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Le niveau des faillites d'entreprises en 2023 a dépassé le record de la crise financière de 2008-2009 et celle de la crise des dettes souveraines européennes de 2013. Il faut remonter à la crise pétrolière qui a suivi la Guerre du Golfe pour retrouver un tel niveau. Les détails avec l'éditorialiste de BFM Business, Emmanuel Lechypre

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Transcription
00:00 Ce n'est pas bien gai Emmanuel Lechypre, on va parler des faillites d'entreprises parce que non seulement elles augmentent mais spectaculairement.
00:06 Oui, effectivement on a eu le décompte 2023 et le cabinet Altares a recensé un peu plus de 57 000 défaillances d'entreprises.
00:17 C'est effectivement 36% de plus qu'en 2022. Il s'agit d'un des pires niveaux des 30 dernières années.
00:25 Pour essayer de comparer avec les crises précédentes, on peut dire que c'est moins qu'au moment de la crise financière de 2008-2009,
00:32 c'est moins qu'au moment de la crise européenne de 2013, c'est à peu près autant qu'au moment de la crise pétrolière après la guerre du Golfe en 1993.
00:42 Est-ce que ça va continuer ?
00:43 Alors le signe inquiétant c'est qu'on a un quatrième trimestre de l'année 2023 alors qu'il est effectivement extrêmement mauvais.
00:51 C'est sans doute un des pires quatrièmes trimestres qu'on ait vu depuis qu'on recense ces chiffres.
00:57 Alors est-ce que pour autant ça annonce une hécatombe en 2024 ?
01:00 Alors oui, il y aura sans doute plus de faillites en 2024 qu'en 2023.
01:04 On va peut-être franchir la barre des 60 000 entreprises qui mettent la clé sous la porte, nous dit l'observatoire BPCE.
01:13 Mais en même temps, de là à parler d'hécatombe, c'est sans doute excessif.
01:17 D'abord parce qu'il ne faut pas oublier qu'il y a un effet rattrapage.
01:21 Beaucoup d'entreprises pendant la crise sanitaire, après la guerre en Ukraine, ont été soutenues par des dispositifs d'aide.
01:28 Du coup, le nombre de faillites a considérablement diminué.
01:30 Il y a des entreprises qui, en temps normal, auraient naturellement fait faillite.
01:36 Donc là, aujourd'hui, on voit qu'il y a un effet rattrapage avec toutes ces entreprises qui ont été maintenues à flot artificiellement.
01:43 Et maintenant qu'on a débranché les perfusions, il y a une augmentation.
01:46 Donc il y a un effet rattrapage qui amplifie sans doute un petit peu ces faillites.
01:51 Et puis on voit que le pic de remboursement des PGE, les difficultés de remboursement des PGE, là le pic est sans doute passé.
02:00 Les prêts garantis par l'État.
02:01 Les prêts garantis par l'État, pardon, au moment de la crise sanitaire.
02:04 Après, on voit que les entreprises étaient un peu asphyxiées par les coûts de l'énergie.
02:08 Beaucoup sont en train de renégocier leurs factures énergétiques.
02:13 Il y a des difficultés de trésorerie qui commencent à s'atténuer.
02:16 Des taux d'intérêt qui ne montent plus.
02:19 Donc ça devrait progressivement au moins augmenter moins vite.
02:23 Il y a un secteur quand même à surveiller qui est inquiétant.
02:25 C'est tout le secteur de la construction.
02:26 Il y a une faillite sur quatre aujourd'hui qui provient du secteur de la construction.
02:30 Vous le disiez, forcément, ça va avoir un impact sur l'emploi.
02:33 Oui, il y a 240 000 emplois qui ont été menacés en 2023.
02:37 C'est quasiment 100 000 de plus qu'en 2022.
02:41 Est-ce que le chômage va arrêter de baisser ? C'est probable.
02:45 Est-ce que pour autant, il va fortement remonter ?
02:47 Là, c'est assez peu probable parce qu'on voit que les projets de recrutement des entreprises sont toujours là.
02:53 La Banque palatine interroge les PME régulièrement.
02:56 Et là, dans la dernière interrogation, songez qu'il y a plus de 80 % des entreprises qui disent qu'elles vont maintenir leurs effectifs.
03:01 Il n'y en a que 5 % qui disent qu'elles vont réduire ces effectifs.
03:05 Et puis, ce qu'il faut mettre en regard de l'augmentation de ces faillites, c'est le nombre record de créations d'entreprises.
03:13 Sur les 12 derniers mois, 400 000 entreprises créées en France, c'est un record.
03:19 C'est du jamais vu.
03:20 Et je ne vous parle pas des micro-entreprises, des auto-entrepreneurs.
03:24 Là, on doublerait quasiment le chiffre.
03:26 Donc, on a aussi une vitalité du tissu économique.
03:30 En fait, c'est la vie normale des affaires avec des entreprises qui meurent, d'autres qui naissent.
03:36 Et ça, c'est plutôt une bonne nouvelle.
03:38 – "Vie et mort des entreprises en France".
03:40 Merci Emmanuel Lechypre.

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