Etats-Unis : retour vers la Lune

  • il y a 9 mois

Visitez notre site :
http://www.france24.com

Rejoignez nous sur Facebook
https://www.facebook.com/FRANCE24

Suivez nous sur Twitter
https://twitter.com/France24_fr#

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Olivier Sanguie, vous êtes responsable de l'actualité spatiale à la Cité de l'espace et de Toulouse.
00:05 Est-ce qu'il s'est passé aujourd'hui pour amettre en péril la mission ?
00:08 Oui, clairement. D'ailleurs, c'est admis par la société privée Astrobotik,
00:12 qui sur Twitter a signalé que maintenant ils étudiaient des scénarios alternatifs de mission.
00:18 Donc, est-ce que ça veut dire que l'alunissage ne peut plus être fait ?
00:20 On peut malheureusement le craindre. En tout cas, ça va être confirmé dans les heures qui viennent.
00:25 On devrait être fixé dans les prochaines heures.
00:27 Ce vol en lui-même, qu'est-ce qu'il devrait permettre d'observer ?
00:31 En quoi cette mission, au-delà évidemment de l'exploit et de permettre de poser ce module,
00:37 cet appareil sur la Lune, a un intérêt au plan scientifique ?
00:42 Alors, il y a un intérêt au plan scientifique parce que la NASA avait mis à bord de Peregrine,
00:45 enfin a mis en tout cas pour l'instant toujours, cinq instruments scientifiques.
00:49 Donc, c'était l'étude de la Lune assez classique, je dirais.
00:51 Ça s'inscrit dans le retour habité cette fois-ci vers la Lune, où on fait toujours,
00:56 on l'avait déjà fait pour Apollo, on fait des mesures, quelles sont les conditions sur la Lune.
01:00 Voilà, on aime bien répéter en science et en technique,
01:03 on aime bien être sûr avant d'envoyer des gens sur la Lune.
01:06 Et aussi pour la NASA, c'est tester l'appel au privé pour du fret lunaire,
01:10 parce qu'on parle d'économie lunaire.
01:11 C'est-à-dire que la NASA ne va pas tout envoyer par elle-même sur la Lune, bien au contraire,
01:14 elle va payer des prestations, donc le prix est connu à l'avance,
01:18 à des sociétés privées qui feront donc du fret lunaire.
01:21 Et là, c'est une des premières sociétés qui tente de faire cette prestation.
01:25 Il y en a beaucoup d'autres qui attendent leur tour, donc la NASA fait en fait une sorte de sélection.
01:30 Ce problème, alors vraisemblablement attribué à une panne de propulseurs,
01:35 si l'on en croit les premiers commentaires, ça dit quoi de la compétence ou de la capacité,
01:39 justement, d'un opérateur privé à se substituer à la NASA ?
01:43 Malheureusement, le spatial, c'est très difficile.
01:45 Je veux dire, même une société qui aurait beaucoup d'expérience pourrait être victime d'une panne de ce genre-là.
01:52 Aux États-Unis, on dit "Space is hard".
01:54 On dit "le spatial, c'est difficile".
01:56 Maintenant, il est vrai que la NASA essaye d'avoir des tarifs plus bas,
02:00 donc il y a un moment où peut-être le tarif est trop bas.
02:02 En tout cas, c'est le principe de ce programme qui s'appelle CLPS, vous allez tout de suite comprendre,
02:06 c'est Commercial Lunar Payload Services.
02:08 Donc autrement dit, c'est des services de fret commerciaux.
02:12 Donc en fait, la NASA veut avoir des tarifs garantis à l'avance,
02:15 quitte à prendre un petit risque et surtout avoir plusieurs prestataires.
02:18 Si l'un des prestataires ne fait pas son boulot, elle a comme ça un prestataire B, puis C, puis D, éventuellement.
02:24 Alors, il y a des tentatives qui se soldent par des échecs, mais qui sont vécues comme des succès.
02:29 Ça a été le cas des dernières tentatives de SpaceX, la compagnie d'Elon Musk,
02:33 de parvenir, elle aussi, à aller vers cette course vers la Lune ou vers Mars.
02:38 Aujourd'hui, est-ce qu'on peut parler réellement d'un échec s'il s'avère effectivement que ce module,
02:44 cet alunisseur, ne pourra pas aller jusqu'à son objectif, la Lune ?
02:49 Oui, ce sera un échec avec une petite différence.
02:51 C'est-à-dire le Starship de SpaceX, ce n'était pas un vol inaugural.
02:54 C'était véritablement un vol d'essai.
02:56 C'était annoncé tel quel.
02:57 Alors, c'est vrai que ça aurait été mieux s'il s'était passé comme SpaceX voulait que ça se passe.
03:02 Là, Peregrine, c'est un petit peu plus compliqué.
03:04 C'est un petit peu un vol d'essai, mais c'est quand même aussi un vol inaugural.
03:06 Il y avait des expériences à bord.
03:08 Dans le Starship, il n'y avait rien.
03:09 Il n'y avait aucune charge utile.
03:10 Là, dans Peregrine, il y a des clients à bord.
03:12 C'est différent.
03:13 Maintenant, pour le côté positif, n'oublions pas que le lanceur qui a été utilisé,
03:16 le Vulcan Centaur, lui, a réussi son vol inaugural.
03:19 Donc là, il y a une société américaine qui a à nouveau un lanceur qui fonctionne
03:24 et qui pourra d'ailleurs servir pour des missions, mais pas que vers la Lune,
03:27 aussi pour d'autres missions américaines.
03:29 Merci beaucoup, Olivier Sanguier, d'avoir été avec nous sur France 24
03:32 pour nous éclairer de vos lumières à propos de ce vol vers la Lune
03:35 qu'on espère malgré tout couronner de succès.

Recommandations