Une tribune de MeTooMedia charge "le soutien d'Emmanuel Macron à Gérard Depardieu"

  • l’année dernière
Une tribune signée par une cinquantaine de personnalités et publiée par Le Figaro lundi 25 décembre au soir dénonce le "lynchage qui s'abat" sur Gérard Depardieu. En réponse, l'association MeeTooMedia, a publié une lettre dans le journal Le Monde, lui reprochant ses mots dans l'émission "C à vous" concernant Gérard Depardieu.
Transcript
00:00 Vous l'avez dit, cette tribune fait suite à cette tribune des artistes qui ont soutenu Gérard Depardieu.
00:05 Cette fois-ci, regardez cette nouvelle tribune intitulée "Affaire Depardieu".
00:10 Je vous l'invite, M. le Président, vos paroles dénient à toutes les femmes victimes de violences le droit à être entendues et crues.
00:16 C'est donc une lettre au Président qui est adressée cette fois-ci directement à l'initiative de l'association de défense des victimes de violences,
00:26 l'association #MeTooMedia, dans les médias, qui a recueilli plus de 100 signatures à l'heure où on se parle.
00:32 Et ça continue encore de gonfler. Il s'agit aussi bien de femmes que d'hommes, toutes professions confondues,
00:37 des militants, des journalistes, des artistes, des avocats, des personnes du secteur médical, des éducateurs, des retraités, des étudiants, des sans-profession.
00:46 Ils sont nombreux à prendre part à cette tribune.
00:48 Tout d'abord, ce que remettent en question les signataires, c'est l'engagement affiché par le Président de la République.
00:55 M. le Président, vous avez souhaité faire de votre double quinquennat celui de la lutte contre les violences faites aux femmes.
01:01 Pour eux, il s'agit d'une posture politique. C'est tout.
01:04 Regardez vos propos, disent-ils, dans l'émission « C'est à vous » de la semaine dernière.
01:10 On va voir cette deuxième citation qui va arriver.
01:13 « Témoigne de votre désintérêt pour la cause d'une totale ignorance du champ des violences sexistes et sexuelles ».
01:21 Reproche également fait. On reproche à Emmanuel Macron de prendre parti pour un artiste populaire plutôt que pour des femmes inconnues.
01:30 Regardez ces quelques morceaux choisis.
01:32 Pour vous justifier, vous invoquez la présomption d'innocence comme si l'innocence primait sur la présomption.
01:39 Petit rappel, Gérard Depardieu est mis en examen depuis 2020.
01:42 Cela signifie que des indices graves et concordants ont été relevés par le juge d'instruction.
01:47 Pour rappel, trois plaintes déposées, une pour agression sexuelle, deux pour viol, dont une non prescrite.
01:52 Voici pour les rappels. On le rappelle, il y a des avocats dans ces signataires.
01:56 Autre, évidemment, précision également et reproche.
02:01 Que faites-vous de la présomption d'innocence ?
02:02 Donc cette fois-ci, des plaignantes rappelant que près de 98% des victimes disent vrai.
02:09 Devons-nous le rappeler. La présomption d'innocence est un principe fondateur du droit pénal français.
02:13 Elle n'empêche ni les victimes de parler, ni les journalistes d'enquêter.
02:18 Regardez également cette autre reproche qui est faite de Gérard Depardieu.
02:25 Vous dites qu'il vous rend fière la France. Depardieu n'a pas besoin de votre soutien.
02:29 Les victimes, en revanche, auraient mérité que leur courage soit salué.
02:32 Au lieu de ça, vous avez donc préféré soutenir l'acteur populaire plutôt que la victime inconnue.
02:38 Dans cette tribune, on lit également d'autres aspects, d'autres reproches.
02:45 On parle également de l'affaire Nicolas Hulot, pour laquelle on reproche à Emmanuel Macron,
02:49 là aussi d'avoir dénoncé une société de l'Inquisition, ses signataires,
02:55 qui reprochent donc une inversion de la culpabilité faite assez systématiquement par le président de la République,
03:03 à une sorte de deux poids, deux mesures.
03:04 Vous allez voir, peut-on en même temps être mise en examen et conserver sa Légion d'honneur ?
03:11 Il s'agit de la Légion d'honneur de Gérard Depardieu, dont la démarche a été en entreprise.
03:15 Il faut qu'elle lui soit retirée.
03:16 Vous avez déjà donné une réponse.
03:18 En 2017, le président avait engagé les démarches pour retirer la Légion d'honneur de Harvey Weinstein,
03:25 alors qu'il n'était pas encore jugé pourquoi protéger Depardieu ?
03:28 Donc cette question sur le deux poids, deux mesures, et surtout cette conclusion sans appel
03:33 sur une culture du viol qui serait instaurée au plus haut sommet de l'État, c'est assez violent.
03:38 Vous auriez pu entrer dans l'histoire comme le président ayant fait durablement avancer la cause
03:42 des victimes de violences conjugales et de violences sexistes et sexuelles.
03:45 A contrario, vous avez par vos mots validé la culture du viol au plus haut sommet de l'État.

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