Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo
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00:00 On va démarrer cette émission avec une photo, celle de Kfir Bibas, un an aujourd'hui.
00:05 Il est l'otage du Ramas, évidemment le plus jeune, depuis le 7 octobre.
00:09 Ça fait quasiment trois mois qu'il a été enlevé avec son jeune frère et sa mère.
00:12 Ça veut dire qu'il a passé un quart de sa vie otage.
00:15 Kfir, c'est le symbole de l'horreur et du terrorisme qui a été donné pour mort.
00:20 On ne sait pas d'ailleurs s'il est mort ou vivant.
00:22 Ça fait partie d'une abominable guerre psychologique.
00:25 Et je voulais le rappeler pour démarrer cette émission.
00:29 Bonsoir Muriel Wagnin, vous êtes avocate président de l'organisation juive européenne.
00:33 Bonsoir Guillaume Lagann, vous êtes maître de conférences sur les relations internationales à Sciences Po.
00:38 On a beaucoup de questions à vous poser tous les deux sur ce qui se passe ce soir entre Israël et l'U.S. Bola.
00:44 On attendait beaucoup de la déclaration de Nasrallah, chef de l'U.S. Bola.
00:49 Et bonsoir Réda Bellage, vous êtes porte-parole d'Unité SVP Île-de-France.
00:53 Des questions aussi sur notre sécurité et en particulier sur ce qui a été dit par Gérald Darmanin,
00:58 qui a été pour la trentième fois à Marseille.
01:02 Beau déplacement.
01:04 Je vous le disais donc, cette histoire est horrible.
01:09 Firbiba c'est affreux, c'est abominable.
01:11 Pour moi encore une fois, c'est le symbole de l'horreur, Muriel.
01:15 C'est le symbole de l'horreur et puis c'est la perspective aussi d'une attente qui est insoutenable pour la famille.
01:24 Et puis en fait, pour toutes les personnes qui ont été touchées par le fait qu'un petit bonhomme de quelques mois, de huit mois,
01:32 ait été pris sauvagement en otage avec sa maman, avec son frère également, 4 ans, et son papa.
01:41 Et on ne peut pas aujourd'hui imaginer ce que doit être la douleur de la famille.
01:48 Je ne sais pas, c'est toujours un problème de mots qui manque, en fait, pour dire à quel point cette situation est dramatique
01:54 et à quel point tous nos espoirs sont tournés pour leur libération immédiate.
01:59 Il y a la libération de 129 otages ou disparus.
02:03 Peut-être 128 ce soir, parce qu'on a appris qu'un otage était mort, il s'agit de Sar Barouk.
02:08 Sa mort remonte d'ailleurs au 8 décembre.
02:13 On a appris qu'aujourd'hui l'armée israélienne a semble-t-il mené une opération de sauvetage qui a échoué.
02:18 Peut-être rappeler que pour le moment, Sahal n'a pas réussi à libérer un seul otage,
02:24 une militaire qui avait donné sa position GPS.
02:29 Mais ça fait partie des drames de cette guerre pour l'instant, pour l'armée israélienne.
02:34 Les drames et les interrogations, parce qu'effectivement, vu les efforts qu'ils déploient,
02:39 le fait qu'ils soient quand même présents, on peut s'étonner qu'il n'y ait pas encore au moins de localisation de certains de ces otages.
02:46 A mon avis, ça nous montre l'ampleur du réseau de tunnels sous Gaza.
02:51 Je voulais également rappeler qu'il y a trois franco-israéliens qui sont encore là-bas.
02:56 Ils s'appellent Ofer, Orion et Oad.
03:00 On n'a absolument pas de nouvelles.
03:03 Vous êtes en contact avec les familles ?
03:06 En contact notamment avec la famille d'Oada Yaloumi, dont nous représentons la famille.
03:12 Nous étions aussi l'avocat de Etan, le petit garçon de 12 ans qui avait été libéré il y a maintenant un mois de cela.
03:17 Nous attendons des nouvelles. Nous savons qu'il y a des négociations qui sont en cours.
03:20 Tout le monde est suspendu dans l'attente de ces négociations.
03:23 Est-ce qu'il y a encore des négociations ?
03:25 A priori, il semblerait que le Qatar ait fait passer l'information en fin de journée que les négociations n'étaient pas gelées.
03:30 Nous verrons dans les jours à venir.
03:32 Tous les familles d'otages ne sont pas sûres de cela après la mort ciblée du numéro 2 du Hamas au Liban, sur laquelle nous allons revenir largement.
03:40 Je voulais vous faire écouter ce soir une réaction, celle du fils de l'un des otages.
03:45 C'est le fils de Shane Perry, 79 ans.
03:49 Le Hamas avait diffusé une vidéo de lui, de propagande, de son père, où on le voyait.
03:55 Son première réaction, c'est de dire que la mort du numéro 2 du Hamas, c'est une catastrophe pour les otages.
04:02 C'est contre-productif, cette frappe.
04:04 Tout d'abord, je ne sais pas qui a tué Saleh al-Arouri, d'accord ?
04:12 Mais son assassinat n'est pas une bonne nouvelle, car la première chose qui s'est produite après, c'est que le Hamas a dit « nous arrêtons toute négociation ».
04:18 Hier, il était question de négociation d'un comité israélien qui se rendrait en Égypte.
04:22 Il y avait des pourparlers, et à la minute qui a suivi sa mort au Liban, le Hamas a déclaré pour la première fois « nous faisons une pause, nous arrêtons les négociations ».
04:30 Du coup, ça ne sert à rien, c'est même l'inverse.
04:33 Donc les négociations, là-bas, on dit que c'est à l'arrêt. Vous avez peut-être d'autres informations.
04:44 Mais en tout cas, il y a quand même une fracture.
04:46 Il y a forcément peut-être un ralentissement de la négociation qui était en cours.
04:50 Mais vous savez, vous avez expliqué tout à l'heure qu'Israël n'avait pas permis la libération des otages.
04:55 Moi, j'ai une vision un peu différente, si vous permettez, Olivier.
04:58 Je considère que les opérations militaires qui ont été menées au sein de Gaza ont permis justement d'amener la libération des otages telle qu'elle est intervenue.
05:06 Il y avait une telle pression qui a été mise sur le Hamas que finalement, le Hamas a été obligé de demander une trêve,
05:10 et que c'est dans le cadre de cette trêve que les otages ont pu être libérés.
05:14 La fenêtre s'est refermée vite.
05:15 Oui, mais en même temps, il y a eu quand même, je ne sais plus le chiffre précis en tête,
05:20 mais il y a eu quand même de nombreux otages qui ont été libérés,
05:23 qui ne l'auraient jamais été si Israël n'avait pas maintenu cette pression-là.
05:27 Et l'élimination du numéro 2 s'inscrit aussi dans cette logique.
05:32 C'est une pression qu'Israël met et qu'elle continue à mettre pour notamment obtenir la libération des otages.
05:38 Vous avez remarqué, Guillaume Laguène, qu'Israël n'a pas revendiqué la frappe.
05:41 C'est vrai.
05:42 Non, mais ce n'est pas une nouveauté. Ils ne revendiquent en général jamais ce type de...
05:46 On a beaucoup parlé de l'élimination du numéro 2 du Hamas.
05:48 Il faut rappeler que la semaine dernière, il y a un général iranien qui a disparu en Syrie.
05:52 Pas davantage de revendications de la part d'Israël.
05:54 On rappelle peut-être qui était Saleh al-Auri, numéro 2 du Hamas, l'un des cerveaux des attaques terroristes.
06:02 Pour Israël, c'était vraiment l'un des cerveaux.
06:04 Et ça, c'est l'otage qui a été tué dans une opération qu'on a vue tout à l'heure.
06:07 Mais Saleh al-Auri, c'est très proche de Agneh.
06:13 On parlait de lui pour le succéder.
06:15 Il vivait au Liban depuis 2008.
06:17 Il avait passé une vingtaine d'années dans les prisons israéliennes.
06:20 Une vingtaine d'années, oui.
06:22 C'est quelqu'un qui est assez représentatif des élites dirigeantes du Hamas aujourd'hui,
06:26 c'est-à-dire un passage dans les prisons israéliennes, la maîtrise de l'hébreu,
06:29 donc une très bonne connaissance en réalité d'Israël.
06:32 Et en même temps, un pied dans plusieurs pays,
06:35 si Jordanie, Turquie, où il a longtemps séjourné, Qatar, Liban.
06:39 Et c'était quelqu'un qui avait des liens privilégiés avec le Hezbollah,
06:42 qui était donc une des courroies de transmission de l'Iran vers le Hamas,
06:46 et du Hamas vers l'Iran.
06:48 Ça m'a un coup très important, décisif, vous diriez, dans cette guerre.
06:54 Moi, je pense que c'est quand même un coup dur pour le Hamas.
06:57 Indiscutablement, ils perdent un de leurs dirigeants de premier plan.
07:00 Maintenant, pour Israël, je pense que l'objectif numéro un,
07:03 c'est quand même les dirigeants militaires du Hamas.
07:05 Et pour l'instant, ça, il n'y en a pas encore de vraiment très gros qui soient tombés.
07:08 - Parce que vous faites une différence entre le bureau politique, la branche armée ?
07:12 Je ne suis pas sûr. C'est difficile.
07:15 - Je ne dis pas cette différence du tout.
07:16 Je considère que Salah Ahouri en question, il en a du sang sur les mains, on le sait.
07:25 C'est lui qui a été le cerveau, notamment, des attentats du 7 octobre.
07:29 Mais bien avant aussi, les attentats qui ont eu lieu en Judée Samarie,
07:32 il était aussi aux manettes.
07:34 Et la distinction artificielle entre la branche politique et la branche militaire du Hamas,
07:38 ça fait bien longtemps que cette distinction a sauté.
07:40 Donc, il n'est pas question de lui faire profiter de ce statut-là,
07:44 qui le rendrait peut-être un peu moins coupable, les exactions qui ont été commises en Israël.
07:48 - Quelle est la réponse ce soir du Hezbollah et de son chef Nasrallah depuis le Liban ?
07:52 Des menaces, mais une forme de prudence en réalité.
07:58 - Si l'ennemi envisage de faire la guerre au Liban, nous nous battrons sans retenue,
08:04 sans règles, sans limites et sans restrictions.
08:07 Ils savent ce que je veux dire.
08:11 - Nasrallah qui avait dit en août dernier qu'il y aurait une réaction sévère
08:17 à toute assassine à cibler sur le sol libanais,
08:19 ce soir, ce n'est pas une réponse qui me semble très forte ou déterminée.
08:25 Il a ajouté quand même Israël est en voie de disparition.
08:28 Ce ne sont pas des mots, ce n'est pas la promesse d'une frappe à forte intensité.
08:32 - Oui, pour l'instant, ce sont des paroles.
08:35 Ce qui est vrai, c'est quand même que depuis le 7 octobre,
08:37 il y a eu une augmentation régulière des frappes du Hezbollah sur le territoire israélien
08:41 et des ripostes israéliennes.
08:43 Il y a d'ailleurs, je vous rappelle, pas mal de Français qui sont concernés par le sujet
08:46 parce qu'on a 600 soldats de la Finul qui sont à proximité de la frontière avec Israël
08:51 et qui voient justement cette situation se dégrader.
08:54 Maintenant, on peut effectivement, malgré le pessimisme ambiant,
08:58 considérer qu'à ce stade, le Hezbollah n'a pas décidé d'augmenter ses frappes contre Israël.
09:04 - Non, c'est le Hamas qui a des propos très forts.
09:07 On va réécouter Ismail Agneh qui lui aussi d'ailleurs se trouve en dehors de Gaza.
09:11 C'est important de le dire.
09:13 Je ne sais pas d'ailleurs s'il est au Qatar, s'il est en Algérie.
09:16 On ne sait pas bien où se trouve Ismail Agneh ici.
09:18 - Moi, je pense qu'à Qatar.
09:20 - Évidemment, il réclame vengeance contre, je le cite, l'occupant nazi sioniste.
09:26 - Nous affirmons que l'assassinat par l'occupation sioniste du grand frère et leader de la lutte nationale,
09:38 le sheikh Saleh al-Arouri et de ses frères de la direction et des équipes du mouvement sur les terres libanaises
09:47 est un acte terroriste complet, une violation de la souveraineté du Liban
09:53 et une expansion de l'hostilité d'Israël à l'encontre de notre peuple et de notre nation.
09:59 L'occupation nazi sioniste est responsable de ces répercussions.
10:08 - Alors, je voulais...
10:14 - Oui, nazi, on l'a reconnu.
10:16 - Bien sûr. Je voulais vous remontrer quand même une image du 7 octobre dans le bureau d'Ismail Agneh.
10:20 Donc, de cet homme, vous allez le voir.
10:22 Al Jazeera vient de montrer en direct les terroristes assassinés et enlevés, et perpétrés leurs crimes.
10:29 Et juste derrière lui, ils vont se mettre à prier.
10:32 Et juste derrière, c'est al-Arouri, image du 7 octobre, qui montre la proximité de ces hommes.
10:40 - Encore une fois, vous dites "bureau politique", vous faites une distinction entre les politiques, les militaires...
10:46 - Non, mais ce que je dis, c'est qu'il y a quand même une distinction opérationnelle.
10:49 C'est-à-dire que c'est quand même la branche militaire à Gaza qui a planifié, entraîné les hommes, etc.,
10:55 qui a organisé concrètement le...
10:57 Eux, apparemment, d'après les informations qu'on peut avoir,
10:59 ils ont été informés peu avant l'assaut de ce qui allait se produire,
11:03 mais ils n'étaient quand même pas dans le cercle directement opérationnel.
11:06 - Alors, moi, je valide pas cette proposition-là,
11:10 parce qu'en fait, on a des images aussi d'archives qui montrent, en fait,
11:14 le prisonnier Gilad Chalit, à l'époque, en captivité,
11:17 et derrière, vous avez, sur la photo, au contact quasiment de Gilad Chalit, Salah al-Arouri.
11:24 - Qui paraît-il était aussi dans les négociations sur les otages.
11:27 - Oui, oui, sans doute, sans doute.
11:29 Mais je crois qu'encore une fois, il y a quelque chose de dangereux, en fait,
11:32 à continuer à séparer la branche militaire et la branche politique du Hamas.
11:36 Il faut considérer ce que tout le monde a considéré maintenant
11:38 depuis presque une bonne quinzaine, voire une vingtaine d'années,
11:41 que le Hamas est un groupe terroriste.
11:43 Est-ce que c'est un groupe militaire ou pas ? C'est un groupe armé terroriste.
11:46 C'est ça, la véritable qualification.
11:48 Ensuite, sur le fait que, pour rebondir un petit peu sur le passage que vous avez montré,
11:55 la problématique aujourd'hui est la suivante.
11:58 Est-ce qu'on peut considérer ou non qu'Israël aurait embrasé à Beyrouth en attaquant de cette manière ?
12:04 Moi, je rappelle que la frappe qui a été faite, c'est une frappe chirurgicale.
12:08 Il n'a pas été question de bombarder Beyrouth.
12:10 Il a été question de cibler les personnes qui sont responsables des attentats du 7 octobre,
12:15 comme Israël l'avait annoncé et comme elle l'a fait par le passé
12:18 sur ceux qui avaient procédé à l'assassinat des sportifs de Munich en 1972.
12:23 Aujourd'hui, il y a toujours d'intenses échanges, des tirs de roquettes à la frontière, évidemment.
12:28 On est au 89e jour, je le rappelle, de guerre.
12:31 Peut-être que c'est sur ce front que les choses vont bouger.
12:35 Ce sont des images qui ont été tournées par les correspondants de CNews qui se trouvaient sur place.
12:40 Oui, mais après, c'est un procédé classique de la part du Hamas,
12:45 mais aussi de beaucoup d'États arabes, que d'accuser Israël de terrorisme.
12:49 Vous savez qu'à l'ONU, Israël est régulièrement accusé par les États arabes de terrorisme d'État
12:54 et d'organiser justement par ses assassinats ciblés une forme de terrorisme contre le Hamas.
12:59 Alors après, voilà, distinction Hamas militaire, Hamas politique.
13:04 Il ne reste pas moins qu'il y a des députés du Hamas, il y a eu des ministres du Hamas, etc.
13:10 Je suis d'accord, ils sont tous d'accord sur le fait d'être violent et organisé contre Israël.
13:15 Après, je le répète, sur le plan purement opérationnel, il y a quand même peut-être une distinction à opérer.
13:19 D'ailleurs, Israël le fait.
13:20 Ce qui est intéressant, ce sont les réactions.
13:22 Du bout des lèvres, on condamne quand on condamne.
13:24 Emmanuel Macron, par exemple, a appelé Israël à éviter toute attitude escalatoire,
13:28 notamment au Liban, les précautions oratoires qui sont prises.
13:32 On est également dans la réaction du bout des lèvres du côté de Washington,
13:36 quoique le porte-parole de la Maison Blanche vient de dire qu'Alaoui était un terroriste brutal.
13:41 C'est le terme qui a été utilisé ce soir.
13:43 Washington ne dénonce pas la frappe qui n'est, de son côté, toujours pas attribuée à Israël.
13:50 Par contre, il y a un élément dans l'attitude militaire des Américains qui est assez intéressant.
13:54 C'est ce qu'ils ont annoncé le retour de leur porte-avions, l'USS Gérald Ford, du Moyen-Orient.
13:59 Ce porte-avions, c'est le plus moderne, le plus gros de l'US Navy.
14:03 Il avait été envoyé en Méditerranée après le 7 octobre, précisément pour dissuader tout embrasement régional.
14:09 Comment vous interprétez cette décision ?
14:12 Moi, personnellement, je pense que c'est une manière pour les États-Unis d'exercer un peu une pression sur le gouvernement Netanyahou.
14:21 Ils lui ont fait passer de nombreux messages sur le fait qu'ils voudraient que l'opération à Gaza se transforme,
14:26 qu'elle devienne moins massive, plus des frappes ciblées, qu'il y ait moins de pertes civiles.
14:30 Et le fait de faire revenir en arrière ce porte-avions, c'est un message subliminal, ou pas subliminal d'ailleurs, envoyé à Netanyahou sur le sujet.
14:39 C'est une vue, une analyse qui est assez intéressante.
14:44 Est-ce que ça veut dire aussi qu'il y a moins de danger ?
14:49 Le risque d'embrasement s'éloigne ?
14:52 Ça peut être aussi une erreur d'appréciation, parce qu'on en parlera peut-être tout à l'heure,
14:56 mais l'attentat qui est survenu en Iran au moment de la commémoration de la mort de Soleimani,
15:02 ça va peut-être faire repartir à la hausse cette tension.
15:06 Et si, il faut rappeler une chose, c'est qu'il y a un porte-avions américain qui reste présent en mer rouge,
15:10 et là on est dans le contexte de la lutte contre les outils, où les Américains considèrent qu'ils ont suffisamment de force.
15:14 Je voulais que l'on parle ce soir des conséquences en France du conflit au Moyen-Orient.
15:19 Une flambée des actes, des propos, des agressions antisémites.
15:23 Réda Bellage, on n'a plus les chiffres.
15:27 Tous les soirs je me demande pourquoi on n'a plus les chiffres de l'antisémitisme en France.
15:31 Le ministre de l'Intérieur a donné le dernier chiffre, ici même sur ce plateau, le 13 décembre.
15:36 On est dans 1800 actes antisémites depuis le début de l'année et depuis rien.
15:40 Pas plus de détails d'ailleurs.
15:42 Depuis cet octobre, en tout cas sur l'île de France déjà, on dénombre une trentaine par jour d'actes antisémites.
15:50 J'en parlais avec Madame Horplateau et moi en 25 ans de carrière je n'ai jamais vu ça.
15:56 Ça continue ?
15:57 Bien sûr que ça continue. Mais ce qu'il y a c'est qu'on a l'impression, en ayant discuté avec des victimes,
16:04 c'est qu'on a l'impression qu'il y a une omerta, c'est-à-dire que les gens sont obligés maintenant de dissimuler leur religion
16:11 parce qu'en fait ils ont peur d'être agressés gratuitement.
16:15 On ne met plus de kippa, on enlève les mésousas, on enlève les chaînes autour du cou, les étoiles de David, etc.
16:21 Exactement.
16:22 Ça c'est évident.
16:23 Oui, il se multiplie. Je vous dis en île de France on en a une trentaine par jour, très régulièrement.
16:29 Il y a des gens qui déposent plainte, malheureusement il y a des gens qui baissent les bras et qui ne déposent pas plainte.
16:34 Surtout ne pas hésiter à le faire parce que c'est très réprimé.
16:37 Oui, mais vous qui recueillez toutes les plaintes, le taux des plaintes par rapport aux actes ?
16:43 On a énormément de personnes qui nous contactent pour nous signaler des faits.
16:47 Ça c'est une réalité. On tourne toujours à une quarantaine, une cinquantaine de signalements par jour.
16:53 Par jour aussi, les chiffres.
16:55 Après on trie, on ne peut pas tout suivre. Il y a des choses qui n'appellent pas de réponse judiciaire et quand c'est le cas on explique.
17:02 Sinon après il y a les personnes qui n'osent pas, qui ont peur de représailles, qui n'osent pas déposer de plainte.
17:07 Là parfois on intervient sous forme de courrier, sous forme d'appel téléphonique pour essayer d'arranger les choses et parfois ça fonctionne plutôt bien.
17:14 Je pense notamment aux difficultés qu'on peut avoir au sein de certains établissements scolaires, dans des collèges ou dans des lycées,
17:21 où parfois les enfants ont peur, les parents ont peur de déposer plainte à risque de représailles sur l'enfant qui lui va continuer à étudier au sein de l'établissement.
17:31 Et enfin il y a les dépôts de plaintes. C'est-à-dire que lorsqu'il y a des actes qui sont quand même suffisamment graves pour justifier un dépôt de plainte et il faut le faire,
17:38 nous sommes là, nous accompagnons au quotidien, nous les accompagnons au commissariat pour les assister pendant le dépôt de plainte
17:43 et nous suivons la plainte ensuite et après nous les accompagnons devant le tribunal jusqu'à ce que la décision de justice soit rendue.
17:48 C'est un parcours qui a été raccourci dans le temps, je le dis, parce qu'il y a eu un vrai effort de notre justice depuis le 7 octobre qui a été de raccourcir les délais.
17:56 On n'est pas encore dans un traitement ultra rapide mais on est trois fois peut-être plus rapide qu'en temps normal.
18:02 Et les réponses judiciaires sont à la hauteur. Pour l'instant les réponses judiciaires sont à la hauteur.
18:08 Alors il y a deux cas dont on va parler ce soir. Il y a d'abord celui de ces chants antisémites dans le métro.
18:14 Tout le monde se souvient, ces jeunes qui avaient été filmés, un groupe d'une dizaine je pense.
18:20 Une quinzaine.
18:21 Une quinzaine, c'est une jeune fille qui les filme. Ils disent des abominations, des chants abominables.
18:26 Hier, premier passage en justice de l'un d'eux.
18:31 C'était un enterre.
18:33 En fait c'était un enterre devant le tribunal pour enfants de Nanterre. Ça s'est tenu une audience devant le juge des enfants.
18:39 Et je dois dire que deux de nos avocats y étaient, maître Félicien Malenbaum et maître Ilanit Chich.
18:45 Et ce qu'elles nous ont rapporté de cette audience, c'était absolument exemplaire.
18:48 Il y a vraiment eu un travail pédagogique qui a été fait par le président avec une fermeté très importante.
18:52 Des réquisitions du procureur qui étaient aussi fermes.
18:55 Avec une première audience, c'est la réforme du droit pénal des mineurs.
19:00 Une audience d'un côté et la peine plus tard.
19:03 Exactement. Dans un premier temps, on réfléchit sur la culpabilité.
19:05 On regarde les éléments de culpabilité et on voit un peu comment le jeune s'est tenu.
19:08 Il y avait eu des mesures éducatives qui avaient été mises en place depuis les faits.
19:12 Et on était des faits qui dataient du 20 octobre.
19:15 Donc depuis le 20 octobre jusqu'à l'audience d'hier, on a pu voir si le jeune avait respecté ses obligations.
19:20 Et il les avait respectées.
19:22 Donc le tribunal en a tenu compte, a reconnu la culpabilité, a retenu la culpabilité pour les faits d'injure.
19:27 Il dit quoi le jeune ? Il dit "j'ai fait une bêtise, je me suis laissé entraîner par le groupe".
19:31 Il dit qu'il a fait une bêtise, qu'il ne s'est pas bien rendu compte, qu'il n'a pas compris, qu'il était avec un effet de groupe.
19:35 Et 16 ans, c'est vrai que c'est dramatique d'avoir une jeunesse qui est dans cet état.
19:42 Et c'est dramatique d'avoir une jeunesse qui rigole niaisement à ces chants-là.
19:46 Celui-ci n'a pas chanté avec les autres.
19:48 C'est ce qui explique qu'il a été relaxé sur l'apologie de crime et uniquement reconnu coupable sur les injures.
19:54 A 16 ans, il est presque un adulte.
19:55 Ah oui, je suis d'accord avec vous.
19:57 A 17 ans, maintenant, on conduit.
19:59 C'est un vrai sujet, l'irresponsabilité pénale, le manque de discernement.
20:05 Est-ce qu'aujourd'hui, pour moi, un gamin de 16 ans et il y a 20 ans, aujourd'hui, c'est largement un majeur.
20:12 Quand on voit certains actes, on en parlera peut-être tout à l'heure dans d'autres sujets, ça devient de plus en plus compliqué.
20:18 Ils sont de plus en plus violents, il y a les réseaux sociaux.
20:20 Et oui, il faut que les peines s'adaptent aussi.
20:24 L'autre affaire, justement, ça concerne les réseaux sociaux.
20:26 C'est le footballeur Youssef Atal de l'OGC Nice qui a été reconnu coupable de provocation à la haine, condamné à une peine de prison avec sursis.
20:34 8 mois, mais 45 000 euros d'amende. C'est la peine maximale.
20:38 Il faut rappeler, peut-être qu'il avait fait, il avait partagé une vidéo dans laquelle un prédicateur appelé Dieu a envoyé un jour noir sur les Juifs et accompagné la main des habitants de Gaza.
20:47 On était 5 jours après les attaques terroristes du Ramas.
20:51 Et moi, ce qui me sidère, c'est ce qu'il a dit.
20:53 Le tribunal, devant le tribunal, il a dit "je pensais que c'était un message de paix".
20:57 Et il ajoute "je regrette de ne pas avoir regardé jusqu'à la fin la vidéo".
21:00 Je regrette de ne pas avoir regardé jusqu'à la fin la vidéo.
21:03 La vidéo dure 35 secondes.
21:05 C'est un moyen de défense pour lequel il a opté, sur lequel il a été conseillé.
21:12 Donc il n'est pas venu seul à l'audience, il s'est fait conseiller.
21:15 Ensuite, la peine qui a été prononcée est une peine, à mon sens, exemplaire.
21:20 Parce que d'abord, 8 mois sur 6 pour quelqu'un qui n'a pas de casier judiciaire, c'est pas rien.
21:24 Deuxièmement, la peine de 45 000 euros d'amende, elle est totalement adaptée à ses revenus professionnels, donc c'est très bien.
21:30 Et enfin, publication sur deux journaux, assez frais, de la condamnation.
21:35 Et là, c'est pareil, on avait deux avocats, Grégory Ben Sadoun et notre confrère Nicolas Benoëch, qui se sont déplacés.
21:41 Ils ont fait le déplacement pour aller plaider le dossier.
21:43 Donc c'est pareil, dépôt de plainte, suivi de la plainte, on va à l'audience, on plaide.
21:47 Donc tout ce travail-là est fait, donc il faut déposer plainte.
21:50 Vous voyez que ça fonctionne.
21:51 - C'est important de voir que la justice peut être, dans ces cas-là, exemplaire.
21:55 - Exemplaire, rapide, efficace, ferme.
21:57 - Moi, ça me rappelle le mot d'Einstein, vous savez, je suis sûr de deux choses,
22:02 que l'univers est en expansion continue et la bêtise humaine aussi.
22:07 Et puis il dit "mais l'univers, je ne suis pas tout à fait sûr".
22:09 Bon, ben là, je pense qu'on a quand même l'exemple de ça, que ce soit le footballeur ou les jeunes.
22:14 Je crains que ce soit un peu le...
22:17 - Alors, ce n'est pas tout à fait la même chose à mon sens.
22:19 - Mais après, vous savez, on l'avait vu aussi aujourd'hui, la prise de parole,
22:23 la prise de position via un tweet ou via les réseaux sociaux, des personnalités,
22:29 que ce soit des sportifs de haut niveau qui sont des exemples pour les jeunes,
22:33 ils ont un impact énorme.
22:35 Donc quand vous avez ce genre de propos et que la personne n'est plus présumée coupable
22:38 et qu'elle est coupable, oui, il faut bien sûr une peine exemplaire.
22:41 Yosef Atal, quand même, il faut dire les choses, il n'était pas au tribunal hier.
22:45 Il joue au foot, il continue.
22:47 Bon, je m'excuse, je ne suis pas allé au bout de la vidéo de 35 secondes.
22:50 Il est en Côte d'Ivoire parce qu'il dispute la Cannes,
22:52 où il se prépare pour la Cannes, la Coupe d'Afrique des Nations,
22:55 sous les couleurs de l'Algérie, puisqu'il joue en Algérie.
22:59 Il est mis à l'écart par son club.
23:01 Pour l'instant, il est suspendu pour sept matchs par la Libre de football.
23:04 Ce n'est pas non plus... Il n'est pas dans le repentir absolu, moi je trouve.
23:08 Alors, l'intérêt, c'est de savoir si, est-ce que oui ou non, ça va lui servir de leçon.
23:12 Est-ce qu'il va recommencer ou pas tenir ce genre de propos ?
23:15 - Vous ne pensez pas ? - Oui, je pense.
23:17 21h quasiment 30, le rappel des titres avec Simon Guillin,
23:21 puis après on va parler du "home-jacking" des célébrités.
23:24 Eh oui, c'est un truc qui s'est vraiment développé, mais pas que les célébrités d'ailleurs.
23:28 Simon, bonsoir.
23:30 Bonsoir, cher Olivier, bonsoir à tous.
23:31 Une situation toujours critique dans le Pas-de-Calais.
23:34 L'eau a une nouvelle fin au veille. Les maisons, 500 personnes sont toujours privées d'électricité ce soir.
23:39 Le département est toujours en vigilance rouge au risque de crues.
23:42 Olivier Véran et Christophe Béchut se rendront sur place demain.
23:46 En Iran, au moins 103 personnes ont été tuées et 211 blessées
23:50 dans un attentat perpétré près de la tombe de Qasem Soleimani,
23:54 qui est l'architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient.
23:58 Une double explosion a donc eu lieu à proximité de sa tombe,
24:01 alors que l'Iran commémore aujourd'hui le quatrième anniversaire de sa mort.
24:05 Et puis on souhaite ce soir un joyeux anniversaire à Mickey, qui fête ses 95 ans.
24:10 La célèbre Issi Messouri a d'ailleurs fait lundi son entrée dans le domaine public,
24:14 ouvrant donc la voie de potentielles reprises ou adaptations.
24:18 Il est à peine tombé dans le domaine public que deux nouveaux films d'horreur vont mettre en scène.
24:22 Mickey, cher Olivier.
24:24 Il s'est passé la même chose pour Winnie le Rochon.
24:27 Immédiatement dans le domaine public, immédiatement dans un film d'horreur.
24:30 Je vais préciser peut-être, merci Simon, ce que c'est que le domaine public.
24:33 95 ans, hop, ça tombe, ça échappe à Disney.
24:36 Alors pas tout, la souris moderne, parce que ça c'est une image un peu ancienne,
24:41 la souris moderne, short rouge, etc. c'est toujours Walt Disney,
24:44 mais celle-là, un peu fine, un peu en noir et blanc, tout le monde peut l'utiliser.
24:48 Et la détourner.
24:49 Et bien oui. Et puis on va voir ce que ça donne, le film d'horreur.
24:52 Oui, ça va être super, ne vous inquiétez pas.
24:55 Mickey, un mot sur ce qui s'est passé en Iran, c'était dans le flash.
25:00 Un mot, c'est terrible.
25:02 C'est terrible parce que c'est un attentat avec une centaine de morts,
25:05 un peu plus de 100 morts, 103 morts, double explosion.
25:09 Ça s'est passé à un moment de recueillement important pour le pays, c'est ça ?
25:13 C'est un moment de recueillement important, au moins pour la partie officielle du pays,
25:16 pour l'État iranien, puisque Soleimani, c'était le numéro 2 du régime.
25:19 C'est quelqu'un qui a été tué par les Américains en 2020 sur l'autoroute
25:23 qui va de l'aéroport de Bagdad au centre-ville de l'Irak.
25:27 Et c'est quelqu'un qui est depuis devenu une espèce de héros pour le régime
25:30 parce qu'il coordonnait, votre présentateur l'a bien expliqué,
25:34 toutes les actions de l'Iran au Moyen-Orient.
25:36 Il était à la tête, vous savez, de ce qu'on appelle la force Al-Qaïd,
25:39 ce qui est la force d'élite du régime.
25:41 Evidemment, on se pose la question...
25:42 Pour le régime, c'est quand même un échec incroyable.
25:45 Alors maintenant, la question, c'est qui a été tué ?
25:47 On se pose la question, la question de la synchronisation par rapport à ce qui se passe.
25:50 Il y a deux questions, il y a qui a été tué ?
25:51 On n'a pas encore le détail. Est-ce qu'il y a des officiels importants qui ont été tués ?
25:54 Il y a des civils en tout cas.
25:55 Évidemment, des civils.
25:56 Et puis, évidemment, qui est responsable de cet attentat ?
25:59 Washington, ce soir, a dit "C'est pas nous, c'est pas les Israéliens, on en est sûrs."
26:03 Et c'était vraiment la première déclaration qu'il avait faite en tant que parole de la Légion Blanche.
26:07 Israël, en Iran, a pratiqué de nombreux attentats, mais c'était très particulier.
26:11 C'était pour éliminer des experts du programme nucléaire iranien depuis une quinzaine d'années.
26:16 Ils ne font pas ce genre de choses.
26:17 En revanche, il y a beaucoup de mouvements d'opposition armés en Iran qui font des attentats régulièrement.
26:23 Par exemple, il y a des sunnites radicaux dans le Persistant, il y a des ballons.
26:26 Mais la déstabilisation du régime iranien peut être pilotée de loin par les Américains.
26:32 On peut toujours y penser, surtout en ce moment, encore une fois, où l'Iran est derrière le Hezbollah et derrière le Khamenei.
26:39 En tout cas, ce qui est certain, c'est que le régime va probablement présenter des choses comme ça.
26:42 On va revenir à une actualité plus proche de nous, le phénomène des home-jacking et des tentatives de cambriolages chez les stars.
26:48 Une série de personnalités en ont été victimes.
26:50 Il y a ceux qui ont été traumatisés et violentés.
26:52 Tout le monde se souvient de Bernard Tapie.
26:54 Il y a quelques années, plus près de nous, Bruno Guillon.
26:57 La chanteuse Vita qui était chez elle avec sa famille, qui a été frappée, traumatisée.
27:01 Puis il y a des cambriolages aussi chez les stars, comme Nikos ou Cyril Lignac, qui eux n'étaient pas là.
27:05 Sur le home-jacking, la préfecture de police nous dit 337 home-jacking en région parisienne ces derniers mois.
27:11 Il me semble que ce sont les chiffres de 2022.
27:14 Oui, c'est ça. 2022.
27:15 Arrêtés en octobre 2022.
27:17 Ce qu'on peut constater, en effet, c'est que les réseaux sociaux, je ne sais pas c'est quoi le phénomène.
27:24 Je pense que ces individus prennent énormément de risques, puisqu'on sait qu'à partir du moment où c'est médiatisé,
27:29 à meurtir, du moment où c'est une personnalité, le protocole parquet en Ile-de-France, en tout cas,
27:34 saisit automatiquement des services spécialisés au niveau judiciaire.
27:39 On va savoir par exemple le DGRB, le groupe de répression du banditisme, ou les brigades de répression du banditisme.
27:44 Donc l'enquête, elle va vite, elle va loin.
27:46 Et c'est des services qui sont vraiment spécialisés dans ce genre d'effet.
27:49 On vous regarde, on vous épie, on prépare les home-jacking.
27:53 Ça n'arrive pas, ce n'est pas un truc qui arrive comme ça.
27:55 Oui, ce n'est pas un truc qui arrive comme ça.
27:57 Et comme vous le constatez, alors pour l'affaire de monsieur Nikos, ce qui est intéressant, c'est qu'on constate une fois de plus...
28:04 Il n'était pas chez lui.
28:05 Il n'était pas chez lui, mais les individus étaient équipés pour une séquestration.
28:09 Voilà, ils avaient ce qu'il faut dans le véhicule, ils avaient les auteurs présumés, pardon,
28:14 ils avaient ce qu'il faut dans la voiture, les serflex, ils avaient tout ce qu'il faut pour baïonner quelqu'un,
28:18 ils avaient des cagoules, ils avaient tout ce qu'il faut, absolument tout.
28:20 Donc si malheureusement, lui ou un de ses membres de sa famille était sur place,
28:24 eh bien on aurait eu, comme dans l'affaire Guillon, une séquestration.
28:27 Alors dans l'affaire Guillon, je crois que les auteurs ont été arrêtés.
28:31 Il y a deux mineurs et un majeur qui l'étaient chapeauté.
28:35 Ce que je veux dire, c'est d'une violence abominable, abominable.
28:38 On a un exemple, ça a été tourné, on a fait un petit reportage il n'y a pas très longtemps,
28:43 auprès d'un habitant de Tournefeuille.
28:45 Tournefeuille, 32 000 habitants, commune la plus cambriolée de France.
28:48 En 2022, 105 cambriolages pour 100 000 habitants.
28:52 Et ce qu'a vécu Jean-Marc, 66 ans, il est allé aux urgences, il était dans un très très sale état,
28:57 il avait été amouché de manière abominable.
28:59 Regardez.
29:01 Trois grands gaillards sont arrivés en courant et m'ont sauté dessus.
29:06 Nous nous sommes battus là, ça a duré trois minutes.
29:09 Coup de poing, coup de pied et le petit est passé derrière avec la barre de fer,
29:14 m'a mis un coup sur la tête, un coup dans les jambes et m'ont fait tomber.
29:17 Ils voulaient me casser les coudes, les jambes.
29:21 Cet homme de 66 ans, joueur de rugby, se défend, se débat, donne des coups, en reçoit beaucoup.
29:27 Affaibli, il se dit qu'il va mourir, il fait le mort.
29:30 Ses agresseurs le traînent à l'intérieur.
29:33 J'étais attaché, main liée, jambes liées, attaché au fauteuil, en sang.
29:39 J'ai vécu trois quarts d'heure à le couteau comme ça,
29:42 où le couteau la pointe dans l'oeil en me disant "on va t'arracher l'oeil, on va t'arracher l'oeil, les sous, les sous".
29:47 Après une heure de torture, ses agresseurs partis, Jean-Marc se libère, appelle la police.
29:53 Il a de très lourds traumatismes, plusieurs fractures, trois coups de couteau, des hématomes, des pieds à la tête.
29:59 Arrêté en Finlande, en flagrant délit de vol, un des cambrioleurs y purge une peine de prison.
30:05 La justice française a demandé son extradition.
30:09 Effet de surprise, faire peur, terroriser, obtenir les biens qu'on présume cachés dans la maison.
30:16 Exactement, et surtout la violence, ça c'est très important pour eux, c'est la violence, c'est la violence de l'acte.
30:21 C'est pour ça que normalement, l'avocate ne me contredira pas, ça passe aux assises.
30:27 Mes collègues des services d'investigation se plaignent de ça, parce que très souvent, c'est requalifié, ça passe en correctionnel,
30:34 et du coup les peines sont beaucoup plus faibles.
30:36 Avec l'actualité, j'espère que ça va s'arranger, que justement on va laisser en assise, même s'il y a minorité,
30:41 parce que souvent les réseaux très organisés utilisent des mineurs,
30:45 et vous avez un commanditeur majeur, et du coup vous avez une atténuation de la peine.
30:51 Ça arrive souvent, vous avez affaire à ça ?
30:54 Oui, et c'est vrai qu'il y a une correctionnalisation de ces affaires de braquage, d'homme-jacking,
30:59 qui ne devrait pas avoir lieu en fait, parce qu'à la base, ce sont des faits criminels, de nature criminelle.
31:03 Les armes sont utilisées, les violences très fortes sont utilisées,
31:06 et on est évidemment sur des crimes et non pas sur des délits.
31:09 Donc c'est compliqué de renvoyer, on sait bien qu'on a des problèmes avec l'organisation de la justice,
31:14 que les cours d'assises, c'est plus compliqué pour les faire siéger que les tribunaux correctionnels.
31:17 Il y a des questions de délai aussi qui interviennent, il y a toute une réflexion, une politique pénale.
31:22 C'est comme dans les affaires de drogue, on emploie aussi beaucoup de mineurs, on va en parler dans un instant.
31:26 Juste après la pause, merci d'être avec nous.
31:29 Avant de parler de Gérald Darmanin, il y a eu une affaire, une condamnation qui nous a intéressé.
31:37 Ce soir, il y a quelques temps, Linda Kebab, une de vos collègues, a été insultée sur internet par Taha Bouhaf,
31:45 qu'il a traité exactement, quels étaient les mots exactement ?
31:49 - "Arabe de service". - "Arabe de service", voilà.
31:52 Et il a été condamné, Taha Bouhaf, ce soir.
31:55 Et ce soir, d'ailleurs, Linda Kebab s'en est félicitée, on va voir ce qu'elle écrit.
31:59 "La Cour de Cassation a rejeté le pourvoi de Taha Bouhaf, condamné pour injure raciste, il est admissible."
32:05 "Advitable", pour toute la vie condamnée pour injure raciste,
32:07 "durant les audiences, il a enchaîné mensonge sur mensonge pour couvrir son ignominy, mensonge que se l'est."
32:12 "Saisi de l'âtre gobe, les juges, eux, n'ont pas été convaincus."
32:15 C'est important comme condamnation.
32:18 - Oui, c'est important comme condamnation.
32:21 Salut Linda, parce que j'ai travaillé longuement avec elle, quand on bossait ensemble sur Créteil.
32:26 C'est quelqu'un que j'apprécie, c'est quelqu'un qui est très apprécié par les collègues.
32:30 Et vous savez, quand vous défendez une institution comme la police,
32:34 il y a beaucoup de gens d'extrême-gauche, ultra-gauche, qui nous menacent sur les réseaux sociaux.
32:40 Et là, pour le coup, c'est un journaliste.
32:42 Et je pense que, j'espère que cette condamnation va servir d'exemple.
32:46 Je pense qu'il y a une limite à prendre au passé.
32:47 - Vous voulez voir l'exemplarité ? Vous allez voir ce qu'écrit ce soir, Taha Bouhaf, dans un nouveau message sur Internet.
32:53 "Mais Linda, ta propre famille est d'accord avec moi, et à honte de tes propos, tu vis dans ta bulle de policier fâcheux."
32:57 "Tu n'es même plus en contact avec la réalité, ma pauvre."
33:00 "Je m'en cogne de ce que pensent une poignée de juges blancs et bourgeois qui n'ont jamais connu le racisme de leur vie."
33:05 "Et qui ne comprennent même pas ce que ça veut dire."
33:07 "Moi, je sais d'où je viens, je sais pourquoi je me bats."
33:09 "Toi, j'en suis pas sûr, et je sais que tu vas tenter de nier sur ta famille."
33:12 "Je peux sortir les screens si tu veux."
33:14 "Sinon, un mot pour la Palestine, ou ton syndicat te l'interdit."
33:17 C'est tout et n'importe quoi, par ailleurs.
33:19 Mais...
33:21 - Qu'est-ce qu'on peut répondre à ça, honnêtement ?
33:25 - C'est juste des propos honteux.
33:28 On parle de quelqu'un qui est d'origine maghrébine.
33:31 On dit que le discours policier...
33:34 J'ai pas le tweet, mais on parle de police fâcheux.
33:37 - Et de juges blancs.
33:39 - Vous savez, quand vous êtes...
33:41 Que vous soyez policier ou pas policier,
33:43 que vous soyez juif, que vous soyez catholique, que vous soyez musulman, arabe, ce que vous voulez.
33:48 L'intégration...
33:51 La France, c'est un beau pays.
33:53 Il y a différentes religions, il y a différents cultes,
33:55 il y a différentes personnes, des cultures différentes.
33:59 Et la police, elle a évolué en 25 ans, depuis 1998,
34:03 où on a commencé à recruter, comme disait M. Chamin, les fils de l'immigration.
34:07 Et justement, maintenant, aujourd'hui, la police, elle a l'image de la société.
34:11 Et ce genre de personnes, elle détruit...
34:13 Je vais pas dire le travail, parce qu'on va pas se mentir.
34:16 - Soyons honnêtes, vous avez déjà...
34:18 C'est pas la première fois qu'on s'en prend à un policier de cette manière.
34:21 Combien de fois sur le terrain vous avez été traité de cette manière ?
34:24 - Vous voyez, c'est ça qui est...
34:26 - On vous a jamais traité d'arabe de service ?
34:28 - Moi, c'était souvent poulet grillé.
34:31 C'est drôle, mais voilà.
34:32 Ou Dark Vador, parce que j'étais du côté obscur de la force.
34:35 Vous voyez, c'est parce qu'on a un problème avec l'autorité depuis pas mal d'années.
34:38 Et certaines personnes n'acceptent pas que vous ayez choisi d'être utile à la société,
34:44 de protéger les Français, comme les gens qui ne sont pas Français.
34:47 Et voilà, on fait des généralités.
34:49 Et normalement, les gens qui se disent victimes de racisme,
34:53 ils sont victimes des fois de clichés et de généralités.
34:56 Et cette personne, elle fait tout simplement des généralités.
34:59 Et je salue cette condamnation.
35:02 - Gérald Darmerlin, sur le terrain à Marseille.
35:04 30e visite du ministre de l'Intérieur pour installer une nouvelle CRS.
35:07 La CRS 81-160 effectif.
35:09 Rappelez que l'objectif de 300 effectifs à Marseille était atteint.
35:12 Et que la sécurité était aujourd'hui assurée pour les Marseillais.
35:15 Parmi ces propos, le ministre de l'Intérieur a dit que dans la lutte contre le trafic de drogue,
35:22 il fallait s'en prendre aux livreurs et aux consommateurs.
35:25 Et à ce qu'il appelle, ce qu'on appelle, Uber Cheat.
35:28 Des livraisons qui ont remplacé, qui sont en train de remplacer les points de deal en réalité.
35:31 On va y revenir. Écoutez.
35:33 - La suppression d'un trafic sur la voie publique ne veut pas dire la suppression totale du trafic,
35:39 qui prend d'autres formes.
35:40 Ces autres formes, vous le savez, c'est soit de livraison dite à domicile,
35:43 ce qu'on appelle vulgairement le Uber Cheat.
35:45 Des scooters, des voitures, des livreurs qui apportent chez les gens leur dose de drogue.
35:50 Très appuyé sur les réseaux sociaux, vous le savez bien.
35:53 Snapchat par exemple, ou TikTok.
35:55 Nous allons encore plus renforcer la police d'Internet et pénaliser les clients, bien évidemment.
35:59 - Parce que s'il n'y avait plus de consommateurs, il n'y aurait pas de vendeurs.
36:02 Dans l'amende pénale que nous avons mise en place,
36:04 et cette amende est découverte aujourd'hui à peu près à 50%,
36:07 le président de la République a décidé qu'elle devait être couverte à 100%,
36:10 avec désormais, vous le savez, des saisies d'espèces systématiques à partir du mois de mars,
36:15 et des saisies directement sur salaire ou les minima sociaux.
36:18 - Il y a beaucoup de choses là-dedans.
36:20 Peut-être qu'on peut commencer par la fin.
36:22 Les amendes pénales qui doivent être recouvertes, qui le sont à 50%,
36:26 c'est-à-dire que vous êtes dans la rue, vous êtes pris en train de fumer un joint,
36:30 vous avez une amende, 50% qui sont recouvertes parce qu'elles ne sont pas payées sur place.
36:35 Il y a une époque où il était question de donner aux policiers des terminaux de paiement.
36:40 - Oui, on voulait encore nous rajouter une nouvelle chose sans nous consulter.
36:44 C'est malheureusement très souvent.
36:45 - Je me souviens que vous aviez dit "mais comment on fait pour courir avec un terminal de paiement d'un côté ?"
36:49 - Comme si on n'avait pas assez de travail comme ça.
36:51 - Évidemment.
36:52 Donc, ce qui est intéressant, la nouveauté, c'est saisie soit en espèces, soit sur salaire.
36:59 Saisie sur salaire, soit sur les minima sociaux, ce que dit ce soir le ministre de l'Intérieur.
37:03 Ça c'est nouveau.
37:04 - Oui, c'est nouveau et je pense que c'est une piste intéressante parce que,
37:08 que ce soit l'acheteur ou que ce soit le vendeur, si vous attaquez le portefeuille,
37:13 ce n'est plus du tout la même.
37:15 Donc voilà, il faut bien quand même distinguer, et c'est ça le but de cette amende,
37:19 c'est qu'il faut distinguer le trafiquant, celui qui vend et qui fait la session, et celui qui consomme.
37:26 Je pense que c'est une mesure qui est semi-répressive et qui peut être intéressante d'attaquer le portefeuille.
37:32 - On peut minima sociaux ?
37:33 - Minima sociaux, ça me semble compliqué, je pense que c'est un effet d'annonce, on ne va pas se mentir.
37:37 Après, j'ai un peu de mal à comprendre le concept.
37:41 Avec cette amende, on vise qui ? On vise le revendeur ?
37:44 - Le consommateur.
37:45 - Le consommateur, objectif consommateur. Il y a deux choses là-dedans.
37:48 On lui évite la garde à vue, on lui fait payer une amende.
37:52 - On lui fait payer une amende, qu'il va payer, et on ira prélever sur son salaire
37:55 parce qu'évidemment il a un salaire qui rentre de manière régulière.
37:57 - Non, parce que ce n'est pas payé en réalité, 50% de recouvrement.
38:00 - Regardez, pourquoi pas, c'est une piste.
38:02 - Ubercheat contrôle des livraisons, on les connaît, dit le ministre de l'Intérieur.
38:08 On a des informations, je ne sais pas qui ce sont.
38:11 - Alors le call center ou Ubercheat, je ne sais pas comment on peut appeler ça,
38:15 c'est une difficulté pour nous sur le terrain ou dans les services d'investigation spécialisés
38:20 dans la lutte contre le trafic de stupéfiants. Pourquoi ?
38:22 Parce qu'en général, quand vous traitez une affaire de stup de grosse quantité,
38:25 vous travaillez en préliminaire, donc vous avez plusieurs mois pour travailler à votre rythme,
38:31 faire des surveillances, etc.
38:33 La problématique, et c'est pour ça que c'est dur de lutter, et quand on y arrive on le fait,
38:38 de lutter contre le Ubercheat, c'est que vous travaillez en flagrant délit,
38:41 c'est-à-dire que vous avez 24 + 24, ça peut aller jusqu'à 96 heures
38:44 dans le cadre d'une dérogation par un juste déliberté d'étention.
38:49 Du coup, il faut aller très vite pour remonter toute la source, c'est très difficile.
38:54 Mais bon, le but c'est quand même d'interpeller l'acheteur,
38:56 et c'est vrai qu'avec une réquisition du procureur, pour nous ça va nous faciliter le travail.
38:59 Si on généralise ce fléau, parce qu'aujourd'hui c'est de plus en plus courant,
39:05 parce que c'est moins de risque pour l'acheteur, et c'est plus rapide pour l'acheteur,
39:09 et c'est très lucratif pour le livreur également.
39:11 On va juste terminer en disant encore un mot du propos de Gérald Darmanin.
39:16 Il dit qu'aujourd'hui il y a moins de points de deal à Marseille, ils ont baissé,
39:22 c'est parce que d'ailleurs il y a moins de points de deal qu'il y a beaucoup de morts,
39:26 on peut rappeler le chiffre, 49 morts et beaucoup de mineurs, il y a une guerre de territoire.
39:31 75% des règlements de compte viennent des bagarres entre deux bandes rivales
39:34 qui ont, selon le ministre, été mis hors d'état de nuit récemment, fin d'année,
39:37 avec l'arrestation à l'étranger des gros bonnets, des tels, notamment à Dubaï.
39:42 Je ne sais pas si cette information est confirmée ou pas,
39:45 mais c'est intéressant de voir cette lecture-là.
39:47 Ce qui est intéressant, c'est qu'il faut, si on élargit un petit peu le spectre,
39:50 évidemment Marseille ça a toujours été un lieu de trafic, la French Connection, etc. on le sait,
39:54 mais là on a quand même un problème qui est européen et même extra-européen.
39:57 On a un problème européen parce que vous avez des États comme la Belgique ou les Pays-Bas
40:00 qui sont aujourd'hui confrontés à une hausse de la criminalité telle
40:03 qu'il y a des ministres qui sont quand même menacés, la mocro-mafia,
40:06 et puis au-delà de l'ensemble européen, toutes ces drogues,
40:09 elles arrivent soit d'Amérique du Sud, soit directement d'Afrique,
40:12 en passant par les trafics sahéliens, et là on a un gros problème
40:15 avec tous ces États extrêmement fragiles, souvent très corrompus,
40:17 qui n'ont pas les moyens de freiner les filières qui ensuite rentrent en France.
40:21 Donc là on a quand même un problème qui dépasse la simple répression nationale du phénomène.
40:26 On a du mal à parler au Maroc aussi, ça fait des années qu'on sait d'où vient le chiffre.
40:31 Il y a d'ailleurs un scandale en cours au Maroc,
40:33 c'est parce que vous avez suivi deux hommes politiques importants qui sont démissionnés à cause de ça.
40:39 Juste une anecdote, si vous permettez pour finir.
40:41 Il y a des années de ça, peut-être que vous avez connu cette période,
40:43 on avait les orodateurs un peu partout dans Paris pour payer avec des pièces.
40:47 Régulièrement les parcmètres se faisaient vider en fait,
40:51 et il y avait une véritable délinquance autour de ces parcmètres
40:54 qui nous prenait des mois et des mois d'enquêtes et des audiences à n'en plus finir à Paris.
41:00 On a réglé le problème en adaptant et en mettant des cartes de paiement et ça a été fini.
41:04 Donc on voit bien aussi qu'il faut s'adapter à la délinquance
41:08 et qu'il faut être plus ingénieux pour justement...
41:10 Les délinquants, c'est eux qui se sont adaptés, Uber, UberGénie...
41:12 Ah eux s'adaptent, il faut qu'on s'adapte nous aussi.
41:14 C'était l'exemple.
41:15 On va terminer, merci beaucoup à tous les trois d'avoir été là.
41:17 Reda Bellage, Muriel Wackening, Guillaume Blaguen.
41:19 Merci infiniment d'avoir été avec moi ce soir.
41:21 Dans un instant, évidemment, vous avez rendez-vous avec SoirInfo et Julien Pasquet.
41:27 A demain, bye bye.
41:29 ♪ ♪ ♪