France : le ministre de l’Éducation, Gabriel Attal, nommé Premier ministre

  • il y a 7 mois

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Transcript
00:00 La prenez à nos côtés, confirmation à l'instant de nos confrères de Reuters, ça y est, l'heure de la fumée blanche du côté de l'Ulysse.
00:10 Et nous voilà maintenant fixés sur le nom du successeur d'Elisabeth Borne.
00:13 Emmanuel Macron a tranché, choisi de porter à Matignon le plus jeune Premier Ministre de l'Histoire de la Ve République.
00:21 C'est bel et bien le favori, celui qui était pressenti ces dernières heures, qui est désigné Gabriel Attal, vous le voyez, jeune et populaire ministre de l'Éducation.
00:29 Macron a donc été choisi ce matin pour remplacer Elisabeth Borne.
00:35 C'est un choix qu'il aura fallu faire passer, d'où cette latence, un choix sûrement difficile à accepter pour certains.
00:42 Peut-être un commentaire, Gauthier, avant d'y revenir dans nos prochaines éditions.
00:46 Gabriel Attal, 34 ans, qui devient donc Premier Ministre, beaucoup l'espère au sein de la majorité.
00:52 Le candidat idéal pour donner un nouveau souffle à ce quinquennat ?
00:57 Oui, donner un nouveau souffle, ça ne veut pas forcément dire donner de nouvelles idées.
01:02 En fait, c'est toujours la même chose. C'est de trouver, pardonnez-moi le terme, ce n'est pas propre à ce gouvernement,
01:07 mais un emballage qui permet de faire passer un certain nombre de pilules.
01:12 Or, là, vous avez effectivement un personnage qui doit tout au président de la République,
01:16 qui, en fait, de par son jeune âge, qui a été promu par le président de la République et qui donc a quelque chose comme de l'ordre d'une dette envers lui,
01:25 et qui sera particulièrement, on peut en faire le pari, au service d'Emmanuel Macron.
01:30 Et ça ressemble à tout ce qu'a fait le président depuis qu'il est là,
01:33 c'est-à-dire d'essayer de trouver des gens qui soient technocratiquement intéressants,
01:39 mais qui ne fassent pas d'ombre à la fonction présidentielle et à lui-même.
01:43 Alors, effectivement, vous avez Gabriel Attal qui a suivi un peu cette droitisation que l'on a vue,
01:49 notamment en tant que ministre de l'Éducation, où il a essayé de recadrer les choses dans un sens assez droitiste, assez droitier.
01:55 Ce qui correspond strictement à l'évolution du président de la République également.
01:59 La question de son jeune âge qui va sûrement rapidement être posée, qui l'est déjà largement dans les médias depuis ce matin.
02:05 On va retrouver d'abord, depuis l'Elysée, notre envoyé spécial Pauline Godard.
02:10 Pauline, on commentait avec vous ce matin ce temps de latence et cette attente s'est donc confirmée.
02:16 Gabriel Attal vient d'être nommé, désigné Premier ministre en remplacement d'Elisabeth Borne.
02:23 Oui, en effet. Alors, pour l'instant, plusieurs médias donnent l'annonce de sa nomination.
02:32 On attend bien sûr toujours la confirmation officielle via un communiqué de presse de la part de l'Elysée.
02:38 Mais ça ne devrait plus tarder. Ce serait l'histoire de quelques minutes vraisemblablement.
02:43 Et donc Gabriel Attal devrait prendre la tête et devenir le Premier ministre, le premier ministre le plus jeune de la Ve République.
02:53 Je vous entendais juste avant évoquer son âge. Il a 34 ans. Il serait le premier ministre le plus jeune de la Ve République,
03:01 puisqu'il détrônerait Laurent Fabius, qui avait été nommé Premier ministre à 37 ans.
03:08 Alors pourquoi ce choix de Gabriel Attal ? On sait qu'Emmanuel Macron l'a dit à plusieurs reprises.
03:14 Il veut qu'un nouveau souffle se souffle sur ce nouveau quinquennat d'Emmanuel Macron,
03:25 si il est en difficulté, que son gouvernement et le gouvernement d'Elisabeth Borne aient été en difficulté,
03:31 notamment après les législatives de 2022, puisque à l'heure actuelle, Emmanuel Macron et le gouvernement d'Elisabeth Borne
03:40 n'avaient pas la majorité absolue à l'Assemblée nationale, ce qui a été compliqué, notamment pour Elisabeth Borne,
03:47 pour faire passer différentes lois. On sait d'ailleurs qu'elle a utilisé 23 fois le 49-3.
03:53 On sait que Gabriel Attal est un fin stratège en ce qui concerne la communication.
03:58 Et c'est d'ailleurs ce qu'Emmanuel Macron a plusieurs fois reproché à Elisabeth Borne.
04:03 C'est aussi sans doute pour ça qu'Emmanuel Macron aurait décidé de nommer Gabriel Attal.
04:08 Et puis on sait également que Gabriel Attal est un fidèle d'Emmanuel Macron, une des figures centrales de la Macronie.
04:15 Et Emmanuel Macron en a besoin, puisqu'il veut redonner un cap, un cap qui serait centré sur la Macronie
04:22 au cours de la poursuite de ce quinquennat. Alors les défis qui vont attendre Gabriel Attal, il y en a plusieurs,
04:32 même si certains se demandent ce qu'il va faire de grande en termes de loi, puisqu'on sait que la loi sur l'immigration est passée il y a peu.
04:41 On sait d'ailleurs que ça a fracturé, notamment la majorité présidentielle. Il y a eu également la réforme des retraites.
04:49 Elisabeth Borne a toujours malgré tout tenté d'essayer de tenir le cap. Alors ce qu'il va faire, sans doute, Gabriel Attal,
04:56 eh bien il va d'abord devoir passer le cap des élections européennes, des élections européennes qui vont être très délicates.
05:02 Elles sont dans quelques mois, en 2024. Il va y avoir les Jeux olympiques qui doivent être une réussite pour la France,
05:07 qui vont se tenir à Paris en 2024. Il va y avoir également les discussions qui vont se poursuivre sur la loi sur la fin de vie.
05:14 Et puis la loi sur l'inscription de l'avortement dans la Constitution. On sait que la loi doit être représentée le 24 janvier
05:22 devant l'Assemblée nationale. Le 24 janvier, c'est dans très peu de temps. Alors est-ce que cela fonctionnera ou pas ?
05:29 Ce sera peut-être un des premiers défis que le nouveau Premier ministre devra remplir lorsqu'il sera nommé,
05:36 normalement, officiellement, d'ici quelques minutes.
05:38 Merci beaucoup Pauline, donc en direct de l'Elysée. Ça y est, il est confirmé de toute part, Gabriel Attal, donc nommé par Emmanuel Macron
05:48 pour succéder à Elisabeth Borne, le président de la République qui avait promis, on s'en souvient, fin décembre, dans ses voeux
05:53 français un nouveau cap. Voilà donc qui choisit un jeune, très jeune, Premier ministre, le plus jeune de l'histoire de la Vème République,
06:01 34 ans, Gabriel Attal qui figure aussi parmi les personnalités politiques préférées des Français depuis sa nomination
06:09 il y a à peine six mois au ministère de l'Éducation. Roselyne Feff, bonjour. On va commenter évidemment cette nomination
06:17 et puis il va y avoir cette série de discours, Elisabeth Borne qui va céder sa place à Gabriel Attal dans quelques instants.
06:24 Il incarne un élan, une dynamique, une audace dont on a sûrement besoin, résumé ainsi ces dernières heures, un cadre de la majorité.
06:33 C'est un peu ça l'idée en nommant Gabriel Attal aujourd'hui.
06:36 Oui, disons que c'est une forme de flamboyance. Déjà, rappelez-vous que les présidents de la République aiment, entre guillemets,
06:45 faire des coups à Matignon. Emmanuel Macron n'est pas le premier. Ça avait commencé avec François Mitterrand qui, dans un premier temps,
06:54 avait mis une femme, qui était Édith Cresson, qui n'est pas durée très longtemps. Et puis Laurent Fabius qui était, à cette époque-là,
07:01 en 84, le plus jeune Premier ministre, un peu le fils prodige de François Mitterrand.
07:08 Eh bien aujourd'hui, Emmanuel Macron ne va pas, en nommant Gabriel Attal, faire un changement de cap, mais surtout un changement de style.
07:19 C'est-à-dire une jeunesse, effectivement, et puis un parcours très politique, un Premier ministre très politique, beaucoup moins techno
07:29 que ne l'ont été les précédents Premiers ministres d'Emmanuel Macron, comme Jean Castex ou Elisabeth Borne.
07:36 Gabriel Attal, c'est la parole concrétisée. Et on l'avait vu lorsqu'il était ministre de l'Education nationale.
07:46 Très vite, il s'était attelé au sujet qui préoccupait les Français à l'école, notamment le harcèlement à l'école.
07:55 Donc il avait pris des décisions importantes suite à des drames à l'école. Ensuite, il y a eu la décision très politique de la Baïa.
08:03 Et puis l'expérimentation sur l'uniforme. Donc c'est le talent, entre guillemets, de Gabriel Attal.
08:14 C'est de mettre concrètement très vite en œuvre ce qu'il décide de faire. Et c'est ce dont Emmanuel Macron a besoin.
08:22 Il y a aussi sa jeunesse, quand on regarde de côté de l'opposition.
08:28 Est-ce que c'est vraiment une force, sa jeunesse, d'ailleurs ?
08:32 Non, c'est... Enfin, vous savez l'explication. Enfin, ce que disait Roderick, je crois, dans le style de la Vallée, on n'attend pas le nombre des années.
08:40 Oui, c'est vrai que c'est important. Si on regarde le Rassemblement national aujourd'hui, il est vrai qu'un Jordan Bardella, qui est encore plus jeune que Gabriel Attal,
08:53 ça donne une forme de dynamique. Donc c'est un atout, c'est vrai. Mais ce n'est pas le seul. Vous pouvez être jeune et pas très compétent.
09:03 Ce qu'a Gabriel Attal, c'est effectivement... Il a aussi une forme de charisme en politique. Il est très politique.
09:13 Et ça, c'est... Tout le monde n'est pas doté d'un charisme en politique.
09:18 Donc... Alors, il faut être prudent, parce qu'une grande tâche l'attend. Et vous savez ce qu'on dit, la roche tarpaïenne est toujours proche du capitole.
09:28 C'est-à-dire que vous pouvez commencer en fanfare et puis finir sous les huées. Donc c'est la grande pratique de la politique.
09:39 Donc il faut le voir à l'œuvre. Et il aura bien évidemment beaucoup de travail. Ça a tardé, parce que, dit-on, au sein des poids lourds du gouvernement,
09:51 c'est-à-dire Bruno Le Maire et le ministre Darmanin ont un peu couiné d'avoir un jeune homme de 34 ans, alors qu'ils se voyaient tous les deux, eux aussi, à la tête de la rue de Varennes.
10:06 Ça a pris beaucoup de temps, quand même, depuis l'annonce et l'acceptation de la démission hier soir.
10:11 Elisabeth Borne, on raconte qu'en coulisse, ça n'a pas été si facile que ça de faire passer la pilule de cette idée, de cette jeunesse, aussi, même s'il s'en défend.
10:21 Gérald Darmanin, Bruno Le Maire, notamment.
10:24 Alors, je trouve que ça n'a pas tellement pris de temps. Rappelez-vous, en 2022, après l'élection d'Emmanuel Macron, il était question de mettre Catherine Vautrin,
10:32 qui était une femme de droite, et beaucoup s'y sont opposés. Au dernier moment, Emmanuel Macron a dû changer de braquet et prit, contre sa volonté, même, Elisabeth Borne.
10:45 Donc, on avait vu aussi qu'il y avait deux noms, dont celui de Sébastien Lecornu, qui est ministre des Armées.
10:53 Ça avait coincé du côté du modem de François Bayrou, qui s'opposait à cette nomination.
10:59 Donc, est-ce que c'était le premier choix, Gabriel Attal ? Ça, on le saura sans doute plus tard.
11:06 Il y avait trois noms, enfin, deux noms, dont on entendait parler beaucoup hier.
11:12 C'était, justement, Stéphane Séjournet, un proche d'Emmanuel Macron, qui a quitté la politique, et Sébastien Lecornu.
11:21 C'est plutôt en fin de soirée, hier, que le nom de Gabriel Attal est remonté très vite, et dont on disait qu'il tenait la corde.
11:30 Donc, non, ça a tardé, parce que nous, observateurs politiques, on est impatients. Généralement, quand un...
11:38 Ce n'est pas le synonyme de désaccord en coulisses. C'est ça que... C'est la question que vous posez.
11:41 C'est possible. Je ne suis pas dans le bureau du président ni de son secrétaire général, mais il y a dû sans doute avoir des tiraillements.
11:51 Il aurait été logique, effectivement, que, comme ça a pu se produire, lorsque un Premier ministre donne sa démission,
11:59 eh bien, dans la foulée, le nom de son successeur est donné. Ce qui n'a pas été le cas, ce qui montrait qu'il y avait sans doute
12:05 certains tiraillements et que certains poids lourds, sur lesquels est obligé de s'appuyer Emmanuel Macron comme le maire ou d'Armanin,
12:12 ont dû sans doute négocier des périmètres et renforcer peut-être ou donner satisfaction à ces deux poids lourds du gouvernement,
12:24 dont le président ne peut pas se passer.

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