L'édito de Jérôme Béglé : «Remaniement : info ou simple rumeur»

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Dans son édito du 29/12/2023, Jérôme Béglé revient sur la rumeur d'un remaniement début 2024. 

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Transcription
00:00 Même dans la majorité, on ne donne pas cher aujourd'hui de la peau de l'actuel locataire de Matignon.
00:04 Et le jeu des pronostics bat donc son plein.
00:06 Comme une alliance, même limitée, de circonstances, avec la droite est de plus en plus en vogue,
00:10 on va évidemment recruter les éventuels successeurs de Mme Borne chez les LR ou les XLR.
00:15 Malgré cela, Bruno Le Maire, qui est ministre de l'économie et des finances depuis 7 ans,
00:19 ou Gérald Darmanin, qui vient de vivre une séquence politique un peu compliquée,
00:23 ont vu leur cote reculer.
00:24 Au contraire, deux Sébastien Lecornu, le très apprécié ministre des armées,
00:28 qui depuis qu'il est en poste parvient à faire voter ses textes avec un large assentiment des députés,
00:33 et n'a pas été mêlé jusqu'ici à des polémiques.
00:36 Moins attendu, Christophe Béchut, ministre de la transition écologique,
00:39 qui avait démarré pussivement, s'illustre quand même par son profil d'élu de terrain,
00:43 son intransigeance à l'égard de la NUPES et son côté quand même transgressif.
00:47 Et puis, il est encarté chez Horizon, ce qui limiterait le pouvoir de nuisance et des petites phrases,
00:51 d'Edouard Philippe, fondateur du mouvement.
00:53 Autre personnalité de droite, Franck Louvrier, maire de La Baule,
00:56 qui depuis longtemps, depuis le début, prône un rapprochement entre la Macronie et sa famille politique.
01:01 Impossible évidemment de ne pas mettre dans cette liste le très populaire ministre de l'éducation nationale.
01:06 Jusqu'ici, Gabriel Attal n'a rien raté,
01:08 et l'exposer à un matignon serait l'obliger de mettre à un sourdine ses ambitions pour 2027,
01:13 tout en l'exposant encore un peu plus.
01:15 Julien Denormandie, donné favori il y a quelques mois, semble hors jeu,
01:19 car il n'incarne pas la nécessaire ouverture politique et ne connaît guère la France des territoires.
01:24 C'est aussi le handicap de Thierry Breton, actuel commissaire européen.
01:27 Quant à Richard Ferrand, il coche beaucoup de cases,
01:30 parce qu'il est très apprécié à droite, mais il est issu du Parti Socialiste.
01:33 Et son caractère un poil ombrageux et indépendant, dirons-nous,
01:37 fait qu'il se fâcherait très rapidement avec son N+1, en l'occurrence Emmanuel Macron.
01:41 Agitons tout de même dans cette liste, Gérard Larcher, le président du Sénat.
01:45 S'il disait un gouvernement de large union, il est une personnalité évidemment de ne pas négliger,
01:50 mais ce serait entrer de fait en cohabitation.
01:52 Pas certain qu'Emmanuel Macron ait envie de jouer cette carte à 3 ans et même un peu plus
01:57 de la fin de son dernier mandat.
01:59 Alors le scénario Elisabeth Borne qui puisse rester ça, pas très envisageable.
02:05 Pas du tout, pas tout à fait. C'est même une hypothèse qui est assez sérieuse.
02:09 Pour une question d'agenda, nous sommes à 6 mois des élections européennes.
02:13 Changer de chef de gouvernement, c'est placer le successeur, le nouvel élu, sur un siège éjectable,
02:18 car il sera un fusible naturel et commode en cas de mauvais succès, voire de déroute,
02:22 en juin prochain.
02:24 Donc autant user jusqu'à l'accord de l'actuel locataire de Matignon,
02:28 d'autant que Elisabeth Borne finalement elle a été loyale.
02:31 Elle a fait sienne cette loi immigration que jusqu'il y a quelques semaines,
02:36 elle ne voulait même pas entendre parler.
02:37 Elle fait comme si ça lui convenait et n'a pas menacé de démissionner
02:40 comme quelques-uns des ministres de son gouvernement.
02:43 Et de cela, Emmanuel Macron lui a enseigré.
02:46 Autre avantage de la première ministre, elle ne fait d'ombre à personne
02:49 et n'entrave aucune stratégie pour la présidentielle de 2027.
02:53 Les ambitieux prétendants préfèrent qu'elle reste là où elle est
02:56 plutôt que de voir un concurrent la remplacer à Matignon.
02:59 Dans ce cas, on parlerait d'un remaniement à minima qui aura lieu de toute façon,
03:03 ne serait-ce que pour nommer le 7e ou la 7e ministre de la Santé d'Emmanuel Macron,
03:08 car vous savez qu'Agnès Firmin-Lebaudot n'a été nommée qu'en intérim.
03:12 Les paris sont donc ouverts, résultat des courses à mon sens deuxième quinzaine de janvier.
03:17 D'ici là, petit conseil à tous les candidats, conservez votre sang froid.
03:21 [Musique]
03:25 [SILENCE]

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