:10:13 Est-ce pas de vagues ?
01:10:14 En considérant que ce n'est pas grave,
01:10:16 que c'est un premier signe,
01:10:17 qu'on verra la prochaine fois.
01:10:19 Et je pense, effectivement,
01:10:20 il y a beaucoup de gris,
01:10:21 c'est pas noir ou blanc.
01:10:23 Mais je pense qu'il y a quand même souvent,
01:10:25 dans l'éducation nationale,
01:10:27 la volonté de le traiter en interne.
01:10:29 Là où, comme vous le dites justement,
01:10:31 il faut le gérer à plusieurs,
01:10:33 justice, éducation et intérieur.
01:10:35 Merci, monsieur le ministre.
01:10:36 Monsieur le sénateur...
01:10:39 Je ne suis pas ministre de l'Éducation nationale,
01:10:43 mais...
01:10:44 Mais...
01:10:46 Je ne sais pas quoi...
01:10:51 Madame Eustache Brignot.
01:10:52 Bon, soyez...
01:10:53 On peut se dire des choses avant Noël, oui.
01:10:57 Mais peut-être pas celle-là.
01:10:59 Non, mais écoutez,
01:11:01 je ne suis pas ministre de l'Éducation nationale,
01:11:03 mais enfin, comme vous le dites,
01:11:05 c'est l'éducnate qui cède,
01:11:07 parce qu'un gamin ne veut pas entendre une chanson
01:11:10 qui appartient à notre patrimoine.
01:11:13 C'est...
01:11:14 Pardon, c'est lunaire.
01:11:15 Mais moi, je veux vous dire
01:11:17 que ce que nous avons fait au ministère de la Justice,
01:11:19 ce que fait Gabriel Attal,
01:11:21 ce que fait Gérald Darmanin,
01:11:23 c'est que le pas de vagues
01:11:25 n'a plus aucune raison de perdurer.
01:11:28 En tous les cas,
01:11:29 on fait tout pour qu'il y ait des vagues, maintenant.
01:11:31 Voilà.
01:11:33 Et qu'elles soient portées à la connaissance de tout le monde.
01:11:36 Voilà.
01:11:37 -Merci. -Des vagues.
01:11:40 Mais pour être parfaitement net...
01:11:45 par rapport aux vagues,
01:11:48 l'enjeu, c'est de ne jamais reculer.
01:11:52 Je crois qu'on a l'impérieuse nécessité
01:11:57 de réarmer, moralement, intellectuellement,
01:12:01 y compris politiquement et dans le bon sens du terme,
01:12:04 l'ensemble de nos concitoyens et de nos services
01:12:06 à la circonstance pour ne pas reculer.
01:12:09 Un pas en arrière, même un demi-pas,
01:12:11 c'est déjà une défaite.
01:12:13 Et merci, Armstrong.
01:12:14 Je pense que c'est important,
01:12:17 pour resituer les choses dans la lignée des questions
01:12:21 de parler de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:12:24 de ce qui est postérieur,
01:12:25 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:12:28 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:12:31 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:12:34 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:12:37 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:12:40 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:12:43 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:12:46 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:12:49 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:12:52 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:12:55 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:12:58 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:13:01 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:13:04 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:13:07 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:13:10 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:13:13 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:13:16 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:13:19 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:13:23 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:13:26 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:13:29 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:13:32 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:13:35 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:13:38 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:13:41 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:13:44 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:13:47 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:13:50 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:13:53 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:13:56 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:13:59 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:14:02 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:14:05 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:14:08 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:14:11 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:14:14 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:14:17 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:14:20 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:14:23 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:14:26 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:14:29 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:14:32 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:14:35 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:14:38 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:14:41 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:14:44 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:14:47 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:14:50 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:14:53 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:14:56 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:14:59 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:15:02 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:15:05 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:15:08 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:15:11 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:15:14 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:15:17 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:15:20 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:15:23 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:15:26 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:15:29 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:15:32 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:15:35 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:15:38 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:15:41 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:15:44 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:15:47 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:15:50 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:15:53 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:15:56 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:15:59 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:16:02 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:16:06 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:16:09 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:16:12 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:16:15 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:16:18 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:16:21 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:16:24 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:16:27 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:16:30 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:16:33 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:16:36 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:16:39 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:16:42 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:16:45 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:16:48 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:16:51 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:16:54 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:16:57 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:17:00 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:17:03 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:17:06 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:17:09 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:17:12 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:17:15 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:17:18 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:17:21 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:17:24 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:17:27 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:17:30 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:17:33 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:17:36 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:17:39 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:17:42 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:17:45 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:17:48 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:17:51 de ce qui est antérieur à l'assassinat de Samuel Paty,
01:17:54 a donc représenté une nouveauté très importante.
01:17:57 Elle a fait l'objet d'une circulaire de ma part
01:18:00 à la fin du mois d'août 2017.
01:18:02 Et tout ceci semble...
01:18:04 Et tout ceci semble...
01:18:06 naturel a posteriori, je tiens à dire que ça ne l'était pas.
01:18:10 Déjà, on pointait des critiques sur mon esprit sécuritaire,
01:18:14 le côté...
01:18:16 peut-être la priorité excessive que j'accordais à ces questions.
01:18:20 Et pourtant, cet outil a été utile
01:18:23 et comme toujours, on ne voit pas tout ce qui est évité
01:18:26 grâce aux dispositifs qui sont mis en place,
01:18:29 mais ce dispositif a notamment permis une coopération très étroite.
01:18:33 Encore une fois, il y avait un préfet à sa tête,
01:18:36 donc la coopération Police-Éducation nationale,
01:18:39 dont j'ai souhaité qu'elle se retrouve en miroir
01:18:42 à l'échelle académique et de chaque établissement,
01:18:45 s'est déroulée.
01:18:46 A plusieurs reprises, je me suis rendu au ministère d'Intérieur
01:18:50 à l'invitation des ministres de l'Intérieur successifs
01:18:53 de façon à bien cadrer cet élément.
01:18:57 Cette question qui portait sur les sujets de violence en général,
01:19:02 s'est précisée aussi sur un des sous-ensembles
01:19:07 qui était la question des atteintes à la laïcité
01:19:10 et des atteintes aux valeurs de la République.
01:19:13 Sur ce point, j'ai en parallèle fait d'autres choses
01:19:18 qui sont venues compléter.
01:19:20 Vous l'avez mentionné tout à l'heure,
01:19:22 la création du Conseil des sages de la laïcité.
01:19:25 Cette création a représenté quelque chose d'assez important,
01:19:29 puisqu'elle a envoyé un signal sur l'importance de ce sujet.
01:19:32 Il y avait d'ailleurs une symétrie que j'établissais
01:19:35 entre le fait de re-scientificiser l'éducation nationale,
01:19:39 c'est-à-dire d'avoir des politiques publiques éducatives
01:19:42 inspirées par les enjeux scientifiques,
01:19:44 c'est la création du Conseil scientifique de l'éducation nationale,
01:19:47 et ça c'est la création du Conseil des sages de la laïcité.
01:19:51 Ce Conseil des sages avait un premier mérite,
01:19:55 c'était d'envoyer ce signal.
01:19:57 Il avait un deuxième mérite non moins important,
01:20:00 qui était la création de normes de référence
01:20:03 pour l'éducation nationale.
01:20:05 Sachant que malheureusement pour les sujets de laïcité,
01:20:08 on rentre souvent dans de très grandes casuistiques,
01:20:11 l'affaire de la Baya l'a d'ailleurs montré ultérieurement.
01:20:14 Je profite de l'occasion, pardonnez-moi de le dire,
01:20:16 pour dire que les signes ostentatoires étaient interdits
01:20:18 quand j'étais ministre et que la Baya en faisait partie.
01:20:21 Je ferme cette parenthèse,
01:20:23 mais vous comprendrez que j'ai à cœur de le préciser.
01:20:26 Le Conseil des sages a travaillé sur cette question
01:20:36 en établissant un vadimécom de la laïcité.
01:20:40 Ce vadimécom a donc été une référence,
01:20:43 et surtout il a été sans arrêt en évolution
01:20:46 pour tenir compte des problèmes.
01:20:48 Puisque vous avez reçu le Conseil des sages,
01:20:50 vous connaissez le mode de fonctionnement,
01:20:52 cela a permis tout un travail aussi de conception
01:20:56 d'une stratégie vis-à-vis des questions de laïcité.
01:21:00 En même temps que tout ceci,
01:21:02 nous avons créé des équipes Valeurs de la République
01:21:05 à l'échelle de chaque académie.
01:21:08 Ces équipes étaient faites pour être opérationnelles
01:21:12 sur le terrain.
01:21:14 J'avais à l'esprit un dispositif que j'avais expérimenté
01:21:20 et initié comme recteur de Créteil en 2008,
01:21:25 qui était celui des équipes mobiles de sécurité,
01:21:28 qui existent toujours aujourd'hui et qui maintenant est national,
01:21:31 et qui obéit toujours à la même logique en réalité,
01:21:33 c'est-à-dire avoir des équipes capables d'intervenir
01:21:36 sur le terrain physiquement, à l'appel des établissements.
01:21:41 Comme souvent, c'est un dispositif qui avait été assez
01:21:44 contesté à sa création et qui est aujourd'hui devenu
01:21:47 très demandé sur le terrain parce qu'il apporte
01:21:50 une certaine sécurité.
01:21:52 Les équipes laïcité étaient donc faites pour cela
01:21:54 et elles ont rempli ce rôle, c'est-à-dire qu'elles doivent
01:21:58 faire en sorte qu'il n'y ait pas de pas de vagues
01:22:00 et qu'il n'y ait pas de sentiments de solitude
01:22:03 lorsqu'il y a un problème de laïcité pour que les personnes
01:22:06 interviennent quand le problème se pose.
01:22:10 Ce système permettait aussi d'avoir une idée,
01:22:18 enfin une évaluation permanente de la situation.
01:22:21 C'est autour de les deux systèmes combinés,
01:22:24 celui qu'on appelait le CMVA, le système de remontée
01:22:29 que j'ai décrit en premier et le système d'existence
01:22:33 d'un conseil des sages de la laïcité.
01:22:35 Ces deux institutions ensemble, travaillant étroitement,
01:22:37 permettaient de faire une photographie régulière
01:22:40 et je m'étais engagé, je l'ai fait, tous les trimestres
01:22:44 de donner le nombre de signalements qui a toujours tourné
01:22:47 autour de 600 signalements trimestriels
01:22:50 des atteintes à la laïcité, sauf évidemment
01:22:53 pendant la période Covid, qui a évidemment troublé
01:22:58 un certain nombre de choses.
01:23:00 C'est donc tout ce dispositif qui a représenté une nouveauté,
01:23:06 d'abord en envoyant un signal, je dirais, philosophique,
01:23:10 politique, administratif, qui était qu'on regardait en face
01:23:14 les sujets d'atteinte à la laïcité et qui ensuite
01:23:18 embrayait vers une capacité opérationnelle.
01:23:22 Ce système s'est donc déployé tout au long des années 2018,
01:23:28 2019 et 2020. C'est le système qui était en fonctionnement
01:23:31 quand il y a eu l'assassinat de Samuel Paty.
01:23:35 Alors, comme vous l'avez dit, je ne rentrerai pas dans les détails
01:23:39 qui seront pour le moment judiciaire de l'affaire Paty,
01:23:44 mais je peux simplement rappeler que lorsque la semaine fatidique
01:23:50 précédant l'assassinat a eu lieu, à chacune des étapes,
01:23:54 cette équipe a été mobilisée. Donc les points que je viens
01:23:58 de vous dire ont été mis en marche.
01:24:01 Et la principale du collège avait été imprégnée
01:24:06 de ces règles du jeu. C'est ce qui fait qu'elle a accompagné
01:24:10 Samuel Paty pour le dépôt de la plainte.
01:24:12 C'est ce qui fait qu'il y a eu toute une série d'interventions
01:24:15 des inspecteurs. Je suis prêt, évidemment, à répondre,
01:24:18 pas forcément aujourd'hui, mais quand on voudra,
01:24:21 sur ces points-là, mais d'autres que moi le savent mieux que moi.
01:24:24 Beaucoup de choses ont été écrites dans des rapports
01:24:26 d'inspection et autres, mais je voudrais qu'on regarde
01:24:29 le point qui est que dans la chaîne de causalité qui, à la fin,
01:24:34 débouche sur ce drame, ce dispositif a existé.
01:24:38 Alors, évidemment, l'idée qui vient immédiatement à l'esprit,
01:24:41 c'était donc insuffisant puisque l'assassinat a eu lieu.
01:24:44 Mais c'est là que je voudrais redire aussi que la question
01:24:48 de la connexion éducation nationale-police et la question,
01:24:52 disons, de la société qui environne l'éducation nationale,
01:24:54 est évidemment à regarder de très près dans ces enjeux-là.
01:24:57 Il y a ce que l'on pouvait prévoir et ce que l'on n'a pas su prévoir.
01:25:02 Évidemment, chacun voudrait rétrospectivement avoir empêché
01:25:07 cet assassinat, mais les mécanismes qui étaient à notre portée
01:25:12 avaient été conçus.
01:25:14 Alors, ça renvoie évidemment à une autre question
01:25:16 qui est celle que vous avez posée, qui est qu'avons-nous fait après ?
01:25:19 Qu'avons-nous fait pour renforcer cela ?
01:25:23 Il y a eu, d'abord, je dirais, des sujets que je qualifierais
01:25:28 presque de culturels, c'est-à-dire que ça a représenté
01:25:32 un tel choc pour tout le monde, pour toute la France
01:25:35 et pour l'éducation nationale en particulier,
01:25:38 qu'il y a eu un cran supplémentaire, je dirais,
01:25:40 dans la culture du signalement.
01:25:42 Chacun a compris que c'était important d'aller plus loin
01:25:46 en la matière.
01:25:47 – Voilà donc pour cette audition d'Éric Dupond-Moretti.
01:25:49 Le ministre de la Justice était entendu par les sénateurs
01:25:52 dans le cadre d'une commission d'enquête lancée l'été dernier.
01:25:55 L'objectif est de faire toute la lumière sur l'assassinat
01:25:58 de Samuel Paty et d'empêcher que de tels drames
01:26:01 ne se reproduisent à l'avenir.
01:26:03 C'est un sujet sur lequel on reviendra bien évidemment
01:26:06 sur Public Sénat.
01:26:07 Voilà, c'est la fin de cette émission.
01:26:09 Merci de l'avoir suivie.
01:26:10 Restez avec nous, l'information politique continue sur notre antenne.
01:26:13 [Musique]

Recommandée