• il y a 10 mois
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Transcription
00:00 On va continuer à parler musique avec Joey, d'autres styles de musique d'ailleurs, une petite playlist thématique.
00:05 Et cette semaine, vous vous êtes inspiré du passé d'avocat de notre invité.
00:09 Oui c'est ça, pour trouver la thématique, parce qu'entre défendre sa musique sur scène et plaider sa cause à la cour,
00:15 il n'y a parfois qu'un pas.
00:16 Et donc j'ai préparé une playlist "Quand la musique a le barreau"
00:19 et on commence avec l'équivalent rock de l'affaire OJ Simpson, le dossier Phil Spector.
00:24 *Musique*
00:30 Alors Phil Spector, il a développé dans les 60's une technique de production nommée le "mur du son spectorien".
00:37 Un truc très monolithique qui lui a carrément valu d'être surnommé le Richard Wagner de la pop.
00:41 Je sais pas si c'était... Je sais pas comment je le prendrais, mais bref.
00:45 Il a façonné en tout cas la pop de cette décennie, vraiment avec des girls group comme les Ronettes, les Crystals.
00:50 Il a également produit Tina Turner et puis l'ultime album des Beatles, Let It Be.
00:54 Mais en 2003, il est accusé d'avoir assassiné sa maîtresse par balle, l'actrice Lana Clarkson.
01:00 On peut plus assassiner sa maîtresse !
01:02 On peut plus faire ça tranquille !
01:03 Déjà en 2003, alors que pourtant en 2003 on était avant tout ça !
01:06 Mais non, c'était déjà problématique.
01:08 Et au terme d'un procès surmédiatisé, il a été déclaré coupable.
01:11 Il est mort en prison en 2021, il avait 81 ans.
01:14 Donc il y en a un qui a été reconnu coupable, c'est lui, d'accord.
01:17 C'était pas en France, mais c'est toujours ça de pris.
01:20 On continue avec Taylor Swift, c'est plus Feel Good.
01:22 *Musique*
01:30 Ah, voilà, ça, ça va être Bobby Burr.
01:32 J'aime bien la chanson "Yours".
01:34 *Musique*
01:37 C'est vraiment la chanson à chanter en yaourt dans la bagnole, effectivement.
01:39 Alors il y a quelques années, un titan du music business a racheté l'ancien label de Taylor Swift
01:44 et a récupéré tous les droits sur son catalogue.
01:46 Afin de reprendre le contrôle sur ses enregistrements,
01:49 la chanteuse entre dans une énorme bataille juridique aux Etats-Unis
01:52 avant d'avoir une petite idée toute bête,
01:54 réenregistrer tous ses disques.
01:55 Ah, elle est maligne.
01:57 Et d'après ce que j'ai compris, cette affaire a créé un précédent dans l'industrie de la musique.
02:00 Bah oui, parce que, évidemment, ça cartonne très très fort.
02:02 Ses nouveaux albums se vendent encore mieux que les anciens.
02:05 Du coup, on peut résumer en disant que désormais,
02:08 les grosses maisons de disques ont une clause Swift,
02:10 une sorte de jurisprudence dans leur contrat.
02:12 Avant, un artiste, au bout de cinq ans, il avait le droit de réenregistrer comme bon lui semblait sa propre musique.
02:16 Depuis le procès Taylor Swift, et surtout depuis que ses enregistrements rapportent une fortune colossale,
02:21 les grosses maisons de disques ont rallongé cette durée à 10 voire 15 ans.
02:25 Histoire d'être sûre que...
02:26 - Ce Swift's clause.
02:27 - Voilà, exactement.
02:28 - Vous avez déjà traité, Caroline Vignaud, des affaires judiciaires qui ont lieu à la musique,
02:31 et qui ont trait à la musique, comme ça ?
02:33 - À la musique, jamais, mais au meurtre, oui.
02:35 C'est beaucoup plus chunky.
02:37 - Ah oui ? Vous avez été dans ce domaine-là ?
02:38 - En fait, j'avais moi une formation de droit des affaires,
02:40 mais après j'ai passé un concours d'éloquence, ça s'appelle la conférence du barreau de Paris.
02:43 Et là, vous êtes commis d'office en matière criminelle.
02:46 - Donc pendant un an et demi, deux ans, je défendais, je sais pas, c'est des cols blancs, des criminels.
02:50 Et c'est marrant, mais les crimes à Paris, c'est 80% de viol, 10% de braquage, et 10% de meurtre.
02:56 Et j'ai jamais pu défendre de braqueur, parce qu'ils voulaient pas de meuf.
02:59 Et un jour, je viens de voir...
03:00 - Ah, c'est une blague ?
03:01 - Un jour, en prison, je viens de voir, j'étais hyper fière avec mon petit aïr,
03:03 "Bonjour, c'est moi l'avocate."
03:04 Il me regarde et me fait "Ah, ça va pas être possible, il faut une vraie avocate."
03:06 - Ah ouais, ok.
03:07 - "Ouais, il faut que ce soit un homme, parce que là, j'ai pas volé une baguette de pain.
03:10 Quand je volerai une baguette de pain, je te rappelle."
03:11 - J'ai fait "Bon bah merci beaucoup, monsieur."
03:15 - Merci, merci, au revoir, monsieur.
03:17 On continue cette petite playlist judiciaire ?
03:19 - On continue, direction la France avec MC Solar.
03:21 - Ah, merci !
03:22 - "Qui m'appelle, qui m'appelle, monsieur, c'est quel ?"
03:23 - "C'est quel, c'est quel."
03:25 - Ah, MC Solar.
03:27 MC Solar, il a gardé quelques séquelles, effectivement, de son début de carrière.
03:31 En 1997 et 1998, son label Polygramme sort séparément deux albums de MC Solar,
03:36 qui avait pourtant précisé, lui, qu'il voulait que ça sorte sous la forme d'un seul double album.
03:40 Résultat, il les a attaqués au prud'homme et il a gagné son procès.
03:43 Pourquoi ?
03:44 - "Car qui s'aime le vent, voilà, récolte le tempo."
03:48 - Exactement, bien fait, Polygramme, bien fait !
03:51 Sauf que lors de son départ officiel de Polygramme en 2000, aucune décision ferme n'a été prise
03:55 sur qui avait le droit de rééditer ses albums.
03:57 Du coup, pendant 20 ans, les albums d'MC Solar, les 4 premiers albums, ont été introuvables.
04:01 - Ah ouais, ça c'est vrai, c'est carrément tout joué par moi.
04:03 - Exactement, ils n'étaient ni en boutique, ni sur les sites.
04:05 - Ni en boutique, ni sur les plateformes de streaming.
04:08 Il fallait écouter MC Solar à la radio, quoi.
04:10 - Pourquoi vous vouliez trouver Caroline ?
04:12 - Je ne sais pas pourquoi, cette chanson me parle, c'est très bizarre.
04:15 - Et donc on ne pouvait plus les acheter du tout, tout ?
04:17 - Non, non, il fallait pouvoir les écouter à la radio.
04:20 Et c'est comme ça qu'on pouvait écouter MC Solar.
04:22 Ou alors si vous aviez les albums originaux, quoi.
04:24 - Non, il y avait un live, on l'avait trouvé sur un live.
04:27 - Et c'est vrai qu'on trouvait qu'à partir de Nouveau Oestern,
04:29 c'était à partir de cet album qu'on arrivait à trouver MC Solar en boutique.
04:32 - Votre ancien métier, Caroline Vignault, ça vous a rendu hyper vigilante en tant qu'artiste,
04:37 quand vous signez des contrats ?
04:38 - Est-ce que vous savez ce qu'on dit sur les cordonniers ou pas ?
04:40 Moi je me suis fait arnaquer par plusieurs personnes avant de me prendre ma liberté.
04:46 Le premier qui voulait me produire, il m'a dit "mais dans le métier,
04:49 il faut que tu payes pour que je te produise".
04:50 Je fais "ah bon ?" et j'ai fait un chèque à cette personne
04:53 pensant qu'il fallait que je le paye pour me produire.
04:54 Donc vous voyez, je pars de loin.
04:55 Et pourtant j'étais avocate.
04:56 - C'est pour ça qu'aujourd'hui vous dirigez absolument tout.
04:59 - Oui, et que j'ai mis ma maison en gage pour faire un emprunt, pour payer tout ça.
05:02 - Ah ouais, incroyable !
05:03 - On espère que ça va très très bien marcher.
05:06 - Moi aussi j'aimerais bien la garder.
05:07 - C'est peut-être bon signe parce que Frédéric Lopez, qui était notre invité cette semaine,
05:11 a lui vendu sa maison pour pouvoir faire rendez-vous en terrain inconnu
05:14 que personne ne voulait produire.
05:16 Vous avez vu ce que ça a donné.
05:17 - Ça va quand même être un beau carton.
05:18 - C'est bon signe.
05:19 - C'est prometteur.
05:20 - Et bien voilà, autant moi j'y crois.
05:21 - Merci beaucoup Joël pour cette petite playlist.
05:23 - Avec plaisir.

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