• il y a 9 mois
Le skipper de "Sodebo 3" est l'un des six navigateurs qui prendra à 13h au large de Brest le départ du premier tour du monde en solitaire à bord d'un Ultim, l'Arkéa Ultim Challenge.

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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 6h, 9h15, bon week-end avec Stéphane Carpentier.
00:14 Et à 8h48, je vous propose donc de prendre le large ce matin à l'occasion d'un tour du monde à la voile inédit.
00:23 Ils sont 6 héros, 6 marins et pas des moindres à quitter Brest aujourd'hui pour un périple de 40 000 km en solitaire autour du globe à bord de Maxi Trimaran.
00:33 Ce sont les F1 des mers et parmi les engagés de cet Arkea Ultimate Challenge, il y a Thomas Coville qui nous fait la gentillesse d'être avec nous depuis la cité bretonne en pleine effervescence avec la présentation des marins, des bateaux, il y a de la foule.
00:46 Bonjour Thomas.
00:47 Bonjour.
00:48 Alors prêt pour l'aventure j'imagine bien à bord de votre Sodebo Ultimate 3. Thomas, ceux qui sont derrière cette course parlent d'une épopée pionnière du défi le plus extrême jamais réalisé en course au large et vous, vous êtes plus que partant.
01:01 Oui, c'est un rêve qu'on a eu avec Sodebo en 2008, donc c'est quelque chose qui a mis du temps à se mettre en œuvre parce qu'il faut être présent sur la ligne de départ, on est 6 mais il faut avoir beaucoup travaillé pour arriver à ce moment-là et d'être un des 6.
01:20 C'est quelque chose où effectivement on a l'émotion et la sensation d'être un pionnier et de partir vers l'inconnu.
01:26 Et du coup il y a quoi ? Il y a une excitation ?
01:28 Non, ce n'est pas de l'excitation, c'est de la concentration. Encore une fois la montagne est tellement haute et tellement grande qu'il y a plus quelque chose qui prend les tripes en fait.
01:42 Et elle arrive et j'ai envie de le vivre tout simplement.
01:45 Oui, c'est quelque chose d'assez exceptionnel, je disais 40 000 kilomètres, un tour du monde en solitaire. Ce sera quoi ? C'est d'ouest en est, c'est ça, en passant par 3 caps ?
01:53 Alors là on part de Brest, puis l'Espagne, le Portugal, d'abord les Canaries, les Caps Verts, passer une première fois le Poteau Noir, tourner autour de l'Anticyclone de Sainte-Hélène,
02:03 longer les côtes du Brésil et là on va s'engager dans un no man's land entre le Cap de Bonne-Espérance, le sud de l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Pacifique et enfin arriver au Cap Horn
02:16 qui est pour moi le Cap de Bonne-Délivrance plus que le Cap Horn et après toute l'Amérique du Sud de nouveau, le Poteau Noir de nouveau et enfin rentrer dans l'Atlantique Nord en hivernale.
02:28 C'est quelque chose qui est, quand on le décrit comme ça, même déjà en le décrivant c'est long.
02:33 C'est un terrain que vous connaissez bien Thomas Hacoville, tous ces endroits que vous nous décrivez ce matin des tours du monde, vous en avez tenté, vous en avez fait je crois 8 tours du monde tentés et 5 accomplis et vous m'arrêtez si je dis une bêtise.
02:44 Ça ne vous fait pas peur quand même un petit peu ? Dites-moi que vous êtes un être humain et que ça peut faire un peu peur.
02:49 Mais bien sûr, s'il y a un seul des 6 qui est là et qui vous dit qu'il n'a pas peur, vous aurez rencontré le plus grand mytho que la Terre ait jamais porté.
02:58 Les 8 tours du monde que j'ai fait en multicoc, ils m'ont apporté à chaque fois leur lot de peur, de joie, de larmes mais d'être vraiment je crois l'homme le plus authentique, le plus sincère que j'ai jamais été.
03:14 C'est ça d'ailleurs que le public ou RTL, vous, vous venez chercher, il n'y a aucun imposteur dans ce genre d'événement ou de ce genre de traversée ou de tour du monde.
03:26 Vous êtes vraiment qui vous êtes et vous le livrez. Il n'y a pas beaucoup d'événements qui m'ont mis autant à nu.
03:35 Avec votre expérience Thomas Coville, qu'est-ce qui est à craindre en priorité avant ce départ ? C'est quoi ? C'est le grand large ?
03:41 Ce sont les conditions météo qui évoluent évidemment, qui sont à chaque fois différentes en fonction de l'endroit où vous vous trouvez ?
03:46 C'est le bateau qu'il faut maîtriser ? Ce sont les obstacles qu'on peut rencontrer ou percuter en mer ? C'est quoi ? C'est un peu tout ça ?
03:51 Non, je dirais que le sujet numéro un, il est finalement mental et très humain. C'est quel degré de lucidité vous allez réussir à garder pour toujours être sûr de garder la maîtrise de l'engin,
04:07 de comprendre les événements de la nature et de la météo qui vous entourent et de faire le bon mouvement.
04:14 Un athlète, c'est sur un trépied, il a une émotion qui lui génère une sensation et qui lui fait faire un mouvement.
04:21 C'est sa lucidité qui lui permet de garder à chaque fois cette stabilité sur ses trois axes. Cette lucidité, il faut la garder jusqu'au bout.
04:31 La lucidité viendra par le physique, elle viendra par le fait que vous aurez réussi à vous reposer, à dormir, à manger, à être un être humain dans un endroit où vous êtes juste toléré,
04:42 où vous êtes tellement hostile que quand vous quittez le cap Horn, vous avez l'impression d'avoir gagné une vie supplémentaire parce que la nature vous a laissé passer
04:51 et qu'elle vous a permis de venir voir ce que c'était que l'Antarctique. Mais cette lucidité, elle est avant tout l'intelligence de l'homme de s'adapter.
04:59 Je trouve en fait que dans cette course, il y a tout de notre époque. J'avais bien aimé une conversation avec Thomas Pesquet qui m'avait dit
05:05 Thomas, tu ne te rends pas compte, mais je ne rencontre pas tant que ça de gens qui ont l'expérience de combien de temps il faut pour tourner autour de la planète.
05:13 Lui, c'était 90 minutes. Moi, je l'avais fait en 49 jours à l'époque. Mais c'est ça en fait la magie de cette course ou de cette aventure qui est avant tout une aventure avant d'être une course.
05:24 Votre bateau, Thomas, c'est un Maxi trimaran. Vous nous le présentez. Il fait quoi, 32 mètres de long, c'est ça ?
05:30 Alors Sodebo, c'est un trimaran qui fait 32 mètres de long, qui fait 23 mètres de large. Le mât culmine à 36 mètres, un peu plus de 36 mètres au-dessus de l'eau.
05:40 Vous imaginez une coque très, très effilée, un vrai fuselage d'avion. De chaque côté, vous mettez un terrain de tennis et sur chacun de ces terrains de tennis, vous accrochez deux flotteurs.
05:51 Et sur ces flotteurs, on a mis finalement des petites ailes qui nous permettent de subsenter le bateau avec la vitesse et de temps en temps de décoller comme si vous étiez sur un tapis volant et en équilibre sur l'eau.
06:02 C'est-à-dire que vous volez au-dessus de l'eau, vous ?
06:04 Oui, il y a des moments où on arrive à voler au-dessus de l'eau, on arrive à voler au-dessus des crêtes, des vagues. Et aller plus vite, on va deux fois, deux fois et demi plus vite que le vent qui existe. C'est assez magique quand même.
06:13 Là, vous allez vous élancer dans quelques instants avec votre bateau. Vous allez penser à quoi à ce moment-là ?
06:18 On ne pense pas beaucoup. On essaye de ne pas se faire submerger par l'émotion. De ne pas être dans la maîtrise parce que si vous êtes dans la maîtrise, vous restez trop masculin et vous vous ferez broyer par la machine.
06:30 Je me suis dit ça l'autre jour. J'aimerais bien être relié et finalement être fidèle au petit garçon que j'étais à 8 ans. Et je voudrais pouvoir être celui que j'espère que je serai à 88 ans et qui regardera ça et que ces trois points-là, ils seront assez alignés.
06:47 Je le fais avant tout pour devenir meilleur. J'essaye d'ailleurs de ne pas me laisser prendre que par la compétition. Mais je voudrais que ce soit un moyen et pas une fin en soi.
06:59 Je voudrais que ce soit quelque chose qui, quand on en discutera à l'arrivée, m'aurait rendu un peu différent et plus humain.
07:08 Bonne chance pour ce challenge, ce tour du monde à bord de votre Sodebo Ultime 3. On suivra tout ça avec Frédéric Veil depuis Brest et pour la suite de cette aventure.
07:17 Merci à vous Thomas, bonne chance.
07:18 Merci. Je suis content de partager ça avec mon ami. Il est là à tous mes départs. L'émotion est là. Il est là avec des gens qui partagent ça.
07:28 Peut-être que c'est ça le métier de reporter. C'est de partager des émotions comme ça avec des mecs un peu dingos comme moi.
07:33 Il sent beau ces mots. Comme tous les autres signés Thomas Covey. Il doit être très touché notre reporter Frédéric Veil sur place.
07:38 Merci d'avoir été sur RTL ce matin.
07:40 !

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