La candidate Reconquête aux élections européenne, Marion Maréchal, est à Bruxelles ce mercredi où une manifestation d'agriculteurs se prépare.
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00:00 Vous êtes à Bruxelles parce que tout ça c'est la faute de l'Europe ?
00:02 C'est aussi simple que ça, aussi caricatural que ça ?
00:07 Non mais c'est aussi la faute de l'Europe et parmi d'ailleurs la colère légitime
00:11 qu'expriment les agriculteurs, il y a notamment cette opposition au fameux pacte vert
00:15 qui est pour faire simple un tsunami réglementaire qui va s'abattre sur l'agriculture française
00:20 sous des prétextes écologiques bien souvent caricaturaux et excessifs
00:25 et qui vont entraîner tout simplement d'après les études les plus récentes
00:30 autour de 15 à 20% de baisse de la production agricole.
00:33 Donc si vous mettez ce chiffre de baisse de production
00:35 en parallèle de l'explosion des importations dans notre pays,
00:38 50% aujourd'hui de la viande qui est consommée en France vient de l'étranger,
00:41 en parallèle de la disparation des 100 000 agriculteurs ces dernières années
00:45 et les 100 000 à venir qui vont disparaître dans les 10 ans à venir
00:48 et que vous voyez qu'il faudra au regard de l'explosion de la population mondiale
00:53 doubler la production agricole mondiale pour pouvoir nourrir l'ensemble de la planète,
00:57 il ne faut quand même pas être sorti de la cuisse de Jupiter
00:59 pour comprendre aujourd'hui l'enjeu de souveraineté alimentaire, de sécurité alimentaire
01:03 et tout simplement de survie de l'agriculture française qui est en jeu.
01:06 Et donc on aimerait bien que nos gouvernements respectifs se réveillent
01:10 et surtout prennent la mesure de la gravité et fassent ce pour quoi on les paye,
01:14 c'est-à-dire défendre les intérêts de la France et en l'occurrence donc défendre l'agriculture française.
01:17 - Mario Maréchal, l'Europe n'impose pas des normes pour le plaisir,
01:21 elle impose des normes pour protéger l'environnement,
01:23 elle impose des normes aussi pour protéger la santé.
01:25 On parlait à l'instant d'un certain nombre de produits phytosanitaires
01:28 qui sont utilisés ou qui ne sont plus utilisés dans nos exploitations,
01:31 c'est aussi pour protéger la santé des consommateurs.
01:34 - Alors déjà l'Union Européenne, vous savez, elle a une majorité politique,
01:39 une majorité politique portée par Ursula von der Leyen,
01:41 soutenue par le groupe PPE auquel appartient les LR,
01:44 soutenue par le groupe Renew auquel appartiennent les macronistes
01:48 et que c'est cette même idéologie d'ailleurs qui a s'aborder notre filière nucléaire.
01:52 Donc voilà, hier on a s'aborder la filière nucléaire,
01:54 aujourd'hui on s'aborde notre agriculture.
01:57 Alors puisque vous me dites que c'est légitime, moi j'en appelle à la cohérence.
02:00 S'il s'agit d'exiger de nos agriculteurs des pratiques plus vertueuses
02:04 et on pourrait en discuter sur un certain nombre de sujets,
02:06 alors dans ce cas-là, protégez-les.
02:08 Arrêtez d'importer massivement du monde entier des produits
02:12 qui ne respectent pas le dixième des normes sociales et environnementales
02:16 qu'on impose à notre propre agriculture.
02:18 Parce que le souci, si vous voulez, c'est qu'aujourd'hui,
02:20 nos paysans et nos agriculteurs sont pris en étau.
02:23 D'un côté, entre l'ouverture générale des frontières,
02:26 et de l'autre, entre une écologie punitive extrêmement difficile à mettre en oeuvre.
02:32 Aujourd'hui, 20% du temps des agriculteurs est consacré, si vous voulez,
02:35 à la paperasse administrative.
02:36 Ça n'est pas possible.
02:37 Et c'est ce qui conduit d'ailleurs très souvent les agriculteurs au suicide,
02:41 lorsqu'ils expliquent dans leurs lettres de désespoir pourquoi ils décident de se suicider,
02:46 ils parlent très souvent de cette pression réglementaire administrative
02:50 et de cette culpabilité qui pèse sur eux.
02:52 Parce qu'en plus de tout cela, ils sont diabolisés,
02:55 comme les salauds et comme les pollueurs.
02:58 Donc j'aimerais, et c'est la raison de ma présence aujourd'hui,
03:00 j'aimerais qu'il y ait de la cohérence.
03:02 Cette pression réglementaire dont vous parlez, Marion Maréchal,
03:05 c'est aussi, par exemple, pour aller vérifier un certain nombre de choses
03:07 dans les exploitations, les exploitations qui touchent en échange
03:11 un certain nombre d'aides, l'aide de la PAC évidemment.
03:14 On sait que la France est le premier pays bénéficiaire.
03:16 Les agriculteurs français reçoivent autour de 10 milliards d'euros de l'Europe.
03:21 Oui, une aide d'ailleurs qui est de plus en plus réduite d'année en année,
03:25 avec pour résultat un tiers, un cinquième pardon, de nos agriculteurs
03:29 qui vivent sous le seuil de pauvreté et depuis 30 ans des revenus agricoles
03:33 qui ne cessent de baisser.
03:34 Donc manifestement un modèle qui ne fonctionne pas.
03:37 Une fois de plus, moi j'en appelle tout simplement à la cohérence.
03:39 Vous voulez imposer des normes et des règles de plus en plus dures
03:44 à notre agriculture ? Très bien, mais alors en parallèle, protégez-les.
03:47 Ne permettez pas, de façon totalement hypocrite,
03:50 à ce qu'arrivent sur le marché français des produits qui ne respectent pas ces normes.