Le 8h30 franceinfo de Michel-Edouard Leclerc

  • il y a 8 mois
Le président du comité stratégique des centres E.Leclerc était l'invité du 8h30 franceinfo, jeudi 4 janvier 2024.

Category

🗞
News
Transcript
00:00 Michel-Edouard Leclerc, bonjour.
00:04 Bonjour, mes meilleurs voeux à vos auditeurs de France Info.
00:07 Meilleurs voeux et bonne année à vous.
00:09 On attend dans la prochaine demi-heure les chiffres de l'inflation pour le mois de décembre
00:14 et pour l'année 2023.
00:16 Inflation à qui vous avez promis de casser la gueule, on ne vous voit pas avec vos gants de boxe.
00:21 Ce matin, on a bien compris que le pouvoir d'achat restait une priorité absolue pour les Français.
00:27 Est-ce que vous partagez l'optimisme du ministre de l'Economie ?
00:31 Ça y est, c'est fini l'inflation ?
00:33 C'est fini. Si on va aller chercher la déflation, il va falloir mettre des gants de boxe.
00:38 D'ailleurs, je ne les ai pas mis ce matin, mais tous mes collaborateurs, les collègues sont avec des gants de boxe.
00:44 Et d'ailleurs, vous en avez informé les auditeurs. Carrefour aussi, il a ses gants de boxe.
00:51 Système U, Intermarché.
00:53 On va y revenir dans le détail.
00:55 Nous avons 15 jours pour essayer de ramener, 15 jours à un mois, pour ramener de l'inflation à quelque chose de raisonnable.
01:01 Parce que les consommateurs ont eu l'impression de s'être fait avoir l'année dernière.
01:06 On a beaucoup inventé, expliqué, évoqué le conflit de l'Ukraine, l'après-Covid, la désorganisation.
01:14 Nous, on trouve que 21% de hausse sur l'alimentaire, c'était quand même assez déconnant.
01:19 Et donc, on va se retrouver avec les fournisseurs.
01:23 Oui, ça va être chaud.
01:26 Alors, il y a... ça va être chaud.
01:28 - Est-ce que vous savez déjà si des produits à court terme ou moyen terme vont baisser ?
01:33 Des produits en particulier dans vos rayons et dans les supermarchés, lesquels ?
01:36 - Ceux que je sais pouvoir acheter moins cher sont ceux que je suis en train d'acheter moins cher.
01:43 Et qui ne dépendent pas des lois françaises ou même du système de production français.
01:47 - Qu'est-ce que vous achetez moins cher en ce moment ?
01:49 - Par exemple, en ce moment, sur le reste du monde, comme on dit souvent dans les médias,
01:54 sur la zone ado-pacifique, tout ce qui se fabrique là-bas, les prix sont à la baisse,
02:01 les affrêtements sont à la baisse, les containers.
02:05 Et donc, déjà, les jouets pour l'année prochaine, le linge de maison, le textile, le multimédia,
02:15 tout ça c'est à la baisse pour 2024, mi-2024 et plus.
02:19 Le temps qu'ils reviennent, et si j'ai bien compris, ils vont revenir en container en faisant un grand détour.
02:24 Donc on va dire pour l'été prochain, pour juin prochain, il y aura ces produits-là à la baisse,
02:32 vraiment à la baisse, pas simplement une moindre inflation dans la consommation française.
02:37 Pour ce qui concerne les grandes multinationales, le cycle de négociation c'est maintenant.
02:43 Les multinationales arrivent avec des hausses de prix, moi je trouve ça incongru.
02:48 Justement, pour bien préciser à nos auditeurs, Carrefour a annoncé qu'il n'allait plus vendre de produits au groupe PepsiCo.
02:55 Il s'agit de Ben & Nut, Pepsi, Lipton.
02:58 Il y aura des affichettes dans les rayons qui préciseront pourquoi, à cause de hausses de prix inacceptables,
03:05 est-ce que vous soutenez la méthode de Carrefour ?
03:09 On est tenté aussi, mais on a un avantage par rapport à Carrefour.
03:14 Je ne règle pas mes comptes derrière le comptoir, c'est une belle entreprise, ce n'est pas le sujet.
03:18 Non, non, non, non, non.
03:20 C'est simplement que Leclerc a fait une progression énorme cette année du fait de notre positionnement prix.
03:27 Carrefour était derrière quand même.
03:29 Nous sommes le seul distributeur à avoir eu un accroissement en volume.
03:34 C'est un argument que nous avons pour les industriels qui, eux, n'ont pas fait beaucoup de croissance.
03:40 On leur dit, plutôt que de vous jeter dehors, venez donc chez nous, c'est chez nous que vous allez pouvoir vous refaire, refaire des volumes.
03:48 Et donc, ce genre d'argument est moins brutal qu'une éviction, mais il prend plus de temps pour être formalisé.
03:56 Nous pensons très sincèrement, nous sommes volontaristes, nous sommes positifs, nous sommes volontaristes.
04:01 Nous, ils demandent tous des hausses de 6 à 10%.
04:06 Vous avez des exemples concrets de groupes ?
04:08 Je vais vous donner des exemples. 6 à 10%, en moyenne, ce qui veut dire qu'à l'intérieur de ces 6 à 10%, il y a quelquefois des 20%.
04:14 Nous, carrément, puisque c'est une égo, on n'est pas à Las Vegas, mais quand même, on va chercher de la déflation, on va chercher des baisses.
04:21 On aura plutôt, je ne vais pas vous dire ce qu'on aura, parce que ce serait lâcher la pression avant,
04:27 mais je pense qu'on va casser justement ce rythme d'inflation.
04:31 On aura des baisses et on aura une inflation bien moindre, bien plus normale.
04:35 Soyons clairs, est-ce que vous êtes prêts à vous priver de certains produits dans vos rayons ?
04:40 Même des produits de grande marque qui sont prisés du public parce que l'augmentation est trop forte ?
04:46 Oui, parce que ça se passe chez nous et c'est toujours aux commerçants qu'on attribuera la hausse qui est inexpliquée.
04:52 Vous l'avez déjà fait, ça ?
04:53 On l'a déjà fait, on l'a fait presque une fois par an, deux fois par an.
04:57 C'est jamais un jeu gagnant, c'est toujours un jeu, c'est pas un jeu, mais c'est toujours une technique,
05:05 parce que les consommateurs ne veulent pas payer cher, mais s'ils n'ont pas leur coca, s'ils n'ont pas leurs produits,
05:10 ils ne sont pas contents non plus et on les envoie chez les concurrents.
05:13 Donc, je ne suis pas pour le "name and shame", je ne suis pas pour ce type de solution,
05:18 mais je pense qu'on va arriver, je suis optimiste, je pense qu'on va arriver avec des négociations très dures,
05:24 avec des grandes box, je ne sais pas pourquoi je vous regarde, avec des grandes box, ça va être chaud,
05:30 et je pense qu'on va ramener quand même des baisses, mais il faut aller la chercher.
05:33 Et quel type de produit par exemple ?
05:35 C'est la différence avec Bruno Le Maire qui dit "annoncez les baisses, vous angoissez les Français, les distributeurs",
05:42 il faut bien que je les ramène avant de les annoncer, parce que ça se passe dans nos magasins,
05:46 et si un chef de rayon, une caissière, un collaborateur, une collaboratrice ne peuvent pas expliquer une hausse,
05:53 moi je pense qu'il ne faut pas l'accepter.
05:55 Or aujourd'hui, on nous dit que ça va revenir à la normale, mais quand même, je vous le donne en première,
06:02 comme ça, on a des demandes de hausse encore sur l'huile, +23%, +23% sur l'huile, sur l'huile,
06:11 enfin je veux dire le conflit ukrainien...
06:13 - Vous êtes un peu pour le "name and shame" quand même du coup ?
06:15 - Je ne vais pas citer de marque, mais vous voyez, c'est quand même...
06:17 Non, je fais attention, mais vous voyez, 23% sur de l'huile, alors que c'est quand même qu'à l'est du Donbass,
06:25 et encore il y a des exportations via Odessa, qu'en Ukraine le schéma est diminué,
06:30 on nous demande des hausses sur les tablettes de chocolat de 11%, je sais bien que Noël est fini,
06:35 mais quand même, on mange du chocolat dans la vie, plus que ça,
06:39 les sauces chaudes c'est +10%, les jus de fruits en liquide c'est +18%,
06:44 le champagne après une flambée extraordinaire, il nous demande encore 8%,
06:49 donc vous voyez, on a jusqu'à la fin du mois pour ramener tout ça à du raisonnable,
06:54 et dans ce que j'appelle le raisonnable, moi, il ne faudrait pas que ça dépasse de 2,5%, vous voyez.
06:59 - Juste un mot rapidement, ce que vous avez parlé, champagne et chocolat,
07:02 est-ce que les français se sont privés pour les fêtes ?
07:04 - Les derniers jours ils ne se sont pas privés, tout le monde a fait la fête,
07:08 il y avait une telle frustration, une telle angoisse, je l'ai bien ressenti,
07:11 parce que même le Black Friday, c'est un truc que je n'aime pas moi particulièrement,
07:15 ni l'expression, ni cette manière de faire Noël avant Noël,
07:19 Black Friday n'avait pas tellement marché, la consommation n'avait pas tellement explosé
07:25 encore une semaine avant Noël, mais alors la dernière semaine de Noël,
07:29 tout le monde s'est précipité dans les magasins, et pour ne pas parler que corporatiste,
07:34 ça veut dire que pour la croissance française, il y a quand même du rythme.
07:38 - Et on va en parler de l'année à venir, ce sera dans un instant,
07:41 on fait un point sur l'info du jour, c'est avec Elie Habergel à 8h40.
07:45 - Anthony Blinken en Israël, face au risque d'embrasement du Proche-Orient,
07:50 le secrétaire d'État américain entame aujourd'hui une tournée diplomatique dans la région.
07:54 Ce déplacement intervient sur fond de crainte de voir le conflit entre Israël et le Hamas s'étendre.
07:59 L'Iran accuse en effet l'État hébreu et les États-Unis d'être derrière l'attentat
08:04 qui a fait presque 100 morts hier, une double explosion près d'une mosquée,
08:08 l'Alatoya Ali Khamenei promet une réponse sévère.
08:11 Une étude scientifique fait le lien entre l'hydroxychloroquine et 17 000 décès dans 6 pays
08:18 pendant la première vague du Covid-19, 200 en France selon le document.
08:22 L'hydroxychloroquine était présentée par certains comme un remède miracle contre le coronavirus,
08:27 notamment par le professeur Didier Raoult.
08:29 Les musées noirs de monde à Paris en 2023, les grands musées de la capitale,
08:34 ont attiré l'an dernier des millions de visiteurs, presque 9 millions d'entrées au Louvre,
08:38 quasiment 4 millions pour les musées d'Orsay.
08:41 C'est inédit, c'est réjouissant.
08:43 On se félicite sur France Info.
08:44 Christophe Liribaud, le président du musée.
08:46 Toujours avec Michel-Édouard Leclerc, président des centres Leclerc.
08:58 On parle à l'instant des négociations entre distributeurs et industriels.
09:01 Vous n'avez pas pour habitude de mâcher vos mots.
09:03 Vous chargez les industriels, vous dites qu'ils demandent des prix trop hauts.
09:07 Eh bien à cause de cela, le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, vous a mis en cause.
09:12 Il vous a accusé de propager des théories du complot en tapant sur ces industriels.
09:18 Qu'est-ce que vous lui répondez ?
09:19 Rien, parce que franchement, je n'ai pas compris d'abord qu'il ait écrit ça sur LinkedIn.
09:25 Et j'ai dit dans un geste peut-être inélégant que ça devait être un propos de sortie de fête.
09:31 Mais franchement, il n'y a rien de ma part qui justifie ça.
09:35 Et puis s'il a un problème, il a mon numéro de téléphone.
09:38 Quand il s'agit d'écouler de la marchandise, il trouve toujours le moyen de me demander un coup de main.
09:43 Donc là, si j'ai dit des bêtises, eh bien qu'il m'appelle.
09:46 En tout cas, moi, je peux vous assurer d'une chose, c'est que dans cette bagarre pour acheter moins cher,
09:52 nous préserverons le revenu agricole, nous respecterons la loi EGalim en France.
09:58 Que ce soit clair, c'est dit sur France Info.
10:00 Et nous ne mettrons pas en cause le prix de la matière agricole, l'évolution de la matière agricole,
10:06 ni même la manière de calculer la hausse des coûts de production.
10:08 Donc c'est ce qu'il demandait.
10:10 Donc aujourd'hui, il n'y a pas de sujet de conflit normalement avec les agriculteurs.
10:14 Mais Michel Edouard Leclerc, Marc Fesneau, sur le fond, ajoute aussi que vous n'avez jamais servi qu'une cause,
10:18 la consolidation de vos seuls profits.
10:20 Alors, ce sont des mots qui sont durs, mais vous aussi, dans la distribution, vous faites des marges, non ?
10:26 Oui, très peu. Si vous additionnez toutes les marges...
10:29 Combien chez Leclerc, par exemple ?
10:30 2,8 %, vous voyez ?
10:32 Donc, vous en donnez un tiers sous forme de participation et d'intéressement.
10:36 Il reste de quoi réinvestir.
10:39 Non, pour être objectif, c'est des petites marges, mais sur d'énormes volumes.
10:44 Leclerc, on va atteindre les 50 milliards de chiffre d'affaires.
10:46 Et vous baissez les prix des marques distributeurs ?
10:50 Parce que certains constatent que vous appelez les industriels à baisser leurs prix, mais vous, est-ce que vous baissez vos produits ?
10:55 Si le "vous" est l'ensemble de la distribution, oui, il y a des chers et des pas chers.
10:59 Mais en l'occurrence, personne ne nous conteste aujourd'hui, même pas mes concurrents.
11:02 Personne ne nous conteste d'être très bas.
11:05 Nous avons un record de prix bas dans les centres Leclerc.
11:08 Par contrat, nous sommes 4 % moins chers que la moyenne de nos concurrents.
11:13 Un centre Leclerc, quand il ouvre un magasin, il doit être 4 % moins cher que la moyenne des concurrents.
11:17 Mais aujourd'hui, on doit être à 8 à 10 % moins cher que la moyenne de nos concurrents.
11:22 Et c'est pour ça qu'on est le seul groupe de distribution à progresser aussi fort.
11:27 Il y a près de 1 million de consommateurs qui sont venus chez Leclerc cette année par rapport à l'année dernière.
11:34 Donc non, on ne peut pas me faire le procès d'être pas cher.
11:37 Quand vous dites "on va enfiler les gants de boxe, on va aller chercher des poches de prix,
11:41 est-ce qu'il y a certains produits distributeurs ?"
11:43 Vous dites "là, pendant les 3 prochains mois, on va faire un effort parce que c'est le moment, parce que c'est important".
11:48 Oui. Par exemple, quand il y avait cette grosse inflation, on a tous décidé,
11:53 enfin ce sont des patrons de magasins, c'est une coopérative chez moi,
11:56 moi je suis l'animateur d'une coopérative,
11:58 et j'ai vu des patrons et des patronnes de magasins dire "on ne va pas appliquer les hausses tout de suite,
12:03 on va les appliquer dans 3 mois, comme ça, 3 mois de 10 %,
12:07 ça nous fait tout de suite 3% d'écart par rapport aux concurrents,
12:11 les concurrents n'ont pas vu venir, donc on a investi en baisse de prix,
12:14 on a retardé les hausses, et ça a fait l'effet positif constaté.
12:18 Et cette année, dès qu'on aura des baisses, tout de suite, on va les appliquer.
12:22 Et d'ailleurs, c'est ce qu'on fait sur les carburants, je ne sais pas si vous avez vu,
12:25 pendant que Total nous dit "nous on bloque les prix, ça ne dépassera pas 2 euros, etc."
12:31 Total, la moyenne des stations, elle est 15 centimes plus chère qu'un centre Leclerc,
12:36 ou un intermarché, ou un système U, on est sur le service public, je cite les autres.
12:40 - Il y aura d'autres opérations sur le carburant en 2024 ?
12:43 - Le but, c'est... - Des opérations à prix coûtant, ça va continuer ?
12:45 - Alors, j'étais pour des opérations à prix coûtant, je vais vous dire mes états d'âme,
12:49 et je me suis rendu compte que sur les réseaux sociaux,
12:51 je suis très présent sur Facebook et sur LinkedIn,
12:54 les consommateurs me disaient "mais prix coûtant, ça dit que tu ne fais pas de marge,
12:57 mais ça ne dit pas que tu es le moins cher".
12:59 Donc j'ai revu un peu ma formulation, mon objectif c'est d'être le moins cher.
13:04 - En 2024, Leclerc sera le moins cher ?
13:07 - C'est ce que nous voulons. Alors, on ne peut pas l'être tous les jours,
13:10 parce que les concurrences s'alignent, il y a une bonne concurrence,
13:13 mais dans 80% des cas, si vous allez sur le site du gouvernement,
13:17 et que vous faites des relevés de prix par enseignes, nous sommes les moins chers.
13:20 - Et ça remonte légèrement, on vient d'avoir les chiffres communiqués par l'INSEE,
13:24 avec un sursaut à 3,7% sur un an, ce sont les chiffres pour le mois de décembre,
13:29 et pas encore sur toute l'année 2023, ça veut dire que...
13:32 - Là, hier, ça baissait, 1,68 sur le gasoil en moyenne.
13:37 - Ça c'est sur l'essence, on vient d'avoir les chiffres de l'inflation,
13:40 pour le mois de décembre, l'inflation repart très légèrement à la hausse, 3,7%,
13:44 ça veut dire que ce n'est pas gagné.
13:46 - Non, il va falloir se battre, c'est ça qui m'oppose à Olivier Grégoire et à Bruno Le Maire,
13:52 ce n'est pas un problème personnel, ils sont plutôt de notre côté dans cette lutte contre l'inflation,
13:57 alors que le ministre de l'Agriculture, je ne sais pas pourquoi,
13:59 il ne se met pas au diapason du gouvernement,
14:02 mais toujours est-il que cette inflation, elle ne va pas baisser comme ça,
14:06 c'est vraiment un rapport de force.
14:08 L'année dernière, l'Inspection Générale des Finances a constaté qu'une grande partie de l'inflation
14:14 était due à la prise de marge des grands industriels,
14:17 donc aujourd'hui, il faut qu'ils restituent ça aux consommateurs.
14:20 - Et il faut le dire, quand on dit que l'inflation baisse, ça veut dire qu'elle monte moins que lors des derniers mois,
14:24 ça veut dire que les prix continuent de baisser, on ne reviendra jamais en arrière totalement.
14:28 - Non, on ne reviendra pas en arrière, et après, je ne veux pas être prophète de malheur,
14:34 après la nouvelle économie décarbonée, relocalisée,
14:38 enfin toutes les perspectives positives et plus vertueuses d'une économie écologiste,
14:43 elle va avoir une inflation structurelle, contre laquelle aussi il faudra se battre,
14:48 parce que la nouvelle économie, une économie écologique, il faudra qu'elle ne soit pas punitive,
14:53 il faudra qu'elle soit accessible au plus grand nombre.
14:55 Donc là, nous allons avoir un grand rôle à jouer pour que le meilleur et le mieux pour la planète ne soit pas trop cher.
15:02 - Et on va en parler, mais juste, est-ce qu'il faudrait négocier toute l'année, comme le réclame Dominique Chauchère, le président de System U ?
15:08 - Oui, moi je suis partant pour ça, d'ailleurs il n'y a qu'en France, ailleurs en Europe, il n'y a pas comme ça de négociation balisée.
15:14 Une fois qu'on aura fini les négociations en mois de janvier, si le cours du sucre descend,
15:20 on est obligé d'attendre un an pour renégocier, c'est bizarrement fait.
15:24 C'est des lois administratives qui n'ont pas lieu d'être de cette manière-là.
15:28 - Tiens, vous parliez décarbonation, est-ce que vous donnez l'exemple ?
15:31 C'est quoi la résolution écologique du groupe Leclerc pour 2024 ?
15:35 - Eh bien, il y a une onze, douze chantiers d'importance.
15:40 On sera au rendez-vous de 2030, c'est-à-dire que nous autoproduirons notre électricité verte.
15:47 Actuellement, nous avons un parc de 700 000 ombrières solaires.
15:54 300 centres Leclerc se sont rajoutés à cette perspective.
16:00 On sera entièrement couvert de panneaux solaires pour 2030.
16:04 Les bornes électriques, nous sommes en avance sur l'engagement qu'on avait pris avec M. Lecornu quand il était ministre de l'énergie.
16:11 - Il y en a combien aujourd'hui ?
16:12 - On doit avoir 3500, mais de toute façon, elles ne sont pas toutes occupées, parce qu'on s'aperçoit que le réseau ne suit pas.
16:18 De toute façon, il faut que le réseau suive.
16:21 Pour ce qui concerne les économies d'énergie, on est en train de changer tous les bacs de surgelés, de congelés.
16:29 On met des portes partout. La température est maintenant en plus basse de 10%.
16:35 On a mis tous les schémas, 77% de ce que nous vendons à un bilan carbone qui est dû aux produits eux-mêmes.
16:43 Donc, il y a tout un travail avec les industriels à faire pour diminuer les émissions de carbone de chacun de ces produits.
16:49 - Et Michel Clardin, est-ce que vous anticipez aussi les Jeux olympiques ?
16:53 - Alors, les Jeux olympiques, ça va être un phénomène parisien sur le plan...
16:59 Il y aura beaucoup d'étrangers à Paris.
17:02 - Beaucoup de consommation de bières, de chips...
17:05 - Oh oui, non... Je ne pense pas que ça va faire un boom.
17:10 Quant aux écrans plats, qui auraient pu être un marché, il a été, pendant le Covid,
17:15 avec la mise en place du télétravail, extrêmement saturé. Je ne pense pas qu'il va être renouvelé.
17:20 - Allez, c'est le gong, c'est la fin du round, puisque vous étiez arrivé avec les gants de boxe en tête.
17:26 Michel Edouard Leclerc, invité du 8.30 France Info ce matin.

Recommandée