Il a fêté ses 93 ans le 26 novembre dernier et est plus en forme que jamais. Georges Blanc, surnommé « Coco » par tous, est connu comme le loup blanc dans la cité du roi René. À Aix-en-Provence, ce retraité a vécu mille et une aventures dans cette ville où sa famille est présente depuis l’arrivée de ses grands-parents des Alpes.
Des anecdotes qu’il prend plaisir à raconter en riant de bon cœur. Parmi les plus célèbres, celle de son grand-père qui possédait un cabanon aux Carrières de Bibémus, à quelques mètres de celui de Paul Cézanne. Un jour, il a reçu du peintre, reconnaissant de l’avoir aidé à transporter ses affaires, une toile qu’il s’est empressée de clouer sur une fenêtre cassée pour la combler. L’histoire est arrivée plus tard aux oreilles d’un brocanteur, qui lui a racheté en échange d’une nouvelle vitre.
Georges lui aussi a vécu de grands moments. Au Mirabeau notamment, sa brasserie fétiche sur le cours aixois, qui était située près de l’hôtel Negrecoste, il a croisé et échangé avec des personnalités comme Pablo Picasso. Tout comme au célèbre café Les Deux Garçons, quelques mètres plus haut, où son père, chef de rang, a commencé vers 1938. Parmi les vedettes passées par cette institution, le jazzman Bill Coleman, le chanteur Charles Trenet ou encore l’acteur Jean-Paul Belmondo pour lequel, lors du tournage du film « À double tour », sa mère avait cuisiné une bouillabaisse. Un plat dont il raffolait.
C’est au quatrième étage du 31 rue Maréchal Foch que ce boute-en-train est né en 1930. Devant parfois monter du charbon du sous-sol, le garçonnet lança un jour devant son père « C’est haut, c’est haut ! », qui, amusé, répondit « C-O-C-O, Coco ! ». Un surnom qui a aujourd’hui presque remplacé son prénom. Un immeuble voisin de la boutique de la mère de Jean-Louis Trintignant, qui est rapidement devant son ami. Perpendiculaire, la rue Fauchier abritait la boulangerie de son grand-père. Le magasin actuel a même conservé la devanture en bois et l’enseigne vitrifiée, a-t-il découvert avec joie.
À chaque balade dans le centre-ville, ce sont des souvenirs à chaque coin de rue qui reviennent en mémoire. Au milieu de la rue Mignet, c’est en passant, à sa majorité, devant l’ancienne sous-préfecture, transformée aujourd’hui en résidence de luxe, que son ami et lui ont décidé sur un coup de tête de s’engager dans l’armée comme parachutiste. Une nouvelle que sa mère n’a guère apprécié…
Des anecdotes qu’il prend plaisir à raconter en riant de bon cœur. Parmi les plus célèbres, celle de son grand-père qui possédait un cabanon aux Carrières de Bibémus, à quelques mètres de celui de Paul Cézanne. Un jour, il a reçu du peintre, reconnaissant de l’avoir aidé à transporter ses affaires, une toile qu’il s’est empressée de clouer sur une fenêtre cassée pour la combler. L’histoire est arrivée plus tard aux oreilles d’un brocanteur, qui lui a racheté en échange d’une nouvelle vitre.
Georges lui aussi a vécu de grands moments. Au Mirabeau notamment, sa brasserie fétiche sur le cours aixois, qui était située près de l’hôtel Negrecoste, il a croisé et échangé avec des personnalités comme Pablo Picasso. Tout comme au célèbre café Les Deux Garçons, quelques mètres plus haut, où son père, chef de rang, a commencé vers 1938. Parmi les vedettes passées par cette institution, le jazzman Bill Coleman, le chanteur Charles Trenet ou encore l’acteur Jean-Paul Belmondo pour lequel, lors du tournage du film « À double tour », sa mère avait cuisiné une bouillabaisse. Un plat dont il raffolait.
C’est au quatrième étage du 31 rue Maréchal Foch que ce boute-en-train est né en 1930. Devant parfois monter du charbon du sous-sol, le garçonnet lança un jour devant son père « C’est haut, c’est haut ! », qui, amusé, répondit « C-O-C-O, Coco ! ». Un surnom qui a aujourd’hui presque remplacé son prénom. Un immeuble voisin de la boutique de la mère de Jean-Louis Trintignant, qui est rapidement devant son ami. Perpendiculaire, la rue Fauchier abritait la boulangerie de son grand-père. Le magasin actuel a même conservé la devanture en bois et l’enseigne vitrifiée, a-t-il découvert avec joie.
À chaque balade dans le centre-ville, ce sont des souvenirs à chaque coin de rue qui reviennent en mémoire. Au milieu de la rue Mignet, c’est en passant, à sa majorité, devant l’ancienne sous-préfecture, transformée aujourd’hui en résidence de luxe, que son ami et lui ont décidé sur un coup de tête de s’engager dans l’armée comme parachutiste. Une nouvelle que sa mère n’a guère apprécié…
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Comment tu vas ? En pleine forme.
00:02 Comment tu vas ?
00:03 Il s'appelle Blanc aussi.
00:05 Comme lui.
00:05 Mais on n'est pas dans la famille.
00:06 C'est comme si c'était.
00:08 Je racontais à mon copain,
00:10 si tu ne connais pas Coco Blanc, tu ne connais personne.
00:13 Georges Blanc, né à Aix-en-Provence,
00:21 le 26 novembre 1930,
00:24 c'est-à-dire il y a 93 ans,
00:26 on n'était pas nés là ici.
00:27 Là, il y avait des vaches.
00:31 Je descendais, je me suis engagé dans l'armée.
00:33 Et puis ma mère,
00:36 elle m'a pourri.
00:37 Où il y a la moto,
00:38 il y avait une grande verrière
00:42 avec des affiches,
00:43 notamment d'un parachutiste
00:46 qui était beau, comme on aurait dit Alain Delon,
00:48 mais pas Delon,
00:50 mais de près,
00:51 qui était là et nous, avec mon copain,
00:53 on a dit qu'est-ce que...
00:54 ils sont beaux ces mecs.
00:55 Alors on est rentrés,
00:57 on avait une sentinelle qui était là.
00:59 Il nous a dit "mais qu'est-ce que vous voulez faire ?"
01:02 Alors,
01:03 mon copain a dit "écoutez,
01:04 on vient s'engager dans les parachutistes."
01:07 Le mec, d'abord il a rigolé parce qu'on avait 18 ans,
01:10 mais enfin, moi surtout, je devais paraître 12 ans.
01:13 Et on a signé,
01:15 sur le lendemain, on partait à Pau,
01:16 où j'ai fait 18 mois.
01:19 Oh, j'ai pas de regrets.
01:20 Et tout ça, ça fait "de joyeux soldats".
01:23 Avant d'aller à l'école,
01:24 avec mon petit cartable,
01:26 je passais devant la maison où est décédé
01:28 le peintre Paul Cézanne.
01:29 Vous avez le panneau,
01:30 il y a une histoire.
01:31 Comme ils avaient le cabanon à Bibémus
01:33 à environ,
01:34 on va dire, 200 mètres,
01:36 là il y avait Paul Cézanne et la famille Blanc.
01:38 Cézanne montait avec ses tableaux,
01:40 les potes d'huile et tout ça.
01:41 Et mon grand-père avait quelquefois un âne,
01:44 avec une carriole.
01:46 Et quelquefois, il me portait des trucs
01:48 du peintre Paul Cézanne.
01:50 Et en remerciement,
01:52 il lui a offert une toile.
01:53 Mon grand-père qui était un peu...
01:55 Je ne suis pas méchant, mais un peu...
01:57 Comme on dit chez nous, un peu paysanasse.
01:59 Il a regardé la toile.
02:02 "Oh, cause beware".
02:03 Et qu'est-ce qu'il a fait ?
02:04 Il y avait une vitre cassée,
02:05 il a cloué à la place de la vitre cassée,
02:10 ce qui a fait rire et rigoler après.
02:12 Mais ce n'est pas ça,
02:13 c'est qu'un jour,
02:14 on va dire 20 ans, 30 ans après,
02:17 à la mort de Cézanne justement,
02:19 un beau canteur a su l'histoire de la toile
02:21 qui était à la place d'une vitre.
02:23 Qu'est-ce qu'il a fait ?
02:24 Il a vu mon grand-père et dit "écoutez,
02:26 moi ça m'intéresse,
02:27 je vous paie une fenêtre toute neuve
02:29 et vous me donnez la croûte".
02:31 Et ça a été fait.
02:33 Bon, il y en a quand même quelques millions
02:34 qui me sont passés là.
02:36 Là, il y avait, au balcon,
02:42 il y avait les Américains.
02:43 Tout le public était là.
02:44 C'était noir de monde.
02:46 Et nous, les gosses,
02:47 comme j'habitais là-bas,
02:48 dans la rue Maréchal-Foch,
02:49 on était venus.
02:50 Tu sais quand tu es gosse,
02:52 dès qu'on voit du monde...
02:53 Vous allez voir, j'étais là.
02:54 Si vous voyez la petite photo comme ça,
02:56 j'ai un béret, je crois.
02:57 Et tous mes copains, on était là.
02:59 C'était la folie.
03:00 J'avais 14 ans.
03:02 Et puis, vous vous rendez compte,
03:03 un gosse, je ne connaissais même pas
03:04 le goût du chocolat.
03:05 Je ne me rappelais plus,
03:06 ça faisait cinq ans qu'on n'en mangeait plus.
03:09 Et tout d'un coup, c'était les Américains
03:10 qui arrivaient avec une fille
03:10 avec des barres de chocolat,
03:12 des candies, des bonbons, des cielas.
03:14 C'était des choses qu'on ne m'a pas expliquées.
03:16 Alors là, nous allons arriver maintenant
03:18 à un point crucial pour Aix-en-Provence.
03:21 L'endroit où je suis né.
03:22 Bientôt, il y aura une dalle en or devant,
03:25 comme à Hollywood avec...
03:27 Chacun viendra, Marc Oracé !
03:29 Là, il y avait écrit "Au chic parisien",
03:31 tenu par Madame Trentinian,
03:33 la mère de Jean-Louis,
03:34 l'acteur qui habitait au premier étage.
03:36 Et moi, je suis né là, au 31.
03:39 C'est là que je l'ai connu.
03:40 Il faisait déjà du théâtre.
03:41 Moi, je faisais de la musique,
03:42 et donc on s'est connu comme ça.
03:44 Et c'est la même porte qui n'a pas bougé
03:47 depuis 1930.
03:48 J'étais au dernier étage, au quatrième.
03:50 Et je montais à pied tout le temps.
03:53 À la cave, j'ai cherché le charbon.
03:54 Chaque fois, je disais "Oh là là, c'est haut, c'est haut !"
03:57 Et les gens, mon père, rigolant,
03:58 disait "Oh, c'est haut, c'est haut, ça fait coco !"
04:01 Et depuis, pof, c'est terminé, c'est resté.
04:04 Alors ça, c'est la rue Fauchier.
04:06 C'est la rue où mon grand-père paternel
04:08 avait la boulangerie,
04:09 où l'on va maintenant, où j'ai découvert
04:12 un corps marqué "Boulangerie".
04:13 Regarde, c'est beau !
04:14 T'en rends compte ?
04:15 Le numéro et le bois d'origine.
04:17 Alors là, on arrive sur le Comirabo.
04:19 Vous avez le Nègre-Coster,
04:21 qui était un grand hôtel de l'époque.
04:22 Et le Mirabeau, notre PC, était juste à côté.
04:25 Alors là, t'y avais Trentillien qui venait,
04:27 Jean-Louis, t'y avais le couturier, un garrot.
04:30 C'est là où j'ai connu Picasso, quand il venait
04:33 voir son ami, M. Fournaire.
04:35 Ah non, c'est presque pareil.
04:38 Le bar était comme ça, sur la gauche.
04:41 Là, y avait le coin des Belloteurs
04:44 et de la Contrée et tout,
04:46 dont je faisais partie.
04:48 Là, c'était plus convivial.
04:49 Y avait une ambiance amicale.
04:52 C'était chaud, comme on dit.
04:54 Les deux garçons, j'y allais,
04:55 mais c'était plus intellectuel pour jouer.
04:59 Mon père était chef de rang, là, aux deux garçons.
05:01 Il travaillait là où il a commencé en 1938-1939.
05:06 C'était l'endroit, on va dire, chic, intellectuel.
05:09 On a toujours comparé,
05:11 là, ils ont peut-être exagéré,
05:13 aux deux magots à Paris.
05:14 Y a qu'à avoir tous les noms qui sont marqués.
05:17 Y avait lui, Bill Coleman,
05:18 Jean-Paul Belmondo.
05:19 Je les connais quand ils tournaient à double tour.
05:21 Ma mère lui avait fait une bouillabaisse
05:23 parce qu'il adorait ça.
05:25 Avec toute l'équipe du tournage.
05:27 Traîner n'en parlons pas, il habitait pas loin.
05:30 Quand je pensais que c'est ma ville,
05:31 je suis né là, ma mère n'est pas née là,
05:33 mais mon père est né là, je me suis marié là.
05:35 Et puis, j'ai mon petit caveau qui m'attend aussi.
05:39 Ah, il faut y penser à ça.
05:40 Moi, j'ai tout pensé.
05:42 C'est une ville qui a évidemment changé.
05:43 Tout le monde a l'air content.
05:45 Regardez, les petits gosses, ils s'amusent.
05:47 C'est la fête.
05:49 Le bon roi René veillait sur nous.
05:52 Tous les soirs, il me dit "Coco, t'as pas eu trop froid ?
05:54 T'as pas eu trop chaud ?
05:55 Est-ce que tu payais pas trop d'impôts ?
05:57 Alors là, d'accord.