ÉDITO - Prise de parole d'Emmanuel Macron: "S'il s'agit de clarifier, rassurer, mobiliser, ce n'est pas gagné"

  • il y a 9 mois
Quelques jours après le remaniement, le chef de l'État s'exprimera ce mardi soir à 20h15 dans une conférence de presse. L'un des enjeux sera de rassurer sa majorité sur la feuille de route du gouvernement. 

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Transcription
00:00 -Mathieu Croissante aux conférences de presse du président de la République,
00:03 ce soir, 20h15, donc à suivre sur BFMTV,
00:06 notre édition spéciale commencera dès 19h.
00:08 Quels sont les enjeux ?
00:10 -S'il s'agit de jouer au jocarier avec les journalistes,
00:12 le président de la République a montré qu'il savait faire,
00:14 il maîtrise l'exercice.
00:15 S'il s'agit en revanche de clarifier, rassurer, mobiliser,
00:18 là, c'est pas gagné, y compris dans son propre camp.
00:21 Écoutez par exemple ce député macroniste.
00:24 -Il nous manque un récit, il nous manque quelque chose
00:27 qui permette aux Français de se projeter.
00:29 Les initiatives que nous prenons en termes de texte de loi
00:32 ne sont que parfois des réponses pertinentes et profondes,
00:36 mais elles ne sont pas suffisantes pour pouvoir permettre
00:38 de se projeter plus loin.
00:40 Moi, j'attends du président de la République
00:41 qu'il puisse prendre de la hauteur, avoir du temps long,
00:45 pas être dans l'immédiateté, pas être dans l'instantanéité.
00:47 -Il sortait de l'Elysée, à ce député ?
00:48 -Oui, oui, alors Éric Botorel, il est député des Côtes-d'Armor,
00:51 c'est un ancien socialiste, il était opposé
00:52 au projet de loi immigration, il a même fait partie
00:55 de la soixantaine de députés qui ont voté contre.
00:56 Et comme vous l'avez dit, Christophe, il sortait d'une réunion
01:00 qu'a tenue hier le président de la République à l'Elysée
01:02 avec les parlementaires, et la position d'Éric Botorel,
01:05 elle est assez emblématique de ses députés,
01:07 selon les informations du service politique de BFMTV.
01:10 L'accueil a été plutôt mitigé, d'abord parce qu'Emmanuel Macron
01:12 n'a pas fait le plein à l'Elysée, il y avait des absents,
01:15 des absents qui comptent, il n'y avait pas François Bayrou,
01:17 il n'y avait pas Édouard Philippe, ce n'était pas l'enthousiasme
01:20 des Grands Jours.
01:21 Selon le service politique de BFMTV, en gros,
01:24 les questions qui sont revenues, c'est pourquoi on nous a réunis,
01:27 au fond, il n'y a pas de feuille de route, il n'y a pas de cap.
01:29 Et le cap, c'est justement un mot qui revient souvent
01:32 depuis la réélection d'Emmanuel Macron.
01:34 Oui, et il traduit bien, au fond, toute la difficulté
01:36 de l'exécutif aujourd'hui, c'est un peu "et maintenant, on fait quoi ?"
01:39 C'est difficile de se référer à la campagne présidentielle,
01:41 vous vous souvenez qu'elle avait été largement escamotée.
01:44 Le programme, il a été plutôt appliqué, lancé en tout cas
01:47 pour Elisabeth Borne, du coup, la question se pose.
01:49 Avant, au fond, c'était plus simple.
01:51 Dans les autres parties, il y avait des textes,
01:52 il y avait des congrès, il y avait des choses
01:54 auxquelles on pouvait se référer quand vous étiez de gauche.
01:56 Vous pouviez vous raccrocher à votre ADN,
01:57 vous dire que le cap, c'était plus d'égalité,
01:59 une société plus juste. Quand vous étiez de droite,
02:01 vous pouvez dire que le cap, c'était plus de liberté,
02:03 une société moins réglementée, une société bloquée.
02:05 Mais le macronisme, c'est quoi ?
02:07 C'était surtout une promesse d'efficacité.
02:09 On va faire ce qui marche.
02:10 Or, depuis plusieurs mois, beaucoup s'interrogent
02:12 sur la capacité du président à agir.
02:14 Et puis surtout, le macronisme, il n'y a qu'Emmanuel Macron
02:16 qui le connaît et on sait qu'il a sévèrement glissé.
02:18 C'était d'abord ni de droite ni de gauche.
02:20 On a l'impression surtout que c'est ni de gauche ni de gauche.
02:22 Mais il n'y a pas le réarmement civique.
02:25 Eh bien si, réarmement civique, régénération.
02:28 Donc peut-être que ça va se traduire par des annonces.
02:30 Mais voilà, c'est un peu mystère et boule de gomme.
02:33 Et ça aussi, il faut le dire, c'est fatigant.
02:35 Cette espèce de faux rythme sur le mode,
02:37 vous allez voir ce que vous allez voir, ça va disrupter.
02:40 C'est un teasing permanent, vous vous souvenez,
02:41 on nous promettait un geste politique d'ampleur,
02:43 ça c'était l'été dernier.
02:44 Et puis, les rencontres de Saint-Denis, ça a fait pchit.
02:47 Avant les vacances, on nous promettait un rendez-vous avec la nation.
02:50 Et puis, Romanimant, et puis une conférence de presse.
02:54 On attend de voir si ça va faire pchit.
02:56 Donc voilà, on attend plutôt des annonces, du concret,
02:58 mais pas trop.
02:59 Pourquoi ? Parce qu'il y a quand même un Premier ministre
03:01 et que le Premier ministre doit tenir un discours de politique générale.
03:03 Ça, ça se passe la semaine prochaine.
03:05 Et s'il veut avoir des choses à dire dans son discours,
03:07 il faut bien lui en laisser un petit peu.

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