[#Exclusif] Interview avec Armel Mwembine, Victime du système Bongo PDG
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00:00 Je suis Armel Mouambine, acteur politique, acteur engagé dans la défense de la dignité humaine et du bonheur partagé.
00:11 Merci déjà de me donner encore l'occasion de relater mon histoire.
00:27 Parce que depuis ma relapse du B2, la nuit du 4 au 5 novembre 2018, je me suis résolument engagé à relater, à raconter mon histoire
00:41 pour qu'elle soit connue de tous, afin qu'elle soit relayée à travers l'OTAN, à travers les âges et à travers les époques.
00:56 Parce que des gens comme les Agoncho Okawe ont subi ce qu'on a subi, les Dukakas Ndengi ont subi mais ils n'ont pas suffisamment relaté ces faits
01:06 que les enfants de bourreaux ont reproduit les mêmes actes sur nous, les enfants des victimes.
01:12 Donc pour répondre à votre question, ça commence le 31 août 2016,
01:21 quand M. Ali Bongo et ses escadrons de la mort transformaient l'OQG du vainqueur de l'élection de l'époque, M. Jean-Ping Okoka.
01:31 Moi j'avais été arrêté arbitrairement à Lambarénay par des forces de sécurité et de défense.
01:40 J'étais accompagné d'un sénateur à la retraite, nous avions été complètement dénudés.
01:47 J'ai été arrêté à la retraite, j'ai été arrêté à la retraite, j'ai été arrêté à la retraite.
01:53 J'ai été arrêté à la retraite, j'ai été arrêté à la retraite, j'ai été arrêté à la retraite.
01:58 J'ai été arrêté à la retraite, j'ai été arrêté à la retraite, j'ai été arrêté à la retraite.
02:03 J'ai été arrêté à la retraite, j'ai été arrêté à la retraite, j'ai été arrêté à la retraite.
02:08 J'ai été arrêté à la retraite, j'ai été arrêté à la retraite, j'ai été arrêté à la retraite.
02:14 Je n'ai pas pu échapper à mes bourreaux.
02:18 C'est rien que le 2 janvier 2018, où la même équipe est venue mettre un guet-apens à l'entrée de mon domicile.
02:27 Ils ont ouvert le feu.
02:30 Après une course poursuite, je suis rattrapé au niveau de Yahy, où je suis enlevé, ménoté, encaboulé, shooté.
02:41 Je suis enlevé à la cité de la démocratie, suivra l'arrivée de Jean-Claude Cipagno, directeur général du B2 au moment des faits, et Frédéric Bongo.
02:51 Frédéric Bongo me donnera l'ordre de m'amener en lieu sûr.
02:56 C'est là où j'ai été transféré au B2, où j'ai passé 306 jours,
03:04 gardé au secret, parce que ma famille a porté le deuil. En principe, j'étais considéré pour mort.
03:09 J'ai subi toutes sortes de tortures, morale, physique et psychique.
03:14 Oui, nous avions créé ce qu'on appelle une association avec les autres victimes.
03:23 Nous avions saisi le CETERI, en tête de lequel le patron du CETERI.
03:30 Nous remercions d'abord leur promptitude dans la réponse.
03:34 Ils nous ont répondu favorablement, ils nous ont donné des injonctions.
03:38 Nous avons répondu favorablement à leurs injonctions.
03:42 Le dossier est sur la table du président de la transition. Nous attendons la suite.
03:47 En principe, quand vous posez cette question, ça me ramène le souvenir le plus lourd.
03:54 Il faut d'abord reconnaître que depuis 2018 jusqu'au 30 août 2023, je n'avais plus jamais retrouvé un sommeil normal.
04:08 A cause de cette séquestration, je suis devenu hyper tendu. Ma mère est devenue hyper tendue.
04:14 Je me suis séparé. Depuis 2018, ma femme et mes enfants sont exilés.
04:21 Aujourd'hui, je suis réduit à ma simple expression. Je deviens un SDF, un indigent, parce qu'ils ont détruit ma vie.
04:32 La chose qui me fait le plus mal dans la nomination de M. Jean-Claude Cipamio, c'est parce que le dossier est sur la table du CETERI.
04:45 Quand le CETERI dit "comité de transition pour la restauration des institutions", la première institution sera le peuple.
04:55 Quand le CETERI nomme M. Jean-Claude Cipamio comme délégué spécial de la mairie d'Akanda, et en bas ils disent "notre sort vers la félicité",
05:09 on est en train de comprendre qu'au Gabon, pour avoir la promotion, il faut être un tortionnaire.
05:15 Parce que quand on fait l'historique, même de ceux qui ont été libérés de la prison, les prisonniers d'opinion sont jusqu'alors en prison.
05:25 Les voleurs de la République sont juste libérés.
05:28 Aujourd'hui, M. Jean-Claude Cipamio, qui est cité, est clairement identifié comme un tortionnaire.
05:35 Il a été reconnu comme l'un des meilleurs tortionneurs de ces 14 dernières années, pendant le règne d'Ali Bongo,
05:41 et promu, au vu au su de tout le monde, comme maire d'Akanda.
05:46 C'est ça le sort vers la félicité ? C'est ça la restauration des institutions ?
05:51 Et moi je m'oppose.
05:54 Parce que M. Jean-Claude Cipamio a été un bras sécurisé dans la torture, dans le kidnapping, la séquestration.
06:03 Je peux vous montrer même les preuves.
06:06 Vous voyez ça ?
06:11 En principe, c'est un citoyen qui n'a jamais été convoqué.
06:16 Un citoyen qui n'a jamais été convoqué.
06:19 On va mettre un guet-apas, on tire sur ma voiture. Ce dossier est sur la table du président du CTRI.
06:25 Ça c'est l'odo d'un citoyen arrêté au B2 et torturé.
06:32 C'est sur la table du CTRI.
06:34 Mais selon le CTRI, en principe, cet acte, c'est une insulte, c'est une torture.
06:41 C'est une forme de torture.
06:43 À l'endroit de nous les victimes, à l'endroit des parents des victimes.
06:46 Parce que nous sommes à une période où les parents des victimes, les victimes,
06:53 attendent d'avoir des réponses sur la disparition.
06:59 Parce qu'il y a des gabonais depuis 2016-2009 qui ont disparu, on ne les a jamais vus.
07:03 On ne sait pas où ils se trouvent.
07:05 Il y a des parents qui cherchent à avoir des réponses.
07:08 Mais pour cracher sur la mémoire de ceux qui ont payé de leur vie,
07:13 et nous qui avons payé dans notre chair et qui avons payé de notre sang,
07:17 pour cracher sur notre mémoire, on nomme un tortionnaire comme "mère d'Akanda".
07:24 Pour nous dire qu'il a le droit de décider de tuer qui il veut.
07:29 Et ce n'est pas normal.
07:31 Si c'est ça l'essor vers la félicité, ça je l'appellerais l'essor vers la criminalité.
07:47 Monsieur et mesdames du comité de transition, en tête de qui le général de brigade Brice Clotero-Ligue.
07:55 Le mouvement de victimes, le comité de victimes vous a saisi.
08:05 Vous nous avez répondu favorablement.
08:07 Nous avions honoré vos instructions.
08:13 Nous avons dit d'accord que vous pouviez vous nommer quelqu'un à un poste, mais pas un tortionnaire.
08:18 Nommer un tortionnaire c'est cracher sur la mémoire des victimes.
08:26 C'est une nouvelle forme de violence.
08:30 Je sais que c'est à faire chaque fois que je parle, les gens sont fatigués de m'écouter.
08:35 Mais je ne vous conseille pas d'être à ma place.
08:38 Parce que pensez un seul matin.
08:42 Vous vous réveillez le matin parce que le 30 août après le coup d'état, j'ai organisé une marche de soutien à l'armée.
08:49 Parce que j'avais de l'espoir d'un changement, d'une justice.
08:54 Mais voir que l'armée qui nous donnait l'espoir d'un changement et d'une justice,
09:01 a sens, elle lèvre, congratule nos bourreaux, ça devient une nouvelle forme de violence.
09:12 Et c'est aberrant.
09:15 C'est inacceptable.
09:18 Donc je m'opposerai par tous les moyens à cette nomination.
09:24 Parce que Jean-Claude Sypamie est un bras séculier de la dictature bongo PDG.
09:31 D'ailleurs, mon avocat va déjà l'interpeller dans les jours qui suivent.
09:43 Je vais introduire une réquête en annulation de ce décret.
09:48 Parce que ce n'est pas normal que les Gabonais soient assassinés et les tortionnels soient félicités.
09:55 (Générique)