Pierre-Edouard Lesbegueris, agriculteur : "On va durcir le mouvement"

  • il y a 7 mois
Avec Pierre-Edouard Lesbegueris, agriculteur laitier

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##C_EST_A_LA_UNE-2024-01-23##
Transcript
00:00 - Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Patrick Roger.
00:05 - Il est 7h12 sur Sud Radio, c'est à la une la colère des agriculteurs qui sont toujours mobilisés.
00:11 Je vais tout vous dire sur ce qui se passe. Nous devions être en ligne avec un jeune agriculteur de l'Ariège sur un barrage.
00:19 Il y a eu en fait un accident il y a environ une heure. Les pompiers sont sur place.
00:24 Un automobiliste aurait fauché des agriculteurs et la situation est en fait assez tendue.
00:30 Donc nous sommes aussi avec un autre jeune agriculteur qui est avec nous,
00:34 Pierre-Edouard Lesbeu-Guéris, agriculteur du côté de Tarbes dans les Hautes-Pyrénées. Bonjour !
00:42 - Oui bonjour !
00:43 - Merci d'être avec nous au pied levé évidemment, parce que la situation est tendue, ce que je disais avec cette situation sur un autre barrage.
00:51 C'est ce que vous sentez vous ce matin, toujours de l'attention, parce que vous n'avez pas eu de véritable réponse hier.
01:00 Vous ne pouviez pas en avoir immédiatement de cette manière, après une première rencontre avec Gabriel Attal.
01:05 - Aucune réponse, aucune annonce. On se bat quand même depuis début novembre. Ils auront eu le temps d'y réfléchir.
01:12 Dans le moment où c'est très non-crate là, c'est très avaté, il va falloir qu'ils se réveillent un peu et qu'ils activent.
01:18 Parce que nous on va durcir le mouvement et il pourrait y avoir des surprises.
01:24 - C'est ça, pourquoi durcir le mouvement ? S'il y a des annonces qui arrivent, là peut-être que ça calmera.
01:31 Mais vous attendez du concret quoi, c'est ça Pierre-Edouard ?
01:34 - Oui on attend du concret et on n'attend pas de la subvention qui va nous aider là à l'instant T.
01:41 Parce que souvent ils travaillent avec de la petite mesurette pour faire descendre la pression.
01:45 Mais là c'est pas ça qu'on veut, là c'est du concret sur du long terme, vraiment commencer à faire ce qu'il y a à faire.
01:52 Parce que là ça devient critique et la mesurette pour calmer les gens, il y en a plein le cul.
01:57 Et donc maintenant il va falloir qu'ils se réveillent sérieusement.
02:01 - Qu'est-ce que vous attendez ? Vous par exemple Pierre-Edouard, vous êtes éleveur de chèvres, vous faites du lait de chèvres dans les Hauts-de-Pyrénées.
02:09 Vous avez une centaine de chèvres, c'est ça ?
02:13 - Oui.
02:15 - Qu'est-ce que vous vous attendez par exemple dans votre secteur et puis avec vos collègues dans d'autres secteurs ?
02:21 De l'agriculture qui je sais est touchée en fait à tous les niveaux.
02:25 - Si on prend on va dire, chaque département a des mesures départementales, on va dire des choses concrètes au niveau départemental.
02:34 Mais on a tous des problématiques communes.
02:36 L'excès de normes, l'excès de charges.
02:40 On a des taxes, il y a toujours des taxes.
02:43 Et à un moment il faut arrêter.
02:46 Moi en 2019 quand je me suis installé on payait le GNR, le gazolement roquier, 60 centimes le litre.
02:52 Aujourd'hui il est 1,10 €.
02:54 Il est composé à grande partie de taxes.
02:57 On nous enlève le remboursement de la PICPE.
02:59 Donc ça va encore impacter là actuellement la PICPE c'est 6 à 8 centimes par litre.
03:05 Donc on ne nous rembourse plus.
03:08 Moi je suis en petite exploitation, je ne consomme que 6 à 7 mille litres par an.
03:12 On est des grosses exploitations, ça fait des gros chiffres à la fin.
03:17 - Il y a eu une réunion des ministres de l'agriculture européens à Bruxelles aujourd'hui.
03:21 Est-ce que, parce que j'entends beaucoup d'agriculteurs qui disent "oui de toute manière au niveau national on a l'impression qu'on ne peut pas faire grand chose,
03:29 et que c'est au niveau européen".
03:31 Et d'ailleurs c'est pour ça qu'il y a un mouvement de grogne du monde agricole au niveau européen.
03:36 Quel est votre sentiment vous Pierre-Edouard ?
03:39 - Moi mon sentiment, si on reprend l'histoire de la PAC en 1992,
03:44 la PAC elle a été créée pour produire à pas cher.
03:48 Et on nous subventionnait pour le manque à gagner.
03:51 Sauf qu'aujourd'hui, là ça ne marche plus, on a de la concurrence étrangère, avec des accords de libre-échange.
03:57 Et maintenant on n'est plus du tout compétitif.
04:00 Donc autrefois avant la PAC, on avait des prix planchers, des prix garantis.
04:04 On savait où on allait. On commençait à semer du maïs, on savait qu'on allait le vendre tant.
04:08 On ne savait pas encore combien on allait ramasser, mais on pouvait tabler sur une moyenne.
04:12 Sur la moyenne de 3 à 5 ans. On savait à peu près où on allait.
04:16 Aujourd'hui on a des gros incidents climatiques, on a des marchés qui sont instables,
04:19 que ce soit sur les impôts comme sur les ventes.
04:22 On l'a vu l'an dernier, l'engrais qui a explosé. L'engrais fait avec du gaz, donc forcément l'embargo russe a fait exploser le prix du gaz.
04:30 Enfin le prix de l'énergie en général.
04:32 Les ventes, c'est la bourse mondiale au niveau des céréales.
04:36 Donc derrière c'est pareil. On ne sait pas où on va.
04:39 L'an dernier les prix ont explosé, mais derrière on a eu quand même une sécheresse.
04:44 Donc au final ça n'a pas impacté beaucoup.
04:47 Cette année, il y a des gens, comme c'est la loterie, ils avaient peur que les engrais augmentent ou comme ça.
04:53 Donc ils ont acheté de l'engrais l'an dernier. Il a baissé un petit peu, donc ils ont acheté le plus cher.
04:57 Parce que là aujourd'hui les prix se cassent la gueule. Donc les marges ne sont pas là non plus.
05:03 - Il y a tellement d'incertitudes, de difficultés sur votre chemin que c'est compliqué.
05:10 Un dernier mot Pierre-Edouard Lesbogaris.
05:13 Vous, vous avez 29 ans. Vous vous êtes installé il n'y a pas si longtemps parce que vous vouliez être agriculteur.
05:20 C'était une passion depuis que vous étiez enfant.
05:23 Est-ce que vous regrettez aujourd'hui de vous être installé ?
05:26 - Il y a des fois on se pose la question pourquoi on travaille ?
05:29 Pourquoi on travaille ? Pour quel salaire ?
05:32 Enfin non, pour quel salaire puisqu'il n'y en a pas.
05:35 Donc voilà, moi je n'ai rien à cacher. Aujourd'hui mon seul revenu c'est le RSA.
05:40 - Oui c'est le RSA.
05:42 - Voilà, donc on en arrive là, c'est un peu scandaleux.
05:45 On est la base de la société depuis la nuit des temps.
05:50 Et sans nous on ne peut pas aller bien loin.
05:53 Donc il faut que le pays se réveille.
05:57 Les citoyens sont avec nous, ils en ont conscience.
06:00 Maintenant c'est au gouvernement de comprendre et d'écouter et pas d'entendre.
06:05 - Oui, bon je ne sais pas si tous les citoyens sont avec vous, Pierre-Edouard.
06:09 Je le voudrais bien comme vous mais...
06:12 - Il y a toujours quelques gens à manque.
06:14 - Oui, non mais complètement, complètement.
06:16 C'est-à-dire que sur le papier oui, dans certaines déclarations.
06:21 Après dans le concret, ce n'est pas toujours aussi évident.
06:26 Bon courage en tout cas à vous et évidemment sur Sud Radio on va continuer de vous donner la parole.
06:30 Et puis de mettre tous les enjeux évidemment sur la table bien sûr.
06:34 Il est 7h19.

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