Ce mardi 21 janvier, Nicolas Doze se penche sur la stratégie de Donald Trump pour relancer l'économie américaine, alors que le nouveau président a signé plusieurs décrets en la matière la veille, lors de son investiture.
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00:00Avec Nicolas Dose, nous revenons ce matin sur l'investiture de Donald Trump, qui a donc signé cette nuit une pluie de décrets, mais sur le plan économique, qu'est-ce que ça va donner la présidence Trump ?
00:09L'inverse de la France, à peu près sur tous les sujets. Qu'est-ce que ça peut donner ? On va voir ce qu'il a dit et ce qu'il fait.
00:15Ça donne une Amérique qui se moque de la dette et des déficits. Ça donne une Amérique qui se mouche avec le climat et les accords de Paris.
00:22Ça donne une Amérique qui tourne le dos radicalement au libre-échange en érigeant des droits de douane astronomiques. On parle dès le 1er février de 25 % au Mexique et de 25 % au Canada.
00:33Une Amérique qui déroule totalement le tapis rouge à la production aux entreprises.
00:38Ça a commencé avec Joe Biden, qui a mis en place plus de 300 milliards d'euros de programmes de crédit d'impôt, de subvention, si vous voulez, qu'on a appelé l'IRA, l'Inflation Reduction Act.
00:48Et ça va continuer, c'est clair. Trump veut baisser l'impôt sur les sociétés de 21 à 15 %, un peu l'inverse de chez nous.
00:55Et il va marcher clairement sur les traces de Joe Biden. Ça donne une Amérique qui avance sans limite dans la conquête spatiale.
01:01Et ça donne une Amérique qui nous relègue sur la touche et qui nous la fait à l'envers à peu près sur tous les sujets.
01:07Le FMI a donné la couleur de l'histoire. C'était il y a 24 heures. La croissance, où est-ce qu'elle progresse ? Là-bas.
01:14Le rendement des investissements, où est-ce qu'il progresse ? Là-bas.
01:17Les gains de productivité, où est-ce qu'il progresse ? Là-bas.
01:20Le niveau de vie, où est-ce qu'il monte pour les individus ? Là-bas.
01:23Le PIB par habitant aux États-Unis, c'est 81 700 $. Le PIB par habitant en France, c'est 44 400 $.
01:31En fait, le programme économique de Trump, c'est la guerre, en fait.
01:34Ah, c'est la conquête absolue jusqu'aux ambitions glaçantes sur le canal de Panama et le Groenland, qui sont quand même liées des dimensions économiques.
01:40C'est « America first » à tous les niveaux. C'est quoi la stratégie ?
01:43Énergie dégueulasse, mais bon marché. Il n'y a pas de problème.
01:46Accès aux matières premières sans limite, les métaux rares.
01:48L'accès au capital. Le capital, c'est la matière première de l'investissement.
01:52S'il n'y a pas de capital, il n'y a pas d'investissement, il n'y a pas d'économie.
01:55Attirer les industriels au maximum sur le sol US pour produire au maximum sur le sol US.
01:59Je tue la concurrence étrangère avec des barrières douanières.
02:01Je dérégule au maximum. D'abord, je commence par les banques, qui prennent une dimension astronomique par rapport à nos banques.
02:07Je laisse Elon Musk activer son comité de l'âge, faire un choc de simplification.
02:11Voilà les MAGAnomics.
02:13Les MAGAnomics, c'est en référence aux Abenomics, qui étaient les outils de relance de l'économie japonaise,
02:18qui avaient été mis en place par l'ancien Premier ministre Shinzo Abe.
02:21Ça va fonctionner, les MAGAnomics ?
02:23Ça fonctionne déjà. Quand il dit qu'il veut l'âge d'or de l'Amérique qui commence aujourd'hui, il est là, à l'âge d'or de l'Amérique.
02:28Il trouve une Amérique qui est en parfaite santé.
02:3126% de l'économie mondiale, c'est l'Amérique.
02:33Les Américains sont 20% plus productifs que les Européens.
02:3634 des 54 premières capitalisations boursières sont américaines.
02:468 des 10 meilleures universités sont américaines.
02:49Et là-bas, la population active progresse de 0,5% tous les ans.
02:52Voilà les MAGAnomics. Voilà la situation.
02:55Alors, ils ont une particularité, les Américains, que nous n'avons pas.
02:58C'est le dollar.
03:00Le dollar, qui représente 60% des réserves du monde, permet de s'offrir des dettes et des déficits absolument astronomiques.
03:08Et il ne se gêne pas.
03:09C'est quand même une préoccupation de Scott Besant, le nouveau secrétaire au Trésor, qui a annoncé une stratégie en 3 fois 3.
03:163% de croissance, dit-il, 3% de déficit, 3 millions de barils du jour.