Prendre un ferry le matin et le soir pour rejoindre une île au large de la côte sud de la Bretagne, c’est le quotidien de Laurent Combes. Médecin généraliste sur l’Île de Groix, il fait partie des différents acteurs à la tête du projet de la maison de santé pluridisciplinaire qui a ouvert sur l’île en mai 2022.
Coordonnée par la Mutualité Française, La MST regroupe plusieurs professionnels de santé dont 10 médecins. Ils se relaient pour assurer une présence médicale sept jours sur sept et 24h sur 24. Sur place, une particularité : libéraux et salariés travaillent ensemble, une organisation qui permet à tout le monde se s’y retrouver.
Entre médecine générale classique ou pathologies non programmées, le Dr Laurent Combes et ses collègue ne s’ennuient pas. Une activité complémentaire à celle qu’il exerce au SMUR de Beaujon en parallèle.
Coordonnée par la Mutualité Française, La MST regroupe plusieurs professionnels de santé dont 10 médecins. Ils se relaient pour assurer une présence médicale sept jours sur sept et 24h sur 24. Sur place, une particularité : libéraux et salariés travaillent ensemble, une organisation qui permet à tout le monde se s’y retrouver.
Entre médecine générale classique ou pathologies non programmées, le Dr Laurent Combes et ses collègue ne s’ennuient pas. Une activité complémentaire à celle qu’il exerce au SMUR de Beaujon en parallèle.
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00:00 Au centre de ce projet, il y avait le patient et les besoins d'égroision.
00:04 Et juste à côté, pas loin, il y avait le besoin des médecins plutôt jeunes
00:10 pour qu'ils viennent exercer sur l'île.
00:11 On ne peut y accéder quasiment que par bateau,
00:24 si on met de côté les moyens aériens en cas de vraiment urgence.
00:27 Et on peut y accéder même par mauvais temps, heureusement d'ailleurs.
00:31 La Bretagne est quand même réputée pour son temps un peu capricieux parfois.
00:35 Alors, la population de Grois, officiellement, c'est 2300 personnes à l'année.
00:42 Il y a comme dans toutes ces îles, une partie de gens qui ont une maison de vacances.
00:47 Avant le Covid, ils vivaient deux mois
00:49 et maintenant, ils sont plutôt présents sur l'île environ 6 à 7 mois.
00:53 Donc, on est plutôt sur une population à l'année de 3000 personnes.
00:57 À l'été, on passe à 10 000 personnes par jour.
00:59 C'est un impératif pendant les 10 mois de l'année hors-été.
01:06 Le dernier bateau quitte l'île de Grois pour l'Orient à 17h30.
01:10 La plupart des médecins actuellement sur l'île de Grois habitent donc le continent.
01:14 Les médecins qui veulent repartir doivent prendre ce dernier bateau.
01:17 Et donc, ils doivent arrêter de travailler grosso modo entre 17h et 17h15.
01:25 Le premier bateau part à 8h de l'Orient
01:28 et il arrive à 9h15, 9h10 sur Grois.
01:30 C'est d'abord et avant tout une activité de médecine générale
01:37 et de suivi de la population, notamment de suivi des pathologies chroniques.
01:40 Que ce soit des pathologies cardiaques, pulmonaires, psychiatriques, d'addiction.
01:45 Et à côté de ça, il y a évidemment toute la pathologie non programmée,
01:48 qu'elle soit infectieuse, qu'elle soit traumatique.
01:54 Elle contient donc 4 bureaux de médecins,
01:56 un cabinet de dentiste, un cabinet de clinique, un cabinet d'infirmier.
02:00 Et il y a également d'autres locaux qui sont partagés par psychologues,
02:04 podologues, orthophonistes.
02:06 Au sein de cette maison de santé, il y a donc le centre médical
02:09 qui lui est occupé par actuellement 10 médecins qui se relaient.
02:12 Et notre organisation, c'est 3 médecins en journée
02:16 et on passe à 4 médecins durant l'été.
02:18 Il y a 2 médecins qui font de la médecine générale classique du suivi
02:22 et un 3e médecin qui lui est d'abord et avant tout là
02:25 pour être médecin correspondant sa nuit.
02:27 Lui, il assure 24h et non pas uniquement que la journée,
02:29 il reste également la nuit.
02:30 Et il est dévolu à toute la pathologie non programmée,
02:34 toute la pathologie aiguë.
02:35 C'est d'abord allié à un manque de médecins puisque
02:41 les 3 médecins que comptait l'Île-de-Groix il y a 4-5 ans
02:45 sont tous partis progressivement.
02:47 Il y a eu plusieurs essais pour trouver des organisations
02:50 qui n'ont pas fonctionné jusqu'à ce qu'on mette sur pied
02:53 ce fonctionnement de centre de santé coordonné par la mutualité.
02:58 Prendre le bateau pour venir sur le continent,
03:01 une fois qu'on est sur le continent,
03:03 prendre le taxi pour aller jusqu'à trouver un médecin
03:06 qui accepte de vous prendre.
03:08 Pour les personnes âgées de l'Île-de-Groix,
03:11 c'était quasiment impossible,
03:12 la plupart des gens ne se faisaient plus suivre.
03:17 Le centre de santé est dirigé par une association,
03:21 celui qui a la plus grande part c'est le groupe Viv3,
03:24 c'est lui qui vraiment chapote cette association
03:26 qui s'appelle la PSIB.
03:27 Au sein du centre de santé,
03:29 on a des médecins libéraux, des médecins salariés,
03:32 donc on a deux statuts différents pour les médecins,
03:34 on voulait permettre aux médecins de pouvoir choisir le statut qu'ils voulaient,
03:36 ça ne pose aucun problème d'organisation.
03:38 Les médecins libéraux ont pris le choix de mettre tout en commun.
03:42 Il n'y a pas de rémunération en fonction de sa propre activité,
03:45 il y a une rémunération en fonction du temps de travail
03:48 qu'on passe sur l'Île-de-Groix.
03:49 Le premier profil c'est qu'ils sont tous jeunes,
03:55 ils étaient extrêmement motivés par l'activité insulaire,
03:58 donc avec diversité des pathologies,
04:00 avec diversité des moyens pour prendre en charge ces pathologies,
04:05 une part non négligeable de pathologie de médecine d'urgence.
04:08 Au centre de ce projet, il y avait le patient et les besoins d'égroision,
04:13 et juste à côté, pas loin,
04:15 il y avait le besoin des médecins plutôt jeunes
04:19 pour qu'ils viennent exercer sur l'île.
04:20 C'est donner à ces médecins,
04:22 un, une qualité de travail,
04:23 et la première qualité de travail c'est le temps qu'on peut consacrer aux patients.
04:26 La deuxième c'est donner à ces jeunes médecins des capacités diagnostiques.
04:31 On se bat pour obtenir du matériel,
04:35 donc là on vient de terminer le projet où on a enfin de la biologie délocalisée,
04:39 et on travaille actuellement de façon active sur de l'imagerie.
04:43 Un SMUR en condition où l'hélicoptère vole,
04:50 on va dire en 20 minutes il peut être présent sur l'île,
04:52 et après, comme on a eu à certains moments,
04:55 soit il peut ne pas venir,
04:57 c'est qu'à là ça rallonge énormément les temps,
04:58 puisqu'il faut prendre un bateau,
05:00 ça rajoute une heure de délai pour aller les chercher,
05:02 et trois quarts d'heure pour ramener l'équipe médicale.
05:09 Je fais un petit peu le référent de la médecine d'urgence sur l'île.
05:11 Tous les médecins sont formés médecins correspondants SAMU,
05:14 la formation se fait au sein du CESU 56.
05:16 Moi je chapeaute un petit peu ça,
05:17 donc pour ce faire, il faut continuer à exercer dans une grosse structure d'urgence,
05:22 de façon à conserver ses réflexes,
05:24 de conserver les derniers protocoles,
05:27 les dernières recommandations en médecine d'urgence.
05:30 [Musique]
05:40 Merci à tous !