L'Europe, priorité du nouveau chef de la diplomatie française
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Transcript
00:00 Pauline, on va s'attarder avec vous sur Stéphane Séjourné, nouveau ministre des Affaires étrangères,
00:06 qui fait de l'Europe, il l'a dit, sa priorité.
00:09 Oui, un homme que je connais bien pour l'avoir interviewé puisque c'est véritablement un spécialiste de l'Europe
00:14 qui rentre au quai d'Orsay et en effet Versailles est de naissance, 38 ans, 10 ans,
00:19 proche d'Emmanuel Macron qui l'a fait entrer dans son cabinet au ministère de l'Economie en 2014.
00:26 Simplement, il vient plutôt du groupe socialiste Stéphane Séjourné.
00:31 Il a donc accepté, refusé d'abord une première invitation à se présenter en 2017 pour le groupe Renew au législatif,
00:39 mais accepté d'être tête de liste en 2019 pour les élections européennes, avoir un fauteuil d'eurodéputé.
00:47 Il a pris d'ailleurs la présidence du groupe Renew au Parlement européen,
00:52 qui est le groupe qui comprend les Français, mais toutes les autres aussi nationalités,
00:56 qui finalement fait la bascule entre les deux grands groupes, le PPE et les socialistes,
01:01 et permet de constituer pour Zelavander Liden une majorité.
01:04 Alors c'est un poste difficile où il a été particulièrement intrangisant avec un certain Victor Orban sur le respect de l'état de droit,
01:11 sur la question de signer un pacte migratoire aussi, et puis sur la question du pacte vert,
01:16 mais là, effectivement, son groupe était plus divisé.
01:19 Il a voulu consolider ce groupe, et il permet finalement de donner une bonne expérience des équilibres européens à Emmanuel Macron,
01:27 qui a plutôt tendance à faire des déclarations, mais pas tenir compte de l'avis de ses partenaires.
01:32 Alors lui, il connaît déjà très très bien les rouages et les principaux intéressés dans cette machine européenne,
01:40 puisque beaucoup d'eurodéputés ont été nommés ministre des Affaires étrangères comme lui.
01:44 Madame Baerbock en Allemagne, Madame Gabriel en Bulgarie, Monsieur Landesbergis en Lituanie,
01:52 Taya Fayon en Slovénie et Tayani en Nitelli.
01:56 Donc tous ces gens-là, il les a déjà fréquentés, c'est quand même un gros avantage évidemment sur la scène européenne,
02:02 et puis bien sûr, il a aussi fréquenté les gens de sa famille centriste au niveau des chefs d'État,
02:08 Marc Rutte pour les Pays-Bas, De Croo pour la Belgique, Kaya Kavias l'Estonienne.
02:15 Il a été, rappelons-le, paxé en couple avec Gabriel Attal, mais est aujourd'hui séparé.
02:22 Mais en tout cas, il va donner une impulsion très européenne à ce quai d'Orsay.
02:25 Alors qui maintenant pour mener la liste Renaissance aux Européennes ?
02:29 C'est tout le problème, c'est-à-dire qu'en fait, il se défausse de cette liste Renaissance,
02:33 qui est vraiment très importante pour gagner les élections européennes où il était le candidat naturel.
02:38 Et on parle maintenant, par exemple, d'un Olivier Véran qui n'a pas été reconduit au gouvernement,
02:42 ex-ministre de la Santé et ancien porte-parole du gouvernement,
02:45 qui a moins d'expérience à 43 ans, européenne en tant que telle, il a moins le profil,
02:49 il a peut-être un peu plus de charisme, par contre, politique.
02:53 Et c'est vrai que ce nouveau chef de file, finalement, pour les Européennes du camp présidentiel,
03:01 il est important, puisque en ce moment, dans les sondages, le camp présidentiel n'est pas bien référencé.
03:06 Il était au coup d'à-coup à égalité en 2019 avec le rassemblement national,
03:10 a eu le même nombre d'eurodéputés.
03:12 Et maintenant, dans les sondages, le rassemblement national de Jordan Bardella
03:17 est crédité de 29% des voix, 10 points devant ce camp de la majorité présidentielle,
03:23 qui a donc dans ce scrutin de juin prochain un double enjeu pour lui, national et européen,
03:28 ne pas perdre la face au niveau national face, justement, à ce rassemblement national.
03:34 Et puis, continuer à peser dans un groupe centriste étoffé,
03:38 qui fait un peu les rois au niveau de la commission et de la majorité au Parlement,
03:43 et qui, donc, peut peser sur la machine communautaire à l'intérieur de ce Parlement.