• il y a 10 mois
Son job ? Socio-esthéticienne !
Essia apporte des soins aux personnes fragilisées par la maladie, la vieillesse ou le handicap. Elle nous explique son métier qui n'est pas seulement "esthétique" mais une vraie réponse à la perte de l’estime de soi et de fatigue physique et/ou mentale.

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Transcription
00:00 L'esthétique est un outil, mais ça ne définit pas notre métier.
00:04 Est-ce que vous massez le crâne également ?
00:05 Je sais pas, tu veux ?
00:06 Ben oui, justement !
00:07 Nous touchons des millions de personnes.
00:09 Détends-toi, c'est ton moment, à toi.
00:12 Je pense qu'il s'agit de santé publique.
00:14 Moi je suis socio-esthéticienne,
00:17 je propose donc des soins des mains, des épilations, des maquillages,
00:21 à des gens fragilisés par la maladie, la vieillesse, le handicap ou les difficultés de la vie.
00:26 L'esthétique est un outil, mais ça ne définit pas notre métier.
00:30 On va aller en service de chimiothérapie.
00:32 Rencontrer les patients.
00:34 On travaille avec des personnes qui ont un rapport au corps, malheureusement, qui est quand même modifié.
00:42 C'est par moments compliqué d'arriver à faire front à la maladie, de se sentir bien dans sa peau.
00:47 Qu'est-ce qui vous ferait plaisir comme couleur de vernis ?
00:51 Est-ce qu'on repart sur du bleu comme ça ?
00:53 Non !
00:54 J'ai du rose, aujourd'hui vous êtes tout en rose.
00:56 Est-ce que ça vous ferait plaisir ?
00:57 Oui, oui.
00:58 J'ai le même rose que votre pull.
01:00 C'est un vernis spécifique au silicium.
01:02 Ah oui, quel café !
01:03 On reste sur des couleurs vives, joyeuses.
01:07 Je peux vous masser le crâne également.
01:08 Je n'ai pas de cheveux.
01:11 Mais oui, justement !
01:12 Alors ça ne me dérange pas, vous savez, ça fait 11 ans que j'exerce et j'en ai massé des crânes.
01:18 Je rends les yeux, je profite.
01:22 Oh oui, vous avez bien raison, ça fait du bien.
01:26 Quand on a de la chimiothérapie et qu'on perd ses cheveux, ses cils, ses sourcils,
01:30 je pense que c'est vraiment vital l'estime de soi.
01:33 On rend les yeux.
01:34 Super.
01:35 Ça va de très jeunes, pré-ado, adolescents à des dames âgées, par exemple.
01:40 Je peux être appelée par les EHPAD, la Ligue contre le cancer, tout ce qui est centres sociaux.
01:45 Je peux être aussi appelée à domicile par des patients extérieurs.
01:48 À peu près une fois tous les 15 jours, je suis amenée à rencontrer Victor.
01:52 Jeune garçon de 29 ans qui a vécu un accident de scooter et qui, suite à cet accident, est devenu tétraplégique.
01:59 Comme d'habitude, aujourd'hui, on va faire un soin du visage, un soin des mains.
02:04 Voilà, doucement, tu vas pouvoir déplier tes doigts.
02:12 Même si Victor n'est pas en capacité de pouvoir me répondre, malgré tout, je communique avec lui.
02:19 C'est un petit peu froid, mais ça va te faire du bien.
02:22 Ça te montre un petit peu aussi la température qu'il fait à l'extérieur.
02:25 Détends-toi, c'est ton moment.
02:27 À toi.
02:28 Voilà, c'est ton moment, Victor.
02:32 C'est vraiment un métier à vocation.
02:34 Au-delà des compétences théoriques et pratiques et du diplôme nécessaire,
02:39 je pense que c'est vraiment un métier extrêmement humain qui demande beaucoup émotionnellement.
02:44 Il peut nous arriver de pleurer avec certains patients ou certains résidents.
02:48 Après, il y a aussi des moments où on va rire, même dans la maladie, ça arrive.
02:51 C'est fou, de suite, votre regard il s'illumine.
02:54 C'est impressionnant.
02:56 Tu es bien fait de venir aujourd'hui.
02:58 J'ai une petite bôtée, un bras...
03:02 Un beau gosse, quoi.
03:05 Il y a souvent des patients qui me disent "mais moi, je ne veux pas voir de psychologue",
03:08 alors qu'ils auraient besoin de voir un psychologue.
03:10 Mais moi, quelque part, je n'ai pas cette blouse blanche du soignant, j'ai cette blouse violette.
03:15 On les apaise, on les détend.
03:17 Une fois qu'ils sont apaisés et détendus, le médecin qui doit faire un soin
03:20 ou un psychologue qui doit rentrer en contact avec la personne,
03:23 le terrain est apaisé.
03:26 Et le professionnel, en tout cas, de santé peut intervenir beaucoup plus facilement.
03:29 Magnifique.
03:31 Ah oui ?
03:33 Ah oui, effectivement.
03:36 Vous êtes ému, oui.
03:38 Vous êtes ému, oui.
03:41 Avec plaisir.
03:43 Ah oui, ça change le teint.
03:45 Ah oui, ça change.
03:47 Alors après, pour finir, si vous voulez, je peux aussi vous faire un petit massage
03:50 au niveau des pieds ou des mains.
03:52 Ça, ça peut faire partie du package.
03:54 Ça ne sera pas plus cher.
03:56 Non, mais non.
03:57 C'est gratuit.
03:58 Les soins sont gratuits.
04:00 Ce sont les structures qui financent, mais ce n'est pas toujours le cas, malheureusement,
04:03 parce qu'aujourd'hui, la socio-esthétique n'est pas remboursée par la Sécurité sociale,
04:06 mais par certaines mutuelles.
04:08 Je me bats pour que les soins de socio-esthétique soient reconnus comme des soins thérapeutiques,
04:12 parce qu'on travaille avec des patients, donc avec des personnes qui n'ont pas choisi d'être malades.
04:16 Les bienfaits, aujourd'hui, auprès des équipes ne sont plus approuvés.
04:19 Même si nous sommes environ 3 000 en France, nous touchons des millions de personnes.
04:24 Soit soi-même, soit quelqu'un d'autre entourage peut être confronté à la maladie,
04:27 à la vieillesse ou au handicap.
04:29 Et je pense qu'il s'agit de santé publique.
04:32 *BIP*

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