L'enseignant et l'auteur, Dénis Cieslik, était l'invité dans Soir Info sur CNEWS, pour s'exprimer sur la «contre-tribune» à l'encontre de Gérard Depardieu : «Gérard Depardieu a été condamné à la peine de mort sociale et professionnelle».
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00:00 Mais en fait, si vous voulez, il y a deux choses.
00:02 Pour le coup, je vais reprendre un peu la modération de Mme Evrenne.
00:05 Il y a deux choses.
00:06 Moi, les propos de Gérard Depardieu, quand je les ai écoutés sur le complément d'enquête,
00:09 je ne peux pas vous dire qu'ils ne m'ont plus.
00:11 J'ai trouvé ça franchement ultra lourd, extrêmement déplacé,
00:14 voire extrêmement dérangeant parce que la fille était à 10 ans.
00:16 Bon, ça, c'est une chose.
00:17 Ensuite, il y a les affaires de viol ou d'agression sexuelle.
00:19 La justice passera.
00:20 Jusqu'à preuve du contraire, on n'a pas à s'exprimer là-dessus.
00:23 Et puis, il y a le troisième point qui, pour moi, est le plus intéressant.
00:26 C'est à nouveau cette manie qu'a une certaine caste un peu, en particulier artistique,
00:33 plutôt de gauche, qui estime avoir le droit souverainement de décider qui a le droit
00:37 de citer et qui doit mourir socialement.
00:38 Et Gérard Depardieu, il a été condamné à la peine de mort sociale et professionnelle.
00:42 Voilà, on a dit Gérard Depardieu, c'est fini.
00:44 Et tous ceux qui se sont risqués parce que c'est ça qu'on appelle le wokisme en définitive.
00:48 On se dit oui, ça représente rien.
00:49 Si, le wokisme, c'est ça en définitive.
00:51 C'est fabriquer des morts sociales ?
00:53 Oui, c'est condamner des gens parce qu'ils pensent mal ou pas suffisamment bien.
00:57 Et quand vous voyez qu'il y a un rôle bouquet et M. Richard, Pierre Richard, pardon,
01:02 qui signe la tribune et qui rétropédale, mais c'est pourquoi ?
01:04 Parce que tout le monde leur est tombé dessus et qu'on leur a dit "Hép, hép, hép, les amis,
01:07 vous voulez pas subir le même sort ? Vous allez rétropédaler."
01:10 Et ils vont quand même subir les conséquences.
01:11 Il y aura une punition.
01:12 On va un peu moins les voir pendant quelques mois parce que c'est comme ça que ça fonctionne.
01:15 C'est un totalitarisme intellectuel.
01:17 Il ne faut rien lui sceller.
01:18 Et d'ailleurs, j'en profite pour dire que c'est exactement le roman que vous avez présenté
01:21 au début du livre, je parle exactement de ça.
01:23 J'imagine la France quand elle a été gouvernée ou quand elle est gouvernée par les WOC,
01:27 en l'occurrence par Ocasio-Corto, ça donne exactement ça.
01:30 Il arrive à mettre son bouquin dans le...
01:31 Et vous avez vu, en plus, il fait l'autocoronvoi et c'est cohérent avec le sujet.
01:33 Il l'a placé !
01:34 Et c'est cohérent avec le sujet.
01:35 Et donc c'est un totalitarisme intellectuel.
01:37 Il ne faut pas lui céder parce que sinon vous arrivez dans des positions où demain,
01:40 ça peut être vous, ça peut être vous, ça peut être vous.
01:42 Vous n'avez pas dit quelque chose qui convient, vous avez été un peu trop loin ou au contraire...
01:46 C'est la cancel culture.
01:47 C'est la cancel culture.
01:48 L'impact est dévastateur.
01:49 Et je peux vous assurer, et là c'est à mon tour Julien de parler de ma vie perso,
01:53 je peux vous assurer, moi j'ai fait la campagne d'Éric Zemmour pendant la dernière présidentielle,
01:56 mais j'ai perdu un paquet d'amis.
01:57 J'ai perdu un paquet de gens de Sciences Po.
02:00 J'avais fait Sciences Po Strasbourg à l'époque, il y en a mais combien m'ont dit "tu comprends",
02:03 y compris des gens qui savaient pertinemment quelles étaient mes opinions et qui s'en
02:07 fichaient, mais qui dès lors que j'ai commencé à faire des plateaux, ont dû l'assumer.
02:10 Et c'est ça le plus dur, c'est de devoir assumer face aux autres.
02:13 Quand on dit "mais tu es ami avec Denis Cecilic, celui qui fait la campagne de Zemmour ?" et
02:16 qu'il faut dire "oui" parce qu'on ne veut pas être soi-même condamné à la mort sociale.
02:19 Et toute cette logique-là c'est celle qui s'applique actuellement à Gérard Depardieu,
02:22 alors même que franchement ses propos, je ne les cautionne pas du tout.
02:25 [Musique]
02:29 [SILENCE]