Frédéric Péchenard : «Il y a un risque terroriste, il est augmenté depuis le 7-Octobre, c’est un risque auquel il faut se préparer et faire face de la manière la plus soudée possible»

  • l’année dernière
L’ancien directeur de la police nationale et élu Les Républicains du Conseil de Paris, Frédéric Péchenard, était l’invité de La Matinale, ce jeudi 21 décembre, sur CNEWS. Il s’est exprimé sur l’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 : «Il y a un risque terroriste, il est augmenté depuis le 7-Octobre, c’est un risque auquel il faut se préparer et faire face de la manière la plus soudée possible».
Transcript
00:00 D'abord, on n'a pas le choix.
00:01 Donc les Jeux Olympiques viendront en France dans sept mois,
00:03 donc il faut y faire face et le mieux possible.
00:05 Après, dire qu'il y a un risque,
00:08 ce n'est pas faire peur inutilement,
00:11 c'est faire prendre conscience que oui, il y a un risque terroriste.
00:14 Je pense d'ailleurs que les services de l'État en ont parfaitement conscience.
00:17 Ce risque, il est augmenté depuis le 7 octobre,
00:20 depuis l'attaque du Hamas contre Israël,
00:23 puisqu'on s'aperçoit, si vous prenez les 40 dernières années,
00:27 le terrorisme djihadiste a frappé la France.
00:29 Toujours en miroir avec ce qui se passait à l'international.
00:34 Tensions avec l'Iran, le Hezbollah met des bombes à Paris,
00:37 notamment rue Drenne, vous vous souvenez des affaires en 86.
00:40 Tensions avec l'Algérie, guerre civile en Algérie,
00:43 le GIA algérien frappe la France en 95-96,
00:46 notamment d'ailleurs dans le métro et le RER.
00:48 Tensions dans la zone irakosyrienne avec Daech.
00:51 Daech frappe la France avec le Bataclan, Charlie, etc.
00:54 Donc là, on est dans une période de tensions extrêmes au Moyen-Orient.
01:00 Il est donc vraisemblable, on a déjà eu d'ailleurs deux attentats depuis,
01:03 qui a coûté la vie à deux personnes.
01:06 Il est vraisemblable qu'on puisse avoir d'autres attentats.
01:08 Ce n'est pas certain, mais c'est vraisemblable.
01:10 Et évidemment, les services de sécurité en sont parfaitement conscients.
01:13 Donc, les Jeux olympiques seront un risque,
01:16 mais un risque auquel il faut se préparer
01:19 et faire face de manière la plus soudée possible.
01:22 Le risque le plus important, il concerne la cérémonie d'ouverture
01:25 qui doit se dérouler sur la Seine.
01:27 On apprend qu'il y a un plan B.
01:29 Au cas où effectivement, ce risque soit trop important,
01:32 cette cérémonie ne serait pas organisée sur la Seine.
01:34 C'est responsable de prévoir un plan B.
01:36 Et quel pourrait être ce plan B, selon vous ?
01:39 Bien sûr, c'est responsable de prévoir un plan B,
01:40 puisqu'on ne sait pas ce qui va se passer.
01:42 Cette cérémonie d'ouverture, elle est à risque,
01:44 mais le risque, il va durer pendant les 15 jours des Jeux olympiques
01:48 et notamment dans les transports en commun,
01:50 où la région Ile-de-France a fait d'ailleurs beaucoup de choses
01:52 en partenariat avec l'État pour améliorer la sécurité
01:55 dans les transports en commun et améliorer d'ailleurs
01:57 la prise en charge des forces de sécurité.
02:00 Vous savez, il faut loger les forces de sécurité.
02:03 La région est compétente sur les lycées,
02:08 donc on a ouvert 4 500 places d'internats pour les forces de sécurité.
02:12 On va donner un pass Navigo à 45 000 forces de sécurité
02:14 pour qu'ils puissent circuler librement dans le métro.
02:17 Puis plus ils prennent le métro, plus il y a d'agents de sécurité
02:20 dans le métro, meilleure est la sécurité.
02:22 - Frédéric Peshtar, que se passerait-il s'il y avait un attentat
02:24 pendant les Jeux olympiques ?
02:26 - C'est déjà arrivé.
02:27 Je vous rappelle qu'en 1972, Munich...
02:31 - Des athlètes israéliens pris pour cible.
02:32 - Ils ont été pris pour cible, ils ont été pris en otage et puis exécutés.
02:36 Donc, ce n'est pas quelque chose qui est impossible à revoir.
02:38 - Là, il faudra surveiller particulièrement les athlètes israéliens,
02:41 compte tenu de la situation ?
02:42 - Bien sûr, les athlètes israéliens, les athlètes américains,
02:45 les athlètes français aussi, enfin tous ceux qui sont identifiés
02:49 comme étant des cibles par les terroristes islamiques.
02:50 - Mais est-ce qu'il y a un risque que les athlètes israéliens
02:52 ne puissent pas défiler sur la scène, par exemple ?
02:55 - Ça, c'est quelque chose qu'il faudra voir avec les Israéliens.
03:00 J'imagine que la communauté de reconnaissance des Jeux olympiques
03:02 est en contact, notamment avec les Israéliens,
03:05 pour savoir s'ils accepteront ou pas de prendre un certain nombre de risques
03:08 et notamment peut-être pendant la cérémonie d'ouverture.
03:10 - Mais ça se décidera au dernier moment, ça ?
03:12 - Oui, bien sûr.
03:12 Parce qu'aujourd'hui, il faut prévoir un plan B,
03:15 le président de la République a raison,
03:17 parce qu'on ne sait pas ce qui peut se passer.
03:18 Moi, quand j'entendais dire "il n'y a pas de plan B, il n'y a pas de plan B",
03:21 je me disais "ce n'est pas raisonnable".
03:23 Il faut toujours envisager un plan B, parce que le plan A, il est clair,
03:28 on veut avoir quelque chose de magnifique sur la scène.
03:30 Normalement, ça devrait se passer, en tout cas, je le souhaite, évidemment.
03:33 Mais si les choses devaient dégénérer, et je dis bien si,
03:36 il faudra évidemment penser à autre chose.
03:38 Alors, ça serait probablement, en tout cas,
03:42 je n'ai pas d'informations précises là-dessus,
03:44 mais ça serait évidemment une ancienne fermée, genre Stade de France.
03:47 - Type Stade de France.
03:48 - Je ne sais pas comment ça pourrait être autre.
03:49 - Je ne sais pas comment ça pourrait être autre.
03:50 ♪ ♪ ♪
03:53 [SILENCE]

Recommandée