LA BANDE PREND LE POUVOIR - OQTF: un expulsé sur dix: l'État inefficace?

  • il y a 8 mois
La bande de “Julie jusqu’à minuit” réagit au rapport de la Cour des comptes pointant "l'inefficacité” de la lutte contre l’immigration irrégulière.

Category

🗞
News
Transcript
00:00 Christophe Barbier, il y a ce rapport de la Cour des comptes, rapport sur la politique de lutte contre l'immigration irrégulière.
00:07 La conclusion, c'est que la France ne parvient à expulser qu'une petite minorité des étrangers sous le coup d'une OQTF,
00:13 une obligation de quitter le territoire français, environ 1 sur 10 seulement. C'est totalement inefficace.
00:18 Oui, bien sûr. Alors c'est bien que ça vienne de la Cour des comptes, parce que la Cour des comptes, elle fait des choses chiffrées, rationnelles.
00:22 Elle n'est pas dans l'idéologie. 134 000 obligations de quitter le territoire français qui sont prononcées, à peine plus de 11 000 qui sont exécutées.
00:29 On est donc dans un état de faillite. Alors il faut réfléchir à tous les étages de ce fiasco. Tout le monde va dire « c'est parce qu'ils se sauvent,
00:35 on n'arrive pas à les attraper, donc la police est inefficace ». C'est peut-être plus compliqué que ça, puisque 90 % d'entre eux ne s'enfuient pas
00:42 et restent sur le territoire, apparemment. C'est peut-être qu'une partie des obligations de quitter le territoire français n'était peut-être pas fondamentalement pertinente.
00:50 Peut-être qu'envers une partie de cette population, il fallait dire « attendez, vous n'êtes pas en règle, il faut demander un renouvellement de votre
00:55 termin de séjour, il faut un accompagnement administratif, vous voulez rester, vous avez un travail, on va se mettre autour d'une table pour régler votre cas ».
01:02 Ça, c'est mon côté gauche qui parle. Du côté droit, quand l'autorité de l'État s'exprime, elle doit être respectée. Sinon, la parole de l'État n'a plus de valeur.
01:11 Alors là, ça nous amène à des réflexions un peu difficiles. Je mets à part ce que la loi immigration pourra changer, elle n'est pas encore promulguée par décret.
01:18 On va en parler aussi.
01:19 On va en parler. Est-ce à dire qu'un président ou une présidente élue en 2027 viendrait proposer aux Français la solution suivante ?
01:26 C'est très simple. Dès que quelqu'un est frappé d'une obligation de quitter le territoire français, il a deux solutions. Soit il prend l'avion dès le soir même, tout de suite,
01:35 il rentre dans le pays où on l'envoie. Soit il veut faire des recours, c'est son droit. Mais dans ce cas-là, on le met dans une maison de rétention administrative.
01:42 Il ne peut plus sortir, il est sous surveillance parce qu'on ne veut pas qu'il disparaisse dans la nature. Est-ce qu'on va être obligé…
01:46 Mais là, il y a un manque de place justement dans ces centres de rétention administrative.
01:49 Est-ce qu'on va être obligé de proposer cela et de devoir gérer en effet le problème immobilier qui va s'en suivre ? C'est-à-dire qu'il faudra des hôtels surveillés ou des semi-prisons ou des casernes pour les garder.
01:59 Mais qui est un vrai problème actuellement.
02:01 Les crags existent déjà.
02:02 Les crags existent déjà mais ne sont pas tellement utilisés.
02:04 Mais c'est des commotions horribles et des suicides qui se passent.
02:06 Exactement. Ce n'est pas une bonne solution. Par ailleurs, une partie de ceux qui ont des OQTF et qui font des recours, on ne les met pas en centre de rétention administrative.
02:11 Ils ont le droit de circuler. Ils sont censés partir le jour où leur recours sera rejeté et évidemment, ils ont disparu.
02:16 Il y a une troisième solution peut-être à étudier. En tout cas, la Cour des comptes la recommande.
02:21 La solution allemande, c'est de financer le retour.
02:24 De dire à quelqu'un, on ne va pas vous expulser.
02:26 Vous allez partir parce que c'est la décision mais pour partir, quel est votre problème ?
02:30 Vous allez dans quel pays ? Vous avez besoin de combien ? Vous voulez développer quel projet pour revenir ?
02:35 Donc là, on ne les expulse pas, on les aide à partir financièrement.
02:37 On les aide à partir. On motive leur départ.
02:39 On fait ça aussi un peu en France.
02:41 On fait ça aussi un peu en France mais pas assez dans la Cour des comptes par rapport à l'Allemagne.
02:45 Et puis, on ne le fait pas aussi en France parce qu'on considère que notre structure sociologique d'immigration fait que des gens partent avec l'aide et puis reviendront le plus vite possible.
02:52 Alors qu'en Allemagne, on considère qu'il y a une sociologie de l'immigration qui fait qu'on accompagne des gens vers leur pays d'origine et ils vont y rester après avoir fait X années de leur vie en Allemagne.
03:03 Mais pour eux, c'est un chapitre clos.
03:05 Vous voyez, on est loin d'avoir épuisé le problème juridiquement, administrativement, financièrement et politiquement.
03:11 Moi, je pense qu'avant la présidentielle 2027, on ne le tranchera pas idéologiquement.
03:16 Ça sera un des enjeux de la présidentielle 2027, on le sait, parce qu'il y aura une droite dure et une extrême droite face à d'autres camps.
03:21 Donc la loi immigration qui a été adoptée là, elle n'aura aucun impact ?
03:25 Si, elle va changer des choses.
03:26 Par exemple, un des aspects positifs quand même des chiffres qui viennent de sortir, c'est que sur les délinquants étrangers, les expulsions ont augmenté de 30%.
03:33 4000 ont été expulsés. C'est-à-dire ceux dont on peut penser qu'ils ne sont pas simplement dans un problème administratif, ils ne sont pas en règle, mais ils bossent, ils sont tranquilles, ils ne gênent personne.
03:41 Mais ceux qui sont dangereux, là, on arrive à les expulser de manière un peu plus efficace et un peu plus mise en scène par le ministre de l'Intérieur.
03:48 Il y a des choses que dit la Cour des comptes et qui sont des choses intéressantes.
03:53 C'est d'abord une gestion très incertaine aux frontières.
03:58 Ça, c'est tout à fait intéressant, des contrôles irréguliers et le fait qu'il n'y a pas de, comment dirais-je, de lien entre les différentes administrations pour suivre les personnes qui ont été interpellées.
04:13 Et en particulier, on ne suit pas du tout l'identité des interpellés.
04:16 Et notamment les laissés-passer consulaires, c'est-à-dire les pays qui acceptent de les reprendre.
04:20 Ça devrait être centralisé et pas géré par les préfets.
04:23 Le deuxième point, c'est qu'il y a un cadre législatif complètement abscond et la Cour des comptes note que ce paysage administratif a été modifié 133 fois en 10 ans.
04:34 C'est-à-dire que les gens qui ont à régler ces problèmes d'OQTF, ils sont absolument dans un brouillard.
04:40 Parce que les pouvoirs politiques seraient trop obsédés par l'actualité.
04:44 Je termine.
04:45 Et donc, effectivement, il note que dans les mesures d'éloignement, il n'y a pas assez de place dans les centres de rétention administrative.
04:51 Et le refus d'accueil des pays d'origine qui refusent de reprendre leurs ressortissants.
04:57 Donc, on voit qu'il y a un problème d'aval et un problème d'amont.
05:01 Et tout ça aboutit quand même à une gestion d'administration illégale.
05:05 Oh, le lapsus !
05:08 - Le temps de l'immigration !
05:10 - Julie va être ravie, elle va cocher une croix !
05:14 - Voilà, mais trouvez moins un aussi !
05:16 - Non, c'est une politique !
05:17 - C'est moins un, moins 10 !
05:19 - 1,8 milliard d'euros, ce qui est quand même considérable pour des résultats aussi piteux !
05:24 - Non, mais là, le rapport de la Cour des comptes, il rend compte de contradictions extrêmement françaises.
05:28 C'est-à-dire qu'en fait, on a des pouvoirs politiques législatifs qui sont obsédés par la question de l'immigration.
05:34 133 fois des modifications qui viennent pressuriser aussi les préfectures.
05:40 Parce que c'est là où tout se passe.
05:41 C'est ce qu'on appelle la politique du guichet.
05:43 Ça a été dit par Alexis Spire.
05:44 Ça veut dire qu'en fait, eh bien, ça se retrouve avec des petites mains, des préfectures, en fait,
05:49 qui sont confrontées à toujours, toujours plus de pression de quotas.
05:52 Sauf qu'en fait, nous, les antiracistes, c'est quelque chose qu'on connaît bien.
05:55 Quand il y a de la pression et de la mise en pression, c'est là où il y a des dévoiements, des dérives.
06:00 C'est là où peuvent s'exprimer des préjugés racistes sur des corps où on fait les mauvais choix.
06:04 Et justement, la Cour des comptes a pointé une contradiction.
06:07 C'est que la France, elle est championne de France de distribution des OQTF,
06:11 championne, pardon, pas de France, d'Europe, merci beaucoup, des OQTF.
06:16 Mais c'est en fait l'une des États qui n'arrivent pas à les mettre à exécution.
06:21 Et moi, je vais dire quelque chose parce que ça me pèse.
06:23 On parle de corps, on parle de vrais gens.
06:25 Et qu'en fait, l'État dans lequel je vis n'arrive pas à appliquer ces politiques xénophobes,
06:30 ça me fait extrêmement rire.
06:31 Parce qu'en fait, l'immigration, c'est un phénomène millénaire, qu'on ne le maîtrise pas comme ça.
06:35 Mais que par contre, on peut se préoccuper des questions d'immigration.
06:39 Qu'est-ce qui pousse des personnes à choisir des voies d'exil extrêmement dangereuses ?
06:42 Les dangers politiques, économiques sur lesquels nos États ont des responsabilités.
06:46 Alors là, va falloir y réfléchir.
06:48 Bien sûr, il faut t'arriver à la source.
06:49 Mais un État, c'est une administration.
06:51 Et quand on ne respecte pas les règles, il faut qu'il y ait sanction.
06:53 Ah, mais moi, tu sais que je ne suis pas d'accord avec cet État.
06:55 Je sais, mais c'est un État.
06:57 Et si on n'est pas d'accord avec cet État, on se présente aux élections,
07:00 on prend le pouvoir et on change les règles.
07:02 Ça s'appelle la démocratie.
07:03 Hélas, sont plus proches du pouvoir...
07:05 Tu vois des plans pour moi bientôt.
07:06 Ils sont plus proches du pouvoir des gens comme Trump aux États-Unis
07:08 ou Marine Le Pen en France, qui ont une vision de l'accueil de l'immigration
07:11 et de l'étranger assez différente de celle de sa fière.
07:14 Alors, tu as vu que, comme dans le Pas-de-Calais, le taux des voies du R.A.D. monte.
07:19 Donc, à un moment donné, ton discours est très sympathique et très agréable,
07:23 mais à un moment donné, la solution va être confiée...
07:26 C'est l'utopique, le discours du R.A.D.
07:28 Je te dis, pas qu'il est horrible, je te dis que...
07:31 Non, non, parce qu'eux, ils encouragent par exemple...
07:33 Non, ce que tu dis ne marche pas.
07:35 Non, non, c'est très important...
07:37 Tu peux dire la xénophobie de Léa, en gros tu parles de la xénophobie...
07:39 Non, c'est faux, la Cour des comptes le dit, c'est-à-dire que la pression démagogique
07:42 sur les expulsions, de toute façon, ne fonctionnera pas.
07:45 On ne contrôle pas des flux, même la sorte.
07:47 Un jour arrivera au pouvoir un parti politique qui fera que tout ce que Dine sera rien
07:50 et la solution sera très douloureuse.
07:52 Et ça sera encore pire.
07:53 Et peut-être inefficace.
07:54 Et peut-être inefficace.
07:55 Donc, il faut prendre des mesures maintenant.
07:57 C'est important de démasquer la politique du Rassemblement National dès maintenant.
07:59 Mais c'est notre responsabilité.
08:00 Les talents P12A ne fuyaient pas un régime éducatorial.
08:04 Mais vous savez le grand argument par rapport à ce que tu dis...
08:06 Non, mais dans l'immigration...
08:07 On ne fait pas de stéréo, on laisse pas les pericots, merde !
08:09 Dans l'immigration, il y a des cas de figure différents.
08:11 C'est un vrai problème qui préoccupe non seulement les Français,
08:14 mais qui préoccupe la classe politique, puisqu'on a fait une loi
08:17 avec des termes qui auraient été inacceptables il y a trois ans.
08:20 Donc, il y a une réalité qui a été prise en compte
08:22 et il faut la régler de façon drastique.
08:24 Au vour du LOCUTF, c'est quoi le problème ?
08:26 C'est que la majorité des OCTF viennent de pays
08:28 avec lesquels on n'a pas négocié justement les accords consulaires.
08:32 C'est-à-dire qu'il faut dire...
08:33 Et en général, c'est l'Afrique du Nord...
08:35 Non, il y a les accords d'Aiguant pour l'Algérie...
08:37 Non, il faut dire au Maroc, à l'Algérie, à la Tunisie,
08:40 on vous donne des visas en échange de quoi ?
08:42 Vous reprenez les ressortissants qu'on vous renvoie, vous les prenez.
08:45 Or là, la plupart du temps, l'Algérie, le Maroc,
08:47 ils disent "non, non, nous on n'en veut pas",
08:49 donc on le remet dans l'avion et il revient en France.
08:51 Donc, il faut que nos gouvernements...
08:53 Et c'est ce qui va arriver, c'est l'accord d'Alger de 68 qui va être négocié.
08:57 Il faut dire à ces gouvernements "nous prenons, nous donnons les visas
09:00 à vos ressortissants qui veulent venir en France,
09:02 en revanche quand nous avons quelqu'un qui ne doit pas rester en France..."
09:05 Oui, mais ça, ça ne marche pas. Clairement, ça, ça ne marche pas.
09:07 Parce qu'on n'a pas la volonté politique.
09:09 Mais si on a la volonté politique, ça aboutirait et tout sera réglé.
09:11 Attention avec le discours de volonté politique.
09:13 L'un des arguments phares du Rassemblement National en ce moment,
09:15 c'est quelque chose que l'Angleterre commence déjà à faire,
09:17 c'est les délocalisations, en fait, de, par exemple,
09:21 de demandes de visas de réfugiés, ce genre de choses.
09:24 C'est quelque chose que, par exemple, l'Australie a commencé à mettre en place.
09:27 Comment ça se fait, en fait, concrètement ?
09:29 Ce sont des pays, notamment, de pouvoir dictatorial
09:32 qui sont, dans ce cas-là, chargés de ces demandes-là,
09:34 en termes de droits humains, c'est la catastrophe,
09:36 ou l'Australie qui délocalise sa souveraineté sur des petites îles
09:39 avec des centres de rétention où le taux de suicides est absolument drastique.
09:44 Il y a des solutions qui sont celles de la réflexion
09:48 autour, en fait, de la vie, de l'économie, des pouvoirs politiques,
09:52 en fait, mondialement, comment on réfléchit à l'émancipation collective
09:55 et que, vous le vouliez ou non, la liberté de circulation et d'installation est en fait...
09:58 - Safia, la machine à intégrer en République française ne marche plus.
10:00 - Et non, et c'est très important de démasquer les discours du Rassemblement National.
10:04 - Tu peux professer ce que tu veux et faire des...
10:06 - Je ne professe pas. Aujourd'hui, on dit la vérité.
10:08 - ...des professions de foi, la machine à intégrer, notamment l'école...
10:10 - Ça n'aidera en rien à défoncer la répression de l'immigration.
10:12 - ...ne marche pas, tu n'auras que de plus en plus de conflits,
10:14 de souffrances et de douleurs et de confrontations.
10:16 - La répression de l'immigration n'aura en rien à défoncer.
10:18 - Mais continuez comme ça, mais continuez à prêcher la bonne parole.

Recommandée