Reportage -
Février 1978 -
Comm FRA
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00:00 -Gauche, gauche, gauche, droite, droite, droite, droite, gauche, c'est bon, ça marche.
00:06 -Mais si, c'est une question de technique, de méthode, peut-être aussi de moyens.
00:09 -Oui, mais c'est pas tant une question de moyens. Je vous dis, le moyen, il y a beaucoup d'équipes.
00:16 Moi, je me promène un peu sur tous les terrains de la France, il y a beaucoup d'équipes qui ont de très gros moyens.
00:20 Mais il suffit peut-être d'utiliser certaines formes de travail différentes.
00:27 -Par exemple ? -Eh bien, par exemple, le travail avec opposants, pour mettre les joueurs dans les conditions les plus près possibles de la réalité.
00:36 -Les autres, vous partez l'opposition par une position groupée, et on se déploie jusqu'au bout.
00:43 Le voleur, il va arriver évidemment, parce que vous serez en retard, mais ça n'a pas d'importance.
00:46 Bon, quand vous êtes passé, que vous êtes arrivé au bout, vous venez vous mettre derrière, et on tourne comme ça, on va le faire 4 ou 5 fois.
00:54 Il y a la préparation physique, la préparation de l'individu pour pouvoir faire face à ce jeu difficile.
01:01 -Et ça, c'est relativement limité en rugby, parce qu'au fond, les garçons, vous les avez... -Oui, c'est limité parce que...
01:06 -Une matinée, une après-midi par semaine. -Voilà, c'est ça. Parce qu'on ne les a pas assez.
01:09 Et parce que le rugby est encore resté en arrière par rapport aux compétitions.
01:15 -Mais c'est peut-être une chance, parce que qu'est-ce que ça deviendrait si on avait affaire à des super athlètes comme les Américains ?
01:20 -Eh bien, pourquoi pas. Moi, je pense que le rugby gagnera à ce que les joueurs soient beaucoup plus athlétiques, soient beaucoup plus prêts.
01:28 -Ça deviendra un autre jeu. -Ça deviendra un autre jeu, mais ça n'a pas d'importance. Les règles évolueront aussi.
01:31 -Alors, on parle beaucoup de la préparation psychologique de Béziers. -Oui, oui, oui.
01:36 -Ah, ça, c'est un domaine... -Quelque chose d'un peu mystérieux, encore.
01:38 -Non, non. Moi, je n'ai rien, je n'ai jamais rien caché, et il n'y a rien de mystérieux dans...
01:45 -Parce que les joueurs sont dans le noir, dans le mystère, dans le noir.
01:47 -Oui, dans quelques domaines que ce soit, dans la mesure où on peut avoir les vestiaires sombres, mais quand vous allez à l'extérieur, vous utilisez ce que vous avez.
01:55 -Donc, le noir, c'est vrai.
01:57 -Non, c'est vrai en partie, ça a été réalisé quelques fois, mais enfin, pas. Je vous dis, les conditions matérielles ne se prêtent pas à cette recherche, à cette démarche. Malheureusement, d'ailleurs.
02:08 -Vous voulez que je le refaite ? -Non, non plus. Non, non, non. N'exagérons pas. Mais non, oui, mais il se brode beaucoup de choses. Non.
02:14 -Pour le rugby, il faudrait aussi une bonne diététique, mais là, c'est peut-être un peu plus dur.
02:17 -Oui, vous savez la diététique du joueur de rugby. Alors là, c'est quelque chose... -Alors, donc ?
02:21 -Aller supprimer le vin à un joueur de rugby de Véziers, ce serait quelque chose... On se ferait brûler sur le bûcher.
02:27 -Tour ! -Allez, chouchou, on est là.
02:32 -Vous étiez un admirateur des All Black de la grande époque.
02:37 -Il est certain que les All Black de l'Occor m'ont merveilleusement impressionné par ce jeu pensé, et ce jeu pensé au niveau de toutes les lignes.
02:46 -Parce qu'on nous a fait le reproche de ne jouer qu'avec les avants. Je peux vous dire que notre souci constant a été de faire participer tout le monde. Et ça, de tout temps.
02:54 -A Véziers, c'est quand même avant tout un pack. -Non, A Véziers, c'est une équipe. Ce n'est pas un pack. C'est pas vrai. Je m'inscris en faux contrat.
03:02 -C'est une équipe. Vous viendrez, vous demanderez à un hélier, vous demanderez à un centre. Si c'est un pack, vous verrez.
03:08 -Si les gars ne vous disent pas qu'ils participent activement à tous les niveaux et qu'ils prennent du plaisir à ce jeu.
03:16 -Qu'est-ce qui fait gagner Véziers ? -Ce sont ces joueurs, d'abord. C'est cet ensemble de joueurs qui fait que peut-être...
03:23 -En particulier, il y a des postes clés. Nous avons des joueurs remarquables. Il y a des joueurs qui pensent...
03:28 -Vous vous souviens des juniors, là ? -Oh oui. Écoutez, dans la première finale que nous avons jouée, il devait y en avoir 12 ou 13.
03:35 -Alors là aussi, vous comprenez, on nous fait un reproche. On l'a écrit. Il allait chercher des joueurs. Et on ne va chercher personne, d'ailleurs.
03:41 -Ça nous est arrivé, comme tout le monde. Mais enfin, nous formons nos jeunes.
03:45 -Si ces joueurs... -A Véziers, les jeunes joueurs ne sont pas seulement formés au club. Ils peuvent l'être dès le lycée où Raoul Barrière est professeur d'éducation physique, de rugby, surtout à la section sport-études.
03:56 -Ceux qui ne le respectent pas du tout, ce sont ceux qui sont à côté, qui commencent à venir ici, annilant, mais alors d'une façon définitive, toute velléité offensive de l'équipe qui a conquis le ballon et qui s'est évertue à le conquérir pour précisément essayer de faire quelque chose d'améliorer.
04:14 -Vous avez dit ou écrit quelque part que, en restant dans le cadre de rugby, tout s'apprenait. Mais c'est un peu la négation du talent ou du génie. Alors Max Rousier, il n'avait rien appris, lui.
04:24 -Ah si. Moi, je crois qu'au contraire. Écoutez, il n'y a pas de grands peintres, de grands musiciens ou de grands artistes qui n'aient pas travaillé.
04:32 -On peut pas dire les dons. -Ah, moi, je ne crois pas aux dons. Je crois... -Et le génie. -Le génie, oui, le génie existe, c'est sûr. Il y a des qualités de base, mais il y a surtout du travail.
04:43 -Et les gens qui réussissent le mieux sont des gros travailleurs, sont des gens qui ont remis sur le métier sans cesse. Et c'est grâce à ça qu'ils réussissent et qu'ils sont meilleurs que les autres.