balivernes du vent
  • l’année dernière
Que doit-ont faire avec…
Vous savez !
Non.
Et bien…
Que faire avec le coq chantant sur son tas de fumier ?
Faut-il prêter attention à l’étrange bestiole fate ?
Jugement de valeur !
Transcription
00:00 Un samedi, une pensée de rien, des esprits chagrins ici et là, une réflexion.
00:08 Que doit-on faire avec... vous savez, non ?
00:12 Eh bien, que faire avec le coq chantant sur son tas de fumier ?
00:17 Faut-il prêter attention à l'étrange bestiole fat ?
00:22 Jugement de valeur.
00:24 Pardonnez au narrateur, mais voyez-vous,
00:27 il y a des soirs comme cela où une question bestiale vous retient dans l'heure réelle.
00:34 L'onirique disparu.
00:36 « Coq Corrico ! » insistait le galinacé.
00:40 Poitrail gonflé, fierté assurée, vérifiant à chaque instant la complaisance de la basse cour.
00:47 Du haut de son trophée, regard menaçant, le coq affirmait,
00:52 « C'est ma chose, mon trésor. Quiconque convoiterait le tas de merde aurait affaire à lui. »
01:00 Plumage luisant, l'orgueilleux revendiquait sa légitimité.
01:05 Il aspirait à être couronné.
01:08 Quoi au juste ?
01:10 À vrai dire, personne ne le savait vraiment.
01:13 Le raisonnement du paradeur manquait de logique.
01:17 Il exigeait de l'admiration, réclamait de l'amour.
01:20 Mais en même temps, vous ordonnait de courber les chines.
01:25 L'autre soir, au coucher du soleil, il était allé pleurer sur l'épaule de Dame Poule.
01:31 « Je veux pas mourir ! »
01:33 Sa détresse ou désarroi le rendait soudainement touchant, aimable.
01:38 Derrière la cuirasse, il y avait une âme d'enfant.
01:43 La veille, la drôle de bête avait appris une mauvaise nouvelle.
01:48 La petite grosseur suspecte n'était pas inoffensive.
01:53 Le vétérinaire lui avait confirmé la malignité de la chose.
01:58 À croire la faculté de médecine, il était plus prudent de préparer l'inévitable,
02:04 de prévoir le don du tas de fumier.
02:08 Le caïd de la basse cour ne voulait rien savoir.
02:12 Ce trésor était à lui.
02:14 À l'entendre, son bec vengeur faisait frémir les convoiteurs de tout poil,
02:19 ou devrais-je dire, de toute plume.
02:23 « Cocorico ! » chantait la bête à la crête palissante.
02:28 L'urgence était pourtant là, mais il ne céderait sa place pour rien au monde.
02:34 Il jetterait ses dernières forces à préserver son bien.
02:38 Il souhaitait, en son fort intérieur, être intronisé.
02:44 Roi des cons, Cocorico !
02:47 !