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L'histoire n'est pas un roman linéaire. Il existe de nombreux artefacts dont les historiens et les archéologues ne s'expliquent pas l'origine. D'autres événements ont été entourés d'un tel secret qu'il est aujourd'hui difficile de faire le tri entre les faits avérés et la rumeur. En 1936, un homme se présente au Musée Royal de l'Ontario à Toronto. Sous le bras, emballé dans un papier ciré, il tient un paquet qui, croit-il, va changer l'histoire canadienne démontrant que les Vikings ont bien été en Amérique avant Colomb.
Transcription
00:00 À l'ouest de l'Atlantique, les côtes de l'Amérique avaient été connues des Vikings bien avant Christophe Colomb.
00:07 Invariablement, nous avons tout juste assez d'informations pour suggérer que nous sommes sur la bonne piste.
00:13 Il avait compris les secrets complexes des grandes pyramides, de Stonehenge, des Mayas, des Peruviens.
00:20 La réponse la plus prudente est « Nous ne savons pas ! ».
00:26 En 1936, un homme se présente dans un musée à Toronto.
00:31 Sous le bras, emballé dans un papier ciré, il tient un paquet qui va changer l'histoire.
00:37 En 1975, à l'Université Laval, un archéologue reçoit une lettre d'un collègue de Harvard.
00:44 Cette note remet en question la découverte du Canada.
00:48 En 1912, un maçon de Lettonie achète un terrain marécageux dans les Everglades.
00:54 Il veut y construire un château grâce à un savoir oublié.
00:59 Quand l'histoire se trompe, adossie mystère.
01:04 [Musique]
01:33 [Musique]
01:39 On croit connaître l'histoire.
01:41 Mais les recueils historiques, les manuscrits trouvés, sont-ils tous des documents objectifs ?
01:48 La découverte de l'Amérique et la conquête de cet immense territoire par les Européens
01:53 recèlent encore bien des mystères.
01:56 A défaut de connaissances, dans les connues, l'imagination nous guide.
02:00 Parfois, ce qu'on veut croire nous cache l'évidence.
02:03 Parfois aussi, l'évidence n'est pas si évidente.
02:08 Ponctuel, M. Todd s'est présenté à son rendez-vous au Musée Royal de l'Ontario.
02:15 [Musique]
02:18 La lourde porte de chêne s'ouvre pour laisser le passage au petit homme étrange.
02:23 Charles Currelly dirige le Musée Royal d'archéologie de l'Ontario depuis 1914.
02:30 Il sait que son vis-à-vis lui apporte des pièces qui risquent de soulever de vifs débats,
02:35 si elles sont authentiques.
02:37 Sans cérémonie, James Dodd défait les ficelles qui retiennent son paquet,
02:42 et en dévoile le contenu.
02:44 Il s'agit de ces curieuses reliques dont Currelly avait entendu parler.
02:49 [Musique]
02:53 Pendant de longues secondes, Charles Currelly reste là, à contempler les objets.
02:58 Il est perplexe.
03:01 Charles Currelly l'ignore, mais ces reliques sont encore plus dangereuses
03:05 qu'un fauve prête à bondir sur lui.
03:08 Ce sont les arcanes d'une énigme qui pourrait bien détruire sa crédibilité,
03:12 et celle du Musée Royal de l'Ontario.
03:15 [Musique]
03:23 En 1957, Lawrence C. Witten, un antiquaire spécialisé dans les livres anciens,
03:29 vient de recevoir, comme à toutes les semaines,
03:32 des bouquins rares qu'il compte offrir à sa clientèle de collectionneurs.
03:37 En les examinant un à un, il découvre dans un ancien codex le Historia Tartarorum,
03:44 un parchemin sur lequel est tracée une curieuse carte.
03:48 [Musique]
03:52 En la regardant de plus près, il acquiert la certitude que ce document est très ancien,
03:58 qu'il s'agit d'une pièce unique.
04:02 Lawrence C. Witten réalise que cette carte a une extraordinaire valeur historique,
04:07 et espère-t-il faire à sa fortune, à condition que le document soit authentique.
04:13 Pendant 8 ans, le document va circuler en Catimini parmi les experts
04:18 qui en étudient la calligraphie, l'encre et le papier.
04:23 Mais pourquoi tout ce secret ?
04:26 Parce que la carte en question montre une anomalie qu'on ne devrait pas retrouver
04:30 sur un document réalisé dans la première moitié du 15e siècle, l'Amérique du Nord.
04:37 La carte, que l'on croit avoir été tracée par des communautés nordiques,
04:41 probablement vikings, montre le monde connu de l'époque.
04:46 Mais ce qui retient l'attention, c'est la portion Atlantique Nord.
04:50 On y voit l'Islande, le Groenland et une terre inconnue, Vinland, la terre des vignes.
04:57 La carte de Vinland, c'est une carte qui a été produite à l'époque des premières explorations
05:04 des vikings dans l'Atlantique Nord, c'est-à-dire que les vikings,
05:08 soit d'Europe ou du Groenland, ont cartographié grossièrement l'Atlantique Nord
05:14 pour indiquer finalement qu'il y avait une région de l'Atlantique.
05:19 À l'ouest de l'Atlantique, les côtes de l'Amérique avaient été connues des vikings
05:23 bien avant Christophe Colomb.
05:27 Mais comment est-ce possible ?
05:29 Après tout, les auteurs de la carte de Vinland, comme elle est connue depuis,
05:33 vivaient longtemps avant que Christophe Colomb n'entreprene son voyage.
05:41 Les vikings connaissaient-ils déjà l'existence de l'Amérique à cette époque ?
05:46 À moins que la carte ne soit après tout qu'une habile supercherie.
05:53 À l'été de 1930, un prospecteur amateur, James Edward Dodd,
05:58 explore les bois qui dongent la rive du lac Nipigon en Ontario.
06:04 Des petites quantités d'or y ont récemment été découvertes,
06:07 et Dodd espère y trouver un bon filon.
06:12 Près de Beardmore, il tombe sur un gros rocher traversé par une veine de quartz.
06:17 Cette dernière s'enfonce dans le sol.
06:20 Dodd y voit là des signes encourageants.
06:23 Le hic, c'est que la veine paraît se prolonger sous les racines d'une grosse souche.
06:29 Sans hésiter, le prospecteur y place un bâton de dynamite et court se mettre à l'abri.
06:44 La suite des événements va devenir la genèse d'une interminable controverse.
06:50 Lorsque Dodd retourne près du rocher, il remarque,
06:53 dans le petit cratère laissé par son dynamitage, un vieux morceau de fer rouillé.
07:00 Deux à main, il fouille la terre autour, puis trouve un second morceau,
07:05 puis un troisième,
07:13 et un quatrième.
07:18 Après une trentaine de minutes, Dodd peut reconstituer le puzzle de ses débris.
07:24 En fait, il y avait trois reliques.
07:27 Un bout d'épée, sous forme d'une pièce de métal,
07:33 une tête de hache, un objet à scelette,
07:39 et une troisième pièce de métal, dont on ne pouvait deviner l'utilité.
07:44 Il y avait une longue bande de métal, avec une sorte de boucle à chacun des bouts.
07:49 On a supposé que c'était une partie de bouclier, ou de quelque chose qui était attaché à un bouclier,
07:55 parce que, rappelez-vous, les boucliers de l'époque étaient faits en bois, pas en métal.
08:01 En fait, nous ne savons pas vraiment de quoi il s'agit, et la nature de cet objet demeure un mystère.
08:07 Nous avons la moitié du haut et la moitié du bas d'un sabre.
08:11 Le sabre en entier devait mesurer environ un mètre.
08:14 Et nous avons une série de fragments de petites pièces de métal
08:17 qui semblent provenir de la section médiane de la lame.
08:21 Sans réaliser la portée de sa découverte, Dodd regroupe ses artefacts près du rocher
08:27 et retourne à sa prospection.
08:30 Malheureusement, la veine de coir se révèle stérile, et le prospecteur rentre chez lui.
08:36 Laissons sur place ces bouts de fer bouillé.
08:41 Deux ans plus tard, Dodd revient dans la région de Birmore.
08:45 Ces derniers mois, il a parlé autour de lui de la découverte de l'épée.
08:51 Plusieurs amateurs d'armes anciennes se sont montrés intéressés par ces objets.
08:56 Certains lui ont même proposé de les acheter.
09:00 Dodd retourne donc sur le site, et retrouve sans peine les artefacts.
09:05 Ils n'ont pas bougé.
09:08 Il les glisse dans son sac à dos et les ramène chez lui, à Port Arthur, près de Thunder Bay.
09:18 Pendant des mois, Dodd conserve les objets dans sa cave, les exhibant de temps à autre à des amis.
09:26 Puis, à l'automne de 1936, il reçoit un appel d'un certain Charles Drake Pirelli,
09:32 curateur du Musée royal d'archéologie de l'Ontario.
09:36 Charles T. Pirelli, premier directeur du Musée royal d'archéologie de l'Ontario,
09:40 fut d'abord un ministre du culte, qui en est venu à s'intéresser à l'archéologie, d'abord en Égypte.
09:46 C'est l'individu qui a probablement fait plus que quiconque pour rassembler la collection européenne du Musée royal de l'Ontario.
09:55 Il était également très intéressé par l'histoire des armes et des armures.
10:00 Je crois que c'est son intérêt pour les armes et les armures qui l'a poussé à s'intéresser plus à fond à cette histoire,
10:05 qui allait devenir celle des reliques de Beardmore.
10:09 Curieusement, il semble que ce soit Corelli qui ait entendu parler de Dodd, et non pas Dodd qui ait appelé Corelli.
10:17 Corelli est entré en contact avec Dodd et l'a invité à Toronto en lui disant d'apporter les reliques avec lui.
10:24 De toute évidence, ils ont eu une rencontre, laquelle s'est soldée par le fait que le Musée royal de l'Ontario a officiellement acquis les reliques en 1936,
10:33 en décembre 1936 pour être précis.
10:37 Corelli est très impressionné.
10:41 Pour lui, il ne fait aucun doute que ces objets datent des alentours de l'an 1000, et qu'ils sont d'origine scandinave, probablement vikings.
10:51 Mais Corelli est bien conscient de la controverse qui lui pend au bout du nez.
10:57 S'il accepte la version de Dodd, à savoir que les objets ont été découverts près de Beardmore, cela risque de soulever l'ire de ses collègues archéologues.
11:08 Le docteur Corelli demande à l'un de ses collègues, le professeur Thomas Forsyth McElroy, attaché à l'Université de Toronto, de mener une enquête discrète.
11:20 Implicitement, Corelli croyait en l'authenticité de la découverte.
11:25 Aussi est-ce lui qui est entré en contact avec Thomas McElroy pour lui demander d'aller enquêter sur le site.
11:33 En 1937, accompagné de Dodd, McElroy s'acquittera de sa mission.
11:39 C'était donc une année après que le Musée royal de l'Ontario eut acquis les reliques.
11:44 Le Musée avait versé la somme de 500 dollars, ce qui paraît peu de nos jours, mais rappelons-nous, nous sommes en 1936, au lendemain de la Grande Dépression,
11:53 et vous devez multiplier au moins par 30 ou 40 pour avoir une idée de la somme actuelle.
11:58 McElroy avait cru l'histoire de Dodd, si bien que dans les faits McElroy apportera un appui complémentaire à ce que Corelli avait appris de la bouche même de Dodd à propos de la découverte des pièces.
12:14 Cette découverte, cette découverte archéologique, imaginez, des artefacts nordiques découverts dans le nord de l'Ontario,
12:22 apportait la preuve que les Vikings étaient venus ici 900 ans plus tôt,
12:27 que l'Ontario était le lieu et la scène de la Vinland ou Vinland des Comtes Épiques Nordiques.
12:35 C'était là une information absolument fascinante.
12:38 Mais était-ce un canular ou était-ce de l'histoire?
12:43 L'apparition des reliques de Byrnemoor sont-elles dues à une arnaque ou à une véritable découverte?
12:50 C'est la question que se pose Charles C. Corelli après avoir rencontré James Dodd.
12:55 Malgré quelques incohérences, le curateur croit les reliques authentiques et décide de les exposer dans le musée.
13:02 Si les visiteurs sont ravis de voir ces anomalies historiques, des reliques vikings découvertes aux abords des grands lacs du Canada,
13:09 les historiens, eux, se montrent hostiles à cette présentation publique.
13:14 Ce cas devient encore plus complexe quand entre en scène un homme nommé Eli Rackoth.
13:21 Dans une entrevue dans le Winnipeg Free Press, il prétend qu'il a vu ces reliques dans la maison de Dodd à Port Arthur en 1928.
13:30 Alors vous voyez ce qui se passe.
13:33 Plus tard, il se rétractera et dira avoir aperçu les reliques en 1929 ou en 1930.
13:43 Vous pouvez mesurer à quel point tout ceci devient confus.
13:47 Ensuite, un homme du nom de J.M. Hansen de Port Arthur prétendra avoir acheté des reliques vikings à un certain Jens Bloch.
13:55 Jens Bloch est un personnage intéressant.
13:58 Il fera partie de cette histoire parce qu'il est le fils d'Andreas Bloch, lequel est un peintre historique norvégien.
14:04 Intéressant parce qu'Andreas Bloch, à titre de peintre historique, aurait travaillé sur des sujets tels les légendes des vikings, l'histoire norvégienne, les légendes nordiques et ainsi de suite.
14:18 Et Hansen prétendra avoir été en possession des objets lesquels auraient disparu de sa maison, une maison qu'il possédait, alors que Dodd et ses reconnus étaient son locataire.
14:32 Mais la chose devient encore plus compliquée lorsque les deux, Raghoth et Hansen, vont plus tard se rétracter et nier leurs affirmations.
14:42 Longtemps, on a cru que ces objets avaient appartenu à un gentleman originaire de Norvège, lequel s'était installé à Port Arthur, et que Dodd les lui aurait achetés.
14:55 Ensuite, il aurait prétendu les avoir déterrés et aurait raconté à Corelli qu'ils avaient été trouvés in situ, c'est-à-dire dans le lieu actuel, dans le sol.
15:08 Andreas Bloch aurait fait don de quelques reliques à son fils, reliques que ce dernier aurait cédées à Hansen pour s'acquitter de sa dette.
15:18 Ce dernier, ne sachant trop quoi faire avec ses vieux bouts de métal, les aurait simplement déposés dans la cave de sa maison de Manchester Street où, deux ans plus tard, le nouveau locataire, James Edward Dodd, les aurait découverts.
15:34 C'est à son insu, sous-tient Hansen, que Dodd a récupéré les dix artefacts pour les vendre au Musée royal d'archéologie de l'Ontario.
15:43 Quant à l'histoire de leurs découvertes près de Byrne Moore, Hansen se montre on ne peut plus clair. Tout cela n'est qu'une fable inventée par Dodd.
15:53 L'affaire des reliques de Byrne Moore devient scabreuse.
15:58 En 1957, le Musée royal de l'Ontario demande à un journaliste du Globe and Mail, Robert Cow, de reprendre l'enquête à zéro.
16:08 La plupart des principaux témoins, dont James Dodd, sont décédés et ceux qui restent n'ont rien de plus à ajouter à leur déclaration d'antan, sauf un, Walter Dodd, le fils adoptif de James Dodd.
16:22 Voilà qui est intéressant. En 1956 et 57, nous avons une nouvelle enquête, ouverte par le Musée royal de l'Ontario.
16:31 Et c'est là que le fils adoptif de Dodd, Walter, prétendra qu'en 1930 ou 1931, alors qu'il avait environ 12 ou 13 ans,
16:41 il avait aperçu des objets métalliques que son père adoptif avait amenés à Byrne Moore pour présumément les laisser dans une cabane là-bas.
16:49 Le garçon aurait vu, et c'est là une citation du témoignage de Walter Dodd, qu'il aurait vu Dodd partir pour la cabane de Byrne Moore et revenir les mains vides.
17:07 C'est plus tard qu'il aurait récupéré les objets.
17:13 Donc Walter Dodd, de 1930 à 1939, jure que l'histoire de son père adoptif est vraie.
17:21 Maintenant, en 1956, il se rétracte et affirme que toute l'histoire est fausse, amenant tout le monde à croire que toute l'affaire est un canular.
17:30 Mais c'est ici que cela devient encore plus complexe, parce que la veuve de Dodd affirmera que le garçon voulait à son père adoptif
17:41 et qu'il a fait sa déclaration uniquement par malice pour se venger de son père.
17:48 Qu'allons-nous faire avec ça ?
17:52 Dans la controverse, le musée royal de l'Ontario retire les reliques de ses présentoirs et les dépose dans une réserve.
18:00 À cause de la controverse, les reliques furent retirées de la vue du public et mises dans la réserve.
18:08 Elles y resteront jusque dans les années 1980.
18:12 À la fin des années 1980, elles ont été exposées de nouveau, parce que peu importe ce qu'on peut penser de James Edward Dodd,
18:19 de sa découverte, de toute la polémique entourant l'affaire de ce qui est vrai et de ce qui est faux, on peut se gratter la tête,
18:25 mais un fait demeure, les objets eux-mêmes sont authentiques.
18:28 Et comme ils sont authentiques, on peut laisser de côté l'histoire de Beardmore, cesser de poser le canular et l'histoire, l'histoire et le canular.
18:35 Il n'y a aucune raison qu'ils ne soient pas exposés.
18:40 Dans l'affaire des reliques de Beardmore, ce n'est pas l'authenticité des artefacts qui pose problème, mais les circonstances de leur découverte.
18:49 Les objets sont vrais, les objets sont authentiques.
18:53 Ils comptent parmi les exemples les plus intéressants des artefacts de la culture scandinave et viking que nous ayons au musée royal de l'Ontario.
19:01 Mais il en reste à leur propos, y compris les circonstances de leur découverte, tout cela est suspect.
19:06 Tout peut être remis sur la table, tout est ouvert à la critique.
19:10 Les reliques sont exposées depuis au moins la fin des années 1980, et c'est parce que les reliques sont parfaitement vraies, parfaitement authentiques.
19:20 Il est peu probable que les reliques de Beardmore démontrent un jour l'existence d'un camp viking précolombien au nord de l'Ontario, si loin dans les terres.
19:30 Vu les nombreux témoignages contradictoires et les démentis répétés, la découverte de ces objets vikings demeurera sans doute un mystère à jamais.
19:41 Il y a un grand pas entre parler de la présence des vikings à Terre-Neuve et sur la côte est américaine,
19:48 et évoquer la possibilité que ces vikings aient pris leur vacances d'été dans le nord-ouest de l'Ontario.
19:55 En ce qui me concerne, c'est tirer un peu fort sur l'élastique.
19:58 Quoi qu'il en soit, la réponse la plus prudente est "Nous ne le savons pas !".
20:04 Les reliques de Beardmore ont-elles été présentées de manière malhonnête par James Dodd ?
20:12 Peut-être.
20:14 Mais dans cette oscillante hypothèse, des preuves s'accumulent sur une ancienne occupation européenne de l'Amérique du Nord, et ce, bien avant Columbus.
20:23 Des marques très anciennes sur des pierres, des ruines inexplicables, défient l'histoire officielle.
20:30 La mystification peut-elle tout justifier ?
20:34 Confortablement installé dans son bureau, le professeur et archéologue Thomas E. Lee a reçu la réponse qu'il attendait de Barry Fell, un épigraphe amateur de l'université Harvard.
20:49 Pour l'archéologue, cette lettre est peut-être l'aboutissement d'une quête qu'il mène depuis maintenant neuf ans.
20:56 La missive confirme en effet ce que le vieil archéologue n'avait osé espérer.
21:01 Barry Fell affirme que les marques apparaissant sur les pierres de Sherbrooke seraient des inscriptions d'origine phénicienne.
21:09 A cette seule pensée, le vieil archéologue ne peut s'empêcher de sourire.
21:18 En 1904, lors des travaux d'aménagement d'une église de Planktonville au Québec, des terrassiers découvrent deux pierres couvertes de marques étranges.
21:28 Il s'agit en fait des deux moitiés d'une même roche coupée en deux.
21:33 Pendant quelques jours, ces pierres vont devenir des objets de curiosité.
21:39 Puis, à la fin des travaux, un villageois les récupère pour les incorporer aux marches de pierres de sa maison.
21:47 Elles y resteront pendant des années.
21:50 Puis, vers 1910, le nouveau curé de Planktonville décide de les envoyer au musée du séminaire de Sherbrooke, convaincu de leur valeur historique.
22:01 C'est là que l'archéologue Thomas Ely les découvre à l'automne de 1966.
22:07 Thomas Lee était attaché à l'Université Laval. Il y avait un institut d'études nordiques à l'Université Laval.
22:15 Il a proposé, par exemple, justement, la présence de vikings dans le Grand Nord québécois parce qu'il a fait des rochers dans le Grand Nord québécois.
22:23 Et puis, il a vu les pierres de Plankton et puis, il lui disait que c'était authentique.
22:28 Pour des chercheurs comme Gérard Leduc, les marques sont beaucoup trop définies pour n'être que les empreintes de l'érosion.
22:35 Je me suis retrouvé en contradiction avec un professeur de l'Université Sherbrooke, un professeur Dubois,
22:41 qui lui maintenait que c'était des dis-aclats, c'est-à-dire un phénomène géologique de dissolution.
22:47 Mais, puisque les deux plaques de pierre devraient représenter images miroires des deux côtés, et ce n'est pas le cas.
22:55 Et puis, bon, j'ai examiné ça, puis alors, on voit des traits qui sont tous sur un même horizon.
23:02 Mais en plus de ça, il y a d'autres petits traits qu'on n'a jamais regardés, que j'ai découverts sur les photos.
23:07 Les photos nous révèlent souvent des choses qu'on ne voit pas quand on est devant l'objet.
23:12 Et mon impression, c'est qu'il s'agit bien d'un pétroglyphe d'origine humaine,
23:18 possiblement de l'O-Gam, c'est-à-dire des traits d'une ancienne écriture alphabète celtique.
23:25 Si ces inscriptions sont effectivement de nature celtique, cela signifie que les voyageurs venus de pays scandinaves
23:33 ont non seulement devancé Christophe Colomb en Terre d'Amérique, mais qu'ils y ont aussi établi des colonies.
23:40 Ce sont ces mêmes explorateurs qui pourraient être responsables de l'une des plus surprenantes énigmes de pierre d'Amérique du Nord,
23:48 Mystery Hill.
23:50 Mystery Hill est en fait trois structures en une, sur un acre.
23:56 C'est un ensemble de structures de pierres entourées sur douze acres par une série de murs dont certaines pierres présentent diverses composantes de calendriers.
24:05 Entourant le tout, vous avez cent acres de forêts où nous continuons à faire des découvertes ici et là.
24:12 Situé près de Nord Salem au New Hampshire, Mystery Hill se présente comme un ensemble de chambres basses,
24:19 de cavernes et de murets construits à la manière de ces tumulus que l'on retrouve un peu partout en Europe de l'Ouest et dont certains remontent à 5000 ans.
24:29 Avec d'autres constructions mygalithiques à la symbolique mystérieuse, les Cairns, dont ceux de Scarabrae, dévoilés au monde par une violente tempête en 1850,
24:39 soulèvent encore bien des questions sans réponses.
24:43 En Amérique, Mystery Hill, qui couvre plus de douze hectares, est connu depuis des générations, et personne ne sait exactement qui l'a aménagé.
24:52 L'identité des constructeurs de Mystery Hill demeure à ce jour un mystère.
24:56 Nous savons que nous avons affaire à une culture qui remonte à 2000 avant Jésus-Christ
25:00 et qui travaillait avec des outils de pierre pour graver des calendriers solaires, lunaires, stellaires, très précis.
25:08 La présence de pierres alignées en fonction de certains événements astronomiques, comme à Stonehenge en Angleterre, accrédite l'hypothèse d'une origine européenne du site.
25:17 Rien d'étonnant à ce que l'endroit ait été officiellement rebaptisé en 1982 « America's Stonehenge ».
25:26 Nous savons que les sites diffèrent beaucoup de ceux qu'on trouve en Europe.
25:30 Il y en a environ 50 000 en Europe et nous en avons à peu près 800 dans le nord-est de l'Amérique.
25:34 Il y a toutefois une grande ressemblance entre la structure, les surfaces, la forme, l'orientation et les chambres.
25:39 Tout cela ressemble beaucoup au site d'Europe de l'Ouest.
25:42 C'est pourquoi nous pensons que ce site peut avoir une relation avec ceux-ci, peut être construit par les mêmes gens.
25:47 Les structures comme celles de Mystery Hill existeraient à d'autres endroits le long de la côte est de l'Amérique du Nord.
25:54 On trouve des constructions de pierres partout en Nouvelle-Angleterre et dans le nord de l'État de New York.
26:01 En fait, il est plus difficile de dresser une liste des endroits où il n'y en a pas que des endroits où il y en a.
26:07 Les structures de Mystery Hill peuvent tout aussi bien avoir été aménagées il y a 1000 ans par des voyageurs venus d'Europe
26:15 que par des pionniers irlandais venus s'installer dans la région il y a 250 ans.
26:20 Il y a différentes théories sur l'identité des gens qui ont construit ces sites.
26:25 Certains croient que c'est relativement récent, quelques centaines d'années.
26:28 Nous savons que les Amérindiens vivaient ici, au New Hampshire, il y a 10 000 ans.
26:32 Mais nous ne croyons pas qu'ils soient l'origine de ces sites.
26:35 Nous croyons que ce sont des gens de l'extérieur qui ont construit ça, des gens du vieux monde,
26:39 probablement d'Europe de l'Ouest, où il y a à peu près 50 000 sites semblables.
26:44 Si beaucoup d'historiens et d'archéologues admettent qu'il est possible que des populations venues d'Europe du Nord
26:52 aient débarqué en Amérique longtemps avant Christophe Colomb,
26:55 ces mêmes scientifiques jugent insuffisant que l'épreuve présentée jusqu'à maintenant pour soutenir cette hypothèse.
27:02 Invariablement, nous avons tout juste assez d'informations pour suggérer que nous sommes sur la bonne piste.
27:10 Si vous croyez en une théorie spécifique, vous trouvez les indices pour croire que, oui, vous êtes sur la bonne voie.
27:17 Mais quand vous prenez du recul et que vous regardez l'ensemble des autres matériaux qui ne coïncident pas,
27:22 vous réalisez qu'au bout du compte, ce n'est peut-être pas ça.
27:26 C'est triste à dire, mais dans le domaine de l'archéologie historique, par exemple,
27:33 c'est un peu comme une chasse gardée, et ceux qui maintiennent une certaine philosophie, une certaine théorie,
27:40 la défendent, bec et ongle contre n'importe qui autre qui va proposer le contraire ou proposer des avenues différentes de ce qui est accepté aujourd'hui.
27:54 Dans son livre "Histoire inconnue des hommes depuis cent mille ans", Robert Charou soutient que plusieurs grands monuments de l'histoire
28:06 n'auraient pas pu être érigés sans un savoir supérieur.
28:10 Selon lui, les architectes des pyramides égyptiennes et mayas étaient nécessairement des gardiens de secrets fantastiques.
28:17 Un secret que connaissait peut-être un Lettonien qui débarqua à New York en 1912, un certain Edward Ledy Camille.
28:32 Armés de lampes de poche, les deux adolescents s'avancent en catimini dans la forêt.
28:37 Se balader en pleine nuit dans ce secteur boisé des Earl Glades peut rapidement se changer en excursion périlleuse.
28:44 À l'orée du bois, ils distinguent celui qu'ils ont vu nus les pieds.
28:51 L'énigmatique M. Ed, un immigrant qui interdit à quiconque de s'approcher de son mystérieux chantier.
29:00 Il n'y travaille que la nuit selon les rumeurs.
29:03 Les adolescents évitent tout bruit.
29:07 Ils ne veulent surtout pas être repérés par l'homme qui semble chercher quelque chose dans le chantier mal éclairé.
29:13 L'homme regarde soudain leur direction.
29:18 Les adolescents n'osent plus s'enfuir, même s'ils pensent apercevoir un immense rocher flotter dans les airs face à eux.
29:26 Hiberlués, les deux adolescents s'interrogent du regard.
29:30 Qui les croira ?
29:32 Depuis quelque temps, les habitants de Florida City s'interrogent sur l'homme à la bicyclette
29:41 qu'ils aperçoivent occasionnellement transportant de vieux objets rouillés et des câblages défaits.
29:47 Personne ne sait exactement d'où vient ce jeune immigré, ni ce qu'il fait.
29:52 Edward Leedskalnin
29:54 Edward Leedskalnin était un homme simple, issu d'une famille tout aussi simple,
29:59 qui vivait en banlieue de Riga, en Lettonie.
30:03 Enfant, Ed était très malade, ça nous le savons.
30:07 Il avait abandonné ses études en quatrième année parce qu'il ne pouvait pas se rendre à l'école tous les jours.
30:12 Il s'est alors mis à la lecture.
30:14 Il a lu des livres sur l'Atlantide, sur le magnétisme, sur Stonehenge, sur les Mayas.
30:18 Tout ce qu'il lisait était en rapport avec le magnétisme, l'époque de l'Atlantide et les temps anciens.
30:24 À l'âge de 26 ans, il s'est fiancé à une jeune fille de 16 ans nommée Agnes Scuffs.
30:33 Mais la veille de la cérémonie du mariage, Agnes lui a dit « Non, je ne t'épouserai pas ».
30:40 Et dès le lendemain, Ed le cœur brisé s'embarquait vers l'Amérique.
30:46 En 1920, atteinte d'une forme de tuberculose, Ed décide de s'établir plus au sud pour profiter du climat.
30:54 Il est probable qu'Ed s'ait fait conseiller par un médecin de déménager en Floride,
31:00 parce qu'il n'y avait pas de traitement pour la tuberculose, sinon le soleil.
31:04 Et c'est comme ça qu'Ed s'est retrouvé sur les routes de Floride dans les années 1921-22.
31:12 En 1923, il acquiert un terrain à l'extérieur de Florida City, un secteur marécageux à la frontière des Everglades.
31:20 Une fois guéri de la tuberculose, Ed décide de rester à Olmsted, en Floride, où il achète 10 acres de terrain pour 10 dollars.
31:31 Il se met à gratter la terre de surface et découvre un filon de calcaire, chaud au carbonate de calcium, que nous appelons corail.
31:40 C'est alors qu'il se met à creuser et à sculpter un château.
31:43 C'est là qu'il entreprend, dans le plus grand des secrets, la construction d'un château à la mémoire d'Agnès, sa "sweet sixteen", comme il la surnomme avec affection.
31:53 Il a construit Coral Castle essentiellement pour que son amoureuse de 16 ans change d'idée.
31:59 Elle avait décidé de ne pas l'épouser, ce qui l'avait humiliée, et poussée à quitter la Lettonie.
32:08 En arrivant en Amérique, il s'est retrouvé à construire un château.
32:12 Il n'avait pas d'argent, mais son père était un maçon et il savait travailler la pierre.
32:16 C'est comme ça que tout a commencé, comme ça qu'il a exprimé ses émotions en les cristallisant en quelque sorte dans la pierre, avec l'espoir d'impressionner Agnès et lui faire changer d'idée.
32:31 Si c'était d'une jeune fille de 16 ans qui avait refusé d'épouser Edward Litzkanin, Coral Castle n'aurait jamais existé.
32:38 Ce jeune homme solitaire, l'esprit romantique à soi, est sans son sou.
32:49 Tout ce qu'il semble posséder, c'est une vieille bicyclette.
32:52 Son physique est frêle, mais de son regard émane une certaine vivacité d'esprit inutile, puisqu'il ne semble la partager avec personne.
33:01 Ed est définitivement quelqu'un de très secret.
33:04 C'était un type qui n'avait pas d'argent, c'était un homme de petite taille, mais qui avait l'intelligence de créer des outils simples pour servir de levier qui pouvaient déplacer des rochers énormes avec des moyens de fortune.
33:26 Au cours des quatre années qui suivent, Litzkanin va ériger sur ses terres, tel un gigantesque puzzle, une immense enceinte à l'intérieur de laquelle il aménage des jardins, des estrades et des tours.
33:39 En faisant cet ouvrage, Ed essayait de démontrer qu'il avait compris les secrets complexes des grandes pyramides, le Stonehenge, des Mayas, des Peruviens.
33:51 C'était une sorte de jouet éducatif, si vous voulez, qu'il utilisait pour enseigner aux gens.
33:56 Une pierre symbolisait le menhir de Stonehenge, de manière à expliquer « j'ai compris le secret de Stonehenge », une autre pour les pyramides, les Mayas, les Peruviens et ainsi de suite.
34:06 Et toutes ces pierres étaient emménagées sur le site.
34:08 L'une d'entre elles, sa table de pierres en forme de cœur, pesait, croyez-le ou non, près de 2500 kilos.
34:15 Et il se justifiait en disant « je suis un homme pauvre et je n'ai pas toujours de l'argent », disait-il.
34:20 « Et si je n'arrive pas à donner à Agnès un cadeau de Saint-Valentin, quand nous nous asseoirons ensemble pour dîner à la table de Saint-Valentin, elle se rappellera que je l'aime, même si je suis distrait de nature. »
34:32 Tout est fait de corail.
34:36 Des murs d'enceinte au meuble, en passant par les portes et les fontaines.
34:42 Cet immeuble à passion est entièrement fait de blocs de pierres, sculptés à même les bancs coralliens, assemblés, semble-t-il, uniquement grâce à des outils rudimentaires faits de vieilles pièces de voiture et de ferraille recyclées.
34:55 Peu à peu, l'art secret de Lady Cannon alimente les plus folles rumeurs.
35:02 Les jeunes affirment même d'avoir vu déplacer d'immenses blocs de pierres en les faisant flotter dans l'air.
35:10 Et quand on demande au principal intéressé le secret de Coral Castle, celui-ci se contente de dire qu'il maîtrise l'art des constructeurs de pierres.
35:18 Ed reste vague à souhait. Il parle d'énergie, de magnétisme. Un discours aussi nébuleux qu'armétique.
35:26 En 1937, Ed, Lady Cannon, pour attirer plus de touristes, décide de déménager son château de corail à Olmsted.
35:40 À 16 kilomètres plus au sud en bordure de l'autoroute 1.
35:43 Un projet titanesque.
35:48 Il avait commencé à construire Coral Castle à Florida City, mais nous croyons qu'il avait pu faire une sorte de repérage, car comme il achevait Coral Castle, ce qui représente 1100 tonnes,
36:02 il change brusquement d'idée, arrive avec un camion et commence à déménager Coral Castle depuis Florida City jusqu'à Olmsted, 16 kilomètres plus au sud, là où l'on se trouve aujourd'hui.
36:13 Il s'était déjà tellement avancé à construire quelque chose au milieu de nulle part dans les Everglades, là où il n'y avait aucun accès, qu'il s'est dit,
36:21 « Après le plan A, c'est le plan B, déménageons tout ça sur un meilleur site. »
36:28 Et je pense qu'à la fin, ce n'était plus son amour de jeunesse qui le motivait, mais bien davantage l'admiration du public.
36:34 L'annonce de cette relocalisation amène son lot bénévole. Mais Ed n'a nul besoin de cette aide.
36:43 Ed préférait être seul.
36:46 C'est dangereux de travailler avec ces grosses pierres. Le moindre faux mouvement peut provoquer une blessure grave.
36:57 Alors naturellement, lorsqu'il y avait des visiteurs, il cessait toujours de travailler.
37:01 Certains disent que c'est parce qu'il ne voulait pas qu'on l'observe, mais je crois que la principale raison était qu'il n'est pas sécuritaire de continuer à travailler quand on a des visiteurs.
37:11 C'est seul qu'il a construit son château, et c'est seul qu'il compte le déplacer. Ou presque.
37:20 Pour mener à bien son projet, Ed n'a recours qu'à une plateforme, construite par lui-même et à la machinerie agricole d'un voisin.
37:28 Un homme s'est présenté. Ils ont déjeuné ensemble et l'homme, un conducteur de camion, lui a demandé « qu'est-ce que vous aimeriez que je fasse ? »
37:35 Et Ed lui a répondu « reculez votre véhicule et je vais charger cette pierre de 30 tonnes sur votre camion. Ensuite, nous allons l'amener par l'autoroute de Key West jusqu'à Homestead pour la décharger sur mon nouveau site. »
37:49 À Homestead, les gens ont aperçu ce gros camion avec des pneus comme des ballons, déménagés des éléments du château jusqu'au milieu du village.
37:57 Mais personne n'a jamais vu Ed charger le camion. Quand il a engagé Moser, c'était simplement pour conduire le camion.
38:06 Un beau jour, le chauffeur de camion décida de surprendre Ed. Alors, il est retourné à son camion et a attendu 15 minutes avant de revenir à la harte pour voir où en était Ed.
38:16 Il était là, les bras croisés, et lui a dit « je t'attendais, les pierres sont prêtes, allons-y ».
38:21 Et on ne pouvait jamais surprendre Ed, car il avait une sorte de sixième sens. Il avait l'habitude de dire aux gens qu'il pouvait sentir leurs vibrations lorsqu'il se déplaçait sur le sol.
38:30 Comme un diapason, il était sensible à l'ensemble de la nature du monde qui l'environnait.
38:35 Ce que tous croyaient impossible est devenu réalité. Au nouvel emplacement, l'étonnante construction devient une attraction encore plus populaire.
38:45 Quand les gens demandaient à Ed comment il avait fait, oui c'est vrai, il demeurait toujours très évasif. Il ne répondait jamais complètement à la question du comment.
38:55 Mais c'était dans son intérêt de rester vague parce qu'après tout, ceci est un parc d'attractions.
39:01 Il voulait que les gens viennent ici, payent leur 25 cents, ou leur 10 cents au début, parce que c'était son gagne-pain.
39:08 En gardant le mystère, les gens venaient pour visiter, ils étaient curieux.
39:14 Aussi lorsqu'il posait des questions, il n'y répondait qu'à moitié.
39:19 Faisant toujours référence à ses connaissances sur les proportions, les lois de la gravité et tout le tra la la, mais sans jamais entrer dans les détails.
39:29 Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, Ed Ladycanon abandonne ses travaux d'architecte pour se consacrer presque uniquement à des recherches sur le magnétisme et l'électricité.
39:43 Il soutient que toute matière se compose d'aimants individuels et que la polarité à l'intérieur de la matière produit des phénomènes mesurables et utilisables dans l'espace.
39:54 Le contrôle de ce magnétisme est-il le secret de Coral Cason ?
40:02 Ed voulait laisser un héritage aux générations futures afin de prouver qu'il comprenait ses secrets.
40:08 Il voulait également laisser une histoire d'amour derrière lui. Il voulait prouver aux gens à quel point il aimait Agnes.
40:14 Aujourd'hui, n'importe qui vous dirait que Agnes était un leurre visant à dissimuler la portion scientifique de Coral Cason, mais c'est faux.
40:23 Le premier homme que j'ai interviewé, M. J.T. Bullard, m'a raconté qu'à plusieurs reprises, lorsqu'il rendait visite à Ed le soir, celui-ci regardait l'océan en direction de la Lettonie et lui disait,
40:34 « J.T., un jour, Agnes va revenir de Lettonie. Elle va traverser l'océan. Elle va venir ici pour m'épouser, à Coral Castle. »
40:42 Et en attendant que cela arrive, moi, j'attends Agnes.
40:47 Ceci était très important dans sa vie. C'est là que le château et la dimension scientifique se rencontrent.
40:53 Et c'est ce qu'il voulait démontrer. C'est qu'il nous parlait avec les mêmes pierres que l'on retrouve dans les pyramides ou à Stonehenge,
40:59 et que ce sont là des pièces oubliées qui nous racontent qu'un homme est venu sur cette planète et a décidé de nous livrer les secrets de l'univers.
41:06 Mais il a dissimulé ses secrets dans les pierres. Et si vous voulez savoir ce qu'il savait, vous devez lire les livres. Vous devez travailler.
41:15 C'était un Lettonien, un dur travailleur qui n'aimait pas la facilité.
41:18 Alors si vous voulez connaître les secrets de Coral Castle, vous devez l'étudier et lire ses livres.
41:24 Et c'est ce qu'il voulait que vous fassiez. Et comme vous allez commencer à découvrir ces petites portions du secret,
41:29 il vous accompagnera en vous racontant l'histoire au fur et à mesure que vous avancerez.
41:35 En décembre 1951, Ed, âgé de 64 ans, décède, emportant avec lui son extraordinaire secret.
41:44 Depuis son décès, une foule de chasseurs de mystères se sont attaqués à l'énigme de son château de Corail.
41:51 Comment ce petit bonhomme de 1,52 m et d'à peine 45 kg s'y est-il pris pour tailler, déplacer et assembler ces immenses blocs de coraux,
42:01 lui qui n'avait pour seul moyen de transport qu'une bicyclette ?
42:08 Nous avons des photos de lui en action, alors qu'il utilise un immense trépied fabriqué à partir de troncs d'arbres qui poussent dans cette région.
42:18 On les appelle les Dade County Pintrees. Ils sont droits comme des poteaux de téléphone et durs comme des rochers.
42:23 Avec ça, il avait fabriqué plusieurs trépieds. Et avec ces trépieds, il était capable de soulever partiellement les pierres,
42:31 de sorte que le déplacement des pierres pouvait par la suite se faire sur des rouleaux.
42:37 Et ce qui se fait sur des rouleaux, c'est que les blocs sont faits sur des rouleaux.
42:39 Sur de rares photographies prises lors de la construction du Coral Castle, on peut voir un dispositif formé de trois poteaux de téléphone,
42:46 disposés en tripode et surmontés d'une boîte carrée. Des câbles ou des fils sortent de cette boîte et pendent entre les poteaux.
42:54 Aucun dispositif de ce genre n'a été trouvé dans l'atelier de Head après sa mort.
42:59 En 1992, au lendemain de l'ouragan Andrew, des G.I. se seraient livrés à une fouille minutieuse des lieux.
43:06 Tout au fond d'un puits, ils auraient découvert la mystérieuse boîte dont Head se servait pour déplacer ses pierres,
43:13 et qui serait depuis entreposée dans un lieu secret.
43:17 Aujourd'hui, Coral Castle est une importante attraction touristique.
43:24 Chaque année, des milliers de visiteurs s'émerveillent devant le travail accompli en ces lieux.
43:31 Certains croient que le secret de Head Lelikanen reposerait sur une nouvelle connaissance dans l'utilisation des forces présentes dans la matière.
43:38 D'autres résument plutôt que la magie de Head tient en un mot, la persévérance.
43:44 Nous avons vu ce que nous avons vu. Nous avons des affidavits, nous avons des photos, nous avons des marques sur les pierres qui montrent la façon dont il les a déplacées.
43:55 Encore une fois, sans entrer dans les détails, Head a utilisé des outils simples qu'il a trouvés dans un cimetière d'auto voisin,
44:01 et qu'il a su adapter pour déplacer ses pierres, toujours petit à petit.
44:06 Head ne possédait qu'une seule richesse en grande quantité, et c'était le temps.
44:11 Du passé, on connaît de brefs moments, entrecoupés de vastes périodes ouvertes aux spéculations.
44:20 Pendant mal ans, les archéologues nous surprennent avec de nouvelles découvertes qui parfois contredisent ce que nous pensions savoir.
44:27 Les grands musées du monde, eux, possèdent de nombreuses pièces qui sont conservées à l'abri du regard des visiteurs.
44:35 S'ils étaient mis en vitrine, ces objets apporteraient plus de questions que de réponses.
44:41 Napoléon disait que l'histoire est une série de mensonges sur lesquels on est tous d'accord.
44:48 Preuve que l'histoire peut se tromper, ou nous tromper.
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