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Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 Bonsoir à tous et bienvenue dans Soir Info.
00:00:03 Nous sommes ensemble jusqu'à minuit avec les invités qui vont m'accompagner.
00:00:06 Jean-Michel Fauvergue, bonsoir.
00:00:07 Bonsoir Elodie.
00:00:08 Ancien chef du REN, Nathan Devers, bonsoir.
00:00:10 Bonsoir Elodie.
00:00:11 Écrivain, Samy Biazouni, bonsoir.
00:00:13 Bonsoir Elodie.
00:00:13 Essayiste et Michael Sadoun, bonsoir.
00:00:15 Bonsoir.
00:00:15 Expert en politique publique, au sommaire de votre émission de ce soir.
00:00:19 D'abord, un mineur isolé meurt dans une rixe à Limoges.
00:00:22 Les suspects, tous mineurs isolés pakistanais, ont été placés en garde à vue.
00:00:26 Ce genre de scène devient habituel dans les quartiers,
00:00:29 mais désormais aussi dans toutes les villes.
00:00:31 Nos reporters se sont rendus sur place.
00:00:33 Vous entendrez notamment les habitants qui n'en peuvent plus.
00:00:37 2023, une année compliquée pour les forces de l'ordre,
00:00:39 de plus en plus mobilisées pour assurer notre sécurité au quotidien,
00:00:43 mais aussi devenues des cibles pendant les émeutes,
00:00:45 dans le même temps où des politiques d'extrême gauche
00:00:47 rabâchent que la police tue.
00:00:48 On fera le triste bilan de cette année 2023.
00:00:52 L'Office central de lutte contre les crimes, contre l'humanité et les crimes de haine
00:00:56 travaille sur la flambée des actes antisémites
00:00:58 qui se propagent depuis l'attaque du Hamas en Israël.
00:01:01 Plus de 1800 faits ont été recensés en France cette année contre 551.
00:01:05 En 2022, on en parle évidemment avec mes invités dans un instant,
00:01:09 mais tout de suite, on fait le point sur l'actualité avec vous,
00:01:11 Mathieu Devesse. Bonsoir Mathieu.
00:01:14 Bonsoir Elodie, bonsoir à tous.
00:01:21 Le père de famille soupçonné d'avoir tué sa femme
00:01:24 et ses quatre enfants à mots a été mis en examen et écroué.
00:01:27 L'homme de 33 ans dit avoir entendu des voix qui lui demandaient de faire du mal.
00:01:32 D'après les résultats des autopsies, la mère et ses filles ont été victimes
00:01:35 d'une dizaine de coups de couteau chacune.
00:01:38 Les garçons sont morts après avoir été noyés.
00:01:41 La France est-elle plus laxiste que ses voisins en matière d'immigration ?
00:01:46 Selon l'Office français de l'immigration,
00:01:48 même si le Conseil constitutionnel a validé toute la loi, voté à l'Assemblée,
00:01:52 le pays resterait bien plus accueillant que la plupart des autres membres de l'Union européenne.
00:02:01 Les explications avec ce sujet de Célia Gruyère.
00:02:05 Si pour une partie de la classe politique, la loi immigration est trop dure,
00:02:08 la France resterait pourtant l'un des pays européens les plus ouverts en la matière.
00:02:13 Par exemple, le niveau de langue requis pour obtenir un titre de séjour
00:02:17 reste plus bas qu'un bon nombre de pays de l'Union européenne.
00:02:21 Il faut acquérir le niveau A2 en France contrairement à l'Allemagne,
00:02:24 la Finlande ou encore les Pays-Bas qui exigent le niveau B1.
00:02:28 Une des mesures phares, comme la régularisation des travailleurs étrangers
00:02:31 dans les métiers en tension,
00:02:33 permettent également à la France de garder une politique d'immigration ouverte.
00:02:37 Autre exemple, la prise en charge de la santé des sans-papiers.
00:02:40 Comparé à l'Allemagne, l'Autriche, la Suède, le Danemark ou encore les Pays-Bas,
00:02:45 la France propose un système quasiment unique au monde,
00:02:48 permettant un accès aux soins beaucoup plus large.
00:02:50 Selon Didier Leschi, directeur de l'Office français de l'immigration
00:02:54 qui publie une tribune dans Le Monde,
00:02:56 même si le Conseil constitutionnel valide la loi immigration,
00:02:59 la France restera l'un des pays les plus ouverts de l'Union européenne.
00:03:03 En témoigne notamment le domaine de l'hébergement d'urgence inconditionnel.
00:03:07 Un hébergement même pour ceux qui font l'objet d'une obligation de quitter le territoire.
00:03:12 La France se rapproche tout de même de certains pays,
00:03:15 en durcissant notamment l'accès aux allocations familiales et le regroupement familial.
00:03:22 L'ONU demande à Israël de mettre fin aux homicides illégaux.
00:03:26 En Cisjordanie, l'organisation dénonce une détérioration rapide des droits humains dans cette zone.
00:03:31 Le rapport demande notamment la fin des détentions arbitraires
00:03:35 et des mauvais traitements infligés aux Palestiniens.
00:03:39 À trois jours désormais de la soirée du Nouvel An,
00:03:42 la prévention routière met en garde les conducteurs, selon une enquête.
00:03:45 Plus d'un quart des Français prévoient de prendre le volant pour rentrer chez eux
00:03:49 après avoir bu, mais dormir sur place est de loin la meilleure solution,
00:03:53 alors que l'alcool au volant représente 30% des morts sur les routes cette année.
00:03:57 Écoutez ces Français interrogés avant les fêtes.
00:04:01 L'expérience personnelle, c'est que tout simplement,
00:04:02 ça m'est arrivé une fois d'avoir été en état d'ébriété et de conduire.
00:04:06 J'ai eu un accrochage tout seul et derrière ça a été terminé, tout simplement.
00:04:10 Voilà, plutôt renoncer que de faire.
00:04:12 Je vais aller dans un bar, je vais peut-être prendre deux verres de vin
00:04:16 en l'espace de trois, quatre heures,
00:04:18 mais c'est vrai que je ne sais pas vraiment si je suis au-dessus ou non.
00:04:21 Je pense qu'on n'a pas assez d'informations là-dessus,
00:04:23 sur quelle dose on peut vraiment prendre.
00:04:26 Et je pense que oui, vraiment, on fait un petit peu au feeling.
00:04:30 Et on le rappelle, l'alcool, c'est à consommer avec modération.
00:04:32 C'est la fin de ce journal.
00:04:34 Tout de suite, Soir Info, avec vous, Élodie et vos invités.
00:04:37 Merci Mathieu.
00:04:37 On vous retrouve à 22h pour un prochain journal.
00:04:40 On va commencer nos débats avec ce qui s'est passé à Limoges.
00:04:43 Un mineur isolé est mort dans une Rix.
00:04:45 Les suspects, tous mineurs isolés pakistanais, ont été placés en garde à vue.
00:04:49 Ce genre de scène devient habituelle dans ce quartier.
00:04:52 Regardez les explications de Jules Bedeau, Justine Serkira,
00:04:54 avec le récit de Célia Gruyère.
00:04:56 C'est sur la place Winston Churchill à Limoges
00:05:01 qu'une Rix entrebande a éclaté ce lundi.
00:05:03 Un mineur isolé turc, âgé de 16 ans, est décédé
00:05:06 après avoir été blessé à l'arme blanche.
00:05:09 Il était accompagné de trois autres mineurs turcs
00:05:11 quand ils se sont fait prendre à partie par un autre groupe.
00:05:15 Vers 17h30, travaillant au bureau, j'ai entendu des bruits, des exclamations.
00:05:20 Donc je suis venu voir à la fenêtre.
00:05:22 Et là, j'ai vu un groupe de 5-7 personnes contre un groupe de 3 personnes
00:05:27 qui avaient tous enlevé leur ceinture en cuir
00:05:30 et qui se donnaient des coups de ceinture en cuir violemment.
00:05:35 Il y en a même un du groupe des 3 qui est tombé par terre
00:05:38 et qui a été lapidé au sol, enfin, à coups de ceinture et tout ça.
00:05:43 Et les deux groupes, ce que j'ai vu après, les deux groupes se sont séparés.
00:05:47 Le groupe de 3 est parti dans la rue en face
00:05:50 et le groupe de 7 est parti direction Place Eudène.
00:05:53 Cinq suspects, des mineurs pakistanais, SDF, âgés de 15 à 17 ans,
00:05:58 ont été interpellés et placés en garde à vue.
00:06:01 Ils ne sont pas tous, ni leur implication quant aux coups mortels portés à la victime,
00:06:05 mais reconnaissent leur présence sur le lieu des faits.
00:06:07 Pour ce témoin, ce genre de scène est habituel sur la place.
00:06:11 Trois, quatre fois par semaine, il y a des altercations violentes sur cette place,
00:06:16 à divers niveaux, mais voilà.
00:06:19 Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Limoges.
00:06:23 Des personnes impliquées dans la RICS sont toujours activement recherchées.
00:06:27 Jean-Michel Fauvergue, on a beaucoup parlé de RICS
00:06:29 et notamment cette semaine dans l'agglomération parisienne,
00:06:32 mais on voit qu'aucun territoire n'est épargné.
00:06:34 On entendra tout à l'heure un syndicaliste de police nous dire que c'est récent à Limoges,
00:06:38 mais on voit que ça devient quand même quelque chose de courant malheureusement.
00:06:42 Oui, le phénomène s'étend parce que tout simplement,
00:06:45 s'il s'agit de mineurs non accompagnés, des milliers résonnés,
00:06:49 parce que des mineurs isolés, il y en a de plus en plus
00:06:52 et ils sont un peu partout dans tout le territoire national.
00:06:54 Ils produisent les mêmes effets.
00:06:55 Là, on a à la fois un effet de bande et un effet de...
00:06:58 Il y a un effet de mineurs isolés.
00:07:01 Ces mineurs isolés, on l'a dit dans le reportage, sont en SDF.
00:07:04 Donc normalement, ils devraient être dans un foyer quand on est mineur isolé.
00:07:08 Ça coûte assez cher au département.
00:07:10 Ça coûte à la France environ entre un et deux milliards par an.
00:07:15 Donc, ils devraient être dans un foyer.
00:07:16 Visiblement, ils en sont sortis ou ils ne sont pas restés.
00:07:20 Et ils sont sur la République.
00:07:22 Alors, ils sont dangereux à la fois pour les autres mineurs.
00:07:25 Là, il y a un effet de bande entre Turcs et entre Pakistanais.
00:07:30 Mais ils sont dangereux aussi pour les populations.
00:07:32 Et les populations, et en particulier les populations les plus faibles
00:07:37 ou peut-être les moins faibles, mais les femmes d'une manière générale
00:07:40 qui circulent dans les rues de ces villes-là.
00:07:44 Donc, la problématique de ces mineurs, c'est qu'ils ne sont pas expulsables.
00:07:49 Ils ne seront pas avec la nouvelle loi immigration, toujours.
00:07:53 C'est qu'on a un problème de justice des mineurs.
00:07:58 Et qu'à un certain moment, le phénomène s'amplifiant,
00:08:04 il va bien falloir s'y atteler et trouver des solutions
00:08:08 parce que ça ne peut plus tenir comme ça très longtemps.
00:08:11 Pour compléter, avancer un peu dans le débat,
00:08:13 je voudrais qu'on regarde justement les explications de Justine Serkera,
00:08:16 qui était notre envoyée spéciale sur place, et de Jules Bedot,
00:08:18 justement sur où en est l'enquête actuellement écoutée.
00:08:22 Les enquêteurs recherchent activement d'autres suspects
00:08:24 qui pourraient être impliqués dans l'affaire,
00:08:26 et notamment le ou les auteurs des deux coups de couteau mortels,
00:08:29 selon le communiqué du procureur de la République de Limoges.
00:08:33 Cinq personnes ont déjà été interpellées et placées en garde à vue.
00:08:36 Ce sont des mineurs âgés de 15 à 17 ans et demi,
00:08:39 des personnes qui vivent dans la rue et sont d'origine pakistanaise.
00:08:42 Ils nient leur implication dans l'attaque au couteau,
00:08:45 mais reconnaissent leur présence au moment des faits,
00:08:47 place Churchill, juste derrière moi.
00:08:49 La victime vivait dans un foyer aux alentours de Limoges,
00:08:52 elle n'était pas connue des services de police
00:08:55 et vivait en France depuis seulement deux mois,
00:08:57 selon le représentant du syndicat SGP Police de Limoges,
00:09:01 contacté plutôt par téléphone.
00:09:03 - Michaël Sado, on a eu récemment beaucoup d'exemples de départements
00:09:06 qui tirent la sonnette d'alarme parce qu'ils ne sont plus en capacité,
00:09:09 même technique et pratique, d'accueillir ces mineurs isolés,
00:09:12 qui donc sont livrés à eux-mêmes, comme le disait Jean-Michel Fauverg.
00:09:15 Normalement, ils sont dans des foyers, pas livrés à eux-mêmes dans la rue.
00:09:18 - Oui, j'irais même plus loin dans le côté extension géographique
00:09:22 du problème, puisque même en Allemagne, notamment,
00:09:24 les landers de l'Est font face à une explosion de la violence
00:09:29 qui est aussi due à l'immigration incontrôlée et aux mineurs isolés
00:09:33 qui passent notamment par les routes de l'Est, plutôt de la Méditerranée.
00:09:37 Quand on voit ce genre de fait, évidemment, on se demande toujours
00:09:39 si on fait face à un fait divers, isolé,
00:09:43 ou si on peut dégager une tendance derrière ça.
00:09:45 Moi, je pense qu'il y a une tendance profonde qui se dégage derrière ça.
00:09:47 La première chose à dire, c'est que c'est révélateur d'une explosion
00:09:52 de la violence dans la société, ou plus exactement,
00:09:54 d'un affaiblissement des forces qui s'opposent à la violence dans la société.
00:09:57 Moi, je pense que c'est principalement ça qui est en train de se passer.
00:10:00 Il y a une augmentation des coûts et blessures l'année dernière
00:10:04 qui est de l'ordre de 15 % en France.
00:10:05 Il y a un taux d'homicidité qui est souvent rappelé par Alain Bauer,
00:10:08 qui a explosé ces 15 dernières années et qui cumule en gros
00:10:12 les homicides plus les tentatives d'homicides.
00:10:14 Et puis, le deuxième fait révélateur, c'est le problème des mineurs non accompagnés.
00:10:19 Jean-Michel Fauvergue en parlait.
00:10:20 Deux milliards de coûts par an, donc pour 40 000 mineurs isolés en France,
00:10:25 ça fait environ 50 000 par mineur isolé, ce qui représente un coût considérable
00:10:29 et qui donne un sentiment d'injustice aussi à la plupart des Français.
00:10:33 Et en effet, la justice des mineurs pose problème.
00:10:36 Est-ce qu'on peut encore appliquer les exigences de proportionnalité
00:10:40 ou je dirais de tempérance des ordonnances de 45
00:10:44 quand on a une jeunesse qui ne correspond plus à la jeunesse que nous avons
00:10:50 dans le terreau national ?
00:10:51 Parce qu'elle vient d'une culture probablement plus patriarcale,
00:10:55 de pays qui sont probablement plus miséreux, donc plus violents.
00:10:58 Et on se demande si cette justice est bien adaptée.
00:11:01 Je voudrais qu'on garde l'avis de Cyril Janin,
00:11:03 c'est le secrétaire national délégué SGP police sud-ouest,
00:11:05 qui s'exprimait justement sur cette rixe mortelle.
00:11:08 Écoutez-le.
00:11:09 Sur la place de Winston Churchill,
00:11:11 ce n'est pas la première fois que des agressions sont commises.
00:11:15 Mais comme ça, un affrontement entre guillemets de deux bandes
00:11:23 et avec des conséquences qu'on connaît,
00:11:27 on va dire que c'est la première fois.
00:11:29 On ne peut pas dire qu'on a affaire à un règlement de compte de bande rivale
00:11:34 puisque ce n'est jamais arrivé à Dimanche.
00:11:40 C'est quelque chose qui est déjà arrivé sur l'Hexagone,
00:11:45 mais dans le département de la Haute-Vienne,
00:11:47 non, ce n'est pas la première fois.
00:11:49 Ce qu'on voit, Nathan Nevers, aussi, c'est l'intensification de la violence.
00:11:51 Il dit d'abord qu'il y a eu des bandes rivales qui s'affrontent.
00:11:54 Là, on a une violence supplémentaire avec un mort.
00:11:57 Et ça, c'est vrai que c'est souvent ce qu'on voit dans plusieurs quartiers
00:11:59 ou villes de France où la violence s'intensifie rapidement, malheureusement.
00:12:03 Je ne sais pas si on peut tirer,
00:12:05 je le dis chaque fois qu'on mentionne,
00:12:07 je n'aime pas l'expression de faits divers,
00:12:08 vous avez parlé de faits divers, je préfère celle de faits tragiques
00:12:10 parce que quand on dit faits divers, ça donne l'impression que ce n'est pas grave,
00:12:12 une vie qui est morte et que c'est une impression un peu condescendante,
00:12:15 que ça devrait rester dans la PQR et qu'il ne faudrait pas en parler davantage.
00:12:19 C'est un fait tragique.
00:12:20 Il y a des vies qui sont en jeu, c'est absolument horrible.
00:12:22 Je n'y passe pas.
00:12:23 Mais chaque fois, je me pose la question de
00:12:26 est-ce qu'on peut tirer une conclusion globale à partir d'un fait tragique ?
00:12:30 Quand on part d'un fait tragique, évidemment, ça suscite une émotion,
00:12:33 évidemment, ça suscite une inquiétude
00:12:35 et évidemment, ça suscite aussi un mécanisme d'identification.
00:12:38 On se dit "ah bah tiens, j'aurais pu être sur la place le même soir,
00:12:40 j'aurais pu me faire moi aussi assassiner, etc."
00:12:43 Quand on est dans l'analyse politique,
00:12:44 il faut être dans une analyse froide, dans une analyse rationnelle.
00:12:47 Tout à l'heure, vous avez parlé d'un chiffre,
00:12:48 une augmentation de 15% des coups et blessures.
00:12:51 Vous voyez, je pense que c'est à cette échelle qu'il faut réfléchir sur les augmentations.
00:12:54 Et en l'occurrence, si on parle de l'insécurité au niveau global, année par année,
00:12:59 en effet, il y a des facteurs qui augmentent.
00:13:02 L'autre jour, je faisais un édito sur les violences contre les élus.
00:13:04 C'est différent, mais je parlais du fait que c'était monté de 32% sur l'année 2022.
00:13:08 Donc, on voit bien qu'il y a des domaines où ça monte.
00:13:10 Sur la question des homicides, alors vous avez cité le taux d'homicidité.
00:13:13 Mais si on enlève les tentatives d'homicides et qu'on prend juste les homicides,
00:13:17 il faut juste quand même dire une chose,
00:13:19 c'est que la tendance, globalement, sur les 20 dernières années,
00:13:22 globalement, elle descend.
00:13:23 Il y a eu, en 2011, ça a stagné.
00:13:26 Après le Covid, c'est un peu remonté.
00:13:28 Mais globalement, ça descend sur les 20 dernières années.
00:13:30 Et si on prend sur les 40 ou 50 dernières années, ça descend.
00:13:33 En flèche, ce serait un peu exagéré de le dire, mais ça descend sensiblement.
00:13:36 Donc, il faut faire attention parce que si on s'en tient à la perception de ces faits tragiques,
00:13:40 on peut avoir l'impression que le nombre d'homicides
00:13:43 est multiplié par 2, par 3, par 10 en France sur les 20 dernières années.
00:13:46 Je pense que si on faisait un micro-trottoir dans la rue en demandant à des gens,
00:13:50 dites-moi, est-ce que vous pensez que les homicides ont été multipliés par 2,
00:13:53 par 10 ou par 20 sur les 20 dernières années ?
00:13:55 Beaucoup de gens auraient ce sentiment.
00:13:57 Et là, ce serait vraiment un sentiment parce que factuellement,
00:14:00 ça ne correspond pas à une évolution réelle.
00:14:02 Jean-Michel Fauvergue et puis Samy Biassou.
00:14:03 Oui, mais attend, vous avez sans doute raison dans la globalité du discours.
00:14:08 Mais là, il s'agit d'un phénomène très particulier.
00:14:12 C'est le phénomène des MNA.
00:14:13 On est vraiment dans cette problématique-là.
00:14:15 Et ça, pour le coup, c'est un phénomène qui est étudié et qui est quasiment mesuré aussi.
00:14:21 Donc, on est dans ce phénomène du MNA.
00:14:23 Et mineurs non accompagnés, mineurs isolés si vous préférez,
00:14:29 qui est de plus en plus important.
00:14:32 Et ces jeunes mineurs qui arrivent,
00:14:36 jeunes par définition puisqu'ils sont mineurs, qui arrivent en France,
00:14:40 obligatoirement, comme ils ne travaillent pas,
00:14:43 comme ils ne sont pas habilités à travailler et comme ils s'échappent des foyers,
00:14:48 eh bien, la plupart d'entre eux vont commettre de la criminalité
00:14:52 et qui va très loin dans ce sens-là.
00:14:54 Deux choses importantes sur ces MNA.
00:14:58 Sur Paris, par exemple, la plupart des MNA sont des Roms.
00:15:02 Donc, ils sont européens.
00:15:05 Et il y a des accords avec la Roumanie pour les renvoyer chez eux.
00:15:08 Avec l'entrée dans la Roumanie dans l'espèce Schengen,
00:15:12 dans très peu de temps, ça ne va pas s'arranger non plus.
00:15:14 La deuxième chose, c'est que ces mineurs-là, la plupart d'entre eux,
00:15:18 enfin, beaucoup d'entre eux en tout cas, je ne sais pas si c'est la majorité,
00:15:21 sont majeurs en fait, en réalité.
00:15:23 Mais pour déterminer leur majorité, il faudrait faire des tests osseux.
00:15:26 Pour faire des tests osseux, il faut demander l'autorisation du juge
00:15:29 et l'autorisation de l'intéressé.
00:15:31 Donc, on marche un peu sur la tête.
00:15:32 Et la troisième chose que je voudrais préciser,
00:15:35 c'est que quand il y a une affaire judiciaire de ce type-là,
00:15:37 par contre, le juge judiciaire aura les moyens de les renvoyer chez eux
00:15:41 pour faire un regroupement familial.
00:15:43 De les renvoyer, à condition évidemment que ce ne soit pas les meurtriers,
00:15:46 mais de les renvoyer dans leur famille.
00:15:48 Mais seul le juge judiciaire peut le faire, pour faire un regroupement familial,
00:15:52 pour sauver la vie familiale de ce mineur-là.
00:15:56 C'est le seul moyen de les faire partir.
00:15:59 - Samy Biassoni, pour terminer sur ce sujet.
00:16:02 - Oui, alors je ne vais pas revenir sur le débat du sentiment de l'insécurité,
00:16:06 du sentiment d'insécurité.
00:16:08 Toujours est-il qu'effectivement, le phénomène dont nous parlons là,
00:16:10 c'est le phénomène des MNA.
00:16:11 Et ce phénomène, lui, il est indéniablement en croissance.
00:16:14 Mais je vous rejoins, la violence globale de la société est plutôt en baisse.
00:16:17 Alors ensuite, en réalité, je vais quand même faire une incise très courte.
00:16:21 C'est la forme de cette violence qui change.
00:16:24 C'est-à-dire qu'effectivement, on voit que les agressions sont plus violentes,
00:16:26 les homicides sont moins fréquents.
00:16:28 En fait, les choses des plus graves tentent à disparaître,
00:16:31 mais d'autres éléments, qui sont des éléments constitutifs
00:16:34 de la violence ressentie légitimement par les concitoyens,
00:16:37 eux, sont en croissance, en croissance réelle.
00:16:39 Et c'est pour ça qu'il y a toujours cette difficulté
00:16:42 à circonscrire le phénomène de la violence,
00:16:44 parce qu'en fait, il se déforme.
00:16:46 Et simplement, là, on est au cœur,
00:16:48 pour rebondir sur ce qui vient d'être dit,
00:16:50 au cœur de la difficulté de ce sujet,
00:16:52 qui est qu'on traite de mineurs.
00:16:54 Et en fait, la question, c'est celle de...
00:16:56 Lorsqu'on parle d'un mineur, on embrasse une catégorie très, très large.
00:16:58 En réalité, entre les jeunes Serbes de 12 ans,
00:17:02 qui sont dans le métro et qu'on peut rencontrer parfois à Paris,
00:17:04 et ces jeunes garçons qui ont 15, 16, 17 ans,
00:17:07 qui sont presque des hommes,
00:17:08 en réalité, on devrait avoir un traitement différencié.
00:17:10 Simplement, juridiquement, et du point de vue des droits de l'homme,
00:17:14 du point de vue presque philosophique aussi,
00:17:16 on a un traitement plutôt uniforme.
00:17:18 Je ne dis pas qu'il n'y a pas de juréscrutant spécifique,
00:17:20 je ne dis pas que les juges n'ont pas de capacité
00:17:22 à traiter les situations avec subtilité.
00:17:26 Toujours est-il qu'on est un peu démuni aussi,
00:17:29 parce que dès lors qu'on parle de mineurs,
00:17:31 il y a une forme, finalement,
00:17:33 de précaution supplémentaire qui est prise
00:17:35 sur un débat, ou dans le cadre d'un débat qui est déjà compliqué,
00:17:38 celui de l'immigration et de l'immigration illégale.
00:17:40 - Dernier mot rapide pour terminer.
00:17:41 - Dernier mot, parce que je trouve que le débat, du coup,
00:17:44 qui a été prolongé par Nathan Devers sur la question des chiffres,
00:17:47 de l'interprétation du fait divers en fait de société, était intéressant.
00:17:50 En effet, les chiffres, parfois, ne bougent pas,
00:17:52 mais on peut les interpréter différemment.
00:17:54 Par exemple, la baisse ou la stabilité du nombre d'homicides
00:17:59 est beaucoup due au progrès de la médecine,
00:18:00 et notamment de la médecine d'urgence.
00:18:02 C'est aussi ce que j'ai entendu.
00:18:03 Et la deuxième chose, c'est qu'il y a la quantité de morts,
00:18:06 il y a aussi la nature des morts.
00:18:08 Et de plus en plus, ces morts sont des innocents
00:18:10 qui ne sont pas mêlés, je dirais, à une forme de délinquance
00:18:13 ou de criminalité.
00:18:14 Et là où c'est particulièrement représentatif,
00:18:16 c'est dans le trafic de drogue.
00:18:17 Avant, c'était les gens qui étaient mêlés au trafic de drogue,
00:18:20 qui étaient dans des affrontements de bandes rivales
00:18:22 et qui menaient parfois à des meurtres.
00:18:24 Aujourd'hui, de plus en plus, et on le voit à mesure
00:18:27 que les scandales s'égrènent et qu'on les commente ici sur ce plateau,
00:18:29 c'est de plus en plus des innocents qui sont touchés,
00:18:32 parfois chez eux, dans leur appartement,
00:18:34 par des fusillades qui s'étendent en plus géographiquement.
00:18:37 - Pour terminer rapidement dans les quelques minutes qui nous restent,
00:18:39 je voudrais qu'on reparle de ce qui s'était passé à Vatry
00:18:41 avec ces 25 passagers indiens de l'avion immobilisé dans la Marne
00:18:45 qui ont été libérés ce mardi
00:18:47 alors qu'ils sont dans l'attente de l'examen de leur demande d'asile.
00:18:49 Le juge invoque un motif de forme.
00:18:51 Les détails avec Audrey Bertheau.
00:18:53 - Ils sont désormais libres.
00:18:56 Après plusieurs jours de confinement,
00:18:57 suite à l'arrêt du vol Dubaï-Managua par la police aux frontières,
00:19:01 25 passagers indiens ont été libérés ce mardi.
00:19:04 Ces passagers avaient demandé l'asile politique en France
00:19:07 alors que leur avion était retenu au sol
00:19:09 pour soupçon de traite d'être humain.
00:19:11 Leur libération a été décidée par le juge des libertés
00:19:14 et de la détention pour un motif de forme.
00:19:17 Ce dernier a estimé que le directeur de la police aux frontières
00:19:19 de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle
00:19:21 ne l'avait pas saisi dans les délais
00:19:23 en vue d'obtenir la prolongation de leur maintien
00:19:25 en zone d'attente pour 8 jours.
00:19:27 Le parquet de Bobigny a précisé qu'ils sont donc libres
00:19:30 de leurs faits et gestes, même s'ils sont en situation irrégulière
00:19:33 sur le territoire français.
00:19:35 Parmi les 25 passagers, 5 mineurs ont été confiés à l'aide sociale
00:19:38 à l'enfance du département et placés.
00:19:40 L'avion a pu repartir lundi avec 276 des passagers.
00:19:44 Il a atterri à Bombay ce mardi au lieu de se rendre à Managua,
00:19:48 la capitale du Nicaragua, comme initialement prévu.
00:19:51 Jean-Michel Fauvergue, ils sont donc libres de leurs faits et gestes,
00:19:54 même s'ils sont sur le territoire français, en situation irrégulière.
00:19:57 Oui, c'est extraordinaire.
00:19:59 Quel beau pays la France.
00:20:00 C'est vraiment extraordinaire.
00:20:01 C'est-à-dire qu'à un certain moment,
00:20:04 il y a des passagers qui arrivent et qui sont en situation irrégulière,
00:20:08 qui sont sur le territoire national, qui sont mis en crâne,
00:20:10 en centre de détention administrative.
00:20:12 Et puis, vous avez derrière un juge de liberté de la détention, un JLD,
00:20:18 qui va décider qu'il y a un petit détail de procédure
00:20:22 dans une procédure administrative, pas une procédure judiciaire,
00:20:26 et va les remettre dehors.
00:20:28 En fait, en réalité, la problématique du traitement des étrangers
00:20:33 en situation irrégulière en France,
00:20:35 et tout à l'heure, on en parlera de la loi immigration,
00:20:38 la problématique du traitement des étrangers en situation irrégulière en France
00:20:41 se heurte de tous les côtés à des problématiques de ce type.
00:20:45 Il y a en particulier une incessante...
00:20:51 une arrivée dans la procédure d'un juge qui ne sera pas d'accord
00:20:56 parce que peut-être que politiquement ou dogmatiquement,
00:21:00 il est contre la rétention et qui va nous libérer
00:21:04 pour une pseudo faute de procédure, qui n'engage à rien,
00:21:07 dans un contexte administratif.
00:21:10 Je trouve ça extraordinaire.
00:21:11 On continue, en continuant le sens...
00:21:14 Les juges de la liberté...
00:21:16 J'ai travaillé à la police aux frontières, on les appelait "libertadors", les juges.
00:21:20 - Michael Sadoun, c'est vrai que ça en dit long quand même,
00:21:22 parce que cet avion, on se demandait s'il y avait traite d'êtres humains
00:21:24 et quels étaient véritablement les passagers.
00:21:27 25 demandent d'asile en France.
00:21:29 C'est rare quand on part en vacances et qu'on a une escale un peu longue
00:21:31 qu'on demande l'asile dans ce pays si on n'est pas là pour des mauvaises raisons.
00:21:34 - Non, mais c'est évident et ça montre à quel point parfois la froideur de la justice
00:21:39 et l'inflexibilité de certaines procédures d'airain,
00:21:42 qui sont constitutives aussi de l'état de droit,
00:21:47 peuvent s'opposer aux nécessités de l'action politique.
00:21:49 Et si on voulait trouver une manière de décourager les Français
00:21:53 et de leur donner peu confiance, non seulement dans les politiques,
00:21:56 mais en plus dans la justice, on ne s'y prenait pas autrement.
00:21:59 - Nathan Devers.
00:22:00 - Oui, puisqu'on a une minute pour en parler et qu'on ne va pas reparler,
00:22:02 je pense, de Vatry demain matin.
00:22:06 C'est un sujet intéressant, l'aéroport de Vatry, parce que c'est un aéroport...
00:22:10 Cette année, le conseil départemental de la Marne a remis 3 millions supplémentaires
00:22:15 pour entretenir cet aéroport qui est déficitaire depuis des années,
00:22:20 qui est un boulet pour le contribuable,
00:22:23 parce que c'est une propriété du département de la Marne,
00:22:25 tout en sachant qu'il va être privatisé,
00:22:27 enfin en tout cas que la porte a été ouverte à sa privatisation.
00:22:30 Peut-être va-t-il être racheté par des Chinois.
00:22:32 Donc moi, j'aimerais quand même poser la question,
00:22:34 si cet aéroport ne sert à rien et qu'il est déficitaire,
00:22:37 peut-être faudrait-il, on parle beaucoup d'éviter de construire des aéroports pour rien,
00:22:41 peut-être faudrait-il se poser la question de sa fermeture,
00:22:44 s'il est à ce point déficitaire.
00:22:45 Et si en revanche, il sert à quelque chose,
00:22:47 peut-être faudrait-il envisager un partenariat avec les aéroports de Paris.
00:22:51 C'est un aéroport qui a une des pistes les plus...
00:22:53 Je crois que c'est la piste de décollage la plus longue de France, qui fait 4 km.
00:22:55 Il a des atouts intéressants et ce ne serait pas inutile peut-être
00:23:00 d'envisager cette perspective plutôt qu'il soit racheté par des entreprises étrangères.
00:23:06 - Samy Bisson.
00:23:07 - Je ne vais pas abonder dans le sens de ces considérations aéronautiques
00:23:09 et revenir au sujet.
00:23:12 Simplement deux choses pour établir un lien avec la discussion précédente.
00:23:16 Le délit de séjour illégal n'est pas, depuis la loi Valls de 2012,
00:23:23 constitutif d'un délit pénal.
00:23:25 Vous savez, ça a été tous les débats qu'il y a eu lors de la dernière loi immigration,
00:23:29 ou des débats en cours d'ailleurs, puisque le Conseil constitutionnel
00:23:32 se prononcera notamment sur ces mesures.
00:23:35 Et ça, c'est quelque chose qui est parfaitement incompréhensible.
00:23:37 Mais incompréhensible du commun des mortels.
00:23:40 Et c'est une première chose.
00:23:41 La seconde, c'est que dans le cas des mineurs isolés
00:23:43 ou des mineurs non accompagnés, il n'y a pas non plus de délit de séjour illégal,
00:23:49 puisque les mineurs sont censés répondre du statut de leurs parents.
00:23:52 Et donc, vous voyez que là, il y a une décorrélation extrêmement importante
00:23:55 entre la perception et la réalité administrative et judiciaire.
00:23:59 Et c'est là l'une des difficultés du sujet.
00:24:01 - On va marquer une première pause.
00:24:02 - De plus, l'Inde est un pays sûr.
00:24:05 Et normalement, il n'y a pas de demande agressive.
00:24:08 - On marque une courte pause avec mes invités.
00:24:10 On se retrouve pour la prochaine partie de Soir Info.
00:24:13 Sur CNews, restez avec nous.
00:24:14 A tout de suite.
00:24:14 De retour pour Soir Info, c'est l'heure du journal.
00:24:20 L'actualité, le tour complet avec vous, Mathieu Devesere.
00:24:22 Bonsoir, Mathieu.
00:24:23 - Bonsoir, Élodie.
00:24:30 Bonsoir à tous.
00:24:31 Il n'y aura pas d'huîtres issues du bassin d'Arcachon.
00:24:34 Lors de vos repas du Nouvel An, après plusieurs cas de gastroentérite,
00:24:37 la préfecture a interdit la pêche, la récolte et la vente des huîtres.
00:24:41 Des intoxications alimentaires provoquées par une bactérie dans les coquillages,
00:24:45 280 austréiculteurs sont concernés.
00:24:48 On écoute l'un d'entre eux.
00:24:49 - C'est un grand coup dur parce qu'après le ban d'Argan,
00:24:54 l'épisode des tempêtes qu'on a eus, plus maintenant la fermeture des huîtres,
00:24:58 c'est un grand coup dur au moment des fêtes.
00:25:00 C'est une grosse période de l'année.
00:25:01 Là, les commandes commencent à bien bien s'annuler.
00:25:03 Donc là, on va estimer ça à peu près à 20%, entre 20 et 30% d'issues d'affaires.
00:25:09 Ce qu'on voit dans le vivier derrière, c'est des huîtres qui sont impropres
00:25:11 à la consommation, qui nous restaient de Noël,
00:25:13 et que du coup, on va remettre au parc en attendant de pouvoir les vendre.
00:25:16 Donc pour nos rovirus, décontamination, c'est 28 jours.
00:25:19 Donc là, on pourra les récupérer que dans 28 jours.
00:25:21 L'enseigne Habita a été placée en liquidation judiciaire.
00:25:26 Une décision prise en raison de ses graves difficultés financières,
00:25:29 ce qui scelle le sort d'une enseigne qui a démocratisé le design
00:25:33 pendant des décennies.
00:25:34 Habita France emploie 315 salariés dans ses 25 magasins
00:25:38 pour un chiffre d'affaires de 65 millions d'euros l'année dernière.
00:25:42 Et puis, c'est un nouveau revers pour la ville de Nice
00:25:46 dans sa volonté d'expulser les migrants.
00:25:48 Ils sont installés depuis sept ans autour d'une église du centre-ville
00:25:51 et le Conseil d'État rejette le pourvoi de la ville de Nice
00:25:55 pour les expulser.
00:25:56 Le maire Christian Estrosi compte poursuivre
00:25:58 en reprenant les démarches engagées.
00:26:02 Enfin, faut-il craindre une extension du conflit au Proche-Orient ?
00:26:06 Une inquiétude d'autant plus grande en raison notamment
00:26:09 de la montée des tensions à la frontière entre le Liban et Israël.
00:26:13 Les précisions avec ce sujet de Barbara Durand.
00:26:15 C'est une menace qui plane au-dessus de toute une région.
00:26:20 Alors que l'armée israélienne continue de concentrer ses forces
00:26:23 au centre de la bande de Gaza,
00:26:25 elle multiplie également les raids dans de grandes villes
00:26:28 en Cisjordanie occupées, notamment ici, à Ramallah,
00:26:31 là où siège l'autorité palestinienne.
00:26:34 Mercredi, un Palestinien y a été tué,
00:26:37 14 autres personnes ont été blessées.
00:26:39 Après 83 jours de guerre, le conflit s'étend tout autour de cette zone.
00:26:44 Les frappes et les contre-attaques entre Israël et le Liban
00:26:46 se sont intensifiées ces derniers jours le long de la frontière.
00:26:49 L'armée israélienne aurait visé plusieurs infrastructures
00:26:52 appartenant au Hezbollah.
00:26:54 Derrière toutes ces attaques plane également l'ombre de l'Iran.
00:26:58 Hier, le régime a promis de venger la mort d'un important commandant
00:27:01 d'une unité d'élite tuée par une frappe israélienne
00:27:04 dans le nord de la Syrie.
00:27:06 Nous serons aux côtés de la résistance palestinienne,
00:27:09 sans fin jusqu'au bout.
00:27:12 Notre vengeance est toujours dure,
00:27:14 mais une vengeance équivalente au martyr de Sayyed Razi
00:27:17 n'est rien d'autre que l'élimination du régime sioniste
00:27:20 de la face de l'existence.
00:27:23 Si le trafic maritime en mer Rouge a quant à lui repris,
00:27:26 la zone reste sous haute tension.
00:27:28 Pas plus tard que mardi, des drones et des missiles
00:27:31 envoyés par les rebelles houthis du Yémen
00:27:32 ont été interceptés par l'armée américaine.
00:27:35 De son côté, Israël s'est dit en capacité de répondre
00:27:39 à une expansion des combats dans le nord.
00:27:41 Et ce, alors que la communauté internationale
00:27:44 appelle toujours à un cessez-le-feu.
00:27:47 C'est la fin de ce journal.
00:27:48 La suite de Soir Info, avec vous Elodie et vos invités.
00:27:51 Merci Mathieu, on vous retrouve à 22h30
00:27:53 pour un prochain point sur l'actualité.
00:27:55 On marque de nouveau une courte pause
00:27:56 et les débats reprennent pour la suite de Soir Info.
00:27:58 A tout de suite.
00:28:00 De retour dans Soir Info, on reprend le cours de nos débats.
00:28:02 On va parler de cette année 2023,
00:28:04 une année compliquée pour les forces de l'ordre
00:28:06 de plus en plus mobilisées pour assurer notre sécurité
00:28:09 au quotidien bien évidemment, mais aussi devenues des cibles,
00:28:12 notamment pendant les émeutes,
00:28:13 dans le même temps où une partie de la classe politique
00:28:15 rabâche que la police tue.
00:28:16 Regardez cette année résumée par Mathilde Couvillère-Flornois
00:28:19 et Audrey Bertheau.
00:28:20 L'année 2023 a été particulièrement rude
00:28:26 pour les forces de l'ordre.
00:28:27 Entre les manifestations contre la réforme des retraites,
00:28:30 celles à Sainte-Sauline ou encore les émeutes de cet été.
00:28:33 Des violences qui ont entraîné des dispositifs inédits.
00:28:37 Premier exemple, le 1er mai, près de 12 000 policiers
00:28:40 et gendarmes ont été déployés partout en France,
00:28:43 dont 5 000 à Paris.
00:28:44 Plus de 400 membres des forces de l'ordre ont été blessés
00:28:47 ce jour-là, selon le ministre de l'Intérieur.
00:28:49 On a eu une addition de manifestations avec des groupes,
00:28:54 notamment les forces de l'ordre,
00:28:56 des groupes, notamment l'extrême gauche,
00:28:58 des groupes plus culs, plutôt Black Bloc, Antifa, etc.
00:29:03 venus non pas pour exprimer un mécontentement social,
00:29:07 mais pour brûler, pour semer le chaos,
00:29:11 pour tuer du flic n'ayant pas peur.
00:29:13 Plus tard, fin mars, lors des nombreuses manifestations
00:29:16 contre le projet de bassine à Sainte-Sauline,
00:29:19 les gendarmes aussi étaient en première ligne.
00:29:21 47 d'entre eux ont été blessés,
00:29:23 selon le procureur de la République de Nior.
00:29:25 Ça fait bientôt 40 ans que je suis gendarme,
00:29:28 je n'ai pas souvent vu une telle concentration
00:29:32 de ce niveau de violence-là.
00:29:34 Ensuite, fin juin, les émeutes qui ont touché
00:29:36 Grandes et Moyennes villes ont également été
00:29:38 un marqueur frappant pour les forces de l'ordre cette année.
00:29:40 Des émeutes bien plus violentes que celles de 2005,
00:29:43 selon un syndicat de police.
00:29:45 Au 31 octobre 2023, la police nationale a enregistré
00:29:48 10 762 policiers blessés,
00:29:50 dont près de 4 000 à la suite de violences volontaires.
00:29:53 9 d'entre eux ont perdu la vie en service,
00:29:55 dont 3 lors d'une opération de police.
00:29:57 Jean-Michel Fauveur, c'est vrai qu'on a beaucoup vu cette année
00:30:01 des forces de l'ordre qui sécurisent des manifestations,
00:30:03 ça a toujours été le cas, mais c'est effectivement
00:30:05 ce degré de violence et cette volonté pour certains,
00:30:08 bien sûr, pas tous les manifestants,
00:30:10 mais de s'attaquer directement aux forces de l'ordre
00:30:11 et de venir uniquement pour cette raison.
00:30:13 Oui, Lodi, vous avez raison.
00:30:15 Et ça, ça dure depuis quelque temps déjà,
00:30:18 à minima depuis la loi El Khomri.
00:30:20 Oui, la fameuse loi travail de François Hollande,
00:30:24 où il y a eu des manifestations très violentes,
00:30:26 les Gilets jaunes et puis tout ce qui a été décrit
00:30:29 dans le reportage.
00:30:30 Et c'est vrai que la violence contre les forces de l'ordre,
00:30:34 d'une partie, d'une petite partie des meutiers,
00:30:37 mais qui est toujours la même et qui revient
00:30:39 et qui est redondante,
00:30:40 cette violence contre les forces de l'ordre,
00:30:42 elle est complètement désinhibée.
00:30:44 Et peu importe de savoir si avec des mortiers
00:30:48 ou avec des cocktails Molotov,
00:30:50 on va brûler un policier, on va lui ôter la vie
00:30:52 ou on va le blesser.
00:30:54 Alors, évidemment, il y a des ripostes
00:30:57 face à ces violences-là.
00:30:58 Mais je voudrais quand même dire une chose importante,
00:31:01 c'est que quand on rentre dans la police
00:31:04 ou dans la gendarmerie ou même dans la police municipale,
00:31:07 on y rentre par vocation pour servir
00:31:09 et pour servir les intérêts de nos concitoyens,
00:31:13 d'une manière générale.
00:31:15 Et quand on est face à des événements comme ça,
00:31:18 des gens qui veulent vous lyncher
00:31:21 et qui sont poussés par certains discours politiques
00:31:26 comme les discours LFI, dans ce sens-là,
00:31:29 vous vous posez énormément de questions.
00:31:32 Et ça explique un nombre important de démissions.
00:31:36 Il y a un nombre important de démissions dans la police.
00:31:37 Une crise des vocations aussi.
00:31:38 Oui, la baisse des recrutements.
00:31:43 Mais vous savez qu'on a aussi des réserves
00:31:48 qui vont être augmentées.
00:31:50 Et on s'aperçoit qu'il y a de plus en plus de citoyens
00:31:52 qui viennent dans les réserves de la gendarmerie,
00:31:54 dans la toute nouvelle réserve de police.
00:31:56 Et ça, c'est quelque chose à la fois de sympathique,
00:32:00 mais c'est quelque chose qui va peut-être aussi permettre
00:32:03 de changer le visage de cette police,
00:32:05 d'être au plus proche des citoyens,
00:32:07 en particulier des plus jeunes,
00:32:09 et de pouvoir travailler mieux là-dessus.
00:32:11 Mais vous aurez toujours ce genre d'imbécile
00:32:15 qui attaque les forces de l'ordre
00:32:17 et qui veulent se payer les forces de l'ordre.
00:32:18 Et là, il faudra riposter.
00:32:20 Je voyais à qui essaie, à Nathan Devers,
00:32:21 justement, sur la fin de réponse de Jean-Michel Fauvert,
00:32:23 quand il parlait de cette réserve
00:32:24 et de cette nouvelle façon image de la police, quelque part.
00:32:28 Oui, je suis d'accord avec tout ce que vous avez dit,
00:32:29 sauf le dernier mot "imbécile".
00:32:31 Parce que justement, je pense que ces gens-là sont tous...
00:32:33 Je me suis laissé aller.
00:32:34 Non, mais ce n'est pas parce que c'est pas par conscience
00:32:36 ou pour faire des euphémismes.
00:32:38 Mais je pense que ces gens-là sont tous des imbéciles
00:32:40 et que ce n'est pas du tout une violence aveugle.
00:32:42 C'est une violence, en fait, qu'ils le sachent ou non.
00:32:45 C'est une violence qui répond à une idéologie très précise
00:32:48 qui a été théorisée dans un certain nombre de livres.
00:32:51 Ça fait, disons, une quinzaine d'années
00:32:52 qu'en Europe, on a vu apparaître ce que les médias appellent
00:32:55 le "black bloc", les cortèges de tête,
00:32:57 c'est-à-dire, en gros, un changement du modèle de la manifestation.
00:33:00 On est passé de la manifestation syndicale,
00:33:04 merguez, banderolle syndicale,
00:33:06 tout ça est très sympathique,
00:33:09 et slogan sur des affiches,
00:33:10 à un autre modèle de manifestation
00:33:13 où tout cela continue d'exister,
00:33:14 mais où devant, vous avez un cortège de tête
00:33:17 avec des gens qui mettent ces panoplies anonymes,
00:33:20 qui détruisent des symboles du capitalisme,
00:33:24 qui s'en prennent à la police
00:33:25 et ensuite qui repartent dans la foule en se faisant pas appréhender.
00:33:28 Tout cela a été, encore une fois, vraiment théorisé.
00:33:31 Je renvoie aux écrits du Comité Invisible
00:33:32 qui ont été des best-sellers,
00:33:34 qui sont des livres qui sont justement
00:33:36 des livres qui sont tout, sauf des livres idiots,
00:33:38 et ce sont des livres dont le postulat est de dire,
00:33:39 et évidemment je ne suis pas d'accord avec ça,
00:33:41 mais il faut les lire,
00:33:42 dont le postulat est de dire
00:33:44 le modèle du syndicalisme
00:33:45 est un modèle qui n'a servi à rien,
00:33:47 et c'est un modèle qui est complice
00:33:49 avec l'ordre bourgeois,
00:33:50 parce qu'en gros, les syndicats,
00:33:52 à part négocier des queues de cerises,
00:33:54 ils ne remettent pas en cause
00:33:56 le modèle global de société dans lequel on vit,
00:33:58 et surtout leur postulat est de dire
00:34:01 si on veut faire avancer les choses politiquement,
00:34:03 c'est que par la violence,
00:34:03 parce que le gouvernement n'écoute que la violence.
00:34:06 Et là-dessus, il faut dire une chose,
00:34:08 et je ne dis pas ça pour enlever la responsabilité
00:34:10 individuelle de ces gens,
00:34:11 parce que je pense que c'est scandaleux,
00:34:12 la violence en politique,
00:34:13 c'est absolument scandaleux et indéfendable,
00:34:15 mais quand parfois, et même souvent,
00:34:17 on a des gouvernements qui n'écoutent que la violence,
00:34:19 c'est-à-dire qu'ils se mettent à respecter les Gilets jaunes
00:34:21 quand il y a de la violence sur les Argos de Triomphe,
00:34:23 mais qu'ils méprisent quand c'était sympathique
00:34:25 dans les Ronds-Points,
00:34:26 qu'ils n'écoutent des revendications
00:34:28 quand il y a un mouvement social,
00:34:29 non pas quand il y a des millions d'individus dans la rue,
00:34:31 mais quand ça donne lieu à des violences,
00:34:33 eh bien ça aussi, c'est une manière d'accréditer en effet cette logique de dire
00:34:36 tant que vous ne serez pas violents,
00:34:38 nous n'écouterons pas ce que vous avez à dire.
00:34:39 Donc il faut moins de verticalité politique
00:34:41 pour faire reculer ce climat-là
00:34:43 et pour enlever les conditions de possibilité
00:34:45 de ce qui rend possible qu'il y ait des cortèges de têtes,
00:34:47 de plus en plus de cortèges de têtes
00:34:48 ou de black blocs dans les manifs.
00:34:51 - Samy Biassoni, c'est vrai qu'on voit deux choses
00:34:53 qui rentrent en même temps en cause,
00:34:55 c'est-à-dire à la fois, on demande beaucoup aux forces de l'ordre
00:34:57 parce qu'il y a de plus en plus de manifestations, de menaces,
00:35:00 donc il faut sécuriser de plus en plus de lieux
00:35:02 de plus en plus de mobilité, de cortèges, etc.
00:35:04 On a vu Sainte-Soline aussi.
00:35:05 Et dans le même temps, sur des événements
00:35:08 qui aujourd'hui dégénèrent malheureusement très vite,
00:35:11 il y a peu de manifestations qui se terminent bien
00:35:14 et d'ailleurs on les compte sur les doigts d'une main
00:35:15 pour cette année je pense.
00:35:16 - Oui et de surcroît, on a un déplacement
00:35:19 que peu ont analysé, donc assez évident,
00:35:22 de deux fenêtres d'acceptabilité.
00:35:24 La fenêtre d'acceptabilité des violences dites policières,
00:35:28 c'est-à-dire qu'effectivement, chaque dérapage, il en existe,
00:35:31 il y a des probités de la police et puis il y a des accidents,
00:35:34 il y en a deux, chaque dérapage est de plus en plus insupportable.
00:35:37 À l'inverse, finalement, les forces de police
00:35:40 encaissent de plus en plus fortement
00:35:42 et pas avec le bon niveau de soutien,
00:35:45 c'est-à-dire qu'il y a une forme d'acceptabilité également
00:35:47 qui s'est déportée dans les actes de violence
00:35:50 commis à l'encontre des forces de police.
00:35:51 Et en fait, cette conjonction est extrêmement malheureuse
00:35:54 parce qu'elle vient légitimer la violence
00:35:56 à l'encontre des forces de police
00:35:58 et elle vient expliquer pour partie
00:36:00 les phénomènes que nous constatons.
00:36:01 Alors oui, la police est prise dans un étau,
00:36:04 l'étau de la nécessité d'intervenir plus
00:36:06 parce qu'effectivement, c'est devenu un mode naturel d'action,
00:36:09 les merguez et la fanfare, c'est terminé.
00:36:12 Effectivement, c'est terminé, on a accepté
00:36:14 et aujourd'hui, on ne fait plus le ménage dans les cortèges
00:36:16 des mouvements violents, ce sont des minorités violentes.
00:36:19 La plupart des... Enfin, c'est pas la plupart,
00:36:22 toutes les manifestations qui ont eu lieu en France de tout temps
00:36:25 et a fortiori ces dernières années
00:36:27 sont des manifestations qui, à la base, sont violentes.
00:36:30 - Bien sûr. - Qui ne se nourrissent pas
00:36:32 intrinsèquement de violence, qui se nourrissent de récriminations,
00:36:34 bien sûr, parfois qui ont une forme de revendication dure,
00:36:37 mais qui ne sont pas violentes par...
00:36:39 En fait, mais elles tolèrent en revanche la violence
00:36:40 et c'est ce qui est extrêmement inquiétant,
00:36:42 cette tolérance à la violence
00:36:43 déport de la fenêtre d'acceptabilité.
00:36:46 On va parler dans un instant de la fronde des forces de l'ordre
00:36:48 qu'on avait vu aussi au moment des émeutes,
00:36:50 Michael Zadoun, mais qu'on peut finalement comprendre
00:36:52 parce que, comme on le disait, maintenant,
00:36:53 l'intervention de la police sur place
00:36:55 est toujours extrêmement scrutée
00:36:57 avec toutes les personnes qui les filment
00:36:58 ou dès qu'on voit, par exemple, des policiers
00:37:00 qui tentent d'appréhender en manifestation
00:37:02 des personnels, des personnes qui sont violentes elles-mêmes,
00:37:05 on coupe un peu bien l'extrait, de manière un peu maligne
00:37:08 et tout retombe, en général, sur les forces de l'ordre à la fin.
00:37:11 - C'est exactement ça.
00:37:12 Moi, évidemment, pour ce qui est de la violence contre les policiers,
00:37:15 je m'inscris dans tout ce qui vient d'être dit
00:37:16 et je trouve ça très intéressant.
00:37:17 Après, il y a d'autres dimensions qui expliquent le fait
00:37:19 que les forces de l'ordre sont aujourd'hui à bout.
00:37:21 Il y a évidemment le traitement médiatique
00:37:24 de l'action de la police
00:37:26 qui a des conséquences sur, je dirais,
00:37:29 le prestige social dont pouvait jouir un policier il y a 50 ans,
00:37:33 même si la majorité des Français soutiennent quand même les policiers,
00:37:36 ce qui est quand même rassurant, je pense.
00:37:38 Il y a évidemment la question de la rémunération,
00:37:40 qui n'est pas séparable de la question du prestige,
00:37:43 puisque aux États-Unis, les policiers peuvent gagner
00:37:45 jusqu'à cinq fois plus que les policiers français.
00:37:48 Au Japon, c'est carrément un métier qui peut faire devenir riche.
00:37:52 Je crois que certains policiers japonais
00:37:53 gagnent jusqu'à dix fois plus que les policiers français.
00:37:56 Ça explique peut-être en partie le prestige du policier japonais
00:38:01 et la grande sécurité du Japon.
00:38:04 Il y a aussi évidemment la question du sens de l'action des policiers.
00:38:08 Et ça, c'est pour moi une question majeure
00:38:10 et elle revient tout le temps de toute façon dans nos débats.
00:38:13 Comment les policiers peuvent trouver du sens dans leur action
00:38:16 quand la justice qui passe après eux ne s'inscrit pas dans la même démarche,
00:38:21 ne s'inscrit pas dans une continuité avec leur action ?
00:38:24 Quand par exemple le Syndicat national de magistrature,
00:38:26 qui représente quand même 30% des magistrats en France, c'est pas rien,
00:38:30 publie pendant les manifestations contre la réforme des retraites
00:38:33 un guide du manifestant qui leur permet notamment d'échapper au garde à vue
00:38:39 ou de jouer habilement des procédures pour faire en sorte
00:38:43 que les policiers n'arrivent pas à leurs objectifs.
00:38:46 On a clairement une opposition de la justice à la police.
00:38:50 Moi, je suis pour une complémentarité entre la justice et la police,
00:38:53 de la même manière que je crois qu'il y a une complémentarité
00:38:57 entre l'autorité et la douceur, entre une certaine fermeté
00:39:01 et aussi un principe de tolérance et d'humanité.
00:39:03 Mais là, on n'est plus dans une complémentarité,
00:39:05 on est réellement dans une opposition.
00:39:07 Et je pense que ça fait partie du malaise des policiers aujourd'hui.
00:39:10 On va continuer à parler de ce débat en se rappelant notamment de la fronde
00:39:14 des forces de l'ordre, notamment après le placement en détention provisoire
00:39:17 des policiers impliqués dans les affaires Nahel et Eddy.
00:39:20 Est-ce qu'une nouvelle fronde de ce type est possible ?
00:39:22 Les éléments de réponse sont signés.
00:39:23 Tony Pitaro.
00:39:25 Sursollicité en 2023, les forces de l'ordre craignent
00:39:29 que la même chose ne se produise en 2024
00:39:31 avec une multitude d'événements à sécuriser.
00:39:34 Nous avons passé une année assez compliquée, assez chargée,
00:39:38 assez chargée par des situations lourdes à gérer
00:39:42 par rapport à nos collègues qui ont été,
00:39:45 comme on le sait, mis en détention provisoire.
00:39:48 Nous avons aussi dû servir la Coupe du monde, la venue du pape.
00:39:53 Et c'est vrai que ça demande beaucoup, beaucoup d'énergie, beaucoup d'effectifs.
00:39:57 Et on va devoir aussi servir en 2024, notamment les Jeux olympiques.
00:40:02 Et là aussi, ça va demander beaucoup de concentration, d'énergie et d'effectifs.
00:40:08 Ça va être compliqué de travailler avec très, très peu de congés.
00:40:11 Le syndicat de police Allianz s'alarme sur les conditions de travail des policiers,
00:40:15 avec notamment l'empilement des missions,
00:40:17 et demande une reconnaissance exceptionnelle pour l'engagement des policiers.
00:40:20 Nous avons appelé clairement à une journée de noir le 18 janvier 2024.
00:40:26 Si le nombre de nos rendications ne sont pas prises en compte par le ministère de l'Intérieur,
00:40:31 ça peut être différentes choses, des blocus d'aéroports,
00:40:36 ça peut être une activité moindre, un appel à un rassemblement devant le commissariat,
00:40:42 des sorties uniquement sur AP17 en cas d'urgence absolue.
00:40:47 Enfin, rien n'est arrêté, toutes ces pistes sont à explorer.
00:40:52 Dans un communiqué, Alliance police nationale exige entre autres
00:40:56 des mesures de reconnaissance pérenne.
00:40:58 A défaut de réponse claire, le syndicat précise
00:41:00 qu'un risque de fronte des policiers n'est pas à exclure.
00:41:04 Samy Biazoni, si on se replonge un peu dans ces événements,
00:41:06 il y avait une phrase prononcée rapidement après l'affaire Nael
00:41:09 par le président de la République qui avait fait beaucoup de mal aux forces de l'ordre.
00:41:11 Il avait tout de suite parlé d'un acte inexcusable et inqualifiable.
00:41:15 Après, le ministre de l'Intérieur avait défendu les forces de l'ordre,
00:41:17 mais pour les forces de l'ordre, c'était non seulement bafouer la présomption d'innocence,
00:41:21 et surtout pour tous ceux qui ont soufflé sur les braises,
00:41:24 c'était une très belle occasion de dire,
00:41:25 "Regardez, même le chef de l'État dit qu'il y a eu bavure."
00:41:28 Tout mort est inexcusable, je crois, de toute façon,
00:41:31 donc il prenait un risque somme toute assez limité d'un point de vue rhétorique.
00:41:34 Par ailleurs, il sait ce qu'il fait,
00:41:36 et ce qu'il fait, c'est qu'il rebondit toujours sur la première émotion.
00:41:39 Et donc, il avait fait la même chose après l'affaire George Floyd,
00:41:42 après Michel Zecler, à chaque fois.
00:41:44 En fait, il rebondit, il amplifie la première émotion,
00:41:47 et puis il laisse ses lieutenants venir équilibrer le discours.
00:41:50 C'est ainsi qu'il procède, de point de vue rhétorique.
00:41:52 Vous observerez que ça fonctionne toujours comme ça.
00:41:54 Je pense qu'effectivement, je ne vais pas lui donner blanc de sein
00:41:58 de cette déclaration qui est effectivement assez terrible
00:42:03 pour ceux qui font leur travail et pour l'État de droit,
00:42:05 pour la présomption d'innocence, qui est un principe fondamental,
00:42:07 avant même de savoir, on ne s'exprime pas
00:42:09 lorsqu'on a de tels niveaux de responsabilité.
00:42:11 Effectivement, je crois qu'il a réagi à une émotion
00:42:13 qui était aussi légitime à ce moment-là.
00:42:15 Mais cela n'aide pas, et c'est, je pense, le point important,
00:42:20 la situation de la police.
00:42:21 Et aujourd'hui, elle a plus que jamais besoin d'un soutien unanime.
00:42:25 Voilà, je vais dire simplement les choses parfaitement unanimes,
00:42:29 de la part de chacun et de tout citoyen,
00:42:32 fut-il député de la République, se doit d'avoir cette attitude
00:42:39 vis-à-vis de respect, vis-à-vis des forces de police engagées.
00:42:42 Je pense que tout autre comportement serait une faute.
00:42:45 C'est vrai, Jean-Michel Fauvergue, on a vu cette fronde.
00:42:47 On a vu un certain nombre de bagues, d'abord à Marseille,
00:42:49 justement, qui avaient fait part de leur mécontentement.
00:42:52 Est-ce qu'on se dit qu'aujourd'hui, c'est de nouveau possible ?
00:42:54 Parce que les questionnements qui avaient été soulevés,
00:42:56 finalement, à l'époque, certes, les choses se sont calmées.
00:42:58 Ils ont aussi repris leur mission, comme vous le disiez,
00:43:01 mais rien n'a été vraiment réglé sur le fond.
00:43:03 C'est surtout qu'il y a eu un engagement du ministère de l'Intérieur
00:43:07 et qui, jusqu'à ce jour, bute sur la mise en place de cet engagement-là.
00:43:14 Et l'engagement portait essentiellement sur le plus jamais ça
00:43:18 de la mise en détention provisoire.
00:43:21 Parce que cette mise en détention provisoire, elle est complètement inexplicable.
00:43:25 Elle ne rentre pas…
00:43:25 Pour calmer l'opinion publique, éventuellement.
00:43:28 Bien sûr, mais elle est inexplicable pour l'opinion publique.
00:43:32 Elle est inexplicable pour les policiers aussi.
00:43:35 Parce qu'elle ne rentre pas dans les critères de l'article du code de procédure pénale.
00:43:40 Un policier, je dis bien, dans l'exercice de ses missions, pas à titre personnel,
00:43:46 un policier dans l'exercice de ses missions ne peut pas être soumis à la détention provisoire
00:43:50 parce qu'il ne va pas détériorer des preuves,
00:43:53 parce qu'il ne va pas menacer les gens en face de lui,
00:43:58 parce qu'il y a tout un commandement qui se met en place pour empêcher ça.
00:44:01 Et puis un policier d'une manière générale et un gendarme, ça obéit à la hiérarchie.
00:44:07 Et en fait, cette mise en détention provisoire,
00:44:11 alors certains l'expliquent par le phénomène politique, on a voulu calmer les choses.
00:44:15 Moi, je ne crois pas du tout que ce soit ça.
00:44:17 Moi, je pense de plus en plus que cette détention provisoire,
00:44:22 plus l'égard de la vue qu'a eu la suite, c'est un mouvement des magistrats
00:44:29 qui avait été choqué par justement le syndicat Alliance
00:44:35 qui avait dit que le problème de la police était le problème de la justice, vous vous en souvenez ?
00:44:38 Ce n'est pas très malin de dire ça d'une manière générale, mais bon.
00:44:41 Donc, il y a ce mouvement-là.
00:44:43 Il y a une partie de la justice, on l'a dit tout à l'heure, qui est dogmatisée.
00:44:47 30% des magistrats sont à l'extrême gauche ou ont pris leur carte du syndicat de la magistrature
00:44:55 et on les retrouve dans les services, ces magistrats-là.
00:44:57 Donc, il y a une vraie problématique de ce point de vue-là.
00:45:00 Et je pense que cette problématique-là, c'est la problématique essentielle de notre pays.
00:45:04 En fait, en réalité, pour faire de la justice,
00:45:07 pour sécuriser nos concitoyens dans leur vie de tous les jours,
00:45:10 il faut travailler sur les deux ministères,
00:45:12 à la fois sur le ministère de l'Intérieur avec les policiers et les gendarmes
00:45:16 et sur le ministère de la Justice, qui va être la continuité,
00:45:19 comme a dit Michael Saddoun, qui va être la continuité du travail de police.
00:45:25 Quand vous avez un élément défaillant, et aujourd'hui l'élément défaillant, c'est la justice,
00:45:29 quand vous avez cet élément défaillant-là,
00:45:30 vous n'avez plus de justice au sens général dans le pays.
00:45:34 Et quand vous n'avez plus de justice, le bras armé de l'État n'existe plus
00:45:37 parce que le bras armé de l'État, c'est la justice.
00:45:39 Et on en est là aujourd'hui.
00:45:40 Alors, il est urgent, puisque dans la loi, dans la nouvelle loi,
00:45:43 il y a beaucoup de magistrats qui vont être recrutés.
00:45:46 Il est urgent de les recruter, mais il est urgent de les recruter
00:45:49 dans des systèmes de recrutement qui, à mon avis,
00:45:52 ne devront rien avoir avec les systèmes actuels.
00:45:55 Recruter parmi des gens qui ont déjà un passé
00:45:58 et surtout éviter de les passer par la moulinette de l'ANM
00:46:01 pour les transformer en brigade rouge.
00:46:04 Pour continuer le débat, je voudrais juste qu'on écoute ce que disait Frédéric Péchenard,
00:46:07 il était l'invité de la matinale.
00:46:09 C'est l'ancien directeur général de la police nationale
00:46:11 et il parlait aussi de la responsabilité d'une partie de la classe politique
00:46:14 sur ce qui a pu se dérouler. Écoutez-le.
00:46:17 Ces déclarations qui sont souvent provocatrices et intempestives,
00:46:22 que ce soit d'ailleurs dans le domaine de ce qui se passe aujourd'hui en Israël
00:46:25 ou sur la sécurité ou sur tout autre sujet,
00:46:28 ne font qu'hystériser le débat et alimenter la violence.
00:46:34 Voilà, donc oui, ces propos sont dangereux
00:46:37 et il devrait mieux tourner cette fois sa langue dans sa bouche
00:46:41 avant de prononcer ce qu'il prononce régulièrement.
00:46:44 C'est vrai, Nathan Devers, qu'on a vu une partie de la classe politique
00:46:46 qui a soufflé un petit peu sur les braises,
00:46:48 qui est allée dans les rassemblements,
00:46:50 qui a dit à plusieurs reprises "la police tue",
00:46:52 c'est le cas de Jean-Luc Mélenchon, c'est le cas d'un certain nombre d'insoumis.
00:46:55 On a beaucoup dit, au moment des émeutes notamment,
00:46:56 qu'ils avaient une part de responsabilité
00:46:58 parce que leur discours a pu trouver un écho chez certains jeunes, forcément.
00:47:02 Oui, alors moi j'irais un peu plus loin que lui.
00:47:03 Je dirais que de manière générale,
00:47:05 l'état du débat public aujourd'hui en France est absolument lamentable.
00:47:09 De A à Z, il n'y a quasiment pas d'exception,
00:47:12 il est absolument lamentable.
00:47:13 À l'époque, Julien Binda avait écrit un livre qui s'appelait "La trahison des clercs"
00:47:17 où il critiquait le fait que les intellectuels
00:47:19 n'étaient pas à la hauteur de la mission qui était la leur,
00:47:22 livre discutable par ailleurs,
00:47:24 mais aujourd'hui on pourrait dire ça,
00:47:26 à la fois peut-être de beaucoup de personnes qui s'expriment dans le débat public,
00:47:29 qu'elles soient des intellectuels ou qu'elles soient des politiques.
00:47:31 Restons sur l'exemple de la police.
00:47:33 À quoi ressemble le débat public sur la police depuis quelques années en France ?
00:47:37 Affrontement de deux positions complètement binaires,
00:47:40 complètement radicales qui ne me permettent pas de penser au sujet.
00:47:43 D'un côté, vous avez des gens, et en effet,
00:47:45 les filles y en a,
00:47:46 qui peuvent s'exprimer en cautionnant des slogans
00:47:49 comme "tout le monde déteste la police",
00:47:51 slogan idiot à une époque où la police est très populaire dans la société,
00:47:57 ou "all cops are bastards", version américaine.
00:48:00 C'est un slogan qui revient à insulter une institution
00:48:04 dont la très grande majorité, voire la quasi-totalité des membres
00:48:09 sont des gens qui s'engagent de manière absolument républicaine,
00:48:11 qui travaillent dans des conditions très difficiles,
00:48:13 avec des salaires qui ne sont absolument pas confortables, etc.
00:48:18 Et de l'autre, vous avez des gens qui estiment que dès lors qu'on a un début
00:48:22 de soupçon, de réflexion critique sur le fonctionnement de la police,
00:48:26 alors là, on est dans le blasphème,
00:48:28 on est en train de porter atteinte au totem de la République,
00:48:31 et c'est un scandale.
00:48:32 Je suis désolé, la police est une institution républicaine,
00:48:34 au même titre que l'hôpital public, au même titre que l'éducation nationale.
00:48:37 Dire que dans une institution, il faille, même si on l'aime,
00:48:41 si on lui veut du bien, qu'il faille avoir une réflexion critique
00:48:43 sur la doctrine qui la dirige, sur son fonctionnement,
00:48:47 sur son organisation, sur ses conditions de travail,
00:48:49 sur les lois qui sont les siennes,
00:48:51 ce n'est absolument pas insulter les membres de cette institution.
00:48:53 Si on disait sur l'hôpital que l'hôpital va mal,
00:48:55 personne ne dirait que c'est une insulte envers les soignants.
00:48:58 Si on parle par exemple du fait que, je ne sais pas,
00:49:00 vous parliez de Naël tout à l'heure,
00:49:02 cette loi de 2017 sur l'usage de l'arme chez les policiers,
00:49:07 qui dit, qui autorise les policiers à utiliser des armes
00:49:10 quand il y a un refus d'obtempérer.
00:49:13 Discuter de cette loi, critiquer éventuellement cette disposition dans la loi.
00:49:17 Et nombreux sont les députés, même des députés de droite,
00:49:19 qui à l'époque l'ont votée en 2017, avant Macron c'était en février 2017,
00:49:22 qui aujourd'hui disent qu'ils ne la voteraient plus cette fois-là.
00:49:24 Dire que cette loi a créé un flou,
00:49:26 et qu'en effet très nombreux sont les policiers qui disent qu'ils sont dans un flou.
00:49:29 Quand ils ont un refus d'obtempérer,
00:49:31 légalement ils ont le droit d'autoriser leur arme.
00:49:32 Ça peut évidemment conduire au pénir.
00:49:34 Ils ne savent pas, enfin c'est des moments où il faut prendre une décision
00:49:36 en une fraction de seconde et que c'est compliqué.
00:49:38 Remettre en question par exemple cette loi,
00:49:40 ce n'est absolument pas insulter la police,
00:49:43 c'est encore moins insulter les policiers.
00:49:45 Et ça devrait être possible sans qu'on soit,
00:49:48 sans verser ni dans l'essentialisation et la haine du flic,
00:49:52 et sans non plus se faire accuser d'être dans une sorte de haine anti-France
00:49:56 ou de parjure ou encore une fois de blasphème.
00:49:59 C'est vrai, Mickaël, ça doute qu'on ait aussi entendu des policiers
00:50:02 au moment de cette fronte dire que finalement,
00:50:04 Jean-Luc Mélenchon qui veut désarmer la police était presque arrivé à ses fins
00:50:06 parce qu'il disait "nous maintenant, on a tellement peur",
00:50:09 par exemple vous citiez les refus d'obtempérer,
00:50:11 d'aller au contact, de sortir notre arme, etc.,
00:50:13 que finalement on ne les utilise plus.
00:50:15 Certes, on peut laisser filer par exemple des délinquants,
00:50:17 mais est-ce qu'il ne vaut pas mieux ça finalement
00:50:19 que d'être la cible d'encore plus d'attaques, de critiques,
00:50:21 de se retrouver en détention provisoire, pourquoi pas ?
00:50:24 Je suis d'accord, la binarité du débat,
00:50:26 elle n'est pas seulement due à une certaine médiocrisation du personnel politique,
00:50:31 je pense qu'elle est due aussi à une situation de tension
00:50:33 qui augmente de plus en plus et qui amène les positions naturellement
00:50:36 à se radicaliser devant des faits en particulier.
00:50:39 Au moment de Nahel, on a vu qu'il y a eu une grande binarisation quand même
00:50:43 et que dans cette binarité, personnellement,
00:50:45 j'aurais préféré que le président ou la présidente de l'Assemblée nationale
00:50:49 se trouve d'un autre côté que celui qu'ils avaient choisi.
00:50:54 Mais après, je suis d'accord, tous les sujets sont complexes,
00:50:56 mais j'ai l'impression que cette binarité dont Nathan Devers parle,
00:51:00 elle n'est pas tellement effective parce qu'à droite,
00:51:03 j'ai l'impression qu'il y a un peu moins de sectarisme quand même dans le débat.
00:51:06 Je suis désolé, sur ce plateau et ailleurs, et même à droite,
00:51:10 on est parfaitement capable de remettre en cause
00:51:12 un certain nombre de procédures dans la police
00:51:15 ou une certaine utilisation de la violence,
00:51:17 qui est d'ailleurs plus disproportionnée peut-être qu'en Allemagne,
00:51:19 où il y a beaucoup plus de bavures en France qu'en Allemagne.
00:51:21 Ce sont des chiffres dont on a parlé, qu'on a accepté.
00:51:24 À gauche, il y a une posture qui est beaucoup plus sectaire,
00:51:26 pour le coup, et beaucoup plus idéologique sur le sujet.
00:51:28 Voilà, je voulais relativiser quand même cette binarité dont vous parliez,
00:51:32 qui existe parce qu'en effet, maintenant,
00:51:35 la société de débat perpétuel invite les gens à se positionner rapidement
00:51:40 sur des sujets qui invitent à la binarité,
00:51:42 mais je constate quand même qu'il y a quand même une asymétrie.
00:51:45 Sur ça, comme sur d'autres sujets,
00:51:47 je pourrais parler aussi de la question israélienne, mais bon.
00:51:49 Et ça, on va le faire un peu plus tard, d'ailleurs.
00:51:51 Jean-Michel Fauvergne, vous vouliez réagir à ce que vous avez entendu ?
00:51:54 Oui, il faut se méfier des chiffres et du comparatif des chiffres,
00:51:58 en particulier avec l'Allemagne.
00:51:59 L'Allemagne est un pays fédéral et les chiffres qu'on a en général,
00:52:02 c'est les chiffres des services fédéraux.
00:52:05 On n'a aucun chiffre des landers.
00:52:07 Et donc, si on les agglomérait, je pense que tout pays démocratique
00:52:11 doit être à peu près dans les normes.
00:52:13 La France n'est pas un pays particulièrement plus violent
00:52:16 par sa police que les autres pays.
00:52:19 Il y a une chose sur laquelle je vous rejoins
00:52:22 et je rejoins Nathan aussi là-dessus,
00:52:24 pour avoir été commissaire de police pendant presque 40 ans,
00:52:30 c'est que la police est gouvernée par une hiérarchie.
00:52:34 Et dans le cadre de cette hiérarchie, la hiérarchie de la police
00:52:38 et la hiérarchie de la gendarmerie de son côté, bien évidemment,
00:52:42 est là pour maintenir les troupes et pour voir ce qui est bon et ce qui est mauvais.
00:52:45 Et il y a des procédures administratives,
00:52:47 il y a un certain nombre de choses de ce type-là.
00:52:49 Un chef de service peut parfaitement saisir l'IGPN
00:52:54 s'il y a un problème particulier.
00:52:55 Et vous le savez, l'IGPN aujourd'hui est le service qui est le plus sollicité
00:53:02 et la police est le service qui est le plus contrôlé
00:53:05 de tous les fonctionnaires, qu'ils soient territoriaux ou qu'ils soient nationaux.
00:53:12 On va marquer une courte pause pour faire le point sur l'actualité.
00:53:15 C'est l'heure du journal avec vous, Mathieu Devesere.
00:53:17 Bonsoir Mathieu.
00:53:18 Bonsoir Élodie, bonsoir à tous.
00:53:26 Le père de famille soupçonné d'avoir tué sa femme et ses quatre enfants à mot
00:53:30 a été mis en examen et écroué.
00:53:32 L'homme de 33 ans dit avoir entendu des voix
00:53:34 qui lui demandaient de faire du mal.
00:53:36 D'après les résultats des autopsies, la mère et ses filles ont été victimes
00:53:40 d'une dizaine de coups de couteau chacune.
00:53:42 Les garçons, eux, sont morts après avoir été noyés.
00:53:45 Un adolescent de 16 ans est mort lors d'une rixe à Limoges.
00:53:51 Le jeune Turc a été tué par arme blanche.
00:53:53 Une information judiciaire a été ouverte à l'encontre de cinq suspects.
00:53:57 Il s'agit de cinq mineurs pakistanais âgés de 15 à 17 ans.
00:54:01 Un reportage de Jules Bedot et Célia Gruyère.
00:54:05 C'est sur la place Winston Churchill à Limoges
00:54:08 qu'une rixe entrebande a éclaté ce lundi.
00:54:11 Un mineur isolé turc âgé de 16 ans est décédé
00:54:14 après avoir été blessé à l'arme blanche.
00:54:17 Il était accompagné de trois autres mineurs turcs
00:54:20 quand ils se sont fait prendre à partie par un autre groupe.
00:54:23 Vers 17h30, en travaillant au bureau, j'ai entendu des bruits,
00:54:27 des exclamations, donc je suis venu voir à la fenêtre.
00:54:30 Et là j'ai vu un groupe de 5, 7 personnes contre un groupe de 3 personnes
00:54:34 qui avaient tous enlevé leur ceinture en cuir
00:54:38 et qui se donnaient des coups de ceinture en cuir violemment.
00:54:42 Il y en a même un du groupe des 3 qui est tombé par terre
00:54:46 et qui a été lapidé au sol, enfin par coup de ceinture et tout ça.
00:54:51 Et les deux groupes, ce que j'ai vu après, les deux groupes se sont séparés.
00:54:55 Le groupe de 3 est parti dans la rue en face
00:54:58 et le groupe de 7 est parti en direction de Place Sedaine.
00:55:01 Cinq suspects, des mineurs pakistanais SDF AG de 15 à 17 ans,
00:55:06 ont été interpellés et placés en garde à vue.
00:55:09 Tous nient leur implication quant aux coups mortels portés à la victime
00:55:13 mais reconnaissent leur présence sur le lieu des faits.
00:55:16 Pour ce témoin, ce genre de scène est habituel sur la place.
00:55:19 Trois, quatre fois par semaine, il y a des altercations violentes
00:55:23 sur cette place à divers niveaux.
00:55:27 Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Limoges.
00:55:30 Des personnes impliquées dans la rue se sont toujours activement recherchées.
00:55:34 Ce nouveau rebondissement, à présent, la justice qui annule la libération
00:55:39 des 25 ressortissants indiens, se pose désormais la question
00:55:42 de leur localisation car depuis mardi, ils étaient libres de leur mouvement
00:55:46 même s'ils étaient en situation irrégulière sur le territoire français.
00:55:51 Un nouveau revers pour la ville de Nice.
00:55:56 Dans sa volonté d'expulser des migrants, ils sont installés depuis sept ans
00:56:00 autour d'une église du centre-ville et le Conseil d'Etat rejette le pourvoi
00:56:04 de la ville de Nice pour les expulser.
00:56:06 Le maire Christian Estrosi compte poursuivre en reprenant les démarches engagées.
00:56:11 C'est la fin de ce journal. La suite de Soir Info avec vous, Elodie, et vos invités.
00:56:16 Merci Mathieu Devese. On vous retrouve à 23h pour un prochain journal.
00:56:20 On va parler maintenant d'anticorps parce que l'exécutif n'a pas renouvelé
00:56:24 l'agrément qui permet à l'association d'intervenir dans des dossiers
00:56:27 de lutte contre la corruption. Une décision qualifiée de cadeau de Noël
00:56:31 pour les corrupteurs par l'avocat de l'ONG qui va la contester devant
00:56:34 la justice administrative comme nous l'explique Tony Pitaro.
00:56:38 La ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, avait jusqu'à mardi
00:56:42 pour renouveler ou non l'agrément permettant à l'association anticorps
00:56:46 d'intervenir dans des dossiers de lutte contre la corruption.
00:56:49 Elle a répondu à la demande de l'ONG. Ceci équivaut à une décision
00:56:52 implicite de refus. Une décision qui ne surprend pas la présidente de l'association.
00:56:56 On n'est pas très étonnés par la décision parce qu'on sait que cette procédure
00:57:00 est éminemment politique et que comme notre action dérange le gouvernement,
00:57:04 il n'y a pas de volonté politique de renouveler l'agrément d'anticorps.
00:57:08 Les motifs de ce non-renouvellement sont inconnus pour l'avocat de l'association.
00:57:12 Vous avez une autorité publique aujourd'hui qui est dans l'incapacité
00:57:15 de pouvoir justifier des raisons précises pour lesquelles elle n'entend pas
00:57:18 octroyer cet agrément. On a véritablement l'impression aujourd'hui
00:57:21 que c'est un cadeau de Noël formidable qui a été offert aux grands corrupteurs
00:57:26 parce qu'on prive une association qui joue un rôle central dans la lutte
00:57:30 contre la corruption de pouvoir se constituer partie civile dans le cadre
00:57:34 d'informations judiciaires en cours.
00:57:36 L'avocat précise qu'il va contester cette décision en justice.
00:57:39 J'ajoute que selon un membre d'anticorps, il déplore ce refus disant
00:57:44 que cela intervient après, je cite, "une instruction de six mois
00:57:47 durant laquelle aucun dysfonctionnement ne nous a été reproché par le gouvernement
00:57:50 et alors même que la première ministre a considéré en octobre dernier
00:57:53 qu'anticorps remplissait toutes les conditions pour être agréé".
00:57:56 Michael Sadoun, est-ce qu'on pouvait s'attendre à ce non-renouvellement,
00:57:59 à cette issue pour anticorps ?
00:58:01 Sur la partie technique de la décision, je ne saurais que dire.
00:58:07 Maintenant, ils vont avoir la possibilité de faire un recours devant la justice
00:58:10 administrative et puis on verra bien ce qui est décidé.
00:58:13 Évidemment, ça pose des questions sur les liens entre le pouvoir politique
00:58:16 et les institutions qui sont faites pour contrôler ce pouvoir politique.
00:58:19 Mais si je devais prendre une prise de position un peu plus politique
00:58:23 et générale sur le sujet de la corruption et du contrôle de la corruption,
00:58:26 je pense personnellement qu'en matière de transparence politique,
00:58:30 nous sommes allés un peu trop loin, ce qui a dégradé la fonction politique
00:58:33 ces dernières années. Je considère, comme d'autres peut-être,
00:58:37 que le fast, le secret, fait partie de la légitimité,
00:58:42 peut-être même de l'efficacité de l'action politique.
00:58:44 Je pense qu'on est allé un peu loin en la matière,
00:58:47 notamment dans tout ce qui est contrôle des rémunérations, etc.
00:58:50 Je pense qu'évidemment, le contrôle des prises illégales d'intérêt
00:58:54 ou des conflits d'intérêt sont intéressants.
00:58:56 Oui, il faut éviter les limites et les abus.
00:58:57 Évidemment, je ne suis pas pour une dictature.
00:59:00 Mais je trouve qu'on est allé un peu trop loin en la matière,
00:59:03 ce qui a participé à cette dégradation peut-être des hommes politiques
00:59:06 qu'on n'a pas manqué de noter tout à l'heure.
00:59:08 L'argument aussi, Nathan Devers, justement, pour ne pas renouveler là,
00:59:11 c'est que du coup, ils disent qu'il y a un parquet qui est là,
00:59:13 un parquet national financier, donc ce ne sont pas des ONG
00:59:15 ou des associations de faire ce travail-là.
00:59:17 Ça, c'est l'argument de ceux qui sont en faveur, justement,
00:59:20 qu'il n'y ait pas un renouvellement de l'accord.
00:59:22 Je suis tout à fait d'accord avec ce que vous avez dit.
00:59:24 Je ne me permettrai pas de m'exprimer sur cette décision-là,
00:59:27 dont les tenants et les aboutissants nous échappent en tout cas,
00:59:30 tous les deux, je ne sais pas pour vous deux.
00:59:32 Échappent à tout le monde visiblement, même à ceux qui sont concernés.
00:59:35 En effet, c'est une idée qui est très difficile à formuler.
00:59:39 Je me souviens, une fois, j'avais essayé de critiquer un peu
00:59:42 cette mythologie de la transparence aujourd'hui,
00:59:44 ce désir de transparence, je m'étais fait lyncher sur les réseaux sociaux,
00:59:47 m'avaient accusé d'être complaisant vers la corruption,
00:59:50 en gros, que je disais, si on ne peut plus être corrompu,
00:59:52 c'est la fin pour la politique.
00:59:53 Ce n'est pas du tout ce que je voulais dire.
00:59:54 Comment va-t-on faire sans politique corrompue, enfin ?
00:59:56 C'est ironique, hein, bientôt.
00:59:58 Ce n'était pas du tout ce que je voulais dire.
01:00:00 Évidemment que la corruption, elle n'a pas sa place dans un État de droit, etc.
01:00:04 Mais la question qu'on peut se poser quand même,
01:00:06 c'est que perd-on à imposer ce désir, ce fantasme de la transparence absolue ?
01:00:12 Emmanuel Macron, quand il a été élu en 2017,
01:00:14 très habilement, il avait compris qu'il y avait une vague de dégagisme
01:00:17 pendant cette campagne, de populisme un peu,
01:00:19 et il avait justement dit qu'il serait le président de la transparence absolue.
01:00:24 François Bayrou avait participé à ce mouvement.
01:00:28 Très vite, ils ont abandonné cette idée
01:00:30 et ils sont revenus à une vision de la politique comme l'opacité, etc.
01:00:34 Moi, il me semble deux choses.
01:00:35 Premièrement, que ce mythe de la transparence,
01:00:37 il conduit en effet à une dévaluation du politique.
01:00:40 On le voit dans un certain nombre de pays anglo-saxons,
01:00:43 quand des politiques se mettent à s'excuser
01:00:46 parce qu'ils ont consommé un café à la machine à café,
01:00:49 qu'ils ont oublié de le déclarer comme il fallait, etc.
01:00:52 Ça conduit à une sorte, d'abord c'est une sorte de charge mentale quotidienne
01:00:56 que de vérifier tout le temps.
01:00:58 J'ai vu que même François Ruffin, c'est un peu plein,
01:01:00 qu'on lui reprochait, je crois, d'avoir acheté une machine à café
01:01:03 en l'ayant mal déclaré.
01:01:05 Donc ça, c'est la première chose.
01:01:06 La deuxième, c'est que ce qu'on ne voit pas
01:01:09 quand on se focalise sur le pouvoir des politiques,
01:01:12 c'est qu'en fait, aujourd'hui, le pouvoir se déplace de plus en plus
01:01:15 vers le pouvoir économique.
01:01:16 C'est Régis Debray qui a décrit ça merveilleusement depuis 30 ans.
01:01:20 Et qu'aujourd'hui, les jeunes personnes
01:01:23 qui seraient tentées de faire de la politique,
01:01:25 une très très grande partie d'entre eux se dit
01:01:27 que la transparence, ce n'est pas que la lutte contre la corruption.
01:01:30 C'est aussi la "press people",
01:01:31 c'est aussi ce qui était arrivé à François Hollande
01:01:33 dans son histoire avec la moto et la ligne de magazine.
01:01:36 C'est aussi les réseaux sociaux, c'est aussi l'affaire Griveaux,
01:01:39 qui a créé un avant et un après.
01:01:40 Donc la transparence, si vous voulez, c'est cette idée qu'aujourd'hui,
01:01:43 si vous voulez faire de la politique,
01:01:44 vous devez, comme les moines, faire un vœu général.
01:01:47 Et des vôtres trois ans, parce qu'il faut y penser très longtemps avant.
01:01:50 Exactement, et de chasteté morale, mais absolue, totale et parfaite.
01:01:53 Il faut être une sorte d'individu qui serait presque
01:01:56 une intelligence artificielle sur patte, un "chachipiti" humain.
01:01:59 Et ça, ça risque d'appauvrir en effet,
01:02:01 parce qu'on se retrouverait avec une classe dirigeante
01:02:04 qui serait composée d'individus robotisés,
01:02:06 dont la modalité même serait robotique.
01:02:08 Et ça, je trouve ça très inquiétant.
01:02:10 Jean-Michel Fauvergne, je fais aussi appel à vos souvenirs de parlementaires,
01:02:13 parce que c'est vrai que, évidemment, qu'il n'y ait pas d'abus,
01:02:15 que les parlementaires ne se gavent pas, tout le monde le comprend,
01:02:18 mais c'est vrai qu'aujourd'hui, vous le disiez, même François Ruffin,
01:02:20 parce qu'il déclare mal sa machine à café pour sa permanence
01:02:23 au bureau, à l'Assemblée, je ne sais plus,
01:02:24 on lui tombe dessus quand même.
01:02:26 Je ne suis pas étonné, parce qu'on a la haute autorité pour la transparence,
01:02:30 qui veut vérifier tout et tout le temps,
01:02:35 et donc c'est difficile pour eux.
01:02:38 On peut aussi se poser la question de savoir
01:02:41 qui a investi ces gens-là pour contrôler des gens qui sont élus par le peuple.
01:02:46 On peut aussi se poser la question comme ça.
01:02:48 Mais là où je voudrais...
01:02:49 Mais les choses ont été assez bien dites par les uns et par les autres
01:02:52 sur la transparence, mais là où je voudrais revenir,
01:02:54 c'est Anticor, si vous me le permettez.
01:02:56 Parce qu'on peut aussi se poser la question de savoir
01:03:00 pourquoi on a besoin d'une association pour déposer plainte
01:03:04 ou travailler sur la corruption.
01:03:07 On a pour ça effectivement des juges qui sont formés,
01:03:10 on a des parquets, on a tout citoyen qui peut déposer plainte.
01:03:14 Et puis la deuxième chose, c'est qu'Anticor n'est pas la seule association.
01:03:18 Et puis en tant qu'association, Anticor doit gérer son association
01:03:23 comme il se doit.
01:03:24 C'est-à-dire que chaque année, dans une association,
01:03:26 vous devez avoir une assemblée générale,
01:03:28 les membres doivent être convoqués, etc.
01:03:30 Et visiblement, s'ils en sont là, Anticor,
01:03:34 c'est parce qu'il y a des membres d'Anticor
01:03:37 qui ont déposé plainte contre eux,
01:03:39 ou des anciens membres d'Anticor qui ont déposé plainte contre eux,
01:03:42 et que visiblement les règles ne sont pas respectées.
01:03:44 Alors je ne connais pas les détails,
01:03:46 mais le caractère indépendant n'a pas été respecté.
01:03:50 Donc c'est bien de se faire passer pour traiter le débat sur l'aspect politique,
01:03:59 mais il faut revenir à la genèse de l'affaire.
01:04:02 Et s'ils n'ont pas leur agrément, c'est visiblement...
01:04:05 Et quand le Premier ministre Castex, Jean Castex, leur a donné,
01:04:12 c'est après moult réflexions déjà sur une affaire de ce type-là.
01:04:16 Et donc je pense qu'il faut qu'ils se calment.
01:04:21 Alors ils font leur pub et leur un chat,
01:04:24 mais il y a un dossier derrière qui a été évalué par les juges.
01:04:28 - Samy Miyazani, pour terminer, c'est vrai qu'on voit que c'est compliqué,
01:04:32 parce que certains se disent qu'on est toujours preneurs d'associations
01:04:34 qui vont lutter pour plus de transparence,
01:04:36 mais il y a aussi des institutions officielles, des juges, etc.,
01:04:39 qui sont aussi quand même là pour ça.
01:04:41 - Oui, ça pose la question de la judiciarisation,
01:04:43 et la judiciarisation, c'est un des corollaires de la politique de transparence,
01:04:47 et l'exigence de transparence.
01:04:49 En fait, c'est le bras armé, si je puis dire,
01:04:52 qui permet la contention de la transparence,
01:04:55 qui permet d'imposer la transparence par une forme de menace latente.
01:04:58 Il y en a d'autres.
01:05:00 Tu évoquais, vous évoquiez très justement la "press people",
01:05:04 c'est aussi un autre phénomène de contention sociale
01:05:08 qui permet la transparence, ou qui impose la transparence.
01:05:11 - Alors effectivement, pour revenir stricto sensu au sujet qui nous occupe,
01:05:15 dans le cas qui est le nôtre, celui d'Anticor,
01:05:19 il y a une plainte déposée par deux anciens membres de l'association.
01:05:23 Il y a effectivement un passif,
01:05:25 puisque, et M. Fauberg l'a bien rappelé, c'était déjà le cas,
01:05:30 c'est-à-dire des attributions in extremis d'agrément par le passé,
01:05:32 donc il n'y a rien de systématique,
01:05:34 il n'y a rien de spécifique à la situation que nous observons.
01:05:38 Il y a un passif relativement lourd.
01:05:40 Je ne sais pas s'il est grave, lourd, en tout cas il est chargé historiquement.
01:05:43 Donc effectivement, la posture qui consiste à dire
01:05:46 "non là on a une manipulation politique qui vise à empêcher
01:05:50 l'action de transparence et l'action pour la lutte en anticorruption",
01:05:55 c'est compliqué.
01:05:56 Par ailleurs, le gouvernement, il y a quelques années,
01:05:58 a créé une agence française anticorruption.
01:06:00 Le paradigme anglo-saxon est en train de s'installer en France.
01:06:02 Donc je pense que, effectivement, ce discours-là,
01:06:05 c'est un argument qui est un argument de défense,
01:06:07 mais qui pèse relativement peu lorsqu'on tient compte,
01:06:10 finalement, de toute la complexité de la situation.
01:06:12 Pour terminer, avant la pause, je voudrais qu'on parle des services
01:06:15 de proximité, médecins, transports, commerce.
01:06:17 Les Français font face à la panne des services de proximité
01:06:20 dans les campagnes et en périphérie des villes,
01:06:22 comme là à Guéras, c'est une commune qui se situe en Seine-et-Marne,
01:06:26 où nos équipes sont parties rencontrer les habitants
01:06:28 qui font face aux défaillances du service public dans les secteurs clés.
01:06:31 Reportage de Fabrice Elsner et récits de Chloé Tarka.
01:06:35 Nous sommes seulement à 20 kilomètres de Disneyland.
01:06:38 Pourtant, ici, dans cette commune de Seine-et-Marne,
01:06:41 le manque de services impacte le quotidien de ses habitants.
01:06:45 Peu de commerce de proximité et pas de transport en commun,
01:06:48 pour cette habitante de Guéras depuis 35 ans,
01:06:51 difficile de s'imaginer vieillir ici.
01:06:53 Dès qu'on arrive à 80 ans, qu'on ne peut plus conduire,
01:06:56 et moi j'y pense, parce que j'ai 65 ans,
01:06:59 et je me dis, mais dans 10 ans, dans 15 ans,
01:07:02 je ne sais pas dans quel état je serai,
01:07:04 je pense que je retournerai en ville,
01:07:06 parce que ce n'est pas possible de rester là.
01:07:08 Heureusement, une solidarité s'est mise en place.
01:07:10 Nous sommes chez Martine, membre de l'association
01:07:12 Entre Aides et Déplacement,
01:07:14 qui compte une cinquantaine de chauffeurs bénévoles
01:07:16 permettant aux personnes âgées de les conduire.
01:07:18 Dans tous les transports qu'on fait,
01:07:20 on a 60% de transport pour le médicaux,
01:07:22 on a 35% pour les courses,
01:07:25 et le reste, ça peut aller tout simplement
01:07:28 d'aller porter des fleurs au cimetière.
01:07:30 C'est un truc tout bête, mais une personne âgée,
01:07:33 elle ne va pas faire 3 km à pied pour aller porter des fleurs au cimetière,
01:07:36 donc elle a besoin de nous.
01:07:37 Martine retrouve une habituée des services de l'association.
01:07:40 Alors on va à l'intermarché de Farmoutier.
01:07:44 Ces personnes âgées qui ne conduisent pas,
01:07:46 et qui sont dans des villages, dans des lieux,
01:07:49 où les commerçants ne sont pas suffisants pour survivre,
01:07:53 on est obligé, voici, au décès de mon mari,
01:07:57 soit je déménageais, si cette association n'avait pas existé,
01:08:01 j'aurais été obligé de déménager.
01:08:03 Chaque année, les chauffeurs de l'association parcourent
01:08:06 jusqu'à 90 000 km pour aider les habitants.
01:08:09 Nathan Devers, alors forcément, cette générosité,
01:08:13 on la trouve belle, ça permet à des gens de se soigner,
01:08:16 de pouvoir faire leurs courses, etc.
01:08:18 Mais on se dit, des communes comme ça,
01:08:19 elles ont été totalement abandonnées.
01:08:20 60% des trajets que font ces personnes bénévoles,
01:08:23 c'est pour du médical.
01:08:24 Si elles ne le font pas, comment ces personnes
01:08:26 peuvent aller voir leur médecin, se rendre à l'hôpital, par exemple ?
01:08:29 Oui, bien sûr, c'est un sujet qu'on peut poser de deux manières.
01:08:31 On peut poser, en effet, pour parler des personnes
01:08:34 qui ne peuvent pas se déplacer par elles-mêmes,
01:08:36 et qu'on peut poser depuis la perspective
01:08:38 de ces communes, en tant que telles.
01:08:40 Il n'y a pas très longtemps, avec Paul Melun,
01:08:43 il m'invitait dans son village,
01:08:45 on a fait le tour, il me montrait les villages de sa région,
01:08:48 et il me racontait comment, à tel endroit,
01:08:50 il y avait avant des brasseries, des magasins, etc.
01:08:53 et qu'en effet, tout tendait à fermer de plus en plus,
01:08:56 et il y avait des villes déplacées par, généralement,
01:08:59 des hypermarchés centralisés, entre plusieurs communes,
01:09:02 et qui faisaient le plein de toutes ces activités
01:09:05 commerciales, humaines, etc.
01:09:07 Bon, ça d'abord, c'est le mouvement général de l'économie,
01:09:09 c'est aussi vieux que le bonheur des dames de Zola,
01:09:12 et c'est toute la tragédie qui est immanente au capitalisme.
01:09:15 C'est que toute évolution économique,
01:09:17 c'est des vies qui sont brisées,
01:09:19 c'est des carrières, des vocations
01:09:21 qui doivent se refaire,
01:09:23 et puis des succès absolus,
01:09:25 qui sont, d'ailleurs, assez faciles, premièrement.
01:09:27 Mais deuxièmement, c'est vrai qu'il y a quand même
01:09:29 une tristesse profonde, parce que, fondamentalement,
01:09:31 le mode de vie qui va derrière,
01:09:33 c'est un mode de vie de l'uniformisation,
01:09:36 l'hypermarché contre le magasin,
01:09:39 le café, le service, le médecin de proximité,
01:09:42 c'est cette idée-là que des villages
01:09:44 perdent, les uns après les autres,
01:09:46 quelque chose qui relève, sinon de leur âme,
01:09:49 si on est romantique, du moins de leur couleur locale,
01:09:51 si on veut parler comme prévert.
01:09:53 Et face à cela, il faut peut-être avoir une réflexion
01:09:55 qui est de se dire que, bon, le coronavirus,
01:09:57 ça a été un moment où, globalement,
01:09:59 beaucoup d'urbains, beaucoup de Parisiens,
01:10:01 ont dit "je vais aller m'installer dans des petites communes",
01:10:03 parce qu'il y a aussi une crise de sens,
01:10:05 alors peut-être qu'il y a l'inverse, mais dans les grandes métropoles,
01:10:07 et il est probable que dans les prochaines décennies,
01:10:09 on assiste à ce mouvement-là,
01:10:11 avec la crise du logement, etc.
01:10:13 Si c'est pour importer des méthodes urbaines,
01:10:15 des méthodes impersonnelles,
01:10:17 dans ces communes-là,
01:10:19 peut-être que ça ne sert à rien,
01:10:21 mais on va essayer. Si c'est en revanche pour essayer de se dire
01:10:23 que toutes ces petites communes,
01:10:25 grands villages ou petites villes,
01:10:27 sont en fait des intermédiaires
01:10:29 entre la solitude
01:10:31 et la foule impersonnelle
01:10:33 des grandes villes, ça, ça pourrait être
01:10:35 intéressant. L'espoir que j'ai,
01:10:37 c'est peut-être que ce déplacement
01:10:39 des villes vers les espaces
01:10:41 de ruralité va redonner
01:10:43 une certaine forme
01:10:45 de vitalité
01:10:47 à ces communes-là,
01:10:49 qui se demandaient à s'isoler
01:10:51 de plus en plus.
01:10:53 - C'est vrai, Jean-Michel Fauvergle, on a eu plutôt l'exemple de personnes âgées
01:10:55 qui peuvent plus se déplacer, mais même pour un jeune couple
01:10:57 qui veut s'installer, quand on arrive dans une commune,
01:10:59 qu'on visite une maison où il n'y a pas de service public,
01:11:01 où il faut prendre la voiture sans arrêt, où on ne peut rien faire,
01:11:03 ça ne fait pas forcément
01:11:05 toujours rêver. Ces communes ont du mal à attirer aussi.
01:11:07 - En fait, c'est Alphonse Allais qui avait raison
01:11:09 quand il demandait de construire des villes à la campagne.
01:11:11 Je pense que là,
01:11:13 on solutionnerait tous les problèmes.
01:11:15 Mais là, d'après ce que je vois,
01:11:17 c'est une association qui les prend en compte.
01:11:19 Donc une association,
01:11:21 il serait intéressant de savoir si cette association-là
01:11:23 n'a pas des subventions de la part de la commune,
01:11:25 pour justement aider
01:11:27 à ce service-là,
01:11:29 qui est un service associatif.
01:11:31 Mais depuis toujours,
01:11:33 il y a cette problématique-là.
01:11:35 Depuis toujours, il y a cette problématique-là,
01:11:37 parce qu'on est effectivement dans un pays
01:11:39 qui est encore urbanisé.
01:11:41 Même si les gens se retirent
01:11:43 dans des villes un peu moins importantes,
01:11:45 on est toujours urbanisé.
01:11:47 Et les gens qui sont dans les petits villages,
01:11:51 dans les petits bourgs,
01:11:53 souffrent depuis tout le temps de ça
01:11:55 et qui s'organisent de cette manière-là,
01:11:57 c'est une belle organisation
01:11:59 et ce serait encore mieux s'il y avait une participation.
01:12:01 Alors je le pense, je l'espère,
01:12:03 je le souhaite en tout cas, qu'ils aient des subventions.
01:12:05 Mais ce que je veux dire aussi, c'est qu'il y a une réalité politique
01:12:08 qui est prise en compte.
01:12:10 Alors imparfaitement, bien évidemment.
01:12:12 Il y a deux choses qui me viennent à l'esprit.
01:12:14 C'est le dispositif,
01:12:16 il y a 2700 dispositifs France Service.
01:12:20 C'est-à-dire que ce sont des services publics
01:12:22 qui sont disséminés un peu partout sur le territoire national
01:12:25 et en particulier dans les milieux non urbains,
01:12:28 pour aider les gens à faire leur démarche
01:12:30 sur les impôts, sur un certain nombre de choses, etc.
01:12:32 Et vous avez aussi des dispositifs
01:12:34 qui ont été votés et qui marchent plutôt bien
01:12:37 dans certains cas.
01:12:38 On a commencé par les villes, le coeur des villes,
01:12:40 le dispositif qui s'appelle "Financement des coeurs des villes".
01:12:42 Et maintenant, on en arrive au "Financement des coeurs de ruralité".
01:12:46 Donc, ça veut dire qu'il y a une prise de conscience.
01:12:49 Alors, elle est sans doute tardive,
01:12:51 c'est sans doute pas assez.
01:12:53 Et je pense qu'il faut continuer dans ce sens-là,
01:12:55 parce qu'effectivement, la ruralité est revenue,
01:12:58 si j'ose m'exprimer ainsi, au goût du jour,
01:13:00 parce que, justement, après le Covid,
01:13:02 les gens ont eu besoin de souffler
01:13:04 et les gens sont de plus en plus en ruralité,
01:13:06 soit parce qu'ils y travaillent,
01:13:08 soit parce qu'ils y vont souvent pour se déplacer, pour respirer.
01:13:11 C'est vrai, mais Khael Sadoun, qu'on a aussi pris du retard,
01:13:13 parce que vous parliez de ces maisons France Service,
01:13:15 lors d'un déplacement avec la première ministre,
01:13:17 elle en visitait un, et nous dit,
01:13:18 ceux qui travaillaient dedans disaient "c'est très bien,
01:13:20 mais en fait, il y a eu tellement de services qui ont disparu
01:13:22 qu'on ne peut pas tout faire".
01:13:23 Et que du coup, ils se retrouvaient à avoir leur mission à eux,
01:13:25 bien sûr, mais aussi des personnes qui avaient presque envie
01:13:27 d'y faire leur course, de trouver un commissariat, etc.
01:13:29 Parce qu'il y a tellement de choses qu'on fermait
01:13:31 que ces dispositifs, ils palient un petit peu à cela,
01:13:34 mais pas totalement.
01:13:35 Non, mais d'abord, je dois dire que j'ai évidemment
01:13:37 beaucoup de sympathie pour ce dont on a tant parlé tout à l'heure,
01:13:41 c'est-à-dire le mode de vie un petit peu traditionnel,
01:13:45 les petites communes, le PMU, toutes ces structures sociales
01:13:49 qui existent de moins en moins avec cette modernité capitaliste.
01:13:52 Je crois que c'est le géographe Jacques Lévy qui disait
01:13:55 "la France, c'est un pays qui a le culte du petit".
01:13:57 Moi, je trouve que c'est intéressant qu'il faut cultiver ça
01:14:00 et que ça fait aussi partie de notre richesse.
01:14:02 Ceci dit, la question qui est posée maintenant,
01:14:05 c'est est-ce que l'État, est-ce que ça fait partie
01:14:08 de ses missions fondamentales de permettre aux Français
01:14:12 de peupler des zones un peu moins denses ?
01:14:15 Est-ce que c'est la mission fondamentale de l'État
01:14:18 d'habiter en fait l'ensemble de son territoire ?
01:14:22 Moi, je ne le pense pas forcément.
01:14:23 Et puis, quand on est attaché, j'ai envie de dire,
01:14:26 à ce mode de vie traditionnel, on peut aussi être attaché
01:14:29 à toutes les structures sociales qui allaient
01:14:31 avec ce mode de vie traditionnel.
01:14:32 Je suis pour qu'on sorte un petit peu de ce face-à-face
01:14:35 entre l'individu isolé et l'État.
01:14:39 Il ne me semble pas absurde qu'il y ait des associations,
01:14:41 que la famille revienne parce qu'elle est importante,
01:14:43 que la communauté religieuse aussi reprenne de l'importance.
01:14:46 Pourquoi pas ? Dans la situation actuelle des finances publiques
01:14:51 et avec tout ce que l'État a à faire en priorité,
01:14:53 je pense franchement qu'on devrait le laisser un peu tranquille
01:14:56 sur ses missions et évidemment qu'on devrait favoriser
01:14:58 les initiatives locales.
01:15:00 Mais si vous voulez, pour moi, ça ne relève pas
01:15:02 de ses prérogatives principales.
01:15:04 Et c'est vrai que ce qu'on voit là, dans une petite commune,
01:15:06 Samy Biasogny, on le voit aussi dans des plus grandes villes,
01:15:09 où comme le disait Nathan, quand vous mettez des grands centres
01:15:11 commerciaux qui ont dans les galeries marchandes
01:15:13 tous les commerces, même les centres-villes
01:15:15 de certaines préfectures deviennent extrêmement tristes,
01:15:18 extrêmement mordes, avec les mêmes réflexes.
01:15:21 C'est-à-dire que les personnes qui n'ont pas de voiture
01:15:22 ne peuvent pas forcément s'y rendre.
01:15:23 Et le centre-ville en lui-même n'est plus très attractif
01:15:26 ni commerçant.
01:15:28 Oui, alors je pense qu'il faut distinguer deux choses.
01:15:31 Il y a la mutation du système économique
01:15:34 et son balancement historique, sa dialectique propre.
01:15:37 Alors effectivement, le secteur tertiaire a concentré
01:15:40 les emplois. En concentrant les emplois,
01:15:42 il a concentré la localisation de l'individu.
01:15:44 En concentrant la localisation de l'individu,
01:15:46 cela a concentré les foyers de consommation
01:15:49 et donc les commerces.
01:15:50 Et puis là, on en vient à une nouvelle phase.
01:15:52 On est entré dans une nouvelle phase, ce que vous évoquiez,
01:15:54 permise par la technique et permise par la mutation
01:15:58 du système tertiaire, dans une nouvelle phase économique.
01:16:01 Et cette nouvelle phase va induire des mutations
01:16:04 probablement relativement importantes
01:16:07 quant au maillage du territoire.
01:16:08 Il ne s'agit pas… On prenait ça au départ
01:16:11 pour des petits plaisirs bobos, que de retourner à la campagne,
01:16:15 habiter proche finalement de la terre.
01:16:18 En réalité, on voit qu'aujourd'hui, ça devient une nécessité.
01:16:20 Quand le prix du mètre carré est à 10 000 euros,
01:16:23 ou proche de 10 000 euros à Paris,
01:16:24 cela devient une nécessité de s'éloigner.
01:16:26 C'est l'équilibre économique.
01:16:28 Le capitalisme a beaucoup de défauts.
01:16:29 Il a une vertu, c'est que finalement,
01:16:32 il a une forme de logique assez implacable.
01:16:34 Et donc, il crée de manière très endogène
01:16:37 ces phénomènes de balancier.
01:16:38 Donc, on est dans le retour de balancier.
01:16:40 Et ce retour de balancier va vraiment impliquer pour nous
01:16:43 la nécessité de repenser notre territoire.
01:16:45 Et j'en viens à la deuxième partie du sujet,
01:16:47 qui est celle de la place de l'État.
01:16:49 La place de l'État, au-delà de ses grands déterminants
01:16:52 socio-économiques, c'est d'accompagner quand même son maillage,
01:16:57 puisqu'il est responsable, en partie, avec la décentralisation
01:17:00 de la politique des transports, il est responsable
01:17:02 des services publics, de la continuité,
01:17:04 ce qu'on appelle la continuité territoriale administrative.
01:17:06 Donc, en fait, il ne peut pas faire comme s'il n'avait
01:17:09 aucune responsabilité.
01:17:10 Mais je suis assez d'accord.
01:17:12 Nous devons, il n'y aura pas de toute façon de solution,
01:17:14 autant se le dire.
01:17:15 L'État est trop endetté, les collectivités locales
01:17:18 sont trop endettées.
01:17:19 Il va falloir créer un nouveau consensus social
01:17:22 autour des formes de sociabilité intermédiaires
01:17:24 que tu évoquais extrêmement justement,
01:17:26 dont nous parlons trop peu, et qui sont les conditions
01:17:29 sine qua non de notre succès pour les années,
01:17:31 les décennies à venir, compte tenu de l'évolution
01:17:34 qu'on peut percevoir dans la société
01:17:36 et dans le système économique.
01:17:38 Est-ce que, Nathan, vous rejoignez ce que disait
01:17:39 justement Michael, notamment sur l'importance aussi
01:17:41 des communautés familiales, notamment du rôle
01:17:44 des associations, pourquoi pas des associations
01:17:46 aussi en lien avec la religion, qui peuvent aussi
01:17:48 aider et gérer là où l'État ne peut pas être partout,
01:17:52 évidemment ?
01:17:53 Oui, je suis d'accord, parce que tous ces phénomènes-là,
01:17:55 ce ne sont pas des phénomènes qui sont dus
01:17:57 à une volonté politique.
01:17:59 Je citais le Bauder des Dames tout à l'heure,
01:18:01 la création des grands magasins,
01:18:03 ce n'est pas un politique qui s'est dit
01:18:04 qu'on allait le faire.
01:18:05 Il y a un aspect dont on n'a pas parlé, par contre,
01:18:07 c'est que même le modèle de l'hypermarché
01:18:08 est un peu old school, parce que l'économie
01:18:10 tendant à devenir de plus en plus numérique,
01:18:13 crée un troisième modèle dans lequel
01:18:15 on n'est pas encore totalement, mais si vous voulez,
01:18:17 même les hypermarchés aujourd'hui ne fonctionnent plus
01:18:20 comme ils pouvaient fonctionner il y a encore 10 ou 15 ans.
01:18:22 Mais en effet, je pense que tout ça,
01:18:24 ce sont des mutations souterraines
01:18:26 qui ont lieu dans la société,
01:18:28 et ce serait démagogique de demander à l'État
01:18:30 de s'occuper de ça, comme si l'État
01:18:32 pouvait en effet les changer.
01:18:34 On va se retrouver juste après la pause.
01:18:35 J'en profite pour vous remercier, Samy Biassogny,
01:18:37 d'avoir été notre invité, parce que nous allons
01:18:39 vous libérer pour que vous puissiez rentrer.
01:18:42 Et on marque une courte pause.
01:18:43 On se retrouve juste après la pause
01:18:45 avec mes invités. Restez avec nous sur CNews.
01:18:47 Pour la dernière partie de Soir Info,
01:18:52 j'en profite pour saluer Jordan Florentin.
01:18:54 Bonsoir.
01:18:55 Merci d'être invité.
01:18:56 Vous êtes journaliste à Boulevard Voltaire.
01:18:58 On va commencer les débats dans un instant,
01:19:00 ou recommencer plutôt les débats dans un instant,
01:19:02 mais tout de suite le journal avec Mathieu Devese.
01:19:04 Rebonsoir, Mathieu.
01:19:05 Bonsoir, Élodie. Bonsoir à tous.
01:19:12 2023, une année loin d'être de tout repos
01:19:15 pour les forces de l'ordre,
01:19:16 manifestations contre la réforme des retraites,
01:19:18 Sainte-Sauline ou encore les émeutes
01:19:20 consécutives à la mort de Nahel.
01:19:22 Policiers et gendarmes seront encore mobilisés
01:19:24 pour assurer bien sûr la sécurité
01:19:26 de la soirée du Nouvel An.
01:19:28 Un sujet d'Audrey Bertoux.
01:19:29 L'année 2023 a été particulièrement rude
01:19:35 pour les forces de l'ordre.
01:19:36 Entre les manifestations contre la réforme des retraites,
01:19:39 celles à Sainte-Sauline ou encore les émeutes
01:19:41 de cet été.
01:19:42 Des violences qui ont entraîné des dispositifs inédits.
01:19:45 Premier exemple, le 1er mai,
01:19:48 près de 12 000 policiers et gendarmes
01:19:50 ont été déployés partout en France,
01:19:52 dont 5 000 à Paris.
01:19:53 Plus de 400 membres des forces de l'ordre
01:19:55 ont été blessés ce jour-là,
01:19:56 selon le ministre de l'Intérieur.
01:19:58 On a eu une addition de manifestations
01:20:01 avec des groupes, notamment l'extrême-gauche,
01:20:04 des groupes plus culs, plutôt Black Bloc,
01:20:08 Antifa, etc. venus non pas pour exprimer
01:20:12 un mécontentement social, mais pour brûler,
01:20:16 pour semer le chaos, pour tuer du flic
01:20:19 n'ayant pas peur.
01:20:20 Plus tard, fin mars,
01:20:22 lors des nombreuses manifestations
01:20:23 contre le projet de bassine à Sainte-Sauline,
01:20:25 les gendarmes aussi étaient en première ligne.
01:20:28 47 d'entre eux ont été blessés,
01:20:30 selon le procureur de la République de New York.
01:20:32 Ça fait bientôt 40 ans que je suis gendarme.
01:20:35 Je n'ai pas souvent vu une telle concentration
01:20:39 de ce niveau de violence-là.
01:20:40 Ensuite, fin juin, les émeutes qui ont touché
01:20:42 Grandes et Moyennes villes ont également été
01:20:44 un marqueur frappant pour les forces de l'ordre
01:20:46 cette année.
01:20:47 Des émeutes bien plus violentes que celles de 2005,
01:20:50 selon un syndicat de police.
01:20:51 Au 31 octobre 2023, la police nationale a enregistré
01:20:55 10 762 policiers blessés,
01:20:57 dont près de 4 000 à la suite de violences volontaires.
01:21:00 9 d'entre eux ont perdu la vie en service,
01:21:02 dont 3 lors d'une opération de police.
01:21:05 Dans l'actualité internationale,
01:21:07 l'ONU demande à Israël de mettre fin aux homicides illégaux.
01:21:12 En Cisjordanie, l'organisation dénonce
01:21:14 une détérioration rapide des droits humains dans cette zone.
01:21:17 Le rapport demande notamment la fin des détentions arbitraires
01:21:20 et des mauvais traitements infligés aux Palestiniens.
01:21:24 Et puis, à Emmanuel Macron, qui cette fois réitère
01:21:28 sa demande d'un cessez-le-feu durable à Gaza,
01:21:30 le président a échangé avec le Premier ministre
01:21:33 israélien Emmanuel Macron, qui a informé Benyamin Netanyahou
01:21:37 de sa plus vive préoccupation face au nombre de victimes civiles
01:21:40 et je cite à l'urgence humanitaire absolue
01:21:43 constatée dans la bande de Gaza.
01:21:46 Enfin, avis aux amateurs, de coquilles Saint-Jacques,
01:21:50 certains ont trouvé l'astuce pour faire des économies
01:21:53 et oui, elles sont très prisées des fêtes de fin d'année.
01:21:56 Alors sachez que dans les Côtes d'Armor à Bini,
01:21:58 que précisément, il suffit de plonger
01:22:00 pour ramasser des Saint-Jacques.
01:22:02 Il faut aussi respecter certaines règles.
01:22:04 Un sujet d'Aminata Demphal.
01:22:06 En Bretagne, le parking de la plage de Binik
01:22:10 se transforme en vestiaire.
01:22:12 Des apnéistes se retrouvent pour la dernière pêche
01:22:15 à la coquille de l'année.
01:22:17 Moi ça fait 55 ans que je plonge.
01:22:20 Mais comme avant on faisait les araignées.
01:22:24 Arrivé près de la mer, les plongeurs amateurs
01:22:26 chaussent leurs palmes, masques et tubas,
01:22:28 vérifient leurs équipements
01:22:30 et se préparent à se jeter à l'eau.
01:22:32 Après la séance de plongée,
01:22:37 la Saint-Jacques, objet de toutes les convoitises,
01:22:40 est ramenée sur la plage.
01:22:42 Mais attention, même gratuite,
01:22:44 la pêche à la coquille en apnée
01:22:46 est aussi réglementée que la pêche professionnelle.
01:22:49 Chaque plongeur a droit à 2 heures de pêche
01:22:52 2 fois par semaine, 30 Saint-Jacques maximum par plongée
01:22:56 et elles doivent mesurer 11 cm de diamètre minimum.
01:23:00 Voilà, donc elle fait la taille.
01:23:02 Là on va tout rincer notre matériel
01:23:04 et puis ouvrir les coquilles.
01:23:06 On en garde quelques-unes pour manger
01:23:08 et puis on en donne à nos enfants.
01:23:11 Un mets de qualité et gratuit,
01:23:13 de quoi se faire plaisir à quelques jours
01:23:15 du réveillon de la Saint-Sylvestre.
01:23:17 C'est la fin de ce journal,
01:23:21 la suite de Soir Info,
01:23:22 avec vous Elodie et vos invités.
01:23:24 Merci Mathieu,
01:23:25 on se retrouve à 3h30 pour un prochain journal.
01:23:27 On va ouvrir avec ce sujet cette partie
01:23:29 parce que l'Office central de lutte contre les crimes,
01:23:31 contre l'humanité et les crimes de haine
01:23:33 travaille sur la flambée des actes antisémites
01:23:35 qui se propagent depuis l'attaque du Hamas en Israël.
01:23:37 Plus de 1800 faits ont été recensés en France cette année
01:23:41 contre 551.
01:23:42 En 2022, regardez ce reportage d'Aminata Demphal.
01:23:45 Dans une entrevue accordée au Figaro,
01:23:50 le général Jean-Philippe Rélan,
01:23:52 patron de l'Office central de lutte
01:23:54 contre les crimes de haine,
01:23:55 dresse un état des lieux alarmant.
01:23:57 Par rapport à l'année dernière,
01:23:59 les dossiers traités par l'Office sont augmentés de 15%
01:24:02 et les gardes à vue en matière de crimes de haine
01:24:05 ont fait un bond de 25%.
01:24:07 Au total, le général Rélan et ses équipes
01:24:10 travaillent sur environ 210 affaires
01:24:12 dont 150 sont liées à des crimes internationaux.
01:24:15 Des chiffres qui ne traitent qu'une partie
01:24:17 d'une masse d'affaires encore inconnues pour le général
01:24:19 à l'heure où le cyberharcèlement s'intensifie.
01:24:22 Notre portefeuille d'affaires liées aux faits les plus graves
01:24:24 ne cesse de croître depuis le 7 octobre.
01:24:26 Je crains que l'on en soit qu'au début
01:24:28 puisque de nombreuses victimes ne se font pas connaître.
01:24:30 A lui seul, l'Office compte une quarantaine
01:24:33 d'enquêteurs spécialisés.
01:24:34 Tous, sous l'égide d'Europol,
01:24:36 ont récemment participé à une journée d'action
01:24:39 avec cinq services de police européens.
01:24:41 Un travail d'équipe qui aura permis l'interpellation
01:24:44 de plus de 200 personnes soupçonnées
01:24:46 d'avoir tenu des propos racistes, antisémites,
01:24:48 homophobes ou appelant à la violence.
01:24:51 Il s'agit en majorité d'hommes âgés de 13 à 75 ans
01:24:53 et qui ont différents profils.
01:24:55 Cela va du particulier qui a proféré des injures racistes
01:24:57 dans son quotidien jusqu'à l'influenceur professionnel.
01:25:00 D'ici mai 2024, l'Office se donne pour objectif
01:25:03 de former 100% des gendarmes et policiers
01:25:06 à la lutte contre les crimes de haine.
01:25:08 Mikaël Sadoun, malheureusement ces chiffres ne nous étonnent pas.
01:25:11 On a beaucoup parlé de la flambée des actes antisémites
01:25:14 depuis le 7 octobre et on voit que ça se retrouve
01:25:17 malheureusement que la tendance reste la même
01:25:20 avec l'importance de les dénoncer.
01:25:22 Ce qui est dit aussi dans ce sujet,
01:25:24 c'est qu'on a un chiffre qui est en deçà de la réalité
01:25:27 parce que certains ne portent malheureusement
01:25:29 même plus plainte.
01:25:30 Évidemment, et puis quand on considère
01:25:33 qu'en plus c'est parfois ignoré par certaines autorités,
01:25:35 je pense notamment au rectorat de la mosquée de Paris
01:25:38 qui avait à un moment minimisé l'explosion de ces actes
01:25:41 ou qui ne les avait pas justifiés
01:25:43 mais qui étaient plutôt dans une attitude d'attentisme,
01:25:47 il y a vraiment de quoi s'inquiéter.
01:25:49 Moi je pense, c'est très simple ce que je vais dire,
01:25:53 mais il faut tirer les bons constats sur cette haine
01:25:56 qui explose.
01:25:57 Parfois on entend sur des plateaux des gens qui se plaignent
01:26:01 des réseaux sociaux, qui seraient libérateurs de la violence.
01:26:04 Moi je pense déjà qu'on est face à une crise d'autorité.
01:26:06 Donc ce n'est pas tellement une explosion de la violence
01:26:08 mais c'est comme je le disais tout à l'heure,
01:26:10 une diminution des forces qui s'opposent à la violence.
01:26:12 Ces forces c'est évidemment la police, la justice
01:26:14 mais c'est évidemment l'éducation.
01:26:16 Et puis il faut aussi évoquer le sujet de l'immigration
01:26:20 qui est prépondérant puisque cet antisémitisme
01:26:23 qui s'est beaucoup développé aujourd'hui
01:26:25 ne s'appuie pas sur un imaginaire nationaliste
01:26:28 mais sur un imaginaire islamiste.
01:26:30 Or c'est l'immigration qui a été le terreau
01:26:32 du développement de cet imaginaire islamiste.
01:26:35 Il ne s'agit évidemment pas de mettre en cause
01:26:38 toutes les communautés qui immigraient,
01:26:40 ou musulmanes qui vivent en France.
01:26:41 Certaines sont solidaires vis-à-vis des Juifs et d'Israël
01:26:43 et ils sont nos frères.
01:26:44 Il faut le répéter inlassablement.
01:26:46 Mais si on ne pointe pas ce problème du doigt,
01:26:49 si on reste dans le fantasme d'un antisémitisme d'extrême droite,
01:26:52 je crains que ces violences n'augmentent à la faveur
01:26:55 des conflits qui se passent au Proche-Orient en ce moment
01:26:58 et qui vont peut-être redémarrer à un moment ou à un autre.
01:27:00 Mais on ne peut plus se satisfaire du fait que la France
01:27:03 ne soit plus souveraine de son attitude géopolitique
01:27:06 parce qu'elle a peur de certaines communautés
01:27:08 qui s'embrasent ici.
01:27:09 Et on ne peut plus se permettre que dans un pays comme la France,
01:27:12 qui est le troisième pays qui accueille le plus de Juifs au monde,
01:27:15 certains Juifs retirent leur mésousode et ont peur de sortir dans la rue,
01:27:19 prennent des précautions supplémentaires
01:27:21 quand ils vont dans des commerces cachers ou autres.
01:27:23 C'est juste inacceptable.
01:27:24 Et je pense que ça passe d'abord par des constats clairs.
01:27:26 Constats clairs que tout le monde n'a pas encore le courage de faire
01:27:29 malgré l'explosion des actes.
01:27:30 Jordan Florentin, c'est vrai qu'on a vu depuis le 7 octobre
01:27:33 cet antisémitisme totalement assumé de certains.
01:27:37 Alors à la fois qui commettent ces actes,
01:27:38 et d'une partie aussi de la classe politique
01:27:40 qui n'a pas été claire du tout.
01:27:42 Et au contraire, quand on les interroge,
01:27:43 notamment la France insoumise,
01:27:44 ils disent qu'on n'a aucun problème avec l'antisémitisme.
01:27:46 Mais quand on voit la manière dont ils ont condamné,
01:27:48 la manière dont ils ont parlé des attaques,
01:27:50 notamment du 7 octobre,
01:27:51 on se dit que ce n'est quand même pas si clair que ça.
01:27:53 Je partage ce que vient de dire mon voisin.
01:27:56 Effectivement, il y a eu depuis le 7 octobre,
01:27:57 cette augmentation des actes antisémites.
01:28:00 Et vous l'avez souveni,
01:28:01 qui sont essentiellement le fait de communautés
01:28:03 qui sont plutôt dans des milieux islamiques et musulmans,
01:28:06 soutenues en plus par une partie de la classe politique
01:28:08 qui est la France insoumise.
01:28:10 Mais je crois que tout ça se résume vraiment entre un point.
01:28:13 Et je crois aussi, surtout, et on ne le dit pas assez,
01:28:14 que ça révèle aussi certaines de nos faiblesses.
01:28:16 D'abord, il y a une raison qui est celle de la déculturation,
01:28:18 c'est-à-dire que l'éducation nationale ne fait pas son travail.
01:28:21 Il y a un sondage qui était extrêmement intéressant
01:28:22 il y a deux semaines de cela,
01:28:24 où on apprenait que les musulmans, pour 80% d'entre eux,
01:28:26 étaient gênés par la laïcité.
01:28:27 Et parmi eux, les plus jeunes.
01:28:29 Et ça se passe au niveau de l'école.
01:28:30 Il y a une forme de décivilisation.
01:28:32 Et en deux points, c'est la hausse de l'immigration
01:28:34 et de ce fait, une hausse de l'islamisation du pays.
01:28:37 Et puis, il y a aussi une sorte de dévirilisation,
01:28:40 au sens où on accuse toujours ceux qui deviennent forts
01:28:43 d'être violents avec nous.
01:28:45 Mais en fait, c'est parce que nous, on est faibles en face.
01:28:47 Je ne suis pas sûr que dans d'autres pays,
01:28:49 dans d'autres civilisations, on ait le même regard assez faible
01:28:54 que nous, on a face aux attaques antisémites.
01:28:56 Parce qu'en face, on a gardé une force de violence légitime de l'État.
01:29:00 Or, en France, vous savez, aujourd'hui,
01:29:01 à partir du moment où on met en place des politiques féroces,
01:29:04 des politiques qui sont légitimes, la violence légitime de l'État,
01:29:07 dans les quartiers, contre la haine en ligne,
01:29:10 on nous accuse de stigmatiser les populations
01:29:12 qui ont un espèce d'inversement de rapport de force.
01:29:15 Et vous le soulignez, tout ça soutenu par une partie de la classe politique
01:29:18 qui veut aujourd'hui faire des boucliers missaires les musulmans.
01:29:20 Or, aujourd'hui, les boucliers missaires en France sont,
01:29:22 malheureusement, et l'histoire nous l'a renseigné,
01:29:24 à nouveau, la communauté juive.
01:29:26 - Ce qu'on entend aussi, Jean-Michel, dans le reportage,
01:29:28 c'est qu'il y a une volonté de mieux former aussi les forces de l'ordre
01:29:32 à ces attaques, à ces actes antisémites,
01:29:34 peut-être à encourager encore, toujours et plus massivement,
01:29:37 les gens à véritablement porter plainte, à ne pas se dire
01:29:39 "C'est pas grave, j'ai été insultée dans la rue,
01:29:41 je ne vais pas aller porter plainte".
01:29:42 Au contraire, il est important de rappeler que c'est nécessaire de le faire.
01:29:45 - Oui, c'est le BHA et c'est la problématique,
01:29:47 c'est qu'effectivement, il ne peut pas y avoir d'enquête
01:29:50 s'il n'y a pas de plainte, si les faits ne sont pas connus,
01:29:52 d'une manière générale.
01:29:53 Après, il y a des faits qui peuvent être connus par les médias,
01:29:55 par les réseaux sociaux, etc.
01:29:57 Et la justice peut s'en saisir d'office,
01:30:00 mais sur des faits, la majeure partie des faits,
01:30:04 vous avez des victimes et elles doivent déposer plainte.
01:30:07 Et là, vous avez vu qu'il s'agit d'un office central
01:30:11 qui s'occupe de ça, c'est-à-dire que c'est le niveau
01:30:14 le plus haut de la hiérarchie judiciaire,
01:30:16 il y en a une quinzaine en France,
01:30:19 et c'est un office central composé de gendarmes et de policiers
01:30:22 qui sont pour le coup aguerris à ça.
01:30:24 Il est commandé par un gendarme, cet office-là.
01:30:27 Et vous avez aussi sans doute remarqué dans votre reportage
01:30:30 qu'il travaille en lien avec Europol.
01:30:32 Pourquoi ? Parce que ce type de délit est un délit
01:30:36 qui peut être international aussi,
01:30:38 parce qu'il est trimbalé par les réseaux sociaux
01:30:41 et qu'il faut pouvoir enquêter aussi de cette manière-là.
01:30:44 Et ça, c'est quelque chose d'important.
01:30:46 J'ajouterais que l'antisémitisme en France, d'une manière générale,
01:30:49 c'est quelque chose qui est très vieux.
01:30:51 Si on revient aux années 1900,
01:30:54 on avait un parti qui était organisé par Jules Guérin
01:31:01 et un journal qui s'appelait "L'Anti-Juif".
01:31:04 Rien que ça, quoi.
01:31:05 Et c'était un programme politique,
01:31:07 sauf qu'il était de l'extrême droite à l'époque,
01:31:09 et que les choses ont évolué dans notre pays.
01:31:11 Et puis, je rejoins ce qui a été dit,
01:31:13 on est plutôt au jour où on voit le Rassemblement national
01:31:19 défiler contre l'antisémitisme.
01:31:21 On s'aperçoit que les cartes sont rabattues.
01:31:24 On a une extrême gauche qui est particulièrement virulente
01:31:27 dans ce domaine-là,
01:31:29 même si elle n'emploie pas le mot d'une manière générale.
01:31:33 Dans tous ces gestes, dans tous ces faits,
01:31:35 dans tout ce qui est dit politiquement,
01:31:37 tout nous ramène à ça.
01:31:39 Et l'antisémitisme, c'est la brique,
01:31:44 la première de tout le reste,
01:31:46 de la xénophobie, de la haine,
01:31:49 de toute la haine qu'on peut avoir vis-à-vis de l'autre.
01:31:54 Et donc, il faut le combattre avec beaucoup de force.
01:31:57 Pour continuer le débat, je voudrais qu'on écoute
01:31:59 ce que disait Hicham Moutaki.
01:32:00 Il est étudiant en droit,
01:32:01 il était l'invité de CNews tout à l'heure.
01:32:03 Écoutez, je vous fais réagir, Nathan Devers, juste après.
01:32:05 Le fait que certains ne qualifient pas le Hamas
01:32:08 comme une organisation terroriste,
01:32:10 m'attriste personnellement.
01:32:12 Et ce qui m'attriste encore le plus,
01:32:14 c'est que ça vise de plus en plus de jeunes,
01:32:16 de plus en plus d'étudiants,
01:32:19 et même de collégiens, lycéens,
01:32:21 qui, par manque d'information,
01:32:23 par manque de communication, de dialogue,
01:32:25 refusent de voir le Hamas
01:32:28 comme une organisation terroriste.
01:32:30 La vérité, c'est qu'aujourd'hui,
01:32:32 il y a une minorité de la population,
01:32:34 de confession juive,
01:32:35 qui malheureusement subissent des massacres,
01:32:38 qui ont subi des massacres tout au long de leur histoire,
01:32:40 et qui ont subi encore plus récemment
01:32:43 le 7 octobre dernier,
01:32:45 une attaque terroriste d'une très grande ampleur.
01:32:49 Donc je pense que le plus important aujourd'hui,
01:32:51 c'est de mettre le doigt sur les tragiques événements.
01:32:54 Nathan Devers, vous parliez tout à l'heure
01:32:56 du niveau du débat politique.
01:32:58 On y revient, parce que ce qu'on a entendu
01:33:00 parfois dans la bouche de certains,
01:33:02 on n'aurait pas forcément pensé qu'en 2023,
01:33:04 on puisse avoir ce genre de prise de parole
01:33:06 à l'Assemblée nationale ou dans les médias,
01:33:08 quand on dit que le Hamas est un mouvement de résistance,
01:33:10 quand on refuse de condamner l'antisémitisme.
01:33:12 On hallucine un peu quand même.
01:33:14 Vous avez totalement raison.
01:33:15 Il y a un phénomène qui a été insuffisamment,
01:33:17 je pense, souligné, c'est que la hausse
01:33:19 de l'antisémitisme en France, là, cette année,
01:33:21 elle a commencé le 7 octobre.
01:33:23 Elle n'a pas commencé quand il y a eu la riposte en Israël.
01:33:25 La lecture facile, ce serait en gros de dire
01:33:27 que l'antisémitisme en France,
01:33:29 c'est des gens qui n'approuvent pas ce que fait Israël,
01:33:31 et qui, important le conflit, reprochent à des Juifs
01:33:33 ce qu'ils reprocheraient à l'armée israélienne.
01:33:35 Ce n'est pas vrai.
01:33:36 Ce qui a déclenché cette montée,
01:33:38 c'est le fait de voir dans les médias,
01:33:40 dans les réseaux sociaux, l'information
01:33:42 qu'un pogrom avait commencé en Israël,
01:33:44 qu'il y avait plus de 1000 morts, des femmes violées,
01:33:46 des bébés tués, etc.
01:33:48 C'est ça qui a déclenché.
01:33:49 Donc, il y a eu une sorte d'appel
01:33:51 à la montée de la haine.
01:33:53 Deuxièmement, et je suis parfaitement d'accord
01:33:55 avec tout le monde sur ce point,
01:33:56 il y a un certain nombre de responsables politiques,
01:33:58 et notamment à la France Insoumise,
01:34:00 qui ont tenu des propos absolument hallucinants,
01:34:04 des propos extrêmement graves.
01:34:06 Et assumés, parce qu'ils ne sont pas revenus dessus.
01:34:09 Et qui ont réhabilité cette tradition,
01:34:11 parce qu'il y a un antisémitisme d'extrême droite,
01:34:13 très ancien.
01:34:15 Il y a aussi un antisémitisme de gauche,
01:34:17 tout aussi ancien.
01:34:18 C'est le seul dominateur commun entre Marx et Proudhon,
01:34:20 qui était en désaccord sur tout.
01:34:21 Sur la question juive, l'un et l'autre
01:34:23 étaient d'accord là-dessus.
01:34:24 Donc, ils ont réhabilité.
01:34:25 Maintenant, je ne pense pas, comme vous l'avez dit,
01:34:28 qu'on puisse réduire l'antisémitisme aujourd'hui,
01:34:30 uniquement à son expression islamiste,
01:34:33 ou à son expression d'extrême gauche.
01:34:35 Je pense que l'antisémitisme contemporain
01:34:37 est un antisémitisme sédimenté.
01:34:39 Ça veut dire que les anciennes formes
01:34:41 n'ont pas entièrement disparu.
01:34:42 D'abord, qu'elles continuent d'exister dans les nouvelles.
01:34:44 Dans l'antisémitisme d'extrême gauche ou islamiste,
01:34:47 on entend quand même des rémanences
01:34:49 d'un antisémitisme racial.
01:34:51 Deuxièmement, si je voulais donner un témoignage personnel,
01:34:54 je pourrais vous dire, moi je suis souvent ciblé
01:34:56 par des tweets antisémites.
01:34:57 Je ne le dis pas du tout pour me victimiser,
01:34:58 parce que je m'en fiche et je ne porte pas plainte.
01:35:00 Mais quand je clique sur les profils,
01:35:02 souvent, c'est des gens, quand ils se présentent,
01:35:04 dont on voit qu'ils ne viennent pas du tout
01:35:06 de l'extrême gauche, mais de l'extrême droite.
01:35:08 Il y a aussi l'extrême gauche, il y a les deux.
01:35:09 Quand il y a des études d'opinion qui sont faites en France,
01:35:12 où on demande à des gens,
01:35:14 s'ils adhèrent à des opinions antisémites,
01:35:16 comme est-ce que les Juifs ont trop de pouvoir dans la finance,
01:35:18 dans les médias, etc.
01:35:19 On voit qu'il y a deux blocs politiques
01:35:20 où les opinions antisémites sont surreprésentées.
01:35:23 C'est l'extrême gauche et l'extrême droite, les deux.
01:35:25 Et j'aimerais juste finir en disant une chose,
01:35:27 c'est que votre sujet tout à l'heure
01:35:28 parlait du racisme en général.
01:35:29 La situation des Juifs en France et en Europe
01:35:32 et dans le monde est absolument préoccupante.
01:35:34 C'est extrêmement grave, mais il faut s'alerter,
01:35:36 et je le dis même en tant que Juif,
01:35:37 de la montée du racisme en général.
01:35:39 Vous parliez des réseaux sociaux.
01:35:40 Quand je regarde sur Twitter,
01:35:42 Twitter est devenu aujourd'hui un dépotoir à racisme,
01:35:45 anti-musulmans, antisémites évidemment, homophobie.
01:35:48 Là, j'ai vu il n'y a pas longtemps
01:35:50 quelqu'un manifestement d'origine maghrébine
01:35:53 qui avait mis une photo de lui en Islande en vacances.
01:35:55 La chose a fait deux millions de vues
01:35:57 avec des milliers d'insultes,
01:35:59 un tombereau d'insultes racistes.
01:36:00 Enfin, c'est en permanence.
01:36:01 Ça, c'est quelque chose qui doit nous préoccuper,
01:36:03 qui n'est pas lié qu'aux réseaux sociaux,
01:36:05 mais enfin, les réseaux sociaux, c'est le thermomètre.
01:36:07 Il y a une explosion du racisme sous toutes ses formes.
01:36:09 Et alors, j'entends beaucoup qu'on critique
01:36:11 l'esprit de l'OSOS Racisme,
01:36:13 de "touche pas à mon pote",
01:36:14 qu'on dit que ça a été responsable de plein de choses.
01:36:15 Il y a peut-être eu des erreurs.
01:36:17 Notamment l'antisémitisme aujourd'hui.
01:36:18 Moi, je pense que le noyau de l'antisémitisme contemporain
01:36:21 qui est devenu woke et qui s'appuie sur le fait
01:36:24 que les Juifs seraient une minorité dominante
01:36:26 trouve sa source dans l'espèce de communautarisation de la société
01:36:30 qui a lieu déjà chez l'OSOS Racisme.
01:36:32 C'est-à-dire qu'à force de considérer que,
01:36:35 globalement, je vais le dire vulgairement,
01:36:37 mais les Arabes et les Noirs étaient des victimes de la société
01:36:40 et les Juifs étaient donc quelque part surreprésentés
01:36:43 dans les structures de pouvoir, dans les administrations,
01:36:45 dans les médias, au sommet des entreprises,
01:36:47 on a créé, je pense, un ressentiment à la base de la société
01:36:51 qui donne et qui le lie d'ailleurs au vieil antisémitisme.
01:36:54 Et c'est là que je suis d'accord avec ce que tu as dit.
01:36:56 C'est-à-dire que l'antisémitisme reste une haine,
01:37:00 non pas envers ce qui est plus faible
01:37:02 ou qui suscite le mépris ou la compassion,
01:37:05 mais c'est la haine de ce qui est au-dessus
01:37:07 et de ce qui est plus fort.
01:37:08 Et c'est ça qui le rend particulièrement dangereux.
01:37:10 C'est là que se rejoignent, évidemment,
01:37:11 l'ancien et le nouvel antisémitisme.
01:37:13 Mais je dois dire quand même que l'antisémitisme d'extrême droite,
01:37:16 s'il existe encore, et c'est pour ça que Rivarol
01:37:18 rend hommage à Jean-Luc Mélenchon,
01:37:20 reste non seulement minoritaire,
01:37:22 mais en plus, il me semble que ce n'est pas celui
01:37:24 qui est le plus agissant.
01:37:26 Et ça, je trouve que ça compte.
01:37:28 - Sur SOS Racisme, on peut avoir un regard critique,
01:37:30 mais il y a une chose qui est centrale,
01:37:32 c'est que c'était une époque où on disait
01:37:34 la lutte contre le racisme, elle est universelle.
01:37:36 Ça veut dire qu'on ne va pas commencer à la compartimenter
01:37:38 en disant qu'il y a des racismes qui seraient plus graves que d'autres.
01:37:41 Et cet esprit, on le voit quand même s'atténuer aujourd'hui.
01:37:44 Ça me nuisait.
01:37:46 Et ça, c'était une idée absolument centrale.
01:37:48 On ne peut pas combattre contre l'antisémitisme
01:37:50 si on ne combat pas en même temps contre le racisme
01:37:52 qui vise les musulmans, qui vise n'importe qui.
01:37:54 - Bien sûr, mais ce que j'essaie de dire,
01:37:56 c'est que ces racismes ne procèdent pas
01:37:58 des mêmes ressorts idéologiques.
01:38:00 Ils ne procèdent pas des mêmes réflexes humains.
01:38:02 Et c'est là que je trouve qu'on a tort
01:38:04 quand on compare la haine des musulmans,
01:38:06 qui peut exister, et la haine des juifs.
01:38:08 Elles ne procèdent pas des mêmes ressorts,
01:38:10 elles n'aboutissent pas du tout aux mêmes conséquences.
01:38:12 Et d'ailleurs, les chiffres le montrent.
01:38:14 Évidemment que tous les racismes sont condamnables
01:38:16 et que nous nous y opposons tous avec la plus grande virulence.
01:38:18 Le racisme est un réflexe humain, malheureusement,
01:38:20 mais détestable.
01:38:22 Et je pense que c'est un signe de progrès
01:38:24 de notre société qu'on en parle autant.
01:38:26 Mais quand même, il faut quand même
01:38:28 mettre les chiffres sur la table,
01:38:30 le racisme anti-musulman, malgré ce que la France a connu,
01:38:32 est faible dans ce pays.
01:38:34 - On ne peut pas dire ça.
01:38:36 - Mais je le dis en tout cas...
01:38:38 - On ne peut pas dire que le racisme anti-musulman
01:38:40 est faible dans ce pays.
01:38:42 Il est énorme dans ce pays.
01:38:44 - Peut-être qu'il existe dans les cœurs,
01:38:46 mais sincèrement, est-ce qu'il se manifeste dans des actes ?
01:38:48 - Concrètement, les chiffres montrent que non.
01:38:50 C'est-à-dire que sur une année,
01:38:52 sur à peu près 1800 actes anti-religieux,
01:38:54 on va avoir systématiquement
01:38:56 une moitié d'actes antisémites,
01:38:58 10% ou 5% d'actes anti-musulmans
01:39:00 et le reste d'actes anti-chrétiens.
01:39:02 Je ne dis pas que ce n'est pas important,
01:39:04 évidemment que c'est important,
01:39:06 mais il faut quand même tirer des analyses
01:39:08 et tirer des constats aussi prioritaires.
01:39:10 - Sur les actes, je ne veux pas monopoliser,
01:39:12 sur les actes, je suis d'accord avec vous.
01:39:14 Sur le fait que chaque racisme
01:39:16 vient de son propre imaginaire,
01:39:18 a sa propre histoire et qu'on ne peut pas tous dire
01:39:20 que chacun a sa singularité,
01:39:22 sa spécificité, c'est évident aussi.
01:39:24 Mais je pense quand même qu'il faut voir
01:39:26 une chose, c'est qu'aujourd'hui, la montée
01:39:28 du racisme, elle est générale,
01:39:30 premièrement, et deuxièmement,
01:39:32 que les luttes contre les formes de racisme
01:39:34 tendent à se faire
01:39:36 chacune dans sa perspective,
01:39:38 comme s'il n'y avait plus d'universalisation possible.
01:39:40 Et ça, c'est quelque chose où,
01:39:42 certains peuvent combattre une forme de racisme
01:39:44 tout en participant eux-mêmes
01:39:46 à une autre forme de racisme.
01:39:48 Et ça, c'est quand même un événement
01:39:50 qui participe de la dislocation générale
01:39:52 du monde commun.
01:39:54 - Un dernier, M. Jordan Florentin, et après, justement,
01:39:56 on parlera du conflit au Proche-Orient.
01:39:58 - Oui, justement, avec un exemple, parce que je pense
01:40:00 qu'il y a un point qui nous mettra tous d'accord,
01:40:02 c'est que tout ça relève quand même d'une hausse
01:40:04 de la bêtise générale qui vient surtout de la baisse
01:40:06 du niveau de l'éducation. Vous savez, moi, je me suis rendu
01:40:08 au début du conflit, donc, le 1er octobre,
01:40:10 entre Israël et le Hamas, à l'université Paris XII
01:40:12 et à l'université, tous, et quand je vous dis "tous",
01:40:14 c'est-à-dire que tous les étudiants m'ont répondu
01:40:16 "c'est de la faute d'Israël, c'est un État colonisateur".
01:40:18 Donc, en fait, il y a un monde de libre-arbitre
01:40:20 et de pensée dans ces universités
01:40:22 où, en fait, ils sont gangrénés
01:40:24 par des associations, vous avez cité SOS Racisme,
01:40:26 mais aussi et surtout la France Insoumise,
01:40:28 qui vient faire des collottes dans ces universités,
01:40:30 qui rencontre ces jeunes et qui leur livre...
01:40:32 - L'ONPA, qui est très présent aussi.
01:40:34 - Voilà, un discours qui est mais dramatique,
01:40:36 dont, effectivement, il va falloir surprendre...
01:40:38 - Quelques universitaires aussi.
01:40:40 - ...et qui vont être touchés du point de vue de l'éducation.
01:40:42 Et puis, juste un mot, parce que vos téléspectateurs
01:40:44 le savent peut-être pas forcément,
01:40:46 c'est passé inaperçu aujourd'hui, mais c'est Mila,
01:40:48 vous savez, qui avait été menacée,
01:40:50 cyber-harcelée par des islamistes,
01:40:52 a indiqué sur Twitter aujourd'hui
01:40:54 qu'elle avait appris que Juan Branco,
01:40:56 qui est la votante d'un de ses harceleurs,
01:40:58 avait tenté une gestion prioritaire de constitutionnalité
01:41:00 sur la loi que Marlène Schiappa
01:41:02 a tenté de mettre en place en 2018
01:41:04 sur le cyber-harcèlement.
01:41:06 Cela a été retoqué par la Cour de chassation
01:41:08 et donc on a réussi aujourd'hui à faire un pas
01:41:10 sur le cyber-harcèlement et j'espère que le pas suivant
01:41:12 sera celui de la gestion de l'anonymisation
01:41:14 sur les réseaux sociaux,
01:41:16 qui est un fléau total
01:41:18 et c'est vraiment là-dessus qu'il va falloir avancer
01:41:20 au niveau des renseignements.
01:41:22 - On va parler maintenant du conflit,
01:41:24 puisque cela fait aujourd'hui 83 jours
01:41:26 que la guerre entre Israël et le Hamas fait rage.
01:41:28 Les combats se poursuivent dans l'enclave palestinienne,
01:41:30 les raids israéliens se multiplient
01:41:32 et le conflit semble de renavance étendre aux pays frontaliers.
01:41:34 Alors, faut-il craindre une extension du conflit
01:41:36 dans les jours et semaines à venir ?
01:41:38 Les éléments de réponse sont signés par Barbara Durand.
01:41:40 - C'est une menace qui plane
01:41:42 au-dessus de toute une région.
01:41:44 Alors que l'armée israélienne continue
01:41:46 de concentrer ses forces au centre de la bande de Gaza,
01:41:48 elle multiplie également
01:41:50 les raids dans de grandes villes en Cisjordanie
01:41:52 occupées, notamment ici,
01:41:54 à Ramallah, là où siège
01:41:56 l'autorité palestinienne.
01:41:58 Mercredi, un Palestinien y a été tué,
01:42:00 14 autres personnes ont été blessées.
01:42:02 Après 83 jours de guerre,
01:42:04 le conflit s'étend tout autour de cette zone.
01:42:06 Les frappes et les contre-attaques
01:42:08 entre Israël et le Liban se sont intensifiées
01:42:10 ces derniers jours le long de la frontière.
01:42:12 L'armée israélienne aurait visé
01:42:14 plusieurs infrastructures appartenant au Hezbollah.
01:42:16 Derrière toutes ces attaques
01:42:18 plane également l'ombre de l'Iran.
01:42:20 Hier, le régime a promis
01:42:22 de venger la mort d'un important commandant
01:42:24 d'une unité d'élite tuée par une frappe israélienne
01:42:26 dans le nord de la Syrie.
01:42:28 - Nous serons aux côtés
01:42:30 de la résistance palestinienne
01:42:32 sans fin jusqu'au bout.
01:42:34 Notre vengeance est toujours dure,
01:42:36 mais une vengeance équivalente
01:42:38 au martyr de Sayyed Razi
01:42:40 n'est rien d'autre que l'élimination
01:42:42 du régime sioniste de la face de l'existence.
01:42:44 - Si le trafic maritime en mer Rouge
01:42:46 a quant à lui repris,
01:42:48 la zone reste sous haute tension.
01:42:50 Pas plus tard que mardi,
01:42:52 des drones et des missiles
01:42:54 envoyés par les rebelles outils du Yémen
01:42:56 ont été interceptés par l'armée américaine.
01:42:58 De son côté, Israël s'est dit en capacité
01:43:00 de répondre à une expansion
01:43:02 des combats dans le nord.
01:43:04 Et ce, alors que la communauté internationale
01:43:06 appelle toujours à un cessez-le-feu.
01:43:08 - On voit effectivement la complexité
01:43:10 de cette guerre à la fois qui dure
01:43:12 mais aussi qui s'étend.
01:43:14 On voit que le rôle de certains pays
01:43:16 comme la France, d'ailleurs,
01:43:18 avec Emmanuel Macron qui voulait jouer le médiateur,
01:43:20 aujourd'hui n'a plus beaucoup de poids
01:43:22 et on ne voit pas bien ce qui va permettre
01:43:24 une sortie de crise.
01:43:26 - On ne voit pas bien qui a du poids
01:43:28 dans ce conflit-là,
01:43:30 en particulier sur le gouvernement
01:43:32 et sur Netanyahou.
01:43:34 En réalité, les choses ont été affichées
01:43:36 dès le départ.
01:43:38 Le premier objectif du gouvernement,
01:43:40 parce qu'il avait été surpris
01:43:42 par cette attaque-là
01:43:44 et parce qu'il s'en sentait responsable,
01:43:46 il est responsable de ce pogrom
01:43:48 qui a eu lieu, cet horrible pogrom
01:43:50 par les terroristes du Hamas.
01:43:52 Le premier but, c'était de faire la guerre
01:43:54 au Hamas et de les éradiquer.
01:43:56 C'était ça le premier but.
01:43:58 En deuxième but, arriver
01:44:00 à délivrer les otages.
01:44:02 Délivrer les otages
01:44:04 en opération de guerre,
01:44:06 c'est difficile de délivrer des otages
01:44:08 et c'est même antinomique.
01:44:10 Les otages qui ont été délivrés,
01:44:12 c'est pendant le feu qu'il y a eu.
01:44:14 Israël aurait pu
01:44:16 délivrer les trois otages
01:44:18 que l'armée a abattus
01:44:20 par erreur.
01:44:22 On ne leur a fait pas procès
01:44:24 dans une zone de guerre
01:44:26 sous le feu.
01:44:28 C'est difficile de faire la part des choses
01:44:30 et il y a toujours un peu de tension.
01:44:32 Mais s'ils avaient délivré ces otages-là,
01:44:34 l'opinion publique, les choses
01:44:36 auraient été sans doute bouleversées.
01:44:38 Mais Israël ira jusqu'au bout.
01:44:40 Moi, j'en suis persuadé, depuis le premier jour,
01:44:42 qu'il ira jusqu'au bout sur la bande de Gaza.
01:44:44 Mais ils y consacrent beaucoup de moyens
01:44:46 et beaucoup d'effectifs.
01:44:48 Qu'ils soient capables
01:44:50 de maintenir deux fronts, je ne sais pas.
01:44:52 Je ne sais pas si je vais aller dans ce domaine-là.
01:44:54 Ça me paraît beaucoup.
01:44:56 En fait, il n'y a pas deux fronts,
01:44:58 il y a même trois fronts avec la Cisjordanie,
01:45:00 le Hezbollah au nord.
01:45:02 Je ne parle même pas des outils
01:45:04 qui envoient des missiles
01:45:06 du Yémen.
01:45:08 Ce qu'il y a de fantastique
01:45:10 avec l'alliance du Hezbollah
01:45:12 et du Hamas, c'est que c'est l'alliance
01:45:14 de la carpe et du lapin, entre les chiites
01:45:16 et les sunnis qui, traditionnellement, se haïssent.
01:45:18 Mais là, ils ont uni leur force
01:45:20 avec l'Iran qui est derrière.
01:45:22 Je pense que ce conflit, bien évidemment,
01:45:24 va durer encore.
01:45:26 Je ne sais pas s'il va s'embraser
01:45:28 dans le nord. Pour l'instant, ce n'est pas le cas.
01:45:30 N'oublions pas que la marine américaine est dans le coin
01:45:32 et qu'elle est positionnée pour ça aussi.
01:45:34 Donc, je pense que l'Iran
01:45:36 va réfléchir,
01:45:38 même s'il y a quelques attentats ciblés
01:45:40 contre quelques chefs iraniens.
01:45:42 - Comme vous parliez des otages,
01:45:44 je voudrais qu'on écoute l'ex-otage, justement,
01:45:46 Miachem, qui s'est confié.
01:45:48 Je voudrais qu'on regarde un extrait
01:45:50 de son interview qu'elle a accordée à Chanel 13.
01:45:52 ♪ ♪ ♪
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01:46:36 - Mikaël Sadoun, cette interview,
01:46:38 elle est évidemment poignante et intéressante,
01:46:40 d'abord parce que ce retour aussi sur ce qu'ont vécu
01:46:42 les otages aide à comprendre peut-être ce qui se passe.
01:46:44 Et elle dit quand même une phrase très forte,
01:46:46 elle dit "j'ai vécu la choix"
01:46:48 parce qu'on imagine évidemment l'horreur,
01:46:50 elle en est sortie elle aussi, mais l'horreur
01:46:52 pour tous ceux qui sont encore malheureusement retenus par le Hamas.
01:46:54 - Évidemment, et je pense que ça dit beaucoup
01:46:56 du déchirement de l'opinion israélienne
01:46:58 entre la nécessité de se venger
01:47:00 contre des barbares et
01:47:02 la nécessité de libérer des otages
01:47:04 pour lesquels les Israéliens
01:47:06 n'ont pas
01:47:08 des mérités en termes de solidarité
01:47:10 puisqu'ils continuent de manifester quotidiennement
01:47:12 pour leur libération.
01:47:14 Ensuite, je pense que pour tous ceux qui appellent
01:47:16 à cesser le feu ici comme ailleurs,
01:47:18 notamment à la France insoumise, mais pas que,
01:47:20 puisque c'est même les communications officielles
01:47:22 du Quai d'Orsay ou d'Emmanuel Macron
01:47:24 qui le disent, il faut rappeler
01:47:26 que le Hamas a refusé
01:47:28 une proposition de cesser le feu qui a été formulée
01:47:30 le 25 décembre par l'Egypte
01:47:32 et soutenue par le Qatar
01:47:34 qui proposait notamment une libération des otages
01:47:36 et puis un changement politique
01:47:38 à Gaza qui
01:47:40 entre nous n'aurait pas eu un grand
01:47:42 impact à mon avis sur la structuration politique
01:47:44 du Hamas et sur son pouvoir sur place.
01:47:46 Ça a été refusé par le Hamas, donc je rappelle
01:47:48 à tous ceux qui parlent de cesser le feu que
01:47:50 si on peut faire la guerre tout seul, la paix ça se fait
01:47:52 plutôt à deux.
01:47:54 Ensuite, Israël est dans
01:47:56 une situation de riposte,
01:47:58 il faut rappeler qu'elle est dans une situation dangereuse,
01:48:00 les dires de l'Iran
01:48:02 qui ont été démentis par le Hamas mais d'une
01:48:04 vengeance le 7 octobre
01:48:06 de l'assassinat de Qassem Soleimani
01:48:08 par des drones américains rappellent
01:48:10 que l'Iran reste la grande menace
01:48:12 pour Israël et que pour le coup c'est un ennemi
01:48:14 dangereux et même potentiellement mortel
01:48:16 pour Israël, donc évidemment
01:48:18 cette violence quand on la voit
01:48:20 d'ici on peut avoir l'impression qu'elle est
01:48:22 disproportionnée mais moi je considère qu'elle
01:48:24 correspond tout à fait à une situation de
01:48:26 danger sur place. Et la dernière chose
01:48:28 que j'en terminerai par une position française,
01:48:30 celle d'Emmanuel Macron qui est plutôt conforme
01:48:32 à une tradition diplomatique que je respecte,
01:48:34 j'ai pas de problème avec cette relative
01:48:36 neutralité, avec
01:48:38 la politique pro-arabe qui a été
01:48:40 développée plus ou moins depuis
01:48:42 François Mitterrand, les gens parlent de gaullisme
01:48:44 mais en réalité De Gaulle était plutôt un ami
01:48:46 d'Israël, les a aidés à développer leur force nucléaire
01:48:48 et était même plutôt ami de David
01:48:50 Ben-Gurion avec qui il échangeait
01:48:52 régulièrement dans des lettres, mais je
01:48:54 considère quand même que cette position est
01:48:56 aujourd'hui irréaliste, elle ne correspond pas à la
01:48:58 situation actuelle et qu'en plus elle est
01:49:00 inefficace, puisque je rappelle qu'avec cette politique
01:49:02 pro-arabe, la France n'a pas tellement
01:49:04 conforté ses positions dans tout le Moyen-Orient
01:49:06 et au Proche-Orient et au Maghreb,
01:49:08 on a réussi par un genre
01:49:10 de miracle à la française à se fâcher
01:49:12 avec tout le monde et puis par ailleurs ça n'a jamais
01:49:14 fait progresser le conflit israélo-palestinien puisque
01:49:16 chaque fois qu'Israël a réussi à faire la paix
01:49:18 avec des ennemis, c'était sous l'impulsion des
01:49:20 Américains qui eux pour le coup sont franchement
01:49:22 pro-israéliens. On va regarder aussi
01:49:24 ce que disait l'Elysée, puisqu'on l'entendait dans ce
01:49:26 sujet et Emmanuel Macron s'est entretenu
01:49:28 avec Benyamin Netanyahou hier
01:49:30 et ils disent ceci, le président français a souligné
01:49:32 la nécessité de vrai, c'est le feu durable
01:49:34 avec l'aide de tous les partenaires régionaux
01:49:36 et internationaux, mais
01:49:38 effectivement, Jordan Florentin,
01:49:40 comme le disait à l'instant Michael Sadoun,
01:49:42 les choses ne sont pas si simples et depuis le début,
01:49:44 Emmanuel Macron a tenté au début de jouer les médiateurs
01:49:46 de lancer cette idée de coalition internationale,
01:49:48 c'est bien joli, c'est bonne parole,
01:49:50 on ne voit pas vraiment ce qu'il y a derrière en fait.
01:49:52 Je vais vous dire, moi dans un premier temps
01:49:54 j'étais plutôt d'accord avec
01:49:56 la position d'Emmanuel Macron
01:49:58 qui a soutenu corps et âme
01:50:00 le gouvernement israélien
01:50:02 et la riposte d'Israël face à l'État,
01:50:04 enfin face au Hamas
01:50:06 et dans un deuxième temps,
01:50:08 finalement j'ai été complètement désillusionné
01:50:10 parce qu'il a pris le chemin inverse en appelant
01:50:12 à un cessez-le-feu comme le demande la France insoumise
01:50:14 alors qu'en face, une autre partie du
01:50:16 camp politique, par exemple le Rassemblement international
01:50:18 et le mouvement d'Éric Zemmour
01:50:20 refusent d'appeler
01:50:22 à un cessez-le-feu. Pourquoi ? Parce qu'en fait,
01:50:24 ce qui se joue là, et je crois que vraiment
01:50:26 si on prend un peu de hauteur, c'est ce qu'il faut comprendre,
01:50:28 c'est que pourquoi la planète entière a les yeux rivés
01:50:30 sur ce qui se passe au Moyen-Orient, c'est que c'est le conflit
01:50:32 éternel entre notre monde
01:50:34 judéo-chrétien et un monde islamique
01:50:36 qui est, vous le disiez tout à l'heure, qui arrive
01:50:38 aujourd'hui à s'entendre entre chiites et sunnites
01:50:40 et qui est en train de s'unir.
01:50:42 Ce n'est pas anodin si Erdogan, le président
01:50:44 de la Turquie, apporte aujourd'hui
01:50:46 son soutien à Diyazat
01:50:48 et je crois que si on lâche
01:50:50 aujourd'hui, avec un cessez-le-feu,
01:50:52 face à la barbarie et à l'atrocité
01:50:54 qui est en train d'être commise, ça va avoir
01:50:56 des répercussions dont ne soupçonne même
01:50:58 pas l'intensité, en France, dans nos
01:51:00 quartiers et dans nos banlieues, parce que si
01:51:02 on ne tient pas la base, ça veut dire que demain, on ne sera pas capables de tenir en France.
01:51:04 Nathan Ouvert, pour terminer sur ce sujet.
01:51:06 Deux choses. D'abord, je recommande vraiment
01:51:08 aux téléspectateurs d'écouter dans son intégralité
01:51:10 le témoignage de Miachem, parce que
01:51:12 l'extrait que vous avez montré était époignant, mais il y en a qui
01:51:14 sont plus concrets, où elle raconte vraiment ce qu'elle a vécu.
01:51:16 Et il faut le voir, parce que sinon, on n'imagine
01:51:18 pas, on ne comprend pas ce que
01:51:20 ça signifie, même pour les
01:51:22 otages, et surtout d'ailleurs pour les otages qui sont
01:51:24 encore à Gaza. Je pense
01:51:26 que la société civile
01:51:28 israélienne, depuis le début,
01:51:30 elle vit dans un dilemme, qui est
01:51:32 un dilemme terrible, qui est une interrogation
01:51:34 insoluble, qui est premièrement
01:51:36 comment à la fois libérer des
01:51:38 otages et mener une opération militaire,
01:51:40 et on voit que pour l'instant, on ne sait jamais ce qui va se passer
01:51:42 demain, mais pour l'instant, ça ne marche pas.
01:51:44 En fait, c'est impossible de
01:51:46 faire les deux, et qu'en effet,
01:51:48 l'option, la position historique
01:51:50 d'Israël, qui était de dire "on est toujours
01:51:52 prêts à tout pour libérer des otages, même
01:51:54 libérer plein de prisonniers palestiniens, etc."
01:51:56 Là, ils ne pouvaient pas le faire pour mille et une
01:51:58 raisons, même existentielles.
01:52:00 La question, moi, l'interrogation
01:52:02 que j'ai, et à laquelle je ne saurais
01:52:04 pas vous amener de réponse, c'est que
01:52:06 d'abord, moi, je n'ai pas de compétences
01:52:08 militaires pour vous dire comment on fait pour lutter contre
01:52:10 un régime terroriste qui se cache
01:52:12 parmi les civils, dans les hôpitaux, etc.
01:52:14 Mais surtout, je ne sais pas quelle est
01:52:16 la vision politique qu'il y a
01:52:18 derrière cette guerre. Je ne le sais pas, parce que
01:52:20 les officiels israéliens
01:52:22 ne disent pas qu'ils le savent,
01:52:24 que tout ça est un flou absolu,
01:52:26 et qu'évidemment, il y a un drame
01:52:28 humanitaire, et "drame" est
01:52:30 un petit mot à Gaza, et on se demande
01:52:32 si le Hamas ne va pas en sortir renforcé.
01:52:34 Ce que je veux dire, c'est que l'objectif
01:52:36 d'anéantir
01:52:38 le Hamas, à supposer qu'Israël y parvienne,
01:52:40 ce qui est à la limite possible, qu'ils détruisent toutes les
01:52:42 infrastructures militaires, et qu'ils tuent
01:52:44 les dirigeants, et qu'ils tuent la plupart des
01:52:46 combattants du Hamas. Bon, ça ne change rien
01:52:48 au fait qu'en Cisjordanie,
01:52:50 le taux de popularité
01:52:52 du Hamas depuis le 7 octobre n'a cessé
01:52:54 de monter, et il a monté de manière spectaculaire.
01:52:56 Aujourd'hui, l'autorité palestinienne, elle
01:52:58 tient à un fil en Cisjordanie, elle peut
01:53:00 s'effondrer du jour au lendemain. Et je pense que la
01:53:02 grande erreur des médias mondiaux,
01:53:04 c'est qu'ils centrent toute leur attention sur Gaza,
01:53:06 bon évidemment c'est parce que depuis le début, depuis 20 ans,
01:53:08 c'est là qu'il y a le plus de morts, de bombardements, etc.
01:53:10 Mais que le seul centre, enfin le vrai centre
01:53:12 de gravité de ce conflit, c'est la
01:53:14 Cisjordanie, et qu'on n'y prête pas assez
01:53:16 attention, et le Hamas est en train pour l'instant d'être le
01:53:18 grand gagnant de la situation en Cisjordanie.
01:53:20 On va s'interrompre dans nos débats, le temps
01:53:22 du journal de Mathieu Devesre.
01:53:24 Bonsoir Mathieu.
01:53:26 [Musique]
01:53:30 Bonsoir Élodie, bonsoir à tous.
01:53:32 Le père de famille soupçonné
01:53:34 d'avoir tué sa femme et ses quatre
01:53:36 enfants à mots a été mis en examen et
01:53:38 écroué. L'homme de 33 ans
01:53:40 dit avoir entendu des voix qui lui demandaient
01:53:42 de faire du mal, d'après les résultats des autopsies.
01:53:44 La mère et ses filles
01:53:46 ont été victimes d'une dizaine de coups
01:53:48 de couteau chacune. Les garçons,
01:53:50 eux, sont morts après avoir été noyés.
01:53:52 Sophie Marceau dénonce la vulgarité,
01:53:56 je cite, et la provocation de
01:53:58 Gérard Depardieu dans un entretien à
01:54:00 Paris Match. Elle est revenue sur le
01:54:02 comportement déplacé de l'acteur. Selon
01:54:04 Sophie Marceau, il ne s'en prenait pas
01:54:06 aux grandes comédiennes mais plutôt aux
01:54:08 petites assistantes.
01:54:10 À trois jours désormais
01:54:12 de la soirée du Nouvel An, la
01:54:14 prévention routière met en garde les
01:54:16 conducteurs. Selon une enquête, plus d'un quart des
01:54:18 Français prévoient de prendre le
01:54:20 volant pour rentrer chez eux après avoir bu,
01:54:22 mais dormir sur place est de loin la
01:54:24 meilleure solution alors que l'alcool au volant représente
01:54:26 30 % des morts sur les routes
01:54:28 cette année. Écoutez ces Français
01:54:30 qui ont été interrogés avant les fêtes.
01:54:32 L'expérience personnelle c'est que tout simplement
01:54:34 ça m'est arrivé une fois d'être, d'avoir été
01:54:36 en état d'ébriété et de conduire, j'ai eu un
01:54:38 accrochage tout seul et derrière ça a été terminé
01:54:40 tout simplement. Voilà, plutôt renoncer
01:54:42 que de faire.
01:54:44 Je vais aller dans un bar, je vais peut-être prendre
01:54:46 deux verres de vin en l'espace
01:54:48 de trois, quatre heures mais c'est vrai
01:54:50 que je ne sais pas vraiment si je suis au-dessus
01:54:52 ou non. Je pense qu'on n'a pas assez d'informations
01:54:54 là-dessus, sur quelle dose on peut vraiment
01:54:56 prendre et je pense que oui, vraiment
01:54:58 on fait un petit peu au feeling.
01:55:00 Les drapeaux
01:55:02 de la Commission européenne sont en
01:55:04 berne après la mort de Jacques Delors.
01:55:06 L'Union européenne a perdu l'un de ses plus
01:55:08 éminents bâtisseurs, mort hier à l'âge
01:55:10 de 98 ans. Jacques Delors
01:55:12 fut président de la Commission européenne pendant
01:55:14 10 ans et ministre de l'économie et
01:55:16 des finances de François Mitterrand.
01:55:18 Il restera aussi dans les mémoires comme l'homme
01:55:20 qui n'a pas saisi sa chance lors de l'élection
01:55:22 présidentielle de 1995.
01:55:26 Faut-il craindre une extension
01:55:28 du conflit au Proche-Orient ?
01:55:30 Une inquiétude d'autant plus grande en raison
01:55:32 notamment de la montée des tensions
01:55:34 à la frontière entre le Liban
01:55:36 et Israël ? Les précisions de Barbara
01:55:38 Durand.
01:55:40 C'est une menace qui plane au-dessus de toute
01:55:42 une région. Alors que l'armée israélienne
01:55:44 continue de concentrer ses forces
01:55:46 au centre de la bande de Gaza,
01:55:48 elle multiplie également les raids dans
01:55:50 de grandes villes en Cisjordanie occupées,
01:55:52 notamment ici, à Ramallah,
01:55:54 là où siège l'autorité palestinienne.
01:55:56 Mercredi, un palestinien
01:55:58 y a été tué,
01:56:00 14 autres personnes ont été blessées.
01:56:02 Après 83 jours de guerre,
01:56:04 le conflit s'étend tout autour de cette zone.
01:56:06 Les frappes et les contre-attaques
01:56:08 entre Israël et le Liban se sont intensifiées
01:56:10 ces derniers jours le long de la frontière.
01:56:12 L'armée israélienne aurait visé
01:56:14 plusieurs infrastructures appartenant au Hezbollah.
01:56:16 Derrière toutes ces attaques
01:56:18 plane également l'ombre de l'Iran.
01:56:20 Hier, le régime a promis
01:56:22 de venger la mort d'un important commandant
01:56:24 d'une unité d'élite tuée par une frappe israélienne
01:56:26 dans le nord de la Syrie.
01:56:28 "Nous serons aux côtés
01:56:30 de la résistance palestinienne
01:56:32 sans fin jusqu'au bout.
01:56:34 Notre vengeance est toujours dure
01:56:36 mais une vengeance équivalente
01:56:38 au martyr de Sayyed Razi
01:56:40 n'est rien d'autre que l'élimination
01:56:42 du régime sioniste de la face de l'existence."
01:56:44 Si le trafic maritime
01:56:46 en mer Rouge a quant à lui repris,
01:56:48 la zone reste sous haute tension,
01:56:50 pas plus tard que mardi.
01:56:52 Des drones et des missiles envoyés
01:56:54 par les rebelles houthis du Yémen
01:56:56 ont été interceptés par l'armée américaine.
01:56:58 De son côté, Israël s'est dit
01:57:00 en capacité de répondre à une expansion
01:57:02 des combats dans le nord.
01:57:04 Et ce, alors que la communauté internationale
01:57:06 appelle toujours à un cessez-le-feu.
01:57:08 Voilà pour l'essentiel de l'actualité.
01:57:12 Suite et fin de Soir Info,
01:57:14 avec vous Elodie et vos invités.
01:57:16 Merci Mathieu, merci de m'avoir accompagnée
01:57:18 pendant toute cette semaine avec Brio.
01:57:20 Pour les journaux, on reprend effectivement
01:57:22 le cours de nos débats avec mes invités
01:57:24 avec cette question.
01:57:26 La France serait-elle plus laxis que ses voisins
01:57:28 en matière d'immigration ?
01:57:30 Car même avec la nouvelle loi votée à l'Assemblée nationale,
01:57:32 elle devrait rester bien plus ouverte
01:57:34 que la plupart des pays de l'Union européenne.
01:57:36 Regardez les explications de Célia Gruyère.
01:57:38 "Si pour une partie de la classe politique,
01:57:42 la loi immigration est trop dure,
01:57:44 la France resterait pourtant l'un des pays européens
01:57:46 les plus ouverts en la matière.
01:57:48 Par exemple, le niveau de langue requis
01:57:50 pour obtenir un titre de séjour
01:57:52 reste plus bas qu'un bon nombre de pays
01:57:54 de l'Union européenne.
01:57:56 Il faut acquérir le niveau A2 en France
01:57:58 contrairement à l'Allemagne, la Finlande
01:58:00 ou encore les Pays-Bas qui exigent le niveau B1.
01:58:02 Une des mesures phares,
01:58:04 comme la régularisation des travailleurs étrangers
01:58:06 dans les métiers en tension,
01:58:08 permettent également à la France de garder
01:58:10 une politique d'immigration ouverte.
01:58:12 Autre exemple, la prise en charge
01:58:14 de la santé des sans-papiers.
01:58:16 Comparé à l'Allemagne, l'Autriche, la Suède,
01:58:18 le Danemark ou encore les Pays-Bas,
01:58:20 la France propose un système quasiment unique
01:58:22 au monde permettant un accès aux soins
01:58:24 beaucoup plus large.
01:58:26 Selon Didier Leschi, directeur de l'Office français
01:58:28 de l'immigration qui publie une tribune dans le Monde,
01:58:30 même si le Conseil constitutionnel
01:58:32 valide la loi immigration,
01:58:34 la France restera l'un des pays
01:58:36 les plus ouverts de l'Union européenne.
01:58:38 En témoigne notamment le domaine
01:58:40 de l'hébergement d'urgence inconditionnel.
01:58:42 Un hébergement même pour ceux
01:58:44 qui font l'objet d'une obligation de quitter le territoire.
01:58:46 La France se rapproche
01:58:48 tout de même de certains pays,
01:58:50 en durcissant notamment l'accès
01:58:52 aux allocations familiales et le regroupement familial.
01:58:54 - Alors, Michael Sadoun, certains
01:58:58 crient que cette loi est liberticide,
01:59:00 qu'elle est horrible, et pourtant
01:59:02 quand on se compare,
01:59:04 finalement on est encore une fois de plus en dessous que les autres.
01:59:06 - Oui, oui, non mais ça c'est sûr.
01:59:08 Déjà il y a un certain nombre de droits
01:59:10 en France qui sont
01:59:12 inhérents à notre tradition historique,
01:59:14 notamment le droit du sol
01:59:16 qui n'existe pas dans tous les pays.
01:59:18 Ensuite je crois que sur
01:59:20 les pompes aspirantes de l'immigration,
01:59:22 on est évidemment beaucoup plus large que d'autres pays,
01:59:24 mais ça c'est inhérent à notre politique sociale.
01:59:26 Sur l'ouverture des frontières,
01:59:28 si on compare aux autres pays européens,
01:59:30 malheureusement on est tous logés à la même ancienne
01:59:32 qui n'est pas une enseigne brillante qui est l'enseigne européenne.
01:59:34 Depuis au moins que Schengen
01:59:36 a intégré le droit européen depuis
01:59:38 l'entrée d'Amsterdam
01:59:40 en 1997,
01:59:42 la France n'a pas de possibilité
01:59:44 de maîtrise de ses frontières, même s'il y a des
01:59:46 initiatives à droite et à gauche de suspension de Schengen,
01:59:48 je pense notamment à l'Allemagne qui l'a fait récemment,
01:59:50 on peut le faire jusqu'à deux ans, c'est une possibilité
01:59:52 que la France devrait aussi pouvoir
01:59:54 s'octroyer. Là où on pêche
01:59:56 réellement par rapport aux autres pays,
01:59:58 c'est sur l'expulsion des illégaux
02:00:00 et aussi sur l'élargissement
02:00:02 progressif du droit d'asile, puisqu'il y a
02:00:04 beaucoup plus de déboutés du droit d'asile
02:00:06 chez nos voisins européens et notamment en Allemagne
02:00:08 qu'en France où on finit par
02:00:10 recueillir ceux qui ont déjà été déboutés du droit d'asile
02:00:12 dans d'autres pays européens et qui ont donc
02:00:14 des conditions d'intégration
02:00:16 économique, sociale, culturelle bien inférieures
02:00:18 à ceux des autres pays.
02:00:20 Globalement, est-ce que la France
02:00:22 est plus laxiste et plus large
02:00:24 en termes d'immigration ? Moi, ma réponse est oui.
02:00:26 Jean-Michel Fauverg, déjà là,
02:00:28 on n'est pas dans les meilleurs
02:00:30 pour avoir une politique stricte,
02:00:32 si en plus, ou en tout cas, une partie des tricotés
02:00:34 par le Conseil constitutionnel, on pourra se dire
02:00:36 que c'est peut-être la 30e loi
02:00:38 qui en peu de temps ne servira peut-être pas
02:00:40 à grand chose. Je pense qu'il va rester des choses
02:00:42 intéressantes et importantes, on verra ce que
02:00:44 le Conseil constitutionnel dit, c'est toujours surprenant
02:00:46 ce que dit le Conseil constitutionnel
02:00:48 et en général,
02:00:50 il est là où on ne l'attend pas.
02:00:52 Donc on va voir un peu
02:00:54 ce qui va être dit là-dessus.
02:00:56 Néanmoins,
02:00:58 je tiens à dire quand même une chose
02:01:00 qui me semble importante, on parlait
02:01:02 des régularisations, effectivement,
02:01:04 on va régulariser entre 10 000
02:01:06 et 20 000 personnes par an.
02:01:08 L'Italie
02:01:10 va régulariser,
02:01:12 Madame Mélanie va régulariser
02:01:14 450 000 personnes,
02:01:16 parce qu'elle en a besoin
02:01:18 en tant que main d'œuvre.
02:01:20 Donc ça pose la question du zéro
02:01:22 immigration, déjà, c'est la première chose.
02:01:24 Ensuite, on compare avec des pays, encore une fois,
02:01:26 là aussi, pour le coup, des pays
02:01:28 qui sont des pays fédéraux.
02:01:30 L'Allemagne,
02:01:32 elle a une loi centrale
02:01:34 et elle a des lois qui s'appliquent
02:01:36 au niveau local aussi.
02:01:38 Il se peut qu'au niveau local,
02:01:40 des choses se fassent différemment qu'au niveau central,
02:01:42 on ne le sait pas, mais
02:01:44 de toute façon, effectivement,
02:01:46 il faut aller dans le sens d'où va cette loi,
02:01:48 c'est encore dans un sens encore plus dur,
02:01:50 pour à la fois travailler
02:01:52 sur une immigration, pour
02:01:54 essayer de régler ce problème
02:01:56 de l'immigration agressive, c'est-à-dire
02:01:58 ceux qui profitent de l'immigration
02:02:00 pour faire des délits ou pour faire des actes
02:02:02 terroristes, il faut régler
02:02:04 cette immigration submersive
02:02:06 et ça, on ne le fera pas sans l'Europe.
02:02:08 Et je tiens à dire que
02:02:10 en même temps que la loi
02:02:12 immigration,
02:02:14 qu'on a voté la loi immigration, il y a eu le pacte
02:02:16 asile-immigration de l'Europe
02:02:18 avec
02:02:20 ce qui me paraît être un progrès
02:02:22 qu'il va falloir encore améliorer,
02:02:24 évidemment, mais c'est de mettre
02:02:26 aux frontières les demandeurs d'asile
02:02:28 dans un milieu fermé
02:02:30 et étudier leur cas aux frontières de l'Europe,
02:02:32 et étudier leur cas assez rapidement.
02:02:34 Donc, travailler sur cette immigration invasive
02:02:36 et ensuite travailler sur une immigration
02:02:38 sélective. On a besoin
02:02:40 de main-d'œuvre, mais on a besoin aussi de talent.
02:02:42 On manque de profs,
02:02:44 on manque d'enseignants,
02:02:46 on manque de médecins,
02:02:48 on manque d'ingénieurs,
02:02:50 d'ingénieurs dans le nucléaire
02:02:52 en particulier. Donc,
02:02:54 il faut travailler sur tout,
02:02:56 en réalité. Jordan Florentin.
02:02:58 Oui, pour estimer
02:03:00 à quel niveau la France est la tiste par rapport à d'autres
02:03:02 pays européens, d'abord il faut essayer d'étudier
02:03:04 pourquoi elle l'est, et ça relève à la fois de la faiblesse
02:03:06 de nos dirigeants, de l'esprit un peu hypocrite
02:03:08 voire anti-démocrate, et
02:03:10 surtout de son rapport à l'Union européenne.
02:03:12 Sur la faiblesse, c'est typiquement le cas
02:03:14 de ce projet de loi immigration qui,
02:03:16 je l'ai rappelé sur votre antenne il y a quelques jours,
02:03:18 va être complètement détricoté par le Conseil constitutionnel.
02:03:20 Et je rappelais qui était membre de ce
02:03:22 Conseil constitutionnel, notamment Laurent Fabius
02:03:24 qui votait contre le délit de séjour irrégulier
02:03:26 il y a quelques années et qui avait
02:03:28 permis de faire
02:03:30 entrer dans la loi
02:03:32 le cas de fraternité pour
02:03:34 Cédric Ayroult qui accueillait des migrants
02:03:36 dans le sud-est de la France. Donc, on a enterriné
02:03:38 tous ces principes et puis on avait un autre membre qui lui
02:03:40 plaidait en 2019 pour
02:03:42 accueillir le bateau SOS Méditerranée.
02:03:44 Donc, il y a cette faiblesse, on le voit sur les autuTF,
02:03:46 on est incapable d'expulser les
02:03:48 délinquants étrangers chez nous, d'ailleurs on le faisait
02:03:50 selon leurs propres moyens à l'époque.
02:03:52 Avant cette loi immigration, vous imaginez bien que le délinquant
02:03:54 qui est soumis à l'autuTF, il ne va pas aller lui-même prendre son bateau.
02:03:56 Un esprit antidémocrate
02:03:58 simplement parce qu'en fait, 80% des Français
02:04:00 et je pense que c'est même plus
02:04:02 sont contre l'immigration.
02:04:04 Donc, à un moment, il va peut-être falloir respecter la parole des Français.
02:04:06 Et puis enfin, cette soumission
02:04:08 totale à l'Union européenne.
02:04:10 Vous dites, l'Union européenne, il va falloir jouer à ved,
02:04:12 moi je pense qu'il va falloir surtout s'y opposer.
02:04:14 Au moment où les Français ont
02:04:16 plébiscité, au moment où l'Assemblée nationale a voté pour
02:04:18 avec d'ailleurs, je précise,
02:04:20 les voix du Rassemblement national,
02:04:22 la loi immigration, au même moment
02:04:24 au Parlement européen,
02:04:26 on faisait ce pas d'immigration
02:04:28 auquel un pays, surtout,
02:04:30 est monté, et d'ailleurs c'est un
02:04:32 vrai exemple qu'il faut avoir en tête, c'est la
02:04:34 Hongrie, qui vraiment s'est véritablement opposée.
02:04:36 On a rencontré, là, avec Boulwar Volta, on a fait
02:04:38 un entretien de Judith Vardia, qui est l'ancienne ministre
02:04:40 de la justice hongloise, et qui disait
02:04:42 "Nous sommes un des seuls pays qui s'y opposons
02:04:44 et vous savez quoi ? On est prêts
02:04:46 à payer 20 000 euros d'amende par tête de
02:04:48 migrants pour refuser." Donc à un moment il va falloir que nos dirigeants
02:04:50 y aient des sacrifices à faire
02:04:52 mais derrière il y aura le soutien du peuple.
02:04:54 Il faut mettre tout ça
02:04:56 dans un projet politique, un projet surtout
02:04:58 de fermeté, et il y a des choses
02:05:00 qu'on peut faire, il faut juste en avoir le courage.
02:05:02 Nathan, d'abord.
02:05:03 D'abord sur ce pacte,
02:05:05 Asile-immigration, signé à l'échelle
02:05:07 européenne,
02:05:09 la disposition centrale de ce pacte,
02:05:11 c'est la question de la répartition.
02:05:13 Parce qu'il y a des flux migratoires qui sont
02:05:15 importants, c'est la palissade
02:05:17 que de dire que naturellement ils arrivent par les pays
02:05:19 qui sont frontaliers,
02:05:21 donc c'est-à-dire l'Italie, c'est-à-dire la Grèce, etc.
02:05:23 Mais qui sont que des pays de transit,
02:05:25 parce qu'on voit bien... Et qui sont des pays de transit,
02:05:27 mais avec des autres pays européens
02:05:29 qui s'étaient engagés à dire que
02:05:31 on allait se répartir, comme on est dans une construction
02:05:33 européenne et qu'on est un bloc politique commun,
02:05:35 qu'après le fiasco de 2015,
02:05:37 où l'Europe avait été incapable
02:05:39 d'avoir une position commune sur
02:05:41 comment accueillir les exilés
02:05:43 qui venaient de Syrie,
02:05:45 se dire "on doit se répartir",
02:05:47 beaucoup de pays se sont engagés,
02:05:49 pas de manière contraignante juridiquement,
02:05:51 mais ils s'étaient engagés quand même,
02:05:53 dont la France d'ailleurs, à se répartir équitablement
02:05:55 les exilés qui arrivaient notamment en Italie.
02:05:57 Et ils ne le faisaient pas.
02:05:59 Donc si vous voulez, ce n'est pas normal que
02:06:01 le seul critère de répartition soit
02:06:03 celui de la proximité géographique.
02:06:05 Autant on peut avoir un regard critique sur
02:06:07 le pouvoir actuel italien,
02:06:09 autant il faut quand même voir que cette
02:06:11 situation de solitude dans laquelle
02:06:13 l'Italie a été placée depuis un certain nombre d'années
02:06:15 n'était pas normale. Et donc que à partir
02:06:17 de là, il y ait un pacte qui dise
02:06:19 "nous sommes un bloc politique, on doit faire
02:06:21 front commun, et il n'est pas question qu'il y ait
02:06:23 des pays qui prennent des engagements qu'ils ne tiennent pas de main",
02:06:25 ça me semble important. Et que ce pacte
02:06:27 le fasse de manière contraignante, avec
02:06:29 en effet cette histoire de 20 000 euros par personne par jour,
02:06:31 c'est parce que si vous voulez,
02:06:33 quand les mesures n'étaient pas contraignantes,
02:06:35 ces engagements n'étaient pas tenus. Donc ça me semble
02:06:37 quand même aller plutôt dans une
02:06:39 direction qui est saine, parce qu'en fait sinon,
02:06:41 si l'Europe n'est pas capable, si l'Europe
02:06:43 c'est juste un truc de technocrate, opaque,
02:06:45 mais qui n'est pas capable d'avoir une
02:06:47 position unique, et unifiée,
02:06:49 sur une question aussi importante
02:06:51 que la question de l'hospitalité, de l'asile
02:06:53 et de l'immigration, alors dans ce cas-là, l'Europe
02:06:55 ça ne sert à rien. Donc
02:06:57 elle trouve sa légitimité dans
02:06:59 des pactes de cette nature. - Excusez-moi,
02:07:01 ah pardon, si je me suis fait vergoyer.
02:07:03 - Moi je pense que d'une manière générale,
02:07:05 sur la lutte contre l'immigration, c'est quelque
02:07:07 chose d'important, il ne faut pas se payer de mots.
02:07:09 Il ne faut pas renvoyer les Français à une escroquerie,
02:07:11 c'est-à-dire leur dire
02:07:13 qu'on va
02:07:15 réussir à s'en sortir seul,
02:07:17 sur des mouvements migratoires
02:07:19 qui sont mondiaux, qui sont massifs,
02:07:21 qui sont importants et qui n'arrêtent pas.
02:07:23 - Et pourtant c'est ce que fait la Hongrie.
02:07:25 - Non mais la Hongrie, comparez la
02:07:27 Hongrie à la France. La Hongrie, en superficie,
02:07:29 au nombre d'habitants, en frontière.
02:07:31 Vous avez 2500
02:07:33 kilomètres de frontière
02:07:35 sur l'Hexagone,
02:07:37 2500 kilomètres de frontière terrestre sur l'Hexagone.
02:07:39 Pour tenir nos frontières
02:07:41 à titre personnel, vous n'avez
02:07:43 pas assez de toute la police, de toute la gendarmerie
02:07:45 et de toute l'armée. - C'est donc
02:07:47 encore pire pour l'Europe. - Non,
02:07:49 parce que sur l'Europe, vous avez
02:07:51 proportionnellement, sur le territoire
02:07:53 de l'Europe, beaucoup moins de frontières terrestres
02:07:55 et vous pouvez déployer l'ensemble des
02:07:57 effectifs européens nécessaires
02:07:59 là-dessus. - C'est encore plus difficile.
02:08:01 - Donc je pense qu'il faut jouer sur les deux tables, il faut jouer à la fois
02:08:03 sur l'Europe, tel que ça a été
02:08:05 fait d'ailleurs récemment avec ce pacte asile-immigration,
02:08:07 sur lequel il faut aller plus loin,
02:08:09 il faut jouer sur ce tableau-là, il faut jouer
02:08:11 sur les moyens opérationnels qu'a la France aussi,
02:08:13 mais vous n'y arriverez pas seul et ceux
02:08:15 qui vous promettent ça, ils seront comme
02:08:17 Mélanie demain, c'est-à-dire... - Non.
02:08:19 - Si. - On n'est pas dans
02:08:21 la même situation. - On ne peut pas dire non. - Non, on n'est pas dans la même
02:08:23 situation économique, financière et démographique.
02:08:25 - Il termine sa phrase et ça vous promet.
02:08:27 - Mélanie est confrontée à une problématique
02:08:29 importante d'immigration qu'elle n'arrive pas
02:08:31 à régler, donc elle s'est retournée vers l'Europe
02:08:33 pour avoir des moyens supplémentaires et elle a raison
02:08:35 de ce point de vue-là et
02:08:37 elle s'est aperçue aussi économiquement,
02:08:39 son patronat l'a persuadée qu'il faut
02:08:41 régulariser, enfin qu'il faut
02:08:43 faire venir 450 000 personnes.
02:08:45 Donc, vous voyez que
02:08:47 on est loin des idées
02:08:49 simples,
02:08:51 quelquefois simplistes, en
02:08:53 matière de lutte contre l'immigration et des choses
02:08:55 qui se passent au réel. Il faut... - Mais les
02:08:57 idées du patronat sont aussi très simples parfois.
02:08:59 - Il faut utiliser tous les leviers,
02:09:01 les leviers de l'Europe et les leviers de notre
02:09:03 pays. - Non, non, mais simplement, je vais rebondir
02:09:05 sur ça parce que déjà, la situation
02:09:07 je pense de la France n'est pas comparable à celle de l'Italie
02:09:09 en termes évidemment démographiques,
02:09:11 l'Italie connaît une grave crise démographique
02:09:13 et puis on n'est pas dans la même situation de
02:09:15 dépendance économique et financière
02:09:17 vis-à-vis de l'Europe puisque l'Italie,
02:09:19 encore plus de nous, croule sous les dettes et sous
02:09:21 le poids des marchés financiers qui font,
02:09:23 qui risquent en fait de faire varier sa note
02:09:25 même s'ils bénéficient quand même de la protection de l'euro.
02:09:27 Donc on n'est pas dans le même rapport
02:09:29 de dépendance financière, je le pense.
02:09:31 Ensuite, je pense qu'on ne pourra pas traiter
02:09:33 ce sujet par l'Europe
02:09:35 pour trois raisons. D'abord parce qu'il n'y en a pas
02:09:37 la volonté politique. Je rappelle
02:09:39 que Fabrice Leggeri a été
02:09:41 plus ou moins écarté de Frontex, précisément
02:09:43 parce qu'il pratiquait le push-back et que
02:09:45 ça a été refusé par la Commission européenne
02:09:47 qui est politisée sur le sujet et qui est
02:09:49 plutôt immigrationniste dans sa ligne.
02:09:51 Ensuite, parce que l'Europe n'en a pas les moyens
02:09:53 financiers et puis aussi opérationnels.
02:09:55 Ce n'est pas avec 1% du budget
02:09:57 des États membres qu'on arrivera à maîtriser
02:09:59 des frontières qui sont encore beaucoup plus vastes que les frontières
02:10:01 nationales et qui en plus s'étalent dans la
02:10:03 Méditerranée, donc qui sont encore plus dures à contrôler
02:10:05 que des frontières terrestres. Et la troisième chose, c'est
02:10:07 qu'elle n'en a pas la légitimité. C'est
02:10:09 quand même très important. Le contrôle
02:10:11 des frontières est quand même lié à une
02:10:13 volonté populaire. Or, on remarque que
02:10:15 l'Europe, sur ce sujet comme
02:10:17 sur beaucoup d'autres, se passe totalement de la légitimité
02:10:19 populaire. On a même vu Ursula von der Leyen
02:10:21 dire "Attention, si
02:10:23 Mélanie est élue en Italie,
02:10:25 on prendra des mesures de rétorsion vis-à-vis
02:10:27 d'elle". Donc moi, je m'oppose
02:10:29 totalement à ce traitement
02:10:31 européen de la question. Et puis la question
02:10:33 de la répartition, elle est
02:10:35 intéressante, mais moi je trouve que c'est une fausse question.
02:10:37 Parce que même si on remet en cause
02:10:39 le droit de Dublin et qu'on applique
02:10:41 mieux des répartitions sur le territoire, en fait
02:10:43 ça ne fera qu'augmenter la part
02:10:45 de la France dans cette immigration. On a
02:10:47 déjà une immigration régulière qui ne
02:10:49 cesse d'augmenter. Si en plus de ça, on doit
02:10:51 accueillir un certain panel
02:10:53 de migrants qui viennent
02:10:55 et qui doivent être répartis sur le territoire européen,
02:10:57 l'immigration française augmentera encore. Donc moi je trouve
02:10:59 que c'est une fausse solution. - C'est la fin
02:11:01 de ce Soir Info. Merci à tous les quatre d'avoir
02:11:03 été avec moi, Jean-Michel Fauvert, Mickaël Sadou, Nathan Devers
02:11:05 et Jordane Florentin.
02:11:07 Je remercie ceux qui m'ont aidé à préparer cette
02:11:09 émission, Sabrina Slimane, Libriac,
02:11:11 Japio, Coralie Delplace, toutes les équipes en régie
02:11:13 évidemment. Tout de suite, c'est l'édition de la nuit
02:11:15 avec Simon Guillain.
02:11:17 [Musique]

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