Charles-Ange Ginésy, président du Département des Alpes-Maritimes, invité de l'Interview à la une

  • il y a 7 mois
Charles-Ange Ginésy, président du conseil départemental des Alpes-Maritimes, est l'invité de l'Interview à la une
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00:00 Bonjour à tous, bienvenue dans l'interview à la une, l'émission de la rédaction de
00:25 Nice Matin en partenariat avec Radio Emotion, une émission que j'ai le plaisir de présenter
00:30 avec Frédéric Maurice, le chef de l'édition de Nice de Nice Matin. Bonjour Frédéric.
00:34 Bonjour Denis. Notre invité aujourd'hui, Charles-Ange Ginési, le président Les Républicains
00:39 du Conseil départemental des Alpes-Maritimes. Bonjour Charles-Ange Ginési.
00:43 Bonjour Denis Carreau, bonjour Fred Maurice, merci de me recevoir dans votre émission.
00:47 Alors l'actualité brûlante c'est le remaniement gouvernemental. On connaît depuis jeudi soir
00:54 la composition de ce nouveau gouvernement. La grande surprise c'est la nomination de
00:59 Rachida Dati au ministère de la Culture. C'est un coup dur pour Les Républicains.
01:03 Bien évidemment, c'était une pièce maîtresse, c'était quelqu'un d'essentiel dans notre
01:09 parti. Mais vous savez, il y a eu d'autres pièces essentielles qui nous ont quittés
01:13 et pour autant le parti a continué à défendre les valeurs qui étaient les siennes. Donc
01:18 nous continuerons malheureusement sans elles. Mais ce que je vois c'est qu'il y a un impact
01:22 fort de la stratégie sur la ville de Paris, sur la candidature à l'élection de maire
01:29 de Paris qui vient impacter fortement la vie politique française. Après c'est le choix
01:34 de chacun. La vie politique est faite ainsi et je crois que c'est bien ainsi.
01:39 Rachida Dati, Catherine Vautrin, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, des ministres issus
01:45 de la droite. Est-ce que c'est un gouvernement de droite ?
01:48 C'est un gouvernement qui en tout cas est issu des Républicains. C'est un gouvernement
01:53 qui confirme ses idées. Mais c'est un gouvernement qui aujourd'hui est rénouvé, renouvelé,
02:00 pas dans ses ministres essentiels puisqu'on voit que ceux dont vous venez de parler, que
02:05 ce soit Gérald Darmanin, que ce soit le ministre de la Justice, Bruno Le Maire, ce sont des
02:10 hommes qui appartenaient au gouvernement précédent. Donc j'y vois une certaine forme de continuité
02:16 même si le président de la République a voulu faire de la modernité avec un rajeunissement
02:21 en mettant un Premier ministre très jeune, 34 ans c'est très très jeune. Moi je vois
02:27 une forme de continuité dans cette action-là. La problématique qu'il va se poser c'est
02:33 pas de savoir qui fait quoi, c'est comment on va le faire et comment aujourd'hui ce
02:38 gouvernement va gérer le problème des majorités qu'il y a à l'Assemblée Nationale, qu'il
02:43 y a au Sénat. C'est là que la recomposition va être essentielle et qu'il faudra peut-être
02:49 compter sur les Républicains à ce moment-là pour retrouver, comme cela a été fait sur
02:53 la loi immigration, le bon sens pour l'intérêt des Français.
02:57 Au-delà des débauchages individuels, clairement les Républicains refusent cette forme de
03:02 coalition avec Emmanuel Macron. Dans le fond, n'est-il pas plus courageux de tenter de
03:08 gouverner pour empêcher une victoire de l'extrême droite en 2027 que de rester dans la critique
03:14 et l'opposition ?
03:15 Vous savez, je pense que ce n'est pas la critique systématique et l'opposition.
03:19 Je pense que chez les LR, nous défendons certaines valeurs, des valeurs essentielles
03:24 qui nous appartiennent, qui sont quelquefois des valeurs partagées. Mais sur la stratégie
03:32 d'une recomposition et d'un consensus qui serait trouvé, mérite à la fois d'être
03:40 réfléchi et non tenu. Moi, ce que je vois, c'est qu'il y a eu de la part du président
03:46 de la République, Emmanuel Macron, un certain nombre de sujets qui n'ont pas été tenus
03:52 et respectés. Donc, comment aujourd'hui cohabiter avec un gouvernement, avec un président
03:57 de la République qui fait certainement des avancées dans un certain domaine, mais des
04:03 reculades dans d'autres ? Donc, je pense qu'il est bon de rester chez soi pour éviter
04:09 cette dilution qui fait que nous n'avons pas forcément les mêmes idées. Et puis,
04:14 quand je fais référence aux dernières élections législatives, je vois quoi ? Je vois que
04:19 partout où il y a eu les candidatures des candidats du président de la République,
04:24 eh bien, il y a eu l'élection du Rassemblement National. Donc, si on a envie de...
04:29 Dans le département, dans les Alpes-Maritimes, pas partout en France.
04:32 Pas partout en France, mais vous prenez le département du Vore, c'est un peu comme
04:35 cela que ça s'est passé. Donc, il y a pas mal de départements français où il y a
04:39 eu ce genre d'attitude et de résultat. Donc, si on veut se battre contre certaines idées
04:45 du Rassemblement National, je pense qu'il faut garder ses valeurs.
04:49 Mardi, vous avez réagi à la nomination de Gabriel Attal en disant que c'était une
04:54 bonne chose. Pourquoi ?
04:55 Je pense que de rajeunir, vous savez, je crois en la jeunesse. Et là, je pense que
05:01 nous aurons l'occasion d'en reparler. Le département des Alpes-Maritimes s'engage
05:05 en faveur des jeunes. C'était pour moi un signe important. C'est la première fois
05:11 qu'on a un Premier ministre aussi jeune. Donc, Gabriel Attal représente la jeunesse.
05:18 Gabriel Attal représente un ministre pour lequel, lorsqu'il a été, de manière très
05:23 courte, à l'Éducation nationale, a montré qu'il prenait les choses à bras le corps
05:29 avec de bons dispositifs. Donc, j'ai salué son arrivée en tant qu'homme. Derrière,
05:35 ça n'enlève rien à la complexité que j'évoquais à l'instant sur la majorité.
05:40 Comment va-t-il gouverner ? Et puis, la difficulté de composer son gouvernement parce qu'il
05:44 aille faire des prises de guerre ici et là, ça prouve qu'il n'y a plus personne sur
05:49 le banc de touche dans la Macronie. Et il y a une faiblesse.
05:52 Vous l'avez dit, Gabriel Attal a été ministre à chaque fois de façon assez brève. Vous
05:58 vous félicitez de sa nomination. Mais finalement, quel bilan a-t-il Gabriel Attal, sinon des
06:03 déclarations qu'on peut estimer en face avec les sondages, avec les attentes exprimées
06:07 par les Français dans les sondages ? Mais quel bilan a-t-il ?
06:09 Pas un gros bilan, puisqu'il est rentré au gouvernement il y a peu de temps. Il est
06:16 en action il y a peu de temps. Donc, je vous accorde ce crédit-là. Mais en même temps,
06:21 quand il colle véritablement aux attentes des Français et qu'il colle véritablement
06:26 à ce que nous attendons, nous, sur le terrain, moi, ça me convient. Donc, j'avais de belles
06:30 espérances pour que le ministre continue à suivre ces affaires-là. Et j'ai l'impression
06:36 qu'il va continuer à suivre de très près ce qui se passe à l'éducation nationale
06:40 dans sa qualité de Premier ministre.
06:41 Alors, on a d'un côté un Premier ministre Gabriel Attal, 34 ans, de l'autre, un candidat
06:48 du Rassemblement national aux européennes, Jordan Bardella, qui a moins de 30 ans et
06:53 qui est pour le moment ultra favori aux européennes. Est-ce que ces deux jeunes candidats ne risquent
06:58 pas d'éclipser le candidat des Républicains aux européennes ?
07:01 Non. Là aussi, vous savez, on a une conséquence. C'est la loi sur le cumul des mandats. De
07:07 mon point de vue, ça a fait disparaître les classiques de la politique. Ça a fait disparaître
07:11 ces personnalités qui avaient du poids, qui avaient de la réalité, qui avaient des bilans,
07:17 comme vous l'évoquiez à l'instant, parce qu'ils étaient à la fois sénateurs, ils
07:22 étaient députés, ils étaient présidents de conseils départementaux, ils étaient
07:27 maires de grandes villes. Le fait de ne plus pouvoir cumuler les a fait disparaître. Il
07:32 n'y a plus aujourd'hui au Parlement qu'une forme de jeunesse. Donc effectivement, nous
07:38 avons, nous, chez nous, dans nos rangs, des poids lourds qui sont jeunes aussi. Il n'y
07:43 a pas que des personnes qui ont du poids lié à l'âge. Il y a des gens de bonne tenue
07:50 qui ont des résultats et je pense qu'on mesurera là aussi l'expérience et la jeunesse.
07:57 On verra le talent de la jeunesse qui arrive, que ce soit chez M. Bardella qui représente
08:02 effectivement quelques expériences. Mais vous savez, pour moi, les élections européennes
08:06 ne sont jamais des élections qui sont véritablement la démonstration de ce qui va se passer après
08:12 sur le territoire national, que ce soit en termes des municipales ou en termes d'élections
08:17 nationales sur les législatives. Alors d'ailleurs, qui serait de votre point de vue le meilleur
08:22 candidat pour mener la liste des Républicains aux européennes ? Je n'ai pas de nom, il
08:29 y a plusieurs noms sur ce sujet-là. Je laisserai Éric Joty, le président des Républicains,
08:35 vous dire quel est son choix. Et pourquoi ça tarde autant d'ailleurs la nomination ? Pourquoi
08:40 on ne comprend pas pourquoi les Républicains mettent autant de temps à officialiser leur
08:43 tête de liste ? Posez-la la question à Éric Joty, il vous le dira. Très bien. On va parler
08:48 maintenant immigration. D'abord avec la loi immigration qui a été votée le mois dernier,
08:54 elle risque d'être beaucoup censurée par le Conseil constitutionnel. Est-ce que vous
08:57 pouvez vous en satisfaire ? Moi je m'en satisfais dans la mesure où il y a eu un vote fort et
09:02 massif à l'Assemblée nationale. Et je pense que la représentation nationale, dès qu'elle
09:06 s'exprime avec une telle force, ça donne des lois qu'il faut savoir appliquer. Derrière
09:11 qu'il y ait un contrôle du Conseil constitutionnel, nous verrons bien ce qu'il va en rester. Pour
09:17 ma part, je dis qu'il y a une avancée dans la mesure où j'ai le sentiment qu'il y a
09:21 une vraie prise de conscience sur la nécessité de redonner une unité nationale à la France.
09:30 De redonner un sentiment de pouvoir aller de l'avant avec une jeunesse qui soit formée
09:37 au talent de la France, qui soit formée en respectant les valeurs républicaines de ceux
09:43 que nous avons sur le fronton de nos mairies, de nos écoles. La liberté, l'égalité,
09:50 la fraternité, l'équité, c'est quelque chose qui aujourd'hui fait sens. Et on ne
09:54 le retrouve pas toujours dans la rue, les Français ne s'y retrouvent pas. Alors j'ai
09:58 bon espoir aujourd'hui que nous puissions nous retrouver dans cette affaire-là.
10:03 Donc voilà, vous espérez qu'il y aura peu de censure du Conseil constitutionnel ?
10:07 Je l'espère. Mais en tout cas, que la loi ait été votée, c'est déjà un bon signe.
10:12 Avec une telle force.
10:13 Tout à fait. Cette loi, elle a été beaucoup réécrite par les Républicains, mais on
10:17 dit beaucoup qu'elle a aussi été inspirée par le programme du Rassemblement national.
10:20 Qu'est-ce qui distingue encore les Républicains du RN ?
10:23 C'est tout le débat. C'est pas le débat de savoir ce qui nous distingue, de savoir
10:28 comment la loi a été votée. Moi je vois simplement une récupération de la part du
10:33 Rassemblement national qui dit "ce sont nos idées". Mais je reconnais totalement les
10:39 idées des Républicains, celles que nous portons depuis le début et qui ont été
10:44 glissées habilement par Éric Ciotti dans le cadre des négociations avec Elisabeth
10:49 Born. Ce que je lis au travers de ce texte sur la loi immigration, c'est ce résultat-là.
10:54 Ce que Gérald Darmanin a apporté à la demande d'Éric Ciotti. Donc que chacun essaie de
11:00 récupérer cette loi avec les textes qui y sont dedans, c'est de bonne guerre politique.
11:08 Mais peu importe. Je dirais que ce qui nous distingue aujourd'hui du RN, c'est que
11:15 nous avons une existence de longue date, issue du RPR, issue de l'UMP, et qu'il y a chez
11:22 nous une vraie force et une vraie continuité dans ces idées qu'il faut savoir défendre.
11:28 Après, que les idées du RN viennent rejoindre ces idées-là, pourquoi pas ? Parce que le
11:34 RN a quand même lui aussi beaucoup évolué par rapport au FN. On a vu les choses. Donc
11:41 qui des deux a le plus évolué ? Moi je pense que c'est plus le RN qui a eu une forte évolution
11:46 vers nous que l'inverse. Parce que le droit du sol, la préférence nationale, c'était
11:49 des choses qui sont relativement récentes dans la droite républicaine. Ça n'existait
11:53 pas sous Chirac tout ça. Non mais ça existait dans les propos de certains de nos membres
11:58 républicains et Éric Ciotti défend cette affaire-là depuis très longtemps. Et justement
12:02 Éric Ciotti, certains lui reprochent d'amener les républicains trop à l'extrême droite.
12:08 Ce n'est pas votre sentiment ? C'est peut-être un reproche qu'on peut faire. Mais là aussi,
12:14 un parti politique c'est un lieu de débat. C'est un lieu où chacun s'y retrouve et
12:19 a envie de défendre la ligne qui est la sienne. Et c'est le juste équilibre. Et quand je
12:24 vois un homme comme Jean Léonetti en discussion avec Éric Ciotti, je me trouve totalement
12:32 rassuré sur l'équilibre des choses. C'est le département des Alpes-Maritimes
12:38 que vous présidez, qui a la charge d'accueillir et de protéger les mineurs non accompagnés.
12:42 Où en est la situation après le pic qu'on a connu notamment au printemps dernier ?
12:47 C'est une situation qui m'alerte. J'avais eu l'occasion dès le mois de mai 2022 d'alerter
12:57 le président de la République, la première ministre, les ministres concernés, que ce
13:00 soit le ministre de la Justice ou le ministre de l'Intérieur, et malheureusement la flambée
13:03 a continué. Parce que rien n'a pu être mis en place comme je l'aurais souhaité.
13:08 Et nous en sommes aujourd'hui à une explosion de 56% d'augmentation en 2023 par rapport
13:15 aux mineurs non accompagnés, tels que nous les avons connus en 2022.
13:18 Ça ne s'est pas calmé après le printemps ?
13:19 Ça ne s'est pas calmé.
13:20 Toujours au même niveau ?
13:21 Ça s'est calmé avec l'arrivée de l'hiver, mais c'est ce que nous avons d'habitude.
13:25 Mais nous allons probablement, dès le mois de février, revoir une flambée arriver.
13:30 Parce que la problématique des mineurs est une problématique qu'il faut savoir prendre
13:36 au niveau européen. C'est un flux migratoire important, et je le dis, je le répète à
13:41 chaque fois, ça ne peut pas être de la responsabilité d'un conseil départemental avec les moyens
13:46 que sont les nôtres, aussi fort soient les moyens financiers que nous avons. Il y a là
13:51 une responsabilité de l'État à la frontière.
13:54 Clairement, l'Europe ne joue pas son rôle sur la question des mineurs non accompagnés.
13:57 Mais comment l'Europe pourrait-elle jouer son rôle ? Aujourd'hui, l'Europe n'est
14:01 pas une Europe unie, une Europe qui soit bien cousue, qui soit bien ficelée, pour faire
14:07 en sorte qu'à la rentrée dans l'Europe, nous ne soyons pas sur cette submersion que
14:14 nous avons de la Guinée, que nous avons de la Côte d'Ivoire, que nous avons de la Tunisie,
14:19 avec des populations qui nous arrivent en masse et que personne ne peut contrôler, et
14:23 des mineurs qui lèvent la main en disant "je suis mineur". Et parce qu'ils sont mineurs,
14:27 il faut que le conseil départemental les récupère à la frontière amontant.
14:32 Quelle charge ça représente pour le département des Alpes-Maritimes ?
14:35 On était sur une dépense de 15 millions d'euros en 2022, on arrive à 28 millions
14:42 d'euros en 2023, c'est-à-dire une explosion financière, mais au-delà de l'explosion
14:46 financière et de ce que l'on peut regretter sur ce plan-là…
14:49 Il y a un problème de structure aussi.
14:50 Il y a un problème de structure, il y a un problème de compétence. Les hommes et les
14:54 femmes qui sont chez nous, dans les services sociaux, sont aujourd'hui débordés et
14:59 n'arrivent plus à gérer ce flux migratoire, notamment sur l'évaluation de minorité
15:04 que nous faisons avec l'État. Et c'est là que j'ai sollicité à nouveau Gérald
15:10 Darmanin lorsqu'il est venu à la frontière en lui disant "on n'a pas réglé avec
15:14 la loi immigration la problématique des mineurs dans la compagnie, il faudra bien à un moment
15:18 donné régler cette affaire-là et que les mineurs soient de la responsabilité de l'État
15:25 même si nous ne nous désengageons pas, il faut qu'il y ait un continuum".
15:29 Dans la nuit de mercredi à jeudi, une nuit froide, 17 mineurs ont passé la nuit devant
15:35 le commissariat OVAR à Nice. La mairie de Nice vous reproche de ne pas assumer vos
15:40 responsabilités. Qu'est-ce que vous lui répondez ?
15:42 Je lui réponds que c'est bien dommage qu'il ne m'interroge pas en direct parce
15:45 que je leur donnerai la réponse en direct et que Jennifer Searle ne s'adresse pas
15:52 à moi ou à mon service pour avoir les tenants et les aboutissants que je pourrais lui expliquer
15:59 ou M. Nakache, je le regrette parce que nous avons là-dessus toutes les explications.
16:03 D'ailleurs elles ne sont pas simples les explications, elles sont quelquefois très
16:07 compliquées parce que vous avez des mineurs que l'on a et qui nous sont confiés qui
16:13 fuguent, ils s'en vont, on n'a aucune obligation de les garder parce que nous n'avons pas
16:19 d'obligation. Ce n'est pas des prisons. Donc ils s'en vont et bien sûr on les
16:24 retrouve dehors. Et les mêmes que M. Nakache a retrouvé en disant que nous les avons mis
16:29 dehors, non, ils sont partis de chez nous volontairement.
16:32 C'était le cas ces 17 là ?
16:35 Sur ces 17 là, il y a de ceux aussi qui viennent se rajouter et qui ont été évalués
16:42 majeurs qui sont partis et qui ont fugué. C'est-à-dire que ceux qui se sont évalués
16:46 majeurs nous les remettons à la police mais entre le moment où ils sont évalués et
16:51 qu'ils n'ont pas le papier parce qu'ils sont majeurs et le moment où on les remet
16:55 à la police, ils s'en vont. Et ceux-là on les retrouve aussi dehors. Donc on ne sait
16:58 plus qui est mineur, qui est majeur et nous nous retrouvons avec une population qui aujourd'hui
17:05 doit être recentrée. En tout cas ce que je peux vous dire c'est que nous avons, nous,
17:09 actuellement 850 mineurs placés sur 900 places dont nous disposons. Ce qui veut dire que
17:16 quand on nous dit il faut ouvrir des places, on n'a pas besoin d'en ouvrir. Nous savons
17:20 que si la justice nous amène des mineurs avec les papiers en bonne et due forme, nous
17:25 savons les loger, nous savons les placer. Donc c'est un faux procès que la mairie
17:30 de Nice peut nous faire et je suis désolé que l'on mette ça sur la place publique
17:34 parce que ça trouble un débat qui est très compliqué et qui met les populations en
17:39 alerte sur un sujet où on a besoin d'apaiser les propos, où on a besoin pour des raisons
17:46 humaines de pouvoir trouver les bonnes solutions. Vous ne pouvez définitivement pas travailler
17:50 ensemble avec la mairie de Nice et la métropole sur ce type de sujet ? Bien sûr, mais moi
17:55 je suis à la disposition, plutôt qu'elle fasse un tweet en dénonçant que le département
17:59 n'arrive pas à tenir ses responsabilités, tout comme je me tiens à la disposition du
18:03 journaliste qui a fait ce papier là dans Nice Matin aujourd'hui pour expliquer le
18:09 pourquoi et le comment des choses. Ce sera très compliqué parce que sur les 17 on a
18:13 vu qu'il y avait une décomposition, les 17 ne sont pas dans la même ligne et non
18:17 pas dans la même situation, mais on y arrive. Et le journaliste en question a bien joint
18:22 vos services en attente de réponse. Alors, moi mes services n'ont pas été joints,
18:28 donc je suis à votre disposition pour en parler. On va parler des collèges, si vous
18:34 voulez bien, vous avez aussi la responsabilité de la gestion des collèges, à ce titre,
18:39 votre collectivité a été parmi les premières de France à se porter candidate pour le port
18:43 de l'uniforme. Une question vous est posée par un jeune homme qu'a rencontré Tristan
18:49 Gasparot, journaliste à Radio Emotion, notre partenaire.
18:52 J'ai une question pour vous, j'ai appris que vous étiez pour le port de l'uniforme
18:58 dans les établissements scolaires. Donc ma question est la suivante, est-ce que vous
19:02 souhaiteriez proposer un uniforme commun à tous ou alors plutôt une séparation, une
19:10 différence entre fille et garçon ?
19:12 Alors, vous avez déjà réfléchi à la distinction ?
19:17 Non, je n'ai pas réfléchi à la distinction sur le genre, garçon ou fille. On a réfléchi
19:23 largement sur l'appartenance au département des Alpes-Maritimes, donc une tenue qui nous
19:29 ressemble pour les mars alpins, une tenue qui peut être déclinée sur chaque collège
19:35 pour dire je suis du collège Jean Rostand.
19:38 Ah, ce ne sont pas les mêmes tenues partout.
19:40 Ce serait, il y aurait une petite différence parce que l'idée quand même de cette tenue
19:44 unique c'est à la fois de gommer les différences sociales, c'est à la fois de donner aussi
19:51 un sentiment d'appartenance à une collectivité, à une communauté qui peut être quelque chose
19:58 de valorisant parce que la tenue doit être valorisante, la tenue doit gommer les différences,
20:02 la tenue doit donner de l'espérance. Je n'avais pas du tout pensé à la différence
20:06 pour le genre, donc on va y réfléchir.
20:08 Là, si vous voulez, vous avez deux collèges qui sont aujourd'hui retenus.
20:14 Deux collèges ?
20:15 Oui, deux collèges.
20:16 Qui sont ? Lesquels ?
20:17 Qui sont Daudet et…
20:18 Alice ?
20:19 Je viens de le citer à l'instant.
20:21 Jean Rostand.
20:22 Et Jean Rostand.
20:23 D'accord.
20:24 Jean Rostand et Daudet sont les deux retenus parce qu'ils ont véritablement délibéré
20:27 dans leur conseil d'administration. Après, on a une dizaine de collèges qui sont candidats
20:32 mais dont le conseil d'administration n'a pas encore délibéré. Et on va les laisser
20:35 délibérer parce que ça donne lieu à des débats comme la question du jeune homme qui
20:39 vient de nous poser, de savoir une foultitude de détails. Et je crois que de tout cela,
20:45 il faut véritablement donner une réponse à la jeunesse pour qu'il y ait un engouement.
20:50 Il faut que cette tenue unique soit véritablement un effet d'aubaine et d'optimisme et absolument
20:57 pas considéré comme une sanction.
20:58 C'est un conséquent de l'expérimentation ?
21:01 Alors l'expérimentation, nous y travaillons dessus avec le ministère de l'éducation
21:05 nationale, nous y travaillons avec Mme la réactrice, nous y travaillons avec les principaux
21:10 de collèges et les services du département et nous y travaillons depuis le mois d'octobre.
21:15 On la rentre les prochains ?
21:16 Écoutez, on peut espérer une mise en œuvre rapide si les écueils que nous connaissons
21:23 aujourd'hui, que nous continuons à nous rencontrer, que ce soit sur la fabrication
21:27 des tenues, on n'est pas encore totalement défini sur le nombre de tenues qu'il faudra
21:35 acheter parce qu'il y a du renouvellement.
21:38 On est sur une évolution même des principes qui nous sont donnés par le ministère qui
21:45 a donné un montant de 200 euros par tenue avec une participation de l'État de 100
21:51 euros.
21:52 La collectivité mettrait la différence.
21:53 Donc on est sur une évolution qui reste à venir.
21:56 Si on peut arriver à faire une expérimentation rapidement avant la fin de l'année, on le
22:01 fera.
22:02 Cela ce sera pour la prochaine rentrée.
22:04 Moi je pense que pour la prochaine rentrée ce sera le bon jour.
22:08 Ce sera déjà raisonnable.
22:09 Qu'est-ce qui fera que vous considérez que cette expérimentation est concluante,
22:14 est positive et que vous prolongerez l'expérimentation ? C'est déjà des choses auxquelles vous
22:17 avez pensé.
22:18 Qu'est-ce que vous attendez de cette tenue unique ?
22:20 Bien évidemment, on attend des résultats positifs dont l'évaluation sera donnée
22:24 par les professeurs, sera donnée par les parents d'élèves, sera donnée par les
22:28 résultats en cours et par les enfants eux-mêmes qui déclareront l'opportunité ou pas de
22:38 la validité de cette expérimentation.
22:40 D'accord.
22:41 Vous savez, moi j'appartiens à une génération qui a porté l'uniforme, qui a porté la
22:47 tenue unique.
22:48 A l'époque c'était une blouse.
22:49 Écoutez, je ne m'en porte pas si mal.
22:51 Et je ne vais pas les traumatiser.
22:53 Je pense qu'à l'époque c'était une bonne chose.
22:56 Ça protégeait nos vêtements, qui restaient propres plus longtemps, ça gommait les différences
23:01 sociales et ça n'empêchait pas pour autant le travail de se faire au contraire.
23:06 Et de s'épanouir.
23:07 Et de s'épanouir.
23:08 Mardi, un élève a agressé un professeur au collège de Pégomas.
23:11 Qu'est-ce que le département peut faire de plus en termes de sécurité dans ses établissements
23:14 ?
23:15 Rien.
23:16 Je pense que c'est un phénomène accidentel comme malheureusement cela peut se produire.
23:21 Comme tout accident, il peut y avoir un drame au bout et ça n'empêche pas.
23:26 Mais c'est un collège qui est relativement calme.
23:29 C'est un collège où il fait bon vivre, le collège de Pégomas, Arnaud Beltrame, qui
23:34 a véritablement de bons résultats.
23:36 Et je suis étonné que cela ait pu se produire dans ce collège.
23:40 Ce qui veut dire que je place vraiment cette affaire-là comme étant accidentelle.
23:43 Nous avons renforcé bien évidemment la sécurité des collèges, à l'entrée des collèges,
23:48 avec des tourniquets qui permettent le passage de chaque collège avec la reconnaissance et
23:54 éviter la pénétration extérieure.
23:56 Nous avons mis des alarmes potentielles pour permettre une alarme différenciée en cas
24:02 d'une attaque.
24:03 Là aussi.
24:04 Mais là c'était interne, c'était sans arme, c'était coup de poing.
24:08 Donc je vais considérer que c'est un accident.
24:10 Il y a eu tout de suite Joëlle Harini qui est la vice-présidente en charge des collèges
24:13 qui était là sur place et ça a été une bonne chose rassurante pour la communauté.
24:18 Cela fait écho quand même à une manifestation, alors ça concerne les lycées, mais cette
24:21 manifestation d'enseignants cette semaine au lycée Bristol à Cannes, je ne sais pas
24:26 si vous avez entendu parler, de ces enseignants qui disent "on a de plus en plus peur pour
24:30 notre sécurité de la part des élèves".
24:31 C'est quelque chose que vous voyez monter dans les collèges aussi, quelque chose que
24:35 vous sentez ?
24:36 Bien sûr, c'est quelque chose que l'on ressent, c'est quelque chose qui malheureusement
24:40 existe au niveau national et qui fait partie de ce sentiment d'insécurité qui est aujourd'hui
24:47 partagée par beaucoup de Français, pour lequel il faut véritablement apporter des
24:52 côtés rassurants.
24:53 Je crois que la loi immigration en fait partie, la tenue unique en fait partie.
24:59 Une seule de ces actions ne suffira pas à elle seule à régler le problème.
25:05 C'est toute une série de problèmes et d'éducation et d'instruction qu'il faut pouvoir redonner.
25:09 Mais évidemment, je me mets à la place des professeurs aujourd'hui, ils n'ont plus
25:17 la même reconnaissance de la part de leurs élèves, la même autorité que celle qu'il
25:21 y avait il y a 30 ans à l'arrêt.
25:23 De la part des élèves et des parents ?
25:24 De la part des élèves et des parents.
25:25 Donc il y a là-dessus quelque chose qui est à redonner.
25:29 C'est un respect des uns et des autres.
25:32 C'est la forme de liberté qui, selon le philosophe Alain, disait que la liberté des uns s'arrête
25:37 là où commence celle des autres.
25:38 C'est de cela dont on parle.
25:40 La liberté de parole des parents d'élèves ne doit pas aller au-delà de l'autorité
25:46 de ce que représentent les professeurs et vice versa.
25:48 Sur un autre sujet, le département suit de très près la question de la ressource en
25:52 eau.
25:53 Vous avez d'ailleurs créé en 2022 un observatoire de l'eau.
25:55 Est-ce qu'avec les pluies abondantes de cet automne, on est durablement à l'abri de la
26:01 sécheresse ?
26:02 Absolument pas.
26:03 Absolument pas.
26:04 D'abord parce que l'eau reste un bien qu'il va falloir protéger, qu'il va falloir préserver.
26:09 La meilleure eau qui sera préservée, c'est bien sûr celle que l'on ne consomme pas.
26:13 Donc nous sommes partis sur un observatoire au niveau départemental parce que l'eau n'a
26:18 pas de frontière institutionnelle, n'a pas de frontière administrative.
26:22 L'eau qui nous arrive dans la vallée de la Roya depuis l'Italie, elle appartient au départ
26:27 aux Italiens et elle coule dans la vallée de la Roya et alimente Menton.
26:30 L'eau qui coule dans la Sienne part du département du Var et alimente une partie de la ville
26:37 de Cannes.
26:38 Ce qui nous arrive sur la vallée du Var part aussi des Alpes d'Haute-Provence.
26:42 Donc nous avons là-dessus, avec les départements voisins, des réflexions à avoir.
26:47 Nous avons entre nous, ceux qui portons la compétence au niveau des collectivités de
26:52 la responsabilité de l'eau, des exploitants de l'eau, une coordination.
26:56 Et c'est cela dont on a voulu mettre en place pour qu'il y ait une vraie vision départementale
27:01 de savoir où l'eau passe, comment elle passe et comment on la préserve tant en quantité
27:06 qu'en qualité.
27:07 Et là-dessus, on a une première action qui a été menée, qui s'inscrit d'ailleurs
27:12 dans notre action environnementale, qui est la recherche des conduites fuyardes.
27:15 Cet observatoire de l'eau nous a permis de diagnostiquer aujourd'hui qu'il y a des conduites
27:20 fuyardes sur l'ensemble du département pour une "fuite" de 32 millions de mètres cubes.
27:28 Une paille.
27:29 Ce qui veut dire qu'il y a un état des réseaux dont le rendement n'est pas bon.
27:32 Là-dessus, on a débloqué une grosse enveloppe de 10 millions d'euros et il y a énormément
27:39 de dossiers qui sont aujourd'hui posés par les communes pour subventionner et mettre
27:45 fin à ces conduites fuyardes.
27:46 Vous dites que tout le monde doit faire attention à sa consommation.
27:49 Quand le président des restaurateurs et hôteliers de Nice dit "Ok, tout le monde, mais pas
27:53 les touristes, il ne faut pas qu'on empêche les touristes de consommer de l'eau telle
27:57 qu'ils le souhaitent parce que sinon on va devenir beaucoup moins attractif", est-ce
28:00 que vous partagez son point de vue ?
28:01 Je pense que c'est un problème de sémantique, c'est un problème de langage.
28:05 On ne doit pas dire aux touristes "arrêtez de consommer de l'eau si vous venez chez
28:09 nous", bien évidemment.
28:10 Par contre, on peut les alerter, comme les hôteliers le font très bien, sur des codes
28:15 de bonne conduite par rapport au linge de salle de bain qui ne doit pas être mis au
28:21 salle dès lors qu'il a fait une toilette, de faire en sorte qu'on ne laisse pas le
28:27 robinet ouvert en permanence.
28:29 Ce sont des attitudes tout simplement citoyennes et là qu'on soit sédentaire ou touriste,
28:36 ça s'applique à tous.
28:37 En matière d'aide à l'accompagnement à la transition énergétique, quelles sont
28:43 les aides concrètes proposées par le département aux habitants des Alpes-Maritimes ?
28:48 On a un plan d'aide assez musclé qui a été sur 2023 de 30 millions d'euros et on a des
28:55 aides qui ont été très performantes sur l'acquisition de véhicules électriques,
29:02 sur l'acquisition et la poste de panneaux photovoltaïques.
29:07 Les véhicules électriques c'est une dépense de 13 millions d'euros.
29:09 Il paraît que ça a été supprimé depuis le 1er janvier ?
29:12 Alors on l'a arrêté pour les sessions prochaines tout simplement parce que nous changeons de
29:19 fusil d'épaule et le président de la République a annoncé les aides de l'Etat qui arrivaient.
29:23 Donc on se désengage de ce politique là parce que nous avons aussi des choix budgétaires
29:29 à faire mais nous maintenons le photovoltaïque pour lequel 8 millions d'euros ont été engagés
29:35 et pour lequel nous avons constitué une SEM qui s'appelle la SEM Green Energy 06 qui
29:41 lève à la fois des fonds privés et des fonds publics pour permettre ces installations de
29:46 panneaux photovoltaïques.
29:47 On a ici inauguré à Val-de-Roure la première ferme solaire.
29:53 On pose des panneaux de photovoltaïque et c'est ma préférence sur des secteurs qui
29:59 sont déjà des secteurs urbanisés qui sont construits, qui sont déjà imperméabilisés
30:07 plutôt que d'aller les mettre sur des territoires en pleine nature.
30:11 Donc de tout cela nous avançons et quand on voit le prix de l'électricité qui a
30:16 fait un bond de quasiment 39% en un an, on comprend pourquoi les marins alpins cherchent
30:22 à faire des économies sur l'électrique.
30:24 Est-ce que vous pourriez mettre en place d'autres aides permettant aux ménages d'aller
30:30 vers cette transformation et cette transition ?
30:33 Bien évidemment et nous le faisons, nous l'avons dans notre dispositif premier qui
30:38 est l'isolation des maisons.
30:39 L'isolation des maisons ça fait partie là aussi d'éviter de chauffer pour rien.
30:44 Nous avons des dispositifs qui sur le plan de l'eau permettent de la récupération
30:49 des eaux de toiture.
30:50 Alors je rêve un peu mais c'est le début peut-être d'une aventure qui peut nous
30:55 amener comme certains pays à avoir des réseaux à double flux, les réseaux de flux des
31:01 eaux grises et les eaux sanitaires.
31:03 Et puis il y a la réutilisation, la réute fait partie…
31:08 Qui ne donne pas complètement de satisfaction apparemment, les villes qui sont précipitées
31:11 là-dedans disent en fait c'est quand même pas la panacée.
31:13 Et ça reste compliqué.
31:15 Alors ça reste très compliqué parce que la France est un pays qui administrativement
31:19 est compliqué.
31:20 Notre réglementation est très perfectionniste, pose un certain nombre de règles qu'il
31:28 est difficile de pouvoir contourner et qu'il est difficile de pouvoir mettre à l'application.
31:33 Néanmoins ce n'est pas parce que c'est difficile que nous n'y arriverons pas.
31:36 On a financé deux grosses réutes, une sur Cannes et une sur Nice et ces deux dossiers
31:42 avancent et j'ai bon espoir que cela avance bien.
31:44 L'expérimentation qui a eu lieu à Antibes aussi pour nettoyer les rues du Cap d'Antille,
31:50 c'est quelque chose qui avance bien.
31:51 Donc l'effort que nous faisons pour aider les grandes communes du littoral à mettre
31:56 de la réute en place, ça va porter ses fruits.
32:00 Je pense que c'est de l'eau qui sera réutilisée, même si on ne la fera pas rentrer dans l'eau
32:05 sanitaire, c'est de l'eau brute qui peut être utilisée pour nettoyer les rues, c'est
32:09 une eau brute qui peut être utilisée pour les jardins, c'est une eau brute qui peut
32:12 servir pour différents usages extérieurs.
32:14 Et la dessalinisation, c'est des choses sur lesquelles vous avancez, c'est complètement
32:18 utopique ?
32:19 Alors aujourd'hui, je pense que ce n'est pas encore le temps.
32:22 Nous avions malheureusement envisagé une visite des installations de dessalinisation
32:29 en Israël.
32:30 C'était juste avant le 7 octobre et nous devions partir le 10 octobre.
32:35 Vous imaginez bien qu'avec ce qui s'est passé, on a remis notre voyage.
32:37 Mais nous continuons cette idée parce qu'il faut être dans le savoir-faire si demain
32:43 nous en avions besoin.
32:44 Mais moi je préfère aujourd'hui à la fois gérer l'eau que nous avons, essayer
32:49 de mettre en place une meilleure gestion et des économies, aller chercher des nouvelles
32:53 ressources, trouver cette capacité peut-être à faire des retenues collinaires.
32:59 On a condamné aujourd'hui, parce que les bassines bordelaises ont fait beaucoup parler
33:02 d'elles, on a condamné nos retenues collinaires sur nos stations sport d'hiver.
33:06 Certains maires, certains élus dont je fais partie ont remis la construction, sur la
33:13 station de Valbergue par exemple, on a décidé de ne pas faire une retenue collinaire.
33:17 Mais ce n'est pas pour autant que ce projet sera totalement abandonné.
33:20 Je pense que nous pourrons avoir la capacité de faire une retenue collinaire en supprimant
33:27 les matériaux synthétiques et en retrouvant des matériaux naturels, comme cela a été
33:31 fait sur la peine ou pour des raisons de permaculture, donc une belle exploitation agricole, il a
33:38 été fait des bassines avec de l'argile et du terrain naturel.
33:42 Et on a vu qu'avec la raréfaction de l'eau telle qu'elle s'est produite sur l'été
33:47 2022, il y a eu cette capacité pour ce secteur à alimenter l'eau d'exploitation pour
33:54 l'exploitation agricole.
33:55 La prochaine question vous est posée au micro de Radio Emotion.
33:59 Bonjour, je m'appelle Marinette, je travaille au marché de la libération depuis un bon
34:04 moment et je voudrais vous poser une question s'il vous plaît.
34:08 Alors, est-ce que vous pourriez me dire à quel stade sont les travaux de la Vésubie ?
34:13 Parce que j'ai pas mal de famille, j'aimerais monter les voir.
34:16 Mais bon, voilà, j'attends une réponse.
34:20 La question de Marinette s'adresse davantage à Madame Éthropole qu'au conseil départemental,
34:25 ce n'est pas vous qui êtes maître d'ouvrage dans les travaux de la Vésubie.
34:28 Pour autant, est-ce que vous êtes toujours prêt à donner un coup de main à la métropole
34:31 qui est en difficulté sur ces travaux ?
34:33 Toujours, toujours et nous le faisons.
34:36 D'abord, nous l'avons fait en débloquant financièrement 8 millions d'euros qui sont
34:40 destinés à ces travaux-là.
34:41 Nous l'avons fait en répondant au président de la métropole qui nous a sollicité avec
34:46 le SMIAGE, qui est un syndicat qui appartient à l'ensemble des collectivités du département
34:51 et qui est géré par le département.
34:52 Et ce syndicat est là pour faire de la gestion du risque inondation et la gestion des eaux.
34:58 Donc, on est au cœur du sujet et quand on voit la gestion des eaux telle qu'elle doit
35:02 être faite sur la Vésubie, elle est à l'identique de ce que nous avons réalisé dans la Roya.
35:07 Protection des berges, sécurisation de la voirie et en même temps, passage des eaux
35:13 et la gestion du risque.
35:15 Et on a vu que la tempête Aline a été particulièrement meurtrière parce qu'elle était une récidive
35:21 de la tempête Alex et qu'elle a détruit la Vésubie.
35:23 Donc, on est partie prenante et le SMIAGE met beaucoup de cœur à l'ouvrage pour aider
35:28 la métropole à se reconstruire.
35:29 Une question sur les déserts médicaux.
35:32 Les Alpes-Maritimes sont aussi concernées par ce sujet.
35:36 Le département a ouvert en 2002 un centre de santé à Puget-Aigné.
35:40 Est-ce que ça marche et est-ce que ça pourrait être dupliqué ailleurs ?
35:44 Alors, ça marche.
35:45 Ça marche et ça marche même bien.
35:47 C'est un centre qui permet d'avoir sur cette ancienne sous-préfecture la possibilité
35:53 d'agréger les forces qui sont dans notre établissement de dépendance, dans les pattes
35:59 de Puget-Aigné, de donner au cabinet médical un peu plus de compétences en termes de médecins
36:05 spécialisés, de renforcer les médecins généralistes et de donner une irrigation
36:11 sur l'ensemble de la vallée, que ce soit en direction de Guillaume, en direction de
36:15 Beuille, sur Laval avec Villars ou avec la vallée de Lesteron.
36:19 Donc, on voit que le rayonnement de cette maison est quelque chose qui commence à prendre
36:25 et je pense que nous pourrons faire de même à la fois sur la vallée de Latiné, sur
36:29 la vallée de la Vésubie, sur la vallée de la Roya, la vallée de la Bévéra, sur les
36:34 Hauts-Pays-Grassois.
36:35 Nous nous sommes inspirés dans notre réflexion d'une visite faite en Saône-et-Loire.
36:40 Le président du département de la Saône-et-Loire, en 2022, on est allé voir un peu ce qu'il
36:45 a fabriqué et il a fabriqué des centres qui sont départementalisés avec des médecins
36:51 qui sont payés par le département.
36:53 Donc, on a un peu dupliqué cela.
36:54 Mais nous ne sommes pas allés aussi loin que lui pour ne pas déstabiliser la médecine
36:59 libérale qui existe de manière très forte dans les Alpes-Maritimes, sur le littoral,
37:03 avec par exemple Arnaud Zanc qui s'est implanté dans la vallée de Louvard ou la clinique Saint-Jean
37:12 qui s'est implantée là aussi avec des postes avancés.
37:14 Donc, pour ne pas casser cette dynamique-là, nous essayons de faire en sorte qu'on va
37:18 sur la désertification médicale et en même temps respectant la profession libérale de
37:24 ces médecins.
37:25 Mais on répond aussi au CPTS qui est le centre de restructuration des médecins de santé
37:33 qui est installé dans le Haut-Pays et qui regroupe là aussi de façon interdépartementale
37:39 Alpes-Maritimes et Alpes-de-Haute-Provence, l'ensemble des infirmiers, l'ensemble des
37:43 podologues, l'ensemble de toutes les professions qui peuvent apporter des soins à nos populations
37:49 rurales, un point qui les accueille et qui est ce point de plus j'éteignais.
37:54 Restons dans le Haut-Pays, est-ce que, on a vu le lancement de la saison dans les stations
38:00 de ski, est-ce que c'est pas de plus en plus compliqué quand même avec la neige ? Là
38:03 on a attendu la neige pendant toutes les vacances de Noël et elle tombait à la toute fin une
38:07 seule fois, ça devient de plus en plus compliqué non ?
38:09 Alors c'est à la fois compliqué et simple, travailler avec la neige, effectivement c'est
38:15 Dame Nature qui décide de faire ce qu'elle veut, nous avons, elle avait demandé des
38:19 enneigeurs régulés cette affaire là, ça c'était au début des années 80, depuis
38:24 on voit qu'on a garanti un produit neige qui est de bonne qualité et grâce à ces
38:28 enneigeurs, cette année encore, les stations classées nationales que sont Oron, Isola,
38:35 Valbergue, Lacollmienne, Gréolière arrivent à démarrer la saison et nous avons eu une
38:41 clientèle qui a pu skier sur de la neige de production, confortée par une neige naturelle
38:46 qui n'a pas été très abondante.
38:48 Mais là aussi, vous savez je prends un peu de recul et même si je ne renie pas, parce
38:52 que je suis conscient qu'il y a un réchauffement climatique, mais je ne veux pas non plus,
38:58 parce qu'on se situe sur le temps long, être le cassambre de ceux qui chantent en disant
39:03 la neige c'est terminé.
39:05 Non, la neige elle a des vicissitudes.
39:07 Je me souviens la flamme olympique en 68, elle était passée à Valbergue et nous avions
39:12 eu une chute de neige d'un mètre de neige, c'était au mois d'octobre.
39:15 Cette neige a fondu comme neige au soleil parce qu'on a eu un coup de fun et quand
39:20 il a fallu faire porter la flamme olympique de Valbergue à Oron, nous étions passés
39:26 par le Montmounier en basket et cette année là avait été une année sans neige.
39:30 Toute la décennie 60 d'ailleurs était mal enneigée.
39:33 Les années 70 ont été des années particulièrement bien enneigées sur l'ensemble de nos montagnes.
39:40 Donc ça fluctue même s'il y a une dégradation liée au réchauffement climatique.
39:43 Les années 80, pour ceux qui s'en souviennent comme moi, j'ai une expérience de plus d'un
39:47 demi siècle maintenant sur la pratique de la neige, il y a eu une décennie sans neige.
39:53 Et 90 on retrouve de la neige.
39:56 Alors je ne veux pas dire ce sera comme avant, mais je ne veux pas dire non plus c'est terminé.
40:02 D'autant que techniquement on sait quand même travailler la neige de mieux en mieux
40:07 et fidéliser notre clientèle et puis diversifier parce qu'on n'est pas resté les bras en
40:11 bas à côté du produit neige.
40:13 Il y a eu une grosse diversification qui s'est opérée pour proposer d'autres choses, de
40:20 la randonnée, proposer de la randonnée en montagne, proposer des activités à côté
40:24 du produit ski.
40:25 Est-ce qu'il serait acceptable qu'aucune station des Alpes-Maritimes ne participe
40:28 finalement à l'accueil des Jeux Olympiques d'hiver de 2030 ?
40:30 Ce serait acceptable, même si on a eu des espérances pour Isola 2000 et je pense que
40:36 ce serait des espérances véritablement déçues si Isola 2000 n'avait rien, parce que c'est
40:42 l'une de nos stations de France.
40:44 Vous savez j'ai été président de l'association des stations de France et c'est l'une des
40:49 rares stations à avoir la place du village à 2000 mètres d'altitude.
40:53 C'est dire que là aussi quand on parle d'un réchauffement climatique, il faut regarder
40:58 de quoi on parle, de quelle station, là où elle est, de sa situation, le fait si elle
41:03 est dans un bassin froid ou pas.
41:05 Donc ce serait dommage qu'Isola n'en profite pas, mais en même temps 2030 c'est prêt
41:11 et c'est loin.
41:12 Donc regardons, soyons vigilants et adaptons-nous.
41:15 Moi ce que je pense sur les Jeux Olympiques, c'est qu'il faut véritablement qu'on fasse
41:19 la démonstration que nous n'ayons pas, comme ça a été pour les Jeux d'Alberville,
41:24 à avoir à regretter des éléphants blancs.
41:26 C'est à dire des infrastructures qui ont été faites pour les Jeux Olympiques, qui
41:32 derrière ne servent pas l'économie montagnarde et l'économie des stations, et soient mis
41:38 là comme des monuments qui ne servent plus à rien.
41:41 Vous pensez à des infrastructures en particulier qu'on envisage pour 2030 ?
41:45 Non, je dis par contre, soyons vigilants.
41:48 Et on est dans la discussion.
41:50 Moi j'ai été très favorable à pousser les Jeux Olympiques, j'ai été dans mes responsabilités,
41:55 dans les connaissances et les relais que sont les miennes.
41:57 Celui qui a été facilitateur entre Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes,
42:05 Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, pour dire surtout n'ayons
42:08 pas de candidature, ça ne servirait à personne.
42:11 Restons unis.
42:13 Ce qui veut dire que d'ici 2030, regardons là où nous avons les bonnes infrastructures,
42:19 là où il y a un bon accueil, et regardons là où la neige sera pour que la France brille
42:24 de mille feux comme elle peut briller avec Paris 2024, parce que nous sommes de fervents
42:29 partisans là aussi d'un soutien pour que les Jeux Olympiques à Paris se passent de
42:33 manière formidable, même si je suis de ceux qui disent, allez, faisons en sorte que l'olympisme
42:39 retrouve l'origine et la forme voulue par le baron Pierre de Coubertin, c'est-à-dire
42:46 l'esprit sportif, l'esprit de compétition, l'esprit de territoire et de proximité,
42:54 et n'ayons pas les yeux plus gros que le ventre à vouloir faire briller les choses
42:58 de mille feux.
43:00 Restons dans le simple et dans le sportif.
43:03 Un mot rapide sur l'intelligence artificielle.
43:06 Dans votre rédaction à la présidence du département, vous avez misé sur l'IA, on
43:11 voit que maintenant elle est au cœur de tout.
43:13 Comment les Alpes-Maritimes peuvent tirer leur épingle du jeu et peuvent tirer profit
43:19 de cette spécificité qui a été développée depuis quelques années ?
43:21 Je pense que nous en tirons profit déjà aujourd'hui.
43:26 Quand en 2018 il me prend cette idée, nous visitons Montréal et le succès de la Maison
43:36 d'intelligence à Montréal.
43:37 Et on construit la même chose à la Sofia Antipolis.
43:39 Sofia Antipolis qui est une terre où il y a eu une fertilisation croisée avec l'esprit
43:45 d'entreprise, avec l'esprit de recherche, avec l'esprit de territoire et l'ambition
43:49 nationale.
43:50 Eh bien nous continuons dans cet esprit-là.
43:52 Et la Maison de l'IA aujourd'hui, elle instruit pratiquement 18 000 collégiens
43:59 par an.
44:00 Elle a permis d'abriter des jeunes ingénieurs de Sofiatec qui sont venus s'abriter en
44:08 2018.
44:09 Vidétix a grossi, a gravi.
44:14 Aujourd'hui c'est une petite entreprise de 20 personnes et qui vient justement d'être
44:18 retenue pour la surveillance, la vidéoprotection des jeux olympiques, des prochains jeux olympiques.
44:26 Donc on est dans une forme où on est de l'entreprise avec la Chambre de commerce et de l'industrie.
44:32 Où on se sert de toute cette pépinière de techniciens sur le numérique que représentent
44:38 les gens qui sont installés à Sofia Antipolis et de la volonté avec l'Université Côte
44:44 d'Azur d'avancer sur cette affaire-là.
44:46 Alors je crois que les Alpes-Maritimes Terre d'IA c'est une réalité.
44:50 Il est venu Cédric Villani lors des derniers IA Day.
44:55 Nous avons remis aussi des prix et je crois que ça a été un bel auroi qui nous donnera
45:03 un petit coup d'avance.
45:05 En tout cas je le souhaite parce que nous sommes très en retard au niveau de l'Europe
45:08 et si la France pouvait démontrer avec des territoires comme les Alpes-Maritimes que
45:12 nous sommes dans le move, ce serait bien qu'on puisse faire la balance avec les BATS, avec
45:21 toutes les entreprises américaines qui aujourd'hui tiennent le marché.
45:24 Avant de refermer cette émission, la question perso.
45:27 Challenge l'Enesie, sans Eric Ciotti auriez-vous de meilleures relations avec Christian Estrosi?
45:43 Je pense qu'il y aurait eu des relations qui ne sont pas forcément meilleures parce
45:50 que je n'ai pas des relations dégradées avec Christian Estrosi, bien que je regrette
45:53 que nous ne parlions très peu.
45:55 Je ne pense pas qu'Eric Ciotti soit un frein à ce que le conseil départemental aide la
46:02 ville de Nice ou la métropole, au contraire il est très vigilant pour que nous soyons
46:07 très présents sur les financements de la métropole et de la ville de Nice.
46:12 Donc non, je ne pense pas qu'Eric Ciotti soit celui qui a empêché les relations de
46:17 se faire.
46:18 Moi je suis celui qui croit beaucoup, qui défend, et c'est mon engagement politique,
46:25 aux communes, à l'indépendance des communes.
46:28 Je ne suis pas favorable à cette forme d'intercommunalité qui est une intercommunalité forcée.
46:34 Je suis favorable à une intercommunalité d'adhésion.
46:37 C'est-à-dire que nous sommes aujourd'hui, avec tout ce qui a été construit ces dernières
46:42 années, très loin de cette notion.
46:44 Et j'appelle, parce que je suis convaincu au fond de moi-même, que pour la société
46:49 française, pour que l'on retrouve cette proximité et cette conviction qu'on a besoin de partager
46:55 avec la population française, eh bien ce lien de proximité.
47:00 Et seuls les maires peuvent le faire, seuls les adjoints et conseils municipaux peuvent
47:03 le faire, et seul le conseil départemental a cette capacité à aider en toute indépendance
47:10 les maires.
47:11 Et donc j'aspire à un retour, à un relâchement du carcan qui est le nôtre aujourd'hui avec
47:16 les métropoles, avec les régions, pour dire "allez, laissons les territoires s'oxygéner
47:22 avec les maires et avec le conseil départemental qui représente ce lien de solidarité à
47:28 la fois sur cette caisse de péréquation financière, mais en même temps cette solidarité humaine,
47:36 puisque nous apportons avec énormément d'énergie, beaucoup de social dans ce moyen et dans ce
47:41 pays.
47:42 Merci beaucoup Charles Angenesi, merci Frédéric, merci à tous de nous avoir suivis.
47:46 Merci à Sophie Dancé et Philippe Bertigny pour la réalisation de cette émission, à
47:52 Christelle Benjamin pour sa préparation.
47:54 On se retrouve la semaine prochaine pour un nouveau numéro de l'Interview à la Une.
47:59 Bon week-end à tous.
48:00 [Musique]
48:05 ♪ ♪ ♪

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