Emmanuel Todd, historien, démographe et anthropologue, était l’invité du Face à face sur BFMTV - RMC.
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00:00 Je note bien pour l'ensemble des pays avancés un état de faiblesse, je dirais, à s'organiser, à produire du collectif, que je situe aussi également en Russie.
00:16 Je dis qu'en Russie, c'est atténué par des traditions familiales communautaires, comme en Allemagne, par des traditions familiales autoritaires d'un autre genre.
00:25 – Mais vous savez bien que Poutine dit de l'Occident que c'est désormais une société de dégénéré.
00:29 – Mais ça c'est Poutine, c'est pas moi.
00:32 Vous pouvez, dans le livre au début, je dis clairement que je vois bien la mésentente, l'incapacité à se comprendre des Occidentaux et des Russes,
00:46 une sorte de malentendu, c'est-à-dire qu'une vision fausse de la Russie, ou inexistante d'ailleurs de la Russie, par les Occidentaux,
00:57 une démonisation de Poutine, mais je dis aussi que Poutine n'a pas les clés pour comprendre ce qui le gêne dans le monde occidental.
01:07 Donc moi, je n'emploie pas des concepts mémoires et encore une fois pour moi, la disparition de la religion,
01:14 c'est pas une chose que j'ai à applaudir ou déplorer, c'est un fait, le passage de la religion d'un état actif,
01:23 où les gens vont aux offices religieux, croient en Dieu, etc., un état zombie dans lequel ils ne vont plus à la messe,
01:31 ils ne croient plus en Dieu, mais où subsistent des comportements et des attitudes collectives qui donnent de la cohérence aux sociétés,
01:42 puis un état zéro où il n'y a plus rien qu'une angoisse qui produit ce concept central dans le livre,
01:49 — C'est le concept de nihilisme. — Parce que vous le dites, vous dites...