• il y a 11 mois
Le directeur de l'association qui porte le projet de Halte Soins Addictions (HSA) au 110 boulevard de la Libération à Marseille était l'invité de Maritima ce matin. Le projet attend la signature de l'État et l'association espère une ouverture au printemps. Stéphane Akoka fait le point sur l'avancement de ce projet qui est toujours rejeté par les habitants qui refusent de voir une "salle de shoot" dans leur quartier malgré les différentes réunions de présentation.
"On comprend l'inquiétude des parents, mais il n'y a jamais eu d'enfants attaqués à côté d'une HSA", déclare-t-il. Stéphane Akoka est au micro de Didier Gesualdi.  ...

Vidéo publiée le : 16/01/2024 à 11:07:00

Lien vers l'article de Maritima.info :
https://www.maritima.info/depeches/sante/marseille/90883/halte-soins-addictions-a-marseille-il-n-y-a-jamais-eu-d-enfants-attaques-.html

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Transcription
00:00 Bonjour Stéphane Akoka.
00:01 Bonjour.
00:02 Bonjour et merci d'être avec nous pour évoquer le projet d'halte-soins-addiction.
00:06 On en est où aujourd'hui par rapport d'abord à la date et puis ensuite au lieu, 110 boulevard de la Libération.
00:13 La date, on nous dit que c'est dans les tuyaux qu'on est en train d'examiner les choses au niveau de l'État.
00:18 Oui tout à fait. Le dossier est au ministère, il est examiné par le ministère.
00:25 Pour l'instant on a des bons retours et on attend la signature de la ministre, nouvellement nommée, qui devrait antérimer la création de l'établissement.
00:36 Quelles sont les étapes ensuite ? Alors on sait qu'en ce moment il y a des bouleversements ministériels.
00:39 Quelles seraient les étapes ensuite derrière ?
00:42 Nous, il nous manque clairement cette signature pour que l'établissement soit créé, en tout cas de façon expérimentale.
00:51 Et dès qu'on aura cette signature, on pourra à ce moment-là procéder au recrutement du personnel,
00:59 les quelques travaux qu'il y a à faire pour remettre en place les locaux et on espère une ouverture au plus vite.
01:05 On espère pour le printemps, on continue d'espérer là.
01:09 Bien entendu si la signature devait décaler, ça décalera d'autant.
01:14 Mais on espère pouvoir ouvrir au plus vite pour à la fois faire fonctionner ce centre dont Marseille a bien besoin
01:21 et aussi pour que les personnes qui s'opposent, qui ont un peu des doutes actuellement,
01:28 puissent se rendre compte que dans la réalité, le public qui durent autant qu'ils n'ont très peur,
01:36 quand ils vont s'apercevoir que c'est des gens comme tout le monde qui vont venir dans ce lieu-là.
01:44 Nous, on a déjà des centres sur Marseille où on accueille du public.
01:47 Je ne dis pas qu'il n'y a jamais de problème, mais quand il y en a, on les règle et très majoritairement, ça se passe très bien.
01:52 Alors on va rester sur ça si vous voulez bien Stéphane.
01:55 Malgré toutes les explications que vous donnez, malgré les réunions publiques, la population n'a pas confiance.
02:00 Alors d'abord par le lieu parce qu'il est proche des écoles.
02:04 Oui, en tout cas le lieu proche des écoles, pour nous, ça n'a pas forcément beaucoup de sens
02:09 dans le sens où tous les lieux sur Marseille sont potentiellement encore le centre-ville de Marseille.
02:14 Il y a énormément d'écoles dans le centre-ville de Marseille.
02:17 Et ce qui nous paraissait important, ce n'est pas être à proximité immédiate et là, ce n'est pas le cas.
02:23 C'est-à-dire que si on considère les locaux à partir du 110 boulevard de la Libération,
02:27 il y a des écoles qui ne sont pas très loin mais qui ne sont pas juste à côté.
02:31 Après, je pense qu'il faut qu'on relativise aussi par rapport à cette histoire d'école.
02:35 Quand on reprend un petit peu l'historique, que ce soit sur Marseille ou dans toutes les villes
02:41 dans lesquelles il existe ce type de problématiques,
02:44 il n'y a jamais eu d'enfants qui ont été attaqués ou ce type de problème-là.
02:47 On comprend que ça puisse inquiéter les parents,
02:53 mais dans les faits, il n'y a absolument aucune histoire à ce niveau-là.
02:57 Donc voilà, par rapport aux écoles, il y a des écoles effectivement sur le quartier,
03:04 comme dans tout le centre-ville de Marseille.
03:05 Si on doit être à une distance très importante des écoles,
03:08 ça veut dire qu'on n'installe pas le dispositif sur Marseille.
03:11 Alors ce qui inquiète également Stéphane Hakoka, c'est le fait que vous fassiez des maraudes
03:15 et que vous rameniez des toxicomanes dans un lieu où il n'y en a absolument pas aujourd'hui.
03:20 Ça fait partie des arguments des opposants.
03:22 Oui, alors d'abord de dire qu'il n'y en a pas aujourd'hui, c'est faux.
03:24 Il y a des gens qui habitent sur le quartier.
03:26 Après, ce qu'il faut bien voir, c'est qu'il y a des gens qui, actuellement,
03:30 sont sur le quartier et sont consommateurs.
03:32 Nous, dans nos maraudes, on trouve...
03:33 Alors c'est vrai que c'est un lieu qui est beaucoup moins exposé que d'autres,
03:37 mais néanmoins, on trouve des traces de consommation.
03:39 Il y a des voisins qui nous disent qu'effectivement, il y a des gens qui fuient dans leur cage d'escalier.
03:43 Alors c'est sûr que les autres voisins ne sont pas enthousiastes quand ils nous expliquent ça,
03:51 mais de fait, il y a des consommations sur le quartier.
03:54 Après, bien entendu, beaucoup moins que sur d'autres endroits.
03:57 Après, quand on regarde, on se rend compte qu'on est à proximité de différents lieux de consommation,
04:04 que ce soit par rapport au boulevard national, que ce soit par rapport à la faible...
04:08 Ou Denaïd, également, sur la place, peut-être, la gare Saint-Charles.
04:12 C'est ça, les Denaïds.
04:14 Le...
04:16 Comment dire...
04:18 Au niveau des réformés, on est à 300 mètres des réformés,
04:21 donc on ne peut pas nous dire qu'on n'est pas positionné à un endroit...
04:24 Effectivement, c'est un quartier où il y a moins de consommation,
04:26 et on va mettre en place des moyens pour qu'il n'y ait pas de consommation dans la rue, dans ces endroits-là,
04:31 et que le quartier ne soit pas impacté.
04:34 Les gens vont pouvoir venir à pied, ils vont consommer, ils vont repartir.
04:38 Il n'y aura pas de difficultés par rapport à ça.
04:41 Ce n'est pas comme si on ne l'avait jamais fait,
04:42 c'est-à-dire qu'actuellement, on n'a pas de salle de consommation à propos de parler,
04:47 on a des lieux où on accueille du public, à qui on donne plusieurs...
04:52 Je pense que pour Marseille, il y a plusieurs centaines de milliers de sereins qui sont donnés tous les ans,
04:57 et on n'a pas de difficultés particulières en proximité de nos locaux.
05:00 Alors c'est devenu également une affaire politique.
05:03 Est-ce que vous n'avez pas peur que, justement, ça fasse capoter le projet ?
05:08 Nous, on est des opérateurs de santé publique, on ne se positionne pas au niveau politique.
05:13 On regrette simplement l'instrumentalisation des enfants,
05:20 et de l'image que peut avoir ce public-là, pour essayer de le faire capoter.
05:29 Et pourtant, parmi les opposants, Stéphane Akoca, je me permets de vous couper,
05:32 moi j'ai rencontré des gens qui ont voté pour un temps à Marseille,
05:35 des gens qui sont plutôt favorables à la gauche,
05:38 et qui ne sont pas du tout d'accord sur le lieu pour lequel ça coince encore.
05:43 Oui, je comprends bien que quand on vous annonce qu'il y a des choses comme ça
05:47 qui ont lieu en bas de chez vous,
05:51 je comprends tout à fait que les gens préfèrent que ça puisse être positionné ailleurs.
05:55 Tout sauf dans mon jardin, c'est ce qu'on dit en général.
05:58 C'est exactement ça.
06:00 En fait, on a beaucoup discuté avec les voisins,
06:03 on n'a trouvé personne qui nous a dit qu'il ne faut pas qu'il y ait cette solution-là,
06:10 ça ne fonctionne pas, ou des choses comme ça.
06:12 Ce qu'on nous dit, c'est qu'elle a absolument besoin pour Marseille,
06:15 mais tout le monde nous dit qu'on préférait que ce soit ailleurs que chez nous.
06:17 Il est politique aussi, c'est un peu la patate chaude, évidemment.
06:22 Oui, c'est-à-dire que là on ne va pas pouvoir faire ce qu'avait fait le professeur Matéi à l'époque,
06:26 en 1995, quand il avait fallu implanter les automates, les changeurs et récupérateurs de seringues,
06:32 où chaque arrondissement disait que c'est très bien canné,
06:35 il faut lutter contre le sida, il faut absolument, mais pas chez nous, plutôt l'arrondissement d'à côté.
06:39 Et finalement, le professeur Matéi avait décidé d'implanter un automate par secteur.
06:47 Bon voilà, là, la salle de consommation, la problématique, c'est que c'est quand même un gros établissement,
06:53 et dans l'immédiat, on ne pourra pas l'installer un par secteur.
06:56 Il y aura ce lieu-là qui sera la salle de consommation,
07:00 et après, derrière, on commence déjà à travailler dans une logique
07:04 d'avoir des espaces de consommation qui soient mobiles pour pouvoir aller sur les différents quartiers,
07:10 puisque Marseille, c'est une ville avec beaucoup de territoires,
07:13 et l'idée, c'est qu'on puisse arriver à couvrir les différents territoires.
07:17 Mais en l'occurrence, il faut au moins qu'on ait un lieu qui soit positionné,
07:21 et actuellement, celui sur lequel on est, celui sur lequel on travaille,
07:28 c'est vraiment le 110, parce qu'il correspond au niveau du lieu, de la surface, de l'extérieur.
07:35 Je crois qu'on a bien compris en tout cas vos arguments, Stéphane Hakouka.
07:38 Je ne suis pas sûr que vous ayez convaincu les opposants,
07:39 mais en tout cas, ils vous ont entendu, tout comme on les entend sur Maritima.
07:44 Merci beaucoup d'avoir été de notre compagnie, et je vous souhaite une belle journée.
07:47 Je vous remercie. Au revoir.

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