C'est quoi un peintre sur mobilier ? Alain CORBEL
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00:00 Chaque matin ici sur France Bleu Touraine et France 3 Centres Val-de-Loire, nous découvrons des métiers mal connus ou carrément inconnus.
00:07 C'est avec vous Emilie Mendoza dans C'est mon boulot. Bonjour Emilie.
00:10 Bonjour.
00:10 Et votre invité ce matin est peintre sur mobilier.
00:13 Et c'est un métier que je ne connaissais pas du tout avant de vous rencontrer Alban Corbel. Bonjour.
00:19 Bonjour Emilie.
00:19 Vous-même, comment vous avez découvert ce métier ?
00:22 En cherchant un petit peu une activité qui pouvait concilier à la fois le plaisir du graphisme et puis l'amour du mobilier ancien.
00:32 Et ça consiste en quoi concrètement ? On vous donne une chaise et hop, trois coups de pinceau ?
00:37 Un peu de chose près c'est ça, oui, un peu de chose près. On me confit une chaise, je la démonte entièrement, je la décape, je la ponce, je la retinte.
00:45 Et puis après j'applique un graphisme qui met assez propre et puis je vitrifie le tout pour la protéger.
00:53 Vous vous donnez une deuxième vie à nos meubles de tous les jours ?
00:57 C'est de donner une nouvelle vie à du mobilier ancien qu'on a plus trop en amour comme on dit.
01:03 Et puis ça permet de les intégrer avec un intérieur un peu plus contemporain.
01:08 Entre le moment où vous avez commencé, vous avez découvert ce métier et le moment où aujourd'hui,
01:14 c'est quoi les grandes étapes pour avancer et réussir à mener son activité de peintre sur mobilier ?
01:20 Avant tout il faut s'exercer, c'est-à-dire qu'il faut faire beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de meubles pour pouvoir trouver son style,
01:28 les techniques et puis arriver à faire un produit qui soit suffisamment abouti pour qu'il devienne vendable.
01:35 Donc c'est beaucoup de tests avant de vraiment commencer l'activité.
01:38 Et ça suppose de la place quand même ? Un atelier ?
01:42 Oui il faut un atelier, alors ça n'a pas besoin d'une très grande place.
01:45 Moi mon atelier au départ ça a été mon garage, environ 10-15 mètres carrés, ça ne demande pas un gros outillage.
01:51 Principalement c'est une bonne ponceuse. Au départ on commence avec une petite ponceuse manuelle,
01:56 et puis après on investit sur une plus grosse ponceuse. Moi c'est une ponceuse de carrosserie avec un système d'aspiration.
02:03 Et puis voilà ça permet de faire du plus beau travail après.
02:06 Est-ce qu'il y a des obstacles à éviter quand on se lance comme ça dans un métier artisanal, en autodidacte comme vous l'avez fait ?
02:12 Oui c'est de vouloir aller parfois un peu trop vite quand on se lance.
02:17 Il faut prendre le temps de réfléchir un peu à ce qu'on veut faire, le type de meubles.
02:20 Et puis moi j'ai commencé en m'exerçant avec un peu toutes les techniques qu'on peut comprendre sous le nom de "relooking de meubles".
02:26 Et finalement le graphisme me plaît beaucoup plus que de faire plein de techniques différentes.
02:32 Et on oublie souvent mais artisan il y a le côté "on travaille dans son atelier sur sa création".
02:38 Après quand même il faut la vendre cette création ?
02:40 Oui, il faut la vendre. Et c'est là où la difficulté arrive vraiment à grand pas.
02:45 C'est bien de faire du mobilier mais si on n'arrive pas à le vendre, à un moment donné on va arrêter son activité.
02:51 Donc oui il faut se montrer. Il y a plusieurs méthodes.
02:54 La première c'est surtout de s'exposer sur des salons professionnels, des marchés.
02:59 Donc c'est les salons de créateurs, salons d'artisanat.
03:04 Et puis c'est aussi essayer de trouver une plateforme en ligne pour avoir un public élargi,
03:11 c'est-à-dire pouvoir toucher la clientèle nationale.
03:13 Et puis actuellement j'ai aussi monté un collectif où je travaille avec d'autres artisans
03:18 et ça permet d'avoir une boutique physique où on puisse voir mes meubles en permanence.
03:22 Donc ça permet de varier les débouchés pour assurer un petit peu la vente des créations ?
03:28 Tout à fait, il faut varier les canaux de vente. Il ne faut pas se contenter d'un seul parce que sinon,
03:32 si ça ne fonctionne pas, on a vu avec la période Covid, on l'a subi,
03:36 si on n'était que sur les salons et marchés, notre activité allait décliner, même voir cesser.
03:41 Donc si on n'avait pas les ventes internet, on ne serait plus là aujourd'hui.
03:45 Être artisan c'est aussi être commerçant.
03:49 Et du coup Alban Corbel, on vous retrouve sur les réseaux sociaux sous le nom La Petite Fabrique d'Alban.
03:53 Et puis dans ce lieu de vente collectif, le hangar 33 Bis à Saint-Avertin.
03:58 Merci beaucoup d'être venu nous parler de votre métier.
04:01 Merci.