DATI - Pourquoi la ministre de la Culture annonce-t-elle déjà ses ambitions pour Paris ?

  • il y a 9 mois
À peine nommée ministre de la Culture, Rachida Dati, toujours maire du VIIe arrondissement de la capitale, a annoncé mercredi sur RTL sa candidature à la mairie de Paris en 2026, au lendemain d'une conférence de presse du président de la République durant laquelle Emmanuel Macron a assuré n'avoir pas parlé de ce sujet avec elle. Décryptage de cette annonce avec Julien Fautrat pour RTL.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL midi.
00:05 Agnès Bonfillon, Éric Brunet.
00:07 Ma nomination comme ministre de la Culture, c'est un enjeu national.
00:10 Sauf que votre combat, on le sait, c'est Paris.
00:12 Oui, alors.
00:13 Vous aimez Paris.
00:14 Vous savez, moi, je me cache derrière rien.
00:15 Vous serez coordinate à la mairie de Paris.
00:16 Bien sûr, je l'ai toujours dit.
00:18 Je suis élue parisienne, je l'ai été en 2020.
00:20 Eh bien, on va recommencer.
00:21 Rachid Haddati invitait Damandine Bégaud ce matin sur RTL.
00:25 La toute nouvelle ministre de la Culture annonce donc sans détour qu'elle brillera une nouvelle fois la mairie de Paris lors des municipales de 2026.
00:34 Bonjour Julien Fautra.
00:35 Bonjour.
00:36 Vous êtes journaliste au service politique de RTL.
00:38 Julien, pourquoi maintenant ?
00:40 Alors, plusieurs raisons.
00:41 Un, pour ne pas que son camp s'éparpille, que personne ne s'y voit un peu trop à la mairie de Paris.
00:46 Les jalons sont posés, c'est elle qui y va.
00:49 Vous savez, la droite à Paris, c'est un poème.
00:50 Des coups bas, des listes concurrentes, que des élections perdues depuis plus de 20 ans.
00:54 Elle la connaît par cœur, cette droite Rachid Haddati.
00:57 Et elle sait qu'il faut garder un pack, une mêlée.
01:00 On parlait de rugby tout à l'heure.
01:01 Solide, pour éviter que d'ici les municipales de 2026, certains s'y voient trop.
01:05 Garder la main sur le groupe, y compris ceux qui ne sont pas d'Haddi au fil.
01:10 Francis Spiner, par exemple, sénateur LR, ce serait bien vu.
01:13 Candidat à sa place.
01:15 Une deuxième raison, c'est faire avaler une couleuve, que dis-je, un boa aux élus macronistes de Paris.
01:21 Pareil à tous ceux qui s'y voyaient un peu trop.
01:23 Renaissance n'aura pas son propre candidat à la mairie de Paris aux prochaines municipales, à priori.
01:29 Sauf s'il va en tourne, vous savez, en politique réelle et définitive.
01:32 Mais à tous ceux qui nourrissaient une quelconque ambition, c'est mal parti.
01:36 Pierre-Yves Bournazel chez Horizon, Clément Beaune, ou même Gabriel Attal,
01:40 qui était évoqué pour être les candidats macronistes.
01:42 Peu de chance maintenant qu'il soit soutenu par le chef de l'État.
01:45 Alors, Julien Fautrin, sous quelle étiquette Rachid Haddati va se présenter ?
01:49 On rappelle qu'Éric Ciotti a annoncé son exclusion des Républicains
01:53 juste au moment où il a été, il y a quelques jours, nommé ministre.
01:56 Rachid Haddati a réussi à mettre le bazar chez LR.
01:59 J'ai vu un élu hier qui m'a dit "moi je la soutiendrai, elle est super,
02:03 elle a les idées que je défends, mes idées".
02:05 Ça c'était un Républicain.
02:07 Mais un autre Républicain que j'ai vu, toujours, un député me dit encore ce matin
02:11 "on en a gros sur la patate, qu'elle s'en aille comme ça, ça pique les yeux,
02:15 et on lui fera pas de cadeaux".
02:16 C'était un peu l'état d'esprit d'Éric Ciotti, le président des Républicains,
02:19 que j'ai rencontré hier quand il évoque le cas Haddati.
02:22 Il a été réglé dès les premières minutes. Ce sujet, il est derrière nous.
02:27 Il n'y a pas de débat, il n'y a pas de polémique.
02:30 Rachid Haddati a fait un choix, elle l'assume et elle en connaissait les conséquences,
02:34 je lui avais dit.
02:35 Il y a une unanimité derrière vous ?
02:37 Tout le monde vous suit sur ce point ?
02:39 Absolument. Il y a eu ce matin aucune voix.
02:42 On a fait un tour d'horizon, mais ce point a été tranché.
02:47 Il est soutenu, approuvé, à l'unanimité.
02:50 Mais vous la connaissez, Rachid Haddati, la reine des punchlines, des sorties assassins,
02:55 ce qu'elle a dit quand Philippe Cavrivière, encore ce matin, c'était sur RTL,
02:59 quand Philippe Cavrivière lui a parlé d'Éric Ciotti.
03:01 Non, je suis toujours au LR, parce que je lui ai dit "j'attends mon OQTF des LR".
03:06 OQTF, obligation de quitter le territoire qui vise à expulser quelqu'un du territoire français.
03:12 Vous le savez, une bonne formule de l'humour.
03:14 C'est aussi pour ça qu'elle entre au gouvernement Rachid Haddati
03:17 et qu'elle est aussi candidate à la mairie de Paris.
03:20 Emmanuel Macron a assuré hier soir qu'il n'y avait eu aucun deal concernant la mairie de Paris.
03:25 C'est difficile à croire.
03:27 On est obligé de le croire pourtant.
03:29 Elle aurait accepté un poste de ministre sans évoquer son avenir à Paris.
03:32 Chapeau, nous n'étions pas dans la pièce quand ils en ont parlé.
03:35 Je vous laisse juger.
03:36 Nous n'avons pas parlé de Paris, vous aurez du mal à me croire quand je vous dis ça, mais c'est vrai.
03:40 Et pourtant le gouvernement assume encore aujourd'hui, c'est à la sortie du Conseil de ministre,
03:45 c'est Prisca Thévenot, la porte-parole du gouvernement qui le dit.
03:48 Elle est à fond ministre de la Culture.
03:51 Est-ce qu'elle va sortir du gouvernement un jour pour faire campagne ?
03:54 Est-ce qu'elle va mener trois missions de front ?
03:56 Mère du 7e arrondissement de Paris, elle a encore célébré des mariages.
04:00 Candidate à la mairie de Paris et ministre de la Culture,
04:03 avec les missions ambitieuses fixées hier par le chef de l'État,
04:06 le feuilleton d'Atti est bien loin d'être terminé.
04:09 Merci beaucoup Julien Fautrat du service politique de RTL.
04:12 Dans un instant RTL midi votre vie.
04:14 Pluie, hiver glaçant, trottoirs qui glissent, attention aux chutes, on en parle tout de suite.
04:19 Patrick Brunet et Agnès Bonfillon.
04:21 RTLMedi.

Recommandations