• il y a 11 mois
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Chaque matin, Vincent Hervouet nous livre son regard sur l'actualité internationale. Ce lundi, il s'intéresse à l'avenir du président du Conseil Européen, Charles Michel.

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Transcription
00:00 D'abord l'édito international sur Europe 1. Bonjour Vincent Herouët.
00:03 Bonjour Dimitri.
00:05 Vincent, le président du Conseil européen Charles Michel,
00:08 dont le mandat courrait jusqu'en novembre prochain,
00:11 annonce qu'il démissionnera au mois de juillet.
00:13 Charles Michel en effet veut se présenter aux élections européennes de juin prochain.
00:18 Oui, Charles Michel a été Premier ministre de son pays pendant 5 ans,
00:22 puis président de l'Union pendant 5 ans,
00:24 il veut maintenant être eurodéputé pour 5 ans.
00:28 On peut dire qu'il fait sa carrière à l'envers avec une régularité digne de la marée.
00:33 De 2014 à 2019, il a gouverné la Belgique,
00:37 mais c'est une histoire belge, il n'y a presque plus d'État à Bruxelles,
00:40 sans déménager et depuis 2019 il présidait l'Union européenne,
00:44 une fonction administrative avec du prestige mais aucun pouvoir.
00:50 A 47 ans, ce qui est un peu tôt pour la retraite,
00:53 Charles Michel a donc une expérience inégalée de l'impuissance
00:57 qui le qualifie pour aller s'ennuyer dans le parlement le plus vaste et le plus faible
01:03 qu'on ait jamais vu dans le monde des démocraties.
01:05 Il continuera d'habiter à Bruxelles, mais il devra de temps en temps camper à Strasbourg,
01:10 puisque ce parlement croupion a deux hémicycles entre lesquels nomadisent 700 députés,
01:17 et même 720 en juin prochain, le nombre est en inflation constante,
01:22 c'est moitié plus qu'en Inde.
01:24 - Et c'est pour cela que Charles Michel démissionne sans attendre la fin de son mandat,
01:28 qui était prévu en novembre.
01:30 - Oui, c'est sans précédent, mais il n'a pas trouvé d'autre point de chute,
01:32 et il assure ses arrières.
01:34 Et d'ici là, il les garde au chaud, ses arrières,
01:37 dans le fauteuil ultra confortable de Président,
01:40 34 000 euros mensuels qui sont de l'argent de poche,
01:43 et une liste civile mirobolante,
01:45 près de 2 millions d'euros dépensés l'an dernier en avion-taxi,
01:49 il faut bien cela pour tenter de s'imposer comme le visage de l'Europe à l'étranger.
01:53 Faire campagne au Parlement en étant président du Conseil, c'est dérangeant.
01:58 Mais ça va aussi poser un de ces casse-têtes dont l'Europe a le secret,
02:03 horriblement symbolique et en apparence insoluble.
02:06 Charles Michel sera la tête de liste du mouvement réformateur, le parti libéral Wallon,
02:11 il sera élu, et il démissionnera de la présidence le 17 juin,
02:15 le jour où il prêtera serment.
02:17 Dix jours après, le Conseil européen réunira, comme chaque été,
02:21 les dirigeants des 27 pays de l'Union, et selon le calendrier,
02:25 c'est au tour de la Hongrie de prendre la présidence tournante de ce Conseil,
02:29 jusqu'à la fin de l'année.
02:30 Horreur et stupéfaction.
02:33 Comment t'imaginer que Viktor Orban, l'ami de Poutine et l'ennemi des migrants,
02:37 le diable illibéral que Bruxelles tient en quarantaine,
02:41 le vétéran des populistes qui pue des pieds,
02:44 le repoussoir des eurocrates, des europhiles, des eurodéputés,
02:47 exerce sans partage, jusqu'en novembre, la fonction de coordination et préparation
02:53 des travaux des chefs d'État et de gouvernement.
02:55 Il faut à tout prix éviter cette catastrophe,
02:59 bien plus urgente que la guerre en Ukraine ou à Gaza.
03:01 Ce sommet de fin juin sera crucial,
03:04 car il devra désigner les futurs responsables de la machine,
03:07 le président de la Commission, le haut représentant
03:10 pour la politique étrangère et de sécurité commune, etc.
03:13 - Et oui, et donc Ursula von der Leyen sera remplacée, elle aussi.
03:17 - Pas du tout, pas du tout, elle devra être reconduite
03:19 pour un deuxième mandat encore plus confortable,
03:22 puisqu'elle sera débarrassée de ce Charles Michel
03:25 qui marchait sur ses escarpins.
03:27 On se souvient qu'il lui avait volé la place assise
03:30 aux côtés du sultan Erdogan, la reléguant sur le sofa.
03:34 Il faisait semblant d'être le président de l'Europe,
03:37 alors qu'il n'y a qu'une impératrice d'Europe, pour 50+ au moins,
03:41 et qui, elle, n'a jamais tenté de se faire élire.
03:43 - Signature européen, Vincent Herouët.
03:47 Merci beaucoup Vincent. Portrait croquignolet.