Salon de l'Agriculture : la France doit-elle investir dans des retenues d’eau ? - Débat

  • l’année dernière
Avec Arlette Chabot et Eric Revel
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##LES_GRANDS_DÉBATS_DU_MATIN-2023-02-27##
Transcript
00:00 8h46 sur Sud Radio, encore un tout petit quart d'heure à passer ensemble.
00:06 On a le temps de débattre, bien sûr, on prend le temps de débattre sur Sud Radio.
00:09 Parlons vrai avec Arlette Chabot qui nous a rejoint, notre éditorialiste aussi,
00:13 Eric Revel qui est avec nous et vous nous appelez 0826 300 300.
00:19 On va parler dans un instant de la réforme des retraites qui arrive demain au Sénat.
00:24 Mais d'abord c'est Sabine qui nous appelle 0826 300 300 de Montpellier.
00:29 Bonjour Sabine. Bonjour messieurs dames.
00:32 Avec de la neige je crois du côté de Montpellier.
00:35 Alors ça vient de s'arrêter mais ça n'a pas tenu, ça ne tient pas.
00:37 C'est juste un petit peu blanc, c'est joli, c'est très très beau.
00:40 Ah bah c'est bien dommage, en tout cas, effectivement.
00:43 Vous vouliez pousser un coup de gueule je crois ce matin là Sabine.
00:47 Alors ce n'est pas vraiment un coup de gueule, c'est quelque chose qui a attiré mon attention l'été dernier
00:52 et qui attire toujours mon attention actuellement.
00:54 J'ai fait une descente de l'Allier en canoë toute seule avec mon compagnon pendant une semaine,
00:59 l'Allier et la Loire, l'été dernier en juillet.
01:01 Et j'ai constaté qu'il y avait beaucoup beaucoup d'agriculteurs qui puisaient directement dans l'Allier,
01:06 ce qui peut-être se fait dans tous les cours d'eau,
01:08 mais à des heures qui me paraissent quand même aberrantes,
01:11 à 14h, à midi, à 16h, avec 38 degrés, en sachant tout ce qui s'évapore à ces heures là,
01:18 je trouve que c'est un non-sens.
01:20 Également pour les piscines privées, je pense que maintenant il va falloir faire plus attention.
01:23 Il y a des choses qui me paraissent aberrantes,
01:25 que je pense quand même que je ne suis pas la seule à avoir cette réflexion,
01:27 quand même chez moi, vers Montpellier, on fait pousser du maïs et qu'on arrose à 14h alors qu'il fait 40 dehors.
01:33 Donc je ne comprends pas pourquoi l'arrosage ne se fait pas déjà de nuit,
01:36 à d'autres heures, et je pense que les agriculteurs...
01:40 Il y a une grosse réflexion à apporter à ce niveau là.
01:43 Voilà, c'était juste ce que j'avais à dire ce matin là-dessus.
01:45 - Eh bien merci en tout cas, merci Sabine de nous avoir appelés 0826 300 300,
01:49 on va faire réagir nos éditorialistes.
01:51 Éric Reuvel, en tout cas on est dans l'attente un petit peu aujourd'hui,
01:54 par rapport à cet épisode de sécheresse hivernale,
01:57 avec des mesures de restriction d'eau qui pourraient être prises dès aujourd'hui.
02:02 Effectivement c'est un sujet plus qu'inquiétant, très clairement.
02:05 - Ah bah oui, oui, c'est un sujet assez angoissant même,
02:11 pas que pour les agriculteurs, mais aussi pour l'ensemble des citoyens.
02:15 Parce que quand vous regardez quelques cartes hydrauliques en ce moment,
02:18 vous apercevez que le débit des fleuves ou des rivières a beaucoup baissé.
02:23 Alors il neige, vous en parliez notamment sur les massifs,
02:27 donc peut-être qu'avec la fonte des neiges,
02:28 on va de nouveau avoir un débit un petit peu plus normal,
02:31 mais en fait ça rejoint un peu à ce qu'avait expliqué Emmanuel Macron,
02:36 peut-être qu'il avait englobé tout ça quand il parlait de la fin des abondances.
02:39 Il faut admettre aussi qu'avec le réchauffement climatique,
02:43 les périodes de sécheresse vont être terribles,
02:46 et ça va poser de nombreux problèmes.
02:49 Et vous savez, dans beaucoup de pays,
02:51 nous on n'est pas les plus mal lotis,
02:53 dans beaucoup de pays, l'eau s'est devenue véritablement l'or,
02:57 comme le métal jaune, c'est-à-dire le bien le plus précieux.
03:00 Donc attention, l'eau, c'est l'un des gros sujets majeurs,
03:06 me semble-t-il, pour les années qui viennent.
03:08 - Avec Arlette Chabot. - Il était un peu long, Arlette, pardon.
03:10 - Nous nous en donnons tout à bien.
03:11 - Avec Arlette Chabot, ce plan aussi de sobriété en direction de l'eau,
03:14 après le plan de sobriété qu'on a pu avoir sur les énergies,
03:18 très clairement, il y a une volonté du côté du gouvernement de s'en saisir.
03:22 - Surtout une nécessité, il y a urgence.
03:24 On est effectivement fin février, et le gouvernement va lancer,
03:28 Christophe Béchut, c'est vrai, le ministre en charge de la transition énergétique,
03:31 reçoit les préfets aujourd'hui.
03:33 Tout ça doit aller très très vite.
03:35 Il disait hier, le ministre, que nos ressources en eau
03:39 allaient diminuer de 10 à 40% dans les années qui viennent.
03:44 Donc il faut effectivement... Il y a urgence.
03:46 Il y a urgence, on est incapable de répondre aux questions précises
03:49 posées par notre ami auditrice tout à l'heure sur les réglementations.
03:53 Mais c'est vrai que c'est la fin du gaspillage.
03:56 Il faudrait réfléchir à l'utilisation d'eau potable partout, tout le temps.
04:01 Comment on réutilise les eaux usées.
04:03 - Les eaux usées, bien sûr.
04:04 - Tout ça, effectivement.
04:05 Là aussi, il faut changer nos habitudes.
04:08 Et ça, c'est une vraie révolution aussi pour l'eau.
04:11 - Effectivement. On va parler d'un autre sujet également.
04:15 Avec vous, en 0826-300-300, vous pouvez réagir à cette question de la réforme des retraites.
04:20 Près de 10 jours après la fin de son passage, du côté de l'Assemblée,
04:25 ça a été très tendu.
04:27 Maintenant, ça sera au Sénat.
04:29 À partir de demain, d'un débat, d'abord en commission,
04:32 puis à partir de jeudi, en pléniaire.
04:35 Éric Reuvel, finalement, ça sera plus simple, plus favorable pour le gouvernement.
04:41 - Ce passage au Sénat.
04:42 Attention, il faut être vigilant pour le gouvernement.
04:44 - On verra.
04:46 On verra si la fronte des députés, les républicains de l'Assemblée nationale
04:51 est devenue une épidémie chez les sénateurs, les républicains du palais du Luxembourg.
04:56 On verra.
04:57 Mais ce qui me semble important, au-delà de l'idée que, en tout cas,
05:01 le gouvernement fait tout comme que cette réforme serait déjà votée,
05:07 il y a un sujet qu'on n'aborde pas du tout
05:09 et qui est vraiment très intéressant politiquement,
05:12 c'est le rôle central,
05:14 le rôle central que, de plus en plus, le Sénat joue dans notre vie politique,
05:20 dans ce bicaméralisme, comme on dit,
05:23 où on a à la fois une Assemblée nationale,
05:25 qui décide à la fin des navettes parlementaires par rapport aux sénateurs,
05:30 mais le rôle du Sénat, à mon avis, depuis quelque temps, il est très prégnant.
05:35 Souvenez-vous des rapports sur les cabinets-conseils,
05:38 souvenez-vous des rapports sur l'évolution de la chasse.
05:42 Et aujourd'hui, le Sénat se retrouve un petit peu en arbitre des élégances,
05:47 avec le calme des vieilles troupes, si j'ose dire, sans faire insulte aux sénateurs,
05:51 face à une Assemblée nationale qui s'est échevelée, invectivée, insultée.
05:56 Eh bien, ça apparaît comme une sorte d'amer démocratique, de point de repère, le Sénat.
06:02 Et c'est intéressant parce que, régulièrement, la petite musique de "faut-il supprimer le Sénat"
06:07 revient aux oreilles de ceux qui pensent que la démocratie coûte trop cher.
06:11 Je trouve que les sénateurs ont redoré et redorent depuis quelques mois,
06:15 et sans jugement politique, le blason de cette Chambre haute.
06:21 — C'est ce que vous disiez d'ailleurs, Arlette Chabot, dans votre édito, finalement.
06:24 — Vive le Sénat !
06:25 — C'est le côté "vive le Sénat" qui s'est retrouvé, qui redorait un petit peu son image, quoi, depuis quelques temps.
06:31 — Son image, l'image du débat parlementaire ?
06:33 On va voir comment vont se dérouler les discussions.
06:35 Ça veut pas dire que les oppositions vont être complaisantes.
06:38 Je dis "les oppositions" à l'intérieur du Sénat et aussi au gouvernement,
06:42 puisque, effectivement, le Sénat, à la gauche, est minoritaire.
06:46 Mais débat parlementaire de bonne qualité, débat sur le fond.
06:50 Éric Averron aussi de rappeler les rapports parlementaires,
06:54 dont d'ailleurs le gouvernement s'inspire de plus en plus.
06:57 Puis il faut dire les choses.
06:58 Comme le pouvoir n'a pas la majorité absolue à l'Assemblée, il faut chercher des alliés.
07:03 Et évidemment, les alliés, ce sont les LR.
07:06 Et comme les LR à l'Assemblée sont divisés,
07:08 ben, effectivement, il faut faire avec le Sénat, qui va prendre, effectivement, une place importante.
07:13 Il y a beaucoup de projets qui, finalement, aujourd'hui, sont d'abord discutés au Sénat.
07:17 C'était le cas pour les énergies renouvelables.
07:20 Ce sera le cas pour la loi sur l'immigration de Gérald Darmanin.
07:24 D'abord, on laisse la main au Sénat.
07:27 Et finalement, le gouvernement s'en porte plutôt mieux,
07:30 parce que quand le texte arrive, ben, finalement, les députés LR dont il a tant besoin,
07:35 ben, peuvent pas dire "Ah ben non, on n'est pas d'accord"
07:38 et retoquer ce qui a été approuvé par leur collègue sénateur.
07:42 — C'est-à-dire, Éric Revel, que l'opposition constructive réelle, elle est du côté du Sénat ?
07:46 Faut la chercher du côté du Sénat ?
07:48 — Ben, en tout cas, ils apparaissent comme...
07:51 Enfin, on les affuble souvent du nom de "sage", vous voyez ?
07:54 Alors, ça empêche pas qu'il y ait des clivages politiques au sein du Sénat, hein.
07:57 Un sénateur socialiste, il pense pas la même chose qu'un sénateur républicain, ou... etc.
08:03 Mais c'est vrai que ce rôle du Sénat, il est un peu, finalement, inattendu.
08:09 Il est très fort.
08:11 Mais n'oubliez pas quand même une chose, hein,
08:13 c'est que les sénateurs, comme les députés, sont des citoyens,
08:16 et ils ont quand même en ligne de mire la journée du 7 mars, hein.
08:20 La journée du 7 mars, qui est une journée annoncée de blocage,
08:24 sans doute, peut-être, total, de l'économie du pays.
08:27 Donc, ça veut dire qu'il y a aussi cette épée de Damoclès,
08:30 parce que, pour ceux qui pensent que c'est déjà voté, qu'on n'en parle plus,
08:33 et que, quoi qu'il se passe le 7 mars,
08:36 cette loi reviendra en navette parlementaire
08:39 et finira par être adoptée, quoi qu'il arrive, par l'Assemblée,
08:43 eh ben, je veux voir aussi si les sénateurs vont bien garder leur calme, vous voyez,
08:47 quand on va commencer à s'approcher du 7 mars.
08:51 On va vous annoncer des mobilisations, des secteurs entiers, peut-être,
08:54 les raffineries qui poursuivraient, les problèmes de carburant,
08:58 je n'en sais trop rien, mais tout ça, évidemment, ça met aussi de la pression
09:02 sur les sénateurs, et puis, chacun aussi, enfin, Arlette, c'est mieux que quiconque,
09:06 chacun joue, ma chère Arlette, son petit jeu politique, hein,
09:10 les républicains, les socialistes, la nupes, tout le monde essaie de faire face,
09:14 et puis pense aux élections prochaines, aussi, hein,
09:17 il y a malheureusement ce petit jeu politicien qu'il faut avoir en tête.
09:20 - Bien sûr, d'autant, Arlette Chabot, qu'on en parlait tout à l'heure avec votre édito,
09:24 vous en parliez, c'est qu'avec les LR qui veulent durcir le temps un petit peu
09:28 sur les régimes spéciaux, aller plus loin, avant cette date du 7 mars,
09:31 ça risque de jeter un peu de l'huile sur le feu, quoi.
09:34 - Alors ça, c'est une vraie difficulté, le gouvernement peut bouger,
09:36 moi, je ne crois pas qu'il change beaucoup de position,
09:39 même si le ministre du Travail dit qu'il est ouvert, hein, voilà, il est toujours ouvert,
09:43 à toutes les propositions, on peut...
09:46 - Du côté du gouvernement d'Emmanuel Macron, c'était "on a ouvert à tout",
09:49 mais en fait, on est d'accord sur rien.
09:51 Mais quand même, au bout du compte, c'est pas que l'histoire de la fin des régimes spéciaux,
09:56 on peut trouver, bien sûr, que c'est trop tard dans le temps, la clause du grand-père,
10:01 voilà, donc finalement, ce sera dans 40 ans que la réforme, finalement, sera totalement appliquée.
10:06 - Oui, pour ceux qui vont rentrer sur le marché de l'emploi aujourd'hui, enfin, voilà, prochaine ligne.
10:09 - Les sénateurs veulent accélérer, ils parlent de justice sociale,
10:12 ils donnent une date, rapprochement à partir de 2025,
10:16 je ne crois pas que le gouvernement bouge énormément,
10:19 parce qu'alors là, c'est franchement ajouter de la colère à la colère,
10:22 ou en tout cas, remettre un peu, effectivement, de carburant dans la machine de contestation.
10:27 - Et vous nous appelez 0826-300-300, on est avec Fred, qui nous appelle du Gard.
10:31 Bonjour Fred. - Bonjour, bonjour tout le monde.
10:33 - Et bienvenue sur Sud Radio, vous vouliez parler de ce sujet, la réforme des retraites,
10:37 qui arrive au Sénat ? - Oui, oui, la guérisse et le biais de la justice,
10:40 c'est ce qu'on va vous entendre parler. Voilà, donc oui, oui, non mais tout ça,
10:43 c'est du spectacle, vous imaginez que les gens n'y croient plus à ce système politique ?
10:48 Vous parlez là des sages, mais s'ils étaient sages ces gens-là,
10:52 ça fait longtemps qu'ils ne seraient pas partis de la politique,
10:55 ils font partie du système, ils jouent un jeu, et en fait,
10:58 ils vont faire croire qu'ils ne peuvent pas s'allier aux extrêmes,
11:02 donc après, ils vont faire le jeu du gouvernement,
11:05 et la réforme passera, parce que leur but, c'est de nous asservir encore un peu plus,
11:09 que nous ne puissions pas profiter de cette retraite bien méritée,
11:13 d'une vite de travail, donc vous, et vous les médias,
11:18 vous faites le jeu en fait de cette vibration basse,
11:21 nous, maintenant, il faut qu'on se détache de tout ça,
11:23 et qu'on se retourne vers nous-mêmes, et qu'on reprenne nos pouvoirs.
11:26 - Mais vous avez la parole en tout cas sur Sud Radio, Fred,
11:29 et vous pouvez justement donner votre avis, la preuve que vous voyez sur Sud Radio,
11:34 justement, on vous fait un géral, est-ce que...
11:36 - Je suis libre au bout, vous savez, et tout ça, je vois que c'est ce qu'il fait,
11:39 c'est qu'il se met en place.
11:40 - Mais effectivement, il y a, et Eric Reuvel en parlait tout à l'heure,
11:43 et puis Arlette Chabot aussi, c'est que forcément, dans ce jeu-là,
11:46 il y a aussi la question de la politique politicienne,
11:48 qui rentre en jeu, effectivement.
11:50 Merci beaucoup, merci à vous, effectivement.
11:53 - Merci beaucoup.
11:54 - Merci à nos auditeurs qui étaient avec nous,
11:58 alors Fred, bien sûr, mais également Sabine,
12:00 qui nous ont appelés au 0826-300-300, un grand merci à vous, Arlette Chabot,
12:03 et à vous, Eric Reuvel, très bonne journée à tous.
12:07 - Merci beaucoup, à demain.
12:08 - A demain, effectivement, Eric.
12:10 Dans un instant, mettez-vous d'accord avec Christine Bouillaud.
12:13 D'ici là, un grand merci à toutes les équipes du Grand Matin de Sud Radio.
12:16 Très belle journée à tous.
12:17 Sud Radio, parlons vrai.

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