LE GRAND ENTRETIEN - Le Grand Entretien de Marc Legeais et Charles-Henry Béglin (Réseau Simago) par Michel Denisot

  • il y a 7 mois
Jeudi 25 janvier 2024, LE GRAND ENTRETIEN reçoit Marc Legeais (médecin radiologue) et Charles-Henry Béglin (Co-fondateur, Réseau Simago)
Transcript
00:00 [Générique]
00:06 Le Grand Entretien avec Charles-Henri Béguelin qui est cofondateur du réseau Simago France et qui est accompagné du docteur Marc Legec et médecin radiologue.
00:14 Bonjour à vous deux.
00:15 Charles-Henri Béguelin, que propose Simago ?
00:18 Simago, c'est un réseau de centres d'imagerie médicale libéral qui fédère les radiologues en France
00:26 pour apporter des solutions aux trois défis de l'imagerie médicale.
00:29 Le premier, c'est que vous avez de plus en plus de besoins d'imagerie pour les patients français
00:34 et en face de ça, vous avez une population des radiologues qui est stable.
00:38 Donc, il faut trouver comment servir les besoins de ces patients.
00:42 La deuxième chose, l'imagerie médicale, c'est un secteur qui bénéficie de grandes révolutions technologiques.
00:48 La télé-imagerie, l'intelligence artificielle, on pourra en parler, qui sont des chances pour les patients
00:53 mais encore, il faut-il pouvoir investir et organiser pour la mettre au service des médecins
00:58 et donc au final, au service des patients.
01:00 Et la troisième chose, c'est comme dans beaucoup de secteurs, une profession qui subit une transition générationnelle
01:07 avec des modes de travail et des aspirations qui ne sont pas les mêmes entre la génération partante et la génération entrante
01:13 et il faut réussir à réorganiser le travail pour répondre aux envies de cette nouvelle génération,
01:18 toujours pour répondre à l'enjeu de servir les patients en France
01:23 parce que le diagnostic, c'est le début du bon traitement.
01:25 - Alors vous faites partie de cette nouvelle génération, effectivement.
01:28 La boîte a été créée en 2019, pourquoi et comment ?
01:31 - A l'origine, c'est la rencontre de trois personnes.
01:34 Un radiologue, le docteur Bernard Roger, et deux non-radiologues, moi et mon associé,
01:39 parce qu'on a constaté que depuis 40 ans, les radiologues se sont regroupés à différentes échelles
01:46 et qu'aujourd'hui, pour les soulager de la gestion du temps administratif,
01:51 pour permettre d'investir dans l'intelligence artificielle, dans la télé-radiologie,
01:56 il fallait passer à une échelle d'après et qui demandait des compétences
01:59 qui n'étaient pas que les compétences du domaine médical.
02:01 Et aussi parce qu'être ensemble, c'est pouvoir mettre en commun nos ressources humaines et financières pour aller plus loin.
02:10 Et Marc a été une des personnes qui nous a rejoints dans l'aventure
02:13 parce qu'il a, je pense, trouvé utile pour son groupe et pour l'imagerie médicale française de se regrouper.
02:20 Alors pourquoi avez-vous rejoint Simago, docteur ?
02:23 Alors rejoindre Simago, c'est d'abord rejoindre une solution de regroupement.
02:26 C'était un choix qui est animé d'abord par l'intérêt de rejoindre une communauté médicale importante.
02:33 Le réseau Simago, c'est 260 médecins radiologues à date, 1400 collaborateurs.
02:38 Ça permet d'avoir des échanges entre professionnels, ça permet de référer des cas complexes
02:43 et avec les outils de télé-radiologie, d'avoir des avis distanciés.
02:46 Ça permet aussi, en se regroupant, on est plus fort, d'avoir un levier sur les achats,
02:53 de bénéficier de fonctions-support de bon niveau qu'on n'aurait pas pu se financer en restant tout seul, isolé.
03:00 Alors ça c'est vrai pour toutes les solutions de regroupement.
03:02 Pourquoi plus précisément Simago ?
03:04 Parce qu'on a été sensible à l'histoire que porte Charles Henry.
03:08 C'est un groupe aujourd'hui leader de la radiologie libérale en France.
03:12 C'est un groupe qui bénéficie aussi des meilleurs financements.
03:16 C'est un groupe qui a atteint la taille critique pour pouvoir bénéficier d'une large communauté médicale,
03:22 des fonctions-support de bonne qualité.
03:26 Et puis intrinsèquement, Simago, ce qui nous a convaincus,
03:30 c'est le respect de la déontologie médicale et de l'indépendance des médecins.
03:36 Pour nous c'était un point intangible.
03:38 Les médecins restent très fortement actionnaires à la fois dans la structure de tête, 50%,
03:45 et dans les sociétés d'exercice, à plus de 75%.
03:48 Donc on ne peut rien nous imposer dans notre pratique médicale.
03:50 Comment ça marche ?
03:52 C'est-à-dire, quel service vous donne Simago ?
03:56 Si on prend un service...
03:58 Vous êtes dans votre cabinet médical, à partir de là, comment ça marche ?
04:02 Si on prend un service type, par exemple la cybersécurité.
04:04 Les hôpitaux publics ont fait un gros travail sur eux-mêmes, sur ce secteur-là.
04:08 Le secteur libéral est très en retrait.
04:10 Et nous on n'a pas les moyens d'aller vers de l'expertise sur ces items.
04:14 Et pourtant ce sont des enjeux majeurs.
04:16 Donc on va bénéficier de l'expertise du réseau Simago sur ces items.
04:21 Et ça va nous permettre de monter en qualité,
04:24 de mettre en place des plans de reprise d'activité,
04:26 d'être en conformité avec l'URGPD,
04:28 autant de choses qui auraient été difficiles à atteindre
04:30 en restant dans notre périmètre naturel.
04:32 Alors on va voir les chiffres de votre entreprise avec Virginie Masse,
04:34 les chiffres de Simago, et on se retrouve juste après.
04:37 Simago a été fondée en 2019.
04:40 Aujourd'hui, le plus grand réseau de centres d'imagerie médicale libéral en France
04:44 travaille avec plus de 260 radiologues.
04:47 Il y a aussi 83 points d'exercice en France et en Italie.
04:51 Simago dispose de 110 IRM et scanners,
04:54 compte à ce jour 1 400 collaborateurs
04:57 qui sont tous répartis dans les 12 pôles existants sur le territoire.
05:00 Tous les ans, le réseau accueille près de 4 millions de patients.
05:04 Enfin, 78% des associés radiologues sont également actionnaires de Simago
05:09 et environ 48% du capital investi est détenu par les médecins.
05:14 Donc, vous nous l'avez dit, Virginie vient de le dire,
05:17 48% du capital est détenu par des médecins.
05:20 Exactement.
05:21 Donc c'est comme une grosse coopérative.
05:23 Alors, on préfère parler d'association,
05:26 on s'associe entre médecins et non-médecins.
05:29 C'est le projet en France qui a cette particularité.
05:33 Aujourd'hui, on vient porter un projet sur 20 ans, sur 25 ans
05:38 et au cœur de l'imagerie médicale, vous avez avant tout les médecins.
05:41 Et donc, ça nous a paru naturel, dès le début,
05:43 d'ouvrir le capital de Simago à tous les médecins
05:47 qui participent au développement et au regroupement de Simago.
05:51 Et donc, ce sont les médecins qui détiennent presque la moitié du capital de Simago.
05:56 C'est aussi, je pense, quelque chose qui est en cohésion,
06:03 en cohérence avec ce que cherchent les jeunes médecins.
06:06 Les jeunes médecins veulent toujours codétenir leur structure d'exercice
06:11 et c'est la promesse qu'on tient avec chaque nouvelle association,
06:14 de permettre à n'importe quel médecin radiologue qui rentre chez Simago
06:18 de prendre des actions de Simago et de pouvoir écrire ensemble cette histoire
06:21 parce qu'il y a un vrai défi au niveau des patients,
06:24 que ce soit dans les grandes villes comme sur les territoires
06:27 où il y a un plus fort enjeu de l'accès aux soins,
06:30 et c'est là-dessus que se travaille Simago.
06:33 J'imagine que l'innovation a une place très importante chez vous.
06:36 L'innovation, elle est au cœur de l'imagerie médicale,
06:39 avec la télé-radiologie et l'intelligence artificielle.
06:42 Ce ne sont pas des termes qui sont très connus,
06:44 donc juste pour rappeler un peu ce que c'est.
06:46 La télé-radiologie, c'est permettre qu'un patient qui est à Marseille, par exemple,
06:51 puisse avoir son image interprétée par un médecin qui est à La Rochelle,
06:55 comme par Marc, et ça permet deux choses.
06:58 Si vous manquez de médecins là où le patient va,
07:01 vous pouvez avoir du temps médical, où il y en a plus,
07:04 sur les littoraux ou dans les grandes villes,
07:06 parce que c'est là où se trouvent beaucoup les médecins.
07:08 Ça permet aussi l'expertise.
07:10 Il faut bien comprendre qu'un radiologue, c'est un peu comme un chirurgien,
07:13 ils ont leur sur-spécialité.
07:15 Et donc, pour des examens complexes,
07:17 vous allez pouvoir bénéficier de l'expertise d'un médecin
07:20 qui n'est pas dans votre région, qui est dans une autre région.
07:22 Et ça, ce n'est permis que par la taille de la communauté médicale de Simago,
07:26 260 médecins dans un réseau intégré.
07:30 Après l'hôpital public, on est le plus grand groupe de radiologie en France,
07:34 et c'est ça qui permet de donner cette chance aux patients.
07:38 Et c'est, pour revenir à votre question, sur l'innovation,
07:41 la télé-radiologie et l'organisation de la télé-radiologie,
07:44 c'est une frontière importante pour redonner du temps médical
07:47 dans des territoires qui n'en ont pas,
07:49 et pour apporter de l'expertise de manière équitable sur tout le territoire,
07:52 parce qu'aujourd'hui, malheureusement, on est mieux soigné dans les grandes villes
07:55 que sur les territoires loin des grandes villes.
07:57 Et la deuxième chose, c'est l'intelligence artificielle,
08:00 qui est un outil pour le radiologue,
08:02 pour s'assurer de ne pas manquer quelque chose qu'il n'aurait pas vu,
08:06 mais Marc, je te laisse compléter, puisque tu l'utilises au quotidien.
08:09 - Par exemple, si je suis à Châteauroux, il n'y a pas ce qu'il faut, comment ça se passe ?
08:14 - Alors, il y a ce qu'il faut à Châteauroux, rassurez-vous.
08:16 Il y a une colonne vertébrale des soins qui est garantie, assurée par l'hôpital public,
08:21 il y a un cabinet de Simago à Châteauroux, me semble-t-il,
08:26 et nous assistons aussi l'hôpital public,
08:29 avec la brique technologique de télé-radiologie,
08:32 ça s'appelle Alliance Télé-Imagerie,
08:34 il y a une centaine de médecins qui interviennent,
08:37 ça prend en charge une vingtaine de centres hospitaliers,
08:41 on fait à peu près 50 000 examens annuels.
08:43 Et comme le disait Charles-Henri, ça permet d'apporter de la spécialité sur de l'expertise,
08:47 par exemple de l'imagerie ORL, une IRM de prostate, une IRM cardiaque,
08:52 des examens qui sont un petit peu techniques, un petit peu difficiles,
08:55 et on a des médecins experts dédiés à l'interprétation de ce type d'examen.
08:59 - Pour vous donner un exemple, vous parlez de Châteauroux, je crois que vous êtes originaire de l'Indre,
09:03 tout ce que vient et c'est d'apporter Simago, si on prend l'exemple de l'Indre,
09:08 on s'est associé avec le groupe d'imagerie de l'Indre, et donc les radiologues de l'Indre,
09:12 avec eux, on est allé installer une nouvelle IRM et un nouveau scanner
09:17 avec des grosses complexités architecturales.
09:20 Qu'est-ce que ça a permis ? Ça a permis de réduire les temps d'attente pour les patients,
09:23 pour les IRM et les scanners, alors que normalement c'est des examens où il y a beaucoup de temps d'attente.
09:27 On est allé réinstaller à Isoudun, qui est plus au nord du département,
09:32 qui est une petite ville, un ostéo d'encytomètre.
09:34 Alors que pourtant, c'est pas forcément le genre d'équipement que les gens s'attendent à avoir installé.
09:37 Nous, on investit là-dedans, parce qu'il y a des patients qui ne peuvent pas faire le trajet vers Châteauroux,
09:41 et les hôpitaux, l'hôpital d'Isoudun, l'hôpital de Châteauroux, l'hôpital du Blanc,
09:47 malheureusement, manque de radiologues sur place,
09:49 et c'est Alliance Télé-Imagerie, qui est notre branche de télé-imagerie,
09:52 qui fournit du temps radiologue pour interpréter les patients qui viennent à l'hôpital.
09:56 Vous vous êtes développé très vite ?
09:58 On s'est développé très vite, parce que, comme beaucoup de sociétés qui se développent très vite,
10:02 ça veut dire qu'on avait une solution qui répondait à un vrai besoin,
10:06 et aussi parce que le regroupement entre radiologues, c'est pas nous qui l'avons inventé,
10:10 il existe depuis 40 ans, on est juste la dernière étape,
10:15 et on a la chance de se développer vite, parce qu'on a des radiologues qui ont envie,
10:22 et Simago, c'est en fait 260 entrepreneurs, qui au quotidien essayent de faire avancer notre projet.
10:29 Alors quels sont vos objectifs à court et moyen terme, et ce sera ma dernière question ?
10:33 À court et moyen terme, on a un programme d'investissement de plus de 100 millions d'euros
10:37 sur les équipements, l'intelligence artificielle et la télé-radiologie,
10:41 qui va nous permettre d'investir de manière équitable sur le territoire,
10:46 pour permettre une chose qui aujourd'hui n'existe pas en France,
10:49 avoir une qualité de soin la meilleure possible, partout sur le territoire,
10:53 et pas uniquement dans les grandes villes, et ça c'est évidemment pour un meilleur soin des patients.
10:58 Au niveau de la société Simago, on continue à fédérer, on continue à convaincre,
11:03 et donc on anticipe qu'à moyen terme, on ait la chance de doubler de taille,
11:08 et de continuer à s'associer avec des radiologues qui ont envie de participer à l'aventure.
11:11 Merci beaucoup.
11:12 Merci.
11:13 Merci Monsieur le Ministre.
11:14 [Musique]
11:16 [Sonnerie de fin]
11:17 Bismarck
11:18 [SILENCE]

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