Sobriété informatique.
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00:00 (Musique)
00:11 -Bonjour à tous.
00:12 Merci beaucoup pour la possibilité de parler de ce sujet.
00:16 On a commencé à parler hier un peu, pas mal le matin,
00:18 sur le développement durable.
00:20 Donc là, on va faire le lien entre le numérique
00:21 qu'on a vu ce matin et le développement durable.
00:24 Alors, spontanément, quand on vient de voir
00:26 des présentations comme ça et des interventions
00:28 sur la cybersécurité, on pourrait se dire
00:29 qu'il y a des injonctions contradictoires.
00:31 D'un côté, on a la sécurité informatique
00:33 qui va nous dire qu'il faut de la haute disponibilité,
00:35 il faut de la redondance, il faut multiplier les sauvegardes
00:38 pour être sûrs qu'on se protège.
00:39 À côté, on a quand même l'accélération
00:42 du virage numérique qui nous dit
00:44 qu'il faut interconnecter tous nos objets,
00:47 il faut multiplier les usages du numérique
00:49 qui peuvent apporter, effectivement,
00:51 du bien-être pour les salariés, du confort pour les patients,
00:54 du confort de fonctionnement
00:56 pour les professionnels de santé.
00:59 Et puis, au milieu de ça, on voit bien
01:00 que quand même, le numérique a un impact.
01:02 Et donc, comment on fait pour concilier tout cela ?
01:04 On sait que l'évolution numérique, elle est obligatoire,
01:08 elle est nécessaire, elle est utile pour chacun,
01:10 les patients comme les professionnels de santé.
01:13 Et donc, comment faire pour concilier,
01:16 pour utiliser toutes les synergies qui sont possibles ?
01:19 Alors, on va montrer un petit peu d'abord
01:21 que le numérique n'a rien de virtuel,
01:23 que ça a vraiment des conséquences
01:24 en termes d'empreintes carbone
01:26 et puis d'empreintes environnementales très importantes.
01:29 On va faire un petit zoom sur le numérique en santé,
01:31 petit, parce qu'il n'y a encore pas énormément d'informations
01:33 sur le sujet qui sont disponibles,
01:34 même si l'ANS, notamment, y travaille.
01:38 On va voir les questionnements éthiques que ça peut soulever.
01:41 Et puis, après, je vous proposerai des leviers d'action
01:42 très, très concrets au niveau des établissements
01:45 et au niveau individuel,
01:47 pour contribuer à cette sobriété numérique.
01:51 Alors, on nous fait souvent un discours angélique
01:53 sur la transition numérique.
01:54 Ça va permettre la dématérialisation,
01:57 on va économiser du papier,
01:58 on va avoir nos bureaux désencombrés,
02:00 on va avoir une traçabilité assurée.
02:03 On nous dit aussi qu'on va avoir un accès illimité
02:07 aux informations en temps réel, tout va être interconnecté,
02:09 on ne va plus avoir à faire de double saisie.
02:11 Les algorithmes, l'intelligence artificielle,
02:13 ça va vraiment nous faciliter la vie.
02:17 On dit aussi qu'avec le cloud,
02:19 notre capacité de stocker des données, c'est illimité.
02:23 On n'a plus de serveurs à gérer en interne,
02:25 ça limite le risque de perte de données,
02:26 ça limite la maintenance.
02:28 C'est aussi...
02:30 Le numérique apporte plein de solutions, finalement,
02:33 aux changements climatiques. On va pouvoir, par exemple,
02:35 suivre des données de consommation
02:36 et donc optimiser nos modes de fonctionnement
02:38 pour, au final, moins communiquer.
02:41 Alors, tout ça, c'est vrai.
02:42 Et c'est important que ça va nous permettre vraiment d'avancer.
02:46 C'est quelque chose qui est important.
02:47 Le numérique est un levier incontournable de développement,
02:51 mais les impacts environnementaux de tout ce développement
02:54 sont souvent sous-estimés, notamment parce qu'ils sont invisibles.
02:58 On a l'impression qu'il n'y a pas de matérialité.
03:00 Et donc, j'ai envie de vous proposer un petit slogan.
03:02 Le numérique, c'est comme les antibiotiques,
03:04 ça ne doit pas être automatique.
03:06 En effet, le numérique est un secteur de plus en plus polluant.
03:10 Il faut savoir qu'aujourd'hui,
03:11 on culpabilise beaucoup les gens de prendre l'avion.
03:13 Je ne sais pas si vous l'avez vécu.
03:15 Des fois, on dit, t'as encore pris l'avion pour aller en vacances.
03:17 Parfois, c'est culpabilisant.
03:18 Eh bien, il faut savoir qu'aujourd'hui, le numérique,
03:21 dans le monde, génère deux fois plus de gaz à effet de serre
03:25 que le transport aérien civil.
03:27 Donc, on peut passer nos journées à surfer sur TikTok,
03:29 à regarder des vidéos, on ne nous dira rien.
03:31 Par contre, de prendre l'avion, tout de suite, ça va être,
03:34 au moins sociologiquement, en fait, plus marqué comme négatif.
03:37 Voilà, donc le numérique, c'est pas rien
03:38 en termes d'empreintes carbone.
03:41 Et ce qui est le plus inquiétant, quelque part,
03:43 c'est pas forcément l'empreinte que ça a aujourd'hui,
03:45 c'est l'empreinte que ça aura demain et après-demain.
03:48 En effet, cette empreinte, il est prévu qu'elle augmente énormément,
03:51 qu'elle double même.
03:52 Alors, les chiffres-là, ils peuvent être contestables.
03:55 En fait, il y a plein d'analyses différentes
03:56 et selon les scopes qui sont pris,
03:58 c'est pas exactement les mêmes chiffres,
03:59 mais quand même, globalement, ce qu'on dit,
04:00 c'est que ça va doubler, voire tripler
04:02 dans les dizaines d'années à venir, d'ici 2050, en tout cas.
04:06 Alors, pourquoi ça va être multiplié ?
04:09 Alors, déjà, un ordre de grandeur à avoir en tête.
04:11 L'impact numérique environnemental,
04:14 c'est 80 % de matériel et 20 % d'usage.
04:18 80 %, c'est le matériel qu'on possède,
04:20 c'est les routeurs, les serveurs,
04:22 tout le matériel, l'infrastructure collective aussi,
04:25 et 20 %, ça va être l'usage.
04:27 Et en fait, très concrètement,
04:29 ça va complètement exploser, c'est exponentiel,
04:31 parce que d'une part, on multiplie aujourd'hui
04:34 tous les terminaux connectés.
04:35 Donc, par exemple, en France, depuis 2016,
04:38 on a déjà doublé le nombre d'équipements qu'on avait
04:41 et ça continue, ça continue.
04:43 Le smartphone, par exemple,
04:45 il y a une croissance du parc de smartphones de 9 % par an.
04:50 L'ADEME dit que 88 % des Français changent de smartphone
04:53 alors que leur fonctionne encore très bien.
04:56 On multiplie aussi les objets connectés,
04:57 tout est connecté aujourd'hui, les montres, les enceintes,
04:59 notre balance, même les robots ménagers sont connectés.
05:03 Et tout ça, mine de rien, ça utilise des ressources
05:05 et puis ça génère des circulations d'informations
05:07 qui sont importantes.
05:09 Et donc, en parallèle de ce matériel qui augmente
05:11 et qui génère un impact environnemental très important,
05:14 il y a aussi le volume de données et les échanges,
05:16 l'usage qui explose.
05:19 Pourquoi ça explose ?
05:21 Parce que déjà, le trafic de données augmente
05:24 parce qu'on voit bien, on a des forfaits mobiles,
05:26 c'est plus les forfaits mobiles qu'on avait il y a 10 ans.
05:28 On a une capacité aujourd'hui d'aller chercher des informations
05:31 qui est énorme.
05:32 C'est bon ?
05:34 On a la 4G, la 5G, la fibre,
05:35 il y a l'usage des réseaux sociaux
05:37 qui multiplient les données mobiles échangées.
05:40 La vidéo, on le verra tout à l'heure,
05:41 a une conséquence extrêmement importante
05:43 sur la consommation et l'usage qui peut y avoir.
05:49 Et puis, il y a aussi toutes les capacités de calculer.
05:50 Alors, il y a une étude qui est sortie là
05:53 en tout début de semaine, lundi ou mardi,
05:55 qui dit que les GAFAM,
05:56 et en particulier, je crois que c'est Google et Microsoft,
05:59 si je ne me trompe pas, ont multiplié par 25 %
06:02 leur consommation d'eau entre 2021 et 2022, en un an.
06:06 Et quand on essaye d'analyser pourquoi est-ce que ça a autant
06:09 été augmenté, la consommation d'eau de leur data center,
06:12 en si peu de temps,
06:13 c'est à cause de l'intelligence artificielle des chatbots
06:16 qui nécessite constamment d'aller chercher
06:18 plein d'informations partout et qui, donc,
06:21 augmente leur empreinte hydrique de 25 % en un an.
06:24 Donc, on n'y est pas encore.
06:26 Donc, voilà, c'est un effet boule de neige.
06:27 Plus il est facile d'accéder à la data,
06:29 plus on en consomme.
06:31 Plus on en consomme, plus il faut de terminaux,
06:33 plus il faut d'infrastructures.
06:34 Plus il y a d'infrastructures, plus il y a de terminaux,
06:36 plus on en consomme, et ainsi de suite.
06:39 Tout ça pour vous dire que le numérique
06:44 n'est pas qu'une réalité impalpable.
06:47 Ca augmente et ça a des conséquences
06:48 et des choses très concrètes.
06:51 La 1re, c'est les ressources qui sont nécessaires pour consommer.
06:55 Un smartphone, pour le fabriquer,
06:57 il faut 200 kg de matière première.
07:00 Un PC, c'est 800 kg, presque 1 tonne.
07:03 On fait le calcul rapidement,
07:05 il y a plus de 3 millions d'ordinateurs
07:06 vendus en France par an.
07:09 Tout cela, c'est 62,5 millions de tonnes de ressources
07:13 qui sont utilisées par an pour produire et utiliser
07:16 uniquement les équipements numériques pour la France.
07:19 Tout ça, notamment à cause de la consommation des métaux rares.
07:22 Les métaux rares, c'est des métaux qui sont associés
07:25 aux métaux abondants, un peu dans l'écorce terrestre.
07:28 Et pour réussir, ils ont des propriétés incroyables.
07:30 C'est un peu comme des huiles essentielles.
07:31 Pour réussir à récupérer leurs propriétés incroyables,
07:33 il faut récolter de très grandes quantités de matériaux,
07:36 concasser tout ça, faire passer des tas de produits chimiques,
07:39 dont des acides,
07:41 pour réussir, au final, à en extraire
07:43 uniquement la substantifique moelle,
07:46 la propriété première et ses métaux.
07:49 Et au passage, on a évidemment eu un impact écologique dramatique
07:54 parce que tous ces produits chimiques
07:56 sont diffusés dans les eaux locales.
07:58 Un impact environnemental important
08:01 et un impact géopolitique très important aussi
08:04 parce que c'est la Chine qui détient la plupart des métaux rares.
08:07 Et puis un impact humain très important
08:09 parce que c'est souvent extrait dans des conditions
08:11 qui ne sont pas forcément très glorieuses, on va dire.
08:15 Voilà, donc ça, c'est pas une réalité impalpable,
08:17 c'est du concret.
08:19 Une autre réalité qui n'est pas impalpable,
08:21 c'est les data centers.
08:23 Aujourd'hui, pour stocker nos données,
08:24 on a deux options dans un établissement de santé,
08:27 soit on le fait en interne.
08:28 Du coup, ça veut dire qu'il faut qu'on prévoie
08:30 quand même des techniciens, de la maintenance,
08:32 une redondance électrique, de la clim dans la salle,
08:34 des dispositifs incendies, tout ça, c'est compliqué.
08:37 Donc de plus en plus, on met sur le cloud.
08:39 Le cloud, c'est simple, c'est les GAFAM, en fait, 90%.
08:44 Et pour gérer ça, ils ont des data centers
08:46 qui sont absolument immenses.
08:48 On peut voir, on circule à vélo à l'intérieur.
08:50 Et en fait, ce qui consomme le plus d'énergie
08:52 dans ces data centers, c'est la climatisation
08:54 qui nécessite vraiment une quantité électrique énorme.
08:57 Alors l'agence... Enfin, l'Europe a demandé
08:59 à ce que les data centers soient neutres en carbone d'ici 2030.
09:04 Donc on voit des forêts entières de panneaux solaires,
09:07 d'éoliennes, uniquement pour alimenter les data centers.
09:11 Donc on peut se dire que c'est à l'équilibre,
09:13 mais bon, ça nécessite quand même beaucoup de ressources
09:14 et beaucoup de techniques, tout ça, pour les data centers.
09:18 Et une dernière chose, c'est la fin.
09:20 On a vu le début du cycle où on extrait les matières.
09:22 Au milieu, on gère les données.
09:24 Puis à la fin, qu'est-ce que ça devient ?
09:27 Rien qu'en France, on a 20 millions de tonnes de déchets
09:31 produits par an liés au numérique.
09:33 20 millions de tonnes de déchets.
09:35 Donc ça fait à peu près, pour chacun d'entre nous, 300 kg.
09:38 300 kg par an de déchets que l'on produit
09:41 avec tout le cycle de vie des équipements numériques.
09:44 Et il faut savoir qu'il y a encore 10 % des 3E,
09:46 donc tous les déchets électroniques, électriques français,
09:50 qui sont encore exportés de manière illégale.
09:52 Alors qu'est-ce que ça donne ?
09:53 C'est concrètement des pays comme la Colombie
09:55 qui vont payer pour récupérer nos ordinateurs,
09:59 nos smartphones, nos équipements,
10:01 des petits prix, mais ça peut intéresser
10:02 des pseudo-recycleurs en France,
10:05 et ils vont en faire des énormes décharges,
10:07 revendre de manière un peu illégale,
10:10 faire du trafic avec ce qui est encore en bon état.
10:12 Et pour tout le reste, ils vont brûler.
10:13 Vous imaginez les fumées noires de tout ce qui est brûlé.
10:17 C'est des enfants, évidemment, qui s'en occupent.
10:19 Au niveau de plastique, tout ça,
10:20 ils vont récupérer tous les matériaux, en fait,
10:22 pour récupérer l'aluminium, notamment,
10:26 et puis d'autres matériaux rares. Voilà.
10:28 Bon, je veux pas non plus trop vous plomber avec tout ça.
10:32 En synthèse, mais c'est important de se rendre compte
10:34 que c'est pas intangible.
10:36 En synthèse, les principaux indicateurs.
10:37 Comment est-ce qu'on mesure l'impact environnemental
10:39 du numérique ?
10:40 On a donc l'empreinte carbone, dont on parle beaucoup,
10:42 mais c'est pas tout. Il y a aussi tout ce qui est stress hydrique,
10:44 la consommation d'eau, tout ce qui est matériaux rares,
10:47 parce que c'est maintenant, de toute façon,
10:51 admis par toute la communauté scientifique,
10:52 on n'aura pas assez de matériaux rares
10:53 pour continuer cette consommation
10:55 complètement exponentielle de matériaux.
10:56 Donc, à un moment, ça va poser problème.
10:58 La consommation électrique, évidemment.
11:00 La pollution chimique qui peut être réalisée,
11:03 notamment sur les sites d'extraction
11:04 et sur les sites de déchets.
11:07 Et puis la destruction des écosystèmes.
11:10 Et alors, on est tous un peu inquiets
11:12 quand on prend notre voiture, on dit "On peut l'eue".
11:14 Il faut savoir que l'empreinte énergétique
11:15 des équipements du numérique,
11:16 comme elle augmente chaque année de 6 %,
11:19 à ce rythme, elle aura bientôt dépassé
11:20 l'empreinte carbone de la voiture individuelle.
11:23 Voilà. Donc, c'est pas rien.
11:24 Alors, comment on fait ?
11:26 Et d'abord, qu'est-ce que ça représente en santé ?
11:29 Donc, quand on parle du numérique en santé,
11:31 de quoi parle-t-on ?
11:32 On parle d'abord de tout ce qui est équipement.
11:34 Donc les équipements informatiques,
11:35 les matériels, les serveurs, individuels et collectifs.
11:38 Tout ce qui est objets connectés, nos appareils biomédicaux,
11:40 les systèmes d'imagerie, radiologie, cardiologie.
11:43 Toutes les données qu'on va interéchanger,
11:45 les données de santé, les comptes rendus d'examen,
11:47 les imageries, les mails.
11:49 Tout ce que ça suppose, l'hébergement
11:51 des données de santé, les sauvegardes,
11:53 le lien avec l'EDMP, mon espace santé.
11:56 Après, il y a toutes les applications,
11:57 les logiciels, notes des pays,
11:59 les outils aussi qu'on va mettre en place,
12:01 les pare-feu, les proxys, les antivirus.
12:03 Et puis, il y a tout ce qui est échanges,
12:05 les interconnexions et les télétransmissions
12:08 aussi vers l'assurance-maladie.
12:10 Et en fait, tout ça, le numérique en santé,
12:13 rien que l'interne, ça représente, a priori,
12:15 5 % du bilan carbone d'un CHU moyen.
12:18 Et ça, c'est les premières données qui sont sorties
12:21 par l'ADNS, voilà, c'est ça, par l'ADNS en 2021.
12:24 L'ANS, l'ADNS, l'ANSI,
12:26 ils commencent vraiment à travailler sur ce sujet-là,
12:28 mais c'est quand même relativement récent.
12:30 Donc les données, on n'en a pas bien avant 2020, 2021, 2022.
12:33 Et dans ce contexte-là, on sait bien qu'au niveau de la santé,
12:38 on a une accélération de l'usage numérique
12:41 qui nous est demandée parce que c'est important,
12:43 notamment avec la feuille de route du numérique en santé
12:46 dans Ma Santé 2022.
12:48 Et ils le disent, la généralisation du numérique
12:50 dans tous les lieux de soins et chez le patient,
12:52 c'est une condition requise
12:54 pour la fluidité de l'information,
12:55 l'accès homogène aux meilleures pratiques
12:58 et au bénéfice, au final, de la qualité des soins des patients.
13:00 Donc cette croissance, quelque part,
13:02 elle n'est pas questionnée de fond.
13:05 Néanmoins, il y a quand même des vrais questionnements éthiques.
13:09 D'un côté, on a le numérique en santé
13:11 qui est vecteur de la qualité des soins,
13:12 qui nous permet d'améliorer nos outils de diagnostic,
13:15 nos outils de traitement,
13:16 qui nous permet de mieux communiquer entre nous,
13:18 de partager notre information,
13:19 qu'elle soit toujours bien disponible,
13:21 y compris pour le patient,
13:22 qui permet d'optimiser nos prises en charge,
13:24 les téléconsultations, la télésurveillance,
13:26 tout ce qui est télémédecine,
13:27 qui permet aussi de nous aider à la décision
13:29 avec l'intelligence artificielle,
13:31 des big data, des chatbots sur certains sites.
13:33 Mais, et ça, c'est la HAS qui le dit,
13:36 les bénéfices de la digitalisation du secteur de la santé
13:39 ne compensent pas les contreparties écologiques
13:41 liées à la fabrication des équipements numériques
13:44 et à leurs usages.
13:45 Donc on fait comment avec tout ça ?
13:46 Eh bien, on marche sur un fil.
13:49 Et ce fil, c'est la sobriété, la sobriété numérique.
13:52 Donc c'est l'objectif, d'une part, au niveau matériel,
13:55 concevoir des services plus sobres
13:57 et modérer ces usages au quotidien.
14:00 Donc en termes de prévention,
14:02 prévention, c'est...
14:04 C'est un peu comme la prévention en santé.
14:05 Si on veut avoir un impact moindre de la dialyse
14:09 en termes écologiques en France,
14:10 il faut d'abord faire de la prévention.
14:13 Eh bien, c'est pareil en numérique.
14:15 Voilà, si on promeut la pertinence des soins,
14:18 on va diminuer mécaniquement le recours au numérique.
14:21 Et ça va être positif.
14:23 L'éco-conception, comment on développe
14:24 des services moins énergivores,
14:26 comment est-ce qu'on mobilise moins de matériel
14:28 sans renoncer aux bénéfices,
14:29 mais comment est-ce qu'on rationalise un peu tout ça ?
14:31 En termes de gestion, il y a beaucoup à faire
14:33 par les équipes informatiques.
14:35 Comment est-ce qu'on optimise le nombre d'équipements ?
14:37 Qu'on limite l'achat de matériel neuf,
14:39 qu'on réduit la consommation d'énergie des équipements ?
14:41 On renforce la maintenance, on les fait durer plus longtemps.
14:45 En utilisation, c'est aussi à nous
14:47 de prendre soin de notre matériel,
14:49 de rationaliser nos usages.
14:51 Et puis, en fin de vie, de s'assurer que le recyclage
14:53 est bien fait avec des éco-organismes
14:55 qui sont vraiment agréés.
14:57 Et donc, Dominique Pont et Laura Letourneau nous disent...
15:01 Donc, c'est le fil.
15:03 La solution, c'est pas de limiter le recours
15:04 au numérique en santé, ni de limiter les soins,
15:07 mais d'aller vers un numérique en santé responsable
15:09 impliquant, d'une part, la réflexion en profondeur
15:12 sur nos besoins, donc, est-ce qu'on en a vraiment besoin ?
15:15 Et d'autre part, lutter contre toute forme de numérique
15:17 qui pourrait être inutile.
15:19 Voilà, donc, attention au technosolutionnisme
15:22 qui pourrait être parfois tentant.
15:25 Alors, au niveau de l'établissement,
15:27 par où commencer ?
15:28 La 1re chose, c'est de s'informer, de se former,
15:30 parce que tous les responsables informatiques
15:32 n'ont pas forcément cette connaissance-là,
15:34 ça fait pas partie encore du socle de la formation de base.
15:38 Après, commencer à apprendre à mesurer
15:40 pour identifier où sont les priorités,
15:42 qu'est-ce qui va avoir le plus d'impact,
15:44 s'assurer du soutien de la direction,
15:45 c'est hyper important, c'est engageant,
15:47 ça garantit aussi le suivi d'un plan d'action.
15:49 On l'inscrit dans nos objectifs, dans nos feuilles de poste.
15:52 On établit un plan d'action très opérationnel,
15:54 et puis après, le plus simple,
15:55 c'est d'impliquer ces parties prenantes,
15:57 de travailler avec ces fournisseurs,
15:58 avec les soignants, avec tout le monde,
16:01 pour pouvoir avancer sur plusieurs fronts à la fois,
16:04 et puis ne pas oublier de communiquer,
16:05 parce que c'est quand même difficile
16:06 à comprendre ce fil d'Ariane entre eux.
16:08 Le numérique peut vraiment nous apporter beaucoup de choses,
16:10 mais d'un autre côté, il faut faire attention à être sobre.
16:14 Alors, il y a le Shift Project
16:16 qui a proposé un espèce de tableau de bord
16:19 pour déployer une politique numérique durable.
16:22 Donc, d'une part, il y a tout ce qui est la motivation.
16:24 Donc ça, c'est notamment l'équipe informatique
16:26 qui va être motivée, et puis la direction
16:27 qui a vraiment envie d'avancer sur ce sujet.
16:30 Après, à droite, on voit la pesée.
16:32 La pesée, c'est être capable de mesurer son empreinte carbone,
16:37 son empreinte aussi, et tous les autres sujets,
16:40 avec notamment l'analyse du cycle de vie.
16:42 La salle de sport, c'est un peu tout ce que va faire
16:44 le service informatique.
16:45 Alors, très concrètement, qu'est-ce que ça va être ?
16:47 Ça va être bien connaître son parc d'équipements individuels,
16:50 savoir qui a des ordinateurs, qui a des téléphones,
16:52 ou combien de serveurs on a, combien de baies informatiques,
16:54 dans combien de salles, sur combien de sites,
16:56 qu'est-ce qui serait éventuellement mutualisable.
16:59 Après, on peut, au niveau du service informatique,
17:01 créer des règles.
17:03 Extinction automatique des PC la nuit,
17:05 et des télés des patients,
17:07 avoir un moteur de recherche vert qui soit par défaut,
17:10 mise en veille automatique au bout d'une minute
17:12 au lieu des 10 minutes, par exemple,
17:14 impression systématique en mode brouillon recto verso,
17:16 voilà, des choses comme ça.
17:18 Ça peut être aussi réfléchir à son hébergement de données,
17:20 sécuriser, le prendre plutôt en France plutôt qu'ailleurs,
17:22 parce que notre énergie, elle est décarbonée.
17:25 Le style de vie, c'est se former, c'est communiquer,
17:28 c'est pouvoir réfléchir systématiquement
17:30 à cet impact environnemental du numérique
17:32 avant de se lancer dans un nouveau projet.
17:34 Le bon entourage, ça va être notamment
17:36 travailler avec nos centrales d'achat
17:37 pour ne pas être tout seul dans les cahiers des charges
17:39 pour les prestataires, pour être capable d'en discuter.
17:42 Et puis, le coach, c'est gouverner cette transition,
17:44 évidemment, faire un suivi, communiquer,
17:46 impliquer les gens, peut-être afficher nos indicateurs, voilà.
17:50 Il y a beaucoup de choses à faire,
17:51 et ça, c'est une proposition du Shift Project assez récente.
17:56 Je vais vous donner quelques exemples
17:59 de ce qu'on fait chez Calidial.
18:01 Le chemin est encore long, mais il y a des choses qui sont faites,
18:04 pilotées par Jean-Pierre Grandjic,
18:05 qui est notre responsable, notre directeur informatique.
18:08 Il y a eu, par exemple, une remise à plat
18:09 de tous les réseaux SI qui ont permis
18:11 de réduire le parc de serveurs, de routers et de switches
18:14 de manière importante,
18:15 et il y a eu des baies qui ont vraiment été réduites.
18:18 Il y a eu un tri du matériel stocké.
18:20 On avait beaucoup de matériel stocké qui est en cours,
18:23 qui a déjà été bien fait. On a déjà envoyé quelques palettes,
18:25 mais ça continue, avec du tri pour voir
18:27 qu'est-ce qui est réutilisable,
18:29 qu'est-ce qui peut être recyclé, revalorisé.
18:31 Et donc, on a fait un partenariat avec l'éco-organisme écologique.
18:35 Et puis, on a en cours un programme
18:37 de réduction du volume de données stockées,
18:41 pour chacun de manière individuelle,
18:42 mais aussi en collectif, pour voir,
18:43 parce que des fois, on a des archives qui datent de 10, 15 ans,
18:45 qui ne sont pas forcément nécessaires.
18:46 Donc, il y a un tri qui est en cours sur ce sujet.
18:49 Et puis, à venir,
18:50 ce sont des sujets un peu arlésiennes qui reviennent,
18:52 il y a pouvoir libérer les impressions par badge
18:54 pour pas qu'il y ait des impressions qui sortent
18:55 alors qu'on n'a pas fait exprès de cliquer dessus.
18:58 Une rationalisation du parc de matériel individuel aussi.
19:02 Et puis, continuer sur la communication
19:03 et la sensibilisation des salariés sur cette sobriété numérique.
19:07 Et concrètement, ça a déjà des conséquences.
19:09 Ça simplifie la maintenance,
19:10 ça limite le besoin de renouvellement de matériel,
19:12 parce qu'on s'est aperçu qu'il y avait certains matériels
19:14 qu'on avait en stock et qui étaient un peu cachés.
19:17 Réduction des consommations d'énergie
19:19 et puis libération d'espaces physiques aussi.
19:21 Et puis, c'est toujours important,
19:23 dans les bureaux informatiques notamment,
19:24 d'avoir de l'espace pour circuler.
19:26 Voilà.
19:27 Et puis, donc, en deux mots, je ne suis pas spécialiste là-dessus,
19:30 mais l'ANS est en train de travailler
19:32 sur un référentiel d'évaluation de la maturité numérique
19:34 des établissements de santé.
19:36 Donc, pour l'instant, c'est hospitalier,
19:37 mais ça va être un outil de calcul
19:39 qui devrait être disponible en début d'année prochaine
19:41 et qu'on va sans doute pouvoir s'approprier
19:43 et ça va nous aider, en fait, à calculer
19:45 notre impact environnemental du numérique.
19:48 Et même si on n'est pas toujours tous éligibles
19:51 à cette certification maturin
19:53 dans lequel du cadre ça interviendra,
19:55 ça va être un outil qui est vraiment très attendu
19:57 parce que ça devrait nous donner des billes.
20:00 Donc, ça, c'était au niveau de l'établissement.
20:04 Et alors, au niveau individuel, qu'est-ce qu'on peut faire ?
20:07 La 1re chose que je vous ai dit tout à l'heure,
20:09 80 % de l'impact, c'est le matériel, 20 %, c'est l'usage.
20:12 La 1re chose, c'est donc de limiter son achat de matériel.
20:15 Donc, on se pose les bonnes questions avant d'acheter.
20:16 Et ça, c'est évident.
20:18 Est-ce que j'en ai vraiment besoin ?
20:19 Quelles sont mes alternatives à l'achat ?
20:21 Est-ce que je peux pas emprunter, louer, réparer ?
20:23 Et comment est-ce que j'achète de manière plus responsable ?
20:25 De l'occasion, il y a des labels environnementaux
20:27 qui existent aussi dans le numérique.
20:29 Voilà, la réparabilité qui augmente.
20:32 Donc, concrètement, on peut prolonger
20:35 la durée de vie de nos appareils, par exemple,
20:37 en faisant des cycles de charges entre 20 et 80 %,
20:40 laisser un PC portable tout le temps branché
20:42 et au bout d'un an, il aura plus de batterie.
20:43 C'est normal, en fait.
20:45 Il faut qu'il puisse faire des cycles entre 20...
20:46 On le laisse diminuer à 20 % de sa charge,
20:48 on le fait remonter à 80 et ainsi de suite.
20:50 Un PC portable, ça se transporte éteint.
20:53 Ça se transporte pas allumé, parce que sinon,
20:54 ça impacte aussi sa durée de vie.
20:58 Et puis, le fait de libérer de l'espace
20:59 tout ce qui est stocké sur votre ordinateur,
21:01 si ça dépasse 80 %, ça va pouvoir compliquer les mises à jour,
21:05 ça va faire des lenteurs sur votre PC
21:07 et finalement, ça va faire que vous avez envie de changer plus vite.
21:10 Donc, garder au moins 20 % d'espace de stockage.
21:12 Supprimez tout ce qui est inutilisé,
21:14 des vieilles photos, vidéos dont vous ne vous servirez pas.
21:17 Et faites du ménage dans vos documents
21:19 en utilisant des filtres, ça permet d'aller plus vite.
21:21 Alors, sur l'usage,
21:24 quelles sont les habitudes numériques individuelles
21:26 les plus polluantes ?
21:27 C'est simple, en fait. 60 %, c'est notre usage de la vidéo.
21:31 60 % de l'impact numérique environnemental du numérique,
21:34 c'est la vidéo.
21:36 Donc, comment est-ce qu'on fait ?
21:37 On télécharge avant de regarder
21:39 plutôt que juste streamer.
21:40 On désactive la lecture automatique,
21:42 notamment sur les réseaux sociaux.
21:44 On évite le visionnage en HD sur un petit écran comme ça.
21:46 Ça ne sert à rien d'être en haute définition.
21:48 On peut diminuer le nombre de pixels
21:50 et ça suffit très largement.
21:52 Voilà, c'est des exemples.
21:54 Et je vois que vous vous endormez, alors on va faire un quiz.
21:58 Quelle est la proportion de mails jamais ouverts, à votre avis ?
22:03 Réponse A, 20 %, réponse B, 40 %, réponse C, 60 %.
22:08 Je vais vous demander de voter à main levée.
22:10 Qui pense que la réponse est A ?
22:12 Levez bien haut.
22:14 OK. Qui pense que la réponse est B ?
22:17 La majorité. Et qui pense que la réponse est C ?
22:21 Il y a quelques mains levées.
22:22 La réponse est 60 %.
22:26 60 % des e-mails ne sont jamais ouverts.
22:29 En fait, entre 85 et 95 % des e-mails, c'est des spams.
22:32 Enfin, c'est des trucs automatiques et on les ouvre pas.
22:36 Et le spam ou le mail, que vous l'ayez ouvert ou pas,
22:38 il a le même impact carbone.
22:40 Voilà. Donc, qu'est-ce qu'on fait ?
22:42 Première chose, on se désabonne des newsletters.
22:44 On les met pas juste systématiquement à la poubelle
22:46 ou dans un autre répertoire, on se désabonne
22:48 parce que sinon, ça continue d'arriver,
22:49 même si on les voit pas.
22:50 On limite l'envoi de messages,
22:52 on envoie des liens plutôt que des pièces jointes,
22:55 on cible nos destinataires,
22:57 on met aussi une signature sans image.
22:58 Des fois, il y a des signatures qui sont extrêmement lourdes.
23:00 En fait, c'est comme une pièce jointe
23:02 qu'on met systématiquement à tous nos mails,
23:03 même quand on répond juste "merci".
23:05 Un petit exemple, on parlait de l'impact psychologique
23:09 que ça a l'avion en ce moment.
23:12 Si on ne nettoie pas sa boîte mail personnel pendant 10 ans,
23:16 elle aura l'empreinte carbone annuelle de 2,5 tonnes,
23:21 soit autant qu'un aller-retour Paris-Moscou en avion.
23:23 Donc, tous ceux qui ont des boîtes mail pas vidées depuis 10 ans,
23:26 c'est comme si tous les ans, vous faisiez un aller-retour
23:27 Paris-Moscou en avion en termes d'impact carbone.
23:31 Alors, qu'est-ce qu'on fait ? On fait du ménage.
23:34 Pour aller plus vite, on fait des filtres.
23:36 Ça, ça marche très bien.
23:37 Je l'ai fait récemment sur ma boîte professionnelle.
23:39 On peut aller filtrer nos messages par taille.
23:43 On met les plus grosses tailles en haut
23:44 et on se rend compte que souvent, c'est des docs
23:46 qui nous ont été envoyés ou qu'on a envoyés
23:47 qu'on reliera jamais.
23:48 On supprime et alors, je peux vous garantir
23:50 qu'en une demi-heure de travail,
23:52 vous aurez déjà quasiment diminué par deux
23:54 la taille de votre boîte mail.
23:55 Donc, faites l'exercice.
23:57 Une autre question.
24:01 Quelle est la part des consommations inutiles
24:03 des équipements bureautiques ?
24:05 Constatez la nuit et le week-end au niveau professionnel.
24:08 Moins de 30 %, entre 30 et 50 %, ou plus de 50 %,
24:13 alors qui vote la A ?
24:15 Personne, je suis allée trop vite.
24:19 Qui vote B ?
24:20 OK, qui vote C ?
24:24 40 %.
24:28 Les consommations inutiles de tous les équipements
24:30 qui peuvent être laissés connectés, allumés en veille la nuit,
24:34 notamment les ordinateurs, les grosses imprimantes,
24:37 les photocopieurs,
24:38 ça représente 40 % de la consommation totale
24:40 des appareils sur l'année.
24:42 Donc, qu'est-ce qu'on fait ?
24:44 Eh bien, on éteint.
24:45 On éteint la nuit, les imprimantes, les PC.
24:47 Alors, professionnellement, c'est pas toujours possible,
24:49 mais personnellement, ça l'est toujours.
24:51 Il faut savoir qu'une box Internet,
24:53 chez un particulier, sur l'année,
24:54 ça a la même consommation que votre frigo.
24:57 Donc, c'est pas négligeable si on peut l'éteindre
24:59 les vacances, la nuit.
25:00 Eh bien, c'est toujours ça.
25:02 Ça évite les ondes, en plus, c'est pas plus mal.
25:04 Privilégier le Wi-Fi,
25:05 plutôt que d'être toujours en train de chercher le réseau.
25:07 Et puis, désactiver les notifications,
25:09 parce que pour pouvoir recevoir systématiquement
25:12 les notifications, ça veut dire que toutes les 15, 30 secondes,
25:15 ça connecte, ça envoie des requêtes
25:17 pour savoir s'il y a une nouvelle notification.
25:19 Donc, si on désactive les notifications,
25:20 déjà, c'est ça de moins.
25:22 Une dernière.
25:25 Faire une requête sur Internet,
25:26 c'est allumer une ampoule de 12 watts pendant combien de temps ?
25:29 Une requête sur Google.
25:30 Réponse A, 10 minutes.
25:32 Réponse B, 30 minutes.
25:34 Réponse C, 2 heures.
25:36 Alors, qui vote le A ?
25:37 Qui vote B ?
25:40 OK, qui vote C ?
25:43 Il y avait beaucoup de A.
25:45 Eh bien, non.
25:47 Une requête sur Internet, c'est 2 heures d'ampoule allumée.
25:51 Donc, qu'est-ce qu'on fait ?
25:54 Est-ce qu'on a vraiment besoin de cette recherche Google ?
25:56 Est-ce que j'ai choisi les bons mots-clés ?
25:58 Autre chose de très simple,
26:00 c'est les adresses web sur lesquelles on va souvent,
26:02 on les met en favori.
26:03 Aller directement au favori,
26:04 plutôt que rechercher son adresse qu'on connaît déjà par Google,
26:07 ça divise par quatre ces émissions de gaz à effet de serre.
26:10 On ferme les pages Internet et les onglets non utilisés.
26:14 On n'a pas un navigateur Internet avec des tas d'onglets,
26:18 parce qu'en fait, tous ces onglets, ils sont régulièrement mis à jour.
26:20 Et donc, tout ça, ça consomme énormément.
26:23 On installe, et ça, c'est génial,
26:25 un bloqueur de publicité et de cookies à la maison.
26:27 On peut mettre ça en place. C'est juste une petite option
26:29 à activer sur la box.
26:30 Et en fait, quand on surfe sur Internet,
26:32 on a plein de pages blanches avec des croix.
26:34 Tout ça, c'est les vidéos qui nous auraient assommé,
26:36 qui nous auraient monopolisé de l'esprit,
26:38 et puis qui étaient des vidéos, en fait,
26:39 donc qui consommaient de la bande passante.
26:42 On écoute de la musique sur des applications dédiées,
26:44 surtout pas YouTube avec la vidéo.
26:46 Et on peut choisir un moteur de recherche plus écolo.
26:49 Donc, tout ça pour dire, la sobriété,
26:52 c'est aussi reprendre le contrôle
26:53 de notre utilisation de la technologie.
26:55 Tout ça, on s'en rend pas compte.
26:56 Je suis la première mauvaise sur le sujet.
26:59 Mais c'est bon pour notre santé.
27:00 C'est bon pour nous de reprendre le contrôle.
27:02 Donc, quels sont nos usages ?
27:05 Activez sur votre téléphone le petit compteur de temps
27:09 pour le soir, savoir combien de temps
27:10 vous avez passé sur votre écran.
27:11 Vous allez voir, c'est horrible.
27:14 Enlevez les notifications, les alertes, les badges,
27:16 et puis supprimez toutes les applications nuisibles
27:18 qui tirent profit de la dépendance.
27:20 Voilà, ça, c'est...
27:21 difficile, mais ça vaut le coup.
27:24 Alors, si ça vous a intéressé, pour aller plus loin,
27:27 je vous recommande vraiment le site de l'ADEME.
27:29 Il y a énormément de publications sur le sujet,
27:31 d'infographies, de cartographies très simples à comprendre.
27:34 Il y a les rapports du Shift Project qui sont très complets
27:36 et qui ont été les premières données sur le sujet.
27:39 Il y a la DNS qui a publié un rapport sectoriel
27:41 sur l'impact environnemental du numérique en santé.
27:44 C'est à la fois très intéressant
27:45 et à la fois, ça montre qu'on n'a encore pas grand-chose
27:47 et qu'il va falloir travailler sur le sujet.
27:50 Il y a des MOOC aussi qui sont disponibles,
27:52 qui peuvent se faire en pas trop de temps.
27:54 Il y a le livre de Guillaume Pitron,
27:56 "La guerre des métaux rares", qui fait peur,
27:57 qui est très impressionnant.
27:59 Et puis, si vous êtes sensibilisés sur les décharges de PC,
28:02 il y avait un reportage arté, donc il est déjà vieux,
28:04 je crois qu'il date de 2019,
28:05 mais je crois qu'il est encore accessible sur Internet,
28:07 qui montre justement tout ce qui advient
28:09 de nos déchets électroniques
28:10 si on ne les met pas dans des vraies filières agrées.
28:12 Voilà, alors, trois choses à retenir.
28:16 Croissance du numérique,
28:17 c'est croissance de l'impact environnemental
28:19 et l'impact environnemental, c'est le carbone,
28:20 mais c'est aussi les minéraux, l'eau, l'énergie, etc.
28:24 Donc, qu'est-ce qu'il faut faire ?
28:25 Questionner en profondeur nos besoins, nos usages.
28:28 Le numérique, c'est comme les antibiotiques,
28:30 c'est pas...
28:31 automatique.
28:33 Et tout ça, c'est une transition positive
28:35 qui est bien pour nos patients,
28:37 parce que l'objectif, c'est pas d'enlever le numérique,
28:39 qui est bien pour les professionnels
28:40 et qui est bien pour nous aussi, personnellement,
28:42 de un peu se désintoxiquer de tout ça.
28:44 Voilà, je vous remercie.
28:45 (Applaudissements)