Emmanuel Macron a annoncé un “grand plan” contre l’infertilité, ainsi que la mise en place d’un “congé de naissance” mieux rémunéré et pour les deux parents, afin de tenter de relancer la natalité en France
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00:00 3 millions de personnes sont touchées par l'infertilité, c'est un tabou qu'on n'ose pas aborder ?
00:04 3 millions de personnes, oui, c'est vrai. Est-ce que c'est un tabou ou tabou du siècle ?
00:08 Je ne suis pas sûr qu'il faille le qualifier de tabou du siècle, mais oui, il y a encore un peu de tabou,
00:13 et même beaucoup de tabou autour de ça, même si on sait que beaucoup d'enfants naissent maintenant
00:19 par des assistances médicales à la procréation, on n'est plus du tout dans le même tabou qu'il y a 15 ou 20 ans.
00:25 Elle est due à quoi cette infertilité ?
00:27 Elle est multifactorielle. Tout d'abord, la diminution du nombre de naissances, ce n'est pas que l'infertilité.
00:33 On l'a dit, c'est sans doute beaucoup de problématiques économiques, sociales, sociétales, culturelles, bien sûr.
00:40 Après, oui, l'infertilité augmente sans doute un peu.
00:43 Infertilité masculine avec une dégradation des paramètres du sperme connue depuis longtemps.
00:48 On sait qu'il y a en gros plusieurs dizaines de points de perdus en termes de pourcentage
00:53 sur les paramètres du sperme au cours des 30 dernières années.
00:55 On pensait qu'il n'y avait pas d'impact sur la fertilité, le nombre d'enfants, et pourtant, il commence à y en avoir.
01:00 Ça veut dire qu'à terme, on pourrait très bien se poser la question de la persistance de l'espèce humaine
01:06 si ça continue à se dégrader. On sait pourquoi ça se dégrade.
01:09 Il y a aussi de l'infertilité féminine, mais des femmes qui font des enfants de plus en plus tard.
01:14 Il y a une infertilité physiologique chez la femme. La femme baisse en fertilité avec les années.
01:18 On ne peut pas se dire que la baisse de la fertilité, c'est la ménopause à 50 ans.
01:22 En réalité, ça survient 10 ans avant.
01:24 Mais pour l'homme, c'est la pollution ?
01:26 C'est la pollution, c'est les pesticides, c'est les glyphosates, c'est tout ce qu'il y a dans l'environnement.
01:31 Ceci étant, ça touche aussi les ovocytes des femmes, les ovules des femmes.
01:35 Ce n'est pas que pour l'homme. On a un reflet direct sur le spermogramme,
01:38 mais on a aussi de plus en plus de femmes qui sont ménopausées précocement.
01:42 Pendant longtemps, on a dit qu'il y avait une infertilité parce qu'on attend plus longtemps
01:46 avant de faire un premier enfant, notamment chez les femmes, mais aussi chez les garçons.
01:50 Ce n'est pas la seule raison ?
01:51 Ce n'est sans doute pas la seule raison. Elle est très vraie et c'est sans doute la principale raison.
01:55 La principale raison, c'est l'âge de procréation ?
01:57 C'est là. On fait des enfants plus tard, donc de fait, les femmes sont moins fertiles.
02:00 C'est une réalité et la PMA ne corrige pas ça.
02:04 On n'améliore pas la qualité des ovules qui s'est dégradée avec les années.
02:07 Donc si on veut faire un réarmement démographique,
02:10 c'est l'expression qu'a employée le président de la République,
02:12 il y a un réarmement démographique, ça va être compliqué, vu ce que vous nous dites quand même.
02:17 Ce n'est pas la PMA qui va régler le problème démographique.
02:20 C'est la lutte contre la pollution ?
02:22 C'est déjà que les gens aient envie de faire des enfants.
02:26 Pour l'instant, encore faut-il avoir envie de faire des enfants dans le monde actuel.
02:30 Et clairement, on n'a plus ces familles de 7, 8, 9 enfants comme il y avait avant,
02:34 mais c'est une problématique mondiale, ce n'est pas uniquement français.
02:38 C'est très vrai dans les pays industrialisés, mais même si on va au fin fond de l'Afrique,
02:42 c'est fini, ces femmes qui ont 15, 20 enfants, c'est terminé ça.
02:45 Dans tous les pays, ça a diminué.