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Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous

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Transcription
00:00 Est-ce que lorsque vous étiez ministre de l'éducation nationale, vos enfants étaient dans le privé avec Thierry ?
00:05 Moitié, moitié, oui. Comme beaucoup de gens, oui.
00:08 Peut-être pour des raisons personnelles.
00:11 Oui, mais tout le monde dit des raisons personnelles, mais chacun les comprend, les raisons personnelles.
00:15 C'est que moi, je veux pas que mes enfants soient avec d'autres enfants, parfois.
00:19 Non, c'est pas ça. Il faut arrêter de déconner complètement sur le sujet.
00:23 Depuis la loi Langues, le privé sous contrat fait partie du grand service public.
00:28 Il est intégré au service public.
00:30 Sauf que le privé choisit ses élèves et pas le public.
00:33 Exactement, c'est d'ailleurs pour ça.
00:35 Dans le privé, il y a souvent des meilleurs élèves.
00:37 C'est d'ailleurs pour ça que le privé a des meilleurs résultats que le public.
00:40 C'est pas du tout parce que le privé fonctionne mieux ou que les professeurs sont meilleurs,
00:45 c'est parce que la sélection, par exemple à Stanislas, la sélection est féroce.
00:49 Et donc du coup, comme ils ne prennent que les meilleurs et qu'ils mettent les meilleurs avec les meilleurs,
00:52 évidemment, ça marche mieux.
00:53 Mais encore une fois, mettre ses enfants dans le privé sous contrat,
00:57 je crois que 17% des parents le font aujourd'hui,
01:00 c'est à la fois légal et moral.
01:02 Il faut arrêter de se déchaîner.
01:04 Ça tourne à la méchanceté pure et simple.
01:06 Contre cette dame, elle a répondu maladroitement parce qu'elle était cernée par un journaliste de Mediapart.
01:11 Mais elle a, un, elle a parfaitement le droit et c'est tout à fait légitime.
01:15 Et deux, elle touche un problème qui est réel, qui est le problème du remplacement, qui est très difficile.
01:19 Donc qu'elle ait répondu avec maladresse, et ça peut arriver à tout le monde.
01:23 - C'est pas maladresse, il est possible qu'elle n'ait pas dit la vérité.
01:25 - Mais ça, c'est encore plus maladroit.
01:26 Bon, mais ça veut dire qu'elle connaît pas le milieu.
01:29 Quand on connaît le milieu de l'enseignement,
01:33 quand on émise l'éducation nationale, on sait que c'est un sujet qui est absolument explosif.
01:37 Et donc, moi je viens à 100 000% du public, évidemment.
01:40 J'étais même boursier, jusqu'à l'agrégation de philo j'étais boursier.
01:43 Mais c'est pas le problème, c'est que, encore une fois, depuis la loi Langle,
01:47 le privé sous contrat fait partie, c'était d'ailleurs le leitmotiv de Jack Langle,
01:51 c'est le grand service public, donc il faut pas rejeter ça, c'est absurde.
01:55 Voilà, et si on a des mauvais résultats dans PISA,
01:59 c'est pas parce que le système du service public est mauvais, c'est pas vrai.
02:03 Le recrutement par l'AGREG et par le CAPES est beaucoup plus difficile, en général, que dans le privé,
02:08 où on peut très bien être un professeur sans avoir les concours.
02:12 Mais la vérité, c'est qu'on a une hétérogénéité des publics qu'on ne voyait pas avant.
02:18 Écoutez ça, parce que personne ne le dit.
02:21 On a une hétérogénéité des publics qu'on ne voyait pas avant,
02:23 parce que les filières de relégation existaient dès le primaire.
02:27 Vous aviez un primaire où, voilà, dans mon enfance, on les appelait "sélectionnés".
02:32 - Oui, les CPPE, le CER, moi j'ai connu ça,
02:34 mais est-ce que c'est bien que toute une génération aille jusqu'au bac,
02:38 alors que peut-être n'a-t-elle pas les moyens d'aller jusqu'au bac ?
02:43 C'est pas dire que les gens sont pas intelligents,
02:44 mais ils sont pas doués simplement pour faire des études.
02:46 Est-ce qu'il faut des sélections ?
02:47 Est-ce qu'à la fin de la troisième, il faut une sélection pour entrer en seconde ?
02:50 Voilà des questions qui me paraissent essentielles.
02:52 - Oui, mais c'est pas la bonne question.
02:54 La bonne question, c'est qu'est-ce qu'il faut faire à l'intérieur du collège unique
02:57 pour qu'on ait une diversification des parcours ?
02:59 Moi, ce que j'avais mis en place, donc ça, c'est vraiment une révolution,
03:03 à l'intérieur du système éducatif, c'est les classes en alternance
03:06 entre le collège et puis les entreprises, les lycées professionnels et les CFA.
03:11 Et ça, ça marchait génialement.
03:12 On sauvait des vies scolaires des enfants pour leur dire
03:15 "on va pas te transformer en un petit ouvrier dès l'âge de 12 ans,
03:19 mais on va t'offrir la possibilité de découvrir des métiers,
03:22 les découvrir vraiment en entreprise, en lycée professionnel".
03:25 On a des très très bons lycées professionnels,
03:27 on a des très bons chefs de travaux, c'est remarquable.
03:30 Vous avez des lycées professionnels très variés, comme la taille de pierre,
03:33 vous avez la navigation fluviale à Strasbourg, les lycées hôteliers,
03:37 ma fille a fait un lycée hôtelier, ça peut être formidable,
03:40 enfin une de mes filles.
03:41 Et donc, voilà, c'est l'idée de diversifier les parcours
03:44 en offrant la possibilité de découvrir des métiers dès la classe de quatrième.
03:47 - Ce qui frappe Luc Ferry, c'est le niveau de culture G,
03:49 aujourd'hui, des plus jeunes.
03:52 C'est-à-dire que dans les matières classiques,
03:54 que sont l'histoire, la grammaire, l'orthographe, etc.
03:57 Donc là, c'est effrayant ce qu'on rencontre.
04:00 Et puis des gens parfois qui ont Bac+4, Bac+5,
04:02 qui ne savent en gros rien.
04:04 - Et c'est dû à quoi du coup ?
04:05 - 50% des 25-35 ans ne savent pas la date de la Révolution française.
04:11 - Oui, oui, oui, j'ai vu.
04:12 - Donc c'est dingue.
04:13 Mais ça, je vais vous dire pourquoi, c'est que les professeurs
04:15 ne peuvent pas enseigner si l'éducation n'a pas précédé l'enseignement.
04:19 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, dans nombre de classes,
04:21 c'est plus de l'enseignement, c'est du domptage.
04:23 Si les parents n'ont pas fait le boulot,
04:25 les professeurs ne peuvent pas faire le leur.
04:27 Et ça, c'est le problème fondamental.
04:29 C'est pour ça qu'on a une crise énorme des vocations dans l'enseignement.
04:32 C'est parce que beaucoup de jeunes,
04:35 d'étudiants qui ont Bac+4 ou Bac+5 disent
04:37 "mais non, je ne vais pas aller me faire torturer
04:39 par des potaches mal élevées à la frontière belge".
04:41 - Madame Oudéa Castrera vient d'arriver à l'instant,
04:44 me dit-on, à l'école Vitré.
04:46 - Moi, je la soutiens.
04:48 Je lui ai dit, comme ça, si ça lui arrive à ses oreilles.
04:51 Elle a tout mon soutien, parce qu'elle a été maladroite.
04:53 Mais tout le monde a le droit d'être maladroit.
04:56 Elle n'a pas assassiné une vieille dame.
04:59 Ne confondons pas tout.
05:01 - Manifestement, pendant que vous parlez,
05:03 je vois qu'il y a une sorte de manifestation devant.
05:05 - Évidemment, il y a un comité d'accueil.
05:06 Il en aura tout le temps la pour.
05:08 - Je précise que la rue Litré, c'est une petite rue de Paris
05:12 qui est perpendiculaire à la rue Drayne,
05:13 dans le 6e arrondissement,
05:15 qui est plutôt un arrondissement chic.
05:19 - Oui, ma grande-fille a été dans cette école.
05:21 - Elle est à gauche en descendance, cette petite école.
05:24 - Ma grande-fille a été pendant, je ne sais pas, deux ans, je crois.

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