On parle des écrans ce matin et des effets sur nos enfants alors qu'Emmanuel Macron souhaite que tout le monde y mette du sien, à la maison mais aussi à l'école, pour en contrôler l'accès . Eclairage avec Anne-Sophie Riou, conseillère municipale à St-Etienne, déléguée à la petite enfance.
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00:00 Restons connectés.
00:02 Allez 7h45, on veut vous entendre ce matin sur les écrans et vos enfants ou vos petits-enfants,
00:08 est-ce que vous l'imitez ou bien au contraire vous avez bien du mal à encadrer l'utilisation
00:12 du téléphone, de la tablette, de l'ordinateur et de la télé ? Appelez-nous dès maintenant
00:16 04 77 10 00 10.
00:18 Et je vous propose d'écouter Chiara qui est une colligienne de chez nous, qui a cassé
00:22 son téléphone et qui est en sevrage forcé depuis trois semaines.
00:24 Ça fait quand même un petit manque, j'aimerais bien avoir mon téléphone, mais bon, d'un
00:28 moment on s'y habitue.
00:30 Avant c'était quelque chose, j'étais dépendante au téléphone, c'est-à-dire que ma vie tournait
00:34 autour du téléphone et maintenant un peu moins, du coup je prends plus le temps de
00:37 regarder autour de moi et de faire des choses comme ça.
00:39 Ce qui me plaît un peu moins c'est que mes copines sont toujours sur leur téléphone,
00:43 il n'y a pas de communication et je m'en rends compte.
00:45 Et du coup c'est vrai que c'est triste de voir qu'on ne communique plus comme ça.
00:50 Je suis totalement livrée à moi-même.
00:52 On parle avec vous de cette dépendance aux écrans dans un instant.
00:55 Bonjour Anne-Sophie Réau.
00:56 Bonjour.
00:57 On parle éducation ce matin avec vous.
00:58 Vous êtes conseillère municipale à Saint-Etienne, déléguée à la petite enfance, à la ville
01:02 amie des enfants et à l'enseignement privé.
01:04 Justement le privé, tiens, c'est dans l'actu, avec la polémique autour de la ministre
01:08 de l'éducation depuis quelques jours à Saint-Etienne.
01:11 La scolarisation des enfants de deux ans dans le privé est subventionnée par la mairie.
01:15 Alors ce n'est pas obligatoire.
01:17 On en parle depuis ce matin sur France Bleu Saint-Etienne Noir.
01:20 Normalement la loi l'impose à partir de trois ans.
01:22 Pourquoi ce choix ? Pourquoi ce choix de le financer à partir de deux ans ?
01:25 Pourquoi ce choix ? Pour être tout à fait équitable avec les enfants qui sont scolarisés
01:29 dans le public par ailleurs et qui pour nombre d'entre eux sont scolarisés avant trois ans.
01:33 Voilà, notre objectif c'est que chaque Stéphanois trouve sa place dans une école,
01:38 quelle qu'elle soit, publique ou privée.
01:39 C'est vraiment une question d'équité.
01:41 Et puis il ne faut pas oublier aussi qu'un enfant qui rentre à l'école à deux ans
01:45 va avoir trois ans dans le courant de l'année.
01:48 Les syndicats disent que ça déstabilise le public de donner de l'argent aussitôt
01:52 à l'enseignement privé.
01:54 Alors le public fait le choix dans certains cas de ne pas accueillir d'enfants de moins de trois ans.
02:00 Voilà, c'est leur choix.
02:02 S'ils accueillent des enfants de moins de trois ans, ils sont subventionnés de la même façon.
02:06 On en vient maintenant à ce qu'une municipalité peut faire ou doit faire justement pour aider les parents.
02:11 Saint-Etienne organise la semaine prochaine les journées de la petite enfance
02:15 avec des conférences, des ateliers, une exposition.
02:17 C'est à destination des parents.
02:19 L'objectif c'est notamment d'aider ces parents à trouver un mode de garde pour ces enfants.
02:23 Il y a assez de modes de garde à Saint-Etienne aujourd'hui ?
02:25 Alors sur Saint-Etienne, oui.
02:27 On a tous les modes de garde qui existent comme dans toutes les villes.
02:30 On a le mode d'accueil individuel avec les nourrices agréées,
02:33 les modes d'accueil collectif qui se déclinent en crèches plutôt de grosse taille.
02:38 C'est le cas de nos crèches municipales, c'est le cas des crèches associatives
02:42 et également des micro crèches.
02:44 Il y aura d'autres structures qui vont voir le jour
02:47 parce qu'on sait que c'est vraiment un enjeu majeur pour aider les parents à trouver un mode de garde.
02:53 À l'heure actuelle, effectivement, on réfléchit potentiellement à l'ouverture d'une nouvelle crèche
02:58 mais ça ne pourra pas se faire avant quelques années.
03:02 C'est quelque chose qui se réfléchit.
03:04 Nous avions jusqu'à présent des crèches de très grosse taille.
03:07 L'enjeu aujourd'hui c'est d'ouvrir des crèches à taille plus humaine
03:11 avec un maximum de 30, grand maximum 40 persos.
03:14 On parle ce matin sur France Blow, Saint-Etienne-Lord avec vous
03:17 de la gestion des écrans pour nos enfants ou petits-enfants.
03:20 Comment vous gérez tout cela ? Appelez-nous 0477 10 0010.
03:25 On en vient effectivement à cette question avec vous Anne-Sophie Rayou.
03:28 Je vous propose d'écouter un autre témoignage, celui de Chloé, 14 ans,
03:31 qui a un smartphone depuis qu'elle est au collège mais avec pas mal de restrictions.
03:35 Ma mère fait quand même assez gaffe.
03:37 Elle me demande parfois ce que je regarde, pourquoi.
03:40 Personnellement, je n'ai pas forcément de restrictions.
03:43 Mais par exemple, le soir, je ne vais pas l'utiliser de moi-même
03:45 parce que j'ai envie de dormir et je sais que ça va m'empêcher de dormir.
03:49 Autre témoignage, celui de Noémie, qui est maman d'un petit enfant de 2 ans et demi.
03:54 Pour elle, c'est clairement zéro écran.
03:57 Nous, on est zéro au niveau de la télé et les portables, on essaye aussi.
04:01 Parce que quand on les met devant un écran, ils sont complètement happés par ça.
04:06 Ils ne s'ouvrent pas du tout à autre chose.
04:08 On sait que c'est important sur le point développement,
04:11 pas trop les mettre devant les écrans, même pas du tout jusqu'à un certain âge.
04:14 Donc, 4 ans pour la télé, peut-être que ça arrivera avant, ça on ne sait pas.
04:18 Ce sont des témoignages plutôt éclairés, on va dire.
04:20 Ce n'est pas forcément le cas pour tout le monde.
04:23 Dans ces journées de la petite enfance, vous allez organiser une conférence débat
04:27 sur la surexposition des enfants aux écrans.
04:30 Quelles sont les conséquences ?
04:32 Vous nous les rappelez sur l'exposition dès le plus jeune âge ?
04:35 Les conséquences, elles sont importantes.
04:37 Déjà, il ne faut pas oublier que quand un enfant est face à un écran,
04:40 souvent il est seul face à cet écran.
04:42 Alors, qu'est-ce que ça veut dire être seul face à un écran ?
04:44 Ça veut dire moins d'interaction.
04:46 Ça veut dire aussi potentiellement des contenus totalement inappropriés à nos enfants,
04:50 selon l'âge qu'ils ont.
04:52 Et très souvent, ça va avoir des conséquences au niveau de l'attention.
04:57 Un enfant qui est face à un écran, c'est un enfant qui va utiliser
05:00 une grosse partie de son attention quand il sera face à cet écran.
05:05 Et si ça a lieu dès le matin, la conséquence majeure,
05:08 c'est qu'ensuite, dans le cours de la journée,
05:10 il ne sera plus disponible au niveau attentionnel pour ses apprentissages.
05:13 Et la conséquence majeure derrière tout ça, c'est bien souvent un retard de langage.
05:17 Alors justement, comment vous faites-vous pour limiter l'accès aux écrans ?
05:22 On est ce matin avec Isabelle.
05:24 Bonjour Isabelle !
05:25 Oui, bonjour !
05:26 Vous êtes maman, j'imagine que vous avez la solution
05:31 pour gérer les écrans de vos enfants ?
05:34 J'aimerais bien avoir la solution.
05:36 J'aimerais bien, mais je ne l'ai pas.
05:38 C'était juste pour vous faire un constat.
05:42 Ma fille a cassé son téléphone, vous avez entendu.
05:46 Ça fait plus de trois semaines.
05:48 C'est vrai qu'on constate une grosse différence à la maison.
05:52 Elle est plus sympa.
05:53 Carrément !
05:54 L'ambiance à la maison, c'est redevenu calme, posé.
06:00 On discute, on partage des choses.
06:04 Elle reste avec nous, elle est présente.
06:08 Du coup, vous n'allez pas lui ordonner un de smartphone ?
06:11 J'aimerais bien.
06:13 Pour l'instant, elle s'en passe bien.
06:15 Même moi, je vous dirais, de mon côté, au départ,
06:18 ça m'avait carrément elle stressée quand le téléphone s'est cassé.
06:21 Moi aussi, un peu de mon côté, parce qu'on a pris l'habitude,
06:24 nos enfants sont auto-joignables avec le téléphone.
06:27 Il y a un côté confort quand même.
06:29 Mais on s'en rend compte qu'on s'en passe très bien.
06:32 Il faut juste faire confiance aux enfants,
06:34 faire un peu de la chyprise et se dire que,
06:37 où ils se trouveront, il y aura toujours quelqu'un
06:39 pour avoir un téléphone, pour pouvoir nous joindre en cas de problème.
06:42 Merci Isabelle de nous avoir appelés ce matin.
06:46 Autre témoignage, Yann, on est avec Françoise.
06:49 Françoise de Génilac.
06:51 Oui, bonjour.
06:52 Vous l'interdisez à vos petits-enfants.
06:55 Moi, c'est mes petits-enfants.
06:57 J'ai tous les cas de figure.
06:59 J'ai deux petits et deux grands.
07:01 C'est-à-dire petits et grands, quel âge ont-ils ?
07:04 Deux ans et demi et sept mois.
07:07 Alors là, c'est strictement interdit.
07:09 Il n'y a pas d'écran, rien du tout.
07:11 La télé ne fonctionne pas quand ils sont là.
07:13 Je les ai toutes les semaines.
07:15 Et avec les grands de 15,
07:17 alors 15 et 18 ans, parce que les 18 ans,
07:19 je les mets un petit peu à part.
07:21 Mais celui de 15 ans, il n'y a pas moyen.
07:24 Je reconnais qu'avant, je discutais beaucoup plus avec lui.
07:27 Alors, j'exige à table qu'il l'arrête.
07:31 Il l'arrête, oui, mais dès que je tourne le dos,
07:34 il le remet en route.
07:36 Effectivement, la difficulté qui est bien illustrée
07:39 à travers les propos de Françoise.
07:41 Merci, Françoise.
07:42 De rien. Bonne journée.
07:43 Merci, bonne journée.
07:44 De côté de Génilac.
07:45 Anne-Sophie Réu, une dernière question pour conclure ce dossier.
07:48 Comment une collectivité, une mairie peut aider justement
07:51 les parents à mieux gérer ce problème ?
07:53 C'est un problème qui doit être géré dans chaque foyer.
07:57 Vous, vous pourriez intervenir comment ?
07:59 Alors, nous, on n'entre pas dans les foyers, je vous rassure.
08:02 Ceci étant dit, on a des possibilités de toucher les familles
08:05 et d'en faire des partenaires.
08:06 Notre objectif, c'est vraiment de fonctionner de façon transversale,
08:10 partenariale avec les familles
08:12 et avec les professionnels de la petite enfance.
08:14 Donc, concernant Saint-Etienne,
08:15 comme vous l'avez rappelé tout à l'heure,
08:17 on a des crèches, des places de crèches qui sont subventionnées
08:21 via nos crèches municipales ou via des crèches associatives.
08:24 Nous travaillons également avec nos partenaires,
08:26 la protection médicale infantile, la caisse d'allocations familiales.
08:29 Et ensemble, l'an dernier, on a décidé de créer
08:31 le premier forum de la petite enfance.
08:34 Cette année, on a décidé d'enrichir les choses
08:36 avec des journées dédiées à des ateliers,
08:40 avec sept soirées à thématique d'écran.
08:45 Et notre objectif, c'est donc de toucher,
08:48 alors vous l'avez dit tout à l'heure, les parents,
08:50 mais également les professionnels,
08:51 puisqu'on a invité de façon très large
08:53 l'éducation nationale, les structures médico-sociales.
08:57 Et on tente d'informer, alors de façon très précise,
09:01 c'est-à-dire à la fois en donnant des éléments objectifs,
09:04 donc ça va être ce qui va se passer
09:06 avec la conférencière de mercredi soir, Madame Bossière,
09:09 mais également en faisant participer les parents à des ateliers.
09:13 C'est-à-dire que si son enfant,
09:15 si notre enfant n'est pas face à un écran,
09:17 qu'est-ce qu'on peut faire ?
09:18 Qu'est-ce qu'on peut faire ?
09:19 Et bien par exemple, on peut lire un livre.
09:21 Et c'est ce qui sera expérimenté la semaine prochaine, en direct.
09:25 Ce sont des pistes, effectivement,
09:26 pour essayer de se débarrasser un petit peu
09:29 de ces habitudes qui peuvent être nocives.
09:31 Les écrans, Anne-Sophie Réou,
09:33 merci d'avoir été avec nous ce matin,
09:34 d'avoir participé au débat.
09:36 On remercie également les interventions
09:38 des auditeurs, des auditrices,
09:39 sur cette question que vous retrouvez
09:42 sur francebleu.fr, naturellement.