Michel Onfray passe en revue l’actualité de la semaine dans #FaceAMichelOnfray. Présenté par Laurence Ferrari.
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00:00Bonjour à tous et bonjour à toutes, bienvenue d'en face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1.
00:05Bonjour Michel. Bonjour Laurence.
00:06J'espère que vous allez bien et que vous êtes en forme pour commenter l'actualité de la semaine.
00:10Marine Le Pen va-t-elle devoir renoncer à la présidentielle de 2027 ?
00:15Les réquisitions de la justice à son encontre dans l'affaire des emplois fictifs du Parlement européen
00:20sont extrêmement lourdes avec notamment une peine d'inégibilité exécutoire,
00:25c'est-à-dire immédiate, si cette sanction est confirmée par le jugement.
00:29S'agit-il d'un procès politique ou pas ? Est-ce une atteinte à la démocratie pour vous Michel ?
00:34On va vous entendre.
00:36On parlera aussi du budget. Le projet de loi 2025 pour la sécurité sociale a été rejeté sans surprise par l'Assemblée nationale.
00:43C'est donc le Sénat qui s'en est emparé pour un marathon budgétaire dont on espère qu'il ne nous réserve pas trop de mauvaises nouvelles
00:50du côté des taxes et des impôts.
00:52A quoi sert notre Assemblée nationale à ce point fragmentée qu'elle n'arrive plus à adopter des textes importants ?
00:57Les institutions de la cinquième sont-elles fragilisées ?
01:01Et puis que penser Michel de l'annonce d'une légère hausse des petites pensions de retraite
01:06qui seront alignées sur l'inflation ?
01:08Plus 0,9% au mois de janvier, ça représente à peine 10 euros par mois.
01:12Est-ce qu'il faut s'en réjouir ?
01:14Ou écouter ceux qui disent qu'il faut faire à tout prix des économies, même sur le dos des petites gens ?
01:19Le calendrier des cérémonies se précise pour la réouverture de Notre-Dame de Paris.
01:23Le président de la République ne s'exprimera pas dans la cathédrale mais sur le parvis.
01:28Pourquoi pensez-vous Michel que c'est un moment important pour notre nation cette réouverture ?
01:33Évidemment je parle.
01:35Enfin on évoquera bien sûr la mémoire du général de Gaulle puisqu'il a été enterré le 12 novembre 1970, il y a 54 ans.
01:42Une cérémonie simple et sobre a colombé les deux églises avant une messe solennelle à Notre-Dame de Paris.
01:48En présence de 80 chefs d'Etat étrangers, on entendra l'hommage du président Pompidou à l'époque.
01:54Voilà pour le menu Michel, est-ce que ça vous va ?
01:56Ça me va.
01:57On est parti pour face à Michel Onfray.
01:59On commence par Marine Le Pen, elle va peut-être se retrouver dans l'impossibilité de se présenter à l'élection présidentielle de 2027.
02:05Mercredi, les réquisitions du parquet sont tombées dans le procès des emplois fictifs des assistants parlementaires européens du parti qui était à l'époque le Front National.
02:14Réquisition, ça ne veut pas dire condamnation, on le sait Michel Onfray, mais c'est ce que demande le ministère public.
02:20Cinq ans d'emprisonnement dans deux fermes, 300 000 euros d'amende et cinq ans d'inégibilité avec exécution immédiate, c'est-à-dire tout de suite si la condamnation tombe.
02:29Écoutez la réaction de Marine Le Pen à la sortie de l'audience.
02:32Une volonté du parquet qui est celle en réalité de me priver et même de priver les Français, disons, de la capacité de voter pour qui ils souhaitent.
02:43L'objectif c'est ça, on sent bien que tout ça avait peu d'intérêt pour le parquet.
02:48La seule chose qui intéressait le parquet c'était Marine Le Pen.
02:51Marine Le Pen pour pouvoir demander encore une fois son exclusion de la vie politique avec exécution provisoire.
02:59Et puis le rassemblement national pour pouvoir ruiner le parti.
03:03On a bien compris cela, en tout cas moi j'ai bien compris cela.
03:06Ce que j'espère c'est que le tribunal ne suivra pas.
03:09Michel Onfray, que pensez-vous de ce réquisitoire ?
03:12C'est la peine de mort politique, c'est clairement fait pour.
03:16Ceci dit, Jean Delafontaine avait déjà commenté cette affaire.
03:20C'est-à-dire, vous savez, quand dans les animaux malades de la peste, il conclut en disant selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de coup vous rendront blanc ou noir.
03:27C'est une façon de dire ce que dira Marx au 19ème siècle.
03:30Il parle de justice de classe, qu'il y a une justice de classe.
03:33C'est Thémis qui est la déesse de la justice dans l'antiquité grecque.
03:38Elle est représentée avec une balance, chacun le sait.
03:41Et cette balance, les plateaux sont en équilibre.
03:44Et puis il y a une épée qui montre qu'effectivement il faut donner à la justice les moyens d'être exécutée.
03:49Et puis il y a surtout un bandeau sur les yeux de la justice.
03:51C'est-à-dire que la justice ne doit pas savoir si elle a affaire à des puissants ou à des misérables.
03:55A Marine Le Pen ou à François Bayrou ou à Jean-Luc Mélenchon.
03:59Donc on juge une affaire et on ne juge pas quelqu'un en disant, ce quelqu'un étant potentiellement candidate aux prochaines présidentielles,
04:06en disant c'est d'abord elle que je juge.
04:08Je crois savoir que la procureure a fait savoir qu'il n'y avait pas de charge contre je ne sais qui.
04:12C'est peut-être Mme Le Pen mais c'est peut-être quelqu'un d'autre qui serait concerné par le dossier.
04:16Mais là c'est une justice politique pour vous ?
04:18Oui, bien sûr.
04:19On veut empêcher Marine Le Pen de se présenter à l'élection présidentielle.
04:21Le procureur dit qu'il y a des faits.
04:23Que ce n'est pas un acharnement mais c'est une information judiciaire conduite par des magistrats indépendants.
04:28Oui, c'est ça.
04:29Ça c'est du violon.
04:30Mais est-ce que vous pensez par exemple que la justice soviétique était en faveur de Solzhenitsyn ?
04:34Que la justice nazie était en faveur d'Inger Scholl, par exemple, de la Rose Blanche qui a été une jeune fille résistante ?
04:40Est-ce que vous pensez que la justice de Vichy...
04:42D'ailleurs les magistrats ils sont souvent vichistes.
04:44Sous Vichy et puis ils sont souvent gaullistes après.
04:46Mais là on est en 2024.
04:47Oui mais ils sont dans le politiquement correct d'aujourd'hui.
04:50Et puis si Marine Le Pen est arrivée au pouvoir, il serait de son côté 15 jours plus tard.
04:54On sait comment ces gens la fonctionnent.
04:55Donc il y a une justice politique, c'est une justice de classe, c'est une justice franchement idéologique qu'on juge l'effet.
05:00Moi je veux bien qu'on estime que par exemple un attaché parlementaire de Bruxelles jusqu'à la frontière
05:05il soit payé par l'Europe et puis de la frontière jusqu'à Paris il soit payé par la France.
05:09On a commencé une conversation mais à la frontière on cesse de la tenir parce que là vous n'êtes plus mon attaché parlementaire.
05:15On sait très bien que ça fonctionne comme ça.
05:17Mais il n'empêche s'il y a des faits délectués il faut qu'il soit sanctionné.
05:19Oui mais évidemment il n'y a pas d'extraterritorialité juridique pour qui que ce soit.
05:22Donc elle doit être jugée.
05:23Simplement le bandeau sur les yeux.
05:25Factuellement vous avez des dossiers mais vous ne pouvez pas vous permettre de dire
05:29il n'y a rien dans le dossier mais de toute façon je veux condamner sinon ça me ferait trop mal au ventre.
05:33Normalement le ministre de la justice, le oui de la justice devrait immédiatement s'occuper de cette affaire.
05:39On va l'écouter dans un instant parce qu'il était l'invité cette semaine de Sonia Mabrouk.
05:42Juste un tout petit mot de la réaction de Gérald Darmanin qui est pourtant pas un ami politique de Marine Le Pen.
05:47Il estime qu'il serait profondément choquant qu'elle soit jugée inéligible et ne puisse ainsi pas se présenter devant le suffrage des français.
05:54Combattre Marine Le Pen dit Gérald Darmanin se fait dans les urnes pas ailleurs.
05:58Si le tribunal juge qu'elle doit être condamnée elle ne peut l'être électoralement sans l'expression du peuple.
06:04Ça aussi c'est une notion importante pour vous le peuple ?
06:08Enfin ça dépend dans la bouche de qui.
06:11Gérald Darmanin on sait bien qu'il n'a pas de convictions il n'a que des intérêts.
06:14Oui mais là il n'a aucun intérêt à soutenir Marine Le Pen.
06:16Si il a un intérêt comme un certain nombre d'autres personnes.
06:19Ils sont une quinzaine dans ce même cas.
06:21Xavier Bertrand, Nathalie, Ford etc.
06:23Enfin tous ceux qui veulent être un jour président de la république ou candidat à la présidence de la république.
06:27Ou éventuellement dans leur parti candidat à la présidence de façon à pouvoir être désigné.
06:31Donc ces gens là n'ont rien à faire de la France.
06:33Tous ceux dont j'ai donné les noms et je pourrais en ajouter une quinzaine.
06:35Ils se servent de la France, ils ne servent pas la France.
06:38Donc là à chaque fois qu'on entend ça il faut se dire quelle est la stratégie politique de ce monsieur
06:43qui à un moment donné s'est mis en col de chemise comme ça en disant j'arrête la cravate pour montrer que je suis proche des gens en gardant la veste.
06:49Mais qu'est-ce qu'ils ont à la tête ces gens là ?
06:51Vous imaginez le général de Gaulle disant j'ai enlevé ma cravate parce que là je suis le copain et je ne suis plus le général.
06:55Non il y a un moment donné où on voit bien que c'est une stratégie de politique politicienne.
06:59Il a l'intention d'être le personnage qui sera le candidat de je ne sais pas quoi.
07:04La droite populaire, c'est ce qu'il dit lui, la droite populaire.
07:07La droite populaire elle n'est pas là.
07:09Elle est souvent d'ailleurs dans l'électorat qui ne va pas voter et qui en a assez de voir que son vote on le jette à la poubelle.
07:15Donc les réactions de politiques sont des réactions de politicards, de politiciens, de gens qui font carrière et qui n'ont pas grand souci de la France.
07:22Je rappelle que tous ces gens, droite et gauche confondus, et on les voit parfois y compris sur ces plateaux, ces news,
07:27qui ont contribué à faire la France ce qu'elle est en étant député socialiste, en étant sénateur communiste, en étant etc etc.
07:33Tous ces gens ont fait la France telle qu'elle est.
07:35Aujourd'hui il faudrait, on devrait, on avait juste envie de leur dire, on en a juste envie de leur dire aujourd'hui,
07:40mais que n'as-tu fait quand tu étais au pouvoir, que tu prétends que tu ferais si tu devais être un jour élu ?
07:45Michel, on revient juste sur ce qu'a dit la procureure qui a donné des réquisitions si sévères à l'encontre de Marine Le Pen.
07:51Il y a une phrase qui lui a été reprochée.
07:53Parce qu'elle a évoqué le cas d'un autre élu du FN à l'époque, Front National, Jean-François Jean-Luc, ancien eurodéputé.
08:00Elle dit, je lui accorde le bénéfice du doute, je ne vous demande pas à la relax, pour autant parce que ça me fait trop mal.
08:08Et c'est sur cette phrase-là qu'on s'interroge.
08:10Donc si ça fait trop mal de demander à la relax, c'est-à-dire qu'on n'est pas tout à fait dans une objectivité et une neutralité nécessaires.
08:17Écoutez la réponse de Didier Migaud, ministre de la Justice, garde des Sceaux, qui était l'invité cette semaine de Sonia Mabrouk sur CNews et Europe.
08:26Je n'ai pas de commentaire à faire.
08:28Il y a des procédures qui permettent de récuser un juge, de faire appel.
08:36Le conseil supérieur de la magistrature peut être saisi.
08:40Est-ce que Marine Le Pen est en droit de saisir le supérieur hiérarche ?
08:46Le justiciable a des droits et c'est heureux.
08:48Je ne peux pas en tout cas porter une appréciation devant vous comme ça.
08:55Il faut être saisi, ça mérite une instruction, ça mérite des vérifications.
09:02La justice doit conserver et doit respecter un certain nombre de formes.
09:08Intéressante la réponse du ministre de la Justice Didier Migaud, Michel Onfray.
09:12C'est une grande réponse cynique.
09:14C'est un personnage qui sait très bien qu'on ne peut pas dire à quelqu'un
09:17« Vous n'êtes pas contente du procureur ? »
09:18Demandez aux amis du procureur ce qu'ils pensent de ce que vient de dire le procureur.
09:21Et puis on considérera que les amis du procureur diront juste ou diront vrai.
09:25C'est ce que ces gens-là appellent l'état de droit.
09:27C'est-à-dire l'état du courbe, d'une certaine manière.
09:30On va demander à nos copains, on va demander à nos potes,
09:32parce que c'est très bien toutes les juridictions dont ils parlent.
09:34Ce sont des gens qui ont été nommés.
09:35Ils ont été nommés pourquoi ?
09:36Pour des raisons idéologiques et pour des raisons politiques.
09:38Aux États-Unis, au moins, on vote pour les juges.
09:41Ils sont élus.
09:42Ils sont élus et c'est l'émanation populaire.
09:44C'est l'émanation d'un vote populaire.
09:46Moi, je serais pour ça, vraiment, très précisément.
09:48Qu'on élise nos juges.
09:49Oui, plutôt que pour une école de la magistrature,
09:51qui nous dit très bien que c'est dans la charte qu'il faut prendre parti.
09:56C'est-à-dire défaire le bandeau du visage de la justice en disant
09:59« Non, regardez qui vous avez devant vous.
10:01Si c'est le patron, cognez fort.
10:02Si c'est l'ouvrier, etc.
10:04Non, si le patron a tort, il a tort.
10:06Si l'ouvrier a tort, il a tort aussi. »
10:08Exactement de la même manière pour le puissant ou le misérable.
10:10Ils ne sont pas détestables ou aimables parce qu'ils sont puissants ou misérables.
10:14Ils sont détestables parce qu'ils auraient fait quelque chose de détestable.
10:16C'est ça, la justice.
10:17On voit bien que la justice n'est plus juste.
10:19On voit bien que ce monsieur, avec son petit sourire cynique et ironique,
10:21il nous dit « Mais si elle veut, elle peut demander aux amis de la procureure
10:24ce que les amis de la procureure pensent de ce que la procureure dit. »
10:27Et il sait très bien que les conseils de ceux-ci,
10:29que les hautes autorités de ceux-là,
10:30quand vous les saisissez, vous vous dites « Mais Mme Le Pen,
10:32bien sûr qu'on ne veut pas que vous soyez candidate aux prochaines présidentielles. »
10:35Alors justement, Michel Onfray, on est sur CNews et sur Europe 1.
10:38Un peu de prospective.
10:392027, si Marine Le Pen est empêchée,
10:41ce sera donc Jordan Bardella qui sera de facto le numéro 1.
10:47Il est déjà le président du Rassemblement national.
10:49Il sort un livre chez Fayard cette semaine.
10:52C'est lui qui serait en première ligne,
10:54lui qui serait donc le candidat à l'élection présidentielle.
10:57Et que pensent les électeurs du RN ?
10:58Qu'est-ce qu'ils peuvent penser aujourd'hui ?
11:00Alors ça, après, c'est de la boutique de partis.
11:03Ils pensent effectivement que ce serait lui qui serait le candidat naturel.
11:06C'est le second, donc il arriverait premier et puis il irait.
11:09Pendant que Marine Le Pen regarderait ça à la télévision,
11:12tout ça à la télévision.
11:13Donc ça n'est pas possible, ça n'est pas pensable,
11:16d'imaginer que, comme on a fait le coup avec Fillon,
11:18comme on a beaucoup fait le coup avec Nicolas Sarkozy aussi,
11:20il y a un tas d'affaires qui sont faites pour dire
11:22« Mais on veut entraver ces gens. »
11:24Ils sont dans une course pour la présidentielle
11:26et on leur fait des crocs en jambes en permanence.
11:28Les costumes de Fillon, etc.
11:30En fait, toutes ces choses, ça c'est misérable.
11:32Est-il important pour la France d'avoir un programme comme celui-ci ?
11:34Ou était-il plus important de savoir qu'il s'était, hélas,
11:37fait offrir deux, trois costumes par un personnage un peu douteux ?
11:40Quant aux électeurs du Front National ou du Rassemblement National,
11:43ce n'est pas compliqué.
11:44Il suffit de regarder ce qui s'est passé aux États-Unis.
11:46Plus l'establishment a craché sur Donald Trump,
11:48plus les gens ont dit « On a bien raison de défendre cette personne. »
11:51Et le problème, ce n'est plus de savoir si c'est juste ou pas juste
11:53ou je ne sais quoi.
11:54On dit « Ah, il y a toutes les stars, là. »
11:56Les gens qui, dans leurs jets privés,
11:57vont défendre partout sur la planète la cause climatique, etc.
12:01Ce sont ces gens-là qui nous disent qu'on ne les croit pas.
12:03Les amis de nos amis sont nos amis, les ennemis, etc.
12:06Et donc, je pense que ce serait contre-productif.
12:09Je pense que se reporterait sur Jordan Bardella
12:11un certain nombre de voix qui dirait « Non, ça suffit.
12:13Non pas tant le pouvoir des juges que la tyrannie des juges.
12:16Moi, je suis pour le pouvoir des juges.
12:17Si les juges jugent dignement, droitement,
12:20s'ils jugent comme on doit juger, c'est-à-dire factuellement,
12:23alors je suis pour le pouvoir des juges.
12:25Et si les juges sont là pour dire « Non, on fait une justice de classe,
12:27on n'est pas des juges mais on est des commissaires du peuple.
12:30Au service d'une idéologie, je dis à ce moment-là, c'est extrêmement dangereux.
12:34Vous voyez comment aujourd'hui, d'ailleurs, tout le monde a peur des juges.
12:37Les intellectuels, les écrivains, moi, tous les manuscrits que j'envoie,
12:40ils me reviennent avec des post-it partout
12:42parce que le juriste a dit ceci, le juriste a dit cela.
12:44On est tous soumis à ça.
12:46Oui, je dis, on ira au tribunal.
12:48Vous avez dit ceci de M. Mélenchon.
12:50Je dis, il prendra plainte.
12:51Et puis, j'essaierai de montrer au tribunal que, etc.
12:53Mais il y a une espèce de terreur.
12:54Les juges imposent une terreur en disant
12:56« Vous n'allez pas pouvoir parler librement. »
12:58Alors, certains peuvent tout dire.
12:59Vous avez le droit d'être antisémite.
13:00Vous avez le droit de cracher sur les juifs.
13:02Vous avez le droit de cracher sur Israël.
13:03Vous avez le droit d'utiliser des mots comme génocide, etc.
13:05Là, il n'y a aucun problème.
13:06Tout est possible.
13:07Mais si, à un moment donné, vous commencez à dire quelque chose
13:09qui, à la Zemmour, je dirais, peut produire des étincelles réflexives.
13:14Parce qu'après tout, on peut se dire d'accord, pas d'accord.
13:16Après tout, tiens, vous avez une bonne idée à méditer avant de conclure.
13:20Alors là, effectivement, ces gens-là, c'est directement la correctionnelle.
13:23– Michel Onfray, on est sur CNews et sur Europe 1.
13:25J'aimerais qu'on parle maintenant du budget.
13:27Le projet de budget sur la sécurité sociale a été rejeté par l'Assemblée nationale.
13:31Sans surprise.
13:32À la limite, tant mieux.
13:33Il y avait plus de 60 milliards d'impôts en plus qui avaient été rajoutés
13:36par les élus notamment du NFP, le Nouveau Front Populaire.
13:39Mais il y a eu quand même une annonce, c'est par Laurent Wauquiez,
13:42président du groupe de droite républicaine à l'Assemblée,
13:45concernant les petites retraites.
13:47Il dit avoir trouvé un compromis avec le gouvernement,
13:49avec Michel Barnier, c'est la même famille politique,
13:51pour la revalorisation de ces petites retraites dès le 1er janvier.
13:55Alors on parle vraiment de quelque chose de 0,9%,
13:59ça veut dire 10 euros par mois pour des petites retraites,
14:02on parle moins de 1000 euros.
14:04Donc vraiment, on est au seuil de la précarité.
14:07Certains se sont émus, que ce soit Laurent Wauquiez qui en ait parlé,
14:10pas Michel Barnier.
14:11Écoutez tout de même, le Premier ministre dit
14:13le plus important, ne nous trompons pas,
14:15c'est de protéger les plus démunis.
14:17Michel Barnier.
14:19Nous continuons ce dialogue, et avec votre groupe en particulier,
14:23où nous avons cherché, pour reprendre un mot de Jean-Paul Matéi tout à l'heure,
14:27un compromis.
14:28C'est un mot que j'aime bien d'ailleurs,
14:30même s'il n'a pas tout à fait cette culture du compromis en France.
14:34J'aime bien ce mot, en particulier quand il s'agit, Laurent Wauquiez,
14:39de protéger les plus démunis.
14:41Protéger les plus démunis, c'est-à-dire les petits retraités,
14:44avec une mesure qui concerne pratiquement la moitié d'entre eux.
14:47Qu'est-ce que vous en pensez Michel Onfray ?
14:50Il y a un double langage quand même chez M. Barnier,
14:53et parfois le langage n'est pas forcément verbal,
14:56il peut être gestuel.
14:57Vous avez vu, peut-être on n'a pas retenu ça pour notre semaine,
14:59mais je veux dire, quand il y a eu cette cérémonie à l'Arc de Triomphe,
15:02à un moment donné, un petit garçon qui est en train d'agiter un drapeau bleu, blanc, rouge,
15:05il y a autre chose à faire quand on est Premier ministre,
15:07il y a autre chose à faire que de donner une leçon à un petit garçon
15:09dont c'est pas bien, tu n'as pas mis le drapeau de l'Europe.
15:11Il faut mettre les deux, ensemble.
15:13J'étais sûre que ça vous ferait réagir.
15:14Oui c'est vrai, mais c'est inadmissible.
15:16On a le droit quand même, au pied de l'Arc de Triomphe,
15:18quand on s'en vient commémorer les millions de morts
15:20qui sont célébrées dans cet endroit,
15:23de dire que c'est la France, ce n'est pas l'Europe.
15:25Ce ne sont pas les Européens qui ont fait la guerre,
15:27ce sont les Français qui ont fait la guerre aux Allemands.
15:29Donc ce n'est pas une affaire européenne,
15:30c'est une affaire qui concerne la France, le pays, le peuple.
15:33M. Barnier est un Européen.
15:34Il est un Européen.
15:35Convaincu, vous le savez.
15:36Voilà, j'allais arriver à cette affaire pour dire que,
15:39pour les Européistes, ce sont toujours les petits qui payent.
15:42Ce sont toujours les petits qui payent.
15:43Il n'y a aucun problème quand il s'agit de trouver de l'argent
15:45pour aider Gaza, pour aider la Chine, pour aider l'Algérie,
15:49pour aider l'Ukraine, pour envoyer des armes en Ukraine,
15:51pour faire de telle sorte que les migrants qui arrivent
15:54sur les territoires français aient des aides immédiates, etc.
15:56Là, il n'y a aucun problème.
15:57On vote, on vote, on vote, et il y a beaucoup, beaucoup d'argent.
16:00C'est honteux, ce qui est fait aux retraités.
16:02Ces gens, ils les ont travaillés.
16:04C'est-à-dire qu'ils ont payé, à l'époque, les retraites
16:06de ceux qui étaient à la retraite.
16:07C'est comme ça que ça fonctionne, les retraites.
16:09Et aujourd'hui, on dit que vous avez payé pour les retraites des autres.
16:11Mais finalement, votre retraite, on va vous la regner.
16:13Ils ont bien le droit, les gens qui ont travaillé,
16:15qui ont beaucoup travaillé, de bénéficier de leur retraite,
16:17qui est d'ailleurs souvent beaucoup moindre que ce qu'ils ont pu gagner
16:19pendant leur existence.
16:20Et l'idée d'aller en faire des boucs émissaires
16:22en disant que c'est eux qu'on va d'abord ponctionner,
16:24je trouve ça inadmissible.
16:26— Pour faire des économies.
16:27Il ne faut pas faire des économies sur le dos des petits.
16:29— Vous savez, Sarah Knafo, sur votre plateau,
16:31elle a le talent des chiffres et de la mémoire des chiffres.
16:33C'est compliqué ce sur quoi on pouvait agir en disant
16:35« Si vous voulez faire des économies, allez-y »,
16:37plutôt que de faire de telle sorte que, je ne sais pas,
16:39un instituteur retraité puisse voir sa retraite amputée comme ça,
16:45alors qu'on pourrait très bien dire
16:47« Mais regardez les milliards qu'il y a ici.
16:49On va les taper dans cette caisse. »
16:51Et là, le monde est ainsi fait que la France n'est pas extensible à la planète.
16:55Et les Français ne sont pas extensibles à la planète.
16:57L'universalisme, c'est beau sur le papier,
16:59mais on ne peut pas se permettre de dire...
17:01La France, elle accueille tout le monde
17:03et le droit sera le même pour tout le monde.
17:05Non, ce n'est pas possible.
17:07Le droit américain ne fonctionne pas en France.
17:09Le droit russe ne fonctionne pas en France.
17:11Le droit anglais ne fonctionne pas en France.
17:13Et c'est tant mieux, et c'est heureux,
17:15qu'il y ait théoriquement des droits nationaux.
17:17Il en reste assez peu, et on sait aujourd'hui
17:19que les droits nationaux sont inférieurs aux droits européens.
17:21Et M. Barnier, il est dans la logique européenne.
17:23C'est-à-dire qu'avant de prendre ses décisions,
17:25il donne un coup de fil à Ursula von der Leyen
17:27en disant « Qu'est-ce que je peux faire ? »
17:29« Tape un peu sur les petits, tape un peu sur les pauvres,
17:31tape un peu sur les retraités, et ça fera l'affaire. »
17:33« D'accord, je fais ça. »
17:35– Michel Onfray, vous avez évoqué la guerre à Gaza.
17:37On a de nouveaux chiffres de l'antisémitisme
17:39qui sont en augmentation absolue.
17:41Tous les curseurs sont aux rouges,
17:43selon une étude de la Fonds d'Apolle,
17:45avec un nouveau visage de l'antisémitisme,
17:47l'islamisme radical,
17:49et ceux qui accompagnent cet islamisme radical
17:51par des slogans et nœuds.
17:53On va écouter Bruno Retailleau,
17:55ministre de l'Intérieur, évoquer cette question
17:57de l'antisémitisme à l'Assemblée nationale.
17:59– Nos compatriotes de confession juive
18:02représentent moins de 1% de la population française,
18:06et pourtant, ils sont victimes pour 57%
18:11de toutes les agressions racistes,
18:13de toutes les agressions anti-religieuses.
18:16Une récente étude de la Fondation Fonds d'Apolle
18:19vient de montrer que 80% de nos compatriotes
18:23de confession juive
18:25sortent la peur au ventre.
18:27On craint, puisqu'ils craignent des actes antisémites.
18:31Ils pensent que leur pays,
18:33qui est leur patrie aussi,
18:35ne parvient plus à les protéger.
18:37Voilà les chiffres,
18:39voilà ce qui est redoutable.
18:41Oui, l'antisémitisme le plus débridé,
18:43le plus décomplexé est désormais de retour.
18:45Il a deux visages.
18:47Le visage d'abord,
18:49le visage de cet islamisme,
18:51un islamisme radical.
18:53Le visage de tous ceux qui instrumentalisent
18:55la cause palestinienne
18:57pour des fins uniquement politiciennes.
19:00Voilà pour Bruno Retailleau, Michel Onfray.
19:02L'antisémitisme a un nouveau visage,
19:04on l'a souvent dit dans cette émission,
19:06mais on a l'impression qu'il n'y a plus aucun frein,
19:08que tout est maintenant débridé.
19:10Oui, complètement.
19:11Il est toujours là, sous-jacent, cet antisémitisme.
19:13Il n'a jamais cessé.
19:14Simplement, il y a un moment donné,
19:16on ne peut plus...
19:17C'est Bernanos qui dit cette phrase terrible
19:19en disant que le nazisme a déshonoré l'antisémitisme.
19:21C'est terrible.
19:22Il n'y avait pas d'honneur à l'être avant Hitler,
19:24il n'y a pas d'honneur à l'être pendant Hitler,
19:26il n'y a pas d'honneur non plus à l'être après Hitler.
19:29C'est déshonorant, effectivement, d'être antisémite.
19:33Simplement, il y a un moment donné
19:35où on se retrouve dans une autre configuration
19:38qui est que tous ces gens qui ont connu la guerre,
19:40l'occupation, etc.,
19:41ils sont plus ou moins morts aujourd'hui,
19:42ou très vieux.
19:43Ce sont des gens qui sont octogénaires
19:45ou nonagénaires,
19:46voire centenaires,
19:47pour ceux qui ont la chance d'être centenaires.
19:49Et ces gens qui ont connu la guerre,
19:50ils sont remplacés par des gens
19:51qui n'ont pas connu la guerre du tout,
19:52qui ne connaissent la guerre
19:53que parce qu'on leur a raconté à l'école,
19:55c'est-à-dire pas grand-chose,
19:56en disant que la France, c'était Vichy,
19:59c'était Pétain, c'était la collaboration, etc.
20:01On n'enseigne pas le général de Gaulle
20:02dans l'éducation nationale.
20:03On enseigne son opposé, son inverse.
20:06Et donc, effectivement,
20:07il y a un moment donné
20:08où vous avez des gens qui vous expliquent
20:09que les Juifs sont ceux-ci,
20:10les Juifs sont ceux-là.
20:11On est très exactement dans le discours de Drumond,
20:13Édouard Drumond,
20:14qui était le grand auteur de best-seller antisémite
20:18au siècle dernier.
20:20Qu'est-ce qu'on fait avec ça aujourd'hui ?
20:22Puisque dès que vous dites à l'école,
20:23on va vous apprendre la Shoah,
20:24on vous dit, ah mais non,
20:25il n'y a pas eu de Shoah, c'est n'importe quoi,
20:26et on vous tient le discours négationniste,
20:28révisionniste, etc.
20:29Tout ça, ça existait.
20:30– On ne vous enseigne pas ça à l'école,
20:31mais on n'ose même pas l'enseigner,
20:32la Shoah, en réalité.
20:33– Oui, c'est ce que je vous dis.
20:34C'est-à-dire qu'effectivement,
20:35on fait un cours sur la Deuxième Guerre mondiale
20:37en faisant l'économie du mot Juif,
20:38du mot Shoah, du mot génocide, etc.
20:41De sorte qu'on peut aujourd'hui
20:42utiliser les génocides pour Gaza.
20:44Ce qui se passe à Gaza est terrible,
20:45disons-le tout de même aussi,
20:46on défend de la cause israélienne.
20:47– Et chacun regrette ici les morts civiles,
20:49qui sont insupportables.
20:51– C'est terrible ce qui se passe là-bas,
20:52les victimes innocentes, les enfants,
20:53enfin disons-le, pour ne pas laisser croire
20:55que nous ferions notre deuil de ce peuple écrasé.
20:59Mais ce peuple écrasé l'est aussi par le Hamas,
21:01l'est aussi par le Hezbollah.
21:03C'est un petit peu comme si on disait,
21:04la France de 1940, c'est Vichy,
21:06donc les Français sont tous Vichistes.
21:07Non, ne pas confondre le peuple palestinien
21:09et le régime palestinien,
21:11et encore moins le régime tel qu'il fonctionne,
21:13qui est un régime de théocratie islamiste
21:15avec effectivement de l'homophobie,
21:17du racisme, de l'antisémitisme, etc.
21:19– Même chose pour l'Iran,
21:20ne confondons pas le peuple iranien
21:21et la République islamique.
21:22– Bien sûr, mais en même temps, l'Iran, vous savez,
21:24j'ai parlé avec un diplomate,
21:28avec un ambassadeur il y a quelque temps,
21:30on parlait de la question iranienne,
21:32et il ou elle, c'était elle en l'occurrence,
21:34me disait, l'Iran n'est pas prêt
21:37à laisser tomber le régime des Mollahs,
21:39parce que dans les villes, si vous avez des jeunes
21:41qui sont aujourd'hui occidentalisés,
21:43évidemment les filles ont envie, et elles ont raison,
21:45d'enlever leur voile,
21:47pas seulement de porter des minijuques,
21:48mais de faire des études, d'avoir des petits copains,
21:51de vivre quoi.
21:52Mais elle me disait, dans la campagne,
21:54c'est pas du tout le cas,
21:55c'est-à-dire le régime des Mollahs,
21:56il est soutenu dans les campagnes.
21:58– Parce qu'il est au cœur de toutes les structures
22:00de la société iranienne.
22:01– Et voilà, et il faut penser aussi en termes
22:03de lutte des classes dans cette aventure.
22:05Il y a des gens aujourd'hui
22:06qui sont poussés dans les bras du Hamas ou du Hezbollah
22:08par pauvreté, par misère, etc.
22:10Il faut composer aussi avec ce genre de choses.
22:12Et faire l'histoire, et faire d'eux l'histoire.
22:14C'est-à-dire qu'à l'école, on doit pouvoir raconter ça.
22:16On ne peut pas faire une histoire binaire,
22:18en disant on est pour, on est contre.
22:19Si on est pour les juifs, on est contre les palestiniens.
22:20Si on est pour les palestiniens, on est contre les juifs.
22:22C'est ce qui se passe trop souvent aujourd'hui.
22:24Juste expliquer ce qui se passe à Gaza,
22:26ce qu'est la création de l'Israël,
22:28l'État d'Israël,
22:29que le peuple palestinien n'est pas le palestinisme
22:31dont nous avons parlé il y a quelques temps,
22:33qui est un concept d'Edouard Said.
22:35Que le Hamas, c'est un régime.
22:37Et que ce régime-là ne peut pas
22:39représenter la totalité du peuple
22:41qui lui se tait.
22:42C'est une dictature pour nombre de palestiniens.
22:44Où est l'opposition ?
22:45Elle n'existe pas.
22:46L'opposition, elle est torturée.
22:47Elle est massacrée.
22:48Elle est détruite.
22:49Donc si on faisait vraiment de l'histoire,
22:51c'est-à-dire plutôt que de faire de l'idéologie,
22:53alors à ce moment-là, on pourrait lutter
22:55efficacement contre l'antisémitisme.
22:56Ça ne suffit pas de dire des nounours,
22:58des poupées, des petits cœurs,
23:00des dessins, des chansons, etc.
23:02Non, faisons vraiment de l'histoire.
23:04Ayons l'audace de faire de l'histoire en disant
23:06et tant pis si vous me poursuivez,
23:08vous m'envoyez en cour de justice,
23:09je vous expliquerai ce qui s'est passé.
23:11Pour expliquer ce qui se passe actuellement
23:13et notamment pour expliquer ce qui pourrait être fait
23:15pour que ça disparaisse.
23:16Je rappelle que toute cette intelligentsia française
23:18qui crache sur Trump,
23:19oublie que Trump est le seul
23:21qui se propose la paix.
23:23En matière de réflexion sur ce qui se passe
23:25dans ce conflit mondial.
23:27Michel Onfray, on fait une petite pause
23:29sur CNews et sur Europe 1.
23:30On se retrouve dans un instant,
23:31on parlera un petit peu d'éducation nationale,
23:33d'Emmanuel Macron aussi,
23:34sa vision de la défense européenne
23:36à la lumière de l'élection de Donald Trump
23:38et de Notre-Dame de Paris.
23:39On entendra les cloches résonner
23:41puis on parlera des cérémonies pour la réouverture
23:43de Notre-Dame de Paris.
23:44A tout de suite.
23:45Et du Général, bien sûr.
23:46On n'oublie pas le Général de Gaulle.
23:47A tout de suite.
23:48On se retrouve pour la seconde partie
23:50de Face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1.
23:52Michel, on parle d'éducation nationale.
23:54La ministre Anne Giontès s'est rendue
23:57là, il est rose, dans le Val-de-Marne
23:59pour présenter l'acte 2 du, je cite,
24:01choc des savoirs à l'école.
24:03Je trouve le terme extrêmement pompeux.
24:05Bref, un choc des savoirs
24:07qui était initié par Gabriel Attal,
24:09évidemment qui ne plaît pas aux syndicats enseignants.
24:11Dans ces mesures du choc des savoirs 2,
24:14il y a les groupes de niveau.
24:16Comme ça n'allait pas, on les a rebaptisés
24:18groupes de besoin,
24:19qui étaient déjà en 6e et 5e
24:21et qui seront étendus à la 4e et à la 3e.
24:23L'obtention du brevet obligatoire
24:25pour passer en seconde dès 2027
24:27et puis une épreuve des mathématiques
24:29instaurée en première pour le bac.
24:31La question qu'on va se poser, c'est
24:33est-ce que l'école instruit encore ?
24:35Est-ce qu'elle apprend encore ?
24:37Ce n'est pas ce que pense Sophie Auduigier,
24:39déléguée générale de SOS Éducation.
24:41Elle pense que l'école endoctrine.
24:43On l'écoute et on entend ce que vous en pensez.
24:45On nous parle du populisme,
24:47on nous parle de déclinisme,
24:49alors qu'en réalité, le problème,
24:51c'est qu'on a abandonné l'école qui instruit
24:53l'endoctrine. Aujourd'hui, on a une école
24:55qui endoctrine avec des idéologies,
24:57que ce soit effectivement l'islamo-gauchisme,
24:59que ce soit le wauquisme
25:01qui enseigne aux enfants
25:03que le sexe n'a pas de binarité,
25:05malgré l'appel, je le dis,
25:07de tous les scientifiques du monde,
25:09des biologistes, des généticiennes,
25:11des talents, des prix Nobel,
25:13qui ont dit arrêtez ce massacre,
25:15arrêtez de dire ça à des enfants.
25:17On a des manuels scolaires où il est écrit
25:19que le sexe est assigné à la naissance.
25:21Donc si vous voulez,
25:23est-ce que c'est déjà en place ?
25:25Oui. Est-ce qu'on a déjà endoctriné nos enfants ?
25:27Oui.
25:29Et vous, M. Lempré, qu'en pensez-vous ?
25:31Oui, elle a raison, totalement.
25:33Mais il faut remonter à la tradition jacobine
25:35de la Révolution française.
25:37Ces gens pensaient que l'homme était dégénéré.
25:39Il s'agissait de régénérer.
25:41Si c'est régénéré, c'est qu'on est dégénéré.
25:43Donc il s'agissait de mettre dans la tête
25:45des enfants ce qu'il fallait penser.
25:47Donc rééduquer.
25:49Il s'agissait de fabriquer un homme nouveau.
25:51C'est Saint Paul qui veut un homme nouveau.
25:53Sauf que Saint Paul, il veut un homme nouveau
25:55dans le Christ et dans une fraternité universelle.
25:57Et dans la spiritualité de Dieu.
25:59Rien à voir avec la politique.
26:01Quand ça devient politique, c'est Rousseau tout ça.
26:03C'est la faute à Rousseau.
26:05Lui nous dit que l'homme doit pouvoir être changé.
26:07Il est naturellement bon. C'est la société qui l'a perverti.
26:09Changeons de société, on a un homme naturellement bon.
26:11Comment on change l'homme ? On change l'enfant.
26:13On commence à l'école.
26:15Et là, les milles de Rousseau, ça fait 600 pages.
26:17On présente ça comme un traité de pédagogie.
26:19C'est l'un de mes premiers textes, j'avais 18-19 ans.
26:21Mais c'était un traité de pédagogie autoritaire.
26:23Donc on fait tout pour que l'enfant
26:25pense comme on veut qu'il pense.
26:27On ne veut pas qu'il apprenne à lire, à penser,
26:29à lire, à écrire, à compter et à penser.
26:31On veut lui apprendre à penser ce qu'il faut penser.
26:33Et là, aujourd'hui, c'est très clair.
26:35Plus vous passez de temps à expliquer qu'il faut
26:37trier les poubelles, faire attention au climat,
26:39utiliser le tri sélectif,
26:41utiliser les trottinettes,
26:43etc., etc., moins vous passez de temps
26:45à lire, à écrire, ou à apprendre,
26:47à lire, à écrire, à compter, à penser. C'est évident.
26:49Donc vous fabriquez une espèce de cire molle
26:51et vous fabriquez un enfant
26:53à la mesure de votre projet.
26:55Je rappelle quand même qu'il y a eu
26:57deux rois qui ont été tués par la Révolution française.
26:59Le premier, c'est Louis XVI, tout le monde est au courant.
27:01Le deuxième, c'est Louis XVII, c'est le fils
27:03du roi,
27:05qui a vécu un martyr.
27:07On l'a mis
27:09entre les mains d'un dénommé Simon,
27:11qui était un jacobin, et qui a massacré cet enfant
27:13qui, deux ans plus tard, est détruit,
27:15physiquement, et meurt. Parce qu'on a voulu en faire
27:17non plus un fils de roi qui aurait appris
27:19à jouer de l'épinette ou du violoncelle,
27:21ou de la viol de gorme à l'époque,
27:23mais qui aurait appris les chansons
27:25paillardes, à qui ont donné à boire de l'alcool,
27:27à qui ont demandé de crier
27:29« Vive la Révolution ».
27:31Et les jacobins qui ont voulu, avec cet enfant de roi,
27:33fabriquer un enfant jacobin,
27:35ont raté, puisqu'ils l'ont tué, physiquement,
27:37ils l'ont tué. Donc, il y a un moment donné,
27:39il faut réfléchir sur ces choses-là. Comment se fait-il
27:41que ce ratage n'ait pas produit
27:43des faits chez des gens qui nous diraient...
27:45Alors, évidemment, Rousseau, il nous dit « Commençons par écarter les faits ».
27:47C'est sa théorie.
27:49À partir de là, tout est possible.
27:51Donc là, on écarte les faits, on rentre dans l'idéologie,
27:53et de fait, on s'en vient à dire « Vous allez pouvoir
27:55expliquer aux enfants qu'ils vont pouvoir changer de sexe »,
27:57alors que l'école est là pour
27:59aider à produire une identité.
28:01On dit à un enfant « Tu n'as pas d'identité.
28:03Ton identité est floue. Tu n'as pas d'identité
28:05culturelle, tu n'as pas d'identité biologique,
28:07tu n'as pas d'identité anatomique,
28:09tu n'as pas d'identité historique.
28:11Tout ça est susceptible d'être changé, et on va t'expliquer ce qu'il faut penser.
28:13Voilà pourquoi tous ces gens veulent absolument
28:15qu'on rentre à l'école très vite et très tôt,
28:17et qu'on reste le moins longtemps entre les mains de ses parents.
28:19Et comme les parents ont souvent démissionné,
28:21beaucoup, parce qu'ils n'ont pas le temps, ni la culture,
28:23ni l'intelligence, forcément, ils ne savent pas forcément répondre
28:25à toutes les questions que la vie pose et propose
28:27à un enfant, eh bien on laisse l'école non plus
28:29instruire, mais éduquer,
28:31et éduquer dans un dressage jacobin
28:33pour un résultat
28:35qu'il suffit de constater. Les enfants, quand ils sortent
28:37de l'école, ne savent ni lire, ni écrire, ni compter, ni penser,
28:39ils n'ont pas le sens de la chronologie, ils n'ont pas le sens
28:41de l'histoire, ils n'ont pas appris à dessiner,
28:43ils n'ont pas appris à composer, ou à composer
28:45du moins à lire la musique, ou ce genre de choses.
28:47Bien sûr. Michel Onfray, on va maintenant évoquer
28:49Emmanuel Macron, qui a reçu cette semaine
28:51à l'Elysée le secrétaire général de l'OTAN,
28:53qui s'appelle Marc Routh, c'est le nouveau secrétaire général de l'OTAN,
28:55pour discuter du soutien
28:57militaire à l'Ukraine, à la lumière
28:59encore une fois de l'élection de Donald Trump,
29:01mais aussi la défense européenne,
29:03parce que le président Macron a estimé que l'Europe
29:05a trop longtemps évité de porter le fardeau
29:07de sa propre sécurité.
29:09C'est une vraie question. On va l'écouter,
29:11et puis on va entendre ce que vous en pensez.
29:13L'Europe a trop longtemps
29:15évité de porter le fardeau de sa propre
29:17sécurité, et considéré
29:19qu'on pouvait
29:21sans terme,
29:23en quelque sorte, recevoir
29:25les dividendes de la paix.
29:27Ça n'a jamais été le cas de la France,
29:29je me réjouis que tous aujourd'hui soyons déterminés à dépenser
29:31plus. Les deux lois de
29:33programmation militaire que nous sommes en train de terminer
29:35auront doublé le budget des armées,
29:37mais au-delà de cela, c'est cet agenda d'autonomie
29:39stratégique européenne,
29:41qui permet d'avoir plus d'argent, de bâtir des capacités,
29:43une autonomie des Européens,
29:45et une capacité à coopérer
29:47au sein de l'alliance avec nos alliés non-européens,
29:49et ce faisant,
29:51à renforcer nos capacités collectives.
29:53Voilà pour le président Macron.
29:55Je sais ce qu'il pourrait dire, Michel Offray,
29:57quand il dit l'autonomie stratégique
29:59européenne, il ne dit pas l'autonomie
30:01stratégique française. Bien sûr.
30:03Or, on sait très bien que
30:05l'ennemi, ce n'est pas celui auquel
30:07on pensait a priori, c'est-à-dire qu'il y a eu
30:09longtemps un ennemi désigné qui était l'Union soviétique,
30:11et puis il s'effondre.
30:13Chute du mur de Berlin,
30:15chute de l'Empire soviétique, et d'un seul coup on se dit
30:17on n'a plus cet ennemi, on n'a plus d'ennemi.
30:19Pour l'instant, la Russie n'est pas franchement parmi nos alliés.
30:21Je parle chronologiquement.
30:23Juste pour expliquer où on en est arrivé.
30:25Il y a quelques temps, des analyses
30:27sur l'état de l'armée française, c'est terrible.
30:29Le matériel, c'est terrible.
30:31On peut tenir 48 heures, c'est à peu près tout.
30:33Donc la France est un problème.
30:35En termes de munitions, oui.
30:37De matériel, le nombre des
30:39canons César, par exemple,
30:41on en a tellement peu qu'on en a donné beaucoup
30:43à l'Ukraine. C'est formidable.
30:45On n'aura aucun problème. On n'a pas d'ennemi.
30:47Chacun le sait, la France n'a pas d'ennemi.
30:49Mais en revanche, il faut absolument aider l'Ukraine.
30:51Il faut aider un certain nombre d'autres pays.
30:53Il faut vendre des armes à d'autres pays.
30:55Il y a des pays du Golfe, pas forcément des pays terribles.
30:57Mais on vend des armes qu'on n'a plus pour nous,
30:59c'est-à-dire qu'on n'a plus de défense.
31:01Et donc on n'a plus de défense nationale.
31:03Or, la défense, elle est nationale.
31:05On sait très bien que la plupart de nos ennemis
31:07ont été souvent des amis.
31:09Et qu'ils nous ont trahis et qu'on se disait
31:11qu'on n'aurait jamais pu imaginer que l'Allemagne puisse faire ceci
31:13ou que l'Espagne puisse faire cela, etc.
31:15Déjà l'Allemagne, quand il s'agit d'acheter des avions,
31:17on n'achète pas des avions européens mais des avions américains.
31:19On devrait juste se dire que des amis comme ça,
31:21on a proposé de partager le bouton nucléaire, ce que fait Macron.
31:23En disant aux Allemands, on a une stratégie nucléaire,
31:25si vous voulez, on vous donne les clés,
31:27on va vous donner les codes aussi.
31:29Ah bon ? Et pour quelle raison ?
31:31Non, il faut une stratégie nationale,
31:33et il n'y a pas de doctrine militaire française depuis Mitterrand.
31:35Pour une fois, je veux dire du bien de Mitterrand.
31:37Il y avait chez Mitterrand, qui avait connu la guerre,
31:39qui avait connu l'Europe ancienne,
31:41qui avait connu l'Europe d'après-guerre,
31:43qui avait connu l'effondrement des empires,
31:45une doctrine militaire, avec Charles Hernu.
31:47Il disait des sottises quand il disait que le nationalisme,
31:49c'est le remède à l'impérialisme.
31:51Mais ces gens-là savaient qu'il fallait préparer la guerre.
31:53De toute façon, il y avait l'Union soviétique.
31:55Et puis quand l'Union soviétique disparaît,
31:57vous avez le triomphe de ce fameux Fukuyama,
31:59dont on a eu l'occasion de parler la dernière fois,
32:01qui nous disait le libéralisme,
32:03l'horizon indépassable,
32:05on n'a plus d'ennemis.
32:07Et l'Iran, c'est pas un ennemi.
32:09Et c'est un ennemi depuis au moins 1974,
32:11on devrait le savoir.
32:13Et puis la Russie, pour répondre à votre question,
32:15la Russie n'était pas notre ennemi,
32:17elle est entrée dans une Europe qui aurait dû
32:19inflégir ses options, et non pas une option libérale,
32:21mais une option de gaulliste ou gaullienne,
32:23on aurait pu faire une Europe de l'Atlantique à l'Oural,
32:25qui aurait concerné la Russie,
32:27qui était demanderesse à l'époque.
32:29Elle voulait la Russie de Poutine,
32:31j'entends bien, c'était Poutine à l'époque.
32:33Et à l'époque, on lui avait dit, quand il tenait l'Igzhab, va-t'en.
32:35Il s'est retourné vers la Chine en disant, on va faire une Eurasie,
32:37c'est pas grave, vous voulez pas d'une Europe occidentale,
32:39moi je vais faire une Eurasie. Il est en train de la faire.
32:41Et contre nous. Et d'un seul coup,
32:47on met aussi la Chine comme ennemi,
32:49l'Inde n'est pas forcément notre amie,
32:51et un certain nombre d'autres pays qui nous détestent plus ou moins
32:53seraient bien contents de rejoindre ce camp
32:55de nos ennemis, qui eux sont armés.
32:57Même pas surarmés, mais eux ils sont armés,
32:59nous on ne l'est pas. Il ne faudrait pas
33:01qu'ils viennent à l'idée de je-ne-sais-quel
33:03tyran de ces pays-là,
33:05d'envahir la France, parce que militairement
33:07nous ne pourrons rien. Ajoutons à cela que
33:09nous ne pourrions rien militairement,
33:11nationalement, mais nous ne pourrions rien non plus d'un point de vue européen.
33:13Peu de pays seraient capables
33:15de défendre la France en disant
33:17si c'est pour être attaqué nous, la solidarité
33:19va se rétablir.
33:21Encore moins. Je pense que
33:23les britanniques, le général de Gaulle avait très bien vu ça,
33:25les britanniques ils ont le regard de l'autre côté de l'Atlantique,
33:27pas de l'autre côté de la Manche. Ils sont plus soucieux
33:29des Etats-Unis, c'est de là que les Américains
33:31viennent la plupart du temps, que de la France.
33:33Et on a vu d'ailleurs les relations
33:35entre le général de Gaulle et Churchill, le pauvre général de Gaulle
33:37il a dû batailler pour ramener à lui
33:39les anglo-saxons. C'est pour ça
33:41d'ailleurs que Jean Monnet voulait que la France disparaisse
33:43dans l'Angleterre, parce que ça permettait de faire
33:45disparaître la France et ça permettait d'avoir un trait d'union
33:47avec les Etats-Unis, voilà pourquoi
33:49Jean Monnet détestait la France, adorait
33:51l'Europe et voilà pourquoi Mitterrand
33:53l'a panthéonisée. – Michel Onfray,
33:55toujours sur CNews et sur Europe 1, bien sûr,
33:57on va parler de Notre-Dame de Paris
33:59et on va tout de suite écouter les cloches
34:01de Notre-Dame de Paris retentir,
34:03elles ont retenti à nouveau le 8 novembre
34:05et c'est une grande émotion pour nous
34:07tous autres français d'entendre ces cloches.
34:09On est à quelques
34:11semaines de la réouverture de Notre-Dame,
34:13ça se fera sur plusieurs jours,
34:15notamment les 7 et 8 décembre prochains,
34:17c'est beau d'entendre ces cloches.
34:19Et puis il y a une forme
34:21de soulagement, à savoir que
34:23le président Macron ne va pas s'exprimer
34:25dans la cathédrale,
34:27ce qui aurait été assez inconcevable,
34:29mais à l'extérieur de la cathédrale, pour féliciter
34:31du travail accompli et oui,
34:33on est tous heureux de ce travail qui a été accompli.
34:35On va juste écouter Mgr Ulrich
34:37qui explique comment ça va se dérouler.
34:39Le président de la République
34:41parlera à l'extérieur
34:43de la cathédrale
34:45avant que nous y entrions
34:47et je crois que c'est
34:49le moment le plus propice,
34:51avant que nous y entrions,
34:53le président de la République
34:55dit ce qu'il a à dire,
34:57c'est-à-dire sa joie
34:59d'être arrivé au résultat
35:01qu'il espérait.
35:03Notre soif est grande d'accueillir de nouveau
35:05sous les voûtes de la cathédrale
35:07le monde entier.
35:09C'est bientôt 15 millions
35:11de visiteurs chaque année, de toutes origines
35:13et adhésion spirituelle.
35:15Voilà pour ces cérémonies,
35:17Michel Onfray, ces cloches.
35:19Première réflexion sur le fait
35:21que le président Macron ne prenne pas la parole
35:23à l'intérieur, c'est normal, de la cathédrale ?
35:25Moi je suis content qu'il ne le fasse pas
35:27parce qu'un discours de Macron, non.
35:29Un discours de De Gaulle, oui.
35:31Mais il ne l'a pas fait, De Gaulle.
35:33Non mais je n'aurais rien sur le principe
35:35qu'un chef de l'État puisse
35:37dans une mosquée, dans une synagogue,
35:39il le fait d'ailleurs, le chef de l'État dans des synagogues,
35:41tenir un discours qui serait un discours
35:43en faveur du judéo-christianisme
35:45comme condition de possibilité de notre Occident,
35:47notre civilisation et notre culture.
35:49Je n'aurais rien à dire à ça.
35:51Pourvu qu'il ne touche pas à Dieu, qu'il ne touche pas à la question
35:53de la spiritualité, c'est pas son sujet
35:55de faire de la théologie, mais il aurait pu faire
35:57de la civilisation. Lui, dans cet endroit,
35:59non. Non.
36:01N'importe quel président de la République.
36:03Oui, je vous dis, mais moi ça ne m'aurait pas gêné
36:05qu'un général... République laïque. On est une République laïque.
36:07Oui, mais ça dépend comment vous...
36:09Si vous concevez la laïcité, on n'est plus en 1905.
36:11J'ai sur notre plateau,
36:13si vous me permettez de parler comme ça,
36:15dit que l'État de droit, c'était l'État d'un droit qui bougeait
36:17et qui était dynamique. Il y a eu une époque
36:19où les femmes qui pratiquaient des avortements
36:21étaient décapitées. Aujourd'hui, l'avortement
36:23il est remboursé par la Sécurité sociale.
36:25Ça veut dire, effectivement, qu'il y a eu
36:27une évolution. Il y a eu un changement.
36:29Le droit doit pouvoir évoluer en fonction des mentalités.
36:31Et c'est fort heureux qu'il ait évolué dans ce sens-là
36:33pour la question de l'avortement. On peut imaginer
36:35que la laïcité de 1905,
36:37c'est-à-dire d'un pays dans lequel il y a une majorité
36:39de chrétiens et les chrétiens sont au pouvoir un peu partout,
36:41dans l'armée,
36:43à l'hôpital, dans les écoles,
36:45dans la politique, etc., etc., avec une franc-maçonnerie
36:47qui est en face et qui combat
36:49ce pouvoir ou cette puissance,
36:51avec zéro musulman, sauf les musulmans
36:53qui font partie des
36:55pays associés à la France à cette époque-là,
36:57avec une communauté juive dont le problème
36:59est réglé depuis Napoléon, vous vous dites que ce n'est pas
37:01du tout la même chose. On parle de la laïcité
37:03comme si c'était une idole majuscule.
37:05Aujourd'hui, on a une communauté musulmane extrêmement
37:07importante. On a une communauté chrétienne
37:09qui est déchristianisée. Il y a eu
37:11beaucoup de chrétiens aujourd'hui avec lesquels je ne peux pas avoir
37:13de débats théologiques. Si vous parlez de la parodie,
37:15de la théologie,
37:17si vous parlez de la patristique,
37:19de la scolastique, si vous parlez de la transsubstantiation,
37:21si vous parlez de l'eucharistie,
37:23si vous parlez de l'enfer, si vous leur demandez
37:25s'il est question du purgatoire
37:27quelque part dans les évangiles, quelle est l'origine
37:29de la messe et dans quel texte on trouve ça ?
37:31Est-ce que ce sont les évangiles ou les épitres de Paul ?
37:33Il n'y a plus personne quand vous sollicitez
37:35un chrétien. Ils sont déchristianisés.
37:37Une jeune génération de chrétiens se rechristianise
37:39et ça c'est plutôt intéressant.
37:41Mais on doit pouvoir penser
37:43la laïcité
37:45autrement que comme si on était habillé
37:47avec un costume de 1905 en disant
37:49c'est comme ça, ça ne va pas bouger. Non, ça peut bouger
37:51la laïcité. Et ça doit d'ailleurs
37:53pouvoir bouger quand on veut prendre en considération
37:55nos compatriotes musulmans.
37:57Moi je ne suis pas de ceux qui pensent
37:59par exemple que la caricature
38:01du prophète soit l'horizon indépassable
38:03de la démocratie. On n'est pas tenu d'insulter
38:05quelqu'un, de le traiter de tous les noms, de le salir
38:07de l'agonir en disant mais c'est ma liberté.
38:09Non, la liberté elle a des limites
38:11et je ne suis pas musulman, on le sait
38:13mais je ne veux
38:15pas qu'il y ait des caricatures qui puissent
38:17blesser des gens qui, une fois blessés
38:19ne peuvent pas dire à des gens quand ils ont été blessés de dire
38:21après, vous devriez nous respecter.
38:23Ah non, vous ne nous avez pas respecté
38:25on ne vous respecte pas non plus. Repensez la laïcité.
38:27Notre-Dame, c'est vrai que
38:29c'est une grande fierté nationale de l'avoir
38:31rouvrée. Bien sûr, toutes les églises. C'est notre patrimoine.
38:33Bien sûr, toutes les églises, il n'y a pas que Paris.
38:35Bien sûr, non mais celle-là, elle est symbolique
38:37évidemment. Il y a la Savoie, il y a la Normandie.
38:39Non mais cette église-là
38:41ce n'est pas n'importe quelle église. Oui.
38:43Vous savez que tous les kilométrages sont faits
38:45du pied de Notre-Dame de Paris.
38:47Vous avez un point zéro et quand on dit
38:49on est à tant de kilomètres, le métrage se fait à partir de là.
38:51C'est Philippe le Bel, c'est le jacobinisme,
38:53etc. Moi, j'aime bien
38:55les petites églises de campagne.
38:57J'aime la maison de mon village natal.
38:59Quand je suis
39:01dans ma maison, j'ouvre les fenêtres pour entendre,
39:03quelle que soit la saison, pour entendre les cloches,
39:05l'angélus. Le matin, quand je suis réveillé,
39:07j'adore les cloches parce qu'elles racontent
39:09la vie, la naissance, la vie, la mort,
39:11les souffrances, les mariages, les baptêmes,
39:13les enterrements, enfin voilà. Et puis quand
39:15on entend sonner, ma mère elle dit ah, on enterre le père machin.
39:17Donc on savait. La vie du village,
39:19c'était ça. Et puis vous aviez aussi des moments
39:21politiques. Hélas, le glas
39:23quand la guerre... Voilà.
39:25Donc non, les églises, pour moi, c'est formidable.
39:27J'ai toujours beaucoup d'émotions pour
39:29la plus petite des églises. Pas seulement la grande église
39:31de Paris, qui est formidable.
39:33Qui est géniale, bien sûr.
39:35On entend les cloches de Notre-Dame.
39:37Elles ont aussi retenti
39:39au mois de novembre 1970
39:41parce que c'était au moment
39:43de l'endurement du général de Gaulle
39:45qui a été enterré dans son fièvre
39:47à Colombey-les-Deux-Églises.
39:49Mais il y a quand même eu, après, dans un deuxième
39:51temps, une cérémonie à Notre-Dame de Paris
39:53avec plus de 80 chefs d'État. À l'époque,
39:55il y avait Richard Nixon, Windera,
39:57Gandhi, et des cérémonies qui ont
39:59été vues à la télévision française et internationale
40:01par des millions, 300 millions de spectateurs.
40:03On va écouter juste l'hommage
40:05du président Pompidou, avec cette
40:07phrase, évidemment, que l'on connaît tous,
40:09le général est mort, la France est veuve.
40:11Français,
40:13le général
40:15de Gaulle est mort.
40:17La France
40:19est veuve.
40:21En 1940,
40:23de Gaulle
40:25a sauvé l'honneur.
40:27En 1944,
40:29il nous a
40:31conduits à la libération
40:33et à la victoire.
40:35En 1958,
40:37il nous a
40:39épargnés
40:41la guerre civile.
40:43Il a donné
40:45à la France actuelle ses institutions,
40:47son indépendance,
40:49sa place
40:51dans le monde.
40:53Voilà pour cette éloge du président Pompidou
40:55à l'égard du général de Gaulle.
40:57Michel, c'est un pan de notre histoire, évidemment.
40:59Oui, moi j'aime pas cette France, la France est veuve.
41:01Ah, vous aimez pas ? Non, pour un agrégé
41:03de lettres, pour un auteur
41:05d'une anthologie de la poésie française, on aurait pu attendre
41:07mieux, quoi, pour l'homme qui cite
41:09Paul-Éloard quand il s'agit de Gabriel Russier,
41:11du suicide de Gabriel Russier, la fameuse affaire
41:13qui aura donné le film Mourir d'aimer.
41:15On aurait pu trouver une autre formule, cette idée
41:17d'un chef de l'État qui serait marié avec la France,
41:19la France serait une femme,
41:21il serait possédé par un général,
41:23ça sent le maréchal Pétain qui a donné son corps à la France,
41:25etc. On n'avait pas besoin de cette phrase,
41:27d'autant que la suite dit tout.
41:29Il a fait ceci, il a fait cela, etc.
41:31Il manquait quelque chose, je vais pas corriger
41:33la copie du président Pompidou, mais il manquait
41:35quelque chose qui aurait parlé de la civilisation, de l'histoire,
41:37de la culture, du rôle majeur de cet homme
41:39dans le combat culturel,
41:41civilisationnel, comme on pourrait dire aujourd'hui.
41:43Lui, il le savait, plus ou moins,
41:45il était au courant de tout ça, et ça n'a pas
41:47été dit à ce moment-là. Bon, je sais pas
41:49s'il a écrit le texte, si quelqu'un l'a écrit
41:51pour lui, il l'a de toute façon corrigé,
41:53cette histoire de veuvage
41:55ne me plaisait guère.
41:57– Mais le général de Gaulle disait effectivement,
41:59et vous venez de le redire, la culture est tout,
42:01c'est au départ de tout et à la fin de tout.
42:03– Bien sûr. – Et c'est essentiel.
42:05– Oui, quand il dit, je me suis toujours fait une certaine idée de la France,
42:07il renvoie tout de suite à l'histoire.
42:09Et il parle des petites églises dans lesquelles
42:11il y a la Vierge, etc., mais aussi
42:13il y a Valmy, enfin il mélange tout ça.
42:15Pour lui, toute l'histoire de France fait la France,
42:17il choisit pas, comme aujourd'hui nos idéologues qui disent,
42:19ça commence à la révolution française.
42:21D'ailleurs, de manière un peu ironique, je dirais à Jean-Luc Mélenchon,
42:23si vraiment la France commence en 1789,
42:25alors à ce moment-là,
42:27Robespierre en 1789,
42:29en 1791, en 1792, il n'existe pas.
42:31Parce que ça commencerait en 1992,
42:33qui serait la République. C'est une sottise, évidemment,
42:35de dire que la France commencerait avec la révolution française.
42:37Mais le Général de Gaulle dit, elle commence
42:39dans la nuit des temps,
42:41elle se continue avec moi, et lui il dit,
42:43avec moi, c'est le Général de Gaulle qui parle.
42:45– Oui, oui, c'est pas vous Michel Hortel.
42:47– Et lui il dit, je vais faire ce que je peux,
42:49mais c'est un peu foutu. Il le dit aussi
42:51quand il y a des conversations avec le Général.
42:53Alors c'est Malraux qui raconte ça dans
42:55les chaînes qu'on abat, donc c'est peut-être plus du Malraux
42:57que du de Gaulle, mais le Général
42:59avait un mélange de volonté
43:01et de lucidité sur le fonctionnement
43:03du monde. Il se dit,
43:05on est entré dans un monde mécanique.
43:07C'était ça son obsession. Très tôt, dans les années
43:0940 en Angleterre, il fait déjà des discours
43:11sur la civilisation mécanique, et je rappelle à ceux
43:13qui n'auraient pas lu l'appel du 18 juin,
43:15qui n'auraient fait que lire le appel du 18 juin,
43:17qu'il dit, nous avons perdu,
43:19alors la bataille, nous n'avons pas perdu la guerre, bien sûr,
43:21mais nous avons perdu parce que nous étions
43:23militairement inférieurs. Ça devrait nous interroger
43:25aujourd'hui avec ce qu'on vient de dire
43:27de notre matériel militaire français. Et quand nous serons
43:29à égalité ou à supériorité, du moins,
43:31mais l'égalité peut suffire si on a la stratégie
43:33et la technique avec nous, si on est
43:35supérieur en matériel militaire,
43:37alors on gagnera. Et on le sera,
43:39donc on gagnera. On le sera supérieur un jour.
43:41Et alors ça veut dire qu'il faut amener à soi
43:43les alliés. A l'époque,
43:45le pacte germano-soviétique existant,
43:47les communistes français et les communistes
43:49soviétiques ont choisi Adolf Hitler,
43:51et puis en 42, du moins
43:53à un moment de l'opération Barbarossa,
43:55en 41, je crois que
43:59le pacte germano-soviétique est détruit par
44:01Hitler lui-même. À ce moment-là, les communistes
44:03entrent dans la résistance. Je sais qu'il y a eu des polémiques
44:05sur ce que j'ai dit l'autre fois concernant
44:07le parti communiste et sa résistance. Pensons
44:09en termes chronologiques, j'ouvre juste une parenthèse en disant
44:11que de 39 à 41, pendant le pacte
44:13germano-soviétique, le parti communiste a collaboré.
44:15Après, il a
44:17résisté.
44:19En 42, 43, 44. D'accord.
44:21C'est bien entendu. Mais enfin,
44:23faisons de l'histoire. Et le général De Gaulle
44:25dit, ça va, on a rallié
44:27la Russie soviétique, puisqu'elle est devenue résistante,
44:29puis on va rallier les Etats-Unis
44:31et on aura rallié
44:33l'Afrique française,
44:35mais d'autres pays africains. Et là, on fait le total
44:37des blindés, etc. Et ça donne quoi ?
44:39Ça donne le 6 juin 44, supériorité
44:41militaire, pas seulement militaire, mais stratégique
44:43et tactique. Hitler fait quelques erreurs
44:45et c'est tant mieux pour nous. Mais il voit
44:47qu'on a pris le dessus d'un point de vue militaire.
44:49Simplement, il dit, voilà, on a recouvré une liberté.
44:51Pourquoi faire ? Et c'est ça la question
44:53du général De Gaulle. Et Malraux est là pour dire, moi, j'ai des
44:55trucs à vous dire. Et là, pour le coup,
44:57il nous faut une heure.
44:59Une prochaine heure. Mais c'est beau d'avoir
45:01terminé, mon cher Michel Onfray, sur cet hommage
45:03au général De Gaulle. On ne l'oublie jamais.
45:05On ne l'oublie jamais dans cette émission. Merci beaucoup,
45:07Michel Onfray, face à Michel Onfray sur CNews et
45:09Europe 1. On se retrouve la semaine prochaine.