• il y a 11 mois
Une dizaine de points de blocage d'agriculteurs persistaient ce mardi pour réclamer des mesures concrètes au gouvernement, notamment sur la question des taxes et de l'accumulation des normes. En visite en Ariège, où une agricultrice est décédée sur un barrage, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a admis que cette mobilisation constituait “un moment de crise et de défiance” et a affirmé qu’il fallait “renouer la confiance” entre les agriculteurs et le gouvernement

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Transcription
00:00 Oui, tout à fait. Les agriculteurs ont mené toute une série d'actions coup de poing pendant toute la journée.
00:04 Ils ont déversé du fumier et des détritus devant la préfecture, devant des banques aussi,
00:09 tout à l'heure devant la direction départementale des territoires.
00:11 Et en ce moment, vous le voyez sur ces images de Margovisade,
00:14 on est avec deux agriculteurs dans un tracteur et on est en train de rejoindre le point de blocage le plus important à Agen,
00:20 sur l'autoroute A62. On est justement avec Julien Burgalas, producteur céréalier de 39 ans.
00:26 Julien, est-ce qu'aujourd'hui, vous arrivez à vivre de votre activité ?
00:29 Non, pas décemment. Aujourd'hui, c'est très compliqué. On n'arrive pas à se verser de salaire.
00:36 Donc on vit ce métier par passion, mais au bout d'un moment, une passion, il faut aussi qu'on puisse en vivre.
00:45 Vous me disiez que vous avez un deuxième métier, c'est ça, en parallèle ?
00:48 Oui, voilà, en parallèle, je suis obligé de travailler à l'extérieur, de faire des travaux à l'extérieur,
00:52 puisque sinon, aujourd'hui, franchement, on ne peut pas manger de notre métier.
00:56 Donc voilà, on est bien obligé.
01:00 Vous me disiez tout à l'heure aussi que vous avez l'impression d'avoir mauvaise réputation dans la population.
01:06 Comment est-ce que vous êtes vu, selon vous, et pourquoi ça vous attriste ?
01:09 Je pense qu'on est vu un peu comme la bête noire, parce que les gens ne nous connaissent pas bien.
01:14 En fait, je pense qu'il faudrait que les gens viennent à notre rencontre et qu'on leur explique vraiment notre métier.
01:20 Aujourd'hui, un agriculteur, c'est quoi ? C'est peut-être même pas la personne qui nous fait manger,
01:25 mais c'est surtout la personne qui traite, qui traite, mais toujours avec des pulvérisateurs et tout ça.
01:29 Mais non, en fait, nous, ça ne nous fait pas rêver.
01:32 Moi, voilà, j'ai encore des années devant moi et je n'ai pas envie de me pourrir la vie.
01:38 Moi, il y a des gens qui m'ont annoncé qu'ils avaient des cancers autour de moi et tout ça.
01:42 Mais on le sait que les produits, c'est pas bon, mais on ne le fait pas par plaisir.
01:46 En fait, on est obligé de le faire pour que la population, au jour d'aujourd'hui,
01:50 arrive à manger décemment et que tout le monde puisse manger à un prix raisonnable.
01:55 Et pourtant, là, on entendait un sondage, là, juste avant, 82% des Français soutiennent votre mouvement.
02:00 Est-ce que ça vous réconforte d'une certaine manière ?
02:03 Oui, je pense que ça me réconforte, mais je pense que les gens sont derrière nous
02:06 parce qu'il y a un ras-le-bol général, en fait.
02:08 Au jour d'aujourd'hui, c'est le ras-le-bol général.
02:11 Je pense que les gens, ils sont derrière nous parce qu'ils comprennent notre détresse et leur détresse.
02:16 Merci beaucoup, Julien. Voilà, on sent vraiment l'émotion de ces agriculteurs qui se battent.
02:20 Julien et son collègue Bastien, qui est juste derrière, sont là depuis deux jours
02:23 et vont continuer à être sur ces points de blocage.
02:26 Il y a ce point de blocage le plus important ici à Agen.
02:28 Il y en a deux autres aux entrées de la ville et à chaque fois, il y a 150 agriculteurs,
02:33 dont certains vont rester cette nuit pour continuer à tenir ces points de blocage ici à Agen.

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