• il y a 9 mois
Test Match - 2ème -
Novembre 1977 -
Comm FRA
+ Entrevue avec Jacques Fouroux

Category

🥇
Sport
Transcription
00:00 - Président Mandelagut, quand vous voudrez, il est là.
00:02 Alors vous allez voir, les Français s'affolent un peu au départ.
00:05 Et Bertrand tente de trouver une touchie, tente seulement quand McEachnie est là.
00:08 Malheureux à Toulouse, il est superbe.
00:10 Au Parc des Princes, il réussit un drop difficile en coin.
00:13 Il y a 9 minutes que l'on joue, le All Black mène par 3-0.
00:17 La Palme d'Hiver va commettre une faute, l'arbitre, M. Thomas de Gaulle, lui dit.
00:20 Et c'est McEachnie encore, qui ne manque rien,
00:24 qui réussit encore cette pénalité à la 16e minute.
00:25 Ça fait 6-0. Ça commence à sentir mauvais.
00:28 Et Cyr, 3e minute, ça fait une grosse partie,
00:30 réussit lui aussi une pénalité en 12e minute.
00:33 9-0. Ah là là là, c'est dangereux.
00:35 Et puis les All Black font une faute là.
00:37 C'est devant All Black, mettre volontairement la balle en touche avec la main.
00:41 C'est défendu, une pénalité.
00:43 Et le vieux Gaulois, comme on l'appelle amicalement,
00:45 Romeu, tente sa chance, la 35e minute, il réussit.
00:48 9-3 à la mi-temps.
00:50 C'est la mi-temps des coups de pied.
00:51 La deuxième mi-temps, c'est la mi-temps de l'essai, mais quel essai ?
00:53 Regardez.
00:54 Donaldson passe visée, très longue.
00:55 Bruce.
00:56 Bruce.
00:58 Robertson.
00:58 Robertson qui feinte la passe.
01:01 Et qui donne finalement à Wilson.
01:03 Il a oublié Osborne et...
01:04 Regardez, ça c'est bon, on va le voir au ralenti une deuxième fois parce que...
01:07 C'est un essai.
01:09 On va voir McEachnick qui réussit encore deux points
01:12 tout à l'heure pour la transformation.
01:13 Regardez, Donaldson.
01:15 Bruce.
01:17 Robertson.
01:19 Robertson, regardez comment il joue le coup.
01:20 Il embarque toute la défense française et il veut jouer sur Osborne.
01:24 Soi-disant, il veut épicer Wilson.
01:27 Qui traverse toute la défense française comme un tulle léger.
01:30 Et qui va marquer un essai en plongeant ses livresses.
01:34 On les comprend d'ailleurs, c'est très beau.
01:36 C'est très beau.
01:39 Et McEachnick transforme 9 à 3.
01:43 Et ça va finir son coup de pied de hole black.
01:45 Les français attaquent, remarquez.
01:46 Mais ils attaquent bien, c'est une belle attaque classique.
01:48 On fait savoir la valle, il l'a.
01:50 Il sprinte, un très beau sprint.
01:51 Regardez, la vitesse des hole black, il y en a 3, 4 dessus.
01:55 Rien à faire, il n'est pas situé à l'intérieur.
01:57 Et la partie va se terminer.
02:01 Coup de pied de Romeu.
02:03 Qui va être repris par un hole black.
02:06 Qui va botter en touche.
02:07 On attendait ce coup de pied.
02:08 On disait on va en prendre encore quelques pions.
02:11 Et puis finalement, c'est la touche et c'est le coup de cité final.
02:14 15 à 3, victoire indiscutée et indiscutable.
02:22 Jacques Fouroux, vous voici aujourd'hui le capitaine d'une équipe de France qui perd.
02:25 Alors qu'est ce que ça va changer?
02:27 Ça va changer.
02:28 Ce qui peut changer, c'est ce soir au cours du banquet.
02:30 Je me trouverai dans la peau d'un capitaine qui a perdu.
02:34 Je n'avais plus l'habitude.
02:35 J'avais l'habitude de toujours dire que tout le monde est beau, tout le monde est gentil.
02:40 Ça ne sera pas le cas ce soir. C'est tout.
02:41 Mais rien n'a changé autrement.
02:43 Je crois jusqu'à présent votre équipe, votre bande de copains, comme vous disiez.
02:48 Elle avait l'habitude de masquer ses insuffisances par des victoires tirées par les cheveux.
02:51 Aujourd'hui, vous êtes battu et bien battu.
02:53 Cette fois, vous ne pouvez plus rien cacher.
02:55 Je crois que le mot est un peu fort, tiré par les cheveux.
02:58 Les victoires que nous avons acquises, nous ne les devions qu'à nous-mêmes.
03:02 Et bande de copains, effectivement, le terme est là, est réel.
03:06 Malgré la défaite, nous restons une bande de copains.
03:10 Peut peut-être une bande d'amis.
03:11 C'est d'ailleurs dans cette défaite là que l'on va voir, qu'on va reconnaître nos amis.
03:16 Enfin, soyez objectif, Jacques Fouroux.
03:17 Constatez par exemple qu'à Toulouse, comme au Parc des Princes, le public n'est pas venu en masse.
03:22 Il y avait des vides dans les gradins. Votre équipe à Bougainville, elle ne plaît pas.
03:26 - Oui, notre équipe ne plaît sûrement pas, mais elle ne plaît pas à tout le monde.
03:29 Elle plaît à certains, puisque les banquettes n'étaient pas toutes vides.
03:33 Alors, je me souviens de l'an passé, le premier match France-Galle, il y a eu 150 ou 200 000 places de refusées.
03:43 Je suis persuadé que, quelle que soit l'équipe de France qui jouera le premier match contre l'Angleterre,
03:48 du tournant des 5 nations de cette saison, le Parc des Princes sera comble.
03:52 Moi, je suis optimiste, vous savez, de nature, et je crois que c'est une minorité de gens qui ne nous aiment pas.
03:58 Le Français est ainsi fait qu'il n'aime pas tellement le premier.
04:02 Ça a été démontré par le passé.
04:04 Il n'y a qu'à voir l'équipe de Béziers, qui est sûrement la meilleure équipe de club du monde.
04:09 Eh bien, quand elle va jouer à Toulouse, elle est copieusement sifflée.
04:13 C'est ce qui arrive à cette équipe de France, mais on a décidé une bonne fois pour toutes de se faire plaisir entre nous,
04:21 car, en fin de compte, nous sommes de bien petits artisans.
04:24 Nous entraînons deux fois par semaine et nous pratiquons un sport de très haut niveau.
04:28 Écoutez, Jacques Fouroux, je n'ai jamais entendu un capitaine se faire conspire autant que vous à l'appel de votre nom.
04:34 Oui, mais est-ce que tout cela n'est pas orchestré ?
04:36 Je vous l'ai dit, je suis optimiste.
04:37 Moi, je n'ai pas entendu.
04:38 Je suis dans les vestiaires, alors c'est une chance peut-être que je n'ai pas entendu tout ça.
04:43 Eh bien, cela prouve que mes 14 camarades sont vraiment très forts et qu'ils ont beaucoup de patience de me supporter ainsi.
04:49 Peut-être là, on aura une bonne raison de contester, j'allais dire, mes qualités.
04:55 Ils vous ont laissé tomber, vos copains, samedi.
04:58 Ils ne vous ont pas laissé gagner ce deuxième match contre les Blacks.
05:01 Ils n'étaient plus autour de vous cette fois-ci.
05:03 Vous savez, le rugby est un sport d'équipe, essentiellement, collectif.
05:07 Nous avons fait de nombreuses preuves par le passé de notre collectivité, de notre esprit de sacrifice.
05:11 Et je ne vais pas renier l'amitié pour une défaite impassable.
05:15 Jacques Fouroux, vous avez fait votre temps.
05:17 Jusqu'à présent, vous étiez un capitaine vainqueur.
05:20 Aujourd'hui, vous êtes un capitaine vaincu.
05:22 Le moment est peut-être venu de partir.
05:24 Non, d'abord, c'est inexact.
05:25 J'ai été capitaine de l'équipe de France qui a perdu cinq fois d'affilé il y a deux ans.
05:29 J'ai eu le bonheur de rentrer dans cette équipe de nouveau et de gagner beaucoup de matchs.
05:34 Mais il ne faut quand même pas oublier, je ne jouais pas, mais je faisais partie du groupe, donc de l'équipe,
05:38 que l'équipe de France a perdue en Roumanie contre une équipe roumaine sans la dénigrer,
05:44 qui est loin de valoir l'équipe de l'EI Black.
05:47 Et malgré cette défaite en Roumanie, l'équipe de France a quand même réalisé le grand échelon.
05:51 Alors, avec ou sans Fouroux, l'important, c'est de rester uni, comme nous l'avons été par le passé,
05:56 et de continuer une bien belle aventure, malgré tout ce qui peut être dit ou écrit sur cette équipe,
06:02 car c'est presque infamant d'appartenir à cette équipe si on se réfère à certains écrits,
06:08 à certaines paroles, prononcées à l'autre regard.
06:12 - Vous êtes un gagnant petit, vous avez une passe de maçon, vous ne plaisez pas.
06:16 Alors, qu'est-ce que vous faites dans le cadre de France ?
06:17 - Passe de maçon, d'abord, il n'y a pas de saumétier.
06:20 Et peut-être un gagnant petit, effectivement, je m'y sens bien.
06:25 On me prend, je viens.
06:27 J'étais une vingtaine de fois remplaçant.
06:30 Il n'y a jamais eu de sondage dans les journaux pour essayer de projeter Jacques Fouroux,
06:36 capitaine de l'équipe de France.
06:37 Mais même si mon aventure personnelle s'arrête demain,
06:41 j'ai quand même un bilan grandement positif à présenter.
06:45 Et cela suffit largement à mon bonheur.
06:47 - La véritable sanction, c'est celle du public.
06:49 Vous avez fait plus de mal au rugby que de bien.
06:52 - C'est là aussi votre avis, mais jusqu'à présent, du contraire,
06:57 vous n'avez quand même pas de grande référence au rugbystique.
07:01 Beaucoup de gens qui me jugent sont un peu dans votre cas.
07:05 Je préfère faire confiance, quoi qu'il m'arrive,
07:09 maintenant aux gens qui m'ont fait confiance aussi à leur tour,
07:13 qui sont des anciens internationaux, qui savent ce que "Muyen mayo" veut dire.