47 personnes ont été tuées dans des règlements de compte à Marseille en lien avec le trafic de drogue. La moitié d'entre elles ont entre 18 et 21 ans. Amine Kessaci, président-fondateur de l'association Conscience, réagit dans le Déj' Info sur BFMTV.
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00:00 Les habitants sont les premières victimes de ces drames parce qu'au-delà des familles de victimes qu'on peut accompagner,
00:05 dont je fais moi-même partie, au-delà de ces familles de victimes, c'est tout un quartier,
00:10 c'est toute une ville qui est en deuil à chaque fois, toute une ville qui assiste de façon impuissante,
00:15 de façon... En fait, on est juste en train de constater ces homicides, de les constater tous les jours
00:21 et d'attendre qu'il y ait encore des mesures qui soient annoncées, des mesures qui nous permettent de changer les choses,
00:25 alors que véritablement, les choses ne changent pas.
00:27 Les jeunes sont de plus en plus impliqués, les victimes, les auteurs sont de plus en plus jeunes.
00:34 Comment vous l'expliquez ? C'est un problème des parents ?
00:37 Absolument pas, c'est pas un problème des parents. Aucun parent ne veut voir son enfant tomber dans la drogue,
00:41 aucun parent ne veut voir son enfant mourir à 18 ans, ça n'existe pas.
00:44 On peut chercher des années et des années, ça n'existe pas.
00:47 Il y a des parents qui ferment les yeux plus que d'autres, certes,
00:50 mais en tout cas, des parents qui veulent que leur enfant soit là-dedans, ça n'existe pas.
00:53 Et puis, comment on l'explique ? De par le fait qu'on a laissé des années à ces réseaux pour s'organiser.
00:58 Aujourd'hui, c'est devenu des milices, c'est devenu des entreprises, il y a des ressources humaines,
01:02 il y a des gens qui sont chargés de recruter, il y a des gens qui sont chargés de faire peur,
01:06 il y a des gens qui sont chargés pour faire la police.
01:09 À un moment, on a tellement laissé le temps à ces réseaux, le temps de s'organiser,
01:13 qu'aujourd'hui, c'est devenu de réelles entreprises et par conséquent, ils ont compris que recruter des mineurs,
01:18 recruter des gens qui sont de plus en plus jeunes, c'était avantageux pour eux
01:21 parce que les peines de prison seront moins lourdes, parce qu'ils auront moins d'ennuis avec la police
01:27 et recruter des personnes qui ne sont pas de Marseille, c'est un fléau aujourd'hui.
01:30 Aujourd'hui, dans ces réseaux, pourquoi ça se passe aussi mal avec les habitants ?
01:33 Parce qu'à l'époque, c'était des réseaux de quartier, c'était des jeunes du quartier,
01:36 c'était des jeunes qui vivaient dans les cités, donc ils n'embêtaient pas les habitants.
01:39 Mais aujourd'hui, c'est des jeunes qui viennent d'ailleurs de Paris, de Lyon, de Bordeaux, des Nigériens.
01:43 Et ces jeunes-là, ils ne connaissent personne, ils ne respectent personne et ça se passe très mal avec les gens.
01:48 Et pourquoi on ramène des étrangers ? Parce qu'ils ne connaissent pas les têtes de réseau
01:51 et donc s'ils sont arrêtés par la police, ils n'auront pas forcément l'occasion de balancer les têtes de réseau.